Revue Romain Rolland

Transcription

Revue Romain Rolland
n°01
Lycée Romain Rolland Ivry février 2015
Dans ce Numéro :
La cafète : avez-vous vos romrolls ?
Notre dossier : Après Charlie
Pour les fans : parkour, mangas, Science Ac’, Janus...
gratuit
Sommaire
Au lycée...................................................................6
La Cafète, c’est ouvert ! ...................................................................................6
Les clubs..........................................................................................................7
Clin d’oeil (Prix littéraire des lycéens)...............................................................8
Visite au musée (Musée de l’histoire de l’immigration de Paris)......................12
Interviews de Nora et Majdalena....................................................................14
Points de vue sur l’actu................................................15
L’islam en débat.............................................................................................. 15
Dossier : Après Charlie..................................................................................16
Microtrottoir express après les attentats..........................................................20
Pour se faire une opinion sur la liberté d’expression........................................21
Côté passions..............................................................22
L’impression de voler ! Le Parkour ?..........................................................................22
La Science Académie, la science qui fait envie........................................................... 25
JANUS : un vrai défi ! .............................................................................................27
Mangas, etc..............................................................................................................29
Recipes for a better world......................................................................................... 32
Les élèves ayant participé à ce numéro : Cloé Adequin, Akram Ahmed Zitouni, Aimane Ait el Houss, Clara Allyojghazi, Kelly Attiopo, Caitlin Baltus, Leïla
Baghdary Mahfoud, Imane Behloul, Mouad Belairaj, Melissa Belkebir, Adel Belouri, Mohammed Bendjedai, Isis Bernard, Daouda Bouzaïd, Audrey Biret, Soraya
Bouziane, Jeremy Brunel, Ana Cardoso, Elodie Carrasqueira, Mathangki Chandrabala, Vera Correia de Almeida, Cécile Delaroche, Fallou Diouf, Mathéus Dos
Santos Oliveira, Awa Dramé, Thomas Drouillac, Hams El Mohamady, Medhi El Moutataouia, Mehdi Fatfat, Raphaël Gautier, Mehdi Gueddouri, Axel Henery,
Julien Goprou, Océane Goprou, Axèle Haguy, Mahzou Hu, Nathalie Huang, Mélody Huchin, Abirathan Jebanesan, Hager Kamis, Kamilash Kanithanathan, Tara
Karmous, Sofiane Kerouani, Lakshika Keteeswaran, Ryan Kettou, Asma Khalfaoui, Sana Khalfaoui, Ramatou Kone, Mathilda Koudriavtzeff, Aniss Lagsas, Maëllie
Launay, Nicoleta Macari, Emile Mainenti, Thomas Mariotte, Christelle Mentor, Yamina Mohammedi, Julien Momenteau, Williams Moro-Amne, Dihya Moussi,
Ikram Moussi, Zélie Müller, Widad Namir, Ruth Ndangi Mathuvanga, Kadidja Ndeni, Omar Oumari, Fanny Petit-Brechot, Robin Perez, Hugo Portelli, Antoine
Pouzet, Kristina Rajter, Samuel Régent, Jonathan Sa, Serigne Seye, Aleksandra Sitko, Santhuru Suthakaran, Djibril Traoré, Louise Vinassac, Stéphanie Yi, Clara
You.
Dessin de couverture : Fallou Diouf
Mangas : Serigne Seye
Photographies des “selfies” de livres : la classe de 2nde5 - Photographie cafète : Dario Moréal
Interviewé(e)s : Merci à Nora Abakar, Raphaël Gauthier, Majdalena Sakhi, Serigne Seye
Et un grand merci à Mme Camper, M. Castel, Mme Chemin, Mme Darmon, Mme Delaroche, Mme Djenderidjian, M. Ely, Mme Larbi pour leur participation active.
Maquette : Stéphane Bidoc
Coordination : Claire Lafage
Envie de participer au prochain numéro du journal ?
Réunion du club Journal le 9 mars 15h30, au CDI
2
le journal du lycée
Édito
Ensemble !
Le journal s’ouvre sur des mains unies, beau symbole de solidarité et s’achève
sur des recettes d’espoir et de tolérance. Au gré des pages, on chemine avec les élèves
de la MDL, artisans de la convivialité du lycée, on fait un détour par les clubs
et les projets, on découvre avec la 2nde5 ce que nous disent les écrivains d’aujourd’hui
sur notre monde, on visite le musée de l’histoire de l’immigration avec les 2ndeLitso,
on écoute Nora, Majdalena, venues d’ailleurs, on réfléchit, on questionne une
actualité préoccupante avec les 1èreES1, on partage avec Caitlin, Maëllie, Serigne,
Raphaël leurs passions dans le domaine du sport, des sciences, du manga et de
l’animation. Ce n’est rien qu’un journal mais qui nous invite à vivre simplement
ensemble, au lycée Romain Rolland.
