Fiche d`informations sur les bioénergies
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Fiche d`informations sur les bioénergies
Origines et usages de la biomasse © Mikhail Lavrenov / Fotolia La maîtrise du feu par nos ancêtres date de 450 000 ans avant notre ère. Le bois et la biomasse constituent, depuis cette époque, une source d’énergie vitale pour l’homme (cuisson, chauffage). Utilisée de façon intensive jusqu’à la première révolution industrielle, l’énergie issue de la biomasse a ensuite été massivement remplacée par les énergies fossiles. Aujourd’hui, la lutte contre le changement climatique nous fait redécouvrir les nombreux avantages de cette énergie. Les technologies actuelles de combustion (en foyers domestiques ou dans de grandes chaufferies) permettent désormais d’atteindre de hautes performances énergétiques et environnementales. Qu’est-ce que la biomasse ? L’article 19 de la loi n°2009-967 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’Environnement, du 3 août 2009, définit la biomasse comme : © EDF MEDIATHEQUE / DANIEL JULIEN « La fraction biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de l’agriculture, y compris les substances végétales et animales, issues de la terre et de la mer, de la sylviculture et des industries connexes ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers ». D’où provient la biomasse ? Les principales provenances de la biomasse sont : • la forêt ; • l’agriculture ; • les milieux marins et aquatiques ; • les haies, les parcs et jardins (déchets verts) ; • les industries et activités humaines ayant traité de la matière d’origine vivante, y compris du bois (industries agro-alimentaires, papetières, de transformation du bois, etc.) et générant des co-produits, des déchets organiques (notamment les boues de stations d’épuration ou les sous-produits animaux) ou des effluents d’élevages. La biomasse provient de l’énergie solaire par photosynthèse. Deux sources principales peuvent être utilisées : • les déchets organiques provenant de la consommation domestique, de l’industrie ou de l’agriculture ; • les plantes énergétiques dédiées (agricoles ou forestières) pour produire de l’énergie. Principe de la photosynthèse rayonnement solaire O₂ CO₂ eau et sels minéraux composés carbonés © Roland / Fotolia Que peut-on faire à partir de la biomasse ? • Le bois est utilisé sous la forme de bûches mais aussi de plaquettes forestières (sous-produits d’exploitation forestière broyés), d’écorces, de bois de récupération. Densifié, notamment pour les particuliers, le bois peut parfois être présenté sous forme de granulés ou de briquettes. Ces combustibles sont brûlés dans des appareils de chauffage domestique (chaudières, inserts, poêles, cuisinières). • La paille, mais aussi des résidus de culture et des productions dédiées, peuvent être utilisés comme combustibles. On peut également brûler à l’échelle industrielle du marc de raisin, des noyaux de fruits, des déchets d’usines papetières (liqueurs noires, boues papetières), des déchets de collectivités, etc. et aussi du biogaz issu de la fermentation de déchets divers mis en décharge ou traités dans des méthaniseurs (déchets verts, effluents d’usines agroalimentaires, sous-produits animaux issus des centres d’équarrissage, déjections animales…). Syndicat des énergies renouvelables 13-15, rue de la Baume Tél. : +33 1 48 78 05 60 Fax : +33 1 48 78 09 07 www.enr.fr dernière révision du document : juin 2012 Le bois et ses dérivés (papiers, cartons, panneaux de process), mais aussi le chanvre et autres plantes textiles sont de plus en plus utilisés comme isolants y compris dans du béton composite. L'amidon de céréales ou de pomme de terre peut être utilisé pour la production de plastiques biodégradables et de nombreux autres polymères. La biomasse comme matière première de la chimie Elle est utilisée pour produire des tensioactifs, solvants, fluxants de bitumes, encres, peintures, résines, liants, lubrifiants, produits antigel… sans oublier les nombreux principes actifs et huiles essentielles utilisés en pharmacie et cosmétique. La biomasse pour les biocarburants Les huiles de colza, tournesol, soja ou palme sont les matières premières de base pour fabriquer du biodiesel. L'utilisation des huiles végétales pures comme carburant est possible mais rencontre des limites techniques. Le bioéthanol est aujourd'hui produit à partir de la fermentation de blé, maïs, betterave ou canne à sucre. A l'horizon 2015-2020, des biocarburants dits "de seconde génération" pourront être produits à partir des matières cellulosiques que sont, par exemple, la paille et le bois. Les biocarburants dits de «3ème génération» (produits à partir d’algues) sont également amenés à se développer au cours des prochaines années. Design graphique : THINK UP communication éco-responsable® www.thinkup.fr La biomasse comme biocombustible pour produire de la chaleur et de l’électricité La biomasse comme biomatériau traditionnel ou innovant © catcha / Fotolia Les applications de la biomasse sont multiples et souvent anciennes. Hormis les usages alimentaires et pour la fumure des champs, la biomasse a de tout temps été utilisée comme combustible et comme matériau. Les applications de la biomasse comme matière première de la chimie et comme carburant, importantes au XIXème et au début du XXème siècle, redeviennent attractives, avec la hausse du prix du pétrole. © Miredi / FOTOLIA La biomasse en France : chiffres clés La part de la biomasse dans le mix énergétique La biomasse est la première source d’énergie renouvelable de notre pays. Le bois énergie représente à lui seul 46 % des énergies renouvelables produites en France en 2008. Si on y ajoute les biocarburants (11 %), les déchets urbains renouvelables (6 %), le biogaz et les résidus de récoltes, la biomasse (chaleur, électricité, carburants) est à l’origine de plus de 63 % de l’énergie produite à partir de sources renouvelables dans notre pays. Les voies de la valorisation énergétique de la biomasse sont les suivantes (source SOeS, ADEME) : • le bois énergie domestique (7,6 Mtep) ; • le bois énergie pour le collectif/tertiaire/industrie (2,5 Mtep) ; • les biocarburants (2,3 Mtep) ; • les déchets renouvelables (1,2 Mtep) ; • le biogaz (0,6Mtep). Mix énergétique et production d’énergie renouvelable en France en 2010 (en énergie primaire) source : DGEC, SOeS Déchets urbains renouvelables Charbon et coke 1,2 Mtep 10,8 Mtep Biocarburants Gaz Électricité 38,1 Mtep 2,3 Mtep Chauffage au bois collectif et industriel Autres (éolien, pompes à chaleur, solaire...) 3,7 Mtep 2,5 Mtep 37,0 Mtep (hors hydraulique) EnR 22,7 Mtep Produits pétroliers Hydraulique 5,4 Mtep Bois énergie 10,1 Mtep Chauffage au bois domestique 7,6 Mtep 82,7 Mtep Un gisement énergétique considérable et partiellement inexploité La forêt couvre environ 28 % de la surface du territoire métropolitain et sa superficie est de 17 millions d’hectares, soit environ la moitié de la superficie agricole. La forêt a connu une croissance continue de sa superficie depuis 150 ans. Celle-ci s’est stabilisée en 2008. La récolte annuelle de bois est inférieure à la production biologique de la forêt en France métropolitaine. On ne récolte au plus que 60 % de ce qui pousse chaque année, soit 59 millions de m3/an. Selon deux études réalisées en avril 2010 pour le compte de l’ADEME et du Ministère de l’agriculture, les ressources biomasse supplémentaires disponibles à l’horizon 2020 sont les suivantes : • 4,3 Mtep/an, pour les forêts, peupleraies et haies ; • 1,6 Mtep/an pour les coupes d’entretien des vignes et vergers, arbres urbains. Ces chiffrages ont été calculés aux conditions économiques actuelles. Les disponibilités supplémentaires sont constituées d’espèces de feuillus (85 %) au sein de forêts privées. Elles se situent le long d’un axe allant de Midi-Pyrénées à la Lorraine en passant par la région Centre. La production d’énergie à partir de la biomasse : un enjeu majeur du Grenelle de l’Environnement © iMAGINE / FOTOLIA Dans le cadre des travaux du comité opérationnel n°10 « énergies renouvelables », une feuille de route déclinant les objectifs par filière a été élaborée par les experts. Pour passer de 10 % à 23 % d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale de notre pays, toutes les filières devront être fortement mobilisées. En particulier l’énergie produite à partir de la biomasse sous forme de chaleur ou d’électricité devra être portée à 17,9 Mtep contre 9,5 Mtep actuellement. Dans