Le miroir à deux faces (Michel Tournier)

Transcription

Le miroir à deux faces (Michel Tournier)
*Le miroir à deux faces (Michel Tournier) Seuil Jeunesse, 1994
Amandine ou les deux jardins
Acrylique sur papier - 45 / 64 - Archives de l’artiste
* Oeuvres et originaux exposés
Exposition réalisée avec l’aide de
la Direction Régionale des Affaires culturelles et le Conseil Régional de Picardie
et grâce à la disponibilité d’Elisabeth et Alain Gauthier que nous remercions chaleureusement
Merci de leur aide
à Sandie Houas pour la bibliographie des couvertures,
à Marie-Thérèse Devèze et Jeanne Robillard pour le calendrier des expositions,
à Jane Amboise et Sandie Houas pour la mise en page
ISBN : 978-2-9539047-3-4
Centre André François
Catalogue conçu et rédigé par Janine Kotwica
Témoignages
de
Christiane Abbadie-Clerc, Janine Despinette, Nicole Maymat,
Jean Perrot, François Ruy-Vidal
1er juin - 31 août 2012
Centre Régional de Ressources sur l’Album et l’Illustration
70 rue Aimé Dennel
60280 Margny-lès-Compiègne
03 44 36 31 59
[email protected]
Mon chaperon rouge (Anne Ikhlef)
Seuil Jeunesse, 1998
Alain Gauthier, biographie
Ancien élève de Paul Colin, Alain Gauthier, artiste né en 1931, est beaucoup plus célèbre (et célébré)
comme affichiste que comme illustrateur alors qu’on lui doit les images de quelques albums exceptionnels qui ont
fait date dans l’histoire littéraire de ces dernières années.
Son premier livre, Zizou, artichaut, coquelicot, oiseau, publié chez Grasset en 1974, révèle d’emblée un
réel talent d’illustrateur. François-Ruy-Vidal lui confie le recueil de comptines des Papillons de Pimpanicaille qui
démontre son délicieux humour (1980) et il a, avec Nicole Maymat donné de La Belle et la Bête une exceptionnelle
interprétation qui conjugue avec élégance Cocteau et Madame Leprince de Beaumont (1988).
Il a revisité magistralement Peau d’âne (2002) et le Chaperon rouge (1988) dont les versions,
déconcertantes et ambiguës, s’adressent autant à l’adulte qu’à la prime enfance. En 1991, il donne d’Alice une
version très personnelle qui préfigure les variations écrites et illustrées autour des thèmes carrolliens (Alice ou les
chemins de la mémoire) dont L’Art à la page fera un beau livre d’artiste.
Michel Tournier a été touché et admiratif de l’interprétation qu’il fit de plusieurs de ses textes dont La
Fugue du Petit Poucet (1979) ou Le miroir à deux faces (1994).
L’association avec François David pour Est-elle Estelle ?, belle réussite éditoriale, lui valut une plaque d’or à
Bratislava (2002).
Son dernier livre, Nous, les loups, édité par Christine-Marie Léveillé chez Bilboquet sur un texte de la
jeune Edith de Cornulier-Lucinière, reprend superbement, avec une rare subtilité, quelques-unes de ses intimes
obsessions (2007).
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Virtuose de l’affiche commerciale ou culturelle et dessinateur de presse magazines, il a obtenu de très
nombreuses distinctions internationales en France -les campagnes publicitaires, entre autres, de Bally ou du
Champagne de Castellane ont été brillamment primées-, mais aussi à Londres, Essen, Tokyo, New York...
Alain Gauthier est aussi peintre et l’univers, très musical, de ses tableaux reflète la même atmosphère
sensuelle et mystérieuse que ses œuvres sur papier. Il conjugue là aussi l’audace anachronique à une touche de
surréalisme et à un onirisme profondément intériorisé. Avec, toujours, un sens subtil des demi-teintes, un talent
particulier de la mise en page et une harmonieuse structuration de l’espace.
Son oeuvre, qui rencontre Balthus, Delvaux ou Hammershoï, est une merveilleuse invitation au rêve
éclaboussée d’humour taquin, lancée par un artiste de l’intime qui ne s’est jamais départi de sa modestie malgré
une gloire internationale attestée par le prestige de nombreux prix.
Des silhouettes élégantes de femmes dont les poses au hiératisme très étudié diffusent un érotisme
contenu, troublants portraits de fillettes balthusiennes, vagues et mélancoliques, faussement chastes, comme
absentes, à la séduction distante, petits garçons rêveurs, mystère de vies intérieures à peine devinées, le monde
créé par Alain Gauthier, où l’humour et l’insolence trouvent aussi parfois leur place, est fascinant.
Ainsi son malicieux Petit Train de ceinture fut-il la toile la plus admirée et, partant, la plus médiatisée, de
l’exposition Pour adultes seulement...
Le Petit train de ceinture
Acrylique sur toile - 45/60
JK
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Alain Gauthier
Le Masque
Carte postale - Edition C. VdC, 2005
Tirage 500 exemplaires
Les Félins d’Alain Gauthier
« Petit cri, petit cra
Tu ne seras pas
Le chat »
C’est au-dessus de cette comptine des Papillons de Pimpanicaille (1980) qu’est reproduit, pour la faire
malicieusement mentir, un auto-portrait d’Alain Gauthier en chat qui servira à Metz, en 1985, de visuel pour sa
première rétrospective personnelle. Fortement influencé par les mains anthropomorphes d’André François, cet
amusant dessin anticipe la place doucement surréaliste que les félidés, et en particulier les chats domestiques,
prendront dans l’œuvre à venir d’Alain Gauthier. Car chatteries sensuelles et mystérieux félins se loveront un peu
partout, avec délices, dans son monde élégant et sensible, dans ses illustrations, ses dessins de presse, ses peintures,
ses affiches commerciales et culturelles...
Femmes, chats, fauves, luxe et volupté... La filiation avec Baudelaire est évidente, d’autant plus que, chez
Alain Gauthier aussi, couleurs et musique se répondent en subtiles correspondance, mais dans les brumes d’une
nostalgie qui s’attarde, avec une joie parfois douloureuse, en pays d’enfance.
En 2007, L’Art à la Page publiait dans sa collection Images Images, un fort intéressant abécédaire consacré
à Alain Gauthier où l’on pouvait découvrir, à l’article Elisabeth, une maternité datée de 1964, une de ses plus
anciennes peintures. Cette Vierge à l’Enfant est tout à fait exceptionnelle dans son iconographie. Et dans ses toiles,
et dans ses illustrations, ainsi L’Artiste et son modèle du même abécédaire ou une superbe lithographie intitulée Le
Masque, il s’inscrira plutôt dans la lignée de Jean-Baptiste Perronneau et de sa Fillette au Chat.
En variation quelque peu iconoclaste sur ce thème du portrait de jeune fille avec un animal, un garçonnet, enfantloup, pose avec un chat noir enrubanné de rose sur un banc public (Nous, les loups). Dans Les Larmes du
Monstre de Françoise Kérisel, Sibyl, la ravissante petite héroïne aux longs cheveux blonds ondulés, se console de
la pluie, pelotonnée dans un confortable fauteuil violet, en câlinant un chat roux tigré figé dans son indifférence. La
charmante Mouna aux cheveux longs ondulés, elle aussi, mais auburn (André Hodeir), partage son lit avec le même
chat roux tigré aux yeux infiniment verts dont la queue se déploie en un énigmatique point d’interrogation. Car le
chat partage bien des secrets, ceux de la mère, et ceux de sa fille (Alice ou les chemins de la mémoire).
Compagnon de l’enfant, le chat est souvent présent dans son univers familier même si, la plupart du temps,
il est absent du texte et même si le héros animal du livre est un chien (Moi Matthieu j’habite chez mon père et Un
Chien de saison) … ou un loup : celui de Mon Chaperon rouge (Anne Ikhlef) tient un chat noir aux yeux dorés,
ô combien démoniaque, sous le regard fasciné de la fillette dont la chevelure est toujours aussi longue et toujours
aussi ondulée, mais rouquine, cette fois, perte de l’innocence oblige. Les broderies illustratrices d’Alain Gauthier
ne sont guère esclaves des mots de l’auteur et recréent un monde parallèle très personnel qui n’est jamais redondant
et où le chat a une existence indispensable. Le chat roux tigré, présent aussi dans la peinture d’Alain Gauthier,
investit même son ombre (Images Images). Il allait de soi, alors, que ce serait la chanson de la Brave Margot «qui
donnait la gougoutte à son chat» qu’Alain Gauthier choisirait d’illustrer dans le répertoire de Brassens !
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*L’Homme qui rêvait d’être un canapé ou La Nuisette rose
Acrylique sur toile - 160 / 160 - Collection Alain Gauthier
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C’est un témoin impénétrable, curieusement dépourvu de regard et de moustache, dont la queue est
poétiquement remplacée par un croissant de lune, qui préside à une magnifique scène nocturne de Ma Peau d’âne
(Anne Ikhlef). Dans une peinture intitulée L’Homme qui rêvait d’être un canapé ou La nuisette rose, il sort des
canines menaçantes et hérisse un poil désapprobateur sous la caresse de la belle abandonnée. On ne peut s’empêcher
de penser à cette surprenante Annonciation de Lorenzo Lotto où un chat, témoin effrayé de la scène, fuit devant
l’Archange en faisant le gros dos tandis que la Vierge s’effarouche sous le double bras tendu du Créateur et de son
messager. Témoin de la tristesse de Matthieu, il est, à l’encontre du chien fugueur, symboliquement emprisonné
dans une cage d’oiseau. Attentif, il veille sur le sommeil de la reine du Miroir à deux faces. Témoin, et là aussi
sans doute protecteur, le chat de La Fugue du Petit Poucet (première version), juché tel un sphynx gourmand,
poisson en bouche, sur un pilier devant le pavillon familial, ou campé, immense, queue dressée, devant le lit des
coquines ogresses. Singulièrement, il disparait de la seconde version du conte de Michel Tournier, grand amateur
de chats lui aussi.