Fallou Diouf
le journal du lycée
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Agenda
Samedi soir - Ivry
film réalisé par les élèves de 1ère L cinéma dans
le cadre de leur projet Hommage à Truffaut avec
la Cinémathèque Française.
Timbuktu
Le film d’Abderrahmane Sissako, s’est imposé lors
de la cérémonie des César ce 20 février 2015 :
Meilleur film, meilleure réalisation, meilleur scénario,
meilleur montage, meilleure musique, meilleure
photographie, meilleur son !
Prix littéraire des lycéens
Salon du Livre / Porte de Versailles
20 mars : remise du Prix littéraire
des lycéens aux auteurs choisis
par les classes (dont la 2nde5)
Semaine de la presse à l’école
23 mars : la classe de 1èreES1 participera
en direct à la réalisation de l’émission
de radio de France Inter “Le téléphone sonne”.
En avril
Autour de l’égalité hommes - femmes : films, expositions, interventions
11 avril
Journée Portes Ouvertes du lycée Romain Rolland
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le journal du lycée
Au lycée
La Cafète ? C’est ouvert !
O
ui ! La Cafète est ouverte depuis le 29 janvier (pour ceux
qui ne savent pas encore, c’est dans
le couloir menant à la cantine).
La Cafète est un espace de détente
où il est possible d’acheter et de
consommer des gâteaux et des boissons.
La Cafète est ouverte par les élèves,
pour les élèves
La Cafète est gérée et tenue par les
élèves membres actifs de la MDL
(Maison des lycéens). Pour devenir
membre de la MDL, il suffit de verser une cotisation à l’association.
Les responsables de la Cafète s’oc-
cupent au moins une fois par mois
des courses et de l’entretien. Ils
ouvrent la Cafète et tiennent le bar
lorsqu’ils ont une heure de libre et
pendant les récréations de 10h et
15h.
C’est un lieu dédié aux élèves, il est
donc possible d’y utiliser son portable ou d’écouter de la musique.
DU NOUVEAU
Un nouveau babyfoot (maintenant,
il y en a donc deux ! ), une table de
ping pong (apportez raquettes et
balles) et des sièges pour la grande
salle de la MDL, voisine de la Cafète
vous attendent !
Dorénavant, la Cafète ne fonctionne
plus avec de l’argent pour régler les
gâteaux et les boissons, mais avec
des jetons qui serviront de monnaie
propre.
Antoine Pouzet, Aleksandra Sitko
Donc avant de venir acheter quoi
que soit à la Cafète, pensez à
acheter vos jetons !
La vente de jetons se fera dans
la salle de la MDL 
: seuls
les membres du bureau pourront
vendre des jetons.
Sont élu(e)s au bureau de la MDL 2014-15
Présidente........... Léïa Caborderie TL1
Trésorier............. Philippe Castel CPE
Secrétaire............ Antoine Pouset 1S2
Vice-présidente.......................Isciane Farigole TL1
Vice-trésorier.............................Ulysse Gazin 2nde8
Secrétaire-adjoint..................... Dario Moreal 2nde9
Les membres actifs (Cafétaria 2014-15)
Fara Abdula 2nde11, Cloé Adequin 1èreES1, Sophia Amineur 1èreES2, Kelly Attiapo 1èreES1, Imane Behloul
1èreES1, Leïa Caborderie TL1, Coumba Camara 2nde7, Elodie Carrasqueira 2nde5, Louna Espinosa 2nde8, Emilie
Fabbe 2nde8, Isciane Farigole TL1, Ulysse Gazin 2nde8, Manel Ghoul 2nde11, Marius Goeme 2nde9, Julien Goprou
1èreES1, Océane Goprou 1èreS1, Lisa Grillo TL1, Alain Ipiele TSTMG1, Wakil Korchi 2nde8, Cyrielle Lejuste
1èreS2, Dario Moreal 2nde9, Julie Nguyen 2nde8, Antoine Pouset 1èreS2, Simon Pouzet 1èreS2, Elisabeth Sanogo
2nde9, Aleksandra Sitko 1èreS2, Ness Yao TSTMG2
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le journal du lycée
Les clubs
La première réunion du club lecture a eu lieu le 25
novembre avec Laurie et Sophie, médiathécaires à Ivry.
