Atget, une rétrospective - Bibliothèque nationale de France
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Atget, une rétrospective - Bibliothèque nationale de France
Atget, une rétrospective Dossier de presse sommaire Communiqué de presse 2 Renseignements pratiques 3 Iconographie 4 Présentation 7 Parcours de l’exposition 10 Citations 11 Publication 12 Albums d’Eugène Atget et albums d’aujourd’hui classes.bnf.fr 13 Le mécénat Louis Roederer 14 En partenariat avec Communiqué de presse Atget, une rétrospective À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance d’Eugène Atget, une rétrospective de quelque 350 tirages offre au public une vision de l’ensemble de son œuvre. Une sélection qui, au-delà de l’apparente uniformité du travail du photographe du « Vieux Paris », témoigne de la richesse de cette œuvre dont l’influence sur la photographie du XXe siècle a été capitale. Atget est surtout célèbre pour avoir photographié Paris pendant plus de trente ans. Il enregistre de manière systématique les quartiers anciens, tout en procédant parallèlement par séries thématiques qui donnent parfois lieu à la création d’albums. Sous une apparence assez uniforme, il aborde des sujets très divers : la topographie du « Vieux Paris » avec ses hôtels particuliers, ses cours, ses coins pittoresques mais aussi les petits métiers, les fêtes foraines, la banlieue, les parcs et les jardins, les chiffonniers, les fortifications puis, dans les dernières années de sa vie, les prostituées, les vitrines des grands magasins… Honorablement connu des conservateurs et des historiens, le photographe avait pour amis l’acteur André Calmettes et l’auteur dramatique Victorien Sardou, mais ses travaux n’étaient guère considérés comme relevant du domaine de l’art. D’abord acquises du vivant d’Atget comme documentation par des institutions, mais également par des peintres, des artisans et des historiens, ces œuvres connaîtront par la suite un destin extraordinaire. Juste avant sa mort, le 4 août 1927, son destin bascule en effet de façon inattendue. Ses photographies suscitent l’intérêt de Man Ray qui lui en achète une quarantaine, dont quatre seront publiées en 1926 dans La Révolution surréaliste. La jeune assistante de Man Ray, Berenice Abbott, se prend d’amitié pour le vieux photographe, elle achète après sa mort près de 1500 négatifs et 10 000 tirages restés dans l’atelier, les emporte aux États-Unis et consacre près de quarante ans, avec l’aide du galeriste Julien Levy, à faire connaître cette œuvre unique. L’influence qu’exerceront, grâce à elle, les photographies d’Atget sur des photographes américains comme Walker Evans ou Lee Friedlander est considérable. Parallèlement, à la fin des années 20 et au début des années 30, Robert Desnos ou Pierre Mac Orlan, s’attacheront à faire connaître l’univers d’Atget en France également. Berenice Abbott vendra sa collection au Museum of Modern Art de New York en 1968. Quatre catalogues, écrits par John Szarkowski et Maria Morris Hambourg, seront publiés par ce musée entre 1981 et 1985. Après cette reconnaissance américaine, les institutions françaises travaillent dans les années 1980 à la mise en valeur de leurs fonds Atget. Les collections de la BnF comptent près de 5000 images, acquises entre 1899 et 1927 auprès d’Atget lui-même. Première vraie rétrospective en France, l’exposition s’appuie sur les collections de la Bibliothèque, enrichie de celles d’autres institutions françaises et étrangères. À travers les épreuves, les albums, et les premières revues ayant publié ses images, elle permet de restituer « Atget tel qu’en lui-même », en rendant justice au rôle essentiel joué par ce photographe qui fut un trait d’union entre les XIXe et XXe siècles. Atget, une rétrospective 2 Atget, une rétrospective Dates 27 mars – 1er juillet 2007 Lieu Bibliothèque nationale de France – site Richelieu Galerie de photographie - 58, rue de Richelieu – Paris IIème