le secteur des transports, les biocarburants représenteront 4 Mtep en 2020. Le rôle de la biomasse à l’horizon 2020 Potentiel d’évolution de la biomasse en consommation énergétique finale à l’horizon 2020 en France (ktep) source : COMOP n°10 du Grenelle de l’environnement 2020 Chauffage domestique 7 400 (5,75 millions de logements) 7 400 (9 millions de logements) Chauffage collectif et industriel 1 400 5 200 Cogénération Part UIOM Biogaz 0 2 400 400 900 55 555 240 1 440 Électricité Biomasse (cogénération et biogaz) Carburants Biocarburants TOTAL 680 4 000 9 990 21 895 Le chauffage au bois collectif et industriel Véritable gisement de production d’énergie renouvelable, le chauffage collectif et industriel au bois pourrait produire 5,2 Mtep en 2020. Pour ce faire, « un Fonds chaleur renouvelable » géré par l’ADEME a été créé en 2009. « Un Fonds de mobilisation de la biomasse » est appelé des vœux des professionnels pour inciter les investissements « amont » permettant une exploitation efficace et durable des gisements de matières premières (en particulier issus des forêts). Grenelle et chauffage au bois domestique Les déchets ménagers renouvelables Si l’objectif du chauffage au bois stagne à 7,4 Mtep, cela ne signifie pas pour autant que la filière ne se développe pas. Avec les progrès technologiques (rendement des appareils plus élevé), la consommation finale de bois sera moindre pour une couverture des besoins en énergie utile plus importante. Ainsi, l’amélioration des appareils de chauffage au bois domestique permettra d’équiper 9 millions de logements contre près de 6 millions en 2006 (environ 7 millions à fin 2011) avec une consommation de combustible égale. En effet, près de 4 millions d’appareils anciens seront remplacés par des appareils modernes peu consommateurs de bois, entre 2006 et 2020. La mise en place d’un taux de crédit d’impôt bonifié pour le renouvellement d’un appareil est un levier de développement de ce marché. Conventionnellement, 50 % de l’énergie finale produite par les usines d’incinération d’ordures ménagères est considérée comme renouvelable car elle correspond à l’énergie dégagée par la fraction biodégradable des déchets (papiers, cartons, emballages en bois, déchets de fruits et légumes...). dernière révision du document : juin 2012 Alternative aux carburants fossiles, les biocarburants de première génération (éthanol et biodiesel) peuvent représenter jusqu’à 4 Mtep en 2020, soit environ 10 % d’incorporation à cet horizon. Les biocarburants de seconde génération, qui valorisent l’ensemble de la plante, très prometteurs, seront industrialisables à moyen terme (2015 – 2020). © catcha / Fotolia Syndicat des énergies renouvelables 13-15, rue de la Baume Tél. : +33 1 48 78 05 60 Fax : +33 1 48 78 09 07 www.enr.fr Les biocarburants Design graphique : THINK UP communication éco-responsable® www.thinkup.fr 2006 Chaleur Les bénéfices environnementaux de la biomasse © yoann carle / Fotolia Les bioénergies n’augmentent pas la quantité de gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère, elles contribuent donc à la lutte contre le réchauffement climatique. Par ailleurs, la récolte des rémanents forestiers induit une diminution des feux de forêts. Enfin, si la combustion du bois peut émettre différents polluants atmosphériques, les progrès techniques des appareils de chauffage, couplés à l’approvisionnement en combustible de qualité, permettent de réduire substantiellement ces émissions. Le label Flamme Verte, qui caractérise les appareils de chauffage au bois domestique les plus performants, répond de manière efficace à cette problématique. Protection de l’environnement Lutte contre les gaz à effet de serre Entretien et préservation des forêts L’utilisation du bois comme combustible présente de multiples avantages, notamment pour la gestion durable de nos forêts, pour l’indépendance énergétique de notre pays et pour la sauvegarde de notre planète. Tant que le volume de bois prélevé ne dépasse pas l’accroissement naturel de la forêt, la ressource est préservée et la combustion du bois n’émet que le CO₂ absorbé durant la croissance de la plante (cycle du carbone neutre). Utiliser le bois pour se chauffer épargne la consommation de combustibles tels que le gaz, le fioul ou le charbon, dont les réserves s’épuisent et dont les méfaits sur l’environnement sont aujourd’hui admis et démontrés. La forêt française recouvre 28,6 % de la surface métropolitaine, soit 17 millions d’hectares contre 9 millions d’hectares 150 ans plus tôt. La surface forestière française s’est stabilisée en 2008. En France, l’utilisation du bois énergie participe à l’entretien des forêts : c’est un sous-produit de l’exploitation forestière. En effet, s’ils ne sont pas utilisés, les résidus, aussi appelés rémanents (branches issues de l’abattage des arbres), sont de toute façon évacués ou brûlés sur place pour effectuer les travaux contribuant à l’entretien et à la préservation des forêts. Leur usage pour le chauffage domestique est donc particulièrement bienvenu. Le cycle du carbone Croissance de la forêt française (en millions d’hectares) source : IFN (Institut Forestier National) 16,1 Mha 15 Mha H₂O CO₂ 14 Mha 13 Mha H₂O H₂O 12 Mha 11 Mha 10 Mha O₂ CO₂ 9 Mha O₂ 8 Mha 1826 1837 1846 1859 1876 1892 1929 1969 1993 2003 1830 1840 1850 1862 1881 1908 1948 1988 1998 2009 matières minérales cendres Chauffage au bois et lutte contre les gaz à effet de serre électricité fioul gaz 40 33 33 180 466 222 0,08 0,18 0,07 3,03 1,45 1,21 © tibike / Fotolia plaquettes g de CO₂ émis pour 1 kWh utile kWh d’énergie non renouvelable consommée pour 1 kWh utile granulés mode de chauffage bûches source : ADEME Certification et gestion durable des forêts Gérer la forêt, c’est préserver l’équilibre des cycles naturels et les multiples usages (exploitation du bois, loisirs…) de ces espaces. La certification fait partie des outils mis en place pour garantir le caractère durable de l’exploitation forestière. PEFC en Europe Des systèmes de certification forestière (FSC, PEFC...) ont vu le jour à travers le monde depuis plus d’une décennie. En Europe, les propriétaires et gestionnaires forestiers européens ont créé le système de certification PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières). Sur les 300 millions d’hectares de forêt certifiés dans le monde, plus de 220 millions sont aujourd’hui certifiés PEFC, soit plus des deux tiers des surfaces certifiées sur la planète. Depuis 2010, 100 % du bois acheté par l’État français doit être certifié. 5 millions d’hectares certifiés en France En France, 5 millions d’hectares de forêts sont certifiés PEFC, ce qui représente plus de 30 % de la surface forestière française et 40 000 propriétaires forestiers. Actuellement, 100 % de la forêt domaniale est certifiée PEFC, 50 % de la forêt communale et 30 % de la forêt privée. Le référentiel à respecter En France, le schéma de certification forestière de PEFC comporte 17 critères. Ce référentiel, contrôlé par un organisme certificateur, garantit le respect d’un ensemble de pratiques de base de la gestion forestière durable : conservation d’arbres morts dans certains massifs, priorité aux essences locales, respect des zones humides, limitation des coupes rases… En outre, les adhérents s’engagent à s’informer et à se former, notamment en matière de connaissance de la biodiversité, de diversification des modes de gestion. L’Europe et les critères de durabilité de la biomasse Syndicat des énergies renouvelables 13-15, rue de la Baume Tél. : +33 1 48 78 05 60 Fax : +33 1 48 78 09 07 www.enr.fr dernière révision du document : juin 2012 © catcha / Fotolia Un bilan du bon respect par chaque État membre de ces exigences sera réalisé fin 2011 par la Commission européenne. Celle-ci statuera alors sur l’opportunité de mettre en place des mesures complémentaires à l’échelle européenne. Design graphique : THINK UP communication éco-responsable® www.thinkup.fr © RACLRO / iStockPhoto La Commission européenne a publié en février 2010 un rapport sur les critères de durabilité appliqués aux usages énergétiques de la biomasse. L’exécutif européen recommande à chaque État membre de développer ses propres schémas nationaux en s’assurant qu’ils respectent les critères énoncés dans le Directive européenne de promotion des énergies renouvelables (2009). Les principaux critères sont les suivants : • ne pas utiliser de la biomasse issue de zones renfermant un important stock de carbone ou riches en