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Le magazine du conseil général de l’Aude
janvier/février 2014
erspectives
#227
dossier
logement : l’aude
comme nulle part ailleurs
“
Dis-moi où tu habites,
je te dirai qui tu es
”
Le château de Puilaurens
PORTFOLIO : l’année du patrimoine ? P.16
2
Perspectives n° 227
éd
ito
2014 et après...
Perspectives
Le magazine
du conseil
général
de l’Aude
Tirage : 50 000 exemplaires
ISSN : 0985-2247
Directeur de la publication :
André Viola
Directeur de la communication :
Yvon Le Gall
Rédaction : Anick Noé, Yvon Le
Gall, avec l’aide des services du
Conseil général
Maquette : Guy de Guglielmi
Impression : Imprimerie de Bourg
Crédits photos : Guillaume
Rivière, Fotolia, Jean-Didier Carré,
Mireille Laurier, SDIS, services du
Conseil général
Il n’y a pas beaucoup de biens qui soient plus personnels qu’un logement.
Propriétaire ou locataire, on y investit souvent beaucoup d’argent mais aussi
une part de nous-mêmes. Avoir un logement, c’est une garantie pour le présent et un investissement sur l’avenir, le minimum que chacun doit avoir et
le maximum que beaucoup peuvent avoir.
Quand il vote son plan départemental de l’habitat, le Conseil général s’efforce de prendre en compte naturellement les besoins, parfois contradictoires, de toutes les populations de l’Aude.
Il essaie de tenir compte aussi de leurs envies, et par-dessus toutes dans
notre département, celle d’une maison individuelle. Il doit sauvegarder le
patrimoine et organiser sa cohabitation avec les projets modernes, préserver les terres agricoles et faire de la place pour les nouveaux arrivants.
Mais il doit aussi s’attacher à organiser l’avenir. Décider aujourd’hui ce que
sera demain.
A quoi voulons-nous que notre département ressemble dans 20 ans ? Un
territoire vivant et divers, ambitieux et solidaire ? Un musée-conservatoire
du passé ? Une banlieue-dortoir des grandes métropoles voisines ? Notre
destin hésite aujourd’hui entre ces trois chemins.J’ai fait le choix, évidemment, du premier d’entre eux, le seul qui soit volontariste, qui nous laisserait
maitres, nous Audois, d’être ce que nous voulons.
« Dis-moi où tu habites, je te dirai qui tu es », écrit le nouveau magazine
départemental que vous allez découvrir. « Dis-moi où tu habites, je te dirai
qui tu seras » est tout aussi vrai.
Je vous souhaite une belle année 2014, qui soit riche de bonheur partagé,
de réussite personnelle comme professionnelle et d’une santé au beau fixe.
André Viola,
Président du Conseil général de l’Aude
janvier/février 2014
3
som
ma
ire
P.19
portrait
Muriel
Gipoulou
L’eau et le
feu
P.20
les
routes
l’hiver
P.5
P.9
P.16
dossier
PORTFOLIO :
l’année du
patrimoine ?
Logement :
l’Aude
comme nulle
part ailleurs
P.6-7
P.8
En chiffres
En bref
Territoire
P.22
P.23
P.24
Questions
pratiques
4
Perspectives n° 227
Tribunes à
Pierre Sarcos et
hervé baro
décryptage :
Le très haut débit
en
506 190 livres
NUMéros utiles
Carcassonne
Conseil général 04 68 11 68 11
Archives départementales 04 68 11 31 54
Bibliothèque départementale 04 68 11 66 77
Maison des Mémoires 04 68 72 45 55
Laboratoire vétérinaire départemental 04 68 11 67 54
Maison des sports 04 68 11 69 89
Maison Départementale des Personnes Handicapées
(MDPH) n° vert 0 800 777 732
Structure Accueil Enfance 04 68 25 61 00
CAUE - Maison de l’Architecture 04 68 11 56 20
Service Départemental d’Incendie
et de Secours (SDIS) 04 68 79 59 00
Comité Départemental du Tourisme (CDT)
04 68 11 66 00
Arts Vivants 11 04 68 11 74 37/35
Centre Médico-Social Carcassonne Centre
04 68 11 52 70
Centre Médico-Social Carcassonne Ouest
04 68 71 11 30
Centre Médico-Social Carcassonne Est 04 68 11 27 00
Centre Local d’Information et de Coordination
Carcassonnais 04 68 11 35 40
Castelnaudary
Antenne du Conseil général 04 68 23 46 56
Centre Médico-Social Castelnaudary 04 68 23 55 82
Centre Local d’Information et de Coordination
Lauragais 04 68 23 71 90
Coursan
Centre Médico-Social 04 68 33 21 10
Lézignan-Corbières
Centre Médico-Social Lézignan-Corbières
04 68 27 22 60
Centre Local d’Information et de Coordination
Corbières-Minervois 04 68 27 89 80
Limoux
Maison du Département en Haute-Vallée
04 68 69 78 00
Bibliothèque départementale 04 68 69 78 10
Centre Médico-Social Limoux-Quillan 04 68 69 79 64
Centre Local d’Information et de Coordination Moyenne
et Haute-Vallée de l’Aude 04 68 69 79 60
Narbonne
Maison du Département 04 68 90 66 40
Bibliothèque départementale 04 68 41 00 50
Structure Accueil Enfance 04 68 90 43 34
Centre Médico-Social Narbonne Littoral 04 68 90 66 43
Centre Médico-Social Narbonne ouest 04 68 32 48 49
Centre Local d’Information et de Coordination Littoral
04 68 90 27 60
Serveur vocal transports scolaires en cas d’intempéries
n° vert 0 800 16 16 08 - www.inforoute11.fr
500 000
C’est le nombre total
d’ouvrages empruntés par
les lecteurs audois dans les
bibliothèques du réseau
départemental
pages vues,
en 2012. Sans
30 000 utilisateurs,
100 000 visites
en 2 mois !
Le succès du portail culturel du
département de l’Aude ne se
dément pas.
Sur le site audealaculture.fr,
vous pouvez consulter les archives
et l’état-civil du département,
l’agenda des spectacles, la programmation des musées et la
politique du livre.
Le Conseil général a décidé
de remobiliser le réseau
des châteaux et abbayes du
Pays cathare, d’y moderniser
considérablement l’accueil
et les visites. Cet Acte II du
Pays cathare est expliqué et
illustré dans une vidéo sur
le site aude.fr. Le moins que
l’on puisse en dire est que
les images sont à la hauteur
des lieux.