Métro : Bourse, Palais Royal, Pyramides Bus : 20, 21, 27, 85, 74, 39 Horaires Du mardi au samedi de 10h à 19h Dimanche de 12h à 19h Fermeture lundi et jours fériés Entrée : 7€, tarif réduit : 5€ Commissariat Sylvie Aubenas, conservateur général, BnF, département des Estampes et de la photographie Guillaume Le Gall, maître de conférences en histoire de l’art contemporain, université de Paris-Sorbonne (Paris IV) Coordination Maud Calmé, BnF, service des expositions Annie Gay, BnF, service des expositions Scénographie Agence NC - Nathalie Crinière Visites guidées Renseignements et réservation au 01 53 79 49 49 Activités pédagogiques - Visites guidées gratuites pour les enseignants le mercredi à 14h30 - Visites guidées pour les classes mardi et vendredi à 10h et 11h30 - Fiches pédagogiques disponibles sur demande Renseignements : 01 53 79 82 10 Réservation pour les visites : 01 53 79 49 49 Publication ATGET, une rétrospective Collectif Volume relié sous jaquette, 24 x 28,5 cm, 260 illustrations, 288 pages Prix : 45€ Coédition BnF/Hazan Renseignements 01 53 79 59 59 Contacts presse Claudine Hermabessière, chef du service de presse Tél : 01 53 79 41 18 Fax : 01 53 79 47 80 [email protected] Isabelle Coilly Tél : 01 53 79 40 11 Fax : 01 53 79 47 80 [email protected] L’exposition sera présentée à Berlin, au Martin Gropius Bau, du 29 septembre 2007 au 6 janvier 2008 Atget, une rétrospective 3 Iconographie Disponible uniquement dans le cadre de la promotion de l’exposition. Rue Mouffetard, 1899 BnF, département des Estampes et de la photographie Marchand d’herbes, place Saint Médard, 1898 BnF, département des Estampes et de la photographie Un Chiffonnier, le matin dans Paris, avenue des Gobelins, 1899 BnF, département des Estampes et de la photographie Square du Vert-Galant, île de la Cité, 1911. BnF, département des Estampes et de la photographie Rue de la Montagne- Sainte-Geneviève, 1898 BnF, département des Estampes et de la photographie Passage du grand Cerf, 145 rue SaintDenis, juin 1907 BnF, département des Estampes et de la photographie Impasse de la Salembière, 1898 BnF, département des Estampes et de la photographie Cour de Rohan, 1898 BnF, département des Estampes et de la photographie Porte du Dragon, rue de Rennes, 1898 BnF, département des Estampes et de la photographie Atget, une rétrospective 4 Rue de Bièvre, 1924 BnF, département des Estampes et de la photographie Coin Saint-Séverin, rue Saint-Jacques en démolition, 1899 BnF, département des Estampes et de la photographie ème Porte d’Italie : zoniers, 13 arrondissement, 1912 BnF, département des Estampes et de la photographie « A l’homme armé », 25 rue des BlancsManteaux, 1900 BnF, département des Estampes et de la photographie Atget, une rétrospective Rue Eginhard, juin 1899 BnF, département des Estampes et de la photographie Ambassade d’Autriche, 57 rue de Varenne, 1905 BnF, département des Estampes et de la photographie Rue Galande,1899 BnF, Bibliothèque de l’Arsenal Camion : chemin de fer de l’Etat, 1910 BnF, département des Estampes et de la photographie Porte d’Italie, zoniers, 1913 BnF, département des Estampes et de la photographie Porte de Bercy. Gare du PLM sur les fortifications. Boulevard Poniatowski, 1913 BnF, département des Estampes et de la photographie « Au petit Dunkerque », 3 quai de Conti 1898 BnF, département des Estampes et de la photographie Kiosque à journaux, square du Bon Marché, 1910-1911 BnF, département des Estampes et de la photographie 5 124, rue Mouffetard, petite boutique de fruits, 1910 BnF, département des Estampes et de la photographie 21, rue Boyer, marchand de vin, 19101911 BnF, département des Estampes et de la photographie Antony, Château, 1923 BnF, département des Estampes et de la photographie Parc Delessert, 1914 BnF, département des Estampes et de la photographie Saint-Cloud, 1922 BnF, département des Estampes et de la photographie Saint-Cloud, 1922 BnF, département