Le « club » se tiendra chaque mois, le mardi entre
11 et 13h, au CDI. Nous avons pu nous présenter,
parler des livres qui nous plaisent. Laurie et Sophie
avaient sélectionné pour nous des romans, des BD,
des nouvelles tout récemment parus, que nous avons
pu emprunter. Avec le club, nous avons rencontré des
personnes avec la même passion, la passion
de la lecture. L’atmosphère est vraiment sympathique
parce que tout le monde parle de ses lectures,
qu’importe le genre que l’on préfère, le policier,
le fantastique, les romans d’amour... Il y a toujours
quelqu’un avec qui partager ses goûts, c’est ça le plus
agréable au club lecture. A vos agendas !
Prochain club lecture mardi 17 mars, toujours avec
Laurie, responsable de l’espace Ado à la médiathèque
acompagnée de Sophie ou de Jean-Michel (un fan de
BD et de mangas) ou de Violaine...
Sur le site de la médiathèque, retrouvez
les livres présentés au lycée, lors du club
Nicoleta Macari et Zélie Müller
La première séance du ciné-club a eu lieu le lundi précédant les vacances
de Noël à 15h30 avec « Soyez sympas, rembobinez ! » un film de Michel
Gondry, à l’humour vivifiant.
En principe, la prochaine séance aura lieu juste avant les vacances
de printemps.
Surveillez les affiches et venez nombreux !
Lycée Eco responsable
Réunion pour concocter le prochain numéro
(à paraître pour les Portes Ouvertes)
Lundi 9 mars 15h30 au CDI
Pour faire connaître ce qu’est
un lycée Eco responsable,
Eco délégués, élèves de 1ère
STMG1, de 1ère et TES, à
vos plumes ! Dario, membre
du jury au festival du film
pour l’environnement, à vos
critiques !
le journal du lycée
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Clin d'œil
Prix littéraire 2015 des lycéens d’Île de France
Lakshika Ketheeswaran
Pour ce prix littéraire, cinq livres étaient
à découvrir par la classe de 2nde5
Et si chaque livre envoyait un selfie ?
Et si les élèves rencontraient les auteurs,
leur posaient des questions ?
Entrez dans l’univers de leurs livres grâce
aux photographies et commentaires
des élèves !
Ahmed Madani est le père de deux
garçons difficiles, surtout le dernier,
avec qui il a eu de gros problèmes.
Puis il a rencontré quelqu’un
qui lui a raconté la guerre d’Algérie.
Il est allé dans un village en France
où il est resté pendant des semaines
et a récolté des informations,
il a parlé avec des gens qui ont
participé à la guerre. Par ailleurs,
il a demandé à des jeunes
de lui écrire des lettres qu’ils
n’écriraient jamais à leurs parents.
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le journal du lycée
Maylis de Kerangal a dit pourquoi et comment
elle a réussi à écrire en détaillant tout ce qui concerne
la médecine. Son frère est un chirurgien, donc grâce à
son frère, elle a réussi à assister à une transplantation
cardiaque. Elle a pu entendre des mots techniques
et bien nous les expliquer. Elle a parlé également d’une
machine qui vérifie la compatibilité entre le donneur
et le receveur. Elle trouve cela incroyable.
Karin Serres a dit que l’histoire
avançait en même temps qu’elle.
C’est-à-dire qu’elle n’avait pas
anticipé avant d’écrire. Ses idées
venaient au fur et à mesure qu’elle
écrivait. Elle a dit qu’il y avait des
moments où elle était vraiment
entrée dans cet univers et qu’elle
ressentait ce que les personnages
ressentaient.
Sylvain Pattieu a décidé d’écrire ce livre quand il a su que l’usine PSAAulnay allait être fermée et que les ouvriers allaient se trouver sans travail.
Surtout parce que quelques parents de ses élèves étaient également
des ouvriers. Cette histoire l’a touché et il a réussi à interviewer
les ouvriers quand les grèves ont commencé et qu’il a pu entrer
dans l’usine. Il a dit que les gens le prenaient pour un policier ou un
journaliste ; la question qu’on voulait lui poser lui a été posée par les
ouvriers « Est-ce que vous pensez qu’en écrivant ce livre, cela va changer
quelque chose ? »
Avant d’être dessinée en BD, cette histoire a d’abord
été un documentaire, Maël a eu du mal à croire qu’un
film documentaire pouvait devenir une BD ; Le
réalisateur du film Olivier Morel pensait que la BD
pouvait montrer des choses qu’on ne peut pas filmer.
L’image de la guerre y est toujours présente. C’est un
cauchemar qui suit les personnages ; dans la BD, la
couleur rouge représente la guerre ou le sang. C’est à
travers les pensées des personnages qu’on voit la guerre
« en flash back ».
le journal du lycée
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Nos impressions
Retour vers le forum des auteurs du 9 décembre 2014 à Gare au théâtre (Vitry)
« Les auteurs n’ont pas assez parlé de leurs livres
et dans le peu de temps qu’on avait, ont raconté plus
leurs vies que leurs livres. Mais les questions des élèves
étaient pertinentes ».
Leila Baghdary Mahfoud
« J’ai vraiment bien apprécié cette conférence dans
l’ensemble car je me suis rendu compte que les auteurs
avaient beaucoup de choses à nous dire sur leurs
œuvres (parfois un peu trop, ça devenait ennuyeux !).
Le concept de se donner le micro entre nous et de poser
nos questions, et pour certains de donner leur opinion
sur les œuvres est vraiment très intéressant. La seule
« Je trouve que ce forum a eu ses bons et ses mauvais
chose que je trouve dommage, c’est que certains auteurs
côtés. Les auteurs lorsque l’on posait une question
partaient vraiment trop loin dans leurs explications,
prenaient pour moi beaucoup trop de temps pour
alors que la question posée était toute simple,
répondre souvent en racontant des choses avec
ce qui fait qu’ils prenaient beaucoup trop de temps
un rapport lointain à la question posée. Mais j’ai aimé
donc moins de questions. Mais ce qui est en même
lorsque Maylis de Kerangal, nous raconta comment
temps formidable dans tout ça, c’est que c’est leur
elle a découvert le vocabulaire du surf et de la
médecine. On a pu comprendre comment Karin Serres cœur qui parle on sent un raisonnement bien réfléchi,
qu’ils sont dans leurs trucs, dans leurs passions,
écrivait ses livres, en connaître un peu plus sur
la guerre d’Algérie grâce à Ahmed Madani et apprendre probablement ».
comment Maël le dessinateur des Revenants et Olivier Thomas Drouillac
Morel ont travaillé ensemble ».
Daouda Bouzaïd
« J’ai bien aimé la séance au Forum qui nous a permis
« J’ai trouvé le forum assez bien dans l’ensemble à part
les chaises inconfortables. Je trouve que les auteurs
n’ont pas vraiment répondu aux questions.
Pour moi, ils ont voulu faire des réponses construites
pour donner une bonne image d’eux. Karin Serres n’a
eu que trois questions alors que les autres ont eu bien
plus de questions et nous n’avons pas pu poser toutes
les questions que nous avions préparées ».
Thomas Mariotte
« Les points positifs : C’était intéressant de pouvoir
participer à cette rencontre. Nous permettre
de rencontrer ces auteurs a pu nous faire changer
la vision que l’on avait du livre. Nous avons aussi
pu savoir comment les auteurs ont pu trouver leur
inspiration (entourage, « journaliste » etc…).
Ces auteurs nous ont aussi expliqué le but de leurs
œuvres. On a pu sentir les auteurs dans « leurs
mondes ». Points négatifs : A mes yeux il n’y a eu qu’un
seul bémol, le manque de temps comparé au nombre
de questions et peut-être l‘absence d’Olivier Morel ».
Jonathan Sa
10
le journal du lycée
d’avoir des réponses et des précisions sur les œuvres
que nous avons lues.
Ryan Kettou
Le Prix littéraire des lycéens est organisé par la
Région Île de France et mis en œuvre par la Maison
des écrivains. Au Salon du livre, Porte de Versailles,
le 20 mars un prix sera remis, pour le Val de Marne,
à l'auteur élu par les lycéens du 94 - et il en sera
de même pour chaque département de l'île de
France - Les élèves de seconde 5 pourront choisir
un livre sur le Salon grâce à un chèque lire qui leur
sera remis.
Visite au musée
La galerie des dons (Musée de l’histoire de l’immigration)
En allant au musée de l’histoire de l’immigration, à Paris, nous, élèves de Littérature et Société avons appris
à être plus attentifs aux histoires que les objets d’immigrants en France avaient à nous raconter.
Par exemple, en
voyant un simple
violon, vous pourriez vous demander :
A qui appartient-il ?
Comment le propriétaire l’a-t-il
obtenu ?
De quand
date-t-il ?
Qu’est-ce qui
est à l’origine
de cette égratignure qui
se trouve à
côté d’une
des cordes ?
Quelle est l’histoire de ce violon ? Et bien, dans ce
musée, la galerie des dons est un espace où des immigrés, leurs enfants
ou leurs petits enfants font part de
leur histoire à travers des objets, des
photos ou des papiers officiels qu’ils
donnent au musée. Nous sommes
guidés dans la galerie des dons par
des traits en pointillés sur le plafond et sur les murs qui symbolisent les trajets parcourus par les
immigrés pour arriver en France.
Cette galerie se divise en quatre
zones intitulées Hériter, Partager,
Contribuer et Accepter.
L’immigration ?
C’est un héritage pour les descendants d’immigrés car, ceux-ci en
quittant leur pays natal, voulaient
assurer un avenir meilleur à leur famille.
En arrivant dans un nouveau pays,
un immigrant partage sa culture et
12
le journal du lycée
les traditions de son pays d’origine.
Après la seconde guerre mondiale,
beaucoup d’immigrants sont
venus en France. Ils ont contribué
à la reconstruction de ce pays.
Celui qui abandonne sa vie,
sa famille et ses amis doit
avoir beaucoup de courage. Il
doit accepter beaucoup
de bouleversements :
nouveau pays, nouveau
travail, nouveaux
individus et peutêtre aussi nouvelle langue.
Cela peut être dur et long de se
familiariser avec ces changements.
Un immigrant ne prend pas beaucoup d’affaires en venant de son
pays d’origine. Il doit choisir les objets qui le suivront dans sa nouvelle
vie, ce qu’il veut garder auprès de
lui malgré sa volonté de quitter son
pays. C’est ainsi qu’un objet qui
semble sans valeur, à première vue,
devient un objet inestimable.
Tara Karmous
2nde Littérature et société
Un peu de vocabulaire
Emigré (ou émigrant)
Personne qui a quitté son pays
pour aller vivre durablement
dans un autre pays. C’est ainsi
qu’on désigne un migrant dans
son pays d’origine.
Etranger
Personne qui n’a pas la nationalité du pays où il se trouve.
En France, les immigrés ne
sont pas tous des étrangers :
certains sont devenus français
par naturalisation.
Immigré (ou immigrant)
Personne qui a quitté son pays
pour s’installer dans un autre
pays. C’est ainsi qu’on désigne
un migrant dans son pays
d’accueil. En France, c’est aussi
une catégorie statistique utilisée par l’Insee pour les recensements depuis 1995, avec la
définition suivante : « personne
qui vit en France, née étrangère à l’étranger ».
Migrant international
Personne qui se déplace d’un
pays à un autre pour s’y installer de manière durable.
Demandeur d’asile
Personne qui demande le
statut de réfugié (au sens de la
Convention de Genève).
Réfugié
Dans le langage courant, un
réfugié est quelqu’un qui a dû
fuir son pays pour diverses
raisons (guerre, persécutions,
catastrophes naturelles...).
Dans le langage juridique, un
réfugié est une personne obligée de quitter son pays car elle
y est menacée « du fait de sa
race, sa religion, sa nationalité,
son appartenance à un certain
groupe social ou ses opinions
politiques ». Ces réfugiés sont
protégés depuis 1951 par la
Convention de Genève.
Stéréotype
Opinion toute faite, schématique, réduisant les singularités, cliché.
Témoignage
Ce qu’une personne (le témoin) raconte de ce qu’elle a
vu, entendu ou vécu. Les historiens comparent ces récits avec
d’autres traces du passé pour
comprendre les événements
historiques dans leur globalité.
le journal du lycée
13
Interviews
Nora, assistante de langue allemande et musicienne
« Hallo !
Wir wollen euch unsere Deutsche Sprachassistentin vorstellen. Sie heißt
Nora und kommt aus Köln. Wir sie fur euch interviewt. Hier ist das Interview auf Französisch, damit alle Schüler verstehen können ».
Depuis novembre dernier, le lycée accueille une nouvelle assistante allemande, Nora.
Elle nous arrive directement de Cologne et nous parle aujourd’hui de cette nouvelle
expérience.
Comment trouves-tu l'ambiance
dans l'établissement et le contact
avec les élèves des classes d'allemand ?
J'ai de très bons rapports avec la
plupart des élèves et les professeurs,
donc tout le monde est très cool. Je
me sens à l'aise surtout parce que
tout le monde est sympathique.
J’appréhendais beaucoup le travail
avec les élèves au début, mais je me
rends compte que tous les élèves ont
participé à ma bonne intégration au
sein de l'établissement.
Y-a-t-il une grosse différence
entre Cologne, ta ville natale,
et Paris ?
OUI, et celle-ci est flagrante ! J'ai
pu relever quelques différences ma-
jeures. Par exemple je n'avais pas
du tout l'habitude d'être entourée
par autant de personnes, