Atget, une rétrospective - Bibliothèque nationale de France

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Atget, une rétrospective - Bibliothèque nationale de France
Atget, une rétrospective
Dossier de presse
sommaire
Communiqué de presse
2
Renseignements pratiques
3
Iconographie
4
Présentation
7
Parcours de l’exposition
10
Citations
11
Publication
12
Albums d’Eugène Atget et albums d’aujourd’hui
classes.bnf.fr
13
Le mécénat Louis Roederer
14
En partenariat avec
Communiqué de presse
Atget, une rétrospective
À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance d’Eugène Atget, une
rétrospective de quelque 350 tirages offre au public une vision de l’ensemble de
son œuvre. Une sélection qui, au-delà de l’apparente uniformité du travail du
photographe du « Vieux Paris », témoigne de la richesse de cette œuvre dont
l’influence sur la photographie du XXe siècle a été capitale.
Atget est surtout célèbre pour avoir photographié Paris pendant plus de trente ans. Il
enregistre de manière systématique les quartiers anciens, tout en procédant
parallèlement par séries thématiques qui donnent parfois lieu à la création d’albums.
Sous une apparence assez uniforme, il aborde des sujets très divers : la topographie
du « Vieux Paris » avec ses hôtels particuliers, ses cours, ses coins pittoresques mais
aussi les petits métiers, les fêtes foraines, la banlieue, les parcs et les jardins, les
chiffonniers, les fortifications puis, dans les dernières années de sa vie, les
prostituées, les vitrines des grands magasins…
Honorablement connu des conservateurs et des historiens, le photographe avait pour
amis l’acteur André Calmettes et l’auteur dramatique Victorien Sardou, mais ses
travaux n’étaient guère considérés comme relevant du domaine de l’art.
D’abord acquises du vivant d’Atget comme documentation par des institutions, mais
également par des peintres, des artisans et des historiens, ces œuvres connaîtront
par la suite un destin extraordinaire.
Juste avant sa mort, le 4 août 1927, son destin bascule en effet de façon inattendue.
Ses photographies suscitent l’intérêt de Man Ray qui lui en achète une quarantaine,
dont quatre seront publiées en 1926 dans La Révolution surréaliste. La jeune
assistante de Man Ray, Berenice Abbott, se prend d’amitié pour le vieux photographe,
elle achète après sa mort près de 1500 négatifs et 10 000 tirages restés dans
l’atelier, les emporte aux États-Unis et consacre près de quarante ans, avec l’aide du
galeriste Julien Levy, à faire connaître cette œuvre unique. L’influence qu’exerceront,
grâce à elle, les photographies d’Atget sur des photographes américains comme
Walker Evans ou Lee Friedlander est considérable.
Parallèlement, à la fin des années 20 et au début des années 30, Robert Desnos ou
Pierre Mac Orlan, s’attacheront à faire connaître l’univers d’Atget en France
également.
Berenice Abbott vendra sa collection au Museum of Modern Art de New York en
1968. Quatre catalogues, écrits par John Szarkowski et Maria Morris Hambourg,
seront publiés par ce musée entre 1981 et 1985.
Après cette reconnaissance américaine, les institutions françaises travaillent dans les
années 1980 à la mise en valeur de leurs fonds Atget.
Les collections de la BnF comptent près de 5000 images, acquises entre 1899 et
1927 auprès d’Atget lui-même. Première vraie rétrospective en France, l’exposition
s’appuie sur les collections de la Bibliothèque, enrichie de celles d’autres institutions
françaises et étrangères. À travers les épreuves, les albums, et les premières revues
ayant publié ses images, elle permet de restituer « Atget tel qu’en lui-même », en
rendant justice au rôle essentiel joué par ce photographe qui fut un trait d’union entre
les XIXe et XXe siècles.
Atget, une rétrospective
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Atget, une rétrospective
Dates
27 mars – 1er juillet 2007
Lieu
Bibliothèque nationale de France – site Richelieu
Galerie de photographie - 58, rue de Richelieu – Paris IIème
Métro : Bourse, Palais Royal, Pyramides
Bus : 20, 21, 27, 85, 74, 39
Horaires
Du mardi au samedi de 10h à 19h
Dimanche de 12h à 19h
Fermeture lundi et jours fériés
Entrée : 7€, tarif réduit : 5€
Commissariat
Sylvie Aubenas, conservateur général, BnF,
département des Estampes et de la photographie
Guillaume Le Gall, maître de conférences en histoire de l’art contemporain,
université de Paris-Sorbonne (Paris IV)
Coordination
Maud Calmé, BnF, service des expositions
Annie Gay, BnF, service des expositions
Scénographie
Agence NC - Nathalie Crinière
Visites guidées
Renseignements et réservation au 01 53 79 49 49
Activités
pédagogiques
- Visites guidées gratuites pour les enseignants le mercredi à 14h30
- Visites guidées pour les classes mardi et vendredi à 10h et 11h30
- Fiches pédagogiques disponibles sur demande
Renseignements : 01 53 79 82 10
Réservation pour les visites : 01 53 79 49 49
Publication
ATGET, une rétrospective
Collectif
Volume relié sous jaquette, 24 x 28,5 cm, 260 illustrations, 288 pages
Prix : 45€
Coédition BnF/Hazan
Renseignements 01 53 79 59 59
Contacts presse
Claudine Hermabessière, chef du service de presse
Tél : 01 53 79 41 18 Fax : 01 53 79 47 80
[email protected]
Isabelle Coilly Tél : 01 53 79 40 11 Fax : 01 53 79 47 80
[email protected]
L’exposition sera présentée à Berlin, au Martin Gropius Bau, du 29 septembre
2007 au 6 janvier 2008
Atget, une rétrospective
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Iconographie
Disponible uniquement dans le cadre de la promotion de l’exposition.
Rue Mouffetard, 1899
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Marchand d’herbes, place Saint Médard,
1898
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Un Chiffonnier, le matin dans Paris,
avenue des Gobelins, 1899
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Square du Vert-Galant, île de la Cité,
1911.
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Rue de la Montagne- Sainte-Geneviève,
1898
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Passage du grand Cerf, 145 rue SaintDenis, juin 1907
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Impasse de la Salembière, 1898
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Cour de Rohan, 1898
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Porte du Dragon, rue de Rennes, 1898
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Atget, une rétrospective
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Rue de Bièvre, 1924
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Coin Saint-Séverin, rue Saint-Jacques en
démolition, 1899
BnF, département des Estampes et de la
photographie
ème
Porte d’Italie : zoniers, 13
arrondissement, 1912
BnF, département des Estampes et de la
photographie
« A l’homme armé », 25 rue des BlancsManteaux, 1900
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Atget, une rétrospective
Rue Eginhard, juin 1899
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Ambassade d’Autriche, 57 rue de
Varenne, 1905
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Rue Galande,1899
BnF, Bibliothèque de l’Arsenal
Camion : chemin de fer de l’Etat, 1910
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Porte d’Italie, zoniers, 1913
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Porte de Bercy. Gare du PLM sur les
fortifications. Boulevard Poniatowski,
1913
BnF, département des Estampes et de la
photographie
« Au petit Dunkerque », 3 quai de Conti
1898
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Kiosque à journaux, square du Bon
Marché, 1910-1911
BnF, département des Estampes et de la
photographie
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124, rue Mouffetard, petite boutique de
fruits, 1910
BnF, département des Estampes et de la
photographie
21, rue Boyer, marchand de vin, 19101911
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Antony, Château, 1923
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Parc Delessert, 1914
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Saint-Cloud, 1922
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Saint-Cloud, 1922
BnF, département des Estampes et de la
photographie
Parc de Saint-Cloud, 1910-1911
BnF, département des Estampes et de
la photographie
Atget, une rétrospective
Sceaux les Chartreux (sic), 1924
BnF, département des Estampes et de
la photographie
Jardin du Palais Royal, 1904-1905
BnF, département des Estampes et de
la photographie
Parc de Saint-Cloud, 1910-1911
BnF, département des Estampes et de
la photographie
Boutique, 63 rue de Sèvres, 1910-1911
BnF, département des Estampes et de la photographie
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Présentation
Première rétrospective organisée en France, cette exposition propose un
panorama représentatif de l’œuvre d’Eugène Atget (1857-1927). Trois cent
cinquante œuvres ont été choisies, issues essentiellement des collections de la
Bibliothèque, mais également de collections publiques et privées françaises et
étrangères (musée Carnavalet, Bibliothèque historique de la Ville de Paris,
musée d’Orsay, Bibliothèque des Arts décoratifs, Museum of Modern Art de
New York, collection Première Heure, collection Thérond...).
Atget semble désormais familier à un large public : ses œuvres sont
fréquemment exposées aussi bien en France qu’à l’étranger et on ne compte
plus les publications qui lui sont consacrées. Au début des années 1980, à la
suite des manifestations organisées à New York par le Museum of Modern Art,
les institutions françaises ont commencé elles aussi à faire connaître au public
leurs collections de photographies d’Atget. Il faut en particulier souligner le
travail accompli par le musée Carnavalet et sa conservatrice, Françoise
Reynaud, qui a présenté de nombreux aspects de l’œuvre du photographe : les
intérieurs parisiens, les petits métiers, les itinéraires parisiens d’Atget.
En 2000, l’association Patrimoine photographique présentait à l’Hôtel de Sully
sous le titre Atget le Pionnier (commissariat Jean-Claude Lemagny) une
comparaison entre les images d’Atget et celles de grands noms de la
photographie du XXe siècle, que ces photographes se soient directement
inspirés d’Atget ou qu’ils aient en commun avec lui des inventions formelles de
composition ou de sujets.
2007, qui marque à la fois le 150e anniversaire de la naissance d’Atget et le 80e
anniversaire de sa mort, offre l’occasion de rendre hommage à cet artiste hors
du commun qui a exercé une si profonde influence, directe et indirecte, sur la
photographie du XXe siècle.
Atget, une rétrospective
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Une vie d’artisan au service du « Vieux Paris »
Après un début de vie chaotique, orphelin, comédien raté, peintre médiocre,
sans moyens d’existence fixe avant quarante ans, Atget devient photographe
faute de mieux. Son but, au début des années 1890 lorsqu’il se lance dans ce
nouveau métier, est de fournir de la documentation aux peintres, comme le
faisaient beaucoup de photographes depuis les années 1850. Après les études
de fleurs et de paysages, il se fixe rapidement sur ce qui sera son grand sujet
jusqu’à la fin : Paris et plus précisément le Vieux Paris, celui qui disparaît à vue
d’œil sous les coups de boutoir d’une modernisation effrénée.
Il ne limite pas ce Vieux Paris aux monuments, aux maisons pittoresques. Il y
inclut les petits métiers des rues, les enseignes, les étalages, les passages, les
fortifications, la « zone » et ses chiffonniers, les intérieurs parisiens, les voitures
à cheval, les parcs et les jardins, les friches urbaines. Pendant trente ans,
jusqu’à sa mort survenue en 1927, il sillonne inlassablement la capitale et sa
banlieue procédant tour à tour par secteur, par quartier, par thème, s’arrêtant
sur un chantier de démolition, revenant photographier un lieu qui a changé…
Portant sur le dos son appareil pesant et démodé, vêtu pauvrement par
commodité, il devient lui-même un personnage pittoresque, un « piéton de
Paris » pour reprendre le titre du beau livre de Mac Orlan.
Mais ce modeste artisan est en réalité un artiste orgueilleux et exigeant, un fin
lettré ayant gardé de sa passion première pour le théâtre une connaissance
parfaite du répertoire classique et des amitiés solides dans ce milieu,
notamment celles d’André Calmettes et Victorien Sardou.
