Les parents doivent payer l`avocat commis d`office à leur enfant mineur
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Les parents doivent payer l`avocat commis d`office à leur enfant mineur
Publié sur Dalloz Actualité (http://www.dalloz-actualite.fr) Les parents doivent payer l’avocat commis d’office à leur enfant mineur le 23 décembre 2015 AVOCAT | Honoraires Le premier président de la cour d’appel de Versailles a confirmé la condamnation de la mère d’un mineur à payer les honoraires d’un avocat commis d’office pour assister son fils. Versailles, 16 déc. 2015, n° 14/08877 Un avocat a été désigné par le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Versailles afin de représenter et d’assister un mineur devant le juge d’instruction, puis devant le tribunal pour enfant. Avec un autre mineur, il avait en effet fait l’objet de poursuites pénales pour des faits dont la nature n’est pas précisée et qui ont donné lieu à une condamnation. L’avocat a été commis d’office pour les assister tous les deux. Il a adressé aux parents de l’un d’entre eux une facture d’un montant de 1 807 € TTC. Contestation de la facture Les parents du mineur ont contesté la facture de l’avocat devant le bâtonnier, qui a taxé le montant des honoraires dus à l’avocat à la somme de 1 500 € HT soit 1 794 € TTC (outre 13 € de droit de plaidoirie). La mère du mineur a formé un recours contre la décision du bâtonnier. Elle a notamment soutenu qu’aucun accord n’était intervenu entre elle et l’avocat. Affirmant qu’elle n’avait pas été informée de la nécessité d’avoir recours à un avocat, elle estimait qu’il y avait eu un dysfonctionnement dans l’institution judiciaire. Or, la justice ne pouvait faire peser ce dysfonctionnement sur elle. Elle demandait donc l’annulation pure et simple de l’ordonnance de taxe. À titre subsidiaire, elle a demandé la possibilité de recourir à l’aide juridictionnelle totale afin que la commission d’office de l’avocat soit prise en charge à ce titre. Elle a par ailleurs soutenu que les honoraires correspondant au volet pénal de l’affaire ne représentaient qu’un quart de la facture dont le paiement été demandé. Les parents, civilement responsables du mineur Écartant les demandes formées au nom du père, qui étaient irrecevables faute pour ce dernier d’avoir interjeté appel de l’ordonnance de taxe rendue par le bâtonnier, le juge de l’honoraire a rappelé qu’il ne pouvait pas statuer sur les manquements ou les fautes éventuelles de l’avocat. Le premier président de la cour d’appel a indiqué que l’assistance d’un avocat est obligatoire pour la comparution d’un mineur devant le juge pénal. C’est donc à juste titre que le bâtonnier a procédé à la commission d’office de l’avocat. Or, cette commission d’office n’impliquait pas que la rémunération de l’avocat soit prise en charge par le bâtonnier qui l’a nommé mais bien par les parents, civilement responsables du mineur, qui ne pouvaient ignorer la désignation de l’avocat. Les sommes sont dues par la mère à l’avocat en sa qualité de personne civilement responsable de son enfant mineur. Par ailleurs, relève la décision, si elle remplissait lors de la désignation de l’avocat les conditions requises pour bénéficier de l’aide juridictionnelle afin que l’avocat intervienne à ce titre, elle aurait dû solliciter le bénéfice de cette allocation lors de ladite procédure. Elle ne peut désormais plus y prétendre, la procédure étant terminée. Le premier président a également noté que la défense du mineur par l’avocat commis d’office concernait à la fois la condamnation pénale dont il avait fait l’objet et la condamnation civile, prononcée solidairement contre lui et ses parents. Le recours de la mère est rejeté et l’ordonnance du bâtonnier est confirmée. Dalloz actualité © Éditions Dalloz 2017 Publié sur Dalloz Actualité (http://www.dalloz-actualite.fr) par Anne Portmann Dalloz actualité © Éditions Dalloz 2017