Les Filles de la Sagesse

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Les Filles de la Sagesse en Haïti
Bref historique:
Les Filles de la Sagesse, congrégation fondée en
France en 1703 par St Louis-Marie Grignion de
Montfort et Marie Louise de Jésus, arrivèrent à
Port-de-Paix en Haïti en 1875. De là, elles
essaimèrent dans d’autres villes du pays.
Actuellement, elles sont au nombre de 108
réparties en 21 communautés.
Visite du Conseil général en Haïti
Missions et œuvres
Les Filles de la Sagesse sont engagées, en grande partie, dans le secteur de l’éducation, de la santé
et de la pastorale.
Cliquer ici Carte des villes d'Haïti
Dans le département du Nord, elles comptent :
- Une école spécialisée pour enfants sourds-muets : l’Institut Marie-Louise de Jésus au Cap
Haïtien qui accueille entre 250 et 300 enfants dont le tiers est interne.
- Un dispensaire, à Carénage, Cap-Haïtien
- Un hôpital : l’Hôpital St Jean à Limbé,
- Une école primaire à Limbé accueillant entre 400 et 500 élèves.
Dans le département du Nord-Ouest
- 1 dispensaire hôpital à Bonneau
- 1 école d’aides-soignantes et 1 laboratoire d’analyses médicales à Port-de-Paix
- 4 établissements scolaires (2.000 à 3.000 élèves): St Louis-du-Nord (primaire), Port-de-Paix
(primaire), Bonneau (primaire – centre d’alphabétisation) et Mare Rouge (lycée
professionnel)
- 1 école pour enfants sourds à Lavaud
Dans le département de la Grande Anse :
- 5 écoles primaires : 2 à Jérémie, 1 à Moron, 1 à Bonbon et 1 à Counoubois
- Une école d’infirmières à Jérémie
- 1 centre d’accueil de jour pour enfants polyhandicapés à Jérémie
Dans le département de l’Ouest
- 2 écoles pour enfants sourds (un à St Marc, l’autre à Port-au-Prince)
- 1 établissement pour enfants sourds-aveugles à Ségur (16 kms de Port-au-Prince)
- 2 dispensaires (Ségur, Carrefour)
- 1 maison d’accueil à Carrefour (retraites, conférences etc.) d’une capacité de 80 chambres
- 8 établissements scolaires (1 à Kenscoff, 2 à Pétion-Ville, 3 à Port-au-Prince, 1 à Ségur, 1 à
Petit-Goave)
- 1 centre d’alphabétisation.
Le séisme qui frappa Haïti le 12 janvier 2010 toucha la plupart des missions de l’Ouest.
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LES ETABLISSEMENTS TOUCHES PAR LE SEISME
1. INSTITUT MONTFORT, quartier St Martin, Port-au-Prince
L’établissement fut fondé en 1957 par une missionnaire française, Sr Agnès Colette, spécialisée dans
l’éducation des enfants sourds. L’Institut Montfort répond à un besoin criant car l’Etat n’a jusqu’à présent
aucune structure d’accueil sur tout le territoire pour cette population trop souvent délaissée par les parents.
C’est une œuvre caritative. Pour l’année 2009-2010, le centre de Port-au-Prince accueille 400 enfants dont
90 pensionnaires. Le but de l’œuvre est de permettre à l’enfant sourd de s’insérer dans la société, de s’ouvrir
au monde extérieur par le langage et l’éducation et de se prendre en charge une fois parvenu à l’âge adulte
par l’accès au monde du travail d’où la grande place accordée à la formation professionnelle.
La propriété est localisée dans le quartier populaire de Saint Martin, au cœur de la ville de Port-au-Prince.
Elle consiste en un terrain plat clôturé, d’une surface de 5821,31 m2. La surface construite est de 4150 m2
avec un ensemble de 5 bâtiments.
AVANT
APRÈS
Rapport des architectes de l’urgence :
 1er bâtiment : toute la file de poteaux présente des déformations et les têtes sont cisaillées. Les murs
sont tous éclatés ou éventrés. La structure a été fortement déformée. Le bâtiment présente un risque
d’effondrement, il faut en sécuriser les abords.