des Estampes et de la photographie Parc de Saint-Cloud, 1910-1911 BnF, département des Estampes et de la photographie Atget, une rétrospective Sceaux les Chartreux (sic), 1924 BnF, département des Estampes et de la photographie Jardin du Palais Royal, 1904-1905 BnF, département des Estampes et de la photographie Parc de Saint-Cloud, 1910-1911 BnF, département des Estampes et de la photographie Boutique, 63 rue de Sèvres, 1910-1911 BnF, département des Estampes et de la photographie 6 Présentation Première rétrospective organisée en France, cette exposition propose un panorama représentatif de l’œuvre d’Eugène Atget (1857-1927). Trois cent cinquante œuvres ont été choisies, issues essentiellement des collections de la Bibliothèque, mais également de collections publiques et privées françaises et étrangères (musée Carnavalet, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, musée d’Orsay, Bibliothèque des Arts décoratifs, Museum of Modern Art de New York, collection Première Heure, collection Thérond...). Atget semble désormais familier à un large public : ses œuvres sont fréquemment exposées aussi bien en France qu’à l’étranger et on ne compte plus les publications qui lui sont consacrées. Au début des années 1980, à la suite des manifestations organisées à New York par le Museum of Modern Art, les institutions françaises ont commencé elles aussi à faire connaître au public leurs collections de photographies d’Atget. Il faut en particulier souligner le travail accompli par le musée Carnavalet et sa conservatrice, Françoise Reynaud, qui a présenté de nombreux aspects de l’œuvre du photographe : les intérieurs parisiens, les petits métiers, les itinéraires parisiens d’Atget. En 2000, l’association Patrimoine photographique présentait à l’Hôtel de Sully sous le titre Atget le Pionnier (commissariat Jean-Claude Lemagny) une comparaison entre les images d’Atget et celles de grands noms de la photographie du XXe siècle, que ces photographes se soient directement inspirés d’Atget ou qu’ils aient en commun avec lui des inventions formelles de composition ou de sujets. 2007, qui marque à la fois le 150e anniversaire de la naissance d’Atget et le 80e anniversaire de sa mort, offre l’occasion de rendre hommage à cet artiste hors du commun qui a exercé une si profonde influence, directe et indirecte, sur la photographie du XXe siècle. Atget, une rétrospective 7 Une vie d’artisan au service du « Vieux Paris » Après un début de vie chaotique, orphelin, comédien raté, peintre médiocre, sans moyens d’existence fixe avant quarante ans, Atget devient photographe faute de mieux. Son but, au début des années 1890 lorsqu’il se lance dans ce nouveau métier, est de fournir de la documentation aux peintres, comme le faisaient beaucoup de photographes depuis les années 1850. Après les études de fleurs et de paysages, il se fixe rapidement sur ce qui sera son grand sujet jusqu’à la fin : Paris et plus précisément le Vieux Paris, celui qui disparaît à vue d’œil sous les coups de boutoir d’une modernisation effrénée. Il ne limite pas ce Vieux Paris aux monuments, aux maisons pittoresques. Il y inclut les petits métiers des rues, les enseignes, les étalages, les passages, les fortifications, la « zone » et ses chiffonniers, les intérieurs parisiens, les voitures à cheval, les parcs et les jardins, les friches urbaines. Pendant trente ans, jusqu’à sa mort survenue en 1927, il sillonne inlassablement la capitale et sa banlieue procédant tour à tour par secteur, par quartier, par thème, s’arrêtant sur un chantier de démolition, revenant photographier un lieu qui a changé… Portant sur le dos son appareil pesant et démodé, vêtu pauvrement par commodité, il devient lui-même un personnage pittoresque, un « piéton de Paris » pour reprendre le titre du beau livre de Mac Orlan. Mais ce modeste artisan est en réalité un artiste orgueilleux et exigeant, un fin lettré ayant gardé de sa passion première