Khaled Premier chanteur maghrébin à entrer au Top 50, Khaled, le

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Khaled Premier chanteur maghrébin à entrer au Top 50, Khaled, le
Khaled
Premier chanteur maghrébin à entrer au Top 50, Khaled, le "roi" du raï a réussi à
ouvrir des perspectives internationales à la musique maghrébo-orientale avec le
succès planétaire de son titre "Didi" en 1992.
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Hadj-Brahim Khaled, de milieu populaire, est né le 29 février 1960 à Sid-El-Houari
(Oran). Contrairement à bien des artistes, il n'est pas issu d'une famille de
musiciens, exception faite d'un oncle qui taquine de temps en temps l'accordéon.
Son père, employé dans un garage de la police locale observe d'un oeil méfiant ses
débuts vocaux, à l’âge de neuf ans, lors de veillées entre amis ou de fêtes familiales.
Exclu du système scolaire pour absences répétées, il entame une ronde de petits
métiers : vendeur ambulant de limonade, cordonnier, apprenti-mécano, garçon de
café. Sous la pression de ses parents, il entreprend une formation de dactylographe
chez les anciens "Moudjahidine" (combattants de la guerre d'Algérie) mais le coeur
n'y est pas parce qu'il possède "les yeux de Qaïs" (l'amoureux fou de la poésie
arabe) pour l'accordéon, instrument fétiche dont il joue toujours, en alternance avec
le synthétiseur.
Comme tous les jeunes maghrébins, Khaled a subi les influences de divers courants
musicaux. L'Algérie, fraîchement indépendante, a vibré au son de la pop
psychédélique, s'est trémoussée sur les riffs sauvages des guitaristes de Johnny
Hallyday et d'Elvis Presley (dont les films battent des records d'affluence que
n'égalent que les films « hindous »), a pleuré à l'écoute des lamentos de Joselito, le
petit espagnol à la voix d’or, a été charmée par les mélodies d'Idir avant de
s'amouracher du tempo reggae. Khaled, lui, a surtout un faible pour la chanson
marocaine. Au début des années 70, dingue du maestro El Alami (ex-directeur de
l'orchestre régional de Casablanca) et en hommage au richissime folklore du Maroc,
remis au goût du jour par Nass El Ghiwane, il monte un groupe Noudjoum El Khams
qui se sépare en 1975.
En deux ans, Khaled enregistre pas moins de six singles, tous portant l'empreinte
des mélopées du Royaume Chérifien. Son nom circule de plus en plus dans les
milieux de l'édition et des "prospecteurs de nouveaux talents".
L'année 1978 sonne le glas du 45 tours qui cède la place à la cassette, plus adaptée
aux exigences du raï. A la différence du tourne disque familial, le magnétophone à
piles permet l'écoute des paroles « choquantes » hors de la maison. Cheb Khaled
commence alors à s'intéresser sérieusement aux textes raï dont le côté surréaliste
l'enchante. On lui doit d'ailleurs de beaux cadavres exquis (« Shab El Baroud » ou
« La Camel ») que n'auraient pas reniés Guillaume Apollinaire ou André Breton.
En 1979, Cheba Fadéla donne le coup d'envoi du raï électrifié mais c'est Khaled qui
marque le plus de points. Il est le premier à intégrer des synthés et une boîte à
rythmes à sa musique, en 1982.
Après deux premiers disques soutirés gratuitement par un producteur, il enchaîne
avec succès, cassettes sur cassettes. Faute d'être encore un solide moyen de
subsistance, le raï lui sert de pain spirituel jusque dans sa manière de vivre. Pensant
les nuits plus belles que les jours, il erre de boîte en boîte et court les fêtes. Il fait
même un peu de prison, ce qui lui inspirera la chanson « Cima El Berda » (ciment
froid).
Sa popularité éclate au grand jour en 1985 lors du premier festival raï algérien,
autorisé par des autorités débordées. C'est sur scène que Khaled donne la pleine
mesure de son talent. Sa voix rauque et sensuelle transforme une ritournelle des
plus banales en blues accrocheur et entêtant, vrille l'espace, trace des arabesques
imaginaires. Khaled brille en particulier par ses improvisations et l'interprétation à
chaque fois renouvelée de ses refrains. Son chant met dans chaque mot toute la
douleur et le poids de l'existence. Ses paroles abordent des sujets tabous comme
l'alcool et l'amour.
Sacré « roi » du raï, Khaled triomphe en France en 1986, lors des Festivals de
Bobigny et de la Villette. Depuis, il ne cesse de vocaliser en Europe, au Japon et aux
USA. Honni par les intégristes, adulé par les jeunes, ce fin amateur de bistrots, ami
des animaux, s'est fixé depuis près de douze ans en région parisienne (après avoir
résidé à Marseille).
Depuis 1992, il connait une consécration mondiale grâce à son tube internationnal
« Didi », tout en faisant, en 1996, une intrusion dans le coeur de tous les Français
avec « Aïcha », dont le texte est de Jean-Jacques Goldman.
Le 26 septembre 1998, il se trouve aux côtés de Rachid Taha et de Faudel sur la
scène de Bercy devant 15 000 spectateurs. Il se produit, pour la première fois
depuis 1986, à Alger en novembre 2000.
Premier chanteur maghrebin à entrer dans le Top 50, Khaled restera celui qui a
réussi à ouvrir des perspectives internationales à la musique maghrébo-orientale
© Hall de la Chanson