 3e bâtiment : atelier en rez-de-chaussée et dortoir à l’étage. Il est dangereux en l’état et nécessite une
étude structurelle complémentaire. Il faudra une reprise structurelle des poteaux arrière du rez-dechaussée, réparer la cage d’escalier et remplacer l’escalier gauche.
 4e bâtiment : les salles de classe pourront être réhabilitées. Il faudra supprimer la passerelle à
l’arrière et reprendre les escaliers.
 5e bâtiment : l’atelier reliure est réparable et nécessitera des reprises en façade.
Projets immédiats ou à court terme
-
-
Communiquer avec les familles des externes afin de savoir leur situation (aucune victime n’est à
déplorer au cours de l’effondrement des bâtiments)
Déblaiement
Construction de préfabriqués afin de pouvoir regrouper les enfants, l’internat se ferait
provisoirement à Santo.
Achat des équipements, mobilier indispensables
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2. INSTITUTION NOTRE-DAME DU SACRE-CŒUR (st Joseph), Port-au-Prince
AVANT
APRÈS
Cette école fut fondée en 1884. C’est la 1ère implantation des Filles de la Sagesse à Port-au-Prince. Elle est
située dans le quartier populaire près de l’Eglise de St Joseph, encerclée de toute part par le marché public,
par les bidonvilles, et par les stations de camionnettes. L’effectif de 2009-2010 est de 920 élèves de la
maternelle à la 9e année fondamentale.
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Préscolaire 200 élèves soit 6 classes
Premier cycle 300 élèves soit 7 classes
Deuxième cycle 300 élèves soit 7 classes
Troisième cycle 120 élèves soit 3 classes
Les enfants sont tous issus de milieux très défavorisés.
C’est un site riche en histoire et qui mériterait d’être classé au rang de patrimoine national. et les bâtiments
ont gardé leur style d’autrefois. La propriété a une surface estimée à 4357 m2; les bâtiments construits en fer
à cheval sur 3 niveaux couvrent une surface de 1773 m2. Le 3e niveau sert de lieu d’accueil pour les sœurs
vivant en dehors de Port-au-Prince.
Rapport des architectes de l’urgence

Le bâtiment Saint Joseph n’est pas réutilisable en l’état et nécessite de gros travaux de renforcement.
 Le second bâtiment a bien résisté mais a subi des cisaillements de la tête des poteaux extérieurs sur
coursive qui nécessitent une reprise structurelle (solution à étudier) type pose IPN pour former un
portique. Il faut également reprendre l’escalier en béton.
 Ce bâtiment symétrique à Saint Joseph a besoin d’une réhabilitation dans les règles de l’art. Il n’y a
pas de joint de dilatation avec le bâtiment suivant, ce qui a créé des fissures importantes. Il faut
reprendre quelques poteaux qui se sont éclatés.
 Les porteurs du quatrième bâtiment ont éclaté. Les angles des murs sont tombés. Il faut une étude
poussée au niveau structurel pour déterminer s’il peut être réhabilité.
 L’école maternelle est saine, mais il faudra détruire le mur d’enceinte qui menace de s’écrouler
avant utilisation.
Projets : En plus de la consolidation et réhabilitation des locaux et du mobilier, il va falloir prévoir une
aide ponctuelle pour certaines familles en regard de la situation actuelle et du milieu d’origine des élèves.
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3. INSTITUTION DU SACRE-CŒUR DE TURGEAU, Port-au-Prince
Cet établissement scolaire fut fondé en 1905 dans le but d’éduquer les filles de la zone peu scolarisée à
l’époque. Il est localisé dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Réputée pour la qualité de son
éducation, l’école accueille des filles de toutes les catégories sociales. Après le baccalauréat 90% des élèves
poursuivent généralement des études supérieures. Le soir, une partie des locaux est utilisée comme centre
d’alphabétisation pour jeunes et adultes.
APRÈS
Pour l’année 2009 – 2010, 1502 filles fréquentaient l’Institution.
