attractivité, compétences et emploi cadre en nord-pas-de-calais
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attractivité, compétences et emploi cadre en nord-pas-de-calais
LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN NORD-PAS-DE-CALAIS– N° 2013-39 SEPTEMBRE 2013 – Attractivité économique : atouts et faiblesses du Nord-Pas-deCalais. – L’emploi cadre au cœur des mutations de la région. – Cadres : quelles perspectives pour 2013. Dossiers attractivité régionale de l’Apec Région très densément peuplée, le Nord-Pas-deCalais affiche un visage résolument urbain : 88 % de ses 4 millions d’habitants vivent dans des aires urbaines. Son tissu économique, même s’il s’est transformé et tertiarisé, reste marqué par de fortes spécificités industrielles. De nombreux bassins d’emploi sont confrontés à un chômage élevé et le NordPas-de-Calais est la 2e région métropolitaine où le taux de chômage est le plus fort. Toutefois, l’économie régionale a su se diversifier en s’appuyant sur des activités-clés : grande distribution, vente à distance, numérique… La région peut de surcroît compter sur une métropole lilloise fortement dynamique, qui concentre les emplois qualifiés. Les entreprises du secteur privé de la région emploient 153 500 cadres, soit 5 % des cadres français. Les opportunités d’emploi pour les cadres se situent majoritairement dans le bassin d’emploi lillois. –ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE : ATOUTS ET FAIBLESSES DU NORD-PAS-DE-CALAIS– – UNE RÉGION DE CONTRASTES – 1. Différence entre le nombre de personnes qui sont venues habiter dans la région au cours de l’année et le nombre de personnes qui ont quitté la région, mesurée entre 1999 et 2010. – DES HABITANTS FIDÈLES, MAIS UNE RÉGION QUI ATTIRE PEU – En tant qu’espace transfrontalier proche de la Belgique et de l’Angleterre, le Nord-Pas-de-Calais bénéficie d’une situation géographique privilégiée pour la mise en place de projets de coopération internationale. En particulier, la zone au carrefour de Lille, Kortrijk (Flandre) et Tournai (Wallonie) comprend environ deux millions d’habitants, ce qui en ferait la 1re agglomération transfrontalière en Europe. La région comprend également trois grands ports maritimes (Dunkerque, Calais et Boulogne-sur-Mer) qui font d’elle une place stratégique en matière de logistique et de commerce international. Le Nord-Pasde-Calais est ainsi la 4e région exportatrice de France (7,7 % du total national). En termes d’infrastructures, un vaste réseau autoroutier et ferré permet de relier la région aux portes de l’Angleterre (via l’Eurostar au départ de Lille ou de Calais) et de la Belgique. L’aéroport de Lille-Lesquin complète ce maillage, celui-ci étant classé 14e aéroport national quant au trafic de passagers. Reste que la région nordiste est aussi une terre de contrastes dans laquelle l’espace lillois (structuré autour de plusieurs espaces urbains interconnectés les uns aux autres : Lille, Villeneuve-d’Ascq, Roubaix, Tourcoing) domine par son poids économique et démographique, alors que d’autres espaces sont confrontés à des difficultés économiques et sociales (bassin minier, Avesnois). Avec 4 millions d’habitants (dont les deux tiers dans le département du Nord), le Nord-Pas-de-Calais se situe au 4e rang des régions les plus peuplées de France. Mais, alors que la population française métropolitaine s’est accrue de 4,2 millions de personnes entre 1999 et 2010 (avec une variation annuelle moyenne de +0,6 %), celle du Nord-Pas-de-Calais a peu évolué en 11 ans (+0,1 %), soit l’avant-dernier rang des régions métropolitaines pour le dynamisme démographique, devant la Champagne-Ardenne (tableau 1). Selon les projections établies par l’Insee, la région pourrait perdre 74 000 actifs à l’horizon 2020 comparé à 2006 (soit 4 % de la population active régionale). Dans l’ensemble, les « nordistes » quittent assez peu leur région : 97 % des habitants y vivaient déjà 5 ans auparavant, soit une part nettement supérieure à celles des autres régions. Mais les nouveaux arrivants sont encore plus rares que les partants et la