Omniprésent, ce chat ! Dans Praliné en vogue, c’est lui qui, enrubanné de rose (Alain Gauthier aime
les faveurs!), fait la pâtisserie. Dans Plexus N°15 (1968), la première publication connue d’Alain Gauthier, sur
une page monochrome orange, une belle (Eve?) toute nue charme, de sa flûte enchanteresse, non un serpent
paradisiaque, mais un chat littéralement médusé, yeux écarquillés, assis sur une chaise. Un chat ocelé est perché
sur un arbre de la cour de récréation du Papillon de toutes les couleurs, cet album qui valut à son illustrateur le
Prix Alphonse Daudet. Chat de cirque, il saute dans un cerceau de Images Images. Magnifiquement multicolore,
il est magistralement juché sur un mur au-dessus de la célèbre affiche Bally qui valut un grand prix à son créateur
(Qui est Prunella Banana ?). Joue rose et, encore, queue dressée (Qu’en penserait Sigmund?), il emprisonne un
rat enrubanné dans les rayures bleues de son pelage en contrepoint de la comptine «Il y a un rat dans le grenier» des
Papillons de Pimpanicaille, rappelant les barreaux de l’une des Cent vues d’Edo de Hiroshige. Dans une grande
toile, Ô trouble, la queue d’un chat anthracite se déroule pour emprisonner un couple dans ses méandres.
Il est aussi le véritable héros de l’une des Histoires de la Forêt profonde, celle de Simon. Jude, le matou
aux yeux bleu-pâle et au pelage de nuit sans lune, guide un jeune garçon mélancolique dans un monde parallèle,
onirique, où il va gagner l’amour de la belle et mystérieuse Monna. L’intrigue est de Jean Joubert, mais l’image
au crayon gris d’Alain Gauthier déifie le félin en une idole tutélaire immense, semblable à une énigmatique statue
khmer dont il partage la force tranquille.
C’est à une autre initiation que nous convie le Double Je d’Alain Gauthier et de Michel Tournier dans Amandine
ou les deux jardins où Kamicha(tte), la petite femelle à l’oeil au beurre blanc, la queue droite comme un cierge,
va emmener religieusement l’héroïne dans le jardin mystérieux de l’adolescence. La connivence qui unit l’écrivain
à l’illustrateur a donné naissance à un petit chef-d’œuvre de sensibilité et de poésie.
Il est fréquent que les chats d’Alain Gauthier soient soumis à des métamorphoses. Alors, son pinceau ou
son crayon peuvent donner libre cours à leur intelligence imaginative.
Il en est ainsi dans Alice, l’un de ses albums les plus célèbres, où la disparition du souriant Chat du Comté de
Chester devient un cadavre exquis iconographique.
La première transformation des Avatars de Pilou est, nul ne s’en étonnera, en chat. L’enfant, déçu par ses relations
familiales, souhaite «la vie rêvée des chats», ne pas aller à l’école, dormir toute la journée, n’avoir jamais le
vertige, et même toucher les étoiles.
On sait aussi l’attrait d’Alain Gauthier pour les loups-garous. Les êtres hybrides, mi-humains, mi-animaux
le plongent dans une admirative perplexité. Aussi se plait-il à représenter de séduisantes therianthropes, telle la très
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*L’arbre-gingembre (Jacqueline Kelen) Ipomée, 1985
Acrylique sur toile - 27 / 37,5 – encadré - Archives de l’artiste
érotique panthère à pois de L’Arbre-gingembre, à la beauté cruelle. Rien à voir avec la mode des Fandom Furry
des années 80. Ici, il n’y a aucune facilité graphique, et, bien évidemment, pas la moindre once de vulgarité. Tout
est dans l’élégance, contenue, et même hiératique, comme dans l’affiche de la Place Vendôme tirée en lithographie.
C’est cette noblesse des représentations et une intelligence qui n’exclut pas le lyrisme qui ont fait le renom de
La Belle et la Bête où l’illustration d’Alain Gauthier ajoute aux textes conjugués de Jeanne-Marie Leprince de
Beaumont et de Jean Cocteau des réminiscences de Gustave Doré. Un livre magnifique, servi par l’esthétique
bibliophile des éditions Ipomée, où la métamorphose de la Bête en Prince se double malicieusement de celle de la
Belle en chatte...
Une grande harmonie dans tous ces livres, mais aussi dans les affiches où traînent nonchalamment
quelques orgueilleux lions ou tigres, et les estampes où sommeillent quelques chats paresseux : Bastet était déesse
de la musique. Elle a, sans aucun doute, guidé la main d’Alain Gauthier.
JK
*Alain Gauthier
Place Vendôme
Lithographie - Épreuve d’artiste N° 19/50 signée au crayon Alain Gauthier non datée
70 x 50 cm - Collection du Centre André François - Acquis en 2012
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*Ma Peau d’âne (Anne Ikhlef) Seuil Jeunesse, 2002
Acrylique sur carton toilé - 38 / 55 - Archives de l’artiste
Témoignages
Christiane Abbadie-Clerc
Conservateur en Chef honoraire des Bibliothèques
Créatrice de la Bibliothèque des enfants à la BPI du Centre Pompîdou
Janine Despinette
Critique internationale
Fondatrice du CIELJ
Créatrice, avec son mari, Jean-Marie Despinette, du site Ricochet
Nicole Maymat
Ecrivain et éditrice
Créatrice des Editions Ipomée
Jean Perrot
Professeur émérite de l’Université Paris XIII
Fondateur de l’Institut Charles Perrault
François Ruy-Vidal
Ecrivain et éditeur (Harlin Quist, Grasset J, Delarge, Des Lires…)
Découvreur de talents (Danièle Bour, Etienne Delessert, Jacqueline Duhême, Henri Galeron, Alain Gauthier,
Michel Gay…)
*Essai du visuel de l’exposition Félines, 2012
Crayon
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*Alice aux pays des merveilles (Lewis Caroll) Rageot, 1991
Original de la couverture - Acrylique sur carton - 55 / 47
Archives de l’artiste
Alain Gauthier ou L’extase du regard
Arrêt sur image : le temps d’Alice s’est arrêté sur la rivière Isis. Isis déesse-mère, miroir du temps qui
se fige sous l’écriture d’Alain Gauthier-Carroll-Nabokov. Toute une vie dans une bulle irisée, goutte d’eau qui
condense dans sa loupe, l’univers des rêves nocturnes sur les plantes-feuilles sensuelles de livres libres. D’autant
plus libres en pensées, que leurs figures se figent en jardins statuaires, forêts-temples où de lisses piliers laissent
passer de troublantes paroles.
La personnalité discrète d’Alain Gauthier au sourire malicieux, affichiste dans le « petit théâtre » des livres
pour enfants, contraste avec l’univers flamboyant de ses images qui s’imposent dans une trajectoire fulgurante et
immuable pourtant depuis le début des années 70. Il attire et détourne dans son univers visuel magnétique les grands
classiques du merveilleux et de la littérature. Son voyage graphique, masqué par les symboles qui intériorisent
ses sensations, est rythmé par ses coups de cœur pour François Ruy-Vidal et Michel Tournier, Nicole Maymat et
Jean Cocteau, Jacques Binzstock, François David… entre d’autres, sans omettre les conceptrices de l’ « Art à la
page » et bien sûr Janine Kotwica qui ont su privilégier une esthétique de l’idée dans l’image jubilatoire et activer,
transmettre les précieux chemins de mémoire et leurs « trains de petite ceinture » !
Pâles poupées-papillons en extase, sous les ors de châteaux fantômes, les petites filles enchantent son imaginaire.
Elles se mirent dans le regard et les pinceaux de leur pygmalion qui se pare de métamorphoses incessantes, tour à
tour ange et démon, entre chat et loup, humain automate fondu dans le décor d’une fiction visuelle plus éloquente
que le texte ou la lettre, annexée dans l’image.
Alice, depuis toujours, Belle et sa Bête, Petit Chaperon-rouge et son loup, Peau d’Ane, Estelle… violon
d’Ingres de leur créateur, elles se réfléchissent et se répondent dans un jeu de miroirs en abime, hiératiques,
masquées, sphinx alanguies dans une petite mort qui est celle du plaisir toujours distancié et chaste à la lueur de la
lune ou des bougies qui attisent le feu intérieur.
Avec Alain Gauthier, c’est une pudique « histoire de l’œil » qui s’est invitée dans l’espace du livre pour
enfant… éternel vert paradis qui est aussi celui d’amitiés professionnelles intenses, parfois simplement exprimées
dans une dédicace. Les relectures de quelques-unes d’entre elles ont réveillé en moi une forte émotion.
Entre Alice et les îles, deux balises lumineuses, les multiples odyssées et célébrations graphiques, exposées à partir
de la Bibliothèque des Enfants de la Bpi au Centre Pompidou, entre les années 70 et 90, ont dessiné mon univers
mental hanté par ces mythes fondateurs qui revivent parfois de manière subliminale, à travers leurs « imagiers »
démiurges que leur modestie rend parfois invisibles.
Par la grâce d’une fragile feuille volante cachée entre les pages d’ « Alice » revisitée avec une liberté inouïe
par Alain Gauthier, j’ai retrouvé pour écrire ces lignes, le message secret de l’ami, un trait libre et intime que sa
peinture ne laisse pas toujours soupçonner, un humour tendre et décalé.
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Alice aux pays des merveilles (Lewis Caroll) Rageot, 1991
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Qu’il me pardonne de le dévoiler ainsi et de le partager, en gage
de mon admiration. Le poignet du dessinateur au premier plan est celui du
narrateur dont le regard collectionneur proche de Nabokov se focalise à travers
une loupe sur une petite fille-papillon capturée dans sa boîte…
Cette écriture-là, éphémère, est sans doute la plus belle et la plus
mélancolique, en ce qu’elle capte une pensée fugitive, celle du désir transcendé
par la création.
Mon chaperon rouge (Anne Ikhlef) Seuil Jeunesse, 1998
Christiane Abbadie-Clerc
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*Moi, Matthieu, j’habite chez mon père (Françoise Kérisel) Ipomée-Albin Michel, 1991
Acrylique sur carton toilé - 35 / 27 - Archives de l’artiste
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Alain Gauthier, du côté des Jardins secrets de l’Enfance
Arrive pour un artiste le temps des expositions en rétrospective de l’œuvre créée au fil des années. Depuis
qu’a paru, dans la collection Images Images, l’Alain Gauthier publié par la Galerie de L’Art à la page, la critique
que je suis s’interroge souvent sur les 47 mots et les 47 images inédites choisies pour représenter Alain Gauthier,
en marge d’une exposition itinérant à travers la France et évoquant son regard sur la part de sa recherche graphique
consacrée à l’illustration.
Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, La Belle et la Bête de Madame Leprince de Beaumont,
mais aussi Qui est Prunella Banana ? de Clotilde Bernos, L’Arbre-gingembre de Jacqueline Kelen, Zizou
artichaut coquelicot oiseau de Jean Chalon, Moi, Mathieu... j’habite chez mon père de Françoise Kerisel,
Est-elle Estelle ? de François David, des titres évocateurs pour moi, aussi, de mes chroniques au fil du temps
dans la revue Loisirs Jeunes, informations hebdomadaires pour les lecteurs parisiens… Alain Gauthier peintre
d’affiches reconnu dans le monde entier, accumulant les Grands Prix en ce domaine - une affiche Paris-Tokyo
entrée au Musée d’Art Moderne de Paris, celle du Prix d’Amérique à la Pinacothèque de Munich -, a cultivé
l’art de la relation entre une idée et sa représentation visuelle. Mais, parfois, comme André François il a, aussi,
regardé du côté des Jardins secrets de l’Enfance… Il a accepté de se laisser prendre aux propositions des jeux de
métamorphoses des « littéraires » fabulateurs classiques ou modernes. Et chaque fois, de toute évidence, il cosigne
l’œuvre qui sera publiée.
Il a 60 ans lorsqu’il nous offre son Alice liée à la traduction du texte intégral de Jacques Papy. L’Alice
qui parait en 1991 chez G.T. Rageot est son Alice autant que celle de Lewis Carroll car il en a assuré même la
conception graphique avec Gilbert Guedon. Il la présente comme un légitime hommage d’un homme adulte en
paiement de sa dette envers l’œuvre de Lewis Carroll dont la lecture dans son enfance a laissé tant d’empreintes
en lui, dit-il, qu’il la considère intimement liée à sa propre thématique en peinture.
Apprendre qu’il menait, en même temps, la création de Moi Matthieu... j’habite chez mon père écrit par
Françoise Kerisel (publié chez Ipomée) nous révélait aussi combien la création d’un livre illustré, qu’il soit ou non
pour enfants, semble associée aux propres émotions et interrogations d’un artiste face à la Vie. Et, comme l’écrivait
Christiane Abbadie-Clerc, Moi Matthieu pourrait être une « robinsonnade » d’une certaine manière symétrique
au Voyage au Pays des Merveilles carrollien, rétablissant l’équilibre masculin-féminin de l’univers enfantin dans
l’œuvre d’Alain Gauthier. Dans tous les livres illustrés par lui, en créant son propre rythme de rêverie éveillée
créatrice d’images, il a fait sienne, il est vrai, la logique du sens des mots de Lewis Carroll et de la représentation
du désir comme alibi de la perception de l’angoisse de vivre enfantine et adolescente. Je l’ai écrit, ailleurs, mais
je le répète encore, ici, « les petites filles de craie, les personnages à l’élégance figée des mannequins des Ateliers
d’accessoiristes pour Publicité de commerce de Luxe, signent les illustrations de l’artiste Alain Gauthier autant
que son nom ». Dans les livres illustrés par lui la mise en page du Texte prévoit les arrêts sur Images parce que ses
Personnages aux gestes suspendus, en captant notre regard et notre attention, rétablissent la distance entre nous,
les lecteurs, et la Fiction du récit écrit et à lire. Ses Images sont spectaculaires et les acteurs du Spectacle offert
par lui, Alain Gauthier, à commencer par Alice, y jouent un jeu de rôles, masqués, dont nous pourrions peut-être
trouver la référence dans la symbolique surréaliste.
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*La fugue du Petit Poucet (Michel Tournier) Editions GP, 1979
Acrylique sur carton toilé - 34 /25 x 2 - Archives de l’artiste
Il s’est toujours reconnu comme le type même du peintre qui se raconte, acceptant de se prendre aux
propositions des jeux de métamorphoses dans les Contes pour que de jeunes lecteurs puissent, à leur tour, en
percevoir tous les non-dits. En illustrant La Belle et la Bête, l’un des plus beaux livres de l’année 1988, avec son
double texte, la prose de Madame Leprince de Beaumont et les dialogues de Jean Cocteau faits pour le film qui est
l’un des trésors de la Cinémathèque française, et aussi La Fugue du Petit Poucet de Michel Tournier (GP, 1980),
avec ses dessins, à la limite de l’hypersophistication de sensualité, le peintre et graphiste qu’est Alain Gauthier a
su, aussi, être dans le domaine de la Littérature en couleurs l’un de ceux qui conduisent le mieux parents et enfants
aux joies des lectures partagées.
Janine Despinette
Couverture de La littérature en couleurs,
François Ruy-Vidal, Production SPME
avec le concours de Loisirs Jeunes
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*La Belle et la Bête (Madame Leprince de Beaumont, Jean Cocteau)
Ipomée, 1988 (Jardins secrets)
Acrylique sur toile - 41 / 33 x 2 - Archives de l’artiste
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Alain Gauthier et ipomée
Alain Gauthier ? Il est arrivé sur une carte postale qui se terminait pas ces mots :
« La balle est dans votre camp. ». On était en 1984…
Fierté d’ipomée d’être reconnu par un « grand »… C’est que ce Monsieur avait déjà illustré
Tournier, Joubert, Garcia Marquez, Sabatier et quelques autres… Ses affiches se retrouvaient dans les
musées du monde entier.
Surprise d’ipomée, lors de leur première rencontre, devant son aimable réserve et cette pointe de
doute que l’on retrouve aux détours de ses mots.
Sourire devant ses illustrations à l’humour subtil et parfois inquiétant.
Rire devant ses pirouettes et ses détournements inattendus.
Émerveillement devant la délicatesse et la transparence inimitable de ses couleurs,
la construction déconcertante de ses images.
L’Arbre-gingembre (Jacqueline Kelen) La Belle et la Bête, (Jean Cocteau,
Madame Leprince Beaumont) Moi Matthieu, j’habite chez mon père (Françoise Kérisel),
Prunella Banana (Clotilde Bernos) …
Alain Gauthier ?… C’est le mystère. Le non-dit. L’amitié. Fidèle.
Le plaisir donné par une image belle à voir et à décrypter.
Alain Gauthier ?… On le dirait toujours sur le point de… Dire ? Faire ? Aimer ?
Et si c’était là, justement, son lieu de prédilection ? Cette vibration ténue, cette émotion suscitée
par le regard de ses femmes-enfants, simplement traduite par le tremblement d’un doigt au bord des
lèvres…
Vous voyez bien que c’est un « intrigant ». Un point d’interrogation ?
Nicole Maymat
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*La Belle et la Bête (Madame Leprince de Beaumont, Jean Cocteau)
Ipomée, 1988 (Jardins secrets)
Acrylique sur toile - 41 / 33 x 2 - Archives de l’artiste
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Les yeux bleus d’Alain Gauthier
Johannes Itten dans Art de la couleur établit un rapport entre la couleur des yeux et les traits
physiques d’une personnalité permettant de définir les caractéristiques d’une œuvre graphique. Sans
vouloir le suivre dans cette appréciation hasardeuse, on ne peut manquer d’être frappé par l’acuité du
regard et par les yeux d’un bleu lumineux d’Alain Gauthier. Des yeux qui s’ouvrent en permanence sur
le rêve éveillé d’un poète surréaliste, sur une malice bon enfant et qui transportent le lecteur-spectateur
dans un monde onirique sans égal.
Considérons la couverture qu’Alain a réalisée en 1991 pour
le volume Jeux graphiques dans l’album pour la jeunesse :
on y voit un personnage féminin rappelant Alice avec son
innocente collerette de dentelle, sa chair claire et le sérieux
tragique de son visage impassible : elle a le maintien d’une
élégance retenue, mais elle tient à la bride et chevauche un
cheval à tête d’homme qui pourrait bien être Lewis Carroll. Et
il s’agit d’un cheval à bascule dont le support n’est autre que
l’arc-en-ciel où le bleu et le rouge dominent et se conjuguent.
Va et vient du désir et envolée permanente vers les cintres d’un
théâtre de la sensation sublimée.
Couple mythique qui hante toute la création de l’artiste.
Mais, remarquons le détail, les sourcils des deux partenaires sont deux petits arcs bleus qui se répondent.
Alice, « objet de toutes mes attentions », écrit Alain dans Images Images en 2007: la Belle va croiser
l’arc-en-ciel à dominance jaune de la Bête, revêtir le bandeau noir de colin-maillard et un masque plus
obscur encore dans l’alphabet de la biographie. Mais rassurons-nous, sous le masque plâtreux, le bleu
des sourcils est toujours vivace, les pommettes roses et la bouche rouge pour absorber le ciel assombri :
« Prime jeunesse. Fraîcheur et rosée du matin » ! Laconisme du poète ! Les ressources et les voies de la
création, comme de la nature matinale, sont infinies...
Jean Perrot
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*Les papillons de Pimpanicaille (François Ruy-Vidal) Ed. de l’Amitié, 1980
Acrylique sur carton toilé - 35 / 27 - Archives de l’artiste
Alain Gauthier, le langage du diable
En remontant dans le souvenir que j’ai gardé de la deuxième moitié des années soixante, je
sais que ma première rencontre avec Alain Gauthier s’est faite par l’intermédiaire de mon goût pour les
affiches. Un goût que j’avais pu satisfaire pleinement lors de ma première visite à Paris, alors que j’avais
vingt ans, en été 1951, à la fin de mon voyage de fin d’année de formation, en Savoie, une fois mon
certificat d’aptitude pédagogique en poche. Paris, où les affiches en tous genres abondaient (publicités
commerciales, de cinéma, de théâtre, de musique) et où que mon regard se tourne, je pouvais, pour
peu qu’on soit atteint comme moi d’un désir de savourer et de comprendre les images, en découvrir de
toutes sortes et jusqu’à satiété. Elles étaient là, offertes à mes regards, dans les couloirs de métro, dans
les abribus, parfois sur des pans de murs entre deux immeubles collées sauvagement et illégalement ou
bien réglementairement et en bon ordre sur les panneaux d’affichage prévus à cet effet...
Un plaisir que je retrouvais intact, plus de dix ans après, une fois installé définitivement dans
la capitale et déterminé à la découvrir à pied, avec la même gourmandise de lecture, toujours disposé
à consacrer à ce ravissement, en marchant mais au vol, la plus grande partie de mon temps au hasard
de mes déplacements ou de mes promenades. Moi qui, dans mon enfance, avais longuement rêvassé
sur les affiches de voyage de Paul Colin ou de Cassandre, retrouvais en celles d’Alain Gauthier, la
même esthétique allusive, sobre et raffinée, faite de synthèse graphique et de formes élégantes, qui
happait le regard, le captait, pour le renvoyer ensuite, mais c’était accessoire pour moi, vers la cible
publicitaire visée, en suscitant en moi en raison de l’harmonie sensuelle qui s’en dégageait, la même
charge d’émotion et de plaisir.
Je veux dire par là que, comme Tomi Ungerer et comme André François, Jacques Carelman,
Alain Le Foll ou Jacques Le Scanff, artistes à part entière, je ne rangeais pas particulièrement Alain
Gauthier dans la catégorie des illustrateurs, et encore moins parmi les illustrateurs pour enfants, mais
plutôt dans celle des affichistes et des artistes contemporains classés pour adultes. Tout en n’oubliant
pas cependant qu’André François et Tomi Ungerer, sans avoir fait de concession au genre, avaient mis
leurs talents à illustrer aussi des livres pour enfants et qu’Alain Le Foll et Jacques Le Scanff peintres,
affichistes et plasticiens, étaient les illustrateurs attitrés de la collection La Bible racontée aux enfants,
initiée par le Père Cocagnac, directeur du département pour la jeunesse aux Éditions du Cerf, avec
qui je sympathiserais plus tard, tout en m’affrontant amicalement à ses conceptions pour conforter les
miennes.
En somme je peux dire, puisque mes options bien déterminées étaient de ne pas avoir recours
à des illustrateurs spécialisés du genre livres pour enfants, qu’Alain Gauthier entrait de plain-pied dans
la catégorie des artistes que j’aurais bien aimé solliciter. Encore que, comme après chaque nouvelle
27
28
*Un chien de saison (Maurice Denuzière) Ed. de l’Amitié,1979
Acrylique sur carton toilé - 33 / 24 - Archives de l’artiste
rencontre et comme un cas de figure, il resterait néanmoins, après nous être rencontrés, à vérifier si notre
prise de contact nous donnait envie de faire un bout de chemin ensemble et, condition sine qua non pour
moi, que la personne en question n’ait pas d’idées préconçues, de répulsion ou d’allergie contre le genre
«livres pour la jeunesse», puis que nous puissions avoir assez d’empathie et d’affinités à échanger pour
envisager ensemble, le partage et la mise en commun d’un projet. Quel que soit ce projet.
[...]
Je vis... Alain Gauthier pour la première fois chez Jean-Pierre Declozeaux, dans son appartement
de l’impasse d’Alésia, un soir de printemps autour d’un repas assez gargantuesque préparée par son
épouse Marie-Claude. Il y avait de la joie autour de la table. L’ambiance était amicale et on était heureux
de se découvrir et d’apprendre à se connaître. D’Alain Gauthier, accompagnée de sa douce Elisabeth, je
ne vis pourtant, autant que je me souvienne, que les yeux. Des yeux d’un beau bleu profond. Embués et
nacrés par un voile intérieur diaphane donnant à son regard mansuétude, indulgence et compréhension,
accompagné d’une sorte de caresse inconsciente lorsqu’il le posait sur les gens. Il entra dans mon univers
immédiatement et je suppose que nous nous reconnûmes et que ce fut réciproque. Je peux dire que nous
comprîmes que nous portions le même regard attentivement observateur, compatissant et curieux, avide
de comprendre et de connaître, sur les êtres, les bêtes, les objets et sur toutes choses. Il avait ce regard à la
fois furtif et scrutateur d’un œil qui survole et pourtant envisage en profondeur mais sans violence et sans
dévisager vraiment, comme si ce regard qui passait sur les choses obéissait à un sonar évaluateur, sélectif
et enregistreur de son cerveau. Le regard d’un œil alerte, ailé, d’un papillon se nourrissant et faisant son
miel de-ci de-là, toujours en quête d’un mouvement de vie ou d’une expression à saisir, voire à dérober
comme le ferait un épervier pillard. Un œil critique, tendrement critique, qui comprenait et synthétisait
sans besoin d’analyser. Qui enregistrait et faisait la part des choses, sans condescendance mais sans
concession non plus. Qui semblait voir le dessous ou l’envers des choses et s’en étonnait à peine.
[...]
Très peu de mots ont été échangés entre nous lors de cette première rencontre. Et très peu de
mots par la suite. Nous n’en avions pas besoin. Il me semble même que, pour ce qui était de nos manières
de voir et de concevoir nos livres, notre entente se passa de mots. Je n’avais qu’à lui apporter un projet,
un projet spécialement choisi pour lui, pour qu’il le prenne et que ses yeux commencent à briller. Je suis
donc intimement persuadé qu’il comprit, pour sa part, la résonance et les émotions que ses créations
suscitaient en moi. Qu’il comprit mon attachement. Qu’il sut que j’admirais son travail et que je le
remerciais d’être tel qu’il était.
Et, à son côté, omniprésente quoique presque transparente, veillait son épouse, Elisabeth.
Discrète, presque effacée, nous observant d’un regard intense. Je crois qu’elle m’avait admis d’emblée et
me faisait confiance. Par l’attitude et la réserve, par l’intensité du regard, elle ressemblait à mon épouse.
C’était un autre point de rapprochement entre nous...
29
Brave Margot
Georges Brassens (François Ruy-Vidal) Alain Pierson, 1977
30
Ma relation avec Alain Gauthier était plus amicale et plus franche que celles que j’entretenais
en général avec les illustrateurs... Je me souviens bien des conversations que nous eûmes après nos
deux premières rencontres… , des questions que je lui posais et des réponses que je lui faisais pour
exposer et détailler ma philosophie d’édition, en insistant particulièrement sur ma foi pédagogique,
pour qu’il comprenne bien que cette foi n’était pas dogmatique et que je n’avais pas l’intention de lui
demander en rien de changer sa manière, artistique, de réaliser des illustrations à l’intention des enfants.
C’était devenu pour moi une litanie : il devait faire confiance en ces capacités innées et intuitives des
enfants de percevoir, derrière ce qui était montré et représenté par les artistes de l'intelligibilité des
réalités du monde, que ce soit en écrits ou bien en images, ces zones de l’indicible qui ne pouvaient être
que suggérées, esquissées et ébauchées, – « dévoilées » selon Jean-Paul Sartre – dans le sous-texte et
l’intertexte, ou dans l’en-dedans des images et qui, à la lecture, si l’artiste les y avaient mises, seraient
pressenties subliminalement d’abord, par ces zones irrationnelles de notre cerveau.
Je lui disais aussi qu’il ne devait pas se croire obligé d'être absolument fidèle et "assujetti" aux données du
texte, qu’il s’agissait d'enrichir l'œuvre littéraire qui lui était confiée par une œuvre illustrée équivalente,
aussi importante en place, en valeur et en signification, que celle que proposait l'auteur lui-même. Qu'il
ne s'agissait pas, simplement d'accommoder, par un habillage visuel, sorte de costume de parade, un
texte considéré comme valeur essentielle – ce qui était habituellement le cas auparavant dans l'édition
traditionnelle pour enfants – mais de réaliser, face au texte, ou en contrepoint de celui-ci, un équivalant
graphique et iconique, qui pouvait aller jusqu'à contredire ou concurrencer les données du texte : une
œuvre conjointe certes, se rapportant aux thématiques ou au climat du texte, mais une œuvre à part
entière tout de même.
[...]
A l’issue de ces entretiens à bâtons rompus où Alain m’en apprenait autant que je lui en
apprenais, j’obtins un texte de Jean Chalon, journaliste au Figaro littéraire qui me semblait correspondre,
en potentialités diverses, perçue intuitivement, à celles que j’avais pressenties en Alain Gauthier. Et
comme Jean Chalon, pourtant homme méticuleux et un brin suspicieux m’avait donné carte blanche pour
le choix de l’illustrateur de son texte, je le proposais comme première expérience à Alain Gauthier. Je
n’avais pas l’impression de prendre des risques et je peux même dire que j’y allais de confiance et sans
hésitation.
La première étape franchie, il n’en restait pas moins à attendre la sanction des gens de métier
mais je ne fus pas déçu car, une fois le livre réalisé (Zizou, artichaut, coquelicot, oiseau), je peux me
flatter de dire qu’il remportait, à l’inverse du peu d’enthousiasme que suscitaient les originaux épars
d’Alain Gauthier, tous les suffrages.
31
Pour moi, ce fut même une victoire, car les expectatives de ceux qui m’entouraient chez Grasset et
suivaient la réalisation des livres depuis les projets déposés (Jean-Claude Fasquelle, Bernard Privat,
Monique Maillot...) étaient plutôt peu encourageantes pour ce livre. Aussi, le double succès qu’il
remporta, d’estime auprès des critiques, et de librairie sur le plan commercial, me vengea quelque
peu de toutes les remarques pessimistes que j’avais entendues. Au point que Jean-Claude Jacquin, le
directeur des représentants chargés de placer les offices en librairie, qui prétendait ne pas trop «sentir»
le style d’Alain Gauthier fut bien forcé d’en rabattre et de m’avouer qu’il s’était trompé. Pour moi, la
démonstration était faite et je pouvais sans hésiter confier à Alain Gauthier un autre livre.
Entre-temps, nous voyant plus souvent, nous avions appris à nous connaître et nous appréciant mieux
l’un et l’autre, je pus avoir le plaisir d’être invité chez lui et d’admirer ses tableaux, toutes les affiches
publicitaires qu’il avait réalisées et celles qui étaient en projet ou qui avaient été refusées. Je pus ainsi
mieux expliquer la fascination qu’exerçait sur moi la tonalité particulière de ses illustrations et leur
composition, toujours à l’identique quels que soient les sujets, en aplat, à la manière des icônes russes,
sans perspective ou avec une perspective en trompe-l’œil, les motifs étant au premier plan dans un
éclairage uniforme.
Repensant à une phrase d’André Malraux, que j’avais retranscrite dans les années cinquante,
à propos de la peinture en général et des tableaux de Fra Angelico en particulier, je remarquai alors
qu’Alain Gauthier, selon une approche et une conception de peintre plus que d’illustrateur, grâce à une
parfaite maîtrise technique de la gouache acrylique qu’il utilisait et grâce surtout à sa gamme de couleurs,
subtile et délicatement nuancée, où dominaient des tons de roses, de parme et de bleus intenses, tandis
que d’autres étaient plombés de gris et de bistres, le tout étant assorti et contrebalancé par des blancs
d’albâtre et de nacre, obtenait aussi des matités qui, à l’œil, indépendamment des touches de lumière
dictées par l’angle d’éclairage qu’il avait choisi, irradiaient d’une sorte d’opalescence intrinsèque.
Une lueur indépendante de l’angle d’éclairage choisi, qui résultait certainement de la matière même
dont Alain Gauthier se servait, de ses fonds et des sous couches de préparation, des contrastes subtils de
ses gammes de couleurs et de la composition de ses ensembles qui, forcément, parce qu’inexplicable à
première vue, ne pouvait paraître que diabolique puisqu’elle était saisie plutôt par nos centres émotionnels
que par ceux du raisonnement de notre cerveau.
[...]
C’est en 1977, alors que je venais de publier, le deuxième livre d’Alain Gauthier Les avatars
de Pilou écrit par Jean Joubert, aux Éditions Universitaires/Delarge, que Marie-Hélène About m’appela
pour me demander si je ne voyais pas d’objections à ce qu’elle sollicite Alain Gauthier pour illustrer
un nouveau texte de Michel Tournier. «Non, bien sûr, lui répondis-je un peu étourdiment, puisque ça ne
peut que mieux établir la notoriété d’Alain Gauthier et que je ne peux rien refuser à Michel Tournier.»
32
J’ignorais alors que le livre qu’elle avait en tête et qu’elle se préparait à publier aux Éditions G.P.
traitait du même sujet que j’avais traité en 1974 : Le Petit Poucet. Aussi, découvrant le pot aux roses
en somme lorsque La Fugue du Petit Poucet, en 1978, parut et qu’il fit grand bruit dans le landernau
des livres pour la jeunesse, je considérai qu’il était une suite et un pendant à la version que j’avais
publiée moi-même chez Grasset, quatre années auparavant. Bien que, comme l’auteur de cette douce
mais sulfureuse Fugue... me le fera remarquer, la première fois où je le rencontrerai vraiment – à une
séance débat organisée par Marc Soriano avec des étudiants de l’Institut des Hautes Études en Sciences
Sociales autour du Roi des aulnes où il m’avait exceptionnellement invité – il estimait que je n’étais
«pas allé assez loin dans la modernité» de ma retranscription du conte célèbre de la tradition orale et de
la version classique de Charles Perrault.
[...]
Alain Gauthier et moi, réalisâmes plusieurs livres ensemble, publiés dans plusieurs maisons
d’édition, sans jamais nous heurter et, pour ma part, sans jamais avoir été déçu. Sans jamais avoir eu à
désapprouver une quelconque de ses initiatives ou de ses hardiesses. Je suppose qu’il savait, parce que
j’avais confiance en lui, que je ne remettrais jamais en question les points de vue qu’il aurait choisis et,
qu’avant d’être critique, j’étais surtout naïvement curieux de ce qu’il oserait. Je n’avais aucune raison
d’être anxieux puisque j’étais pleinement convaincu que ce que j’avais perçu dans son regard, cette
mansuétude caressante et compatissante, sublimerait tous les sujets qu’il aborderait et particulièrement
ceux qui auraient pu, exprimés par d’autres, paraître grossiers, vulgaires, triviaux ou libidineux. Il y
avait de l’élégance et du raffinement dans toute son œuvre. D’ailleurs, tous les constats que j’ai pu
faire par la suite, à la pratique de ses livres avec des enfants par exemple, ou avec des prescripteurs
pointilleux, ont toujours confirmé ces intuitions que j’avais de lui.
Je me souviens particulièrement de cette cascade de rires étouffés que
déclenchaient, chaque fois que j’ai eu l’occasion de les montrer aux enfants,
les illustrations qui accompagnaient les comptines du recueil grand format
que je publiai aux Éditions Hatier/L’Amitié. Celle particulièrement du
père soulevant les jupes de sa fille pour lui administrer une fessée – « Mon
père, fouettez-moi ! », disait le texte – où on ne voyait plus, dans le motif
d’ensemble, que les fesses rebondies de la fillette qui se faisait tanner par un
père, hilare et rubicond, à qui Alain Gauthier avait donné le visage de la vache
qui rit...
Les papillons de Pimpanicaille
(François Ruy-Vidal)
Ed. de l’Amitié, 1980
33
Un chien de saison (Maurice Denuzière),
Ed. de l’Amitié,1979
Puis, dans Les avatars de Pilou de Jean Joubert, je me souviens aussi de la connivence enfantsadultes, garçons et filles, qui s’établissait lorsqu’on arrivait à une certaine page où on retrouvait cette
même fillette, ou une de ses sosies, belle, lisse et radieuse – car la plupart d’entre elles avaient les
mêmes joues roses, les mêmes yeux clairs, et le même regard brillant et finaud de sa fille Bénédicte et
de l’ingénue classique, celui d’Agnès de L’école des femmes – épiée et convoitée d’un peu trop près,
avec insistance même, par des cygnes aux longs cols insinuants. Il fallait être moine ou nonnette pour
ne pas sourire et s’attendrir à ce genre de malice !
[...]
Quand je repense aux illustrations des livres d’Alain Gauthier celles que j’ai
eu le bonheur de publier et celles des confrères et consœurs qui l’ont publiés
après moi, ce sont toujours les mêmes illustrations qui me reviennent en
tête, gravées dans ma mémoire et inoubliables : ce petit élève besogneux,
trop studieux – Le petit Jésus s’en va-t-à l’école – Sisyphe gravissant
son Golgotha en portant sa croix sur son épaule... , ce Chien de saison de
Maurice Denuzière, venu se poster près du téléphone pour entendre la voix
de ce maître de remplacement, célibataire, qui n’avait cessé de rechigner
avant d’accepter à prendre soin de lui pendant une absence de ses maîtres
habituels, mais qui, progressivement, avait fini par convenir qu’il ne pouvait
plus se passer de lui...
Et puis il y a, bien sûr, l’illustration de Margot, celle qui accompagnait, dans le répertoire
des chansons de Georges Brassens que j’ai publié chez Alain Pierson, la chanson où elle dégrafait
son corsage « pour donner la gougoutte à son chat »... et enfin la plus belle, la plus poétique, une
véritable affiche, merveille d’équilibre, de dynamisme, et d’accroche, la couverture des Papillons de
Pimpanicaille, idéale pour appâter le regard et le retenir, le modèle des couvertures, celle qui, parmi
toutes les couvertures de livres que j’ai publiés, est bien la plus efficace et la plus aboutie.
Je ne serai pas honnête dans cet éloge si je n’évoquais pas aussi ses tableaux. Encore que je sois
persuadé de n’avoir pas tout vu. L’un d’eux pourtant retint particulièrement mon attention. Au point,
chose rare, moi qui ne suis pas collectionneur, d’être obnubilé par l’idée de le posséder et donc de
l’acheter. J’aurais fait, si j’avais pu, n‘importe quoi pour l’avoir. Mais je m’étais, à l’époque, engagé à
rembourser les dettes laissées par la première société Harlin Quist et n’avais pas un sou disponible. Ce
tableau me hantait presque...
Plus tard, Alain Gauthier, à qui je n’avais pas caché mon emballement, m’offrit une copie
réduite de ce tableau (acheté par mon amie Julie Saget). Copie qui est toujours accrochée à un des murs
de mon appartement, que je regarde souvent et qui me séduit toujours autant. Il représente une drôle
34
François Ruy-Vidal
Extraits de Un parcours d’ambitions simples
Relu fin mars 2012
*Les avatars de Pilou (Jean Joubert) Delarge, 1977
Acrylique sur carton toilé - 35 / 27 x 2 - Archives de l’artiste
Alice aux pays des merveilles
(Lewis Caroll), Rageot, 1991
de triplette en virée. Celle de trois jeunes mâles impavides qu’on pourrait dire
masqués qui transporte un précieux fardeau. L’un affublé d’une tête d’oiseau,
l’autre de lapin et enfin le troisième, chose inattendue et inexplicable, vêtu d’un
beau rouge capucin, coccinelle sans ses pois, avec des oreilles d’un noir de jais,
qu’on pourrait croire à première vue échappé d’une création de Walt Disney
alors qu’il semble plus vrai que l’original : Mickey en personne. Tous trois
soutenant et portant sur leurs épaules comme on porterait une chasse, un trophée
ou une statue de marbre : une nymphette au corps gracile mais dévitalisé, blanc
nacré comme de l’albâtre, tandis que brille dans son visage, au teint fardé et aux
joues roses, auréolé d’une longue chevelure auburn retenue par un large nœud
de ruban bleu ciel, des yeux pétillants d’expectative et de vitalité...
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Bibliographie
Livres illustrés par Alain Gauthier
L’homme au sable (E.T.A. Hoffmann) Chaix-Desfossés-Néogravure, 1969 (le fil d’Ariane)
Zizou, artichaut, coquelicot, oiseau (Jean Chalon) Grasset J, 1974
Les avatars de Pilou (Jean Joubert) Delarge, 1977
Au jardin public Editions de l’Amitié, 1979 (Animagier)
La fugue du Petit Poucet (Michel Tournier) Editions GP, 1979
Un chien de saison et la philosophie dans le chenil (Maurice Denuzière) Ed. de l’Amitié, 1979
Mouna et le petit fantôme (André Hodeir) Ed. de l’Amitié, 1980 (Rose et noire)
Les papillons de Pimpanicaille : comptines et formulettes d’ici, de là-bas et d’ailleurs
(François Ruy-Vidal) Ed. de l’Amitié, 1980
Le voleur du Tokaïdo (Katherine Paterson) Ed. de l’Amitié, 1983
Histoires de la forêt profonde (Jean Joubert) Ecole des loisirs, 1984
L’Arbre-gingembre (Jacqueline Kelen) Ipomée, 1985
Verts paradis Magnard, 1986 (Atelier nuaginaire)
La Belle et la Bête (Madame Leprince de Beaumont, Jean Cocteau) Ipomée, 1988 (Jardins secrets)
Praliné en vogue (Ulrich Klever) Munich - Mosaik Verlag, 1988
Les larmes du monstre (François Kerisel) Messidor, 1990
Alice aux pays des merveilles (Lewis Caroll) Rageot, 1991
Moi Matthieu, j’habite chez mon père (Françoise Kérisel) Ipomée-Albin Michel, 1991
Le papillon de toutes les couleurs (Didier Daeninckx) Scandéditions, 1993
Le miroir à deux faces (Michel Tournier) Seuil J, 1994
Drogs la Menace contre Drag la Vie (Florence Marie) Ed. Jeanne Develle, 1995
Qui est Prunella Banana ? (Clotilde Bernos) Ipomée-Albin Michel, 1996
Mon chaperon rouge (Anne Ikhlef) Seuil J, 1998
La vache bleue (Yvon Mauffret) Liv’éditions, 1999 (Létavia Jeunesse)
Bleu de peur (Sarah Cohen-Scali) Rageot, 2000 (Cascade-Contes)
Ma Peau d’âne (Anne Ikhlef) Seuil J, (2002)
Est-elle Estelle ? (François David) Motus, 2002
Alice ou les chemins de la mémoire L’Art à la Page, 2005 (Livre d’artiste)
Images images L’Art à la Page, 2007
Nous les loups (Edith de Cornulier-Lucenière) Bilboquet, 2007
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Participation à des ouvrages collectifs
Plexus : interdit au moins de 18 ans N° 15 (directeur Louis Pauwels) « Art érotique » par Alain Gauthier ; autres
participants : Moraes, Jacques Mousseau, Bernard Thomas, Emil Perauer, Pierre Restany, François Chevais, Esspé, Anna
Gaël, Claude Valin, Topin, Catherine Cliff, Yves de Saint-Agnès, Pol Quentin, F.K. Waetcher, G.K. Chesterton, Mitschké,
Max Walter Svanberg, Neüssus, Wolinski, Guillois, Pichon, Jacques Sternberg Publications L.P., 1968
Histoire du Prince Pipo et de la Princesse Popi (Pierre Gripari) avec Boiry, Gérard Brun, Robert Constantin, Jean-Marie
Gauthier, Bernard Girodroux, Gérard Hauducoeur, René Hausman, Claude Lapointe, Alain Letort, Jean-Claude Marol,
Michel Trichet Grasset J, 1976 - Rééd., 1990
Georges Brassens (François Ruy-Vidal) Ill. d’Alain Letort, Gérard Hauducoeur, Bernard Durin, Serge Cecarelli, Bruno
Raffaelli, Claude Lapointe, Alain Gauthier et Jean-Michel Folon (Couverture) Alain Pierson, 1977
Claude Nougaro 94 chansons : A mort et à vie (François Ruy-Vidal) Ill. de Fabrice Boissière, Serge Ceccarelli, François
Garcia-Panzani, Alain Letort, Alain Gauthier, Gérard Hauducoeur, Frédéric Joos, Bernard Reyboz, André Vial, Sato
Yamamoto et Daniel Jan (Couverture) Ed. de l’Amitié, 1979
Tino Rossi, premières chansons : de « Amapola » à « vole, colombe (François Ruy-Vidal)
Ill. de Serge Ceccarelli, François Garcia-Panzani, Alain Letort, Alain Gauthier, Olivier Renou, Gloria Spontex, Nicolas Vial
et Sata Yamamoto (Couverture) Alain Pierson, 1982
25 Chansons de Léo Ferré : de « Saint Germain des Prés » à « Avec le temps » (François Ruy-Vidal) Ill. de François
Garcia-Panzani, Alain Gauthier, Nicolas Guilbert, Alain Letort, André Vial, Nicolas Vial, Sato Yamamoto, Reynald Destrez,
Olivier Renou et Bernard Durin (Couverture) Alain Pierson, 1982
25 Chansons d’Edith Piaf (François Ruy-Vidal) Ill. De Alain Gauthier, Nicolas Vial, Alain Letort, Gloria Spontex,
François Garcia-Panzani, Serge Ceccarelli, Sato Yamamoto (couverture) Alain Pierson, 1983
20 Chansons françaises, tome 1 De 1866 à 1962 : Du « Temps des cerises » à « Et maintenant »
(François Ruy-Vidal) Illustrations d’Alain Letort, Raymond Busillet, Tito Topin, Robert Constantin, Alain Gauthier, Rosine
Daems, Serge Ceccarelli, Jean-Jacques Maquaire et Savignac (Couverture) Alain Pierson, 1983
20 Chansons françaises, tome 2 De 1962 à 1977 : De « Le Jazz et la java » à « J’ai oublié de vivre » (François RuyVidal) Ill de Pierre Bassard, Sege Ceccarelli, Nicolas Vial, Alain Letort, Alain Gauthier, Gilbert Macé, Gloria Spontex, Sato
Yamamoto (couverture) I.D.Music, nd
Maxime Le Forestier : 16 chansons (François Ruy-Vidal) Illustrations d’Alain Letort, Charles-Louis Lasalle, Julie SagetGilbert, Serge Ceccarelli, André Vial, Alain Gauthier (Couverture), Sato Yamamoto, François Garcia-Panzani, Daniel Jan,
Fabrice Boissière, Jacques Lerouge, Monique Michel-Dansac Alain Pierson, 1983
L’Enfant et le Troisième millénaire Breniaux, Bridenne, Brito, Cardon, Casanave, Chéreau, Dom, André François, Gabs,
Alain Gauthier, Geluck, Haddad, Kerleroux, Léo Kouper, Lefred-Thouron, Rémi Malingrëy, Moine, Nicoulaud, Roberto,
Soulas, Tignoux, Trez, Tomi Ungerer, Wozniak, Zacot Visualia, 2000
37
Pochettes de disques
Technique Spatio-dynamic : Plus près de la vérité… Pochette d’un disque 33 tours
de démonstration édité par Teppaz, 1959
Couvertures
Poil de carotte (Jules Renard) J’ai lu, 1974 & 1986
L’épouse américaine (Mario Soldati) J’ai lu, 1977
Les invités du bon Dieu (Armand Salacrou) Gallimard, 1978 (Folio)
Le Coq de bruyère (Michel Tournier) Gallimard, 1978 (Folio)
Orient-Express (Pierre-Jean Remy) Albin Michel, 1979
Pandora (Pierre-Jean Remy) Albin Michel, 1980
Adieu à Berlin (Christopher Isherwood) J’ai lu, 1981
Chronicle of a death foretold (Gabriel Garcia Marquez)
Translate from the Spanish by Gregory Rabassa New York - Alfred A.Knopf, 1982
La littérature en couleurs (François Ruy-Vidal) SPME - Loisirs Jeunes, 1984
Orient-Express 2 (Pierre-Jean Remy) Albin Michel, 1984
The art of the Knock (Philip Graham) New York - William Morrow & Co, 1984
Le perroquet d’Americo (Huguette Pirotte) Ill. de Bernard Ducourant
Ed. de l’Amitié - Hatier, 1985 (Les maîtres de l’aventure) L’abbé Constantin (Ludovic Halevy) J’ai lu, 1985
Nouveaux contes de Bustos Domecq (Jorge Luis Borges & Adolfo Bioy Casares) J’ai lu, 1985
Les trois femmes de Jed Morris (John Dos Passos) J’ai lu, 1985
Le nègre (Philippe Soupault) J’ai lu, 1985
Hollaran’s World War (Tim Mahoney) New York - Delacorte press, 1985
After the Ball Was Over (Rosemary Kingsland) New York - Viking, 1985
Murder in the Family (Mark Brandel) New York - Avon, 1985
Les dernières nuits de Paris (Philippe Soupault) J’ai lu, 1986
La trahison des apparences (Maurice Denuzière) Ed. de l’Amitié, 1986
En joue ! (Philippe Soupault) J’ai lu, 1986 & 1999
Eugène Onéguine (Alexandre Pouchkine) J’ai lu, 1986 & 1999
Orient Express 2ème époque (Pierre-Jean Remy) J’ai lu, 1987
La croix et la bannière (William Boyd) J’ai lu, 1987
Our Father (Bernice Rubens) New York - Delacorte press, 1987
Betrayed by Rita Hayworth (Manuel Puig) New York - Obelisk, 1987
Cassata (Rosemary Kingsland) New York - Viking, 1987
Les heureux jours de M. Ghichka (Alain Gerber) J’ai lu, 1987
Le feu des origines (Dongala) Albin-Michel, 1987
Leader of the band (Fay Weldon) New York - Viking, 1988
The heart of the country (Fay Weldon) New York - Viking, 1988
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L’Amour flou (Maurice Denuzière) Denoël, 1988
Joy Ride (Barbara Howell) Simon & Schuster, 1989
Le gang des raleurs (Jane Sutton) Ill. de Michel Palomba Rageot, 1989 (Cascade)
La piste des caribous (Annie Paquet) Ill. de Christian Heinrich Rageot, 1989 (Cascade)
Bravoure (Emmanuel Carrère) J’ai lu, 1990
Sept contes (Michel Tournier) Ill. de Pierre Hézard Gallimard, 1990 (Folio junior)
Jeux graphiques dans l’album pour la jeunesse : actes du congrès international de 1988 (sous la direction de Jean
Perrot) CRDP de l’Académie de Créteil - Université Paris-Nord, 1991 (Argos)
Family Fictions (Richard Hall) New York - Viking, 1991
Vanishing rooms (Melvin Dixon) NewYork - Dutton, 1991
L’acrobate de Minos (Louise-Noëlle Lavolle) Ill. de Christian Heinrich Rageot, 1991 (Cascade)
Catalogue jeunesse 1992 des éditions Rageot 1992
Le perroquet d’Americo (Huguette Pirotte) Ill. de Christian Heinrich Ed. de l’Amitié - Rageot, 1992 (Cascade)
Le paradis des autres (Michel Grimaud) Rageot, 1992 (Cascade aventure)
Une lilliputienne (Béatrix Beck) Grasset, 1993
Une vie à tout prix (Roger Judenne) Rageot, 1994 (Cascade pluriel)
Les fleurs du mal et autres poèmes (Charles Baudelaire) J’ai lu, 1995
La trahison des apparences (Maurice Denuzière) J’ai lu, 1995
Rendez-vous au collège (Stéphane Méliade) Ill. de Michel Politzer Rageot, 1995 (Cascade)
Une sirène dans la ville (Sarah Cohen-Scali) Ill. de Maïté Laboudigue Rageot, 1996 (Cascade contes)
Catalogue 1997 de la collection Cascade Rageot, 1997
Le trouble-fête (Roselyne Bertin) Rageot, 1999 (Cascade pluriel)
Les ficelles du crime (Nathalie Charles) Rageot, 1999 (Cascade policier)
Arrêtez la musique ! (Christian Grenier) Rageot, 1999 (Cascade policier)
Journal sans faim (Marie et Roselyne Bertin) Rageot, 1999 (Cascade pluriel)
L’ours sort ses griffes (Jean Alessandrini) Rageot, 1999 & 2004 (Cascade policier)
Une ombre sur le toit (Michel Grimaud) Rageot, 2002 (Cascade policier)
La trahison des apparences et autres nouvelles (Maurice Denuzière) Fayard, 2002
VST N° 89 : Domination et révolte – Ed. Eres 2006
Catalogues collectifs
François Ruy-Vidal La littérature en couleurs SPME – Loisirs Jeunes, 1984
Janine Kotwica Les Trains d’Alain Gauthier Lire en Fête à Margny-lès-Compiègne, octobre 2000
André, Alain, Yvon et les autres... Librairie Chrétien, 2011
Images d’Alice au pays des merveilles Les Champs Libres-Beaux Arts éditions, 2011
Vincent Pachès L’image des mots au pied de la lettre Atelier An. Girard, 2012 39
Prix
*Ô trouble
Acrylique sur toile avec des rehauts de stylo-bille - 91 / 73 - encadré
Collection Alain Gauthier
Grand prix de l’image 1985 du 3ème salon international de l’illustration de Paris pour l’ensemble de son œuvre
Très nombreuses distinctions internationales pour son travail d’affichiste, d’illustrateur et de dessinateur de presse-magazine
Grand Prix Martini (Tourisme) 1960
Ier Prix The International Outdoor Advertising (Coca Cola) Londres 1967
Grand Prix International de l’affiche de tourisme Essen 1970
Grand Prix pour la meilleure affiche de tourisme (Cameroun) 1978
Médaille de bronze au Festival International du Livre d’Art Essen, 1979
Creativity Certificate of Distinction New York 1984
Society of Illustrators 31st Annual Certificate of merite
Grand Prix de l’affiche 1988 (Bally)
Grand Prix du public Grand Palais-1989 (Bally)
Grand Prix de l’affiche 1991 (Champagne de Castellane)
Palme d’or Opalivre 1991
Mention Graphique à la Foire de Bologne 1992
Octogone d’ardoise 1993
Prix Alphonse Daudet 1994 décerné par L’Académie Goncourt, 1993
Print’s regional design annual 1991 Certificate design of excellence Allemagne Grand Prix annuel de l’affiche 1992 (Champagne de Castellane)
Grand Prix de l’affiche culturelle 2000
Marker d’argent Mecanorama
Grand Prix de l’Illustration 2003
Plaque d’or de Bratislava 2005
40
Affiches (Liste non exhaustive)
*Affiches commerciales
Bleu Guimet (la 1ère affiche en 1955-56)
Couches Polive, Draps Agalys, Sanrival
Petits pots Gerber, Yoghourt Yoplait, Yoghourt Danone (2 affiches, dont l’affiche du mois en 1958)
Pâtes Lustucru, Pâtes Milliat Frères
Fromages Bel Pease, Fromage de Hollande, Crème de Gruyère Tartinette
Glaces Motta, Glaces Gervais-Heudebert
Biscottes Prior
Huile Lesieur
Thé de l’éléphant
Jus de fruits Joker, Jus de fruits Pampryl, Jus de fruits Fruité, Jus de fruits Reina
Coca Cola (Prix du Pinceau d’or en Angleterre), Cidre du Fruit défendu
Vins du Postillon, Clairette de Die, Mousseux Royal Cellier
Champagne de Castellane (3 affiches, Grand Prix de l’Affiche 1991), Champagne Billecart
Liqueur Rocher
Bière Carlsberg, Bière Météor
Eau minérale Badoit, Vitelloise l’eau qui chante et qui danse, Vittel Fournisseur officiel des JO de Grenoble (1968)
Aviation postale 1986
Canaries Compagnie de navigation, Cameroun Tourisme(1978) 1976, Apéritif Marysol (1957)
Transports Aériens Intercontinentaux, Koweit Airlines (Plusieurs affiches)
Bally HommeBally Femme (1985 : Grand Prix de l’affiche, Grand Prix du Public)
Collants-slips de Gerbe, Choco BN (Tour de France des plages)
Arnoux-Salamander
Cigarettes Saint Michel-Dansac, Cigarettes Gitanes, Job mat ivoire
Electrophones Teppaz (3 affiches)
Aspirateur Hoover (Noël), Aspirateur Hoover (Fête des mères), Aspirateurs Rhône
Machines à laver Laden, Machines à laver Brandt (1960)
Machines à coudre Omnia
Gazinières Rosières, Chaffoteaux et Maury, Cocottes SEB, Flandria
Galerie Instants (1993)
Lombard & Associés
Auberge d’chez eux
*Cinéma
El Norte (1985)
*Edition
Loto de l’Amitié – Hatier, Collection Cascade, Hatier) (Plusieurs affiches)
Ipomée 20 ans d’illustration (Moulins, 1997)
Garcia Marquez Chronique d’une mort annoncée
Bilboquet (2 affiches, 2007)
41
*Banques et services
BNP Noël, Société générale (Plusieurs affiches), Banque populaire, BPC Épargne logement
AXA assurances, Assurances de la Mutuelle agricole
Loterie nationale (plusieurs affiches), Loterie nationale : Prix d’Amérique
Trésors des Postes et Télégraphes
Urbanisme, Coopération, SNCF
Ouvrons la France aux Enfants (Ministère des Affaires sociales), Service social des Jeunes
Journée mondiale de la Santé (1992), Ministère de la Santé (Plusieurs affiches)
SIDA, Le Tétanos
*Affiches culturelles et évènements
*La Belle et la Bête (Madame Leprince de Beaumont, Jean Cocteau)
Ipomée, 1988 (Jardins secrets)
Acrylique sur papier - 30 / 25 - Archives de l’artiste
Festival de l’ESSEC (1958), Premier Festival de l’Erotisme (Bastille, 1982)
Festival de Troyes, Brest, Festival de Nha Trang 2003,
Alain Gauthier (Metz, 1984), Alain Gauthier Peintre-illustrateur (Chaumont, 1991), Double Je (Angers, 2004)
La Littérature en couleurs (1984), Paris-Tokyo 1986, RegArt d’Enfant (Dammarie les Lys, 1992), Un Musée Dix illustrateurs
(Quesnel Morinière, 2003)
Premier Symposium de l’affiche de Toulouse (1993), L’Affiche s’affiche (Clermont, 2002), Saveurs d’enfance (Toulouse 2007)
Voyage à Nantes en lisant - Voyages Voyageurs (Nantes, 1995), Rêver à Nantes en lisant - Mythes et Mythe (Nantes, 1995),
S’aventurer à Nantes en lisant – L’Aventure (Nantes, 1997)
Corrida pédestre internationale (Houilles, 1989 & 1995)
Sixième Semaine du Livre de Jeunesse (Royan, 1995)
Et regardons les fleurs... (Poitiers, 1995)
Carrefour du Fantastique (Saint Médard, 1995)
Salon du Livre (Fougères, 1996),
Salon du livre maritime de Concarneau (3 affiches)
Sixième Salon des collectionneurs (Cholet, 1997)
Cartexpo 39 (Mutualité, 2002)
Merveilleuses Merveilles (Beauvais, 1996),
Alice et Alain in Wonderland (Margny-lès-Compiègne, 2008)
Surprenants Etats-Unis (Suresnes, 2008),
Félines (Centre André François, 2012)
42
Presse et magazines (Liste non exhaustive)
France : Plexus, BAT (Illustrateur du mois), Le Nouvel Observateur, Le Point, L’Expansion, Elle, Technique et industrie,
Médecine Enfance, Le Nouvel Économiste, Science et vie, Play Boy, Télérama....
Suisse : Graphis Annual, Graphis Magazine, Graphis Covers, Who’s Who in Graphic Art...
Japon : Illustration Shiseido magazine...
Allemagne : Burda, Petra, Novum Gebrausgraphic, Transatlantik, Magazine...
*Les larmes du monstre (François Kerisel ) Messidor, 1990
Acrylique sur toile - 32 / 24 - Archives de l’artiste
USA : Cosmopolitan, Geo, New York Times, New York Times magazine....
43
Expositions (Liste non exhaustive)
*1970
-Paris, Galerie GR
*1982
-Paris, Centre Georges Pompidou (La Fugue du Petit Poucet
Audio-visuel réalisé à partir de l’album écrit par Michel Tournier, GP)
*1983
-Tokyo, Japon, Ministère de la Culture
*1984
-Sénégal Regards croisés
*1985
-Metz, Centre culturel Rétrospective
*1990
-Laon Rétrospective
-Brest, Maison de la Culture Rétrospective
*1991
-Chaumont, Maison des Arts Alain Gauthier Peintre-illustrateur
-Heidelberg, Allemagne
*1992
-Erfurt, Allemagne
*1994
-Eaubonne, Bibliothèque municipale Maurice Genevoix
Alain Gauthier illustrateur
*1996
-Paris, Galerie L’Art à la page
*1998
-Amiens Librairie Pages d’encre Mon Chaperon rouge
*2000
-Margny-lès-Compiègne Les trains d’Alain Gauthier
*2002
-Paris, Galerie L’Art à la page Ma Peau d’âne & Est-elle Estelle ?
*2005
-Paris, Galerie L’Art à la page Alice ou Les Chemins de la mémoire
*2008
-Paris, Galerie L‘Art à la page Images Images
-Margny-lès-Compiègne, Médiathèque Jean Moulin Alice et Alain (Gauthier) in Wonderland
*2012
-Margny-lès-Compiègne, Centre André François Félines
44
*Les avatars de Pilou (Jean Joubert) Delarge, 1977
Acrylique sur carton toilé - 35 / 27 x 2
Archives de l’artiste
Expositions personnelles
*1970
-Paris, Galerie de la Baume
*1980
-Paris, Forum d’Ecom
-Shidosha, Japon Exposition d’illustrateurs
-Tokyo, Japon Exposition d’illustrateurs
-Paris, Galerie Naïfs et Primitifs
-Paris, Grand Palais Les Américains aux Indépendants
-Croissy-sur-Seine et Chatou Les Affichistes chez les impressionnistes
*1982
-Paris, Galerie Le Nouvel Observateur-Delpire Chat plus que Chats
-Paris, Galerie ZL
-Paris, Premier Salon des Illustrateurs
*1983
-Paris, ancienne gare de la Bastille Premier Salon de l’Érotisme (création de l’affiche)
-Leipzig, Festival du Livre d’Art (Médaille de bronze)
-Paris, Centre graphique Mécanorma (Marker d’argent)
*1984
-Paris, Espace Cardin Dix peintres illustrateurs
-Garches, Maison de la Culture
-Japon, exposition itinérante
-Montreuil, Salon du Livre de Jeunesse
-Paris, Musée d’Art Moderne La Littérature en couleurs (Réalisation de l’affiche)
-Lorient, Maison de la Culture
*1985
-Paris, Galerie 8/25 Le Jardin des Illustrateurs
-Paris, Centre Georges Pompidou Images à la page
-Paris, Troisième Salon international de l’Illustration (Grand Prix de l’édition)
*1986
-Montluçon, Centre Athanor
-Japon, 20th Exhibition of Original Pictures of International Chidren Books
*1987 - 1990
-Belgique, Exposition itinérante D’Alice à Zoé
*1987
-Angers Images dans la ville
-Japon Paris-Tokyo
-New York, Jacob Jewitt Center Exposition d’Art contemporain
-Paris, Palais des Congrès Exposition d’Art contemporain
-Paris, Grand Palais Les Meilleures affiches du monde (Grand Prix du public pour Bally)
*Couleur menthe à l’eau
Acrylique sur carton toilé - 35 / 27
Archives de l’artiste
Expositions collectives
45
46
*Le papillon de toutes les couleurs
(Didier Daeninckx) Scandéditions, 1993
Acrylique sur carton souple - 41 / 26 - Archives de l’artiste
*1989
-Paris, Grand Palais Les Meilleures affiches du monde
*1990,1991, 1992, 1993, 1994, 19958, 1996
-Bologne, Italie Mostra Internazionale d’Illustrazione per l’Infanzia
*1993-1994
Nantes Les Fables de La Fontaine
*1994
-Vauréal Familles, montrez-vous... (création de l’affiche)
-Beauvais, Conseil général Sage comme une image?
*1996
-Flers Forêts fantastiques de Contes d’hier et d’aujourd’hui
-Beauvais Merveilleuses Merveilles (Création de l’affiche)
*1997
-Bibliothèque départementale de l’Oise Mariolettes
*1999
-Beauvais, Bibliothèque départementale de l’Oise Impressions d’Afrique
*2000-2001
-Italiennes
Beauvais, Bibliothèque départementale de l’Oise
Amiens, Bibliothèque départementale de la Somme
Amiens, Bibliothèques municipales
Amiens, Librairie Pages d’encre Italiennes
Compiègne, Espace Jean Legendre Italiennes
*2001
-Boulogne-Billancourt Le Tour du Monde de l’Affiche 2001
(Création de l’affiche)
*2002
-Les Mille et une nuits
Beauvais, Bibliothèque départementale de l’Oise
Amiens, Bibliothèque départementale de la Somme
Amiens, Bibliothèques municipales
Amiens, Librairie Pages d’encre
*2004
-Carros, Médiathèque André Verdet Les techniques de l’illustration
*2005
-Saint Riquier, Bibliothèque départementale de la Somme Le petit cochon illustré
-Saint-Riquier, Musée départemental de l’abbaye Le cochon, portraits d’un séducteur
*2005 à 2009
-Un posthume sur mesure Hommage à André François
Margny-lès-Compiègne, Médiathèque Jean Moulin
Timisoara, Centre culturel français
Cluj-Napoca, Musée d’art
Bucarest, Institut culturel français
Iasi, Centre culturel français
Beaugency, Eglise Saint Etienne
Reims, Médiathèque Jean Falala
Paris, Institut culturel roumain
Cherbourg, Médiathèque Jacques Prévert
Arles, Chapelle Saint Martin du Méjan, Exposition Delpire & Cie
*2007
-Paris, Galerie Jeanne Robillard Carte blanche
*2010
-Amiens, Ordre des avocats Censored Exhibition Pour adultes seulement
*2011
-Moulins, Musée Anne de Beaujeu Festival des Illustrateurs
-Lille, Grand Palais Pour adultes seulement
*2011-2012
-Issy les Moulineaux, Musée français de la Carte à jouer
Alice au Royaume des Cartes à jouer
-Paris, Librairie Chrétien André, Alain, Yvon et les autres...
-Rennes, Les Champs libres Images d’Alice au Pays des Merveilles
*2012
-Paris, Atelier An Girard L’image des mots au pied de la lettre
-Sucé sur Erdre Trois illustrateurs pour Alice
- Oxford, 150 ans de Lewis Carroll Un thé chez les fous
*Original de l’affiche Merveilleuses merveilles
Acrylique sur papier
Bibliothèque départementales de l’Oise, Beauvais, octobre 1996
Copyright l’Art à la Page et Alain Gauthier - 24x27 cm
Collection JK
47
*Essais pour le visuel
de l’exposition Félines, 2012
Crayons de couleurs
Imprimé en Mai 2012
par Imprimerie Houdeville