 292 au Jardin d’enfants réparties en 9 classes (3 – 5 ans)
 614 en classes primaires réparties en 15 classes
 596 en classes secondaires réparties en 16 classes
A l’occasion du centenaire, les bâtiments avaient été rénovés et l’espace aménagé pour faire de l’Institution
une école performante et moderne.
Après le séisme, outre les classes conçues avec des bureaux individuels, nous avons perdu deux grandes
salles de réunion, une vaste bibliothèque, une chapelle-Auditorium de 550 places, une salle d’informatique
avec 50 ordinateurs, un laboratoire de chimie et sa salle de produit, une salle audio-visuelle, une salle pour la
fanfare et les instruments de musique, une salle de dessin et travaux manuels, deux salles de professeurs, un
centre d’alphabétisation. 4 blocs toilettes hygiénique.
La propriété est un terrain plat au relief légèrement incliné. Elle ouvre sur trois rues et a une surface de 7392
m2, la surface construite est de 4325 m2.
Rapport des architectes de l’urgence
 Le bâtiment de salles de classes présente de nombreuses pathologies irrécupérables comme des
poteaux porteurs cisaillés ou tombés. Il faut sécuriser la zone avant démolition.
 Le jardin d’enfants est très fragilisé et nécessite de gros travaux si on décide de le conserver. La
structure a partiellement résisté. Il faudra effectuer une investigation complémentaire et systématique de
ces éléments structurels (ouvertures, grattages, reprises) pour déterminer l’état réel. Tous les panneaux
de remplissage sont à reprendre intégralement. Le bâtiment est donc dangereux en l’état et nécessite des
travaux lourds si l’on souhaite le conserver.
 Le bâtiment des secondaires présente des poteaux en angle endommagés à reprendre (cisaillement et
éclatement du béton). Il y a aussi quelques poteaux à reprendre sur les files latérales. La chute de
l’escalier en béton a arraché un poteau d’angle. Travaux à entreprendre.
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Projets :
À court terme voici comment nous voyons l’avenir :
1. démolition, déblaiement et nivelage du terrain
2. préfabriqués pour l'administration, la résidence des sœurs et du personnel
3. préfabriqués ou tentes pour les 40 classes
4. blocs toilettes chimiques
5. Mobilier scolaire
6. grande tente pour la chapelle: environ 550 places
4. ECOLE MARIA GORETTI, Bois-de-Chêne, Port-au-Prince
Fondée vers les années 60, l’école Maria Goretti est située au Bois-de-Chêne, un quartier coincé entre la rue
Capois et le Chemin des Dalles. En fait, il s’agit d’un corridor qui sert de passage d’une rue à l’autre. Le
terrain de l’école est plat malgré le relief incliné de la zone et se trouve près d’une ravine.
Pour l’année 2009 – 2010, 312 enfants fréquentaient l’école qui disposait de 2 classes pour les enfants du
préscolaire et de 6 classes primaires. L’école dispose d’une cantine, les enfants y reçoivent gratuitement un
repas chaud, trop souvent leur seul repas de la journée.
Les murs de 4 classes se sont effondrés. Mais la maison s’est littéralement déplacée, ce qui oblige à
envisager une nouvelle construction et non seulement des travaux de consolidation.
5. ECOLE SOEUR ETIENNE, Pétion-Ville
AVANT
APRÈS
L’École Sœur Étienne est située sur la route de Frères, à proximité de Pétion-Ville; Frères, est une localité
prise entre la commune de Pétion-Ville et la commune de Tabarre. L’école Soeur Etienne y a été fondée en
1938 suite au développement du quartier afin d’accueillir les enfants défavorisés et en domesticité du
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secteur. Elle accueille des filles de la maternelle à la 9e année fondamentale et dispose également d’un centre
d’art ménager.
L’école fonctionne de 7h 45 à 2h 30 et compte 1200 élèves.
Préscolaire 50 élèves soit 2 classes
1er cycle 400 élèves soit 7 classes
2e cycle 450 élèves soit 8 classes
3e cycle 300 élèves soit 7 classes
La propriété a une surface estimée à 1059 m2 dont presque toute est occupée par l’école. Construits sur 3
niveaux, les bâtiments sont érigés en fer à cheval. En plus des salles de classes, on y retrouvait un
auditorium, des ateliers de coutures et d’art ménager, une salle d’informatique, un réfectoire pour la cantine
des élèves.
Rapport des architectes de l’urgence
Les bâtiments ne peuvent être visités étant donné la dangerosité des accès. L’analyse extérieure laisse penser
que l’on pourra réhabiliter après des travaux de démolition partielle et d’importantes reprises de structure
quoiqu’il serait peut être plus avisé de repenser l’ensemble de la construction.
Projet à court terme
Déblayer le terrain, construire des préfabriqués pouvant loger les 24 classes et l’administration, avoir du
mobilier scolaire.
6. MAISON D’ACCUEIL, Carrefour - Mariani
La Maison d’accueil de Carrefour a été ouverte au début des années 70. La propriété se situe à même la
route nationale #2 qui s’en va de Port-au-Prince vers le Sud. Elle s’étend vers la montagne sur une
importante colline dans un sous bois imposant et captivant. La propriété, d’une surface de 72261,24 m2, très
boisée est occupée à son entrée, à gauche par un dispensaire médical, à droite par une école primaire
doublée d’un centre d’art ménager, en haut, sur le sommet de la colline, la maison des personnes âgées,
jumelée au bâtiment destiné à l’accueil de groupes et aux activités de récollection et de retraite
AVANT
APRÈS
Le bâtiment principal, sur trois étages, avait 3 salles de conférence de taille diverse, une grande chapelle
articulée et intégrée, 150 chambres. Des galeries ouvertes des deux côtés des habitations. Des espaces
abondants pour les services sous-jacents (Cuisine, réfectoire, résidence du personnel, bloc sanitaire, etc.)
Le bâtiment des personnes âgées a été construit et ajouté par à coup; il est dans une structure différente.
Au pied de la colline et à l’entrée de la propriété, des bâtiments de l’École et du centre ménager pour
enfants et adolescents défavorisés sont construits sur un seul niveau de même que le dispensaire. Cette
année, 35 jeunes filles fréquentaient le centre et près de 400 enfants dans le primaire.
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La maison d’accueil s’est complètement effondrée, pas les trois autres bâtiments passablement endommagés.
6 filles de la Sagesse et un employé ont perdu la vie et plusieurs autres blessées. 63 familles des environs,
dont les maisons sont détruites, se sont réfugiées sur la propriété.
7.
ECOLE NOTRE-DAME DE LA SAGESSE, Petit-Goâve
L’école a été fondée en 1883 à Petit Goâve,
commune du département de l’Ouest et ville
côtière située à quelques kilomètres de Port-auPrince.
Pour l’année 2009 – 2010, 711 filles sont
scolarisées.
 49 au préscolaire réparties en 2 classes
 506 en classes primaires réparties en 14
classes
 121 au 3e cycle (7e, 8e, 9e) réparties en 3
classes
 35 au centre ménager pour les jeunes
filles reparties en 3 classes
La propriété est située un peu en retrait par
rapport à la ville de Petit-Goâve et est
entièrement clôturée. Sa surface totale est
estimée à 2675 m2. Les bâtiments anciens (bois
et béton) sont construits sur 2 niveaux, et sont
longés sur 2 façades par une galerie. A
l’occasion du 125e anniversaire, les bâtiments
avaient été rénovés et l’espace aménagé.
Apparemment, l’école n’a pas été trop
sévèrement endommagée mais il faudrait une
expertise pour déterminer son état. Actuellement
des gens de la zone ont trouvé refuge sur la
propriété.
Conclusion - Commentaires généraux
En plus des tous les projets concernant la reconstruction (en veillant au respect des normes parasismiques,
anticycloniques, et écologiques), l’un de nos soucis c’est de regrouper nos élèves afin de mettre en place un
encadrement psychologique, de voir à la reprise d’activités scolaires adaptées. Il nous faudra prendre en
compte également le cas de nos professeurs et élèves qui auront tout perdu dans ce séisme et voir comment
les aider. Pour l’heure il nous est malaisé d’établir le moindre bilan. L’urgence est bien l’établissement de
préfabriqués après démolition ou sécurisation afin d’être un peu plus fonctionnel.
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AVANT !