Le travail d’Atget repose sur deux clientèles principales. Les institutions
publiques (Bibliothèque nationale, musée Carnavalet, Bibliothèque historique de
la Ville de Paris, Bibliothèque de l’école des Beaux Arts, Victoria & Albert
Museum, etc…) lui achètent des milliers d’images à usage de documentation
sur l’architecture, les arts décoratifs, la topographie à une époque où la gravure
ne suffit plus comme iconographie et où le livre n’est pas encore suffisamment
illustré de photographies. Il noue des relations privilégiées avec les
conservateurs à qui il rend visite régulièrement pour leur proposer sa production
classée par thèmes dans de grands albums de présentation. Les artistes, les
artisans, les collectionneurs d’images sur le Paris ancien constituent l’autre
volet de sa clientèle : il propose ces mêmes images aux décorateurs de théâtre
et de cinéma, aux ferronniers d’art, aux ébénistes, aux illustrateurs de petits
journaux, aux architectes, aux peintres (Utrillo, Dunoyer de Segonzac, Detaille),
aux historiens. Il bénéficie de l’intérêt que suscite alors ce que l’on appelle le
« Vieux Paris » : commissions municipales et sociétés savantes se créent pour le
préserver ou du moins en garder la trace. Certains de ses clients et amis lui
signalent des lieux à photographier.
Atget, une rétrospective
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Soudain célèbre !
Toutefois, Atget serait sans doute resté confiné dans ce cercle somme toute
restreint, et son œuvre rangée dans les cartons des bibliothèques et des
collectionneurs si, peu de temps avant sa mort, il n’avait suscité l’intérêt de son
voisin à Montparnasse, le peintre et photographe américain Man Ray et surtout
celui de sa jeune assistante Berenice Abbott. Son destin bascule alors de façon
absolument inattendue.
Man Ray lui achète une quarantaine d’images dont quatre sont publiées en
1926 dans La Révolution surréaliste, la revue d’André Breton et de ses amis.
Berenice Abbott se prend d’intérêt et d’amitié pour le vieux photographe. Elle lui
rend visite et fait son portrait. Après sa mort, en 1928, elle achète environ 1500
négatifs et 10 000 tirages restant dans l’atelier, les emporte aux Etats-Unis et
consacre quarante années, avec l’aide du galeriste Julien Levy, à faire connaître
cette œuvre unique qui exerça une grande influence sur elle-même et des
photographes américains comme Walker Evans et Lee Friedlander. En 1968,
elle vend sa collection au Museum of Modern Art de New York.
En France dès la fin des années 20, peu de temps après la mort d’Atget, un
ouvrage préfacé par Pierre Mac Orlan lui est consacré. Robert Desnos, Georges
Waldemar, Walter Benjamin s’intéressent également à son œuvre. C’est
l’époque où la déambulation poétique et exaltée dans le Paris populaire et
parallèle qui est précisément celui d’Atget, est mise au goût du jour par les
surréalistes, et qu’elle apparaît au cinéma et dans les photographies du Paris de
nuit de Brassaï.
Atget, artiste méconnu mais découvert par les avant-gardes comme le Douanier
Rousseau ou Lautréamont, devient une référence, un précurseur.
Dès lors, cette œuvre riche de plus de 8000 clichés devient une source
d’inspiration inépuisable pour les milieux artistiques.
Une œuvre complexe
Sous une apparence assez uniforme, Atget aborde des sujets très divers : la
topographie du Vieux Paris, certes, avec ses hôtels particuliers, cours,
impasses, enseignes, coins pittoresques mais aussi les petits métiers, les fêtes
foraines, la banlieue, les parcs et les jardins, les chiffonniers de la zone, les
fortifications, les intérieurs parisiens, puis dans les dernières années de sa vie
les prostituées, les vitrines des grands magasins. Son style évolue, s’adapte à
ses différents sujets.
Ses premiers admirateurs ont surtout retrouvé « leur Paris ». Ils ont aimé chez
Atget ce qui retenait leur propre regard ou correspondait à leurs propres
préoccupations : les boutiques désuètes, les vitrines habitées d’inquiétants
mannequins, les étals hétéroclites des chiffonniers, les cours sordides et
sombres, les passages, l’art populaire criard des fêtes foraines, les prostituées
des bas quartiers, les marchandes des halles, etc. Ce choix précoce dans
l’œuvre en a fixé une vision partielle, qui cache une richesse et une complexité
que nous nous proposons aujourd’hui de faire redécouvrir au public.
Atget, une rétrospective
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Parcours de l’exposition
L’exposition se déroule en sept sections qui mettent en lumière les différents
aspects de l’œuvre du photographe.
Ce parcours n’est chronologique que pour les première et dernière parties qui
correspondent aux début et fin de son œuvre. Ces deux périodes extrêmes se
rejoignent par les thèmes abordés, avec une évolution de style frappante.
Les débuts. Atget a commencé par fixer le Paris des petits métiers, fêtes
foraines et scènes de rue. Cette première partie de l’exposition comporte
également des éléments biographiques : photographies, lettres, cartes
postales…
Au fil des parties suivantes, thématiques, se déroule sa vision de Paris :
D’abord sa topographie : rues, coins pittoresques, impasses, cours et passages
du Marais, du Quartier latin, des zones périphériques laissées intactes par les
travaux d’Haussmann qui se sont poursuivis sous la IIIe République.
Puis les arts décoratifs : hôtels particuliers, cheminées, rampes d’escaliers,
heurtoirs, fontaines, mascarons qu’Atget cadre en très gros plans serrés.
Ensuite les sept albums qu’il a constitués sur des thèmes précis : l’art dans
le Vieux Paris bien sûr mais aussi les enseignes et vieilles boutiques, les vitrines
et étalages, les voitures, les fortifications, les zoniers, les intérieurs parisiens.
Ces albums, seule la BnF en détient la collection complète. Ils ont été
composés, y compris la reliure, la page de titre et les légendes, spécialement
par Atget.
Vient ensuite la banlieue où Atget recherche les mêmes vieilles rues, les
mêmes cours pittoresques que dans Paris.
Enfin les parcs et les jardins de Paris et des alentours (Sceaux, Versailles et
Saint-Cloud). Ces jardins occupent une place à part dans son œuvre : celui que
l’on retient surtout comme un photographe de la ville exprime une vision très
sensible et romantique de la nature et nourrit une véritable passion pour les
arbres.
Pour finir, les thèmes abordés à la fin de son œuvre rejoignent ceux des
débuts : les vitrines des grands magasins, les fêtes foraines et les prostituées
(commande du peintre et illustrateur André Dignimont en 1921)… Cette
dernière partie illustre également les prémisses de sa célébrité posthume :
premières publications dans La Révolution surréaliste, première monographie
par Mac Orlan…
Atget, une rétrospective
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Citations
« J’ai recueilli pendant plus de vingt ans, par mon travail et mon initiative individuelle,
dans toutes les vieilles rues du Vieux Paris, des clichés photographiques, format 18/24,
documents artistiques sur la belle architecture civile du XVIe au XIXe siècles : les vieux
hôtels, maisons historiques ou curieuses, les belles façades, belles portes, belles
boiseries, les heurtoirs, les vieilles fontaines, les escaliers de style (bois et fer forgé) ;
les intérieurs de toutes les églises de Paris (ensembles et détails artistiques). Cette
énorme collection, artistique et documentaire est aujourd’hui terminée. Je puis dire que
je possède tout le Vieux Paris. »
Lettre d’Atget à Paul Léon, directeur des Beaux-Arts, le 12 novembre 1920.
« Atget a fixé la vie (…), il a tout vu avec un œil qui mérite les épithètes de sensible et de
moderne. Son esprit était de la même race que celui de Rousseau-le Douanier. »
Robert Desnos, Le Soir, 11 septembre 1928.
« Atget qui était tout à fait en dehors des mouvements contemporains, eut pourtant un
sens très aigu et quasi prophétique de l’art qui allait venir. Les mannequins de cire
presque vivants dans une vitrine où se reflète toute la rue, une femme debout sur le pas
d’une porte, une cour déserte où vit une statue nous émeuvent autant, photographiés
par Atget, qu’une toile de Chirico. »
Roger Vailland, Paris-Midi, 26 octobre 1928.
« Les surréalistes qui surent découvrir quelques éléments oniriques vierges dans les
choses les plus banales pressentirent le dynamisme secret, la poésie cachée de
certaines photographies en apparence « sans intention ». Et André Breton, pour illustrer
Nadja, puisant dans le trésor d’épreuves que laissait feu Atget, ce Douanier Rousseau
de la chambre noire, eut des trouvailles particulièrement réussies. Il parvint ainsi à
composer en marge de son livre un commentaire troublant dont chaque image, par la
vertu d’un certain décalage, était un piège où trébuchait notre subconscient. »
Louis Chéronnet, Art et décoration, janvier 1930.
« Le Paris d’Atget n’est plus pour beaucoup parmi nous qu’un souvenir d’une délicatesse
déjà mystérieuse. Il vaut tous les livres écrits sur ce sujet. Il permettra, sans doute, d’en
écrire d’autres. »
Pierre Mac Orlan, Atget photographe de Paris, Henri Jonquières éditeur, Paris, 1930, p.
21-23.
« Mais sitôt que la figure humaine tend à disparaître de la photographie, la valeur
d’exposition s’y affirme comme supérieure à la valeur rituelle. Le fait d’avoir situé ce
processus dans les rues de Paris 1900, en les photographiant désertes, constitue toute
l’importance des clichés d’Atget. Avec raison on a dit qu’il les photographiait comme le
lieu d’un crime. Le lieu du crime est désert. On le photographie pour y relever des
indices. Dans le procès de l’histoire, les photographies d’Atget prennent la valeur de
pièces à conviction », Walter Benjamin, L’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction
mécanisée, 1936.
« […] Pourtant le premier contact avec Atget est si simple, si évident qu’on peut très
bien traverser l’œuvre et sous-estimer l’homme. J’ai relevé une phrase de John
Szarkowski, qui analyse finement cette idée : Tout se passe, dit-il, comme si le monde
était une œuvre d’art achevée, cohérente, étonnante et à tous points de vue parfaitement
construite, et que les photographies d’Atget en soient l’expression toute naturelle d’un
hommage délicat. »
André Jammes, colloque Atget, juin 1985 et citation de John Szarkowski dans The Work
of Atget, tome IV, New York, The Museum of Modern Art, 1985.
Atget, une rétrospective
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Publication
ATGET, une rétrospective
Collectif
Volume relié sous jaquette, 24 x 28,5 cm, 260 illustrations, 288 pages
Prix : 45€ - Coédition BnF/Hazan
On ne compte plus les publications et les expositions consacrées à Eugène Atget depuis une
trentaine d’années, en particulier en France et aux Etats-Unis. L’ampleur et la richesse
d’interprétation de cette œuvre unique, son influence sur la photographie du XXe siècle
explique le constant intérêt des historiens de l’art, des institutions et des collectionneurs.
A l’occasion du 150e anniversaire de la naissance d’Atget, cet ouvrage restitue à un public
averti ou non « Atget tel qu’en lui-même ». Il met en lumière la richesse et la splendeur d’une
œuvre conçue de façon arborescente pour permettre aux néophytes de comprendre
l’importance de ce photographe majeur, trait d’union capital entre les XIXe et XXe siècles, et
aux initiés de se replonger dans la beauté originelle de l’œuvre.
Le travail récent de Guillaume Le Gall, auteur d’une thèse consacrée à Atget, permet de faire
la synthèse des études et de la réflexion sur l’œuvre du photographe. Les auteurs du
catalogue s’attachent à décrire et analyser tout à la fois le contexte historique de réalisation
de cette œuvre, l’« invention » du Vieux Paris et du patrimoine urbain autre que
monumental, sa réception par les surréalistes et les artistes américains mais aussi son
incroyable succès jamais démenti depuis la mort de l’artiste.
Les auteurs :
Sylvie Aubenas, conservateur général au département des Estampes et de la photographie
de la BnF, a été commissaire de nombreuses expositions de photographies, dont « Le
photographe et son modèle » (1997), « Voyage en Orient » (2001), « Gustave Le Gray »
(2002).
Laure Beaumont-Maillet, directeur honoraire du département des Estampes et de la
photographie à la BnF, a écrit une vingtaine d’ouvrages sur l’histoire de Paris et l’histoire de
l’art, dont Atget-Paris (Hazan, 1992). Elle a été commissaire de nombreuses expositions,
dont « Capa connu et inconnu » (2004), « La photographie humaniste, 1945-1968 » (2006).
Clément Chéroux est conservateur pour la photographie au Centre Georges-Pompidou.
Historien de la photographie, docteur en histoire de l’art, il a publié : L’Expérience
photographique d’August Strindberg (Actes Sud, 1994), Fautographie, petite histoire de
l’erreur photographique (Yellow Now, 2003), Fotografie und Geschichte (Institut für
Buchkunst, 2004).
Guillaume Le Gall est maître de conférences en histoire de l’art à l’université de Paris IVSorbonne et ancien pensionnaire de la Villa Médicis à Rome. Il a soutenu une thèse sur
Eugène Atget en 2002 et a publié des ouvrages et articles sur la photographie, dont Atget,
Paris pittoresque (Hazan, 1998).
Olivier Lugon est professeur d’histoire et d’esthétique de l’image à l’université de Lausanne
(section d’histoire et esthétique du cinéma). Il a publié La Photographie en Allemagne.
Anthologie de textes, 1919-1939 (Jacqueline Chambon, 1997), August Sander. Landschaften
(Munich, Schirmer/Mosel, 1999), Le Style documentaire. D’August Sander à Walker Evans,
1920-1945 (Macula, 2001).
Du 28 septembre 2007 au 6 janvier 2008, le Martin-Gropius-Bau de Berlin accueillera à son tour cette
exposition ; la traduction de cet ouvrage en allemand est publiée par les éditions Nicolai à Berlin.
Contact presse Editions Hazan
Agence Catherine Dantan - 01 41 34 21 70 / 72 - [email protected]
Contacts presse BnF
Claudine Hermabessière, chef du service de presse – 01 53 79 41 18 – [email protected]
Isabelle Coilly – 01 53 79 40 11 - [email protected]
Atget, une rétrospective
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Albums d’Eugène Atget et albums d’aujourd’hui
classes.bnf.fr
La BnF invite les élèves du CM1 à la Terminale, les étudiants, les jeunes en dehors des
structures scolaires, à porter un regard sur la ville et à revisiter les thématiques d’Atget.
Les ministères de la Culture et de la Communication et de l’Éducation nationale, le
Scéren-CNDP, la Ligue de l’enseignement, les Rencontres d’Arles, les pôles nationaux
de ressources en photographie, le musée Niepce, le Pavillon de l’Arsenal, la Maison du
Geste et de l’Image, s’associent à cette opération, ainsi que des bibliothèques, des
CAUE, des Espaces Culture Multimédias, des collectivités locales…
Les thèmes
Cinq thèmes de travail ont été retenus :
Aux marges des villes, la zone. Comment se traduisent cette mise en marge, cette
exclusion ? Mais aussi, comment s’inventent, à la marge, en lisière, d’autres formes de
complicité, de partage, d’autres pratiques culturelles inédites et cosmopolites, de
nouvelles formes architecturales ?
Enseignes, vitrines, mobiliers urbains. La ville ne s’écrit pas seulement dans de grands
gestes architecturaux mais aussi à travers un vocabulaire miniature qui fait signe et
sens. La série en photographie en donne soudain une lecture sensible.
Petits boulots, petits métiers. Fini le temps des bouquetières et des cireurs de
chaussures ; les petits boulots ont-ils remplacé les petits métiers? Moins en vue sur les
trottoirs de la ville, où se cachent-ils? Certains ont-ils trouvé droit de cité pour devenir
des métiers urbains reconnus ? C’est un regard porté sur les nouveaux métiers de la
ville.
Les murs ont la parole. Comment se mêlent texte et architecture ? Atget déjà
s’intéresse à l’affiche, à l’enseigne, à la relation entre texte et image. Aujourd’hui, tags,
graffitis, affiches, sous de multiples formes, les mots envahissent les façades. De mot à
mot, de phrases en phrases, du sens se tisse, une parole émerge des murs de la ville.