pour le théâtre une connaissance parfaite du répertoire classique et des amitiés solides dans ce milieu, notamment celles d’André Calmettes et Victorien Sardou. Le travail d’Atget repose sur deux clientèles principales. Les institutions publiques (Bibliothèque nationale, musée Carnavalet, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, Bibliothèque de l’école des Beaux Arts, Victoria & Albert Museum, etc…) lui achètent des milliers d’images à usage de documentation sur l’architecture, les arts décoratifs, la topographie à une époque où la gravure ne suffit plus comme iconographie et où le livre n’est pas encore suffisamment illustré de photographies. Il noue des relations privilégiées avec les conservateurs à qui il rend visite régulièrement pour leur proposer sa production classée par thèmes dans de grands albums de présentation. Les artistes, les artisans, les collectionneurs d’images sur le Paris ancien constituent l’autre volet de sa clientèle : il propose ces mêmes images aux décorateurs de théâtre et de cinéma, aux ferronniers d’art, aux ébénistes, aux illustrateurs de petits journaux, aux architectes, aux peintres (Utrillo, Dunoyer de Segonzac, Detaille), aux historiens. Il bénéficie de l’intérêt que suscite alors ce que l’on appelle le « Vieux Paris » : commissions municipales et sociétés savantes se créent pour le préserver ou du moins en garder la trace. Certains de ses clients et amis lui signalent des lieux à photographier. Atget, une rétrospective 8 Soudain célèbre ! Toutefois, Atget serait sans doute resté confiné dans ce cercle somme toute restreint, et son œuvre rangée dans les cartons des bibliothèques et des collectionneurs si, peu de temps avant sa mort, il n’avait suscité l’intérêt de son voisin à Montparnasse, le peintre et photographe américain Man Ray et surtout celui de sa jeune assistante Berenice Abbott. Son destin bascule alors de façon absolument inattendue. Man Ray lui achète une quarantaine d’images dont quatre sont publiées en 1926 dans La Révolution surréaliste, la revue d’André Breton et de ses amis. Berenice Abbott se prend d’intérêt et d’amitié pour le vieux photographe. Elle lui rend visite et fait son portrait. Après sa mort, en 1928, elle achète environ 1500 négatifs et 10 000 tirages restant dans l’atelier, les emporte aux Etats-Unis et consacre quarante années, avec l’aide du galeriste Julien Levy, à faire connaître cette œuvre unique qui exerça une grande influence sur elle-même et des photographes américains comme Walker Evans et Lee Friedlander. En 1968, elle vend sa collection au Museum of Modern Art de New York. En France dès la fin des années 20, peu de temps après la mort d’Atget, un ouvrage préfacé par Pierre Mac Orlan lui est consacré. Robert Desnos, Georges Waldemar, Walter Benjamin s’intéressent également à son œuvre. C’est l’époque où la déambulation poétique et exaltée dans le Paris populaire et parallèle qui est précisément celui d’Atget, est mise au goût du jour par les surréalistes, et qu’elle apparaît au cinéma et dans les photographies du Paris de nuit de Brassaï. Atget, artiste méconnu mais découvert par les avant-gardes comme le Douanier Rousseau ou Lautréamont, devient une référence, un précurseur. Dès lors, cette œuvre riche de plus de 8000 clichés devient une source d’inspiration inépuisable pour les milieux artistiques. Une œuvre complexe Sous une apparence assez uniforme, Atget aborde des sujets très divers : la topographie du Vieux Paris, certes, avec ses hôtels particuliers, cours, impasses, enseignes, coins pittoresques mais aussi les petits métiers, les fêtes foraines, la banlieue, les parcs et les jardins, les chiffonniers de la zone, les fortifications, les intérieurs parisiens, puis dans les dernières années de sa vie les prostituées, les vitrines des grands magasins. Son style évolue, s’adapte à ses différents sujets. Ses premiers admirateurs ont surtout retrouvé « leur Paris ». Ils ont aimé chez Atget ce qui retenait leur propre regard ou correspondait à leurs propres préoccupations : les boutiques désuètes, les vitrines habitées d’inquiétants mannequins, les étals hétéroclites des chiffonniers, les cours sordides et sombres, les passages, l’art populaire criard des fêtes foraines, les prostituées des bas quartiers, les marchandes des halles, etc. Ce choix précoce dans l’œuvre en a fixé une vision partielle, qui cache une richesse et une complexité que nous nous proposons aujourd’hui de faire redécouvrir au public. Atget, une rétrospective 9 Parcours de l’exposition L’exposition se déroule en sept sections qui mettent en lumière les différents aspects de l’œuvre du photographe. Ce parcours n’est chronologique que pour les première et dernière parties qui correspondent aux début et fin de son œuvre. Ces deux périodes extrêmes se rejoignent par les thèmes abordés, avec une évolution de style frappante. Les débuts. Atget a commencé par fixer le Paris des petits métiers, fêtes foraines et scènes de rue. Cette première partie de l’exposition comporte également des éléments biographiques : photographies, lettres, cartes postales… Au fil des parties suivantes, thématiques, se déroule sa vision de Paris : D’abord sa topographie : rues, coins pittoresques, impasses, cours et passages du Marais, du Quartier latin, des zones périphériques laissées intactes par les travaux d’Haussmann qui se sont poursuivis sous la IIIe République. Puis les arts décoratifs : hôtels particuliers, cheminées, rampes d’escaliers, heurtoirs, fontaines, mascarons qu’Atget cadre en très gros plans serrés. Ensuite les sept albums qu’il a constitués sur des thèmes précis : l’art dans le Vieux Paris bien sûr mais aussi les enseignes et vieilles boutiques, les vitrines et étalages, les voitures, les fortifications, les zoniers, les intérieurs parisiens. Ces albums, seule la BnF en détient la collection complète. Ils ont été composés, y compris la reliure, la page de titre et les légendes, spécialement par Atget. Vient ensuite la banlieue où Atget recherche les mêmes vieilles rues, les mêmes cours pittoresques que dans Paris. Enfin les parcs et les jardins de Paris et des alentours (Sceaux, Versailles et Saint-Cloud). Ces jardins occupent une place à part dans son œuvre : celui que l’on retient surtout comme un photographe de la ville exprime une vision très sensible et romantique de la nature et nourrit une véritable passion pour les arbres. Pour finir, les thèmes abordés à la fin de son œuvre rejoignent ceux des débuts : les vitrines des grands magasins, les fêtes foraines et les prostituées (commande du peintre et illustrateur André Dignimont en 1921)… Cette dernière partie illustre également les prémisses de sa célébrité posthume : premières publications dans La Révolution surréaliste, première monographie par Mac Orlan… Atget, une rétrospective 10 Citations « J’ai recueilli pendant plus de vingt ans, par mon travail et mon initiative individuelle, dans toutes les vieilles rues du Vieux Paris, des clichés photographiques, format 18/24, documents artistiques sur la belle architecture civile du XVIe au XIXe siècles : les vieux hôtels, maisons historiques ou curieuses, les belles façades, belles portes, belles boiseries, les heurtoirs, les vieilles fontaines, les escaliers de style (bois et fer forgé) ; les intérieurs de toutes les églises de Paris (ensembles et détails artistiques). Cette énorme collection, artistique et documentaire est aujourd’hui terminée. Je puis dire que je possède tout le Vieux Paris. » Lettre d’Atget à Paul Léon, directeur des Beaux-Arts, le 12 novembre 1920. « Atget a fixé la vie (…), il a tout vu avec un œil qui mérite les épithètes de sensible et de moderne. Son esprit était de la même race que celui de Rousseau-le Douanier. » Robert Desnos, Le Soir, 11 septembre 1928. « Atget qui était tout à fait en dehors des mouvements contemporains, eut pourtant un sens très aigu et quasi prophétique de l’art qui allait venir. Les mannequins de cire presque vivants dans une vitrine où se reflète toute la rue, une femme debout sur le pas d’une porte, une cour déserte où vit une statue nous émeuvent autant, photographiés par Atget, qu’une toile de Chirico. » Roger Vailland, Paris-Midi, 26 octobre 1928. « Les surréalistes qui surent découvrir quelques éléments oniriques vierges dans les choses les plus banales pressentirent le dynamisme secret, la poésie cachée de certaines photographies en apparence « sans intention ». Et André Breton, pour illustrer Nadja, puisant dans le trésor d’épreuves que laissait feu Atget, ce Douanier Rousseau de la chambre noire, eut des trouvailles particulièrement réussies. Il parvint ainsi à composer en marge de son livre un commentaire troublant dont chaque image, par la vertu d’un certain décalage, était un piège où trébuchait notre subconscient. » Louis Chéronnet, Art et décoration, janvier 1930. « Le Paris d’Atget n’est plus pour beaucoup parmi nous qu’un souvenir d’une délicatesse déjà mystérieuse. Il vaut tous les livres écrits sur ce sujet. Il permettra, sans doute, d’en écrire d’autres. » Pierre Mac Orlan, Atget photographe de Paris, Henri Jonquières éditeur, Paris, 1930, p. 21-23. « Mais sitôt que la figure humaine tend à disparaître de la photographie, la valeur d’exposition s’y affirme comme supérieure à la valeur rituelle. Le fait d’avoir situé ce processus dans les rues de Paris 1900, en les photographiant désertes, constitue toute l’importance des clichés d’Atget. Avec raison on a dit qu’il les photographiait comme le lieu d’un crime. Le lieu du crime est désert. On le photographie pour y relever des indices. Dans le procès de l’histoire, les photographies d’Atget prennent la valeur de pièces à conviction », Walter Benjamin, L’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée, 1936. « […] Pourtant le premier contact avec Atget est si simple, si évident qu’on peut très bien traverser l’œuvre et sous-estimer l’homme. J’ai relevé une phrase de John Szarkowski, qui analyse finement cette idée : Tout se passe, dit-il, comme si le monde était une œuvre d’art achevée, cohérente, étonnante et à tous points de vue parfaitement construite, et que les photographies d’Atget en soient l’expression toute naturelle d’un hommage délicat. » André Jammes, colloque Atget, juin 1985 et citation de John Szarkowski dans The Work of Atget, tome IV, New York, The Museum of Modern Art, 1985. Atget, une rétrospective 11 Publication ATGET, une rétrospective Collectif Volume relié sous jaquette, 24 x 28,5 cm, 260 illustrations, 288 pages Prix : 45€ - Coédition BnF/Hazan On ne compte plus les publications et les expositions consacrées à Eugène Atget depuis une trentaine d’années, en particulier en France et aux Etats-Unis. L’ampleur et la richesse d’interprétation de cette œuvre unique, son influence sur la photographie du XXe siècle explique le constant intérêt des historiens de l’art, des institutions et des collectionneurs. A l’occasion du 150e anniversaire de la naissance d’Atget, cet ouvrage restitue à un public averti ou non « Atget tel qu’en lui-même ». Il met en lumière la richesse et la splendeur d’une œuvre conçue de façon arborescente pour permettre aux néophytes de comprendre l’importance de ce photographe majeur, trait d’union capital entre les XIXe et XXe siècles, et aux initiés de se replonger dans la beauté originelle de l’œuvre. Le travail récent de Guillaume Le Gall, auteur d’une thèse consacrée à Atget, permet de faire la synthèse des études et de la réflexion sur l’œuvre du photographe. Les auteurs du catalogue s’attachent à décrire et analyser tout à la fois le contexte historique de réalisation de cette œuvre, l’« invention » du Vieux Paris et du patrimoine urbain autre que monumental, sa réception par les surréalistes et les artistes américains mais aussi son incroyable succès jamais démenti depuis la mort de l’artiste. Les auteurs : Sylvie Aubenas, conservateur général au département des Estampes et de la photographie de la BnF, a été commissaire de nombreuses expositions de photographies, dont « Le photographe et son modèle » (1997), « Voyage en Orient » (2001), « Gustave Le Gray » (2002). Laure Beaumont-Maillet, directeur honoraire du département des Estampes et de la photographie à la BnF, a écrit une vingtaine d’ouvrages sur l’histoire de Paris et l’histoire de l’art, dont Atget-Paris (Hazan, 1992). Elle a été commissaire de nombreuses expositions, dont « Capa connu et inconnu » (2004), « La photographie humaniste, 1945-1968 » (2006). Clément Chéroux est conservateur pour la photographie au Centre Georges-Pompidou. Historien de la photographie, docteur en histoire de l’art, il a publié : L’Expérience photographique d’August Strindberg (Actes Sud, 1994), Fautographie, petite histoire de l’erreur photographique (Yellow Now, 2003), Fotografie und Geschichte (Institut für Buchkunst, 2004). Guillaume Le Gall est maître de conférences en histoire de l’art à l’université de Paris IVSorbonne et ancien pensionnaire de la Villa Médicis à Rome. Il a soutenu une thèse sur Eugène Atget en 2002 et a publié des ouvrages et articles sur la photographie, dont Atget, Paris pittoresque (Hazan, 1998). Olivier Lugon est professeur d’histoire et d’esthétique de l’image à l’université de Lausanne (section d’histoire et esthétique du cinéma). Il a publié La Photographie en Allemagne. Anthologie de textes, 1919-1939 (Jacqueline Chambon, 1997), August Sander. Landschaften (Munich, Schirmer/Mosel, 1999), Le Style documentaire. D’August Sander à Walker Evans, 1920-1945 (Macula, 2001). Du 28 septembre 2007 au 6 janvier 2008, le Martin-Gropius-Bau de Berlin accueillera à son tour cette exposition ; la traduction de cet ouvrage en allemand est publiée par les éditions Nicolai à Berlin. Contact presse Editions Hazan Agence Catherine Dantan - 01 41 34 21 70 / 72 - [email protected] Contacts presse BnF Claudine Hermabessière, chef du service de presse – 01 53 79 41 18 – [email protected] Isabelle Coilly – 01 53 79 40 11 - [email protected] Atget, une rétrospective 12 Albums d’Eugène Atget et albums d’aujourd’hui classes.bnf.fr La BnF invite les élèves du CM1 à la Terminale, les étudiants, les jeunes en dehors des structures scolaires, à porter un regard sur la ville et à revisiter les thématiques d’Atget. Les ministères de la Culture et de la Communication et de l’Éducation nationale, le Scéren-CNDP, la Ligue de l’enseignement, les Rencontres d’Arles, les pôles nationaux de ressources en photographie, le musée Niepce, le Pavillon de l’Arsenal, la Maison du Geste et de l’Image, s’associent à cette opération, ainsi que des bibliothèques, des CAUE, des Espaces Culture Multimédias, des collectivités locales… Les thèmes Cinq thèmes de travail ont été retenus : Aux marges des villes, la zone. Comment se traduisent cette mise en marge, cette exclusion ? Mais aussi, comment s’inventent, à la marge, en lisière, d’autres formes de complicité, de partage, d’autres pratiques culturelles inédites et cosmopolites, de nouvelles formes architecturales ? Enseignes, vitrines, mobiliers urbains. La ville ne s’écrit pas seulement dans de grands gestes architecturaux mais aussi à travers un vocabulaire miniature qui fait signe et sens. La série en photographie en donne soudain une lecture sensible. Petits boulots, petits métiers. Fini le temps des bouquetières et des cireurs de chaussures ; les petits boulots ont-ils remplacé les petits métiers? Moins en vue sur les trottoirs de la ville, où se cachent-ils? Certains ont-ils trouvé droit de cité pour devenir des métiers urbains reconnus ? C’est un regard porté sur les nouveaux métiers de la ville. Les murs ont la parole. Comment se mêlent texte et architecture ? Atget déjà s’intéresse à l’affiche, à l’enseigne, à la relation entre texte et image. Aujourd’hui, tags, graffitis, affiches, sous de multiples formes, les mots envahissent les façades. De mot à mot, de phrases en phrases, du sens se tisse, une parole émerge des murs de la ville. Démolition, reconstruction, la ville en chantier. La ville est en perpétuel mouvement ; avec la destruction d’immeubles ou de cités une mémoire disparaît, des tranches de vie s’effacent. Le regard d’Atget fait émerger le « Vieux Paris » plein de nostalgie. Qu’en est-il du regard contemporain sur la ville en chantier ? Quels regrets, quels espoirs se lisent derrière ces scènes de la ville ventre ouvert, derrière ces murs blessés, ces lieux dégradés, ces tours qui s’effondrent, ces bâtiments qui sortent de terre en quelques jours, ces quartiers qui émergent ? Quels nouveaux espaces urbains se dessinent à la lisière entre ville et campagne ? Les réalisations des jeunes Les jeunes sont invités à concevoir des albums sur l'un ou l'autre des cinq thèmes évoqués. Ils choisiront un angle de reportage. Parmi l’ensemble de leurs prises de vue, il s’agira de sélectionner les photos témoignant d’un regard personnel sur la ville, de les assembler selon un fil conducteur de manière à construire un propos, renforcé par le commentaire et la mise en forme finale. Mise en commun des réalisations Un site portail rassemblera des liens vers les réalisations des jeunes, classées par thèmes. Un événement réunira les partenaires de l’opération au mois de mai à la BnF, avec une visite de l’exposition. Pour participer au projet, s’informer, s’inscrire, découvrir les ressources disponibles… ahttp: //classes.bnf.fr /atget / Atget, une rétrospective 13 LOUIS ROEDERER GRAND MECENE DE LA PHOTOGRAPHIE A LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE Avec plus de cinq millions d’images (documentaires, historiques, esthétiques…), collectées et conservées depuis le XIXème siècle, le fonds photographique du département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France constitue l’une des plus grandes collections mondiales de photographie. Pour la Maison Louis Roederer, apporter son soutien à cet extraordinaire patrimoine était une chance inespérée de tisser des liens avec la BnF, avec laquelle elle partage un authentique enracinement dans le Siècle des Lumières. La possibilité, aussi de construire sur une longue durée, une relation de mécénat que l’on peut aujourd’hui considérer comme un exemple de participation intelligente d’une entreprise privée à la valorisation d’un patrimoine culturel public. Ainsi, depuis 2003, Louis Roederer finance la Galerie de photographie, l’édition de ses catalogues et favorise l’itinérance internationale d’un certain nombre de ses expositions. Enfin, il était important pour la grande Maison champenoise de compléter ces actions par une incitation à l’excellence de la recherche dans le domaine de la photographie : c’est, depuis 2006, la raison d’être de la Bourse Louis Roederer de la photographie créée avec la BNF pour distinguer et encourager de jeunes chercheurs. Parmi les expositions soutenues par Louis Roederer depuis 2003 : Capa, Sebastiao Salgado, Roger Ballen, Les Frères Séeberger, La Photographie humaniste… et jusqu’au 1er juillet, Atget, une rétrospective. A propos de Louis Roederer Fondée en 1776 à Reims, Le Champagne Louis Roederer est une maison familiale et indépendante dirigée par Frédéric Rouzaud qui a succédé à son père, Jean-Claude, au mois de janvier 2006. Outre la production de champagne, dont le mondialement célèbre Cristal, Louis Roederer possède également Roederer Estate et Schaffenberger en Californie, la Maison Delas Frères dans la vallée du Rhône, le domaine Adriano RamosPinto au Portugal, les Châteaux Haut-Beauséjour et Pez (Saint-Estèphe), le champagne Deutz, les domaines d’Ott en Provence et tout dernièrement, à Bordeaux, les Châteaux Pichon Longueville de Lalande (Grand cru classé de Pauillac) et Bernadotte. Atget, une rétrospective 14