Le cycle

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Le cycle
CAMÉRAS NUMÉRIQUES
Un cycle de 5 téléfilms tournés en caméra DV
diffusion du 30 août au 10 septembre 2002
Le cycle
> Paris-Deauville d’Isabelle Broué
Vendredi 30 août à 20h45
> Le Miroir aux Alouettes de Francis Fehr
Samedi 31 août à 22h30
> Clément d’Emmanuelle Bercot
Vendredi 6 septembre à 20h45
> Un ange en danger de Nicolas Klotz
Samedi 7 septembre à 22h30
> La Ville de Yousry Nasrallah
Mardi 10 septembre à 23h00
Contact presse : Virginie Doré / Florence Bouché – 01 55 00 70 /46/48
[email protected] / [email protected]
Retrouvez les dossiers de presse en ligne sur www.artepro.com
Paris-Deauville
Un téléfilm d’Isabelle Broué
d’après un scénario de Virginie Boda
> vendredi 30 août 2002 à 20.45
De retour d’un week-end passé chez sa mère, Claire se fait enlever en bas
de chez elle par un inconnu. Entre drame et comédie, huis clos familial et
road movie romantique, un premier long métrage en toute liberté, filmé
avec une caméra numérique.
Encore un déjeuner familial qui s’éternise… Comme chaque dimanche. Christophe n’en
peut plus. Comment Claire, sa femme, peut-elle vouloir un enfant alors qu’elle est
incapable de s’opposer à sa mère ? Dans la voiture, le couple se dispute. Comme chaque
dimanche… Christophe parle, Claire se tait.
Portière qui claque, Christophe est parti chercher le bip pour ouvrir le parking. Claire reste
seule. Juste un instant... La voiture redémarre. Au volant, un inconnu armé d’un couteau….
Dans la voiture, l’inconnu parle, il n’arrête pas de parler et Claire ne dit rien. La mer, elle
n’a pas envie de voir la mer ? Direction Deauville.
À Paris, Christophe se retrouve malgré lui aux prises avec sa belle-famille : belle-mère,
belle-sœur et son petit ami tombé du ciel, beau-père, éternel absent… Ils sont venus, ils
sont tous là. Ils s’agitent en tous sens, Christophe étouffe, chacun interprète les raisons du
départ de Claire.
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LISTE ARTISTIQUE
Claire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Alexandra London
Christophe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Jean-Pierre Lorit
Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bruno Slagmulder
Monique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Catherine Ferran
Béa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Florence Loiret
Yann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Jean-Baptiste Montagut
Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Philippe Duclos
Anne-Marie . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mireille Perrier
Madame Gauvin . . . . . . . . . . . . . . . .Andrée Tainsy
La touriste espagnole . . . . . . . . . . . .Lucia Sanchez
L’inspecteur de police . . . . . . . . . . .Jean-Pierre Becker
La réceptionniste de l’hotel . . . . . . .Lise Payen
Le bagagiste . . . . . . . . . . . . . . . . . .Anthony Paliotti
Le passant qui crie . . . . . . . . . . . . .Pierre Lacan
Le jeune homme du bistrot . . . . . . . .Stéphane Gaillard
La jeune femme du bistrot . . . . . . . .Caroline Broué
La femme autoritaire . . . . . . . . . . . .Daphné Juster
Le serveur du restaurant . . . . . . . . .Nicolas Simon
La femme du passant qui crie . . . . .Elise Ricadat
FICHE TECHNIQUE
Réalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Isabelle Broué
Scénario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Virginie Boda
Adaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Virginie Boda et Isabelle Broué
Musique originale . . . . . . . . . . . . . . .Michel Ronbi
Image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Sylvia Calle
Son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Laurent Benaïm
Décors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Aurette Leroy
Costumes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Pascaline Chavanne
Montage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Delphine Dufriche
Mixage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Jean-Paul Hurier
Production Télé Images Création . . . Nicole Flipo
Unité de programmes Fictions
ARTE France . . . . . . . . . . . . . . . . . .Pierre Chevalier
Une coproduction . . . . . . . . . . . . . .ARTE France – Télé Images Création
Avec le concours de la Fondation Hachette (Bourse jeune Scénariste TV)
Et la participation du Centre National de la Cinématographie
France – 1h30 – 2000 – tourné en DV (rediffusion du 27 avril 2001)
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LA REALISATRICE
Isabelle BROUÉ
Diplômée de la FEMIS, Isabelle Broué a travaillé comme scripte, assistante et lectrice
de scénarios. Elle a réalisé en 1995 un documentaire, Henri Cartan, ou la vie d’un
mathématicien, puis deux moyens métrages, Les Jours bleus, qui a valu le prix
d’interprétation à Camille Japy au festival Côté-court de Pantin, et À corps perdu,
présenté à Cannes à la Quinzaine des Réalisateurs en 2000, prix d’interprétation pour
Marie Payen au festival de Vendôme. Elle travaille actuellement à l’écriture de son
premier long-métrage, Tout le plaisir est pour moi.
LA SCENARISTE
Virginie BODA
Lauréate « Jeune scénariste télé » de la Fondation Hachette pour Paris-Deauville,
Virginie Boda avait auparavant collaboré à différentes séries télévisées. Conseillère de
programmes à la fiction de France 2 et à France 3 Jeunesse pendant quatre ans, elle
se consacre aujourd’hui pleinement à l’écriture.
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LES ACTEURS
Alexandra LONDON a été révélée par Maurice Pialat dans Van Gogh (1991), où elle
jouait la fille du docteur Gachet, rôle pour lequel elle a été nominée pour le César du
meilleur Espoir. Elle a ensuite joué au cinéma notamment dans Le Cri de la soie (1996),
J’ai horreur de l’amour (1997) et Pourquoi pas moi ? (1999). A la télévision, on l’a vu dans
Eugénie Grandet (1993), Un fait divers de Fabrice Cazeneuve coproduit par ARTE,
également dans Madame de de Daniel Verhaeghe (2001) et Les Brumes de Manchester
(2000) du même réalisateur .