région présente un solde migratoire négatif : -0,4 % par an en moyenne1. C’est le solde migratoire le plus défavorable de l’Hexagone. Ces flux migratoires ne sont pas homogènes sur l’ensemble du territoire régional. En effet, si le bassin minier (Liévin) perd des habitants, comme certaines communes du Cambrésis (Cambrai, Maubeuge), la commune de Lille gagne des habitants : +40 000 entre 1999 et 2009. – Tableau 1– Dynamisme démographique des régions françaises : place du Nord-Pas-de-Calais Corse Taux de variation annuel moyen entre 1999 et 2010 (en %) Classement régional dynamisme démographique 309 693 1,6 1re Languedoc-Roussillon 2 636 350 1,3 2e Midi-Pyrénées 2 881 756 1,1 3e 2 350 920 0,2 20e Nord-Pas-de-Calais 4 038 157 0,1 21e Champagne-Ardenne 1 335 923 0 22e […] Lorraine 2 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN NORD-PAS-DE-CALAIS Source : Insee, recensement de la population, 2010. France métropolitaine Population en 2010 – UNE CONSTRUCTION AUTOMOBILE EN RESTRUCTURATION MAIS UNE ÉCONOMIE QUI SE DIVERSIFIE – – ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET RECHERCHE : UNE OFFRE DE FORMATIONS DENSE MAIS UNE INNOVATION LIMITÉE – Le tissu économique du Nord-Pas-de-Calais reste marqué par le poids important de l’industrie. Le secteur industriel produit 15,2 % de la valeur ajoutée régionale, contre 12,6 % à l’échelle nationale, soit le 12e rang des régions françaises. La construction automobile est notamment une pièce maîtresse de l’industrie régionale mais aussi nationale (elle représente à elle seule 12 % des salariés du secteur en France). La région compte également plusieurs équipementiers de premier rang. Aujourd’hui, si la région se caractérise toujours par cette spécificité industrielle, le développement des activités tertiaires a impulsé un nouvel équilibre. La région se situe dorénavant au 7e rang des régions françaises pour la diversité de ses activités. Cette diversification sectorielle constitue un atout certain en réduisant les facteurs de dépendance et les risques inhérents. La région Nord-Pas-de-Calais est notamment considérée comme le berceau du commerce moderne et de la distribution sous toutes ses formes (hyper, supermarchés, magasins d’usines, vente à distance). Elle accueille ainsi le siège du groupe Mulliez, premier groupe français privé et propriétaire de grandes enseignes de la distribution hexagonale (Auchan, Décathlon, Leroy Merlin, Boulanger…). Le commerce de détail pèse pour 15 % de l’emploi salarié régional, contre 13 % à l’échelle nationale. Dans le Nord-Pasde-Calais, ces enseignes ont su trouver un terreau favorable pour développer de nouveaux concepts commerciaux qui font aujourd’hui référence. La présence dans la région du pôle de compétitivité « Industries du commerce » illustre cette spécificité et encourage les démarches innovantes. La région peut aussi compter sur la filière numérique, notamment à Roubaix où sont implantés le leader européen de l’hébergement de sites web, OVH, ou la société Ankama, spécialiste en développement d’animations et de jeux vidéo. Enfin, la région attire les investissements étrangers. Elle est en effet la 7e région française ayant accueilli le plus de projets d’implantation d’entreprises étrangères en 2012, devant les Pays de la Loire. Rapportées au PIB régional, les dépenses en R&D du Nord-Pas-de-Calais sont inférieures à 1 %, ce qui la situe au dernier rang des régions françaises. La région accueille toutefois plusieurs instituts et centres de recherche de renom (Institut Pasteur, Inserm, CNRS…). On recense de surcroît quatre universités à Lille et plus d’une dizaine d’écoles d’ingénieurs. Les universités de Valenciennes, d’Artois et du Littoral Côte d’Opale, ainsi que plusieurs écoles de spécialité (commerce, architecture...) complètent ce dispositif à l’échelle de la région. Au global, le Nord-Pas-de-Calais compte 158 000 étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur en 2011. La région peut notamment s’enorgueillir de former 10 % des ingénieurs français. Comparé à la moyenne nationale, le taux de concentration de natifs