Démolition, reconstruction, la ville en chantier. La ville est en perpétuel mouvement ;
avec la destruction d’immeubles ou de cités une mémoire disparaît, des tranches de vie
s’effacent.
Le regard d’Atget fait émerger le « Vieux Paris » plein de nostalgie. Qu’en est-il du regard
contemporain sur la ville en chantier ? Quels regrets, quels espoirs se lisent derrière ces
scènes de la ville ventre ouvert, derrière ces murs blessés, ces lieux dégradés, ces tours
qui s’effondrent, ces bâtiments qui sortent de terre en quelques jours, ces quartiers qui
émergent ? Quels nouveaux espaces urbains se dessinent à la lisière entre ville et
campagne ?
Les réalisations des jeunes
Les jeunes sont invités à concevoir des albums sur l'un ou l'autre des cinq thèmes
évoqués. Ils choisiront un angle de reportage. Parmi l’ensemble de leurs prises de vue, il
s’agira de sélectionner les photos témoignant d’un regard personnel sur la ville, de les
assembler selon un fil conducteur de manière à construire un propos, renforcé par le
commentaire et la mise en forme finale.
Mise en commun des réalisations
Un site portail rassemblera des liens vers les réalisations des jeunes, classées par
thèmes.
Un événement réunira les partenaires de l’opération au mois de mai à la BnF, avec une
visite de l’exposition.
Pour participer au projet, s’informer, s’inscrire, découvrir les ressources
disponibles…
ahttp: //classes.bnf.fr /atget /
Atget, une rétrospective
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LOUIS ROEDERER
GRAND MECENE DE LA PHOTOGRAPHIE
A LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE
Avec plus de cinq millions d’images (documentaires, historiques, esthétiques…), collectées et
conservées depuis le XIXème siècle, le fonds photographique du département des Estampes et
de la photographie de la Bibliothèque nationale de France constitue l’une des plus grandes
collections mondiales de photographie.
Pour la Maison Louis Roederer, apporter son soutien à cet extraordinaire patrimoine était une
chance inespérée de tisser des liens avec la BnF, avec laquelle elle partage un authentique
enracinement dans le Siècle des Lumières.
La possibilité, aussi de construire sur une longue durée, une relation de mécénat que l’on peut
aujourd’hui considérer comme un exemple de participation intelligente d’une entreprise privée à
la valorisation d’un patrimoine culturel public.
Ainsi, depuis 2003, Louis Roederer finance la Galerie de photographie, l’édition de ses
catalogues et favorise l’itinérance internationale d’un certain nombre de ses expositions.
Enfin, il était important pour la grande Maison champenoise de compléter ces actions par une
incitation à l’excellence de la recherche dans le domaine de la photographie : c’est, depuis 2006,
la raison d’être de la Bourse Louis Roederer de la photographie créée avec la BNF pour
distinguer et encourager de jeunes chercheurs.
Parmi les expositions soutenues par Louis Roederer depuis 2003 : Capa, Sebastiao
Salgado, Roger Ballen, Les Frères Séeberger, La Photographie humaniste… et jusqu’au
1er juillet, Atget, une rétrospective.
A propos de Louis Roederer
Fondée en 1776 à Reims, Le Champagne Louis Roederer est une maison familiale et
indépendante dirigée par Frédéric Rouzaud qui a succédé à son père, Jean-Claude, au
mois de janvier 2006. Outre la production de champagne, dont le mondialement célèbre
Cristal, Louis Roederer possède également Roederer Estate et Schaffenberger en
Californie, la Maison Delas Frères dans la vallée du Rhône, le domaine Adriano RamosPinto au Portugal, les Châteaux Haut-Beauséjour et Pez (Saint-Estèphe), le champagne
Deutz, les domaines d’Ott en Provence et tout dernièrement, à Bordeaux, les Châteaux
Pichon Longueville de Lalande (Grand cru classé de Pauillac) et Bernadotte.
Atget, une rétrospective
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