Consulter le Hall of Fame 2012

Transcription

Consulter le Hall of Fame 2012
Des visages, des parcours, des réussites…
Découvrez avec nous les personnalités de l'année !
EDITORIAL
Les visages multiples de l’Ecole
par Andrés Atenza, Directeur Général ISC Paris
L ’excellence n’est qu’un mot, jusqu’au moment où on la rencontre.
En parcourant ces pages, l’ISC Paris prend chair : il n’est pas d’abord fait de bâtiments et de livres de cours, mais d’énergie humaine, de volonté,
d’efforts partagés par les étudiants et les enseignants. Chaque année, il forme des personnalités créatives et volontaires, ouvertes au monde.
Pour tous ses élèves actuels et futurs, ce Hall of Fame est une découverte de ce qu’ils pourraient être, un univers de possibles. C’est un hommage
au talent, dans sa diversité. A ce titre, ces femmes et ces hommes sont les ambassadeurs d’une Ecole aux multiples visages, résolument engagée
sur le marché mondial du Savoir. En créant cette belle galerie, l’association des diplômés lui rend hommage, et je l’en remercie.
13 500 fois une personne
par Laura de Logivière, Présidente ISC Paris Alumni 2009-2012
Voici le portrait d’hommes et de femmes, jeunes et moins jeunes, des bruns et des blondes, des couples et des solitaires, qui vivent ici
ou dans le monde, dans la vie. Ils sont la vie.
Nous les avons choisis pour un premier florilège parmi les 13 500 diplômés de l’ISC Paris. Ce chiffre, c’est celui de la population d’une ville moyenne,
mais nous préférons y voir 13 500 fois une personne, un parcours, un destin. La sélection finale réunit des patrons, des cadres d’entreprises de toutes
tailles, des créateurs, un pilote d’avion... Tous ont forgé leur parcours sur les apprentissages de notre école...
Cette récolte, que nous enrichirons chaque année, a une histoire.
Le « Hall of Fame » - ou « Temple de la Renommée » comme disent nos amis canadiens - est né à l’initiative de diplômés qui ont voulu donner des
visages à l’association des alumni. Un groupe de travail s’est réuni, grâce à notre responsable de l’animation Catherine Ubaysi (promo 1993), puis un
jury a été constitué. Grand merci à ceux qui m’y ont rejointe, Bernard Garcia (promo 1964), Jean-Michel Jamet (1979), Sandrine Reverseau (1991) et
Jean-Jacques Levy, professeur de Finance à l’ISC. Ils n’ont ménagé ni leurs efforts ni leur temps pour parvenir à une sélection qui rend compte de la
diversité des parcours, de la créativité, de l’engagement de ces femmes et de ces hommes.
Le photographe Joël Robine est allé saisir chez eux leur silhouette, leur sourire, avec son « œil » et son talent de grand reporter. Christine Quenon
a trouvé les mots pour résumer leur aventure en quelques phrases à la fois précises et évocatrices, et dire leur fierté d’appartenir à notre communauté. Les réseaux virtuels sont de puissants instruments de rapprochement et d’échange. Ils nous feraient presque oublier les cadences du cœur
et de l’émotion. Ces portraits, témoignages d’une expérience humaine exceptionnelle, nous rappellent la belle maxime de Jean Bodin : « Il n’est de
richesse que d’hommes ».
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
3
4
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
SOMMAIRE
Julien Amar
6
Béatrice Comby
20
François Babou
8
Bernard Descamps
22
Serigne Barro
10
Valérie Dray
24
Thierry Bellot
12
Karin Raguin
26
Pierre Billet & Christophe Perrier
14
Sébastien Robert
28
Eve-Lise Blanc-Deleuze
16
Myriam Vergne
30
Béatrice et Philippe Boucher
18
Jonathan Zrihen
32
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
5
PROMO
Julien Amar
1991
De passage dans la région Languedoc Roussillon où il est en villégiature pour une quinzaine de jours, Julien Amar se
présente en tenue décontractée dans le lobby de cet hôtel du centre de Montpellier où nous avons rendez-vous.
« A l’école
on acquiert
mieux que les
connaissances :
c’est une méthode.
Et avec elle, tout
est possible. »
Ce quadragénaire souriant, à l’allure sportive, est chef d’entreprise d’un business déjà florissant qu’il a créé il y a juste deux ans à
Bonita Springs, en Floride. Une affaire de fabrication et de distribution
de solutions après-récolte pour la logistique et le stockage des fruits,
légumes et fleurs.
de 2014. La réussite de notre « petit Frenchy » au pays de l’oncle Sam
n’est pas due au hasard. Pendant quatorze ans, Julien Amar, fait ses
armes dans un secteur similaire, à Barcelone, puisqu’il est directeur commercial d’une société spécialisée dans la fabrication de filtres et dirige
toute l’activité après récolte. Et Julien de rappeler :
Comme il nous le détaille avec passion : « Nous sommes fournisseurs
de trois types de solutions qui permettent l’allongement de la vie
commerciale des denrées périssables, depuis le moment où elles sont
cueillies jusqu’à celui où elles arrivent au supermarché. Notre cœur
d’activité est la fabrication et la vente de filtres spéciaux, ayant
pour but de nettoyer l’air vicié par les émanations de bactéries
et de gaz, dégagé par les marchandises pendant leur transport.
Le second produit est un thermomètre "mouchard" qui enregistre
la température pendant le transport et vérifie le bon respect de la
chaîne du froid. L’appareil, reconnu par les compagnies d’assurances
est indépendant de celui du transporteur et obligatoire pour les trajets
supérieurs à deux jours. Enfin (pour compléter la gamme) nous
distribuons sur tout le continent des emballages d’atmosphère modifiée
qui ont pour vertu exceptionnelle de gérer, dans l’emballage même,
l’équilibre oxygène et C02, et l’humidité. »
« J’étais très bien dans cette société, j’y avais carte blanche sur
le commercial et le marketing, je voyageais... Mais suite à un différend avec mon boss, j’ai décidé en deux mois de partir et de monter
ma propre boîte. Le choix des Etats-Unis a été motivé par une grande
connaissance de mon produit et de mon marché. Il était clair que je
devais être sur place pour acquérir ce débouché nord-américain
très difficile d’accès depuis l’Europe : pouvoir fabriquer en dollars,
bénéficier d’une main d’œuvre flexible et de coûts compétitifs et
géographiquement, depuis la Floride, toucher les marchés sudaméricain et de l’Amérique centrale qui sont gigantesques. »
La société américaine Bioxtend après deux ans d’existence a déjà
doublé son chiffre d’affaires et table sur un million de dollars pour celui
6
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
Un ISC promo 1991 qui avoue pour conclure : « À l’école on acquiert
mieux que les connaissances : c’est une méthode. Et avec elle, tout
est possible. »
PROMO
François Babou
1967
C’est dans un petit jardin comme il en existe encore à Paris, coincé entre quatre immeubles de style haussmannien, et ouvert
sur les grandes portes-fenêtres à imposte des bureaux de l’association caritative Mécénat Chirurgie Cardiaque que François
Babou, son responsable de la communication, nous reçoit.