Le Conseil général
de l’Aude
a accueilli l’an dernier
20 jeunes en
emploi d’avenir.
chif
fres
compter les
journaux,
magazines,
CD, DVD, etc.
Le Pays cathare
“Best of the World”
Le prestigieux magazine National
Geographic, créé en 1888 et qui
compte 40 millions de lecteurs
dans le monde entier chaque mois,
vient de publier sa liste annuelle des
« best of the world », c’est-à-dire les
21 destinations mondiales à voir
absolument en 2014.
Le Pays cathare figure dans
cette liste, seule destination
citée en France, aux côtés de la
Nouvelle-Orléans, de l’Alentejo portugais ou des déserts australiens.
Vus des Etats-Unis, ses contours
géographiques et historiques peuvent
nous paraître plutôt incertains mais
la revue retient particulièrement les
sites d’Albi, Montségur et Peyrepertuse. Elle conseille de visiter le
Pays cathare plutôt en mai-juin ou
en septembre-octobre (« il fait trop
chaud en été »), d’éviter le lundi « où
tout est fermé » et évoque la magie
« des sentiers secrets, des nids
d’aigles au milieu des parfums de
romarin et de pin ». A voir sur le site :
travel.nationalgeographic.com
Ils travaillent aujourd’hui
dans les services du courrier
ou de l’imprimerie, dans les
pépinières ou en cuisine, tous avec l’aide d’un
tuteur. Leur contrat est de 3 ans.
5 jeunes apprentis ont également intégré les services départementaux cette année.
Pour ne pas rajouter de crise à la crise, le Conseil
général a maintenu ses aides à l’économie du
département, aux entreprises et aux communes : en tout 90M€ en 2013.
janvier/février 2014
5
en
bref
Bien vieillir
dans l’Aude
2014
Les plus de 60 ans représentent 27 % de la population
audoise et les plus de 75 ans, 11,6 %. Ces chiffres augmenteront dans les années qui viennent, comme dans tous les
départements côtiers du Sud.
Le Conseil général a fait le choix, qui oriente toute sa politique à
destination des seniors, de préserver le plus longtemps possible
l’autonomie des personnes âgées en les aidant à vivre chez elles,
à adapter à leurs possibilités leur cadre de vie, leur habitat et leurs
déplacements.
En mai et juin prochains sur les cinq zones gérontologiques du
département (Lauragais, Carcassonnais, Haute-Vallée, Corbières,
Narbonnais) se tiendront les deux journées d’information du
projet Bien vieillir dans l’Aude : une journée sur l’autonomie et le
logement, une journée sur l’autonomie et la conduite automobile.
Pour que chacun puisse prendre ses dispositions pour assister
à ces journées, le programme (horaires, lieux, intervenants) sera
publié dans les prochains jours sur le
site aude.fr. Il sera
aussi à la disposition de tous dans
les centres locaux
d’information et
de coordination
chargés d’aider les
personnes âgées et
leur famille.
le collège Des
fontanilles
fait peau neuve !
La première rentrée scolaire dans l’actuel collège des
Fontanilles date de septembre 1974. Outre qu’il a beaucoup vieilli, la ville et le bassin de vie de Castelnaudary
se sont eux, depuis, considérablement développés. Il
y avait 692 élèves inscrits à cette première rentrée ; le
nouveau collège pourra en accueillir 200 de plus.
Ce qui ne changera pas : l’implantation. La municipalité a fait le choix de conserver le collège en ville, dans un
quartier qui dispose d’espace et qui grandira aussi avec lui.
Ce qui changera : tout le reste. Le Conseil général,
responsable des collèges, a décidé de mener là une expérience innovante et exemplaire.
> D’abord par sa méthode : les 9 bâtiments actuels
seront démolis puis reconstruits l’un après l’autre sans les
remplacer par des modules provisoires préfabriqués, sans
fermer l’établissement aux élèves et sans perturber les
cours : les travaux bruyants et/ou polluants seront menés
hors temps scolaire.
> Ensuite par son excellence énergétique : une chaudière bois, une gestion écologique des déchets, des bâtiments lumineux et fonctionnels dont les coûts d’entretien
et de maintenance seront nettement réduits.
> Enfin par le processus choisi de « co-construction » :
tout le projet est mené en consultation étroite avec les
services de l’Education nationale, les enseignants et les
utilisateurs du collège (livraisons, restauration, etc.).
Les travaux sont prévus de 2014 à 2019. Le Conseil
général y investit 22 millions d’euros.
en
bref
le sport si je veux !
Chaque année depuis 3 ans, le Conseil général
et le Comité handisport organisent en faveur
des publics en situation de handicap moteur
des journées Découverte Aventure (plongée,
planeur…) et des journées Ski et Voile. L’encadrement est à chaque fois assuré par du personnel diplômé qui dispose de matériel adapté.
Les rendez-vous cet hiver :
> Baptême de plongée à Narbonne en
janvier
Il fait un temps…
De cirque !
Du 28 janvier au 28 février 2014, Temps de cirque revient
pour la 3e saison. Evénement devenu incontournable dans le
département et unique en son genre en France, il ne propose
pas seulement une série de spectacles. La diversité des lieux, du
chapiteau aux salles-mouchoir de poche en passant par les médiathèques rurales et même un… cirque portatif, fait qu’en réalité,
c’est le spectacle qui va chercher le public chez lui. Ici, pas question d’animaux qui trainent pitoyablement leur tristesse entre les
grillages et les coups de fouet : rien que de la création, étonnante,
surprenante, ébouriffante, bluffante. Prenez vos précautions : les
spectacles font souvent salle comble.
Programmation sur
www.polecirqueverrerie.com
> Séjour tandem ski à Font Romeu du
13 au 16 janvier
> Ski tandem à Font Romeu le 22 janvier
> Tir à l’arc à Carcassonne en février
> Séjour ski fauteuil autonome à Font
Romeu du 17 au 19 février
La licence handisport et un certificat médical sont obligatoires.
Tarifs, informations et inscriptions au comité départemental handisport, Maison des
sports de l’Aude 04 68 47 28 56
l’agence
technique
départementale
est lancée
Cette nouvelle agence, proposée par le Conseil
général aux communes audoises, leur apportera
une assistance à maîtrise d’ouvrage dans les
domaines de la voirie, de l’eau et de l’assainissement. Les communes se trouvaient en effet
de plus en plus souvent démunies d’expertise
en ces matières, qu’elles trouvaient auparavant
auprès de l’Etat.
les déchets
ménagers
en film !