biodiversité ; • apporter un soutien privilégié aux installations à forte efficacité énergétique (cogénération…) ; • contrôler l’origine de la biomasse. Le rapport recommande d’appliquer ces exigences aux installations d’une puissance thermique ou électrique supérieure ou égale à 1 MW (thermique ou électrique). Différents types de combustibles issus du bois © Norman Hildenbrand / Fotolia Les appareils de chauffage au bois domestique et les chaudières de faible et forte puissance peuvent employer différents types de combustibles : bois bûches, plaquettes, briquettes ou granulés de bois. Les bûches © Marek Slusarczyk / Fotolia Le taux d’humidité du bois Les essences de bois Elles sont classées en deux grandes familles selon leur densité : • les feuillus durs (chêne, hêtre, frêne, charme, noyer, fruitiers…) ; • les résineux et feuillus tendres (épicéa, sapin, pin, mélèze, peuplier, saule...). Bois de chauffage en bûches Les feuillus durs sont les plus appréciés pour le chauffage domestique, à l’exception du châtaignier qui éclate en brûlant. Les feuilles tendres et les résineux brûlent plus vite. Critère essentiel, il intervient directement sur le contenu énergétique. Entre un bois sec prêt à l’emploi (moins de 20 % d’humidité rapportée à la masse brute) et un bois fraîchement coupé (45 % d’humidité rapportée à la masse brute), l’énergie est deux fois moindre. Le bois de chauffage, fraîchement abattu, conditionné en bûches de un mètre, doit être stocké au minimum deux ans pour garantir une combustion optimale. Coupé, fendu et conservé dans un abri bien ventilé, le bois sèche plus vite et ce délai est ramené à un an. Mal stocké, le bois se dégrade rapidement. L’utilisation de bois humide dans un appareil de chauffage au bois domestique l’empêche de fonctionner dans de bonnes conditions et génère plusieurs conséquences négatives : abaissement du rendement de l’appareil, puissance nominale non atteinte, émission de substances polluantes (combustion incomplète et formation d’imbrûlés), détérioration du conduit. Pouvoir calorifique du bois bûche en fonction de l’humidité (kJ/kg) L’unité de mesure pour l’achat du bois : le stère (volume de bois) 1 stère de bois = 1 m³ si le bois est coupé en 1 m = 0,8 m³ si le bois est coupé en 50 cm = 0,7 m³ si le bois est coupé en 33 cm = 0,6 m³ si le bois est coupé en 25 cm Prix : de 30 à 80 € par stère de bois. Le prix varie selon les régions, le conditionnement, l’essence et l’humidité. 1 stère = 0,147 tep PCI h résineux (kJ/kg) PCI h feuillus (kJ/kg) 18 000 kJ/kg 16 000 kJ/kg 14 000 kJ/kg 12 000 kJ/kg 10 000 kJ/kg 8 000 kJ/kg 6 000 kJ/kg 4 000 kJ/kg 2 000 kJ/kg 0 kJ/kg 0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 % Les granulés de bois Fabrication Certification Les granulés de bois, ou pellets en anglais, sont fabriqués à base de sciures de scieries ou de sous-produits de menuiserie. Les sciures, à l’état de farine, sont comprimées par une presse à 100 bars. Cette seule pression mécanique suffit à assurer le maintien des granulés. L’absence de colle en fait un biocombustible propre. Les granulés se présentent sous la forme de petits cylindres de 6 à 10 mm de diamètre et de 10 à 50 mm de longueur. Il existe des référentiels de qualité nationaux en Autriche, en Allemagne et en France (cf. encadré à gauche). Les caractéristiques généralement certifiées à travers ces référentiels sont les suivantes : les dimensions, le pouvoir calorifique inférieur (PCI) et l’humidité, le taux de particules fines, le taux de cendres, la résistance mécanique, la masse volumique apparente, les taux de soufre, chlore et azote... Producteurs de granulés et briquettes de bois en France en 2010 source : SNPGB MANUBOIS GROUPE LEFEBVRE © sherez / Fotolia ASWOOD SAS SUN DESHY SICSA SAS SODEM SAS PARQUETERIE DE SIDEUP / BOISUP BOURGOGNE GRANUVOSGES BIOWOOD - CAVAC ALPHA LUZERNE HAUTE-SAÔNE TECHSATHERMIQUE / TECHSABOIS COOPERATIVE GRANULÉS AGRICOLE DE INTERVAL EUROFOURRAGE DESHYDRATATION DE LA HAUTE-SEINE USIBOIS DU DOUBS SCIERIE PIVETEAU SCAEMB-CFBL HAUT-DOUBS PELLETS BOIS CHAUDS Production supérieure DU BERRY MAXIT BOIS à 25 000 tonnes ARCHIMBAUD VERT DESHY SAS LALLIARD INDUSTRIES DUREPAIRE Production entre E02 ALPIN PELLETS 10 000 et 25 000 tonnes ARLANC / NEECO ROHNALBOIS AZUR PELLETS SCIERIE FARGES COGRA Production entre ALPES ENERGIE BOIS 2 000 et 10 000 tonnes HAUT ALLIER BOIS BIOVAL NATURAL ENERGIE / NEECO SICA GRASA SA Production entre COGRA 0 et 2 000 tonnes DIPROSANE HD SERVICES BREIZH BUCHES NF biocombustibles solides NF BIOCOMBUSTIBLES SOLIDES est la norme de qualité française pour les combustibles solides à base de bois ou d’origine agricole. Développée par l’institut technologique FCBA en partenariat avec l’institut des bioénergies ITEBE, elle inclut les granulés à base de bois ou d’origine agricole. FCBA est mandaté par AFNOR Certification pour cette nouvelle marque de qualité à laquelle peut accéder tout fabricant de granulés s’il en respecte le référentiel. AGROMI COOPEDOM Briquettes SERVARY SA CIMAI BRICAFEU Prix TTC des combustibles non livrés en France en 2011 Les plaquettes forestières Bûches 25 cm © Tomo Jesenicnik / Fotolia Bûches 33 cm Bûches 50 cm Granulés vrac Granulés sac Fabrication Les plaquettes sont faites de bois déchiqueté. Elles sont obtenues par le broyage de branches ou d’arbres forestiers ou bocages. Les plaquettes mesurent de 2 à 5 cm de longueur. Suivant leur degré de séchage, leur valeur énergétique varie. €/stère 66 c€/kWh PCI 3,3 €/stère 65 c€/kWh PCI 3,2 €/stère 62 c€/kWh PCI 3,1 €/tonne 224 c€/kWh PCI 4,2 €/tonne 272 c€/kWh PCI 5,7 Plaquettes forestières et bocagères €/tonne 88 c€/kWh PCI 2,2 Bûches et bûchettes reconstituées €/tonne 308 c€/kWh PCI 8,4 8,35 Qualité Fioul domestique* c€/kWh PCI (janv. 2011) Tout comme les bûches et les granulés, les plaquettes doivent être sèches afin d’assurer des performances énergétiques et écologiques optimales. Gaz naturel tarif B1* c€/kWh PCI (janv. 2011) Électricité* c€/kWh PCI (janv. 2011) Syndicat des énergies renouvelables 13-15, rue de la Baume Tél. : +33 1 48 78 05 60 Fax : +33 1 48 78 09 07 www.enr.fr dernière révision du document : juin 2012 © catcha / Fotolia *source : DGEC 6,40 16,82 9,83 (janv. 2012) 7,01 (janv. 2012) 17,28 (janv. 2012) Design graphique : THINK UP communication éco-responsable® www.thinkup.fr source : BASIC/ADEME Le chauffage au bois domestique Historique d’une filière industrielle engagée dans la qualité Déb. 80 1992 1993 1993 1995 2000 2001 2003 2005 2005 2006 2006 2008 2008 2010 2011 2012 Création du foyer fermé Parution de la norme française NFD 35-376. Parution du décret n°93-1185 relatif à la sécurité des consommateurs en ce qui concerne les foyers fermés et les inserts Parution du DTU 24.2.2 (norme d’installation) Parution du DTU 24.2.3 (norme d’installation) Création de la charte Flamme Verte Création de la marque NF bois de chauffage Parution des normes NF EN 13229 (foyers et inserts) et NF EN 13240 (poêles à bois) Parution des amendements A2 des normes européennes relatifs à la mise en place du marquage CE Parution de l’arrêté rétablissant l’obligation de munir les maisons individuelles d’un conduit de fumée compatible avec le raccordement d’un appareil de chauffage au bois domestique Parution de la norme NF EN 14 785 (appareils à granulés) Parution des arrêtés définissant les opérations standardisées relatives aux CEE Parution de l’arrêté imposant le marquage CE pour les poêles à accumulation lente de chaleur et les poêles à granulés de bois Création de la marque NF granulés biocombustibles Nouvel étiquetage Flamme Verte et prélèvements de contrôle aléatoires sur les appareils labellisés Prise en compte des émissions de poussières à travers les classes de performances Flamme Verte La classe Flamme Verte 3 étoiles disparaît au bénéfice des seules classes 4 et 5 étoiles Principaux acteurs industriels français • Foyers fermés et inserts : Cheminées Philippe, Brisach, Cheminées Richard Le Droff, Invicta, Cheminées de Chazelles, Cheminées SeguinDutériez… • Poêles à bois : Supra, Godin, Deville, Staub Fonderie (FrancoBelge), Invicta, France Turbo… • Chaudières bois : Energie Système, Silène, Self Climat Morvan, Chaudières Miquée, Chaudières Perge, Atlantic… • Cuisinières : Deville, Godin… © Fonte Flamme En France, 78 % du bois énergie sont consommés dans le secteur domestique par les ménages. Cette énergie est produite par des appareils domestiques (poêles, inserts, chaudières, cuisinières) adaptés aux besoins du