« Nos cours
ressemblaient à
des conférences
avec des praticiens
de très bon niveau
qui nous ouvraient
l’esprit et nous
faisaient découvrir
le monde de
l’entreprise. »
8
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
Ce sexagénaire élégant, dont on constate d’emblée à sa mise qu’il
maîtrise parfaitement les recettes du bon communiquant, a revêtu
pour la séance photo une chemise blanche immaculée au logo discret
de l’association et a poussé les détails du chic jusqu’à y assortir ses
boutons de manchettes en forme de cœurs minuscules, couleur rubis.
Un regard empreint de malice derrière de petites lunettes cerclées,
le sourire esquissé prêt à s’épanouir en fonction du déroulé de l’entretien, il se dégage une incroyable chaleur humaine de ce personnage
dont on aimerait d’emblée qu’il adopte notre amitié. Faisant preuve
de beaucoup d’humour, il nous conte son parcours professionnel qui a
débuté à la fin des années 60, le parsemant d’anecdotes truculentes,
allant même au cours de sa narration jusqu’à nous tirer des larmes de
rire, en imitant l’accent japonais d’un de ses anciens clients.
François Babou est ISC promo 1967. Celle d’un temps, où il n’y avait au
total que quarante-cinq élèves et pas d’option, l’enseignement étant le
même pour tous. Il en garde le souvenir « d’une formation qui n’était
pas magistrale. Nos cours ressemblaient à des conférences avec
des praticiens de très bon niveau qui nous ouvraient l’esprit et nous
faisaient découvrir le monde de l’entreprise ». Il débute sa carrière
dans les relations publiques lors de son service militaire, et devient
responsable du service de presse des armées auprès de Pierre Messmer,
Ministre de La grande Muette dans le gouvernement du Général de Gaulle.
Il y fera la connaissance d’autres appelés en devenir, comme le futur
éditeur Jean-Claude Lattès, établissant les premières esquisses de
son réseau professionnel comme enseigné à l’ISC. Un réseau qui s’enrichira tout au long de sa carrière et lui permet, aujourd’hui, d’appeler tel
ou tel qui le prend au téléphone sur le champ pour répondre de façon
concrète à ses demandes de partenariats pour l’Association.
Après mai 68, François intègre la société Martini Rossi où il s’occupe
de publicité puis des médias à une époque où tout cela s’appelle
encore « réclame ». Il y débute en créant des slogans pour lesquels
il gratte quelques accords d’accompagnement à la guitare. Puis aura
l’occasion en vingt ans, à la tête du service médias, de s’amuser,
fort d’un budget de quarante-cinq millions de francs avec un management ouvert et sans diktats de la part de ses employeurs. Il s’occupe
ensuite des relations publiques du raid Paris-Moscou-Pékin et suivra
sur le terrain le pilote René Metge, organisateur de la course, dans
ses différentes missions de reconnaissance. Puis se verra confier
plusieurs budgets de communication, et rejoint en 1998, Mécénat
Chirurgie Cardiaque qui permet à des enfants souffrant de malformations cardiaques d’être opérés en France lorsqu’ils ne peuvent être
soignés dans leur pays d’origine.
« J’exerce toujours la même activité : faire connaître, donner confiance
et redistribuer des moyens. Mais c’est une chance de pouvoir le faire
pour sauver des enfants », conclut-il.
PROMO
Serigne Barro
2000
Autant le préciser, nous n’avons pas eu la chance de faire le voyage jusqu’au Sénégal pour rencontrer Serigne Barro.
Son portrait a été réalisé par Seyllou Diallo, photographe de l’Agence France Presse au pays de la Teranga, et son interview
s’est faite par échanges de mails durant l’été au gré de ses disponibilités.
« L’ISC est le
"couteau suisse"
de votre vie
professionnelle.
L’école offre
un enseignement
théorique de
qualité, une vie
associative
dynamique et
une approche
concrète de
l’entreprise grâce
aux stages. »
10
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
Serigne Barro, jeune entrepreneur trentenaire, ISC promo 2000, est
à la tête de la première agence digitale de services web et mobiles
du continent Africain, People Input, basée à Dakar et comptant
quatre filiales réparties au Cameroun, au Mali, au Burkina Faso et
en Côte d’Ivoire. La société qu’il a créée en 2002, accompagne
dans la définition et la mise en œuvre de leurs projets digitaux
plus de cent cinquante entreprises (PME et multinationales).
Son stage, Serigne le fait chez IBM France où dit-il : « Je comprends
que je ne suis pas fait pour les multinationales et que je ne pourrai
m’épanouir qu’en travaillant à mon compte ». Fort d’une expérience de
deux ans comme chef de projets dans une « web agency » parisienne,
et d’un mémoire sur « Les nouvelles technologies, moteur du développement au Sénégal », Serigne, qui a toujours souhaité rentrer au pays
pour entreprendre dans ce domaine, saute le pas.
« Nous avons quatre activités principales, explique Serigne, le web
(développement d’outils basés sur les technologies web : sites Internet,
Intranet...), les services mobiles (en partenariat avec des opérateurs
GSM), le "social networking" (stratégie des réseaux sociaux et accompagnement des marques commerciales) et les applications mobiles
(développement d’applications pour smartphones et tablettes). »
« L’activité n’existait pas et il a fallu partir de zéro. Au départ,
nous avions un positionnement similaire à celui de la structure pour
laquelle je travaillais sur le marché français. Avec notre conception
parisienne et occidentale des choses ce fut la douche froide ! Le niveau
de maturité du marché ne permettait pas d’entreprendre le même type
de projets. Nous avons dû réfléchir à d’autres opportunités de business
et en 2005, nous nous positionnons sur les services mobiles (téléchargement de sonneries, de jeux par sms...) en partenariat avec les
opérateurs GSM. Mobile Pro Africa voit le jour. Nous étions les premiers
à lancer cette offre et il y a eu un tel engouement qu’aujourd’hui
l’activité représente 40% de notre chiffre d’affaires », résume-t-il.
Avec un chiffre d’affaires d’un million d’euros, Serigne, grâce à Internet,
réussit le pari de permettre aux entreprises africaines d’asseoir leur
compétitivité par-delà les frontières. Un challenge de taille. S’il grandit
et vit au Sénégal jusqu’à l’obtention du bac, Serigne Barro part pour
la France, à la fin des années 90, poursuivre des études supérieures.
Il choisit l’ISC Paris parce qu’explique-t-il : « J’aimais la philosophie de
l’ISC. C’est le "couteau suisse" dans votre vie professionnelle. L’école
offre un enseignement théorique de qualité, une vie associative
dynamique et une approche concrète de l’entreprise grâce aux stages. »
Prochaine étape pour Serigne ? « Asseoir l’activité sur la sous-région
anglophone, Ghana et Nigéria, la développer d’un point de vue géographique et éventuellement renforcer son positionnement d’agence
digitale par d’autres offres d’avenir. »
PROMO
Thierry Bellot
1980
Il n’a rien du commandant de bord caricaturé dans le S.A.V. d’Omar et Fred. Face à son regard franc et empli d’une sorte de force
tranquille, on est certain qu’avec lui derrière le manche à balai, il y a un pilote dans l’avion. Et qu’au niveau sécurité on peut lui
faire confiance.
« Si j’avais un
conseil à donner
aux étudiants c’est
ceci : si vous avez
une passion, une
véritable motivation
pour changer
d’orientation, cela
sera dur mais
faites-le ! »
12
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
Svelte quinquagénaire, Thierry Bellot est non seulement commandant
de bord qualifié sur Boeing 747-400, mais aussi depuis l’année
dernière, l’un des cinq chefs de division d’Air France (celle des vols
747), sous l’autorité du directeur général des opérations aériennes.
Il encadre à ce titre trois cents pilotes avec comme leitmotiv la responsabilité de la sécurité dans le ciel. « On ne souffre pas "l’ à peu près"
dans des décisions qui impactent nos procédures, en relation avec les
constructeurs, en relation avec les officiers de sécurité des vols. »,
explique en substance ce passionné de l’entreprise qui lui a confié
cette mission pour ses qualités professionnelles mais aussi le caractère atypique de son parcours.
Car, contre toute attente, Thierry est diplômé ISC promo 1980. Pour
devenir pilote de ligne ce n’est pas ce que l’on appellerait la voie royale.
Ce qu’il reconnaît. S’il choisit cette orientation initiale à l’époque, c’est
parce qu’il est intéressé par le monde de l’entreprise. Au sortir de sa
formation à l’ISC, il passe six mois en stage à Dallas dans une société
de composants électroniques, pour laquelle il vend des produits très
sophistiqués par téléphone et en anglais. Puis suivra, pendant trois
ans, un poste de chargé de l’export avec l’Asie dans une entreprise
familiale de prêt-à-porter. En 1986, la société ferme et notre homme
se retrouve sur le marché du travail.
C’est ainsi que Thierry change de palier : « J’étais à la croisée des
chemins professionnellement. J’avais le choix d’accepter un poste
dans le négoce comme La Redoute, Les 3 Suisses ou de reprendre
une affaire de textile dont je pressentais qu’elle connaîtrait les
mêmes difficultés que celles que j’avais vécues. Parallèlement j’avais
un hobby qui était l’aviation et je possédais mon brevet de pilote
privé. Ma question a été la suivante : est-ce que je pousse cette passion
naissante un peu plus loin ? J’ai eu la chance de rencontrer un peu
par hasard un cadre d’Air France qui me prévient que la compagnie s’ouvrait au recrutement de pilotes extérieurs et que, si je me
dépêchais d’accumuler mes licences, j’aurais une chance sérieuse
d’y entrer. »
« J’ai été pris pour un dingue par le monde de l’aviation, avoue-t-il,
à 29 ans on me répétait que c’était trop tard. Qu’au mieux, j’entrerais
dans une compagnie régionale. Comme je n’aime pas que l’on me dise
que cela ne peut pas marcher - c’est un peu mon ADN ISC - je me suis
relancé dans les études. Cela m’a passionné de reprendre une
formation différente après une première expérience professionnelle.
Si j’avais un conseil à donner aux étudiants, c’est ceci : si vous avez
une passion, une véritable motivation pour changer d’orientation,
cela sera dur mais faites-le ! »
PROMO
Pierre Billet & Christophe Perrier
1996
Parmi les grandes réussites en binôme, et dans des domaines variés, tout le monde connaît les noms de Panhard et Levassor,
Roux et Combaluzier, Laurel et Hardy, Latham et Watkins... Gageons qu’un jour, celui de Billet et Perrier s’ajoutera à la liste.
« L’enseignement
permettait
d’aborder tous
les aspects
du monde
professionnel
et les façons de
raisonner du chef
d’entreprise. »
Pierre Billet et Christophe Perrier, jeunes quadras dynamiques, se sont
rencontrés le jour de la rentrée scolaire à l’ISC, (ils étaient placés
l’un à côté de l’autre) et depuis, ne se sont plus quittés. Leurs années
d’études dans l’établissement ont été pour eux le socle d’une amitié
qui se confirme dans le temps. Ils ont partagé le même appartement
d’étudiants, participé aux mêmes soirées de l’école à la salle Wagram
et sont sortis tous deux de la promo 1996. L’un a épousé la meilleure amie de l’autre, rencontrée le jour du mariage du premier dont
il était le témoin. Et depuis 2003, nos deux compères sont installés
ensemble à Lyon où ils ont créé leur cabinet d’expertise comptable
et de commissariat aux comptes organisé pour un accompagnement
« sur mesure » du chef d’entreprise : Axens.
Il n’y a que les soirs de matchs opposant Lyon à Saint-Étienne qu’ils
ne partagent pas le même enthousiasme. Pierre supporte le club de
sa ville d’origine, l’OL, tandis que Christophe maintient son attachement
à la Loire et aux Verts.
Aborder avec eux le sujet de l’ISC tient presque du roman fleuve, tant
ils ont de souvenirs communs à raconter avec fébrilité et nostalgie.
En résumé, il faut savoir qu’ils ont choisi cette formation, finance
option comptabilité (qui n’était pas la voie la plus rapide pour le
diplôme d’expert-comptable) parce que pour l’un : « La richesse
de l’école était l’ouverture de l’esprit notamment sur les aspects
marketing et commercial » et pour l’autre : « L’enseignement permettait d’aborder tous les aspects du monde professionnel et les
14
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
façons de raisonner du chef d’entreprise ».
Et de rappeler presque en chœur : « l’ISC était
aussi un endroit où il faisait bon vivre, et pour
des provinciaux comme nous l’étions, sa force
c’était d’être à Paris. »
« L’ISC était aussi
un endroit où
il faisait bon vivre,
et pour des provinciaux comme nous
l’étions, sa force
c’était d’être
à Paris. »
Chacun mène ensuite ses premières expériences professionnelles dans des cabinets
différents et après avoir obtenu leurs diplômes d’expert-comptable,
le désir de s’associer pour créer leur société revenant régulièrement,
ils sautent le pas fin 2003.
« Nous avons visité beaucoup de cabinets dans la région. Des clientèles à racheter, des confrères qui partaient en retraite, d’autres qui
voulaient s’associer et puis un jour on a trouvé, c’était fin 2003. »
raconte Pierre. Et à Christophe d’ajouter « mon père nous a présenté
trois confrères, l’un terminait son activité, les deux autres (toujours
nos associés à l’heure actuelle) cherchaient à intégrer des jeunes
et se structurer. Ils avaient mûrement réfléchi à l’évolution de leur
cabinet en une société de services et c’est pourquoi nous les avons
rejoints. Aujourd’hui la société compte quatre-vingt-cinq collaborateurs sur nos cinq sites des régions Rhône Alpes et Auvergne. »
Billet et Perrier ? Perrier et Billet ? Rendez-vous à prendre dans
quelques années.
PROMO
Eve-Lise Blanc-Deleuze
1984
Résumer en peu de lignes le parcours exceptionnel d’Eve-Lize Blanc-Deleuze, tient presque de la gageure. Cette belle
et souriante quadra à l’énergie communicative, qui a gardé un léger accent ensoleillé de Montpellier, pourrait à elle seule
représenter une publicité vivante pour l’école.
« L’ADN de l’école,
au-delà du
dynamisme,
du pragmatisme,
c’est le fait de
tenter l’aventure
et sortir
des chemins
tracés. »
16
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
Si elle est aujourd’hui consultante experte en Média à Canal France
International, après avoir occupé entre autres, les fonctions de
Directrice Générale marketing/communication et affaires générales
à France Télé Numérique, Secrétaire Générale de la chaîne
parlementaire LCP, ou encore Directrice Générale de la filiale Canal+
multimédia qu’elle a entièrement créée, les moins de trente ans
ne peuvent que la connaître... C’est à elle que l’on doit le succès du
développement en France de la marque de jeux vidéo dont l’une des
premières stars était un petit plombier, gros et moustachu prénommé
Mario. Elle est et restera pour eux « Madame Nintendo ».
Nous sommes en 1988, une société japonaise, Bandaï, la contacte.
Numéro un du jouet au pays du soleil levant, l’entreprise vend des
dessins animés pour le Club Dorothée sur TF1 tout en commercialisant les produits dérivés comme Goldorak et les Tortues Ninja.
« Bandaï venait de récupérer la licence de distribution de produits
que personne ne connaissait. Ce sont des consoles de jeux qui s’appelaient Nintendo. Je me suis retrouvée devant une feuille blanche pour
développer la marque de A à Z. Lorsque je suis arrivée j’étais seule,
quand je suis repartie je dirigeais un service de soixante personnes.
J’y ai appris tous les métiers du marketing et de la communication
en étant vraiment opérationnelle. Durant sept ans, le développement
s’est fait tous azimuts. Le départ était très artisanal mais il a fallu très
vite industrialiser. Tout était à inventer. Mais cela correspondait à mon
caractère et à ce que l’on appelle aussi "educational background", tout
ce que j’ai acquis de mon passage à l’ISC. L’ADN de l’école, au-delà du
dynamisme, du pragmatisme, c’est le fait de tenter l’aventure et sortir
des chemins tracés », rappelle cette ISC promo 1984.
Canal+, gourmande de talents, repère cette perle, précurseur dans le
monde du jeu vidéo et lui confie un autre challenge : créer de nouveaux
programmes interactifs (jeux vidéo et CD-Rom) et valoriser l’image
novatrice du groupe. « Je me retrouve à monter ex nihilo la filiale
Canal+ multimédia dont je deviens la Directrice Générale. On lancera
ainsi "Les Guignols le jeu", les premiers jeux ludo-culturels et au tout
début d’Internet en 1996, "Le Deuxième Monde", la première communauté virtuelle en 3D... »
En 2003, elle rejoint la chaîne parlementaire diffusée à l’époque sur
le câble et le satellite. Eve-Lize lui donne une plus grande visibilité en
ouvrant sa diffusion sur la TNT (qu’elle a activement contribué à lancer)
et en développant partenariats et coproductions de documentaires.
Cinq ans plus tard, elle conçoit la stratégie communication et marketing
du passage de la Télévision hertzienne au tout numérique, y appliquant
les recettes utilisées pour Nintendo à savoir une communication à 360°.
À Canal France International, depuis mars 2012, Eve-Lize Blanc-Deleuze
conseille et accompagne les médias et les autorités politiques des
pays d’Afrique sub-saharienne dans leur migration vers le numérique.
Une nouvelle aventure sortie des chemins tracés.
PROMO
1981
&1982
Béatrice et Philippe Boucher
Cuir pleine fleur, veau velours, cousu Goodyear pour les souliers... Col rond, col cassé, poignets mousquetaires pour
les chemises... Des expressions du quotidien pour Béatrice et Philippe Boucher qui exercent aujourd’hui dans l’une de leurs
deux boutiques franchisées Loding* à Lyon.
« L’ expérience de
la vie démontre
que le monde
économique
n’est pas un long
fleuve tranquille
et donc qu’il faut
s’apprêter à chuter,
à se relever et
surtout ne pas
se désespérer
d’avoir chuté. »
P.B.
Un univers feutré qui rappelle celui des clubs anglais d’autrefois.
Avec son allure de lord, tiré à quatre épingles, Philippe ne détonne
pas dans le décor, même si on l’imaginerait plus facilement à la tête
d’un « board » de multinationale. Un poste qu’il occupait encore il y a
à peine cinq ans. A l’époque, il était directeur marketing Europe d’un
grand groupe pharmaceutique. Mais à l’aube de ses cinquante ans on
lui fait comprendre qu’il n’est plus indispensable à l’entreprise et que la
relève suit.
« Passé le choc, je me suis mis à chercher un nouvel emploi. Comme
tout le monde, j’étais plein d’espoir. Mais au bout de deux ans d’envois
de CV et d’activation de réseaux ne débouchant plus, il fallait penser
à une alternative. Parallèlement à ma situation, Béatrice mon
épouse, avait une volonté de trouver pour elle une activité autonome.
C’ est dans cet état d’esprit que nous allons ensemble au salon
de la franchise. Et nous découvrons là-bas le concept de Loding que
nous avons analysé et validé avant de nous lancer dans l’aventure »,
confie Philippe tout sourire.
Ce qui va les aider dans cette nouvelle orientation, outre leurs parcours
professionnels respectifs, (Béatrice, mère de quatre enfants, a travaillé
pendant quinze ans comme responsable commerciale), c’est leur
formation initiale à tous les deux. Diplômés de l’ISC promo 1981 pour elle,
1982 pour lui, trente ans après leur sortie, les fondamentaux acquis
à l’école refont surface.
18
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
« Nous n’étions pas des entrepreneurs nés
mais nous le sommes devenus. Nous nous
sommes aperçus que nous avions en nous
cette formation de base et cet état d’esprit acquis à l’ ISC qui donnent la confiance en soi »,
précise Béatrice.
« Nous nous
sommes aperçus
que nous avions
en nous cette
formation de
base et cet état
d’esprit acquis à
l’ ISC qui donnent la
confiance en soi. »
B.B.
Depuis quatre ans qu’ils travaillent
ensemble, le plus délicat a été de s’habituer à partager le
même emploi du temps. Pas évident d’avoir eu des activités
séparées pendant vingt-cinq ans et de se retrouver du jour
au lendemain dans le même magasin avec le risque inhérent
de ne parler que « boutique » tout le temps. Autre difficulté : attendre
que le client se présente. Un vrai changement pour tous les deux.
Une action B to C versus B to B et pas du tout les mêmes approches.
Moralité, la reconversion de cadres sup en franchisés est une porte
de sortie à condition de savoir s’adapter : « L’ expérience de la vie
démontre que le monde économique n’est pas un long fleuve tranquille
et donc qu’il faut s’apprêter à chuter, à se relever et surtout ne pas se
désespérer d’avoir chuté », conclut Philippe.
* Loding : enseigne de chaussures et de chemises pour homme
à prix unique par article.
PROMO
Béatrice Comby
1990
Elle parle six langues couramment, vient de se mettre au Chinois afin de le maîtriser parfaitement d’ici quinze ans et envisage
déjà de se pencher sur l’étude de l’Arabe. Elle a été la première femme à traverser une partie de l’Atlantique Nord en planche
à voile à l’âge de 21 ans lorsqu’elle était encore étudiante à l’ISC...
« Le Raid ISC...
c’est une expérience
humaine qui donne
une confiance
absolue en soi.
Après cela,
tout peut arriver
on s’en sortira
toujours. »
Un mètre quatre-vingts, les yeux verts, un faux air d’Isabella Rossellini
époque Blue Velvet, Béatrice Comby, femme énergique et d’un grand
sens pratique, aide notre photographe à installer ses lumières sur
le trottoir de cette rue passante d’un quartier encore authentique
du 15ème arrondissement de Paris, avec un sourire d’enfant ravi de
découvrir une nouvelle activité.
Les fonctions qu’elle occupe aujourd’hui, Chef d’unité développement
des capacités à l’Agence Européenne de Contrôle des Pêches située en
Espagne, sont l’aboutissement d’un parcours mené depuis vingt ans
et pour lequel l’ISC a été le déclencheur : « A l’école, j’ai eu un prof en
option "international" qui fut pour moi une révélation. Il m’a conseillée
de me diriger vers ce choix, convaincu que c’était l’avenir. Ajoutant
que les trois grandes écoles de commerce trustaient les places et qu’il
fallait se démarquer. »
ISC promo 1990, Béatrice travaille pendant deux ans comme consultante pour un cabinet conseil d’études stratégiques sur les marchés
européens. Elle voyage dans toute l’Europe et acquiert une première
expérience dans le traitement des chiffres. Forte de ces bases,
Béatrice éprouve le besoin d’ancrer ces statistiques dans la réalité
et rejoint Eurostat (Office européen des statistiques à Luxembourg)
comme experte économiste. Pendant sept ans, elle y gère une équipe
20
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
d’économistes, et est confrontée tout en étant dans le privé, à la
complexité du fonctionnement des institutions européennes, bien
avant Maastricht. A 35 ans, mère de trois jeunes enfants, elle divorce
et se remet en question. Décide de quitter le Luxembourg et de revenir
à ses premières amours : la mer. Passe un concours administratif
aux affaires maritimes et se retrouve... au port de Dieppe comme
contrôleur des pêches. Outre la découverte du métier côté opérationnel, elle comprend le fonctionnement d’une administration française.
Comme elle l’explique avec le recul : « Cette incursion dans l’administration maritime française m’a beaucoup appris sur la réalité de
l’application locale. Cela m’aide aujourd’hui dans l’approche
européenne, me permet d’avoir un poste à responsabilités, un métier
et une fonction bien en ligne avec ce que je sais faire et que je connais. »
Réactivité, facilité d’adaptation, faculté à rebondir, toutes ces qualités,
Béatrice Comby ne cesse de mentionner qu’elle les doit à sa formation :
« Ce qui m’a le plus aidée c’est mon projet Raid ISC : tenter la traversée
de l’Atlantique nord en planche à voile. J’étais la première femme à le
faire. Quand on part de New York après avoir vendu le projet, géré un
budget, envoyé un container là-bas, loué un bateau... C’est une expérience humaine qui donne une confiance absolue en soi. Après cela,
tout peut arriver on s’en sortira toujours. »
PROMO
Bernard Descamps
1976
Bernard Descamps est PDG et actionnaire principal de l’entreprise familiale, fondée en 1905 par son arrière-grand-père.
Une PME comme il en existe beaucoup en France, qui ne font pas de vagues mais représentent à elles seules une grande partie
du tissu social de l’Hexagone.
« C’est ce que
je retiendrais de
l’ISC : une école
qui proposait
des activités
participatives
et nous apprenait
à nous mobiliser,
à réfléchir
concrètement. »
Grand, mince, le sourire chaleureux, une réserve plus qu’une timidité
dont on devine qu’elle fait partie du caractère si bien mis en mots dans
la chanson devenue culte sur les gens du Nord qui « ont dans le cœur le
soleil qu’ils n’ont pas dehors et dans les yeux le bleu qui manque à leur
décor. » Il nous accueille dans son usine de stockage d’une récente zone
industrielle de Lille et pose pour la photo, entouré de son personnel,
parmi lesquels certains totalisent plus de trente-cinq ans d’activité
au sein de la société. Un geste qui prouve, s’il était nécessaire, que le
développement et la réussite d’une entreprise ne sont pas le fait d’un
seul homme mais d’une équipe toute entière.
De ses années d’études, ISC promo 1976, Bernard Descamps se
remémore sa participation à la « Junior Entreprise ». Avec ses collègues ils avaient inventé un petit jouet de cour de récréation baptisé
le « Go-tac » (une plaquette avec une figurine amusante entourée
d’un élastique pour la lancer et la faire claquer en l’air) dont ils avaient
assuré le lancement, depuis l’étude marketing, en passant par la
fabrication jusqu’à la commercialisation. « C’est ce que je retiendrais
de l’ISC : une école qui proposait des activités participatives et nous
apprenait à nous mobiliser, à réfléchir concrètement. »
A sa sortie, Bernard aura un débat houleux avec son père qui souhaite
lui transmettre l’entreprise. Lui, aurait préféré faire ses armes ailleurs,
22
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
découvrir autre chose. Il s’incline et y débute comme magasinier tout
en bas de l’échelle, puis apprend tous les métiers avant d’en prendre
la direction quinze ans plus tard. « DECMO est une société de négoce
industriel qui se décline en deux départements. Un premier pôle où
nous revendons des pièces de carrosserie, de quincaillerie et surtout
des produits de mastic et des peintures pour l’automobile. Un second
pôle propose de la petite quincaillerie-meuble, pour les fabricants de
véhicules de loisirs (caravanes, camping-cars, bateaux) et véhicules
industriels (camions-magasins, ambulances...). L'affaire familiale
ayant été divisée dans les années 80, je dirige aussi aujourd'hui
une autre PME qui est active vers la clientèle de l'industrie et du bâtiment. Deux entités de trente-cinq personnes chacune pour un chiffre
d’affaires avoisinant les douze millions d’euros au total. »
« Nous sommes une PME à taille humaine. Nous n’avons jamais eu
de croissance fulgurante, ni à l’inverse de gros problèmes. J’essaie
de rendre heureux les gens qui travaillent chez nous, leur permettre
de vivre décemment, de toucher des primes quand c’est possible en
faisant notre métier le mieux possible et le plus longtemps possible.
Je fais de mon mieux pour être toujours présent, ouvert et à disposition de mon personnel. Chez nous il n’y a rien d’extraordinaire c’est
la régularité dans le temps qui compte. »
PROMO
Valérie Dray
1990
Elle a d’abord un sourire timide qui illumine son visage de cette expression d’insouciance intemporelle propre aux enfants
lorsqu’ils ne se savent pas observés. Puis reprend une attitude plus empreinte du sérieux qui sied à sa fonction de Directrice
innovation chez Generali, et nous fait entrer avec une certaine fierté dans le studio de « brainstorming » dont elle a eut l’idée ...
« J’ai choisi l’ISC
pour la dynamique
de sa vie associative
qui me séduisait.
Quand nous n’étions
pas en cours,
nous avions toujours
un projet en
préparation dans
les associations. »
Le studio permet à ses collaborateurs de se projeter dans l’univers
intime de leurs clients pour réfléchir, par exemple, à la création d’une
nouvelle offre de contrat d’assurance, moins chère, plus pratique
ou avec un bénéfice émotionnel plus important. Aujourd’hui en
l’occurrence, le salon d’un couple CSP+, canapé et fauteuils vintage
en cuir, table basse, magazines, bibliothèque héritée du grand-père et
fenêtre ouvrant sur les toits d’une ville française imaginaire. Un des
outils concrets de la politique innovation et culture client que Valérie
Dray a mis en place au sein de la compagnie.
Et dont elle nous résume les grandes lignes de sa voix douce : « Mon
rôle est de préparer le terreau de l’innovation dans l’entreprise, en
identifiant les risques et les opportunités de demain, en réalisant
une veille sociétale, technologique, environnementale, économique...
continue. Proposer une nouveauté qui génère un avantage compétitif
durable, développé de façon rentable et "différenciante" pour Generali.
L’innovation porte sur les produits, les process..., avec un bénéfice
direct ou indirect pour le client. Je fais en sorte que chaque direction
soit mise en capacité de faire émerger des solutions. Il faut donc que je
les aide à franchir les étapes de réflexion, utiliser les bons outils, pour
ensuite conduire les projets innovants qui en naîtront. »
ISC promo 1990, la jeune femme retrace son parcours professionnel où
chaque opportunité de changement et de progression fut émaillée par
des rencontres et où chaque fois elle sera à l’initiative du poste qu’elle
occupera. Après ses études : « J’ai choisi l’ISC pour la dynamique de
24
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
sa vie associative qui me séduisait. Quand nous n’étions pas en cours,
nous avions toujours un projet en préparation dans les associations »,
Valérie se voit confier le poste de responsable commerciale développement grands comptes, pour une société de résidences hôtelières
en pleine évolution.
Deux ans plus tard, un de ses clients lui propose de la rejoindre pour
un nouveau métier dans le marché de la relocation. « Tout était à
construire. J’ai commencé sur un coin de bureau avec un ordinateur.
J’ai appris PowerPoint pour créer mes plaquettes commerciales,
établir mes prestations, mes tarifs. J’ai démarché mes clients, réalisé
des missions de conseil aux DRH et d’accompagnement de personnes
en mobilité », explique-t-elle en riant. Elle y passe sept ans et termine
sa mission comme Directrice de marchés.
Puis vient la rencontre avec la Fédération Continentale en plein
développement, qui deviendra lors du regroupement en 2009 avec
la maison mère Generali, la direction patrimoniale de la compagnie.
Pendant dix ans, elle évolue au sein de la direction du développement
marketing et innovation, pour y structurer les métiers supports.
Et lorsque Generali regroupera toutes ses différentes compagnies Valérie se voit attribuer la direction marketing pro et petites entreprises
du groupe et en paquet cadeau l’innovation et la culture client.
Vingt ans d’une success story en interne pour cette jeune femme
curieuse pour qui l’innovation reste le maître mot.
PROMO
Karin Raguin
1996
Une coupe de cheveux à la garçonne. Des jambes infinies moulées dans un jean griffé et mises en valeur par la cambrure
de hauts talons d’au moins dix centimètres. Un sourire radieux qui épanouit son visage juvénile... Karin Raguin, jolie
quadragénaire, pose devant l’objectif de notre photographe, partagée entre volonté de bien faire et amusement, installée sur
cette terrasse tout en baies vitrées avec vue sur les toits de Paris, au dernier étage du siège du groupe international de luxe LVMH.
« A l’ISC,
j’ai appris
l’ouverture aux
autres, l’humilité
et une certaine
capacité à se
remettre en
question. »
La jeune femme y est en charge du recrutement et du développement
des hauts potentiels. En résumé, elle travaille en relation avec les
services DRH des différentes maisons du groupe pour construire
avec eux une partie de la carrière de futurs leaders, ceux qui ont été
identifiés comme potentiellement capables de prendre un poste
stratégique dans les cinq ans. Un nouvel emploi que Karin se voit
confier il y a un an, à son retour de congé maternité.
Car cette ISC promo 1996, est entrée dans ce temple du luxe en 2007
pour une toute autre responsabilité, celle d’y implémenter la politique
handicap. Une résultante de son positionnement dès la genèse de son
parcours professionnel, orienté sur « deux terrains de jeu », comme
elle le dit, celui de l’entreprise et celui de l’engagement associatif.
Pendant plusieurs années Karin Raguin recrute et suit des jeunes
en alternance, notamment les élèves ingénieurs de la filiale apprentissage du CFA 2000 de Marne-la-Vallée. Au début du millénaire,
elle intègre une association d’insertion de personnes handicapées
qu’elle accompagne au quotidien dans leur projet de recherche d’emploi.
C’est ainsi qu’au moment du vote de la loi de 2005 sur « l’égalité des
droits et des chances, de la participation et de la citoyenneté des
personnes handicapées », Karin a l’idée de lancer, en partenariat avec
26
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
plusieurs entreprises, le premier site national de recrutement dédié
à ce public. Elle tient d’ailleurs à souligner qu’à l’époque, présidente de
l’association des diplômés de l’ISC, beaucoup parmi eux ont répondu
présents pour l’aider dans ce projet dont elle assurera la gestion...
Jusqu’au jour où LVMH s’adjoint ses compétences sur le sujet pour
structurer et développer sa politique en faveur des travailleurs
handicapés. « Le fil rouge de ma carrière est assez basique : faire en
sorte que les femmes et les hommes s’épanouissent en entreprise.
C’est cela qui m’anime. D’où mon choix pour la fonction ressources
humaines que j’ai toujours pratiquée sur fond d’équité, d’égalité des
chances, de lutte contre les discriminations », souligne-t-elle.
Cette femme engagée, (elle est aussi présidente pour la France de
l’ONG Business and Professional Women qui défend l’égalité professionnelle homme femme) tient aussi à rappeler : « A l’ISC, j’ai appris
l’ouverture aux autres, l’humilité et une certaine capacité à se remettre
en question. »
PROMO
Sébastien Robert
2003
Avec sa veste noire, sa chemise à rayures et son jeans foncé, Sébastien Robert, 33 ans, Directeur du site topannonces.fr,
se distingue du sempiternel cliché vestimentaire propre à la majorité des chefs d’entreprises, souvent cadenassés dans leur
costume trois pièces, cravate.
« L’école m’a
donné cette
culture marketing,
m’a permis de
me développer
personnellement
et de m’ouvrir
sur le monde. »
Lui fait preuve d’une certaine originalité dans sa mise et cette décontraction étudiée affiche le signe d’un être bien dans ses « baskets »
(même si en l’occurrence il porte des souliers), représentatif de
cette nouvelle génération de jeunes patrons spécialistes du web 2.0.
D’un premier abord un peu réservé, le visage de ce futur papa irradie
très vite de bonheur et s’égaye sur un large sourire, dès qu’on aborde
avec lui son sujet de prédilection... l’entreprenariat.
Cette fibre, il la développe très tôt puisque dès son premier cursus
d’études à l’Ecole Centrale d’Electronique, Sébastien Robert crée sa
petite société spécialisée dans l’événementiel pour les étudiants. Son
diplôme d’ingénieur informatique en poche, lui qui veut entreprendre
dans le web, décide de compléter sa formation pour acquérir un panel
de compétences plus en ligne avec le business.
Il concrétise ce choix en intégrant à l’ISC le MBA marketing communication et ingénierie commerciale. Comme il l’explique : « Je savais
programmer, je maîtrisais parfaitement la technologie : il me fallait
comprendre ce qu’était le commerce. L’école m’a donné cette culture
marketing, m’a permis de me développer personnellement et de
m’ouvrir sur le monde. »
Grâce à cette solide formation, Sébastien est recruté par la société
américaine Ebay comme « business analyst » pour le lancement
28
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
de son activité en France et devient très vite « category manager »
avec pour mission de développer le chiffre d’affaires et la visibilité
du département photo du site. Une expérience très formatrice de « pur
player » qui lui sert un an plus tard quand il rejoint Expedia, le leader
des voyages en ligne où il est responsable CRM.
Après deux ans à la tête de la Direction Marketing Europe d’une
entreprise de téléchargements de jeux vidéo en ligne, il intègre en
2009, les éditions SPIR, propriétaires de topannonces.fr. Directeur de
la marque, il gère à la fois les équipes techniques (en maîtrisant le langage propre aux développeurs) et marketing, développe le business
plan, la stratégie, le P&L et supervise la refonte récente et totale du
site et la stratégie mobile...
Voilà pour « la partie immergée de l’iceberg » comme il le dit
en souriant. Parallèlement à cette activité, Sébastien, entrepreneur
humaniste qui fourmille de mille projets, met en pratique une idée qui
lui tient à cœur : soutenir le développement des start-up, convaincu
que l’investissement dans ces jeunes pousses est une de nos grandes
opportunités pour sortir de la crise. Pour ce faire, il envisage de créer
une fondation pour les aider à trouver leurs premiers marchés : la vision
d’un nouveau monde économique !
PROMO
Myriam Vergne
1989
Grande, mince, le port altier, quelques mèches brunes bousculées par le vent, qui cachent par intermittence ses yeux de chat,
le sourire éclatant... On la prendrait pour un mannequin.
« C’était ça l’école,
on n’avait peur
de rien. Ce culot-là
est resté. C’est
typiquement
l’ISC. »
Les passants s’y trompent, immortalisant avec leur portable la séance
photo sur le parvis de la Bourse. Elle s’amuse d’un air bravache de
cet attroupement soudain autour de sa personne, avec dans le regard
cependant un éclair de timidité enfoui au plus profond de son être...
Reprend la pose, essayant de discipliner contre le vent, la couverture
du magazine qu’elle représente, afin qu’il soit face à l’objectif.
ISC promo 1989, Myriam Vergne, après une première expérience de
média planeur pendant trois ans chez Publicis, entre dans le groupe
The Economist en 1992. Elle y est aujourd’hui Directrice Commerciale
Europe de l’hebdomadaire éponyme, dont la lecture en deux heures,
nous promet-elle, permet de tout savoir sur l’actualité économique,
politique et financière mondiale. Elle est aussi publisher (éditrice),
du magazine Intelligent Life qui traite de sujets un peu insolites dans
les domaines du voyage, du design, de l’art de vivre... et parait six fois
par an.
Sa mission au sein de The Economist Brands, comme elle le souligne,
est d’animer une force de vente composée des meilleurs commerciaux
qu’elle a recrutés « ceux qui ont le plus l’esprit entrepreneur, la niaque,
le charisme, la passion et qui vont arriver à ce que la marque soit retenue
dans le plan de communication d’un annonceur avec pour visée finale
l’augmentation du chiffre d’affaires. »
L’ISC ? Myriam en parle avec nostalgie : « J’ai gardé de cette époque
un merveilleux souvenir des associations. Je m’impliquais dans
30
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
l’organisation du Grand Prix de la Jeunesse "Nuit du Cinéma ISC".
Nous avions un culot incroyable à l’époque. Je me rappelle être allée
voir au flan le directeur des salles UGC à Lyon qui nous avait mis gratuitement à disposition un de ses établissements ainsi que des copies
des films. C’était ça l’école, on n’avait peur de rien. Ce culot-là est resté.
C’est typiquement l’ISC. D’ailleurs lorsque je suis arrivée dans le Groupe
avec cette assurance, cet esprit frondeur, acquis durant ma formation,
je leur ai dit lors de l’entretien d’embauche que je ne resterais que deux
ans et qu’après j’irais voir ailleurs », se souvient-elle en riant.
Vingt ans plus tard, Myriam est toujours là et a beaucoup progressé.
Elle débute au développement pur, pour l’agence parisienne
nouvellement ouverte et avec un portefeuille quasi inexistant
qu’elle devra créer. Puis elle acquiert au fil des ans, la responsabilité de nouveaux territoires : Belgique et Suisse d’abord, puis Italie,
Espagne et Portugal qu’elle récupère en intégrant le poste laissé
vacant par la personne avec laquelle elle avait débuté, partie à
la retraite. Et lorsque arrive l’opportunité de gérer l’Europe entière,
hors U.K., mais en y adjoignant l’Afrique et le Moyen-Orient, Myriam
candidate se voit confier la responsabilité de fédérer les équipes
commerciales présentant des solutions intégrées aux annonceurs.
Un poste passionnant par sa diversité, en adéquation avec la personnalité de cette jeune femme ouverte sur le monde au sein d’un groupe
qui a toujours reconnu son talent.
PROMO
Jonathan Zrihen
1994
Il rendrait accros à la marque, si certaines ne l’étaient déjà, toutes les femmes de la planète, tant il est dynamisant et enthousiaste lorsqu’il aborde la culture et la philosophie de l’entreprise de produits de soins haut de gamme, Clarins, qui « avec les
plantes fait pousser la beauté ». Un empire créé il y a presque soixante ans par le visionnaire Jacques Courtin-Clarins.
« J’ai un secret,
à chaque fois
qu’on m’a donné
un job dans
l’entreprise,
j’ai toujours
considéré que
c’était le meilleur. »
De passage à Paris, Jonathan Zrihen, souriant et chaleureux
quadragénaire en costume foncé de coupe italienne, est heureux de
nous accueillir dans ce bureau, celui du fils du fondateur de la maison,
Christian Courtin, ouvert sur une petite terrasse fleurie, où quelques
pigeons roucoulent, et dans lequel son destin professionnel s’est scellé.
S’il occupe à New-York aujourd’hui la fonction de président de la société
pour toute l’Amérique du Nord, c’est que Jonathan est tombé tout jeune
dans le flacon Clarins, il y a presque vingt ans alors qu’il était encore
étudiant à l’ISC. A l’époque, président de la « Junior Entreprise »,
il rencontre Monsieur Jacques Courtin-Clarins, le big boss (décédé en
2007), lors d’un rendez-vous pour une mission de communication afin
d’améliorer la notoriété de l’A.R.P. (Association de Recherche pour la
Polyarthrite créée par Monsieur Courtin). Ils concrétisent ensemble
le projet et lorsque Jonathan (ISC promo 1994) contacte de nouveau
le concepteur de Clarins pour faire son stage de fin d’études celui-ci
l’oriente vers son fils Christian à la tête du département international,
dans ce fameux bureau.
« C’est le début d’une histoire d’amour. Depuis ce stage, je n’ai plus
quitté la société. C’est pourquoi je recommande aux étudiants de bien
s’orienter à l’ISC et de faire le bon choix de stage. Même pendant mon
service militaire, j’ai été le premier coopérant Clarins à l’étranger,
en Australie. Pendant deux ans, j’ai fait du commercial et de la vente.
32
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
Ma mission consistait à évaluer la distribution et à fermer les points
de vente qui n’étaient pas rentables. J’ai ainsi acquis une bonne
connaissance du terrain. De retour à Paris en 1996, je signe mon
premier CDI comme directeur de zone à l’international : Australie,
Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Canada et j’acquiers une réelle
connaissance du développement à l’international », résume Jonathan.
Sa progression en interne continue pour développer Clarins en Asie.
Basé à Singapour pendant cinq ans, il créé tout le bureau régional
asiatique : développement de produits, création de filiale, de centre
logistique, direction financière, centre merchandising. Il prend ensuite
la gestion de la filiale canadienne puis américaine. Et pilote aujourd’hui
l’une des trois plus importantes régions du globe après l’Europe et
l’Asie : l’Amérique qui représente 20 % du chiffre d’affaires du Groupe
avec mille points de ventes principalement dans les grands magasins
(Macy’s, Nordstrom, Saks, Bloomingdale’s) où la marque est challenger
sur un marché de la cosmétique parmi les plus difficiles et les plus
compétitifs.
Aussi pour les prochaines années Jonathan souhaite terminer ce qu’il
développe là-bas et en voir les résultats. Et d’avouer pour conclure :
« J’ai un secret, à chaque fois qu’on m’a donné un job dans l’entreprise,
j’ai toujours considéré que c’était le meilleur. »
Et si votre voisin était un ISC ?
Des milliers de diplômés à des postes clés
dans tous les secteurs économiques
en France et à l’étranger !
Vous intégrez une nouvelle entreprise ?
Un nouveau collaborateur vous rejoint ?
Vous contactez un prospect, un client ?
Vous emménagez dans un nouveau bâtiment ?
Et si votre voisin était, comme vous, diplômé de l’ISC ?
Profitez de ce lien unique qu’est notre réseau
et retrouvez-vous sur www.iscparis-alumni.com
34
ISC Paris Alumni
Hall of Fame 2012
?
?
?
?
?
ISC PARIS ALUMNI
ISC Paris Alumni
c’est votre réseau!
Une communauté qui vit pour et au travers des diplômés de
l’ISC Paris, un réseau d’entraide et de partage qui concerne plus
de 13 500 diplômés dans près de 80 pays.
Notre association génère ou encourage toutes les initiatives qui visent
à rapprocher les alumni et développer leur potentiel professionnel.
Concrètement, c’est un pôle de ressources et notamment :
• une plateforme privée web 2.0 www.iscparis-alumni.com qui regroupe
toutes les informations de notre communauté,
• des évènements variés à Paris, en province et à l’étranger : conférences,
workshops, clubs professionnels, rencontres amicales,
• un pôle emploi-carrière réservé aux diplômés, avec des rencontres coaching,
des offres d’emploi en ligne, des ateliers pour se préparer à évoluer.
Pour profiter de ces services, ou simplement retrouver un camarade
de promo :
• Connectez-vous sur www.iscparis-alumni.com,
• Activez votre compte et mettez à jour votre profil.
Rappel cotisation : suis-je à jour ?
Depuis 2006, la cotisation est une cotisation unique, versée une fois
pour toutes : c’est la « cotisation à vie ».
• Pour les diplômés avant 2006, elle doit être acquittée auprès de
l’association via le site internet www.iscparis-alumni.com.
• Pour les diplômés promo 2006 et suivantes, cette cotisation unique est
prélevée dans les frais de scolarité par l’école, qui nous les reverse; vous
êtes donc à jour de votre cotisation.
> Connectez-vous sur notre plateforme et activez votre compte; et pour
acquitter votre cotisation, c’est simple : le règlement peut se faire sur
le site, par carte bancaire.
ISC PARIS ALUMNI
Réseau des diplômés de l’ISC Paris
22, boulevard du Fort de Vaux
75017 Paris
Tél: +33 (0)1 82 53 20 40
[email protected]
www.iscparis-alumni.com
Remerciements à tous les membres du jury:
Sandrine Reverseau (promo 1991), longtemps cadre chez Heineken, aujourd’hui créatrice de mobilier et fondatrice de la société
d'édition « Les Pieds Sur La Table » / Bernard Garcia (promo 1964), retraité, a fait carrière notamment chez Saint-Gobain,
aujourd’hui administrateur de l’association « Arles Camargue Environnement et Nature ». Il a siégé 25 ans au conseil d’administration
de l’ISC Paris / Jean-Michel Jamet (promo 1979), consultant EMT Consulting, auparavant numéro 2 des parfumeries Marionnaud
et vice-président d’American Express, a créé le concours international de piano « Les Virtuoses du Cœur » / Jean-Jacques Levy,
ancien Trésorier de banques et d'entreprises, aujourd’hui professeur de Finance à l’ISC Paris / Laura de Logivière (promo 1990),
Présidente de l’association ISC Paris Alumni, conseil en communication.
D i r e c t r i c e s d e p u b l i c a t i o n : La u r a d e Lo g i v i è r e e t Cath er i n e U bay s i / R é d a c t r i c e : C h r i s t i n e Q u en o n
Photographe : Joël Robine / Création et réalisation graphique : Sandrine Proust / Impression : Imprimerie Magdunoise

Documents pareils

Télécharger le livret Hall of Fame 2014 d`ISC Paris Alumni

Télécharger le livret Hall of Fame 2014 d`ISC Paris Alumni elle écoute au volant de sa voiture France Inter et Europe 1. Installée depuis novembre 2013 à Atlanta, Géorgie, dans son récent poste de directrice marketing international, département « produits ...

Plus en détail