Diplômé de la rue Blanche et du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, où il
a été notamment l’élève de Michel Bouquet et de Gérard Desarthe, Jean-Pierre LORIT
a beaucoup travaillé au théâtre les auteurs classiques, Marivaux, Musset, Molière, Corneille
mais aussi de nombreux auteurs contemporains. On l’a particulièrement remarqué au
cinéma à partir de 1993, où il a travaillé avec Rivette (Jeanne la Pucelle-1994 ), Kieslowski
(Rouge-1994 ), Sautet (Nelly et Monsieur Arnaud-1995 ), ou encore Téchiné (Alice et
Martin-1998 ).
Bruno SLAGMULDER a été remarqué au cinéma notamment dans Violetta la reine de
la moto de Guy Jacques (1996), dans Le Cœur à l’ouvrage de Laurent Dussaux (2000)
dans lequel il jouait le rôle principal. On a aussi pu le voir dans des courts métrages,
comme Méprises de Myriam Aziza (1994), Scènes de lit (1997) et X2000 de François
Ozon (1998), ou À corps perdu, le précédent film d’Isabelle Broué (2000). Par ailleurs, il a
énormément tourné pour la télévision, avec Jacques Otmezguine, Gérard Vergez,
Stéphane Kurc, Pierre Boutron, Brigitte Coscas, Robin Davis, Jérôme Boivin, ou
récemment dans Secret de la belle de mai de Patrick Volson (2002) et Madame SansGêne de Philippe de Broca (2002).
À sa sortie du Conservatoire, Catherine FERRAN est rentrée à la Comédie Française,
dont elle est aujourd’hui sociétaire. Elle y a joué des rôles innombrables, de Shakespeare
à Brecht, en passant par Sophocle, Molière, Goldoni, Marivaux, Tchekov ou Cocteau, mais
elle n’hésite pas à jouer des auteurs contemporains, comme Véronique Olmi, avec Point à
la ligne en 1999. Au cinéma, elle est l’inoubliable grande sœur dans Petits arrangements
avec les morts (1994) de Pascale Ferran. On a pu également la voir Martha..Martha de
Sandrine Veysset (2001) et dans Les après-midi de Laura de Paolo Trotta (2000). Pour la
télévision, elle a notamment joué dans la mini série Rastignac ou les ambitieux d’Alain
Tasma (2001).
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Philippe DUCLOS a énormément travaillé au théâtre, notamment avec Daniel Mesguisch,
avec lequel il a créé plus d’une douzaine de pièces. À la télévision, on se souvient de lui dans
De Gré ou de force (1999) de Fabrice Cazeneuve, et il a travaillé au cinéma avec Arnaud
Desplechin (La Sentinelle, Comment je me suis disputé…), Patrice Chéreau (La Reine
Margot-1994), Nicole Garcia (Le Fils préféré-1994), Bertrand Tavernier (L’Appât-1995),
Solveig Anspach (Haut les cœurs-1999). Plus récemment, il a joué aux côtés de Jacques
Gamblin et Denis Podalydès dans Laisser-passer (2002). Il vient de tourner dans le prochain
film de Jean-Pierre Sinapi Vivre me tue.
Florence LOIRET a été révélée au cinéma par le court-métrage d’Erick Zonca, Seule
(1996) pour lequel elle a obtenu le Prix Musidora du Festival des Acteurs à l’écran de
Saint-Denis, avant d’obtenir le prix d’interprétation au Festival de Pantin pour Ô trouble
(1998) de Sylvia Calle. On a aussi pu la remarquer dans Le Septième Ciel de Benoît
Jacquot (1997), Code inconnu de Michael Haneke (1999) et dans Trouble Every Day de
Claire Denis (2001). Dernièrement, elle a tourné dans le Chignon d’Emma de Jérôme
Bonnel (2002) et dans Plus haut de Nicolas Brevière (2002). Pour la télévision, elle a joué
dans Maman a seize ans, réalisé pour la télévision par Didier Bivel (2001), et dans Sa
mère,la pute de Brigitte Roüan, coproduit par ARTE France en 2001 pour la collection
« Petites Caméras ».
Jean-Baptiste MONTAGUT s’est fait remarquer au cinéma dans Fin août, début
septembre (1998) et Les Destinées sentimentales (2000) d’Olivier Assayas, et également
dans La Vie moderne de Laurence Ferreira Barbosa (1999).
Mireille PERRIER est venue au cinéma avec Leos Carax, dans Boy Meets Girl (1983).
On a ensuite pu la voir dans les films d’Eric Rochant Un monde sans pitié (1989), de
Philippe Garrel, Elle a passé tant d’heures sous les sunlights, J’entends plus la guitare
(1985 et 1991), de Claire Denis, Chocolat (1988) ou de Jaco van Dormael, Toto le héros
(1991). Plus récemment, elle a joué dans À vendre de Laetitia Masson (1997) dans La
Patinoire de Jean-Philippe Toussaint (1997). A la télévision, on l’a vu dans Dancing Nuage
d’Irène Jouannet (1994), coproduit par La Sept ARTE, et plus récemment dans Double
drame d’Aline Isserman (2001).
Andrée TAINSY est l’une des grandes dames de la scène française. Elle a participé à
plus d’une centaine de pièces de théâtre, dont Loin d’Hagondang, de Jean-Pierre Wenzel,
au festival d’Avignon en 1975, qui a marqué un tournant dans sa carrière, et travaillé
notamment avec Antoine Vitez, Claude Régy, ou Jean-Pierre Vincent. Au cinéma, on a pu
la voir chez Duvivier, Costa-Gavras, Demy, Tavernier, Zulawski, Chabrol, Woody Allen, et
dernièrement, dans Sous le sable de François Ozon, où son face-à-face cruel avec
Charlotte Rampling a été particulièrement remarqué.
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Le Miroir aux Alouettes
Un téléfilm de Francis Fehr
> samedi 31 août 2002 à 22.30
Trois jours de la permission d’un homme après huit ans d’incarcération.
Billa, grand braqueur condamné à une lourde peine de prison, est bouclé depuis huit ans.
Pendant les trois jours de sa première permission, trois jours hors les murs, sans barreaux,
Billa cherche à retrouver ses marques. Ses enfants ont grandi ; il ne les reconnaît plus. Sa
femme n’a pas changé ; ils s’aiment toujours autant et pourtant, le courant entre eux ne
passe plus comme avant.
« Les êtres que j’aime le plus au monde, je ne les comprends plus, constate-t-il… j’ai été
trop longtemps enfermé, c’est ça ma maladie ».
Billa est déboussolé. La prison lui colle à la peau. Cette permission tant attendue est un
échec. Une promesse de bonheur avortée. Un rêve qui vire au cauchemar… un vrai miroir
aux alouettes. « Un piège à con, dit Billa. On te fait goûter la liberté et avant d’avoir eu
temps de l’apprécier, on te retire ton os, et hop, retour à la niche ! »
Les trois jours filent pourtant à grande vitesse. Billa croise des amis qu’il n’a pas envie de voir.
Il se rend chez son père atteint d’un cancer et proche de la mort. Billa se fâche, se révolte.
Le matin de la fin de sa permission, Billa se laisse bercer par le chant des sirènes. La
liberté n’a pas de prix , dit-on.
Billa va-t-il retourner en prison ?…
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Le concours ECRIRE ENFERME
Le concours Ecrire Enfermé a été le point d’orgue d’une action socio-culturelle
imaginée et réalisée par Francis Fehr, durant trois ans, en prison.
En 1995, il créait à Liancourt (70 km au sud de Paris), dans un centre de détention pour
longues peines, un atelier “d’expression artistique” qui proposait à des détenus
volontaires de s’impliquer dans un projet commun d’écriture et de création orienté vers
le cinéma.
Ce fut une expérience - une première dans le genre - dont l’objectif était de permettre
à des hommes depuis longtemps enfermés de sortir des murs par la pensée.
Pendant des mois, un noyau de détenus participa à la création proposée par l’atelier.
A l’arrivée, un court métrage intitulé Dans le bocal venait clore la première partie de
cette expérience de création en prison.
En 1997, deux ans après l’expérience de son atelier en milieu carcéral, Francis Fehr
eut alors l’idée de lancer le concours Ecrire Enfermé. Il proposa à l’administration
pénitentiaire - qui accepta - et aux détenus les plus motivés, de se lancer dans une
nouvelle aventure : écrire le synopsis d’un long métrage.
C’est alors que la SACD et le CNC sont intervenus pour soutenir financièrement
l’opération.
Les textes prirent forme lentement, avec difficulté et parfois dans la douleur, suscitant
de nombreux abandons… A l’arrivée, huit textes furent présentés au jury.
A l’unanimité Le Miroir aux Alouettes de William Renard obtint le premier prix.
Grâce au soutien d’ARTE France, et à celui du producteur Frédéric Bourboulon de
Little Bear, une autre aventure allait commencer dehors : écrire le scénario et réaliser
le film Le Miroir aux Alouettes, né en prison, tourné en liberté…
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LISTE ARTISTIQUE
Philippe Fretun . . . . . . . . . . . . . . . .Billa
Marie Bunel . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Julie
Amandine Dewasme . . . . . . . . . . .Marie
Yoann Denaive . . . . . . . . . . . . . . . . . Yann
Françoise Bertin . . . . . . . . . . . . . . .Maman
Maurice Chevit . . . . . . . . . . . . . . . .Papa
FICHE TECHNIQUE
Réalisateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Francis Fehr
Scénario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Francis Fehr, William Renard
Directeur de la photographie/cadre . . .Jean-Marc Négroni
Son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jacques Pirabot
Décors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sylvie Salmon
Costumes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Valérie Pozzo di Borgo
Montage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ninh-Tam Cole Nguyen
Producteur délégué Little Bear . . . . . . . Frédéric Bourboulon
Unité de Programmes Fictions
La Sept/ARTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pierre Chevalier
Une coproduction . . . . . . . . . . . . . . . . . La Sept ARTE - Little Bear
France – 1h19 – 1999 – tourné en DV (rediffusion du 15 septembre 2000)
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LE REALISATEUR
Francis FEHR
Francis Fehr, scénariste et réalisateur, a poursuivi des études de sociologie et d’arts
plastiques. Dans un premier temps, il s’oriente vers la publicité et la communication puis
se tourne vers l’audiovisuel.
Son premier long métrage, Pauline et l’ordinateur en 1976, est remarqué au Festival de
Cannes… Ensuite, par goût du paradoxe, il s’active sur plusieurs terrains à la fois: mise
enscène, écriture et réalisation de téléfilms et documentaires. Depuis 1990, il mène des
actions créatives de terrain autour du thème de l’enfermement, en banlieue, en Algérie, et
dans l’univers carcéral où il a animé pendant trois ans un atelier de création et lancé
l’opération Ecrire Enfermé.
LES PRINCIPAUX COMEDIENS
Philippe FRETUN
Formé au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, Philippe Fretun a
joué au théâtre dans des pièces mises en scène, entre autres, par Jérôme Deschamps La
Famille Deschiens, Jorge Lavelli Songe d’une nuit d’été… Il a également mis en scène
Gerbe de blé avec Benoît Régent et Games avec Marlon et Leguay.
Au cinéma, on a pu le voir dans Mauvais Sang de Leos Carax (1986), Maman de Romain
Goupil (1990), Pour rire de Lucas Belvaux (1997), dans Sauve-moi de Christian Vincent
(1999), et plus récemment dans Un moment de bonheur d’Antoine Santana (2001). A la
télévision, il a tourné pour La Sept-ARTE dans Pierre qui roule, la première fiction de
Marion Vernoux (1991) Le Mas Théotime de Philomène Esposito (1995) et Retiens la nuit,
dans la collection « Gauche/Droite », de Dominique Cabrera (1999).
Marie BUNEL
Elle a étudié aux Etats-Unis et est parfaitement bilingue. Elle travaille beaucoup pour la
télévision et a joué dans plus de trente téléfilms. Pour le cinéma, elle a tourné avec Claude
Chabrol dans Le sang des autres (1983), Une affaire de femmes (1988), La discrète de
Christian Vincent (1990), Les misérables du XXème siècle de Claude Lelouch (1994) et Ma
vie en rose de Alain Berliner (1997). Elle a également joué dans Dix-sept fois Cécile
Cassard de Christophe Honoré (2002), sorti tout récemment en salles.
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Un ange en danger
Un téléfilm de Nicolas Klotz
Musique originale de Brad Mehldau
PRIX SPÉCIAL DU JURY AU FESTIVAL DE SAN SEBASTIAN 2000
DOUBLE PRIX D’INTERPRÉTATION MASCULINE AU FESTIVAL CINÉMA TOUT ECRAN
DE
GENÈVE 2000
> samedi 7 septembre 2002 à 22.30
Le parcours initiatique de Victor, 18 ans, qui à l’aube de l’an 2000, vit son
premier amour, voit son premier mort et découvre le monde de la rue.
Un ange en danger, c’est le récit du parcours initiatique de Victor, 18 ans, dans
l’effervescence des préparatifs du passage à l’an 2000.
Coursier dans un vidéoclub, il vient juste de tomber amoureux d’Anabelle quand il se fait
voler sa bécane et vider de sa chambre pour trois loyers de retard.
Momo, SDF de 25 ans vivant de combines, décroche un plan de mariage blanc.
Victor erre dans Paris et rencontre Momo qui l’entraîne dans les spirales d’une certaine
réalité sociale : l’exclusion.
Pour tous les deux une nouvelle année va commencer.
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NOTE D’INTENTION
Ange, emprunté du latin chrétien angelus (“envoyé”), du grec angelos “messager “
(d’origine inconnue, emprunt oriental probable.) Mot utilisé pour traduire en grec l’hébreu
mal’ak “ messager “ dans la Bible (Exode 23, 20, etc.)
Paria est emprunté au tamoul parayan qui veut dire “joueur de tambour”. Le mot a pris le
sens de “personne appartenant à la dernière caste” probablement par confusion due aux
Européens avec un autre mot tamoul, puliyar. Il désigne les hors-castes des Indes,
considérés comme impurs (cf intouchable : “personne qu’on ne peut pas toucher sans se
souiller”.) Par analogie, au XIXe siècle, il s’applique à une personne méprisée, mise au
ban de la collectivité.
De l’ange au paria, il n’y a qu’un pas que Victor franchira en quelques heures. Entraîné
au fond de la société, il rencontrera des hommes et des femmes de tous âges, évacués,
excrémentalisés, par notre société néo-libérale, et qui ont souvent perdu jusqu’au désir
de vivre.
La mise au ban est une plaie béante qui nous vient de loin. Nous la maquillons sans cesse
avec de nouvelles expressions, comme s’il s’agissait de conjonctures momentanées : SDF,
nouveaux pauvres, nouvelles pauvreté ; voire même d’un phénomène strictement social :
l’exclusion sociale.
Ce n’est pas le cas.
Il s’agit de plus que cela. A travers les temps et les cultures, la mise au ban, l’exécution
lente ou fulgurante d’une communauté humaine par un pouvoir religieux, politique, ou
économique, a donné naissance aux pages les plus sombres de notre histoire. Ces
pages ne sont pas que derrière nous, nous ne le savons que trop bien.
Victor, Momo et Blaise, chacun à leur manière sont entraînés dans cette spirale
contagieuse qui nous vient de la nuit des temps. Nous nous immergerons avec eux
dans la chute (non par désespoir) mais avec vitalité et tendresse, pour “ toucher “ et se
laisser “ toucher “ par ce qui chez l’autre - mais aussi ce qui chez moi, chez toi, chez lui,
chez elle, chez nous, chez vous, chez eux - est décrété “ intouchable “ par la Loi.
Nicolas Klotz
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LISTE ARTISTIQUE
Cyril Troley . . . . . . . . . . . . . . . . . . Victor
Gérald Thomassin . . . . . . . . . . . . Momo
Didier Berestetsky . . . . . . . . . . . Blaise
Morgane Hainaux . . . . . . . . . . . . Anabelle
Aristide Demonico
Nourdine Barour
Emel Ghomari
. . . . . . . . . . . Le double
. . . . . . . . . . . . . Karim
. . . . . . . . . . . . . . . Malika
FICHE TECHNIQUE
Réalisation
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nicolas Klotz
Scénario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Elisabeth Perceval
Image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hélène Louvart
Son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Régis Leroux, Arthur Le Roux,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Olivier Laurent, Dominique Gaboriau,
Musique originale . . . . . . . . . . . . . . . Brad Mehldau
Montage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rose-Marie Lausson
Producteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Philippe Missonnier
Unité de Programmes Fictions
ARTE France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pierre Chevalier
Une coproduction . . . . . . . . . . . . . . . . ARTE France - Nosy Be productions - GTV
Avec la participation du C.N.C. (COSIP), et du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité.
France – 1h48 – 2000 – tourné en DV (rediffusion du 23 mars 2001)
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LE REALISATEUR
Nicolas KLOTZ
Il est l’auteur de plusieurs documentaires parmi lesquels Brad Mehldau (1999, diffusé sur
ARTE le 19 septembre 1999), James Carter (1998), Chants de sable et d’étoiles, Prix
spécial Italia 1997 (1996) et Pandit Ravi Shankar (1987).
Nicolas Klotz a réalisé trois longs métrages pour le cinéma et la télévision. La Nuit Bengali,
en co-production avec La Sept-Arte (1988), La Nuit sacrée (1992) d’après le diptyque de
Tahar Ben Jelloun (L’enfant de sable et La nuit sacrée).
Co-fondateur avec Elisabeth Perceval de l’Asile, Nicolas Klotz est aussi metteur en scène
de théâtre. Il travaille depuis quelques années sur un cycle Bernard-Marie Koltès: Roberto
Zucco (1999), Quai Ouest (2000). Il a dernièrement mis en scène L’intrus (2002).
Il prépare actuellement une fiction en coproduction avec ARTE France, ainsi que
l’adaptation de La Condition Humaine de François Emmanuel.
LE COMPOSITEUR
Brad MEHLDAU
Né en 1970 en Floride, il débute au piano à l’âge de 4 ans. Il joue dans l’orchestre de son
lycée et obtient plusieurs prix. A New York, il suit les cours, au sein du département Jazz
et musique contemporaine, de la prestigieuse école New School for Social Reseach. Il y
rencontre le percussionniste Jimmy Cobb et joue avec son quartette. Il tourne
régulièrement en Europe avec plusieurs formations et collabore aux albums de
Christopher Holliday, de Jesse Davis, sans oublier ceux qu’il enregistre avec son propre
trio. Brad Mehldau possède une surprenante technique et ses compositions révèlent la
forte influence de sa formation classique. Au cours des dernières années, en trio ou en
solo, il a envoûté les publics les plus divers, aux Etats-Unis, au Japon et en Europe.
Pour composer la musique d’Un ange en danger, Brad Mehldau a presque entièrement
improvisé à partir d’images du film.
LA SCÉNARISTE
Elisabeth PERCEVAL
Comédienne et scénariste (La nuit sacrée), Elisabeth Perceval a travaillé au théâtre
avec une dizaine de metteurs en scène (Bruno Bayen, Bernard Sobel, Jacques
Lassalle, Bruno Boëglin, Nicolas Klotz…). Elle a co-fondé l’Asile avec Nicolas Klotz, au
sein de laquelle ils travaillent sur un cycle Bernard-Marie Koltès. Elle a joué dans
Roberto Zucco, et dans l’Intrus, et a collaboré à la mise en scène de Quai Ouest réalisé
par Nicolas Klotz en 2000 à Istanbul.
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LES ACTEURS
Cyril TROLEY
Cyril Troley a suivi une formation de paysagiste avant de rencontrer Nicolas Klotz qui lui propose le
rôle de Victor. Après le tournage d’Un ange en danger, il a travaillé 6 mois dans un verger. Cyril vit
aujourd’hui à la campagne.
Gérald THOMASSIN
César du meilleur jeune espoir masculin en 1991 pour son interprétation dans le film de Jacques
Doillon Le petit criminel, on le retrouve en 1992 dans Tendre Guerre de Daniel Morin, La petite Lola
de Yolande Zauberman (1995) avec Béatrice Dalle, puis en 1997 dans L’annonce faite à Marius
d’Harmel Sbraire, Louise Take 2 de Siegfried et dans Un pur moment de rock’n roll de Manuel
Boursinhac. On a également pu le voir dans Nationale 7 de Jean-Pier re Sinapi, (2000) une fiction
coproduite par ARTE France en 2000 dans le cadre de la collection « Petites Caméras ». Il a tourné
dernièrement dans Station 137 de Bruno François-Boucher (2002) et dans Une affaire privée de
Guillaume Nicloux.
Didier BERESTETSKY
Jusqu’alors plombier, Didier Berestetsky s’est retrouvé SDF devant la caméra de Nicolas Klotz.
Découvert dans un café lors du casting du film, cette parenthèse dans sa carrière fut une
merveilleuse expérience, une rencontre avec un univers totalement inconnu pour lui.
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Clément
(dans la collection “Petites Caméras”)
Un téléfilm d’Emmanuelle Bercot
PRIX DE LA JEUNESSE AU FESTIVAL DE CANNES 2001
> vendredi 6 septembre 2002 à 20.45
L’éducation sentimentale d’un adolescent auprès d’une femme de 30 ans.
Marion, est la marraine de Benoît. A 30 ans Marion est une femme libre et fougueuse,
insouciante et entière comme si l’adolescente en elle n’avait pas tout à fait disparue. A
l’occasion des 14 ans de son filleul, elle rencontre Clément, un enfant-adolescent de 13
ans, charmeur et provocant.
Un jeu de séduction s’installe entre eux ; puis naît le trouble, puis le désir… et soudain
l’Amour. Jusqu’à la passion.
C’est l’histoire de cet Amour.
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LISTE ARTISTIQUE
Olivier Guéritée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Clément
Emmanuelle Bercot . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Marion
Kevin Goffette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Benoît
Rémi Martin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .François
Catherine Vinatier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Aurore
Jocelyn Quivrin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mathieu
David Saada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Maurice
Eric Chadi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Julien
Yves Verhoeven . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Patrick
FICHE TECHNIQUE
Réalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Emmanuelle Bercot
Scénario et mise en scène . . . . . . . . . . . . . . . . .Emmanuelle Bercot
Montage
Image
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Julien Leloup
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Crystel Fournier
Son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Gilles Vivier-Boudrier
Mixage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Stéphane Thiébaut
Décor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Eric Barboza
Produit par . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Frédéric Niedermayer
Unité de Programmes Fiction ARTE France
. . . .Pierre Chevalier
Une coproduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ARTE France, Télécip
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . et Moby Dick Films
France – 2001 – 2h19 – tourné en DV
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LA REALISATRICE
Emmanuelle BERCOT
Après une formation de danseuse, Emmanuelle Bercot découvre le théâtre. Elle devient
comédienne, et travaille notamment avec Jean Macqueron, Youenn Guerrand, Jean-Luc
Tardieu, Robert Hossein… Au cinéma, elle joue dans Etat des lieux de Jean-François
Richet. En 1994, elle est admise au concours de la Femis et entre au département
réalisation. C’est encore dans le cadre de la Femis qu’elle réalise en 1997, son premier
court-métrage de fiction, Les Vacances et, en 1999, La Puce.
Parallèlement, elle joue dans La Classe de neige de Claude Miller et dans Ca commence
aujourd’hui de Bertrand Tavernier. En 1998, elle réalise le téléfilm Le Choix d’Elodie,
épisode de la collection « Combat de femme ». Clément est son premier long-métrage.
Sur Olivier GUERITEE
Olivier Guéritrée est né en Juin 1986. Clément est son premier film.
Ce serait mentir que de dire que quand j’ai vu entrer Olivier dans la salle de casting, j’ai su que
c’était lui, qu’il était le Clément que je cherchais depuis des mois, jusqu’à en être désespérée.
J’en étais vraiment à un point où je pensais que le garçon que je cherchais n’existait pas, que
je ne le trouverai par conséquent jamais et que je ne ferai donc jamais ce film.
Quand Olivier est apparu, je l’ai vu porter cet âge si difficile à saisir, car il ne dure que
quelques mois, deux ou trois peut-être, d’un garçon à la lisière de l’enfance et de
l’adolescence.
Mais il devait avoir beaucoup d’autres choses. Du charme, une véritable assurance, un
peu d’arrogance, un sens de la séduction très fort (c’est la première chose qui m’a frappé
chez lui tant ce trait là était absent chez la quasi-totalité des garçons que j’avais
auditionnés), de la violence, de la douceur…
Il fallait qu’il ait tout ça et qu’en plus il sache le jouer!
Ses premiers essais m’ont intriguée par sa grande justesse de jeu, et son instinct.
Et puis, au fil des nombreuses séances de travail, j’ai vu se dessiner les contours de
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Clément et j’ai vu transparaître l’intelligence d’Olivier ; sa qualité d’écoute, de
concentration. Une solidité et une maturité déconcertantes. Une sensibilité profonde. Mais
surtout, ce que finalement je n’aurai trouvé que chez lui seul, à cet âge: son ouverture
d’esprit, sa liberté d’être, sa clarté de pensée.
Si je n’étais alors pas encore (!) convaincue qu’il était l’exact Clément, j’étais sûre, en
revanche, qu’il avait l’équilibre, la force et l’audace indispensable pour porter ce rôle.
Il ne m’aura, dès lors, fallu que trois jours de tournage avant d’être brutalement convaincue
que j’avais trouvé Clément: c’était, je m’en souviens précisément, la scène de la partie de
foot. Olivier avait pour la première fois à jouer vraiment la séduction et la provocation du
contact physique avec Marion. J’ai vu l’espièglerie dans son regard, son aplomb dans la
façon dont il attrapait Marion à bras le corps, son insolente assurance face aux autres. J’ai
vu Clément surgir sous mes yeux et emporter sur son passage tous mes doutes. Je
pouvais croire à mon histoire. Je pouvais croire à mon film.
Grâce à lui.
Il aura par la suite souvent dépassé mes espérances dans son travail d’acteur (oui, on est
acteur à cet âge là!) et pour avoir appris à le connaître, je sais aujourd’hui quel garçon
extra-ordinaire (au vrai sens du terme) il est et quelles qualités rares il porte en lui.
Quelqu’un m’a dit de lui, en voyant le film: “on avait pas vu ça depuis Jean-Pierre Léaud”.
C’est peut être vrai.
Tout ce que je sais c’est que je suis fière et émue d’avoir pu capter sur de la pellicule, cet
être là à cet âge là.
Lui, est retourné comme si de rien était à ses rollers, à peine le dernier plan tourné.
Et pour reprendre, son expression favorite : « c’est normal ».
Emmanuelle Bercot
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Entretien avec Emmanuelle Bercot
Qu’est-ce qui vous a inspiré le sujet de Clément ?
J’ai envie de dire : peu importent ! Il y a déjà un peu d’impudeur à faire un film et à le
soumettre à un public. On offre son film au regard, à l’appréciation, au jugement des
gens. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de livrer plus de clés qu’un film n’en comporte
déjà en lui-même. C’est bien de garder une part d’ombre et de secret sur la raison (si
tant est qu’il y en ait une) qui nous pousse à faire un film et même sur la façon dont ce
film a été “fabriqué”.
Tout ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas un film autobiographique!!!
Comme l’héroïne de La Puce, Clément connaît sa première relation
sexuelle avec quelqu’un de beaucoup plus âgée que lui. Pour vous,
que représente cette différence d’âge ?
Rien. Du moins de façon consciente. Je ne crois pas que cela soit symptomatique. Ça
se trouve comme ça. Ça tient aux histoires que j’ai envie de raconter, plus qu’à une
fixation sur le thème de la différence d’âge. Je n’ai de toute façon pas le sens de la
normalité, de la conformité. Quand je rencontre un couple de gens ayant une grande
différence d’âge, ça ne me vient même pas à l’idée de faire une distinction.
En revanche, l’idée de la différence tout court m’intéresse. La différence entre les êtres,
c’est le nœud de toutes les histoires.
Alors là, c’est vrai, que l’âge posé comme différence permet d’enrichir la dramaturgie,
de poser des situations de décalage. C’est incontestablement le nerf conducteur de
l’histoire, mais ça n’en est pas le cœur.
Ce qui fait que - et c’est ma plus grande satisfaction - beaucoup de gens qui voient le
film oublient complètement et assez vite la différence d’âge entre ces deux êtres et ne
voient plus qu’une histoire d’amour. Comme une autre, si j’ose dire.
L’autre point commun avec La Puce, c’est votre volonté de pousser les
situations jusqu’au bout.
Ça tient peut être plus à ma personnalité et à une façon instinctive d’écrire et de filmer
qu’à une démarche volontaire.
Je n’aime pas, c’est vrai être dans l’anecdote. Si je raconte une histoire, j’aime tirer les
fils à l’extrême pour voit où ils nous mènent. A partir du moment où je décidais de
raconter cette histoire il fallait aller jusqu’au bout. Il était hors de question d’abandonner
les personnages en cours de route. Et puis cela tient beaucoup au personnage de
Marion qui est une jusqu’au boutiste. Et encore, les choses ont été allégées au montage!
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Avant de vous lancer dans cette histoire, avez-vous vu d’autres films
qui traitaient de ce genre de sujet ?
Aucun. J’évite soigneusement les références. On m’a parlé du Souffle au cœur de Louis
Malle et de La Luna de Bernardo Bertolucci, mais je ne les ai pas encore vus.
Je sais qu’il y a beaucoup de films qui ont été faits sur des adolescents de 16-17 ans
amoureux de femmes mûres mais, à ma connaissance, le sujet n’a jamais été abordé
avec un personnage de l’âge de Clément. Ça change beaucoup de choses. C’est un
petit peu moins courant peut être… Mais surtout j’ai l’impression que dans ces histoires,
ce sont souvent les jeunes hommes amoureux transis et les femmes qui se lassent. Là
c’est une femme qui nourrit une passion pour un adolescent.
Vous êtes-vous posé des problèmes de moral par rapport à cette
histoire ?
Non. C’est une histoire d’amour.
L’utilisation que vous faîtes de la DV est très inventive. Vous poussez la
recherche formelle très loin.
J’ai été amenée à faire ce film en DV bien que j’y étais assez hostile. J’ai quand même
voulu en faire l’expérience. Je ne partage pas du tout l’engouement actuel pour cette
technique “nouvelle”. Je considère, d’autant plus maintenant que j’ai testé cette
méthode, qu’elle n’offre aucun avantage par rapport au tournage en film. Sauf- et
encore!- la possibilité de tourner plus d’heures de rushes et une économie de
production. Mais ce que l’on fait en DV, on peut aussi bien le faire en 16 mm et même
en 35, grâce aux nouvelles pellicules et à des caméras très maniables, qui permettent
des équipes très légères.
La recherche formelle s’est donc surtout concentrée sur la façon dont on pouvait
gommer au maximum l’effet vidéo des images et se rapprocher au plus près d’une
image film. Ce qui a surtout consisté à pas mal éclairer— contrairement aux usages de
la plupart des tournages en DV— et à choisir soigneusement les couleurs des décors et
des costumes.
En dehors du parti pris de surexposition auquel je tenais beaucoup pour un certain
nombre de scènes d’intérieur comme d’extérieur, on a été amenées à tourner beaucoup
en sous-exposition pour contrer l’image vidéo. Ce qui donne au bout du compte, des
choix assez extrêmes.
Vos plans sont à la fois “volés” et très cadrés…
Ce doit être le résultat d’un frottement entre deux tendances un peu antagonistes mais
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pas incompatibles : le goût très prononcé que j’ai pour les cadres et le désir de filmer
les acteurs d’une façon proche du geste documentaire, un peu fébrile, très instinctive ;
une sorte de captation. La caméra à l’épaule me permet de concilier les deux choses.
Comment avez-vous choisi Olivier Guérite pour incarner Clément ?
Il y a eu un casting interminable. Ça a été une vraie épreuve de force. On a vu des
centaines de gamins pendant des mois. Il fallait en trouver un qui ait quelque chose à
part. Il était essentiel qu’on puisse croire qu’une femme puisse tomber amoureuse de lui.
Mais avant toute chose, il fallait qu’il puisse comprendre le sens de cette histoire, croire
qu’une telle histoire était possible. Olivier avait ça. L’histoire de Marion et Clément lui
paraissait possible, presque normale. Sur le plateau, quand je voulais lui donner une
indication, il comprenait tout tout de suite, avant même que j’ai terminé ma phrase. Ce
ne doit pas être facile pour un garçon de cet âge là d’accepter de jouer un rôle pareil.
C’est l’âge où on a beaucoup de pudeur, souvent une grande peur du regard des
autres. Je le trouve extrêmement courageux d’avoir voulu faire ce film.
Comment s’est passé le travail avec les autres enfants ?
On avait établi avant le début du tournage une vraie complicité entre nous tous et je
crois que cela a beaucoup servi les scènes de groupe.
Le film était très écrit, hormis les scènes de groupe avec les enfants: la scène des règles,
l’entrée de la boîte de nuit… Je leur disais seulement ce dont je voulais qu’on parle et on
improvisait. J’adore travailler comme ça. Et là, le vrai plaisir c’est que jouant moi aussi
avec eux, je n’étais pas confinée derrière la caméra à devoir attendre la fin de la prise
pour rectifier des choses, et je pouvais mettre en scène de l’intérieur même du plan,
pendant les prises, provoquant chez eux, par le biais de mon personnage, des gestes,
des attitudes, des expressions, une parole, un sens de mouvement par rapport à la
caméra. Ça, ça a été, je crois, la partie la plus passionnante de mon travail sur ce film.
Comment avez-vous abordé la difficulté de filmer des scènes d’amour qui
réunissent des corps séparés par l’âge, la différence morphologique ?
L’idée, c’était de placer Marion et Clément au même niveau. Comme si c’était pour tous
les deux une première fois. Avec tout ce que cela implique de pudeur, de retenue, de
pureté. J’ai appuyé cela à travers un parti pris de lumière surexposée, très blanche, à la
limite de l’onirisme.
Et j’ai voulu qu’à l’image le corps de Marion remplisse le cadre de manière à suggérer
le poids de son corps face à celui de Clément.
L’attitude charnelle de Marion n’a plus rien à voir avec celle qu’on lui a vu dans la scène
d’ouverture.
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Au fil du film, c’est la folie amoureuse dans laquelle s’enferme Marion
qui est mise en scène. Peu importe l’objet de son amour …
Oui. Finalement, le problème n’est pas la question de l’âge. Quand Marion perd la tête,
la passion est la même que celle qui peut lier deux adultes. Il n’y a aucune différence,
si ce n’est qu’elle n’a pas en face d’elle quelqu’un qui lui permette d’avoir une scène
d’explication, une crise de jalousie , une grande scène de rupture.
A la fin du film, Clément regarde la caméra, c’est-à-dire vous, Marion
et le spectateur…
Oui. Clément jette la lettre de Marion, sans même peut être l’avoir lu jusqu’au bout. Il
reste tête baissée, pensif, près de la poubelle. Comme s’il prenait le temps, enfin de
digérer cette histoire, de la regarder en face, d’y penser vraiment. Peut-être qu’il réfléchit
à ce que Marion lui dit dans la lettre. On ne sait pas. Mais la caméra est là, qui l’observe,
qui guette le moindre signe d’émotion.
C’est un geste de défi quand il regarde face caméra, puis de pudeur quand il met sa
main devant l’objectif. Il dit “Stop” parce que cette histoire ne regarde plus que lui. On
ne l’a pas vu souffrir jusque-là. Peut-être que là, il souffre et qu’il n’a pas envie qu’on le
voit. Et puis c’était le premier rôle d’Olivier Guéritée au cinéma. Par ce geste, il signifie
aussi la fin du jeu.
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La Ville
El Medina
Un téléfilm de Yousry Nasrallah
FESTIVAL
DE
LOCARNO 1999 : P RIX
SPÉCIAL DU JURY,
P RIX CICAE
ET MENTION
SPÉCIALE DU JURY DES JEUNES RÉALISATEURS
> mardi 10 septembre 2002 à 23.00
Entre Rod El-Farag (Le Caire) et Ménilmontant (Paris), deux quartiers en
pleine mutation, le périple d’un jeune Egyptien qui cherche à fuir la réalité
par le théâtre. Un beau poème tourné en vidéo par le réalisateur de
“Mercedes”.
Ali, comptable dans une boucherie gouvernementale au Caire, veut devenir comédien. Il
fait partie d’une petite troupe de théâtre. C’est la seule chose qui l’anime, le rêve qui lui
permet d’exister.
Après la destruction du marché de Rod El-Farag où il travaille, il décide du jour au
lendemain de partir pour Paris. A Ménilmontant, il gagne sa vie en étant boxeur dans des
matchs truqués. Il perd bien vite ses illusions, cherche à quitter le milieu mais ses
“protecteurs” ne le lâchent pas. Victime d’un accident, il sombre dans une amnésie totale.
Revenu au pays, il reste convaincu que seul le théâtre peut lui faire entrevoir le monde et
que le véritable voyage est celui que l’on se fait dans sa tête.
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LISTE ARTISTIQUE
Bassem Samra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ali
Abla Kamel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bannoura (la mère)
Ahmad Fouad Sélim . . . . . . . . . . . . . . Atta (le père)
Mohamed Nagaty . . . . . . . . . . . . . . . . Eid
Roschdy Zem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Roschdy
Inès de Médeiros . . . . . . . . . . . . . . . . Agnès
Amr Saad . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Oussama
Basma Ahmad . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nadia
Sarry El-Naggar . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fox
Ahmed Azmy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Yasser
Mess Hatou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Firas
Seif Abdel-Rahmane . . . . . . . . . . . . . . Mounir
Atteya Ouess . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Oncle Chalabi
Zakky Abdel-Wahab . . . . . . . . . . . . . . Le réalisateur
FICHE TECHNIQUE
Réalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Yousry Nasrallah
Scénario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Yousry Nasrallah,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nasser Abdel-Rahmane, Claire Denis
Chef opérateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Samir Bahsan
Musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tamer Ezzat
Montage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tamer Fathi
Mixage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dominique Hennequin
Décors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Salah Merei, Alain-Georges Fer rero
Producteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Humbert Balsan, Marianne Khoury,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gabriel Khoury
Unité de programmes Fictions
La Sept ARTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pierre Chevalier
Une coproduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ognon Pictures (Paris),
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Misr International Films (Le Caire),
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La Sept ARTE, La PROCIREP, L’ACCT,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La Fondation , Montecinemaverità .
France – Egypte – 1998 – 1h45 – tourné en DV (rediffusion du 11 octobre 1999)
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LE REALISATEUR
Yousry NASRALLAH
Yousry Nasrallah est né au Caire en 1952. Il suit des études à l’école allemande du Caire,
puis des études supérieures d’Economie et de Sciences Politiques à l’Université du Caire.
En 1973, il entre à l’Institut de cinéma du Caire.
En 1978, il part pour quatre ans au Liban et devient journaliste au quotidien As-Safir. A
partir de 1980, il se tourne définitivement vers le cinéma, devient assistant réalisateur sur
le film La Mémoire de Youssef Chahine et assistant de production sur Le faussaire de
Volker Schlöendorff, tourné à Beyrouth (1981).
En 1985, il est co-scénariste et réalisateur adjoint sur Adieu Bonaparte de Youssef
Chahine, et en 1987 il écrit et réalise son premier film Vols d’été. Ce film obtient de très
nombreux prix dont le Prix de la Critique Arabe à Cannes, Prix du Festival d’Alexandrie,
Prix de la meilleure première oeuvre, du meilleur scénario et le Prix Don Quixote au Festival
de Valencia, Prix du Festival de Belfort, Prix de la critique égyptienne...
En 1988-1990, il est co-scénariste et co-réalisateur d’Alexandrie encore et toujours de
Youssef Chahine. Puis il écrit le scénario de Mercedes qu’il réalise en 1993 pour La SeptARTE et qui est très remarqué par la critique. Il continue son travail avec Youssef Chahine
et co-réalise Le Caire....vu par Youssef Chahine (1991).
En 1994, il réalise, pour l’émission de Canal Plus Une journée particulière du cinéma, Le
figurant et Une journée avec Youssef Chahine, et en 1995 un documentaire A propos des
garçons, des filles et du voile qui obtient, entre autres, le Prix de la critique au Festival
international du film documentaire d’Ismaïlia.
Yousry Narsrallah prépare actuellement une minisérie La porte du soleil en coproduction
avec ARTE France.
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LES ACTEURS
Bassem Samra, Mohamed Nagaty et Amr Saad font tous trois partis
de la nouvelle génération de comédiens égyptiens.
Né en 1971, Bassem SAMRA (Ali) fait ses études dans une école technique, puis
travaille comme enseignant dans une école de soudeurs. En 1991, Youssef Chahine lui
accorde un petit rôle dans Le Caire... raconté par Chahine , puis en 1993 il est comédien
dans Mercedes de Yousry Nasrallah. En 1995 ce dernier tourne A propos des garçons,
des filles et du voile, un documentaire sur Bassem, sa famille et ses amis.
Amr SAAD qui joue le rôle d’Oussama, a tourné dans le film de Youssef Chahine,
L’autre.
Roschdy ZEM
C’est André Téchiné qui, le premier, fait tourner ce brillant acteur au cinéma dans
J’embrasse pas en 1991. Vont suivre des films tels que Ma saison préférée en 1992,
N’oublie pas que tu vas mourir de Xavier Beauvois - Prix du jury au Festival de Cannes
1995. Il tourne ensuite notamment avec Laetitia Masson, Pierre Jolivet, Michel Deville, de
nouveau André Téchiné... Ses rôles sont de plus en plus importants, en particulier dans le
film de Patrice Chéreau Ceux qui m’aiment prendront le train, sélectionné au Festival de
Cannes 1998, et dans Ma petite entreprise de Pierre Jolivet 1999. Plus récemment on a pu
le voir dans de nombreux films dont Betty Fisher et autres histoires de Claude Miller
(2001), dans Le Raid de Djamel Bensalah (2002) et aux côtés de Fanny Ardant dans
Change-moi ma vie de Liria Bégéda (2001). A la télévision, on l’a vu, entre autres, dans la
série Cordier, juge et flic de Alain Bonnot (1993), dans Mes 17 ans de Philippe Faucon
(1996) et dans L’honneur de ma famille un téléfilm de Rachid Bouchareb, coproduit par
ARTE (1996). Il prépare actuellement pour le cinéma Monsieur N, réalisé par Antoine de
Caunes.
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