rapidité, passion, précision

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rapidité, passion, précision
| AFFAIRES AGRICOLES
LE RÉSEAU LA COOP
EN IMAGES SATELLITE
RAPIDITÉ, PASSION,
TEXTE DE STÉPHANE PAYETTE, T.P.
L’AGRICULTURE A UN CÔTÉ SPATIAL SPÉCIAL DANS LE RÉSEAU LA COOP.
À L’AIDE D’IMAGES PRISES DEPUIS UN SATELLITE ADAPTÉ À L’ANALYSE DE
LA VÉGÉTATION ET D’UN TRAITEMENT APPROPRIÉ, LES CONSEILLERS DU
RÉSEAU OFFRENT PLUSIEURS SOLUTIONS AUX PRODUCTEURS. ILS PEUVENT
NOTAMMENT CERNER LES PRINCIPAUX SECTEURS D’INTERVENTION DANS
LES CHAMPS.
– Pascal Alary
L’offre est imposante : images satellite durant la saison de croissance, création
de zones de gestion, échantillonnages géo­
référencés, cartes de rendement, statistiques par champ, applications à taux
variables (ATV), en plus de nombreux
autres outils en cours d’élaboration. C’est
ce qu’on appelle la géomatique : la solution
d’affaires La Coop en agriculture de précision.
UNE ÉQUIPE DÉDIÉE
Les principaux champs d’action de l’équipe
de La Coop fédérée, menée par Alain Brassard, conseiller spécialisé en agriculture de
précision, et Hicham Bencharki, conseiller
spécialisé en agro­environnement, sont les
images satellite et les produits qui peuvent
L’offre de La Coop fédérée en agriculture
de précision est assurée par une équipe
d’experts-conseils dynamique, compétente et
à la fine pointe de la technologie. En voici
quelques représentants : Alexandre Couture1,
directeur des productions végétales à La Coop
Covilac; Christopher Liebrecht2, ingénieur et
agronome à La Coop des Bois-Francs;
Pierre-Luc Brouillette3, directeur du Service
d’agriculture durable à La Coop Profid’Or; Josy
Belzil4, experte-conseil en agroenvironnement
à La Coop des Appalaches et à La Coop des
Bois-Francs; et Stéphane Galarneau5,
expert-conseil à La Coop Profid’Or.
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être dérivés à partir de celles-ci. « En
matière de fertilisation, nous offrons la
possibilité aux producteurs de faire des
ATV pour l’azote, la potasse et la chaux,
indique Hicham Bencharki. Il y a aussi le
semis à taux variable qui est un aspect
innovateur. Nous pourrons même bientôt
combiner un hybride précis à un taux de
semis et ajuster l’azote à ce même hybride. »
Pascal Alary, directeur principal des
productions végétales à La Coop fédérée,
croit que cet outil va littéralement amener
l’agriculture vers de nouveaux sommets.
« Les producteurs sont friands de technologie, dit-il. Nous pensons sincèrement
qu’avec l’imagerie satellite, nous allons les
amener à performer encore plus. »
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PHOTOS : LA COOP, EXPOSIMAGE
« Le site Web est
le gros succès
dans toute l’offre
d’agriculture de
précision »
PRÉCISION
PHOTOS : STÉPHANE PAYETTE, EXPOSIMAGE, LA COOP
Un autre aspect qui fait du service
d’imagerie satellite un incontournable est
sa grande flexibilité. Actuellement, deux
images satellite sont prises par année. Si,
pour une région donnée, le besoin se fait
sentir de modifier les dates de prise des
clichés, on agira en conséquence. Pour
l’instant, deux photos sont suffisantes pour
produire des données valables. « Si une
production nécessite de prendre plus de
photos pour améliorer l’efficacité des
champs, il sera aussi possible de le faire »,
dit Hicham Bencharki. Jusqu’à maintenant,
les données touchaient principalement les
grandes cultures, mais les pommes de terre
et les plantes fourragères pourront également livrer leurs secrets.
« Nous travaillons à établir des cartes
de rendement dans les cultures de pommes
de terre, en collaboration avec Stéphane
Perreault, conseiller spécialisé à La Coop
fédérée, précise Alain Brassard. En plus, les
producteurs ayant quelques années de
photos d’un champ de plantes fourragères
pourront visualiser le pourcentage de développement végétal en superposant les
cartes. »
« Le nouveau site Web d’agriculture de
précision de La Coop fédérée, lancé en
2014*, augmentera la rapidité de service
entre le producteur et son conseiller », dit
3
« Grâce à l’agriculture de
précision, nous pourrons bientôt
combiner un hybride précis à
un taux de semis et ajuster
l’azote à ce même hybride »
– Hicham Bencharki
Hicham Bencharki. Mais attention, le site
ne s’adresse pas qu’aux experts de l’informatique. « Nous avons simplifié l’utilisation
du site pour le rendre attrayant et pour que
toute personne le visitant puisse y travailler avec plaisir, tant le novice que le crack
d’informatique », ajoute Alain Brassard.
« Le site Web est le gros succès dans
toute l’offre d’agriculture de précision,
indique Pascal Alary. Nous croyons qu’il
sera l’outil le plus précis dans ce domaine. »
L’ENGAGEMENT DU RÉSEAU
Les intervenants du réseau sont optimistes
à l’égard de cette technologie qui ne cesse
de progresser. À La Coop Covilac, Alexandre
Couture, directeur des productions végétales, considère le site Web comme un
excellent complément. « Nous avions une
stratégie de trois ans d’images satellite
pour en venir à une offre d’application à
taux variable, dit-il. Nous utilisons l’imagerie satellite pour les échantillons de sol
géoréférencés, ce qui nous permet d’offrir
l’ATV pour la chaux, l’azote et la potasse.