Pour expliquer comment trier efficacement nos déchets
et comment ils sont ensuite traités voire réutilisés sous
une autre forme, le Covaldem11 (collecte et valorisation
des déchets ménagers de l’Aude) a monté une exposition
à destination des jeunes qui tourne dans les écoles,
collèges, lycées et accueils de loisirs.
Il va aussi réaliser un petit film avec la participation
des élèves, financé à 30 % par le Conseil général
et produit par l’association Océanides de Leucate
pendant l’année scolaire 2014-2015. Ce court-métrage
sera ensuite diffusé dans l’ensemble des collèges audois.
janvier/février 2014
7
Terri
toire
POMPIERS
été : bilan et leçons
à tirer
D’Òc e d’Aude
Per Candelosa, l’orsa sortís de la tuta.
Le réveil de l’ours (Chandeleur) marque la fin de l’hiver.
Occitania que bolega !
Per atacar d’un bon pè 2014, il est
intéressant de voir la dynamique de
la circulation des artistes occitans
dis Aups aus Pirenèus, coma disiá lo
Frederic Mistral (que ne marcarem lo
centenari de sa disparicion en març).
Atal, sens vos dire tot : lo grop de Menerbés du Bartàs festejarà son disc
novèl amb los Bearneses d’Artús
(24 de genièr al Capèl-Roge) ; lo
Peiregordin Danièl L’Homond vendrà dire sos contes trufats (Puègnautièr, 25 de genièr) ; dins l’encastre
de Fasètz la Lenga en Cabardés,
los Provençals du Théâtre du
Maquis jogaràn Les Bougres (Puègnautièr, 21 de març) e lo Roergàs
Ives Durand dirà contes a Argon
(25 de març).
Mais l’occitan part également à
la rencontre des autres cultures :
l’espectacle Es un signe (Puègnautièr, 22 de genièr) s’inspire d’un
conte d’Andersen, las Marcejadas
de l’Ostal Sirventés (3-8 de març)
reçoivent un peintre polonais Andrezj Mielniczek, Claudi Martí canta
amb lo Sicilian Gianfranco Buffa
(Carcassona, 18 de març),...
Agir local culturellement, c’est participer au concert
universel des langues et des cultures : dire lo monde
coma es, amb l’enveja fòrta de lo rendre melhor !
Per ne saber mai : occitan-aude.over-blog.com
Espaces naturels
très sensibles
Les goélands, mouettes, sternes et échassiers sont des oiseaux marins protégés mais menacés par la disparition des espaces naturels autour du littoral
méditerranéen. Ils se donnent rendez-vous sur notre littoral au printemps
et en été pour un moment crucial de leur cycle vital : la reproduction. Ces
espèces ont la particularité de pondre leurs œufs à même le sol, dans une
légère dépression de sable parfois aménagée de débris de coquilles.
Neuf partenaires de PACA, Corse et Languedoc-Roussillon, dont le Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée, ont décidé d’unir leurs
forces dans le projet ENVOLL qui a été choisi par l’Union européenne parmi
les meilleurs projets français de préservation de la biodiversité.
Pendant cinq ans, il s’agira de protéger les sites de nidification et d’expliquer
leur importance au public pour la sauvegarde des espèces. Dans l’Aude,
ce programme, financé entre autres par le Conseil général, permettra de
remettre en eau les anciens salins de Sigean et de construire des îlots de
nidification.
Il crée quatre emplois dont l’un dans l’Aude.
8
Perspectives n° 227
Pour la troisième année consécutive, le bilan des
surfaces brûlées demeure en 2013 inférieur à la
moyenne des 10 dernières années et ce, malgré
les incendies de Fleury et Narbonne : 396 hectares
au total (voir Perspectives de novembre 2013). Les
sapeurs-pompiers notent cependant qu’ils sont de
plus en plus souvent confrontés à des feux d’espaces
naturels qui menacent les biens et les personnes. La
déprise agricole cumulée à l’urbanisation de zones
périurbaines rend ces feux particulièrement dangereux. Une seule manière d’en atténuer le risque : la
prévention, et en l’occurrence le débroussaillement
(50 m autour des habitations) qui protège les maisons et leurs occupants et permet aux moyens de
secours d’intervenir dans des conditions de sécurité
acceptables.
Les grosses pluies
du 16 au 19 novembre
Si les services d’incendie sont en premier lieu
impliqués dans la lutte contre les feux, ils sont aussi
mobilisés par les inondations dès qu’une alerte
météo est déclenchée par Météo France, puisqu’ils
disposent de plongeurs, de sauveteurs aquatiques
et de sauveteurs en milieux périlleux. Le Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de Secours se
rapproche alors du Syndicat Mixte d’Aménagement
des Milieux Aquatiques et des Rivières dont les
techniciens connaissent parfaitement les régimes des
rivières audoises et de la société PREDICT qui affine
la prévision météo à l’échelle de chacun des bassins
versants.
Mi-novembre, malgré l’alerte météo, les pompiers
n’ont pas recensé d’intervention particulière en
raison d’un niveau très bas des différentes rivières et
surtout d’une pluie à l’intensité modérée.
Dos
sier
Le logement : l’Aude
comme nulle part ailleurs
“Dis-moi où tu habites, je te dirai qui tu es” : l’adage s’applique paraît-il
aussi bien à Neuilly-Auteuil-Passy qu’aux Ch’tis, aux Marseillais qu’au 9-3.
Il suffirait de connaître l’adresse de la maison pour savoir qui vit dedans.
Figurez-vous qu’il est vrai aussi dans l’Aude ! Nos maisons, nos envies
et nos besoins ne sont pas ceux des autres. Le Conseil général vient de
voter son Plan départemental de l’habitat. Il nous parle évidemment de
nos maisons et donc aussi de nos envies et de nos besoins.
De nous en somme.
janvier/février 2014
9
Dos
sier
Le plan départemental de l’habitat
doit résoudre un paradoxe :
il y a assez de logements pour tout le monde
dans l’Aude et pourtant tout le monde
n’en a pas...
un marché apparemment
fluide...
Le département compte 250 000 logements.
27 000 d’entre eux sont vacants : en périphérie des grands centres urbains
en raison de la surproduction due aux programmes de défiscalisation des années
2000 ; dans les centres bourgs anciens en raison de leur vétusté.