consommateur. La filière française s’est donné les moyens de réaliser des appareils de plus en plus performants dont la qualité est internationalement reconnue. Le marché français du chauffage au bois domestique Historique des ventes d’appareils de chauffage au bois domestique en France source : ADEME/SER Total Inserts et foyers Poêles Chaudières Cuisinières 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 1984 1989 1994 1999 2004 2009 Évolution des ventes d’appareils de chauffage au bois en France sur la période 2004-2011 source : ADEME/SER Inserts,foyers fermés Poêles à bois Chaudières Cuisinières Inserts,foyers fermés Poêles à bois Chaudières Cuisinières 2004 246 000 83 000 8 800 10 500 2008 238 000 217 000 27 000 11 200 2005 253 000 127 000 18 000 10 500 2009 194 200 254 670 20 900 9 870 2006 282 000 205 000 29 000 13 600 2010 180 000 258 770 17 340 7 700 2007 220 000 190 000 18 000 11 000 2011 169 455 265 512 16 500 7 500 Qualifications Qualibois pour les chaudières et appareils indépendants L’Association Qualit’EnR délivre des appellations Qualibois pour les installateurs d’appareils de chauffage au bois domestique compétents : •Depuis 2007 pour les chaudières manuelles et automatiques (appareils raccordés à un circuit hydraulique) ; •Depuis 2010 pour les poêles, inserts et cuisinières (appareils de chauffage par convection et rayonnement). Près de 2 000 installateurs sont titulaires de la qualification Qualibois millésime 2011. Les modes de soutien à la filière : • crédit d’impôt jusqu’au 31 décembre 2012 (article 200 quater du Code Général des Impôts) primo-acquisition remplacement opération seule 15 % 26 % bouquet de travaux 23 % 34 % • éco-prêt à taux zéro ; • TVA réduite (matériels et main d’œuvre) dans les logements de plus de deux ans, jusqu’au 31 décembre 2012 ; • aides de l’ANAH ; • aides régionales. Le chauffage au bois domestique : un gain de pouvoir d’achat © Cheminées de Chazelles Les appareils indépendants de chauffage au bois éligibles au crédit d’impôt (essentiellement les poêles et les foyers fermés/inserts) sont des appareils de chauffage d’appoint, c’est-à-dire qu’ils ne constituent pas, en général, le seul moyen de chauffage de la maison. Ils permettent néanmoins une diminution substantielle de l’utilisation du système de chauffage principal. Cas des maisons chauffées à l’électricité L’enquête 2006 du Centre d’Études et de Recherches Économiques sur l’Énergie (CEREN) relative aux ménages qui se chauffent au bois et à l’électricité a permis de déterminer les économies réalisées sur la consommation électrique pour le chauffage : en moyenne 40 %. Consommation moyenne d’électricité pour le chauffage (kWh) source : CEREN, 2006 © Jotul 7 000 kWh 6 000 kWh 5 000 kWh 3 000 kWh 2 000 kWh 1 000 kWh 0 kWh © Région alsace avec poêle à bois avec foyer fermé bois sans bois (chauffage électrique seul) moyenne d’économie de kWh électrique Syndicat des énergies renouvelables 13-15, rue de la Baume Tél. : +33 1 48 78 05 60 Fax : +33 1 48 78 09 07 www.enr.fr dernière révision du document : juin 2012 © catcha / Fotolia L’emploi en chauffage d’appoint d’un poêle à bois ou d’un insert/foyer fermé permet l’économie de près de 3 000 kWh de chauffage électrique. Design graphique : THINK UP communication éco-responsable® www.thinkup.fr 4 000 kWh Le label Flamme Verte assure la promotion des appareils de chauffage au bois performants en termes de rendement énergétique et de réduction des émissions polluantes. Il a été créé en 2000 par l’ADEME et les fabricants d’appareils domestiques. Il est géré depuis 2004 par le Syndicat des énergies renouvelables et fait l’objet d’une amélioration continue. Le label Flamme Verte répond aux objectifs ambitieux fixés par le Grenelle de l’Environnement Feuille de route pour le chauffage au bois domestique Nombre de logements chauffés au bois Consommation annuelle de bois 2006 2011* 2020 5,75 millions 7 millions 9 millions de logements de logements de logements 7,4 Mtep** 7,4 Mtep** 7,4 Mtep** *estimation SER **Mtep = Millions de tonnes équivalent pétrole, 1 tonne équivalent pétrole = 11 630 kWh La stabilité de la consommation annuelle de bois (7,4Mtep) entre 2006 et 2020 s’explique par plusieurs phénomènes : • les besoins énergétiques des logements diminuent ; • la consommation de bois par appareil diminue grâce à l’amélioration des performances ; • parmi les 5,75 millions de logements équipés en 2006, 4 millions d’appareils sont destinés à être remplacés. Label Flamme Verte : nouveautés L’étiquetage Flamme Verte permet de classer les appareils selon leur classe de performance environnementale. Le nombre d’étoiles est déterminé en fonction du rendement énergétique et des émissions polluantes (monoxyde de carbone et particules fines). Depuis 2012, seuls les appareils de classe 4 ou 5 étoiles peuvent bénéficier du label Flamme Verte. Les autres n’y sont pas éligibles. Depuis 2010, des prélèvements de contrôle annuels des appareils sont mis en place. Ceci permet le contrôle aléatoire des performances annoncées chez chaque signataire de la charte. Depuis 2011, le critère émissions de particules fines accompagne le rendement et le CO pour la détermination du nombre d’étoiles d’un appareil. CLASSE DE PERFORMANCE E N V I R O N N E M E N TA L E Appareil de classe 5 étoiles conforme à la charte qualité Flamme Verte Cet appareil doit être installé par un professionnel selon les règles de l’art et conformément aux règles techniques rappelées dans la notice. Les ambitions du label 2010 : nouvel étiquetage environnemental 2011 : prise en compte des émissions de poussières dans les classes de performance 2012 : seules les classes 4 et 5 étoiles donnent droit au label 2015 : seule la classe 5 étoiles donne droit au label Une bonne utilisation de cet appareil alimenté au bois contribue à économiser l’énergie, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à préserver notre environnement. www.flammeverte.org Avec le concours de l’ADEME © Cheminées de CHAZELLES Flamme Verte : label de qualité des appareils de chauffage au bois domestique Un label de qualité contrôlé par un tiers indépendant © SER Le contrôle des performances des produits labellisés Flamme Verte est confié à l’Association pour la Certification des Equipements Industriels et Appareils Domestiques de Chauffage, Refroidissement, Conditionnement et Traitement d’Air (CERTITA) qui collecte les rapports d’essais des appareils faisant l’objet d’une demande. CERTITA vérifie la validité des annonces en contrôlant les rapports d’essai, l’accréditation des laboratoires de tests et les documentations techniques. CERTITA est notamment en charge de la marque NF appareils à combustibles solides ou liquides pour AFAQ/AFNOR. L’ensemble des produits labellisés est consultable sur www.flammeverte.org Le label Flamme Verte vise une amélioration continue des appareils Exigences du label Flamme Verte pour les appareils indépendants (poêles, inserts et cuisinières) Exigences 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Rendement minimum 60 % 65 % 65 % 70 % 70 % 70 % Taux de monoxyde de carbone maximum (en % du volume de fumée à 13 % d’O2) 1 % 0,8 % 0,6 % 0,6 % 0,5 % 0,3 % 2010 2011 2012 Nouvel affichage des performances environnementales Prise en compte des émissions de poussières dans la classification Flamme Verte Disparition de la classe 3 étoiles Exigences du label Flamme Verte pour les chaudières 2 500 100 100 80 2009/10 150 150 2011 2012 Disparition de la classe 3 étoiles 3 000 150 Taux de poussières (en mg/m3 à 10 % d’O2) Nouvel affichage des performances environnementales 2 500 2012 Disparition de la classe 3 étoiles 2011 5 000 Taux de COV (Composés Organiques Volatiles en ppm) 2009/10 2011 2012 Nouvel affichage des performances environnementales 50 < Pn ≤ 70 kW ≥ 80 % 2009/10 Disparition de la classe 3 étoiles Pn ≤ 50 kW ≥ 80 % 2012 Nouvel affichage des performances environnementales 50 < Pn ≤ 70 kW 2011 Disparition de la classe 3 étoiles Automatiques Pn ≤ 50 kW Nouvel affichage des performances environnementales 2009/10 Manuelles Taux de monoxyde de carbone (en ppm) Rendement Chaudières • veiller à la bonne qualité du bois (approvisionnement et stockage) et brûler du bois sec ; • entretenir l’appareil selon les préconisations du fabricant et faire ramoner le conduit 2 fois par an dont une fois pendant la période de chauffe ; • utiliser un appareil performant dimensionné selon les besoins de chauffage du logement. Syndicat des énergies renouvelables 13-15, rue de la Baume Tél. : +33 1 48 78 05 60 Fax : +33 1 48 78 09 07 www.enr.fr dernière révision du document : juin 2012 Première source d’énergie renouvelable consommée en France, le bois allie atouts environnementaux et économiques. Le succès de cette filière passe aujourd’hui par le développement d’appareils de chauffage de nouvelle génération, garantissant de meilleures performances énergétiques tout en préservant encore mieux la qualité de l’air. © catcha / Fotolia Conseils de l’ADEME aux utilisateurs de bois de chauffage Design graphique : THINK UP communication éco-responsable® www.thinkup.fr ppm = parties par million - mg/m3 = milligrammes par mètre cube - Pn = Puissance nominale Le chauffage au bois : une filière industrielle compétitive © Dovre Filière industrielle française des énergies renouvelables méconnue, le secteur du chauffage au bois domestique (inserts, foyers fermés, poêles, chaudières domestiques, cuisinières) emploie plusieurs dizaines de milliers de personnes en France pour la fabrication, la commercialisation et l’installation d’appareils domestiques. Les filières forestières sont également très créatrices d’emplois pour fournir les cinquante millions de stères consommés dans le secteur domestique. Un secteur industriel français dynamique et réparti sur tout le territoire national La dernière étude sur l’emploi dans le secteur des énergies renouvelables conduite par l’ADEME indique en 2009 que la filière de fabrication, de commercialisation, et d’installation des appareils de chauffage au bois domestique emploie aujourd’hui environ 14 000 personnes. Ce chiffre n’inclut pas les emplois liés à la vente de bois de chauffage. Cette filière représente un marché annuel de 2 milliards d’euros. Le nombre d’emplois s’élève aujourd’hui à 21 000 si on compte également la filière d’installation. Des matières premières à l’équipement mis en œuvre La fabrication des éléments : le travail du métal et en particulier de la fonte La commercialisation : un réseau dense et bien réparti Historiquement attachés à la fonte, les fabricants d’appareils de chauffage sont de gros utilisateurs de ce matériau, approprié pour la conception d’appareils de chauffage par rayonnement. Les principales fonderies sollicitées pour la fabrication des appareils vendus sur le marché français sont : • La Fonte Ardennaise (Champagne - Ardennes) ; • PEBECO (Loire Atlantique) ; • fonderie de Niedenbronn (Alsace) ; • fonderie Philippe (Nord - Pas-de-Calais) ; • fonderie D2I (Champagne - Ardennes) ; Avec plus de 450 000 appareils vendus par an, la commercialisation d’appareils de chauffage au bois domestique est présente dans tous les départements métropolitains. Les canaux de distribution sont les suivants : • 40% des ventes sont réalisées en grandes surfaces de bricolage (Leroy Merlin, Castorama, Bricomarché, …) ; • 60% des ventes sont réalisées via des réseaux de revendeurs (exclusifs ou non) représentant environ 400 points de vente en France métropolitaine et en Corse. L’assemblage industriel : des pièces à l’appareil La pose des appareils : une activité artisanale, un savoir faire Les constructeurs d’appareils de chauffage au bois sont présents sur tout le territoire. Certains possèdent une fonderie intégrée (Cheminées PHILIPPE, Invicta), d’autres sous-traitent la partie fonderie et assemblent les appareils (SUPRA, BRISACH, SEGUIN-DUTERIEZ...). Activité artisanale non délocalisable, la pose d’un appareil de chauffage est une activité différenciée selon la typologie de l’appareil posé. La durée d’un chantier pour la pose d’un foyer fermé habillé par une cheminée est en moyenne de 4 jours homme. 300 000 pièces installées x 4 jours (le reste étant posé par le client directement) = 1 200 000 journées travaillées soit environ 5 500 emplois équivalent temps plein Les industries connexes La taille de pierre : l’habillage des cheminées Les générateurs (foyers fermés) sont habillés par des cheminées en pierre dont les principaux fournisseurs sur le marché français sont nationaux (Brisach, Cheminées de Chazelles, La Romaine). La fabrication des vitres Cette filière industrielle compte un représentant français : la société KERAGLASS (Groupe Saint-Gobain) spécialisée dans la fabrication de vitrocéramiques transparentes pour les appareils de chauffage au bois. Le combustible : bûches, plaquettes, granulés Pan important du gisement d’emplois, la filière d’approvisionnement génère aujourd’hui près de 36 000 emplois. La fabrication de plaquettes forestières permet la création d’emplois locaux. On considère qu’un emploi net est créé pour 300 tep substituées. Marchés et emplois issus de la biomasse (hors déchets) en France en 2009 et scénario 2012 source : ADEME Marché (millions €) Emplois Les acteurs industriels Société Code Postal Ville Supra SA 67216 Obernai Cheminées de Chazelles 16380 Chazelles Brisach SAS 83120 Saint-Maxime Cheminées Philippe 62401 Béthunes Godin SA 02120 Guise Fonte Flamme 63100 Clermont-Ferrand Lorflam 56850 Caudan Turbofonte 33608 Pessac Cheminées Seguin-Dutériez 63310 Randan Axis Intégral Fire 01300 Belley D2i 08440 Viviers-au-court Deville SA 08013 Charleville-Mézières Fondis SA 68801 Thann Oliger France 57820 Saint-Louis Staub Fonderie 59660 Merville Invicta 08350 Donchéry Année 2009 2012 2009 2012 Atelier Dominique Imbert 34380 Viols-le-Fort Appareils de chauffage au bois 1 730 3 600 12 260 24 000 Ateliers France Turbo 26500 Bourg les Valence Biogaz : valorisation énergétique CDK International 60410 Verberie 270 200 1 420 1 300 Poujoulat SA 79270 Saint Symphorien Bois énergie 960 1 300 8 870 14 000 Énergie issue de la valorisation du biogaz 70 100 200 300 Keraglass 77167 Bagneaux sur Loing Tôlerie Emaillerie Nantaise 44800 Saint Herblain La Fonte Ardennaise 08440 Vivier au Court PEBECO 53410 Port Brillet Fonderie de Niederbronn 67110 Niederbronn les bains Syndicat des énergies renouvelables 13-15, rue de la Baume Tél. : +33 1 48 78 05 60 Fax : +33 1 48 78 09 07 www.enr.fr dernière révision du document : juin 2012 © catcha / Fotolia Fabricants d’appareils Industries connexes (conduits de fumée, vitrocéramique) Fonderie Design graphique : THINK UP communication éco-responsable® www.thinkup.fr Le conduit d’évacuation des fumées, éléments essentiels de l’ouvrage complet, provient très souvent de fabrication industrielle française. Citons notamment les entreprises suivantes : • Poujoulat SA (Niort) : premier fabricant européen de conduits de cheminées et de sorties de toit métalliques. Poujoulat est présent dans 7 pays européens au travers de 12 sociétés (1 300 collaborateurs et 175 millions d’euros de chiffre d’affaires) ; • Tôlerie Emaillerie Nantaise (Nantes) : spécialiste des conduits métalliques ; • Imerys toiture : spécialiste des conduits en terre cuite. © Cheminées de Chazelles La fabrication de conduits de fumée : les français, leaders européens Le chauffage au bois collectif et industriel © Dalkia Utilisable dans des appareils domestiques (poêles, inserts, chaudières), le combustible bois peut également être valorisé sous forme de chaleur grâce à sa combustion dans des chaufferies collectives ou industrielles. Les chaudières bois/ biomasse peuvent alors alimenter directement des ensembles (chaudières en pied d’immeuble ou production de chaleur dans l’industrie) ou alimenter des consommateurs (personnes physiques ou morales) via des réseaux de chaleur. Principe d’une chaufferie bois énergie Une chaufferie bois énergie est un local (bâtiment) dédié comportant une chaudière bois/biomasse dont la puissance est supérieure à 70 kW et un silo de stockage du combustible bois (plaquettes, granulés). Sous ces formes particulières, le bois a la faculté d’être transporté jusqu’au foyer de la chaudière de façon automatique et régulée. Les produits de combustion sont évacués par un conduit de fumée correctement dimensionné. Économie des projets bois énergie collectif Les investissements pour les installations de plus de 1,5 MW (hors création de réseau de chaleur) varient entre 500 et 900 € HT/kW et pour les installations de plus petites tailles de 1 100 à 1 300 € HT/kW. Pour les projets intégrant la création d’un réseau de chaleur, ce ratio est majoré de 300 à 500 € HT/kW (source CIBE, mars 2008). Un potentiel fondamental à exploiter pour l’atteinte des objectifs du Grenelle de l’Environnement Le comité opérationnel n°10 a identifié un gisement de production d’énergie thermique très important à partir du chauffage au bois collectif : 2006 2020 écart 1 400 5 200 3 800 dont bâtiments 100 800 700 dont réseaux de chaleur collectif/tertiaire 100 1 200 1 100 1 200 3 200 2 000 Biomasse dont industrie/process source : COMOP n°10 À cette production à l’horizon 2020, il faut ajouter 2,4 Mtep de production de chaleur issue des installations de cogénération biomasse. La chaleur collective issue du bois et de la biomasse pourrait représenter une consommation de 7,6 Mtep en 2020, soit 6,2 Mtep supplémentaires par rapport à la situation actuelle. © Ville de Besançon Consommation en ktep Les modes de soutien au bois énergie collectif : Jusqu’alors soutenu par l’ADEME et les collectivités, le chauffage au bois collectif bénéficie de plusieurs outils pour son développement, notamment : • le crédit d’impôt (article 200 quater du Code Général des Impôts) de 25 % pour le raccordement par un particulier à un réseau de chaleur alimenté majoritairement par une énergie renouvelable ; • l’éligibilité aux certificats d’économie d’énergie ; • l’éligibilité au système d’échange de quotas de CO₂ ; • la TVA réduite sur l’abonnement à un réseau de chaleur alimenté par une énergie renouvelable. Une filière en plein développement La révolution du « Fonds Chaleur » Le développement des chaufferies bois est relativement récent en France. S’il a débuté dans les années 1980, son décollage réel date du début des années 2000, encouragé par les plans « bois énergie » successifs de l’ADEME. Cet essor se poursuit de manière forte depuis 2009 grâce à la mise en place du « Fonds Chaleur renouvelable » issu du Grenelle de l’environnement. Les chaufferies bois en France (en nombre d’installations) source : ADEME 3 990 Total installations Installations collectives/tertiaires Installations industrielles 3 004 3 000 2 000 986 1 000 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 La France compte aujourd’hui un peu plus de 4 000 chaufferies collectives/tertiaires ou industrielles fonctionnant au bois. Si les chaufferies collectives/tertiaires sont les plus nombreuses (environ 3 000 installations pour une puissance cumulée d’environ 1 200 MW), c’est dans l’industrie que la puissance installée est la plus importante : 1 600 MW pour 1 000 chaufferies industrielles. Répartition par région des chaufferies bois en France source : ADEME Nord-Pas-de-Calais 14 42 Picardie Haute-Normandie 48 12 Basse-Normandie 28 Lorraine 78 17 Ile-de-France 99 Bretagne Alsace 36 23 29 64 102 226 7 33 Pays-de-la-Loire 54 Champagne-Ardenne 33 Total du nombre de chaufferies : 147 Centre Franche-Comté 40 Bourgogne 291 337 35 160 chaufferies 46 Poitou-Charentes 35 collectives/tertiaires 3 004 178 53 Auvergne Rhône-Alpes 45 17 119 chaufferies 823 Limousin 39 inductrielles 82 986 68 34 Aquitaine 122 Provence-Alpes-Côte-d’Azur 40 120 166 Midi-Pyrénées 37 5 LanguedocRoussillon Corse 5 1 Principes et objectifs Le Fonds Chaleur renouvelable est un engagement majeur du Grenelle de l’Environnement. Mis en place en janvier 2009, ce dispositif financier alloue des aides aux entreprises et collectivités pour s’équiper de systèmes de production de chaleur utilisant les énergies renouvelables ou valorisant la chaleur de récupération. La biomasse est la principale filière à en bénéficier. Budget Piloté par l’ADEME et doté d’une première enveloppe financière de plus d’un milliard d’euros sur 5 ans, il devrait permettre la production 5,47 Mtep, soit un peu plus de 25 % de l’objectif d’accroissement de la France en énergies renouvelables en 2020. Premiers résultats Le Fonds Chaleur a permis d’aider plus de 1 600 projets sur la période 2009-2011 pour une production annuelle de chaleur renouvelable de près de 790 000 tep, de quoi chauffer 790 000 foyers. Cette production de chaleur renouvelable représente 260 millions € d’économie par an dans la balance commerciale au prix actuel du baril de pétrole. Bilan 2009-2011 du Fonds Chaleur Type de chaleur renouvelable Bois hors BCIAT BCIAT (biomasse) Géothermie Biogaz Solaire Réseaux de chaleur TOTAL Nombre d’installations 271 86 172 7 866 236 1 638 Aide ADEME (k€) 124 023 185 200 50 196 2 135 42 996 207 971 612 521 Tep/an EnR 185 305 464 200 49 315 4 564 3 744 82 573 789 701 Source : ADEME chiffres 2011 provisoires Sur la base d’une durée de vie de 20 ans des équipements financés, le prix de la tep (tonne-équivalent-pétrole) produite est d’environ 40 €, soit un niveau de prix très faible et donc très performant. Sachant qu’une tep équivaut à 11,628 MWh (mégawatt/heure), le bilan est le suivant : 1 MWh financé par le Fonds Chaleur coûte 3,4 € à la puissance publique. 14,8 % 65,5 % Plaquettes forestières Un réseau de chaleur est constitué d’une chaufferie centrale et d’un réseau de canalisations enterrées et isolées desservant plusieurs sous-stations généralement équipées d’un échangeur. En France, une centaine de réseaux de chaleur alimentés par, au moins, une chaufferie bois desservent : des logements collectifs (habitat social), des établissements scolaires, des hôpitaux ou cliniques, des piscines. dernière révision du document : juin 2012 9,8 % Connexes des industries du bois 0,4 % Granulés 9,4 % Sous-produits agricoles Les acteurs industriels de la filière Parts de marché des constructeurs de chaudières bois/biomasse raccordés à un réseau de chaleur source : CIBE, mars 2008 COMPTE-R 40 % Syndicat des énergies renouvelables 13-15, rue de la Baume Tél. : +33 1 48 78 05 60 Fax : +33 1 48 78 09 07 www.enr.fr Produits bois en fin de vie WEISS SCHMID 24 % 14 % © catcha / Fotolia Bois énergie et réseaux de chaleur FROLING 12 % AUTRES 10 % Design graphique : THINK UP communication éco-responsable® www.thinkup.fr Fonds Chaleur : répartition des combustibles biomasse utilisés La cogénération à partir de la biomasse © Dalkia Pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé pour 2020, notre pays doit développer une production supplémentaire de chaleur et d’électricité renouvelable. La cogénération biomasse est une solution pertinente puisqu’à partir d’une énergie primaire renouvelable, on produit chaleur et électricité avec une efficacité globale élevée. Définition de la cogénération La notion d’efficacité énergétique La cogénération consiste à produire, à partir d’une énergie primaire combustible (ici la biomasse), deux énergies secondaires utilisables : une énergie électrique et une énergie thermique. Énergie contenue dans Énergie thermique la biomasse (EB) valorisée (E th) = masse de biomasse (M) x le pouvoir calorifique Énergie électrique de la biomasse par valorisée (E élec) unité de masse (PCI) L’efficacité d’une cogénération est déterminée par le ratio ETV/EB. Plus ce ratio sera proche de 1, plus la cogénération sera identifiée comme efficace. Électricité biomasse : 3 filières de production Énergie totale valorisée (ETV) Pertes énergétiques Les objectifs de la France Notre pays s’est fixé d’importants objectifs de développement d’électricité produite à partir de biomasse. Alors que la capacité de production est de l’ordre de 877 MW en 2008 (source MEEDDM), le Grenelle de l’environnement a retenu l’objectif suivant : un accroissement de la capacité de production de 2 300 MW à l’horizon 2020. Ceci représente une multiplication par trois des capacités en 10 ans. Ces objectifs ont été confirmés dans la Programmation Pluriannuelle des Investissements (PPI) de production d’électricité publiée le 10 janvier 2010 au JO. La production d’électricité biomasse est le fait de trois filières énergétiques : •Les installations de combustion de matières végétales et animales ; •Les usines d’incinération d’ordures ménagères ; •Les installations de production de biogaz. Les installations de production d’électricité à base de biomasse sont de tailles unitaires variables mais généralement associées à un système de cogénération, permettant de produire également de la chaleur. Les installations utilisant de la biomasse solide (principalement du bois) ont une puissance comprise entre 1 et 70 MW en France, alors que les installations de production d’électricité à base de biogaz sont de tailles plus réduites, pouvant aller de 100 kW à plus de 2 MW. Évolution de la production d’électricité à partir de biomasse : le scénario du Grenelle de l’environnement 2008 Biomasse dont solide dont biogaz (MW) 877 755 122 2010 (GWh) 4 391 3 708 683 (MW) 1 052 888 164 * Trajectoire du Grenelle de l’environnement Source : Plan d’action national en faveur des énergies renouvelables - MEEDDM - Juillet 2010 2015* (GWh) 5 441 4 506 935 (MW) 1 895 1 531 363 2020* (GWh) 10 496 8 366 2 129 (MW) 3 007 2 382 625 (GWh) 17 171 13 470 3 701 Les outils mis en place par l’État pour développer la cogénération biomasse Les tarifs d’achat de l’électricité produite à partir de la biomasse Implantation des projets retenus en janvier 2010 dans le cadre de l’appel d’offres « biomasse n°3 » Le tarif d’achat, garanti sur 20 ans, de l’électricité issue de la combustion de biomasse a longtemps été peu incitatif. Un nouveau tarif (mis en place fin 2009 et révisé en janvier 2011) multiplie par plus de deux le prix d’achat pour les installations de 5 à 12 MW électriques. Les entreprises de sciage et de rabotage du bois peuvent également en bénéficier à partir de 1 MW. Filières Combustion de matières non fossiles végétales et animales Date de l’arrêté tarifaire Fourchette de tarifs pour les nouvelles installations (métropole) 27 janvier 2011 4,34 c€/kWh + prime de 7,7 à 10,12 cts/ kWh (ressources biomasse et efficacité énergétique) Biogaz et méthanisation Déchets ménagers sauf biogaz 19 mai 2011 2 octobre 2001 Combustible principal : Connexes et sous-produits industries bois Déchets industriels et broyats de centres de tri Plaquettes forestières et toute biomasse issue de forêt Divers Sous-produits industries bois et plaquettes forestières Déchets industriels et plaquettes forestières Tranche concernée : Tranche 1 (≤ 9 MW) Tranche 2 (> 9 MW) 4,92 MW 6,7 MW 13 MW 9,9 MW 50 MW 9,5 MW 5,6 MW 10 MW 10,4 MW 4,8 MW 3,3 MW 7,5 MW 7,5 MW 15,3 MW 7,5 MW 3,3 MW 4,1 MW 5 MW 3,4 MW entre 11,19 et 13,37 c€/kWh selon la puissance + prime à l’efficacité énergétique comprise entre 0 et 4 c€/kWh + prime au traitement d’effluents d’élevage entre 0 et 2,6 c€/kWh . 14,9 MW 3,4 MW 7,5 MW 23 MW 3,4 MW 3,4 MW 4,1 MW 4 MW 3,6 MW 3,3 MW 3,4 MW 4,5 à 5 c€/kWh + prime à l’efficacité énergétique comprise entre 0 et 0,3 c€/kWh 4 MW Les appels d’offres Le ministre chargé de l’énergie peut lancer des appels d’offres pour atteindre les objectifs prévus dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle des Investissements de production d’électricité, comme le prévoit l’article 8 de la loi du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité. Les différentes étapes d’élaboration de l’appel d’offres sont encadrées par le décret du 4 décembre 2002. Quatre appels d’offres ont, jusqu’à présent, été lancés : • le premier a permis de retenir 232 MW de projets le 11 janvier 2005 pour un coût moyen du MWh égal à 86 € ; • le second a retenu 314 MW le 12 juin 2008 pour un coût moyen du MWh égal à 128 € ; • un troisième a retenu 250 MW de projets le 22 janvier 2010 pour un coût moyen du MWh égal à 145 €. • Un quatrième, lancé en juillet 2010, est limité aux installations supérieures à 12 MW électriques. Cahier des charges (1 à 6 mois) • le ministre établit les conditions de chaque appel d'offres • il transmet à la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) les conditions de l'appel d'offres • la CRE est ensuite en charge, dans un délai de 1 à 6 mois, de la rédaction du projet de cahier des charges qu'elle soumet au ministre Publication au J.O.U.E. Instruction des offres (max. 6 mois) Attribution du marché • l'appel d'offres est enfin lancé par le ministre à la date de publication d'un avis au Journal Officiel de l'Union Européenne (J.O.U.E.) sur la base du cahier des charges qu'il a approuvé. Le délai d'envoi des dossiers de candidature à l'appel d'offres ne peut être inférieur à 6 mois • après réception des offres, la CRE les instruit dans un délai qui ne peut dépasser 6 mois et transmet les résultats de son évaluation au ministre • le ministre prend alors sa décision et recueille à nouveau l'avis de la CRE sur ce choix. Le ministre fait ensuite connaître à chaque proposant la décision qui le concerne Syndicat des énergies renouvelables 13-15, rue de la Baume Tél. : +33 1 48 78 05 60 Fax : +33 1 48 78 09 07 www.enr.fr dernière révision du document : juin 2012 © catcha / Fotolia Début de la procédure Design graphique : THINK UP communication éco-responsable® www.thinkup.fr Les étapes de l’élaboration d’un appel d’offres selon le décret du 4 décembre 2002 La valorisation énergétique des ordures ménagères se place au 5ème rang pour la production d’énergies renouvelables en France, derrière le bois énergie, l’hydraulique, les biocarburants et l’éolien. Au sein de la filière déchets, l’incinération est de loin la première voie de valorisation énergétique des déchets, le biogaz venant en deuxième position. L’énergie produite lors de l’incinération est valorisée sous forme de chaleur et/ou d’électricité. Les déchets : une énergie renouvelable reconnue par l’UE La fraction biodégradable des déchets ménagers est reconnue comme source d’énergie renouvelable par l’Union Européenne depuis 2001. En effet, la biomasse inclut « la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de l’agriculture (comprenant les substances végétales et animales), de la sylviculture et des industries connexes, ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et municipaux » (Directive européenne 2001/77/CE). L’incinération, source d’énergie renouvelable 130 incinérateurs en France • En 1993 le parc des incinérateurs comprenait 300 installations ; on en dénombre aujourd’hui 130. La mise aux normes des installations a entraîné la fermeture d’un certain nombre d’unités, anciennes et de petite taille, en particulier depuis 2005. • 112 usines valorisent l’énergie des déchets (97 % du tonnage incinéré). Le parc est très varié en taille. Si 27 usines ont une capacité annuelle d’incinération inférieure à 50 000 tonnes, 25 usines, avec une capacité annuelle supérieure à 150 000 tonnes, traitent environ la moitié de la quantité annuelle incinérée en France. Les anciennes usines sans valorisation énergétique tendent à disparaître. Les Unités d’Incinération des Ordures Ménagères en France en 2009 Compte tenu de la teneur biomasse des déchets incinérés, 50 % de l’énergie produite par une usine d’incinération d’ordures ménagères est considérée comme renouvelable en France (arrêté du 8 novembre 2007). source : ADEME - ITOM L’incinération, une voie de valorisation énergétique des déchets source : ADEME 2008 Stockage des déchets non dangereux (ISDND) 1,1 % 20 899 kt Incinération sans valorisation énergétique 522 kt 27,6 % 44,4 % Incinération avec valorisation énergétique 12 999 kt 0,4 % 11,2 % 15,3 % Tonnages traités : 700 000 t Méthanisation 206 kt 360 000 t Compostage 5 293 kt Tri 70 000 t 7 191 kt Mode d’élimination : En France, environ 28 % du volume des déchets ménagers est orienté vers l’incinération (13,5 Mt). Incinération avec valorisation énergétique (112 UIOM et 13 Mt déchets traités) Incinération sans valorisation énergétique (18 UIOM et 0,5 Mt déchets traités) © Groupe TIRU L’incinération des déchets ménagers Deux fois plus de chaleur produite que d’électricité Les objectifs de l’incinération d’ici 2020 La production thermique (6 600 GWh) du parc d’incinérateurs français est deux fois plus importante que la valorisation électrique (3 500 GWh). Production de chaleur Production d’énergie par les Installations de Traitement des Ordures Menagères (ITOM) en France en 2008 Part énergie renouvelable des UIOM et de bois DIB* source : ADEME 7 GWh 129 GWh 6 573 GWh Situation 2006 Potentiel 2020 Supplément à réaliser 400 ktep 900 ktep + 500 ktep source : Comop n°10 (Grenelle) L’objectif très ambitieux ci-dessus nécessite un accroissement important du parc d’usines d’ici 2020 et demande un signal fort de la part des pouvoirs publics en faveur du traitement des déchets par incinération. 3 GWh 454 GWh 3 489 GWh Méthanisation Valorisation biogaz de décharge Incinération Électricité Le Grenelle de l’Environnement a fixé les objectifs suivants aux Unités d’Incinération d’Ordures Ménagères (UIOM) : Énergie thermique 6 709 GWh Les mesures de soutien public Principaux constructeurs d’incinérateurs • L’État a mis en place un tarif d’achat de l’électricité produite par les incinérateurs (arrêté tarifaire du 2 octobre 2001). Ce tarif est composé d’un tarif de base (4,5 à 5 c€/kWh) auquel s’ajoute une prime à l’efficacité énergétique comprise entre 0 et 0,3 c€/kWh. Ce tarif n’a pas été revu depuis 2001 contrairement aux autres tarifs de sources d’énergie renouvelable. • La chaleur des incinérateurs, en tant qu’énergie renouvelable permet aux réseaux de chaleur de bénéficier du taux réduit de TVA à 5,5 %. Le Fonds chaleur renouvelable de l’ADEME permet également d’aider financièrement le raccordement des incinérateurs sur des réseaux de chaleur existants. • CNIM • INOVA • VINCI • Cyclergie/TIRU En Europe, Les pays les plus « verts » incinèrent plus que la France Décharge Incinération Recyclage + Compostage source : Eurostat 100 % 80 % 60 % 40 % 20 % Syndicat des énergies renouvelables 13-15, rue de la Baume Tél. : +33 1 48 78 05 60 Fax : +33 1 48 78 09 07 www.enr.fr dernière révision du document : juin 2012 Bulgarie Grèce Portugal Espagne Royaume-Uni Italie France Luxembourg Danemark Belgique Suède Pays-Bas Allemagne 0 % Incinération et qualité de l’air Les usines d’incinération sont réglementées par l’arrêté ministériel du 20 septembre 2002. Ce texte fixe des exigences strictes en termes de protection de l’environnement qui imposent la mise en œuvre d’équipements performants pour traiter les fumées (laveurs, filtres, adsorption sur charbon actif...). De 1995 à 2006, les émissions de dioxines par les incinérateurs d’ordures ménagères ont été divisées par un facteur supérieur à 100 (source : Ministère de l’Écologie) et deux études récentes de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) confirment que les usines actuelles n’ont pas d’impact sur la santé. © catcha / Fotolia En Europe, les pays qui recyclent le plus les déchets ont également recours à l’incinération. L’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas présentent respectivement des taux de recyclage et de compostage de leurs déchets ménagers de 64 %, 62 % et 60 %. Dans le même temps, les volumes incinérés dans ces pays sont de 35 %, 34 % et 38 %. © Yann Le Borgne L’incinération en Europe Design graphique : THINK UP communication éco-responsable® www.thinkup.fr 3 946 GWh Méthanisation et biogaz © coop de France Produit par fermentation de matières organiques animales ou végétales, le biogaz est valorisé par combustion sous forme de chaleur et/ou d’électricité. S’il ne représente que 1,4 % des énergies renouvelables consommées en France, de nouvelles voies de valorisation sont à l’étude. L’État est en train de mettre en place un dispositif de soutien à l’injection du biométhane (biogaz épuré) dans le réseau gazier français. La production de carburant automobile pourrait également être une voie d’avenir. Méthanisation et biogaz : définitions • La méthanisation est une réaction de digestion anaérobie (en l’absence d’oxygène) de déchets fermentescibles, végétaux ou animaux. Cette réaction produit un gaz appelé biogaz dont les propriétés énergétiques sont déterminées par la teneur en méthane. • Le biogaz est composé de 50 à 70 % de méthane (CH4) en fonction de son origine, de la qualité des ressources utilisées et de l’installation. Le potentiel de production de méthane est très variable selon la matière organique (végétale ou animale) utilisée. Production de biogaz en m3 par tonne de matière Type de ressource Pouvoir méthanogène (m3/t) Lisier bovin 25 Fumier bovin 45 Epluchure de pommes de terre 74 Tontes de gazons 175 Maïs ensilé (culture énergétique) 190 Graisse de cuisine (déchet industriel) 250 Déchets de cuisine 265 source : MEEDDM Les filières de production de biogaz source : Ministère de l’Écologie Déchets agricoles Résidus de récoltes Déchets urbains Déchets « solides » ménagers Effluents agricoles épandage Déchets industriels Déchets « solides » industriels Effluents urbains Effluents industriels Incinérateur Station d’épuration urbaine ou industrielle Décharge Unité de méthanisation Unité de méthanisation torchère épandage BIOGAZ Électricité et/ou chaleur Gaz carburant Injection au réseau gazier Production énergétique La production de chaleur, d’électricité, ou des deux en même temps (cogénération) sont les principales voies de valorisation du biogaz en France. La hausse continue de la production énergétique à partir de biogaz ces dernières années est due à la valorisation électrique (multipliée par 6 entre 1999 et 2007). La production thermique stagne depuis plus de 10 ans. Une troisième voie de valorisation se met en place en France : l’injection du biométhane (biogaz épuré) dans le réseau de transport et de distribution de gaz naturel. Les sources de production de biogaz en France Les objectifs de production d’énergie à partir du biogaz à l’horizon 2020 Situation 2006 Objectifs 2012 Objectifs 2020 Production de chaleur Production d’électricité 55 ktep Les objectifs sont confondus avec ceux de la biomasse 60 ktep soit une production de 520 MW supplémentaires d’ici à 2012… 555 ktep et de 2300 MW d’ici à 2020 source : Programmation pluriannuelle des investissements (PPI) – Décembre 2009 source : ADEME, Club Biogaz ATEE Stations d’épurations urbaines 22,5 % 16,5 % Déchets ménagers 1,6 % Méthanisation agricole 0,4 % Les soutiens à la production d’électricité Les tarifs d’achat Comme de nombreuses autres énergies renouvelables, le biogaz bénéficie d’un tarif d’achat de l’électricité produite. Celui-ci est modulé en fonction de la taille des installations et des ressources utilisées pour produire de l’énergie. Les tarifs d’achat de l’électricité produite à partir de biogaz et méthanisation Arrêté tarifaire Biogaz et méthanisation 19 mai 2011 Durée des contrats Fourchette des tarifs pour les nouvelles installations (métropole) 15 ans entre 11,19 et 13,37 c€/kWh selon la puissance, + prime à l’efficacité énergétique comprise entre 0 et 4 c€/kWh , + prime au traitement d’effluents d’élevage entre 0 et 2,6 c€/kWh La revalorisation en mai 2011 du tarif d’achat de l’électricité pour la méthanisation consiste principalement à une meilleure prise en compte des petites installations et à la création d’une prime pour le traitement d’effluents d’élevage. Les appels d’offres Trois appels d’offres destinés à encourager la production d’électricité à partir de biomasse ont été lancés en 2003, 2006 et 2008. Un projet biogaz a été retenu dans les deux premiers appels d’offres. L’injection dans le réseau gazier Les députés ont défini, lors de l’examen du projet de loi Grenelle 2, un cadre juridique pour l’injection du biogaz dans le réseau de transport et de distribution du gaz. Le biométhane est acheté entre 4,5 et 12,5 centimes d’euros par kWh, en fonction de la taille de l’installation, du type d’unité de production et de la nature des déchets valorisés (arrêté tarifaire du 23 novembre 2011). Syndicat des énergies renouvelables 13-15, rue de la Baume Tél. : +33 1 48 78 05 60 Fax : +33 1 48 78 09 07 www.enr.fr dernière révision du document : juin 2012 Les aides du Fonds Chaleur • Appels à projets : deux projets biogaz (Lillebonne et Marckolsheim) ont été retenus par l’ADEME en 2009 dans le cadre de l’appel à projets national lancé pour les secteurs industriels et agricoles (BCIA). Ces installations produisent plus de 1 000 tep par an. Un nouvel appel à projets ouvert aux installations biogaz a été lancé début 2010. Trois projets ont été financés dans ce cadre. • Hors appels à projets : trois installations hors appel à projets (installations biogaz < 1 000 tep/an), ont été financées en 2009 par les aides régionales de l’ADEME. Une nouvelle rubrique ICPE • La méthanisation bénéficie d’une rubrique dans la réglementation sur les installations classées (ICPE)* depuis octobre 2009. Cette rubrique (n°2781) concerne la méthanisation de matière végétale brute, d’effluents d’élevage, d’industries agroalimentaires… Le seuil de 30 tonnes/jour de matières traitées marque la limite entre le régime de déclaration et celui d’autorisation. • Un autre régime vient compléter les deux régimes précités : l’enregistrement. Il repose sur une autorisation simplifiée (ni étude d’impact, ni enquête publique). Ce régime concerne les installations de compostage et de méthanisation pour des quantités comprises entre 30t/j et 50t/j. * La réglementation ICPE encadre les activités industrielles pour la protection de l’environnement. La méthanisation agricole Alors que l’Allemagne compte 4 500 unités de méthanisation à la ferme, la France en dénombre à peine une vingtaine. Le ministère de l’Agriculture a mis en place un plan de performance énergétique des exploitations agricoles. Dans ce cadre, un premier appel à projets doté de 10 M€ a été lancé en mars 2009 pour apporter des aides à l’investissement à des projets de méthanisation rurale. 83 projets ont été sélectionnés (20,2 MW). Un nouvel appel à projets a été lancé en juin 2010 (7 M€). Au total, plus de 120 projets ont été financés. Design graphique : THINK UP communication éco-responsable® www.thinkup.fr Industrie et agroalimentaire 58 % © catcha / Fotolia Stockage de déchets