Nous nous sommes équipés d’applicateurs
d’engrais à taux variable munis de rampes
à air pour être encore plus précis. Notre
outil est parfait tant pour les producteurs
qui n’ont pas de capteurs de rendement
que pour ceux qui en ont. C’est une offre
*Voir l’article « L’agriculture de précision : pour maximiser
rendements et profits », dans le numéro de mars du
Coopérateur et dans notre site Web : www.lacoop.coop/
cooperateur/articles/2015/03/p44.asp
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Jusqu’à maintenant, les données
touchaient principalement
les grandes cultures, mais
les pommes de terre et
les plantes fourragères
pourront également livrer
leurs secrets.
complète dont nous disposons avec les
images satellite. »
Expert-conseil à La Coop Profid’Or, Stéphane Galarneau a cru à la technologie des
images satellite dès le début. Il y voit un
excellent outil pour optimiser les interventions aux champs. « À la base, dit-il, c’est
de connaître les problématiques aux
champs : drainage, nivelage, lutte contre
les mauvaises herbes, mauvaise levée des
cultures, etc. Chez un producteur, nous
avons déjà pu déceler, grâce aux images
satellite, un problème de vers gris. Dans
l’avenir, nous pourrions découvrir le problème avant même d’aller dans le champ. »
« Cette nouvelle technologie ne fera que
croître, estime Stéphane Galarneau. Tous
ceux qui sont déjà assez technos adhèrent
rapidement à cette nouvelle façon de faire.
Avec le nouveau site Web, l’utilisation des
images satellite sera encore plus facile et
plus plaisante. »
Pour Pierre-Luc Brouillette, directeur du
Service de l’agriculture durable à Profid’Or,
l’imagerie satellite ouvre la fenêtre de la
précision. « En fait, un PAEF, c’est une forme
de diagnostic de fertilité de la terre et de
ce qu’il faut lui apporter pour que la plante
exprime son plein potentiel, résume-t-il.
Mais il y a d’autres facteurs qui affectent
le rendement. C’est ce que les images
LES RELEVÉS TOPOGRAPHIQUES
Des coopératives du réseau, Bois-Francs, Profid’Or, Univert, offrent à leurs
membres et clients le service de prise de données topographiques par GPS.
Grâce au logiciel OptiSurface (www.optisurface.com), les données recueillies
permettent de produire un plan de nivelage. Le producteur, ou forfaitaire, peut
alors insérer ce plan dans son système GPS et, à l’aide d’une gratte, ajuster la
surface du champ, en fonction des données dictées par le plan, de sorte que les
eaux de surface puissent bien s’égoutter et ainsi favoriser une infiltration
uniforme dans le sol. « L’avantage du système GPS par rapport au laser, c’est
qu’il suit les contours naturels du champ, explique Christopher Liebrecht,
ingénieur et agronome, à La Coop des Bois-Francs. Cela évite le décapage du
sous-sol et l’utilisation de terre arable pour combler les baisseurs du champ. »
À La Coop Profid’Or, c’est Jonathan Beaudry, expert-conseil en géomatique, qui
assure le suivi de ce service. Du côté de La Coop Univert, la responsabilité
incombe à Carl Thibodeau, agronome et expert-conseil en productions
végétales.
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satellite nous permettent de vérifier. Nous
déterminons les parties de champ qui
donnent un bon rendement comparativement à celles qui nécessitent plus d’investigations pour trouver la cause de leur plus
faible productivité. Elles nous permettent
de cibler les endroits où chercher ainsi que
de déterminer l’ampleur du problème, et
ce, pour toutes les parcelles de la ferme.
Est-ce un problème de compaction, d’égouttement ? En ciblant certaines zones du
même champ, cela nous permet de conseiller de meilleurs correctifs. »
Son homologue à La Coop des BoisFrancs, Josy Belzil, travaille avec les images
satellite depuis déjà quelques années. Elle
aussi croit que la nouvelle plateforme Web
améliore le produit et sera un grand plus
pour la clientèle. « Avant, nous devions
travailler avec Google Earth, et ça exigeait
plus de connaissances informatiques, ditelle. Maintenant, c’est plus simple et ça
donne passablement plus d’information
aux producteurs. Ils connaissent leurs
terres, mais avec l’imagerie satellite, ils
peuvent maintenant la “voir”. Un suivi aux
champs, après avoir ciblé les zones problématiques grâce aux images satellite, peut
indiquer un problème de drainage, de mauvaises herbes ou de fertilisation. Même
chose au chapitre des experts-conseils. Ils
peuvent mieux cibler leurs interventions.
Si le problème est un manque de potasse,
nous pourrons cibler où il se situe dans le
champ et faire les applications à taux
variable avec beaucoup plus de précision. »
Pierre-Luc Brouillette croit en outre que
les producteurs acquerront le goût de cette
nouvelle forme de gestion. « Le site Internet
de La Coop fédérée permettra la création
de nouveaux outils d’application et de
semis à taux variable plus productifs. Aussi
auront-ils accès beaucoup plus facilement
à la comparaison des rendements dans les
champs année après année. »

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