régionaux est important parmi les étudiants, ce qui s’explique par la richesse de l’offre locale de formations, mais aussi par la capacité modérée du Nord-Pas-de-Calais à attirer des étudiants d’autres régions. La formation de ses habitants constitue un enjeu majeur pour la région. En effet, le Nord-Pas-de-Calais compte seulement 20 % de diplômés du supérieur parmi sa population âgée de 15 ans et plus, soit le 11e rang des régions métropolitaines (tableau 2). Part (en %) Classement des régions Île-de-France 35,9 1re Rhône-Alpes 26,4 2e Midi-Pyrénées 26,0 3e Franche-Comté 20,5 10e Nord-Pas-de-Calais 20,1 11e Centre 19,9 12e […] APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN NORD-PAS-DE-CALAIS Source : Insee, recensement de la population, 2009. – Tableau 2– Part des diplômés du supérieur dans la population de 15 ans et plus ayant terminé leurs études (par région) : place du Nord-Pas-de-Calais 3 – UN PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ LEADER DANS LE DOMAINE DU TRANSPORT ET DE LA LOGISTIQUE – 2. Pour l’Insee, une aire urbaine est un ensemble de communes d’un seul tenant, constitué d’abord par une ville pôle puis par des communes périurbaines ou rurales dont au moins 40 % de la population ayant un emploi travaille dans la ville pôle ou dans des communes attirées par celle-ci. 3. Les cadres des fonctions métropolitaines (CFM) sont définis par l’Insee comme les cadres et chefs d’entreprises de plus de 10 salariés de 5 fonctions jugées stratégiques et à contenu décisionnel élevé : conception-recherche (ingénieurs, chercheurs…), prestations intellectuelles (avocats, architectes…), commerce interentreprises (cadres technico-commerciaux…), gestion (cadres de la banque, finance, ressources humaines), culture-loisirs (journalistes, artistes…). La région Nord-Pas-de-Calais accueille sur son territoire plusieurs pôles de compétitivité dont le pôle i-Trans (en lien avec la région Picardie), seul pôle de la région à vocation mondiale. Spécialisé dans les domaines des transports terrestres durables et de la logistique, il rassemble, depuis 2005, les principaux acteurs de l’industrie, de la recherche et de la formation dans ces secteurs. Il ambitionne notamment de devenir le pôle leader en Europe sur la problématique du transport ferroviaire. En complément, la région peut compter sur six autres pôles de compétitivité, à vocation nationale. Ensemble, ils couvrent un large spectre de secteurs : santé (pôle Nutrition Santé Longévité), agroalimentaire (pôle Aquimer), ingénierie de services (pôle Industries du commerce), écotechnologies (pôle Team2), matériaux (pôle UP-tex et pôle MAUD – Matériaux et applications à utilisation durable). En 2011, 384 établissements implantés dans le NordPas-de-Calais étaient membres d’un pôle de compétitivité. Ils regroupaient 48 200 salariés dont 11 600 cadres. – LILLE : UNE MÉTROPOLE RÉGIONALE TRÈS DYNAMIQUE – La diversification économique du Nord-Pas-de-Calais est, en partie, liée aux dynamiques impulsées par la métropole lilloise. La capitale nordiste compte environ 1,2 million d’habitants au sein de son aire urbaine2, soit le 5e rang des agglomérations françaises. Avec 150 établissements financiers, 16 banques à capitaux étrangers, 10 structures de capital-risque, elle est la 3e place financière de l’Hexagone. En outre, la métropole lilloise est le 2e centre d’assurances français. De nombreux sièges d’entreprises leaders sur ce segment y sont implantés (compagnies d’assurance, mutuelles, caisses de retraite). La capitale régionale accueille également de nombreux établissements de services aux entreprises (dans le conseil et l’ingénierie entre autres). Témoin de ce dynamisme en services qualifiés, l’aire urbaine de Lille regroupe 56 000 cadres des fonctions métropolitaines (CFM)3, c’est-à-dire des cadres et chefs d’entreprises dans des fonctions à forte valeur ajoutée (conception, recherche, prestations intellectuelles, culture, gestion…). L’aire urbaine de Lille est la 5e de France quant au nombre de CFM (tableau 3), mais 7e selon la part de CFM dans l’emploi total. Elle regroupe par ailleurs six cadres des fonctions métropolitaines sur dix de la région Nord-Pas-de-Calais. Ainsi, l’aire urbaine de Douai-Lens, 2e aire urbaine de la région quant au nombre de CFM, regroupe 7 fois moins de CFM que l’aire urbaine de Lille. • – Tableau 3– Cadres des fonctions métropolitaines (CFM) dans les aires urbaines de plus de 50 000 emplois Nombre de CFM en 2009 Part dans l'emploi total (en %) Classement selon le nombre Classement selon la part Paris 1 111 934 19,3 1re 1re Lyon 118 700 12,3 2e 4e Toulouse 80 481 14,5 3e 2e Marseille - Aix-en-Provence 68 354 10,0 4 e 12e Lille (partie française) 55 574 11,0 5e 7e Douai - Lens 7 694 4,4 31e 67e Valenciennes (partie française) 5 753 4,6 43 e 66e Dunkerque 4 645 4,6 49e 65e Béthune 4 485 4,1 51 e 69e Arras 3 760 6,2 61e 49e Boulogne-sur-Mer 2 186 4,3 69 68e […] 4 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN NORD-PAS-DE-CALAIS e Source : Insee, recensement de la population, 2009. Aire urbaine –L’EMPLOI CADRE AU CŒUR DES MUTATIONS DE LA RÉGION– – 1,5 MILLION D’ACTIFS EN EMPLOI ET UN TAUX DE CHÔMAGE ÉLEVÉ – 1,5 million d’actifs sont en emploi dans le Nord-Pasde-Calais (secteurs privé et public confondus), dont 93 % sont salariés. Seules les régions Île-de-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur comptent plus d’actifs que le Nord-Pas-de-Calais. La zone d’emploi4 de Lille (414 000 emplois) rassemble près de trois emplois régionaux sur dix. Cette proportion atteint 37 % si on lui adjoint la zone d’emploi de Roubaix-Tourcoing. Les zones d’emploi de Valenciennes (126 000 emplois) et de Lens-Hénin (110 000 emplois) constituent également des zones d’activité importantes quoique confrontées à un fort taux de chômage. La région doit faire face à d’importantes fragilités sociales, liées notamment à une reconversion industrielle inachevée dans plusieurs bassins d’emploi. Le Nord-Pas-de-Calais possède l’un des taux de chômage le plus élevé de l’Hexagone (le 2e après le Languedoc-Roussillon) : il se situe à 13,9 % au 4e trimestre 2012, contre 10,1 % en France métropolitaine. Sur les six zones d’emploi métropolitaines confrontées au plus fort taux de chômage, trois se situent dans la région : Calais (17,8 %), LensHénin (17,7 %), Valenciennes (16,6 %). Ces territoires n’ont pas encore réussi à renouveler et recon- vertir un appareil productif lié à des activités industrielles traditionnelles aujourd’hui affaiblies. Enfin, le Nord-Pas-de-Calais est la région métropolitaine où les jeunes sont les plus représentés parmi les demandeurs d’emploi : 20,6 % d’entre eux ont moins de vingt-cinq ans, soit 4 points de plus qu’au niveau national. – UN TAUX D’ENCADREMENT LÉGÈREMENT SUPÉRIEUR À LA MOYENNE – La région Nord-Pas-de-Calais affiche un taux d’encadrement très légèrement supérieur à la moyenne nationale (16 % contre 15 % pour l’ensemble de la France hors Île-de-France). Elle se situe toutefois derrière les régions locomotives de l’emploi cadre que sont l’Île-de-France (25 %), Midi-Pyrénées (19 %) ou encore Rhône-Alpes (18 %). Malgré le poids de l’industrie dans l’économie régionale, le développement d’activités de services, liées notamment à la métropole lilloise, permet à la région de se situer au 4e rang national quant au nombre de cadres dans le secteur privé (tableau 4). 153 520 cadres travaillent dans des entreprises situées dans le Nord-Pas-de-Calais, soit 5,3 % de l’ensemble des cadres français. 4. Pour l’Insee, une zone d’emploi constitue un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les entreprises peuvent trouver l’essentiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts. – Tableau 4– Effectifs cadres du secteur privé : place du Nord-Pas-de-Calais Taux d'encadrement Classement en nombre de cadres Part de la région sur l'ensemble des effectifs cadres Île-de-France 1 017 470 25 % 1re 35,1 % Rhône-Alpes 311 110 18 % 2e 10,7 % Provence-AlpesCôte d'Azur et Corse 215 430 17 % e 3 7,4 % Nord-Pas-de-Calais 153 520 16 % 4e 5,3 % 132 340 14 % 5e 4,6 % Pays de la Loire Source : Apec, 2013. Nombre de cadres à fin 2012 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN NORD-PAS-DE-CALAIS 5 – UNE PROGRESSION DE L’EMPLOI CADRE SUPÉRIEURE À CELLE DE L’ENSEMBLE DES SALARIÉS – – LES PARTICULARITÉS DE L’EMPLOI CADRE DANS LE NORD-PAS-DE-CALAIS – Pour l’Insee, 40 % des cadres et professions intellectuelles supérieures de la région (secteurs public et privé confondus) travaillent dans la zone d’emploi de Lille (carte 1). Les zones d’emploi de Lille et de Roubaix-Tourcoing regroupent la moitié des cadres de la région. Valenciennes (7 %), Dunkerque (6 %), et LensHénin (6 %) polarisent nettement moins de cadres. Le département du Nord, porté par la métropole lilloise, concentre ainsi les opportunités d’emploi pour les cadres. Les offres d’emploi publiées par l’Apec en sont l’illustration. En effet, 88 % des offres publiées sur le site de l’Apec en 2012 par des entreprises du Nord-Pas-de-Calais concernent le département du Nord. On peut noter que 12 % des offres publiées par l’Apec en 2012 dans la région l’ont été par des entreprises de commerce, contre 9 % pour l’ensemble des offres publiées au niveau national, ce qui témoigne du dynamisme régional de ce secteur. L’agglomération lilloise polarise les offres d’emploi de cadres. Parmi les offres de la région publiées par l’Apec au 4e trimestre 2012, on peut estimer qu’environ les deux tiers concernaient des communes situées dans la communauté urbaine de Lille. • Entre fin 2010 et fin 2012, les effectifs cadres des entreprises du secteur privé ont progressé, selon l’Apec, de 3,4 % dans la région, alors que les effectifs salariés du secteur marchand, pour leur part, enregistraient, selon l’Insee, une baisse de 0,2 %. L’importance de la sphère industrielle, les restructurations subies ou encore une tertiarisation d’accompagnement de l’industrie, expliquent cette relation distendue. Facteur aggravant, la crise mondiale a touché de plein fouet les bassins d’emploi industriels, l’économie nordiste perdant 34 000 emplois salariés dans le secteur marchand entre fin 2007 et fin 2012. L’emploi cadre, en revanche, a beaucoup mieux résisté : les entreprises du Nord-Pas-de-Calais ont continué à créer des emplois cadres au plus fort de la crise (1 750 créations nettes d’emploi cadre en 2008, 1 230 en 2009). Les créations nettes d’emploi cadre ont retrouvé leur rythme d’avant crise en 2010 (3 190 créations), avant d’enregistrer un certain essoufflement (2 730 créations nettes en 2011, 2 360 en 2012). – Carte 1– Nombre d’emplois de cadres par zone d’emploi en 2009 (secteurs privé et public) Calais Nombre d'emplois cadres 2009 Dunkerque 75 000 Roubaix-Tourcoing 20 000 Saint-Omer Béthune-Bruay 5 000 Lille Berck-Montreuil Lens-Hénin Douai Valenciennes Arras Maubeuge Cambrai 6 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN NORD-PAS-DE-CALAIS Source : Insee recensement de la population 2009, Cartographie Apec Flandre - Lys Boulognesur-mer –CADRES : QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013– – 2013 : PRUDENCE POUR LES RECRUTEMENTS DE CADRES – Les entreprises régionales restent prudentes pour 2013. 9 % des entreprises implantées dans la région envisagent d’augmenter leurs effectifs de cadres, soit un point de plus qu’à l’échelle nationale. À l’inverse, 7 % des entreprises du Nord-Pas-de-Calais prévoient de réduire leurs effectifs de cadres, soit un point de plus également que pour l’ensemble des territoires. Aussi, le nombre de recrutements de cadres dans la région en 2013 pourrait se contracter. Les entreprises implantées dans le Nord-Pas-de-Calais envisagent de recruter entre 6 400 et 8 000 cadres en 2013 (figure 1), soit – pour la fourchette basse – un recul qui pourrait atteindre 20 % comparé à 2012. – LE DÉPARTEMENT DU NORD CONCENTRE LES PROJETS DE RECRUTEMENT DE CADRES – Les projets de recrutement des entreprises pour 2013 recueillis par Pôle emploi pour son enquête sur les besoins en main-d’œuvre démontrent l’importance du département du Nord pour l’emploi cadre de la région (tableau 5). Ainsi, parmi l’ensemble des mé- – Figure 1– Recrutements de cadres pour la région Nord-Pas-de-Calais (entreprises du secteur privé) 