L`Ecole du Louvre - APHG Île de France
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L`Ecole du Louvre - APHG Île de France
Par Violette Auriol* L’Ecole du Louvre et la question de l’enseignement de l’Histoire des Arts dans l’enseignement secondaire. Au moment où la question d’un enseignement spécifique de l’histoire des arts est posée aux enseignants d’histoire en particulier, il est bon de se tourner vers quelques expériences en cours et de rechercher des outils au service de l’élève comme du professeur. Il ne s’agit pas ici de mener une réflexion de fond sur ce sujet ; toutefois, rappelons que le professeur d’histoire a toujours intégré, plus ou moins, en fonction du contexte local, de son intérêt propre, de sa formation initiale, les documents et œuvres artistiques. 1) Qu’est-ce que l’Ecole du Louvre ? Parmi les Ecoles d’art, publiques et privées, l’EDL tient une place particulière : - par son intitulé même ; elle est la seule Ecole, à côté des Musées et Institutions à avoir été intégrée dans l’Agence France-Museum. - par les résultats obtenus : la majorité des élèves reçus au concours de conservateur ont été formés par L’Ecole. - par l’ampleur de la politique de rénovation menée depuis quelques années pour intégrer la dimension européenne et mondiale. Les partenariats se sont multipliés avec les universités et institutions françaises, Paris I, Paris IV… EHESS… ; avec les institutions européennes, comme Venise, Heidelberg… et hors Europe, comme le Canada, le Mexique, mais aussi la Chine, l’Indonésie, la Corée. Plus de 10% d’étudiants étrangers fréquentent l’Ecole avec la contrepartie pour les étudiants français (en 2008, 1546 élèves au total sont inscrits à l’Ecole). 2) La mission publique de diffusion culturelle de l’Ecole du Louvre. Depuis ses origines, en 1882, elle a reçu pour mission la diffusion culturelle, d’où une autre originalité de l’Ecole qui accueille dans les mêmes cours, élèves et auditeurs libres : à Paris, en 2008, 5444 auditeurs en cours de jour, 2450, en cours du soir, plus les 2450 auditeurs des 22 cours en Région. La formation permanente a, bien sûr, beaucoup progressé, ce qui modifie la sociologie de ce groupe. Cette mission publique de l’Ecole est à l’origine de l’opération « Egalité des chances » sur laquelle il faut apporter quelques précisions, car elle concerne directement l’enseignant et notamment le professeur d’histoire. - les acteurs l’EDL en partenariat avec la Direction des Musées de France et le ministère de l’Education. Il a fallu faire appel au mécénat : la Fondation « Culture et diversité » de Marc Ladreit de Lacharrière, en accord avec l’Association * Membre de la Commission Europe de l’APHG, administratrice de l’Ecole du Louvre. n° 402 Historiens & Géographes 1 La Source de Gérard Garouste sont les maîtres d’œuvre de l’opération et dans les projets de développer, à l’école, l’enseignement de l’histoire des arts. - les modalités : les lycées retenus en 2007 ont été les suivants : La mise en place : une proposition et une Convention. Le 13 novembre 2006, la représentation française au Conseil « Education, jeunesse, culture » propose aux Etats membres de l’Union européenne une coopération destinée aux jeunes de 11 à 16 ans pour les initier à la connaissance européenne des arts . La Convention, en date du 29 juin 2007, a été signée entre les représentants des 27 ministres de l’Education nationale, et de la Culture et de la Communication. les Lycées Léon Blum de Créteil, Van Gogh d’Aubergenville, Jean Vilar de Meaux et Gérard de Nerval de Noisiel - les axes d’action : deux types d’opération ont été menées : en direction des lycéens de Seconde et de Première : une journée de sensibilisation aux métiers auxquelles conduisent les études à l’EDL s’est tenue en présence de 172 élèves (22 janvier 2007). Une initiation avec les méthodes et les pratiques de l’Ecole, menée par des élèves de 4ème année de l’Ecole et de petits groupes de lycéens (5 à 8), impliqués dans la rédaction de compte-rendus et participant au commentaire des œuvres présentées. Les visites ont été organisées en fonction des programmes et selon le souhait des professeurs accompagnateurs en direction des élèves de Terminales : une session préparatoire au Test probatoire d’entrée en 1ère année de 1er cycle (vacances de février) juste avant le test (1er samedi d’avril) avec cours, exercices, visites de musées et lieux patrimoniaux. Un tutorat, sous la responsabilité de la Directrice des Etudes pour les élèves admis à l’Ecole dès la rentrée de 2007 a été aussi introduit. Cette expérience a été suffisamment concluante pour qu’elle soit reconduite et élargie à 2 nouveaux départements hors Ile de France : le Lycée Jules Uhry à Creil et le Lycée Jacques Brel à Vénissieux. Ces élèves ont obtenu 13% de réussite, contre 13,66% pour ceux venant d’autres établissements. 3) L’Ecole du Louvre et le Projet « d’Histoire européenne des Arts » C’est un projet très récent. Il s’inscrit à la fois dans la perspective de la présidence française de l’Union européenne 2 Historiens & Géographes n° 402 La création d’un portail européen sur Internet est en cours de réalisation par l’Ecole du Louvre maître d’œuvre du projet. Il doit illustrer 3 thèmes : - Les grands mouvements artistiques du Moyen Age à nos jours en les plaçant dans leur contexte historique, géographique, politique et social. - Les grands courants de la pensée artistique européenne, dans tous les arts, qui cimentent une culture commune. - La richesse du patrimoine artistique européen et la nécessité de le préserver. Les premiers choix opérés portent sur le Gothique européen et sur les Avant-gardes en Europe, fin XIXème et début XXème siècle. Les modalités de la mise en œuvre : l’Ecole du Louvre et le CNDP en partenariat devront étudier « la fonctionnalité pédagogique de l’outil destiné aux enseignants du secondaire ». Chaque notice doit comporter : l’intitulé de l’œuvre, le commentaire, le lexique, la bibliographie, les illustrations. En conclusion, ces quelques notes d’information peuvent intéresser les collègues à des titres certes divers dont une réflexion de fond sur le sujet de l’enseignement de l’histoire des arts. La formation continue a toujours été le souci de la profession. Mais il s’agit, ici, d’un autre enjeu qui va alimenter nos débats dans les temps qui viennent. A l’école, l’enseignement des arts doit s’appuyer d’abord sur une solide formation historique et non pas se substituer à celle-ci.