26,5 % de ces logements sont des résidences secondaires, mais presque 50 %
dans le Narbonnais !
Les loyers audois sont les moins chers de l’arc méditerranéen : de 6 €/m2 en
moyenne à Castelnaudary à 10 € à Narbonne. Mais le prix du foncier bâti augmente
8 fois plus vite que dans le reste de la région et 4 fois plus vite qu’en France.
3000 logements sont construits ou rénovés chaque année.
... et des besoins pourtant
insatisfaits
Parce que les Audois ne veulent pas d’habitat collectif. 72 % vivent en logement
individuel (l’un des records de France), d’où une grosse consommation de terres
agricoles (250ha/an) et un coût important pour les collectivités en travaux
d’équipement et de réseaux.
Parce que les revenus sont très bas (18 040 € moyens annuels par ménage ;
France 22 707 €). Le département manque de logements sociaux (il y en a 15 000)
alors que 80 % de sa population y aurait droit.
Parce que la taille des ménages est parmi les plus basses de France :
2,2 personnes/ménage, ce qui augmente encore le besoin de petits logements
individuels rares sur le marché.
Parce que le marché n’est pas adapté aux besoins des jeunes : le secteur locatif
public est trop rigide alors qu’ils sont mobiles ; les charges du secteur privé sont
lourdes alors qu’ils ont peu de ressources.
10
Perspectives n° 227
Le logement : l’Aude
comme nulle part ailleurs
un parc en mauvais état
Le parc audois est ancien : 57 % des logements datent d’avant 1975,
époque des premières mesures d’isolation thermique. Il est donc
très énergivore.
Faute de moyens financiers, ce parc est aussi mal entretenu : 19 420
logements sont considérés comme potentiellement indignes.
40 000 personnes y vivent pourtant, 40 % d’entre elles ont plus de
60 ans. 25 % seulement des logements de l’Aude présentent un
confort satisfaisant aux normes.
les priorités du plan
départemental
> Répartir les 3000 logements/an neufs et rénovés selon les vrais
besoins de la population. Près de la moitié d’entre eux bénéficierait
d’aides ou de soutien à la location ou à l’achat.
> Connaître et maîtriser la consommation foncière pour éviter le
gaspillage de terres et la création permanente de réseaux neufs.
> Développer l’offre de logements adaptés aux personnes âgées
et personnes handicapées.
> Faciliter l’accès au logement des jeunes, en particulier dans
les communes urbaines et leur périphérie.
> Proposer des solutions aux ménages en situation fragile ou précaire qui ont des difficultés à passer de l’hébergement au logement.
> Rénover, en particulier les centres anciens.
janvier/février 2014
11
Dos
sier
“Dans l’Aude, les villages se
déplacent même plus vite
qu’ailleurs...”
Trois questions
à Robert Alric,
conseiller général en charge
du logement
Perspectives : vous dites que le logement, ce n’est pas seulement l’habitat.
Qu’est-ce que ça signifie ?
Robert Alric : créer ou rénover des logements, ça signifie aussi le maintien de
l’épicerie, l’ouverture d’écoles, la voirie,
l’éclairage public, les stations d’épuration,
etc. C’est donc l’aménagement du territoire. Et c’est encore le dynamisme économique : du nouveau pouvoir d’achat qui
s’installe, de la valeur ajoutée qui se crée,
des infrastructures commerciales, des
crèches, une vie culturelle. Aujourd’hui, on
peut se rendre compte à l’échelle d’une
vie d’homme que les villages eux aussi se
déplacent. Dans l’Aude, ils se déplacent
même plus vite qu’ailleurs, principalement
12
Perspectives n° 227
dans le sillon qui longe l’autoroute et sur la
côte, parce que la demande d’installation
y est forte.
P. : comment le Département y fait-il face ?
R.A. : Il ne faut pas le cacher, nous avons
des difficultés. D’abord parce le parc public est moins cher et de meilleure qualité
que le parc privé. Nous ne pouvons pas
faire face. Bien qu’il y ait 15 000 logements publics dans l’Aude, bien que nous
construisions 3 000 logements par an,
dont 600 logements sociaux, il y a quand
même 6 000 demandes en attente.
Ensuite parce qu’il y a d’un côté des centres
bourgs qui se vident et de l’autre des pavillons qui se construisent en périphérie sur
les terres agricoles. C’est « la civilisation de
la plancha » poussée au paroxysme : pouvoir vivre dehors mais séparé des autres.
Enfin, il y a dans les agglomérations les
ravages des politiques de défiscalisation
des précédents gouvernements de droite
qui ont fabriqué de l’habitat inhabitable,
des logements trop petits pour les familles
et trop chers pour les personnes seules
dans des zones reliées à rien. Aujourd’hui,
c’est de l’habitat disponible dont personne
ne veut.
P. : quels sont les objectifs du Plan départemental de l’habitat ?
R.A. : sa première qualité est qu’il soit…
départemental, c’est-à-dire qu’il doit
aboutir au développement de tous les territoires ensemble et pas les uns aux dépens des autres : reconquérir les centres
bourgs, organiser les transports, créer de
l’activité.
Et puis, évidemment, c’est un outil au service direct de la population : pour l’aider
à rénover les logements vieillis, pour
adapter l’architecture des habitations aux
personnes âgées, pour promouvoir des
constructions économes en énergie et en
foncier. Le logement ne doit pas être un
handicap mais une solution dans la vie de
chacun.
Le logement : l’Aude
comme nulle part ailleurs
Les jeunes :
mais comment font-ils ?
Aux difficultés pour entrer sur le marché du travail s’en ajoutent parfois d’autres pour trouver un logement. Les jeunes ne s’y prennent pas
comme les autres… et obtiennent peu de réponses…
Les 15-29 ans représentent 15 % de
la population audoise (19 % en France).
Leurs ressources financières sont plus
basses que la moyenne nationale, leur
niveau de diplômes aussi, ce qui rend la
recherche d’un logement doublement
problématique.
D’autant plus que l’offre ne correspond
pas non plus à leurs besoins : les jeunes
recherchent des appartements petits,
dans les centres-villes pour être près des
services et des transports en commun,
aux loyers modiques et avec des contrats
de location qu’ils puissent rompre rapidement en fonction de leurs changements
professionnels, qui sont souvent multiples
sur de courtes périodes.
Les stratégies qu’ils suivent :
> 67 % des moins de 25 ans choisissent le
parc locatif privé : surfaces plus adaptées,
meilleure mobilité. Sur le Narbonnais, ce sont
aussi les logements recherchés par les saisonniers, d’où une difficulté supplémentaire.
> 10 % seulement le parc social
> 12 % le parc locatif meublé.
Après 25 ans et s’ils ont un emploi, les
jeunes élargissent leur recherche vers des
prestations plus exigeantes : logements
plus grands, avec si possible un parking.
Avant 30 ans, 15 % d’entre eux achètent
un terrain et font construire. Après 30 ans,
39 % supplémentaires font de même.
janvier/février 2014
13
Dos
sier
Les solutions proposées :
> résidences habitat jeunes - Fédération des Œuvres Laïques de l’Aude
Les anciens foyers des jeunes travailleurs
accueillent les salariés, les apprentis, les
stagiaires en formation ou à la recherche
d’un emploi de 16 à 30 ans mais aussi les
jeunes suivis par l’Aide Sociale à l’Enfance
ou les couples sans enfant. Il y en a cinq
dans l’Aude (deux à Carcassonne, Castelnaudary, Limoux, Narbonne depuis le
mois dernier), soit cent quatre vingt onze
places, les seules uniquement dédiées
aux jeunes sur le département.
Bien plus qu’un toit, c’est un espace
d’apprentissage de la vie en société et de
construction de son indépendance.
Les tarifs varient de 350 € à 480 € (loyer,
électricité, eau, assurance habitation compris), en fonction du type de logement et
de la résidence. Les locataires peuvent
bénéficier des APL dès le premier mois.
Les aides sont versées directement au
bailleur, ils paient uniquement le résiduel.
L’aide est calculée selon les revenus et la
situation de chacun.
> Logement social communal
Par la construction de petits ensembles
sur des terrains communaux ou par la
rénovation de bâtiments anciens au cœur
des villages, les communes s’engagent à
créer des logements sociaux, permettant
ainsi le maintien de leur population et l’arrivée de populations jeunes.
Coordonnées :
Les résidences « Jules Verne »
et « Condorcet » à Carcassonne –
04 68 25 03 88 www.fjtcarcassonne.org
La résidence « Jean Macé » à
Castelnaudary – 04 68 23 65 60 www.fjtjeanmace.fr
La résidence « Louise Michel »
à Limoux – 04 68 74 70 70 –
www.habitat-jeunes-limoux.org
La résidence « La Mayrale »
à Narbonne – 04 68 90 43 99 www.fjt-narbonne-pep11.blogspot.fr
D’autres idées :
Au cours des Assises de la jeunesse 2012
et 2013, le Conseil général a recensé un
certain nombre de propositions venues
des jeunes eux-mêmes :
sence, d’un accompagnement pour divers
services de la vie quotidienne et de frais
d’hébergement minimes.
> promouvoir le logement intergénérationnel
Les personnes âgées disposent parfois
d’un logement devenu trop grand où elles
se sentent isolées. Le principe consiste
à offrir à des jeunes la possibilité d’être
logés chez elles en échange d’une pré-
> créer une plateforme de colocation
Il s’agirait de permettre à plusieurs jeunes
qui ne se connaissent pas mais qui ont des
besoins similaires de pouvoir s’entendre
pour louer ensemble un appartement
qui serait trop grand et trop cher pour un
d’entre eux seul.
la Passerelle :
un centre maternel à Carcassonne
Depuis 2005, le centre maternel,
financé par le Conseil général et géré
par l’Association départementale
d’aide aux femmes et aux familles,
héberge des femmes en difficultés
économiques et sociales. Mais audelà de cela, qui est déjà vital, il les
aide surtout à créer ou à préserver la
relation mère–enfants le temps d’une
période difficile. Il les soutient aussi
dans leur réinsertion sociale.
Le lieu lui-même est sécurisé, aéré
par de petites cours entre les trois
bâtiments principaux.
Durée du séjour : 6 mois renouvelables pendant 3 ans maximum
14
Perspectives n° 227
Services proposés :
> Préparer avec la mère l’arrivée de
l’enfant
> Définir un projet de vie avec la
mère
> Favoriser le lien entre la mère et
l’enfant
> Aider matériellement la mère dans
l’organisation de la vie quotidienne
> Favoriser son insertion sociale et
professionnelle.
> Capacité d’accueil : 63 places
> 10 logements sont à disposition (T2,
T3, plus 1 appartement d’urgence)
pour les femmes enceintes ou/et
avec des enfants de moins de 3 ans.
Le logement : l’Aude
comme nulle part ailleurs
questions pratiques
Qu’est-ce que le FUL ?
Le Fonds Unique Logement dans l’Aude, appelé
communément Fonds de Solidarité Logement
(FSL) est un dispositif d’aide assumé par le Conseil
général. Il vise à aider les personnes en difficulté
à s’installer dans un logement décent de manière
pérenne et à s’y maintenir. Il apporte une aide financière pour le paiement du dépôt de garantie, du premier loyer, de factures d’eau et d’énergie, ainsi que
des dettes de loyers.
L’attribution de l’aide dépend des ressources de la
personne et de son logement. Il y a environ 7 900
aides attribuées par an. Ce sont les services sociaux qui montent le dossier, qui sera ensuite traité
par la Caisse d’Allocations Familiales, partenaire du
Conseil général.
Qu’est-ce que
l’ASL ?
L’Accompagnement Social lié au
Logement a pour but d’aider les personnes en difficulté à devenir autonomes dans la gestion de leur logement (budget, mode d’habitation…).
Environ 350 personnes en bénéficient annuellement dans l’Aude.
Y a-t-il d’autres
aides ?
Les particuliers du parc privé (locataires ou propriétaires) peuvent bénéficier directement d’aides publiques
qui relèvent des services de l’Etat. Le
numéro unique 0810 140 240 et le
site internet www.renovation-info-service.gouv.fr vous permettent d’accéder
à toute information pour la rénovation énergétique de votre logement.
Une collectivité (mairie, communauté de communes…) peut aussi organiser sur
son territoire une opération ciblée de rénovation en accordant davantage d’aides.
Dans le cadre de ces opérations programmées d’amélioration de l’habitat, le
Conseil général peut apporter une aide financière complémentaire en faveur des
propriétaires occupants à faibles ressources pour la rénovation thermique, la
lutte contre l’insalubrité, l’adaptation du logement à la perte d’autonomie.
Le Conseil général soutient la création de logements HLM en garantissant les emprunts qu’ils contractent pour la création ou la
réhabilitation de logements sociaux.
Pour obtenir cette garantie, ces organismes
doivent notamment mettre en œuvre la « clause
sociale ». Elle les oblige à recruter des demanIl y a plusieurs niveaux :
deurs d’emplois pour participer à leurs chan> un logement est tout d’abord soit décent soit indécent. Pour qu’il soit consitiers.
déré comme décent, il doit présenter un niveau d’équipement et de confort
Le Conseil général a apporté sa garantie à
minimal : taille des pièces, équipements, luminosité, ventilation, isolation
hauteur de 19,5 millions d’euros, ce qui corthermique…
respond à 436 logements.
S’il ne satisfait pas à ces caractéristiques, il est indécent et ne peut pas ouvrir droit à des aides publiques comme les aides au logement (ALS ou APL)
ou le FUL.
> Selon les anomalies et leur gravité, un logement peut être qualifié d’indigne. Une procédure administrative peut être engagée par le maire ou par
le préfet pour faire réparer les désordres.
> Un logement est qualifié d’insalubre
si les désordres menacent la santé.
Les Espaces Infos Energie sont des lieux
Il sera en situation de péril s’il y a un
de conseils indépendants et gratuits aux
risque pour la sécurité. Les services de
particuliers. Ils peuvent y obtenir un avis
l’Etat estiment à 20.000 le nombre de
Les foyers logements sont à mi-chemin
d’expert sur les économies d’énergie
logements privés potentiellement inentre le domicile et l’EHPAD. Accueillant des
(isolation thermique du logement, mode
dignes dans l’Aude, soit plus de 40.000
personnes âgées peu ou pas dépendantes,
de chauffage, …)
personnes touchées.
ils se présentent le plus souvent sous la
Dans l’Aude il y a trois Espaces Infos
forme d’un groupe de logements autoEnergie :
nomes assortis d’équipements ou de ser> à Carcassonne à la Maison de l’Archivices collectifs (restauration, blanchissage,
tecture et de l’Environnement, 28 avesalle de réunion…) dont l’usage est facultatif.
nue Claude Bernard, 04 68 11 56 20.
L’hébergement est à la charge des résidents,
> à Sigean, au Parc Naturel de la NarLe Conseil d’Architecture, d’Urqui peuvent bénéficier d’une aide sociale ou
bonnaise, 1 rue Cocteau,
banisme et de l’Environnement
d’une aide au logement.
04 68 42 66 57.
conseille gratuitement et de maLe département en compte 6, à Belcaire,
> à Lézignan-Corbières, à la Maison
nière neutre les particuliers pour
Castelnaudary, Leucate, Lézignan, Trèbes
Gibert, 24 Bd Marx Dormoy,
tout projet de rénovation ou de
et Carcassonne.
04 68 41 48 40.
construction de logement. Sur rendez-vous au 04 68 11 56 20.
Comment classe-t-on la qualité
des logements ?
Où se trouvent
les Espaces Info
Energie ?
Qu’est-ce qu’un
foyer-logement ?
Qu’est-ce que
le CAUE ?
janvier/février 2014
15
Port
folio
l’année du
patrimoine ?
Le photographe Guillaume Rivière parcourt les routes de l’Aude avec passion depuis
de nombreuses années. Sa signature et son style si particuliers sont aujourd’hui
connus dans la presse du monde entier. Pour Perspectives, il est allé revisiter
quelques-uns des joyaux de notre patrimoine. Le Conseil général demande le classement des sites au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il obtiendra une première partie
de la réponse sans doute cette année.
16
Perspectives n° 227
À gauche : Termes
Ci-dessus : Carcassonne
janvier/février 2014
17
Port
folio
18
Perspectives n° 227
Vue depuis Quéribus
Port
rait
Muriel Gipoulou
L’eau et le feu
D’un côté, il y a son métier, pour l’instant
pas encore vraiment ordinaire pour une
femme : sapeur-pompier professionnel.
De l’autre, il y a sa passion, dévorante
comme le feu : le kite surf. Une planche, un
cerf-volant, du vent, de l’eau. Elle pratique
depuis 11 ans. Pratiquante… et croyante :
il y a un an, lorsque le ministre Benoit
Hamon lui a remis le prix du concours
de l’économie sociale et solidaire lancé
par le Conseil général, n’a-t-elle pas proclamé son ambition d’en faire dans l’Aude
« un sport aussi populaire que le rugby » ?
Ce qui avait provoqué dans l’assistance
quelques sourires dubitatifs.
Ils ne l’ont pas arrêtée, c’est le moins que
l’on puisse écrire.
2013 s’était ouverte sur ce prix de 20 000€
qui devait l’aider à installer à Leucate un
pôle d’excellence pédagogique et sportif.
Quand l’année s’est achevée, c’était bien
engagé. Et même au-delà peut-être des
ambitions initiales : « le kite surf, c’est aussi
un « pôle espoir » pour sept jeunes depuis
septembre dernier. C’est aussi un centre de
formation fédéral puisque nous sommes
agréés au niveau départemental ». Et
Muriel Gipoulou ajoute fièrement : « nous
sommes aussi un centre d’entrainement
des équipes de France ! ».
Mieux même : il est fortement question
que le Kite Surf Leucate (KSL) puisse devenir pôle national en 2015…
Leucate serait alors ce que Marcoussis est
au rugby…
Carte d’identité
Muriel GIPOULOU, 34 ans
Pratique le kite depuis 11 ans.
Présidente et bénévole de l’association Kite Surf Leucate depuis 7 ans.
Métier : Sapeur-pompier professionnel
Base nautique sur la plage des Coussoules à La Franqui.
LEUCATE KITE CENTER - 15 ZA - 11370 LEUCATE
La tramontane et le vent marin soufflent 300 jours par an sur le littoral audois.
janvier/février 2014
19
envi
rone
ment
Routes :
le service hivernal,
Qu’est-ce que
c’est ?
Pour faire face aux intempéries hivernales et pour garantir les meilleures
conditions de sécurité et de circulation, les services du Département ont
mis en place une organisation spéciale. Les services du Conseil général gèrent 4 300 km de routes, un chiffre
énorme comparé à beaucoup d’autres départements. Il s’explique par
le fait que dans l’Aude les villages, même petits, sont toujours habités
et ont donc besoin d’être reliés les uns aux autres.
Chacun considère bien naturellement que la route la plus importante
est celle qui passe devant chez lui et qu’il emprunte tous les jours.
En réalité, les routes sont classées en 3 catégories selon l’importance
du trafic et des échanges économiques qui y transitent. Pendant l’hiver, 6 patrouilleurs, répartis sur l’ensemble du Département, sont
chargés de parcourir et surveiller le réseau durant la nuit. Ils déclenchent les interventions au petit matin en cas de nécessité. Pour
assurer les interventions de salage et de déneigement, 23 équipes
de 2 agents sont mises en astreinte. Mais ces interventions ne sont pas les mêmes selon la catégorie à laquelle appartiennent les routes (voir la carte). Si les conditions de circulation ne sont pas normales, trois situations différentes peuvent se présenter, qui impliquent toutes trois
des comportements différents :
1.
Route délicate
(Soyez vigilant)
Constat
Perte d’adhérence possible localement,
notamment sur gelées blanches, dépôt
de givre, plaques de verglas difficiles à
prévoir et à détecter.
Neige fraiche en faible épaisseur, ou
fondante, ou tassée non gelée.
Attention
Aux secteurs signalés « chaussée glissante »
Aux points froids et humides (ponts,
sous-bois,…)
Conduite :
Pneus « hiver »
Attention aux effets de surprise
Ralentir surtout en virages et en pente
Eviter toute manœuvre brusque
Augmenter les distances de sécurité
20
Perspectives n° 227
2.
Route difficile
(Préparez votre déplacement)
Constat
Phénomènes hivernaux bien perceptibles
et étendus : risques importants de blocage (verglas généralisé, neige fraiche en
épaisseur moyenne ou tassée et gelée ou
congères en formation)
Attention
A la baisse brutale d’adhérence
Conduite
Pneus « hiver »
Ne pas s’arrêter dans une côte
Ne pas doubler un véhicule bloqué sans
être sûr de pouvoir dégager la voie
Ne pas attendre d’être bloqué pour monter les chaines.
Ne pas chainer sur la voie.
3.
Route impraticable
(Ne partez pas)
Constat
Conditions météo très dures perturbant
profondément la circulation :
Pluie verglaçante
Verglas épais et généralisé
Neige abondante ou ornières glacées
profondes ou congères formées.
Attention
Ne pas prendre la route
Risque de rester bloqué de longues
heures
Conduite
En cas d’immobilisation de son véhicule :
ne pas laisser tourner le moteur.
N’abandonner son véhicule que si l’on
est sûr de pouvoir atteindre un abri.
En toute occasion, laisser passer le
chasse-neige.
Les 4 300 km du réseau
routier de l’Aude
Niveau de service N1 intervention 24h/24
(routes normales pouvant devenir délicates).
Niveau de service N2 intervention de 5h30 à 21h00
(routes normales pouvant devenir difficiles voire impraticables la nuit).
Niveau de service N3+ intervention de 6h30 à 18h00
(routes délicates pouvant devenir difficiles voire impraticables la nuit).
Niveau de service N3 intervention de 6h30 à 18h00 en fonction de la disponibilité des moyens (routes délicates pouvant devenir difficiles voire impraticables).
Pour connaître les éventuelles suppressions de transports, un numéro
Vert est aussi à votre disposition :
0 800 16 16 08 (appel gratuit).
Attention, le Conseil général de
l’Aude ne gère ni les routes, ni
les transports – en particulier les
transports scolaires – à l’intérieur
des agglomérations de Carcassonne et Narbonne.
janvier/février 2014
21
“
Prat
ique
Vice versa,
c’est quoi ?”
“
Transports scolaires : à qui vous
adresser ? ”
Le Conseil général n’assure plus depuis la rentrée de septembre 2013
les transports scolaires sur l’ensemble du département.
Toutes les communes qui appartiennent aux agglomérations
de Carcassonne et Narbonne ont désormais leur propre service.
Conseil Général : Service des transports 04.68.11.67.76 /67.69 / 67.43 /31.32
N° intempéries : 0800.16.16.09 ou inforoute.fr
Grand Narbonne - Citiboutique : 04.68.90.18.18
ou standard Grand Narbonne 04.68.58.14.58
N° intempéries : 0800.340.400
Carcassonne Agglo (Standard) : 04.68.10.56.00
N° intempéries : 0810.146.843
“
Où se renseigner
sur l’état des routes
en hiver ?”
Il est évidemment essentiel de se
renseigner avant le départ pour
éviter les mésaventures.
Le site d’informations routières
du Conseil Général de l’Aude est
à votre disposition 24H/24.
www.inforoute11.fr
Un groupe musical de la scène audoise est
sélectionné chaque année. Il bénéficie d’un
accompagnement professionnel de son projet
par Arts Vivants11, l’association chargée par
le Conseil général d’aider et de promouvoir le
spectacle vivant dans le département. Tous
les groupes ou artistes résidant dans l’Aude
peuvent postuler à la seule condition d’être
majeurs.
“
Comment faire ?”
Demander un formulaire d’inscription à :
[email protected]
Envoyer son dossier de candidature, des enregistrements quel que soit le support et toutes
autres informations complémentaires (dates,
projets, dossiers de presse, motivations…) par
courrier avant le mardi 4 février 2014 à
ARTS VIVANTS 11, 30 avenue Franklin Roosevelt 11000 Carcassonne.
Sélection de trois groupes ou artistes sur
écoute et dossiers le mercredi 12 février
2014.
Les trois se produisent sur la scène du Chapeau Rouge le samedi 29 mars 2014.
Sélection d’un seul.
Lancement de l’accompagnement du
lauréat le mardi 8 avril 2014. Trois concerts
garantis dans les trois départements partenaires : Aude, Pyrénées-Orientales et Lozère.
Contact : Carole Lacourtiade / 04 68 11 74 38
/ [email protected]
Comment s’abonner au nouveau Perspectives ?
Mensuel jusqu’à décembre 2013, Perspectives est devenu bimestriel avec des parutions en janvier, mars, mai, juillet, septembre,
novembre 2014. Le Conseil général dépensait jusqu’ici plus de 12 000 € chaque mois pour distribuer son magazine dans les
173 000 boites aux lettres du département et malgré tout, beaucoup d’Audois se plaignaient de ne pas le recevoir. Perspectives
sera désormais envoyé par courrier à ses abonnés et 50 000 exemplaires seront mis à la disposition de tous les Audois sur des
présentoirs spéciaux dans les endroits recevant du public. Le tout gratuitement.