10 000 8 740 8 000 8 460 8 330 7 950 7 980 6 000 8 000 7 320 6 620 8 000 6 400 6 360 5 000 4 000 2 000 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : Apec, 2013 tiers cadres qui représentent plus de 100 projets de recrutement en 2013 dans la région, neuf sur dix concernent ce département. Certains recrutements de cadres sont par ailleurs plus particulièrement concentrés sur le bassin d’emploi5 de Lille. C’est le cas des recrutements d’ingénieurs et cadres d’études, R&D en informatique et chefs de projets informatiques (les trois quarts concernent la capitale nordiste) et des embauches envisagées d’ingénieurs et cadres technico-commerciaux (deux postes sur trois concernent le bassin d’emploi lillois). • 5. Les bassins d’emploi correspondent, pour Pôle emploi, à une zone géographique définie par des critères de distance des demandeurs d’emploi à leur agence locale Pôle emploi. – Tableau 5– Les 10 métiers cadres représentant le plus de projet de recrutement en 2013 en Nord-Pas-de-Calais % Nord % bassin d'emploi de Lille 1286 95 % 76 % Ingénieurs et cadres d'études, recherche et développement (industrie) 435 85 % 29 % Cadres commerciaux, acheteurs et cadres de la mercatique 403 87 % 51 % Ingénieurs et cadres d'études, R&D en informatique, chefs de projets informatiques Ingénieurs et cadres technico-commerciaux 359 88 % 65 % Cadres administratifs, comptables et financiers (hors juristes) 353 80 % 41 % Cadres de l'immobilier, syndics 175 83 % 14 % Ingénieurs et cadres d'administration, maintenance en informatique 168 77 % 42 % Ingénieurs du bâtiment et des travaux publics, chefs de chantier et conducteurs de travaux (cadres) 167 80 % 49 % Cadres des magasins de vente du commerce de détail 152 72 % 45 % Cadres de la banque 142 72 % 36 % APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN NORD-PAS-DE-CALAIS Source : Pôle emploi, enquête BMO, 2013. Nombre de projets de recrutement 7 05 2013 – MÉTHODOLOGIE– NOVEMBRE Ce dossier a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spécifiques réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de chaque donnée indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande majorité des informations indiquées proviennent des données officielles publiées par l’Insee. Les données démographiques sont systématiquement issues de données Insee (recensement). De même, les données liées au nombre d’emplois dans la région et en particulier à l’emploi salarié, sont fournies essentiellement par l’Insee, notamment à partir du dispositif Estel (estimations d’emploi localisées). Enfin, les publications régionales de l’Insee ont été systématiquement consultées. Autres sources utilisées : – AFII, Investissements étrangers créateurs d’emploi en France, rapport annuel 2012. – Apec, Offres d’emploi 2012. – Apec, Perspectives de l’emploi cadre, édition 2013. – CCI Région Nord de France, Les chiffres clés Nord-Pas-de-Calais, édition 2012. – CCI Région Nord de France, Les chiffres clés Grand Lille, édition 2012. – Eurostat, Dépenses de R&D par région en 2009. – Pôle emploi, Enquête Besoins en main-d’œuvre, 2013. ISBN 978-2-7336-06834 SEPTEMBRE 2013 Cette étude a été réalisée par le département études et recherche de l’Apec. Pilotage de l’étude : Gaël Bouron Analyse et rédaction : Caroline Legrand, Christophe Lenzi Maquette : Daniel Le Henry Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier Direction du département : Pierre Lamblin. © Apec, 2013 ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES 51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14 Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association Pour l’Emploi des Cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901, et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur. CENTRE DE RELATIONS CLIENTS 0810 805 805* DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H *prix d’un appel local L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres, CFE-CGC, FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT). www.apec.fr EDOBSA0162-N–09.13 Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle).