le lexique du theatre - le Groupe Scolaire Saint-Ouen
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LE LEXIQUE DU THEATRE Appliqué à L’Ile des Esclaves de Marivaux Acteur : En Grec = hupocrites = celui qui répond. En effet, à l’origine, l’acteur c’est celui qui répond au choeur. L’acteur fut, pendant très longtemps, un homme essentiellement. Aparté : Du latin a parte = à part. Ce qu’un acteur dit à part soi et qui n’est entendu que par les spectateurs. L’aparté est signalé par une didascalie, il permet au public de connaître un sentiment, une situation etc. Ex.. L’île des esclaves Scène 1 : Hiphicrate à part les premiers mots. - Le coquin abuse de ma situation, j’ai mal fait de lui dire où nous sommes. (l.63 - 65). Arlequin :Personnage sensuel et un peu nigaud issu de la commedia dell’arte. Le comique d’Arlequin vient du désaccord entre sa simplicité rustique et la mise en scène codée de la société. Il était surtout connu pour ses sauts et ses pirouettes ainsi que pour ses plaisanteries et ses jeux de mots. Le personnage tient une place plus ou moins importante dans les comédies de Marivaux : Arlequin poli par l’amour (1720), La surprise de l’Amour (1722), La Double inconstance (1722), L’Ile des Esclaves (1725). Pour occuper une telle place, le personnage a dû évoluer. Tout en gardant ses principaux traits de caractère (ruse, ironie, gourmandise), il devient moins grossier en dépit de son origine paysanne. Chez Marivaux, Arlequin est moins naïf, plus fin. Il ne se laisse plus duper. Son innocence et sa simplicité s’opposent à la corruption des nobles et des bourgeois. Rq. Le personnage qui s’affine sur les scènes françaises va progressivement céder la place à des valets plus complexes. Canevas : (ou canovaccio en italien) Courte esquisse de scène théâtrale, autour de laquelle les acteurs de la commedia dell’arte devaient improviser une action et un dialogue. Dans la scène 6, Arlequin propose le canevas à Cléanthis pour la parodie de la scène d’amour (théâtre dans le théâtre) . Le canevas d’Arlequin : « Si je devenais amoureux de vous » cette idée laisse supposer toute une improvisation de la scène galante. Arlequin, en personnage de la commedia dell’arte improvise, quant à Cléanthis elle éprouve le besoin d’organiser la scène (formules injonctives, choix des jeux de scènes, des déplacements etc.) Comédie : Etymologie : Du grec Kômôidia = chanson rituelle exécutée lors du cortège en l’honneur de Dionysos, le dieu du vin. Pièce qui cherche à faire rire ou sourire. Pour les théoriciens du théâtre, la comédie est un spectacle qui stigmatise et corrige les défauts humains en les présentant de façon risible. ce que les latins résumaient par la formule suivante : « castigat ridendo mores » (elle corrige les moeurs en faisant rire). Le genre évoluera avec les siècles. Marivaux, dans ses comédies fait preuve d’originalité en élaborant un langage raffiné propre à analyser le coeur féminin et les jeux de l’amour. Beaumarchais, quant à lui, tend à faire parler l’auteur et à montrer aux spectateurs qu’il est en présence d’une fiction. Comédie de moeurs : Sens général : toute comédie qui peint une société donnée. Plus précisément : toute comédie dont l’étude des caractères s’efface devant les travers d’un groupe social ou d’une époque. Comédies de moeurs de Marivaux : L’Héritier du village (1725), L’Ecole des mères (1732)... Comédie d’intrigue : Type de comédie issu des théâtres latin et italien et dont le schéma s’organise autour d’un amour contrarié avec recours, le plus souvent, à un valet rusé qui va, grâce à des moyens divers (déguisement ...), va permettre aux jeunes amoureux de se retrouver. Ex. Les Fourberies de Scapin, Molière. Battue en brèche par la comédia espagnole, puis par les comédies de caractère et de moeurs, elle se maintient au XVIIIème siècle grâce aux Italiens. Principale comédie d’intrigue de Marivaux : La Fausse suivante (1724), Comédien : Acteur ou actrice dont la profession est de jouer au théâtre, (au cinéma). Dans L’Ile des esclaves les acteurs nommés sont des comédiens célèbres. Ex Silvia qui joue le rôle de Cléanthis et qui jouera souvent le rôle de Silvia dans d’autres comédies de Marivaux Commedia dell’arte : Cette expression italienne fut introduite par Goldoni (1707 - 1793) pour désigner la comédie professionnelle développée en Italie à partir du XVIème siècle (dell’arte = de l’art, du métier). A l’inverse de la tradition antique et classique, la commedia dell’arte offre une représentation improvisée à partir d’ébauches d’intrigues et de canevas qui ne comportent parfois que quelques mots-repères à partir desquels les comédiens improvisent. Les acteurs doivent inventer des dialogues et des jeux de mots à partir de ces repères et construire une action théâtrale autour de cette brève esquisse. L’action est donc orientée autour des jeux de scènes, beaucoup plus libres que dans la comédie classique. Les personnages de la commedia dell’arte sont des types et une grande place est accordée aux valets paysans ou zanni : on distingue Arlequin, Brighetta, Scapin, Sganarelle, Mascarille (dans la tradition vénitienne) et Polichinelle (dans la tradition napolitaine). Progressivement, la psychologie des personnages s’approfondit et les caractères individuels s’esquissent : Arlequin est présenté comme un personnage gourmand, naïf mais qui a une certaine finesse d’esprit par rapport aux autres. Les comédiens de la commedia dell’arte se spécialisent dans un rôle particulier et l’engouement du public pour un personnage se confond avec les qualité particulières du comédien qui prend habituellement ce rôle. Si L’Ile des Esclaves n’appartient pas à la commedia dell’arte, en revanche le personnage d’Arlequin, dans cette comédie comme dans les autres comédies de Marivaux est joué par le même comédien : Thomassin Comique de gestes : Le comédien offre au public mimiques et grimaces. Ex. gestes amplifiés d’un vantard, chutes acrobatiques. Il donne et reçoit soufflets et coups de bâtons, manipule d’étranges accessoires, se vêt de costumes ridicules. Ex. pantomimes de la commedia dell’arte qui ont inspiré Molière et Marivaux. Comique de mots :Emploi de jargons, de patois, de néologismes, de calembours... Le comique de mots peut se trouver aussi dans les noms des personnages eux-mêmes. Comique de situation : L’auteur construit les péripéties de l’intrigue de façon à installer les personnages dans des situations dont l’issue passe par le ridicule, donc par le rire du spectateur. Ce sont toutes les situations de travestissement, de vraies ou de fausse reconnaissance, de quiproquos ou tout simplement de compréhension impossibles entre les protagonistes. Comique de caractère : Par ce comique, l’auteur vise les défauts éternels de l’homme : avarice, pédantismes, vanité, lâcheté, hypocrisie, arrivisme, et autres travers. Le comique de caractère peut-être nuancé notamment lorsqu’il révèle chez un personnage son ambivalence ou son ambiguïté mi bouffonne, mi tragique mais souvent douloureuse. Dénouement : C’est la dernière partie de l’action. Le dénouement a pour rôle de dénouer l’intrigue, d’éliminer le dernier obstacle et d’instruire le spectateur sur le sort des personnages. Le dénouement de L’Ile des esclaves : La pièce s’achève sur des larmes et du repentir : maîtres et esclaves ont pris conscience de leurs statuts respectifs, ils peuvent retourner à leur ancienne condition. Dialogue : C’est un échange de répliques entre deux ou plusieurs personnages qui permet d’exposer l’action ou de la faire progresser. La vivacité du dialogue théâtral est accentuée par diverses perturbations : interruptions ou quiproquos. Ex. Iphicrate interrompt Arlequin dès le début de la 1ère scène. Didascalies : Vient du grec didaskalia = enseignement. On appelle didascalies tout ce qui n’est pas dialogue. les didascalies comprennent les indications de lieu et de temps mais aussi les indications de ton et de mouvement et surtout l’indication du nom du personnage. Les didascalies ont un double rôle : elles sont des consignes données par l’auteur à l’ensemble des praticiens (metteurs en scène, comédiens) elles sont aussi un soutien permanent donné au lecteur pour construire imaginairement la pièce. cf. L’Ile des esclaves Scène 1 : « Le théâtre représente une mer et des rochers d’un côté... » « Iphicrate s’avance tristement sur le théâtre avec Arlequin ». Dramaturge : Celui qui fait des ouvrages dramatiques (ouvrages de théâtre). Synonyme : auteur dramatique ou écrivain qui fait des pièces de théâtre. Lesage, Marivaux, Beaumarchais sont trois célèbres dramaturges du XVIIIème siècles. Dramaturgie : Art de la composition des pièces de théâtre : ensemble des techniques utilisées par un dramaturge. Drame :Sens étymologique : du grec drama = action. Le mot a connu une évolution à travers les siècles. Dans l’Antiquité : drame = action (sens étymologique). Il existait dans les tragédies antiques deux parties : une partie lyrique (chants du choeur) et une partie dramatique (Ex. Les différents épisodes de la pièces, joués par les acteurs) Au XVIIème siècle, drame = théâtre Au XVIIIème, drame = genre sérieux. Ex. drame bourgeois (ou comédie sérieuse) Au XIXème, drame = toute pièce ce qui échappe aux règles classiques . Ex. Le drame romantique. Au Xxème, drame = toute oeuvre écrite pour la scène. Exposition : Evocation dans le premier acte (une ou plusieurs scènes) de tout ce qui est susceptible de se produire durant le déroulement de l’action proprement dite. (voir outils pour la scène d’exposition). Intrigue : Enchaînement de faits et d’actions qui forment la trame d’une pièce de théâtre. Marivaudage : Apparu en 1760 et souvent pris péjorativement, le terme désigne un style précieux et raffiné appliqué à l’expression des sentiments amoureux. En dépit d’un réel succès auprès du public, les comédies de Marivaux se sont longtemps heurtées à la critique. Ainsi Voltaire reprochait-il à l’auteur de L’Ile des Esclaves de « peser des oeufs de mouches avec des toiles d’araignées ». Il faut attendre le Xxème siècle pour que le mot prenne tout son sens l. Masque : Etymologie : Plusieurs origines possibles - 1 - Mot dérivé du bas latin masca qui signifie sorcière et de mascarare = se noircir le visage - 2 - Le mot dérivé de l’espagnol mascara lui-même provenant de l’arabe mask-hera = bouffon. Le masque, (persona en latin), est d’essence religieuse. Par son étymologie latine (masca=sorcière), il dénote l’incarnation d’une puissance démoniaque apparente. Il est donc la représentation d’une force malicieuse, rusée qui peut s’emparer d’autrui et lui communiquer un comportement pernicieux et nuisible. Le pouvoir maléfique procède donc du visage. Les quatre fonctions du masque au théâtre : 1. Le masque = écran, camouflage 2. Le masque = symbole. Il peut s’offrir comme image d’un rapport à la mort, au temps, au pouvoir politique etc.. 3. Le masque = objet artistique ayant une fonction esthétique (forme, couleur...) 4. le masque = « poétique du masque » différenciation, ambivalence... Le théâtre de Marivaux est fait de déguisements et de jeux de masques . Chacun a pour rôle de prendre les habits de l’autre. Ex. Arlequin endosse l’habit d’Iphicrate et Cléanthis celui d’Euphrosine. La passion pour le théâtre de Marivaux renvoie implicitement à cette perception de la société comme mascarade. En effet, comme le dramaturge espagnol Calderon, Marivaux voit dans le monde un vaste théâtre où chacun joue un rôle sans dévoiler sa propre vérité (théâtre dans le théâtre). Rq. Le personnage traditionnel d’Arlequin, outre son habit multicolore, son bicorne, sa batte à la ceinture, porte un masque. Metteur en scène : Personne qui élabore et supervise le spectacle. Ce terme n’est apparu qu’au XIXème siècle. Monologue : Scène où un personnage de théâtre est seul et se parle à lui-même. Dans L’Ile des esclaves, il n’y a pas de monologue. Le texte 2 du groupement n’est pas un monologue mais une réplique de Trivelin dans un dialogue. Noeud de l’intrigue : Pantomime :Genre théâtral utilisant des langages corporels. A la fin du XVIIème siècle, afin de protéger la concurrence, la Comédie italienne est expulsée. Elle ne peut, dès lors, jouer « qu’à la muette ». Ce sera la naissance de la pantomime-arlequinade. Parodie : Imitation dans le but de tourner en ridicule en exagérant les procédés. Personnage : Picaro : (De l’espagnol picaro = Coquin, nom d’un type d’aventurier espagnol).Personnage aux antipodes de l’héroïsme classique : orphelin, ou tout au moins sans attaches, jeune encore, le picaro traverse au hasard de ses vagabondages toutes les couches de la société. Il n’appartient à rien ni à personne. En servant plusieurs maîtres, il reste en permanence son propre maître. Toute son histoire se résume dans la difficulté à trouver sa place dans la société. Opportuniste et volontiers farceur, le picaro est une figure du peuple promu à la dignité du héros romanesque traditionnel. Ex. modèle du héros picaresque cf. Gill Blas de Santillane (1715-1735) Le Trivelin de La Fausse Suivante de Marivaux, est un héros picaresque. Dans L’Ile des esclaves, Arlequin n’est par définition un picaro mais, à la manière du picaro, il incarne les rêverie d’une société quelque peu lassée de sa propre rigidité. Quiproquo : Du latin qui pour quoi. Méprise sur un mot, un fait ou une personne. Dans la dramaturgie classique, il est l’une des formes de l’obstacle. Il est souvent utilisé en raison de sa grande malléabilité. Réplique : Partie d’un dialogue théâtral dite par un acteur. La réplique n’a pas de signification à elle seule, il en faut au moins deux pour faire un sens. Rôle : Ce que doit dire l’acteur dans une pièce de théâtre. Historique : Dès la fin du XVIIème siècle, les mémorialistes nomment rôle la vie qu’ils mènent en société. On paraît dans le monde comme on se montre dans un bal costumé. Ainsi, tenir son rang équivaut à jouer un personnage. Les hommes du XVIIIème siècle commencent à considérer leur identité sociale comme un habit mal ajusté. Il n’y voient pas forcément un déguisement mais plutôt un vêtement d’emprunt. Se profilent en eux l’idée qu’ils pourraient aussi bien occuper une autre position. Dans Turcaret Lisette se plaint de sa condition : « Je m’ennuie d’être soubrette ». Stichomythie : Succession de courtes répliques de longueur égale ou à peu près égale qui permet un échange rapide entre deux personnages. Théâtre français dans le théâtre : Structure dramatique fondée sur le dédoublement, c’est-à-dire consistant en l’introduction d’une pièce de théâtre dans une autre pièce de théâtre. Ex. La scène 6 emprunte cette structure dramatique pour la parodie d’une scène galante. Tirade : Désigne une réplique dans laquelle une ou plusieurs idées sont développées sans interruption. cf tirade de Trivelin scène 2 (texte 2)