Pour vous abonner, deux possibilités :
> soit directement à l’adresse : www.aude.fr/perspectives
> soit en renvoyant le coupon ci-dessous à :
Conseil général de l’Aude, service communication, 11855 Carcassonne cedex 9
Je souhaite recevoir gratuitement le magazine Perspectives à cette adresse :
Nom :
Prénom :
Adresse :
Code Postal : Ville :
trib
unes
Pierre Sarcos,
Conseiller général du Carcassonne centre
Groupe UMP et non-inscrits
Je voudrais vous entretenir d’un événement qui m’a attristé : la
disparition du canton Carcassonne centre.
Je ne parle pas pour moi, mon mandat devant se terminer en
2014. Je n’ai dû qu’à l’arrivée d’un Président socialiste que ce
mandat soit prolongé jusqu’en 2015.
Les socialistes possédant la majorité des Conseils généraux ont
jugé plus sage de les garder un an de plus ; quand on connaît la
suite des événements, on mesure à quel point pour une fois ils
ont fait preuve de prévoyance.
Pour en revenir au Canton Centre de Carcassonne, dont l’élu ne
faisait pas partie de la majorité socialiste, je n’ose penser que sa
disparition soit due à ce que certains appellent un tripatouillage
électoral. Chacun sait que ces pratiques socialistes sont l’apanage des partis de droite.
Le rôle des Conseils généraux est surtout important dans le
secteur rural où la proximité permet une aide importante à la
population.
Le centre-ville constituait une sorte de village, entouré de
grandes cités impersonnelles, où les personnes âgées connaissaient leurs élus et n’hésitaient pas à les solliciter.
Avec la nouvelle réforme qui comptera moins de cantons mais
plus de conseillers généraux (un seul généreux parti de gauche
pouvait le faire) tout cela va finir par disparaître.
Quand Charles Baudelaire écrivait « le centre d’une ville change
plus vite hélas que le cœur d’un mortel » lui le grand visionnaire
ne pouvait prévoir combien les socialistes accélèreraient ce
phénomène : peut-être pas en bien…
Hervé Baro,
Président du groupe majorité départementale,
Vice-président du Conseil général
Il y a 25 ans, le Conseil général lançait le programme Pays
cathare. Conscient de la richesse de son patrimoine historique et architectural, il décidait d’en faire l’un des outils de
son développement.
Ce qui n’était alors qu’une intuition de quelques élus et techniciens est devenu au fil du temps tout à la fois une marque
de fabrique et le témoin de ce que peut faire la volonté politique sur un territoire rural.
Fort de ce programme mais lucide devant l’évolution des
attentes de nos concitoyens et la concurrence nationale et
internationale dans le domaine du tourisme patrimonial, le
conseil général insuffle aujourd’hui un renouveau au Pays
Cathare.
Dans notre jargon, c’est ce que nous appelons « l’Acte 2 du
Pays Cathare ». Après l’acte fondateur d’il y a 25 ans, est venu
le temps du renforcement.
La recherche d’authenticité et de qualité se marieront demain
avec de nouvelles offres de visite pour conforter cette démarche originale qui favorise l’amélioration des conditions de
vie des populations autant qu’elle fédère les espaces ruraux
et urbains, littoraux et de montagne. Nous avons toujours
refusé d’être du côté de ceux qui disent que la politique ne
change pas l’ordre des choses. Nous prouvons à travers l’acte
2 du Pays Cathare, que nous avons raison de penser que de
nouveaux modèles peuvent se construire, respectueux des
territoires, des femmes et des hommes qui y habitent et qui
s’y investissent.
janvier/février 2014
23
décry
ptage
Le très haut débit
Où en est
le département
de l’Aude ?
Qu’est ce
que le très
haut débit
(thd) ?
Compte tenu de sa géographie tourmentée et de
son habitat très dispersé,
l’Aude ne dispose pas pour
l’instant d’une couverture
complète en Haut Débit et
en téléphonie mobile.
Quand vous êtes sur Internet,
votre ordinateur reçoit à chaque
seconde des milliers (haut débit
ou Kbps) ou des millions (très
haut débit ou Mbps) d’informations par seconde. L’affichage
de ces informations est plus ou
moins long selon le débit.
Elles sont transportées principalement par des réseaux en
fibre optique.
© James Thew - Fotolia.com
Quels sont
les besoins ?
Le Département est engagé
dans un Partenariat Public
Privé (PPP) avec la Région Languedoc- Roussillon, qui a confié
une mission à France Télécom
pour le déploiement du Haut
Débit (30 Mbps). Pour apporter
un débit minimum de 2 Mbps à
au moins 80 % de la population
de chaque commune audoise, le
Conseil général, avec certaines
intercommunalités, contribue
financièrement à ce partenariat
pour 5,8 millions d’euros.
Les besoins d’un ménage, dûs au
multi-équipement, à l’enrichissement
des médias TV (HD, 3D…), aux projets
de télé-enseignement et de télé-médecine, se situent dans une fourchette
de 50 à 100 Mbps (millions de bits par
seconde).
Quel est le
projet du gouvernement ?
Le gouvernement a lancé le Plan
France Très Haut Débit en avril
2013, dont l’objectif est la généralisation de la fibre optique sur l’ensemble
des territoires d’ici 10 ans. Elle sera
prise en charge par les opérateurs
privés dans les agglomérations, par
les collectivités publiques ailleurs.
PROCHAIN NUMERO : MARS 2014
Que fait
le conseil
général ?
Comment
la Région le
décline-t-elle ?
Elle a adopté pour l’Aude un schéma numérique
qui prévoit :
66 % de la population minimum desservis en
THD avec un niveau de service de 100 Mbps, dont
49% grâce aux opérateurs privés dans les zones
comprenant les agglomérations de Narbonne et
de Carcassonne;
34 % desservis par des technologies alternatives, éventuellement transitoires, permettant
d’atteindre un niveau de service d’au moins 30 Mbps
Combien
ça coûte ?
Le Conseil général a lancé sa propre
étude pour voir les meilleures
conditions de ce déploiement pour
tous durant la décennie à venir.
Les coûts nécessaires pour
amener le THD aux Audois en pas
de porte ont été évalués à 160
millions d’euros.
p

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