HISTOIRE DES ARTS (œuvre n° 5/5 en histoire
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HISTOIRE DES ARTS (œuvre n° 5/5 en histoire
HISTOIRE DES ARTS (œuvre n° 5/5 en histoire-géographie, M. Prévost) François Mitterrand (1916-1996) : Les grands travaux présidentiels à Paris (1981-1995) 1. Biographie de François Mitterrand François Mitterrand est né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente). Mobilisé en 1939 au début de la Seconde guerre mondiale, il est fait prisonnier par les Allemands et s’évade à trois reprises. Fonctionnaire au gouvernement de Vichy en 1942-1943, il s’engage dans la résistance à partir de 1943 et il rencontre le général de Gaulle. Pendant la 4ème République, de 1946 à 1958, il est onze fois ministre, dont ministre de l’intérieur sous le gouvernement de Pierre Mendès-France. Il s’oppose à la Constitution de la 5ème République, adoptée en 1958, et se présente pour la première fois à l’élection présidentielle en 1965 contre le général de Gaulle, il est battu avec 45,5 % des voix. Au Congrès d’Épinay-sur-Seine en 1971, François Mitterrand crée l’actuel Parti Socialiste qui prend la suite de l’ancienne SFIO. Il se présente une nouvelle fois à l’élection présidentielle de 1974 et est à nouveau battu, cette fois de justesse avec 49,19 % des voix face à Valéry Giscard d’Estaing. François Mitterrand est finalement élu président de la République le 10 mai 1981 avec 51,7 % des voix pour un mandat de sept ans (septennat). Il engage très rapidement de grandes réformes : abolition de la peine de mort, retraite à 60 ans, semaine de 39 heures de travail, 5ème semaine de congés payés, nationalisation de grandes sociétés et décentralisation. Il est réélu pour un second septennat le 8 mai 1988 avec plus de 54 % des voix face à Jacques Chirac. François Mitterrand meurt le 8 janvier 1996 à Paris 7ème et est inhumé dans sa ville natale de Jarnac, après une grande cérémonie officielle en la cathédrale Notre-Dame-de-Paris qui réunit alors de nombreux chefs d’État du monde entier. 2. François Mitterrand et les grands travaux Le premier septennat de François Mitterrand est marqué dès 1982 par le lancement d’un programme ambitieux de « grandes opérations d’architecture et d’urbanisme ». Un an plus tard, en juillet 1983, le président réaffirme ce projet dans une lettre au coordinateur des Grands travaux, soutenu par son ministre de la culture Jack Lang. De nombreux projets sont alors lancés et s’inscrivent notamment dans le bicentenaire de la Révolution française prévu en 1989. Homme de grande culture, François Mitterrand veut marquer de son empreinte la ville de Paris, comme ont pu le faire ses illustres prédécesseurs tels Louis XIV ou Napoléon Bonaparte. 3. Description et analyse de quelques monuments a) La pyramide du Louvre et le « Grand Louvre » L’origine du Louvre remonte au Moyen Âge, il a été pendant des siècles le palais des rois de France. À partir de la Révolution française, il devient le Musée du Louvre. François Mitterrand souhaite faire de ce musée un haut lieu de culture et le « plus grand musée du monde » (lettre de Mitterrand à Jack Lang en 1982) dans le projet du « Grand Louvre » (le ministère des finances, qui siégeait dans une des ailes du Louvre, est alors transféré à Bercy). La pyramide du Louvre est commandée en 1983. Elle est conçue par l’architecte chinois Ieoh Ming Pei (né le 26 avril 1917 à Canton dans la province de Guandong en Chine). La pyramide, située au milieu de la majestueuse Cour Napoléon, s’élève à un peu plus de 21 mètres de haut sur une base carrée d’environ 35 mètres de côté, avec 603 losanges et 70 triangles de verre. Elle est inaugurée le 30 mars 1989 et est ensuite ouverte au public. Elle est une des entrées principales du musée et est aujourd’hui totalement intégrée dans l’ensemble architectural du Louvre aux yeux des visiteurs du monde entier. Elle est complétée par 3 petites pyramides et par une pyramide inversée. b) La Bibliothèque Nationale de France (BNF) L’origine de la Bibliothèque Nationale de France remonte également au Moyen Âge, lors de la fondation de la Bibliothèque royale par le roi Charles V (1364-1380) et c’est le roi François Ier (1515-1547) qui institue le dépôt légal. Sous Louis XIV, la bibliothèque royale est installée rue Vivienne. Ce lieu, dit « Bibliothèque Richelieu », devient peu à peu trop étroit. Au début de son second septennat, à partir de 1988, François Mitterrand fait part de son souhait de refondre complètement cette institution pour créer un haut lieu de culture couvrant tous les champs de la connaissance. Le site choisi est une ancienne friche industrielle située près des voies de la gare d’Austerlitz dans le 13ème arrondissement de Paris, la « ZAC Rive-Gauche ». C’est l’architecte français Dominique Perrault (né en 1953) qui en dessine les plans, l’ensemble ayant la forme de quatre grands livres ouverts autour d’un jardin central. La BNF, inaugurée en 1996, prend le nom de Bibliothèque François-Mitterrand, nom donné également à la nouvelle station de métro, située à proximité, ouverte en 1998. c) L’Arche de la Défense La Grande Arche de la Défense est située dans le quartier d’affaires de La Défense, le plus grand quartier d’affaires européen, à l’ouest de Paris. Il porte aussi le nom de Grande Arche de la Fraternité. Mitterrand concrétise un projet porté par les présidents Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing pour compléter l’axe historique parisien reliant le Louvre, l’Arc de Triomphe du Carrousel, les Tuileries, l’obélisque de la place de Concorde, les Champs-Élysées et l’Arc de Triomphe de l’Étoile. La Grande Arche est commencée en 1985 par l’entreprise Bouygues sur les plans des architectes danois Spreckelsen et Reitzel. L’Arche est inaugurée en juillet 1989 pour le bicentenaire de la Révolution française. Elle se présente comme une version contemporaine de l’Arc de Triomphe de l’Étoile. Elle a la forme d’un cube évidé de 111 mètres de haut, de 112 mètres de long et de 106 mètres de large. Les architectes utilisent des matériaux de grande qualité, dont le béton, le marbre, le verre et le granit. d) L’Opéra-Bastille Afin de délester l’Opéra-Garnier, le président Mitterrand décide en 1982 de la construction d’un nouvel opéra à Paris, à la fois « moderne » et « populaire ». On choisit l’emplacement de l’ancienne gare de Paris-Bastille, qui fut le départ du chemin de fer de Vincennes, située sur la Place de la Bastille. Très vite, le nouvel opéra prend le nom d’Opéra-Bastille. Sa construction est confiée à l’architecte uruguayen Carlos Ott. L’opéra est inauguré le 13 juillet 1989, la veille du bicentenaire de la Prise de la Bastille. Le bâtiment possède une superficie de 155.000 m² et peut accueillir 4.000 personnes au total, dont la grande salle de 2.703 places. Construit avec une architecture massive qui a été en partie contestée, le bâtiment est très vite confronté à la dégradation. Une dalle tombe en 1990, obligeant la pose d’un filet de sécurité. 4. Accueil et postérité des grands travaux de François Mitterrand à Paris Les grands travaux de François Mitterrand ont incontestablement marqué la période de la fin du 20ème siècle et la physionomie parisienne. Parfois très critiqués en raison de leur coût extrêmement important, plus de 15 milliards de francs de l’époque au total, et en raison de leur architecture comme l’opéra-Bastille, les monuments de cette période sont toutefois complètement entrés dans le paysage parisien habituel, notamment la pyramide du Louvre, la BNF et la Grande Arche. Pour François Mitterrand comme pour de nombreux chefs d’État avant lui, l’architecture urbaine a été à la fois un enjeu de pouvoir pour permettre de laisser une trace dans l’histoire et également un espace de création et de modernité pour permettre aux bâtisseurs d’aujourd’hui de s’exprimer.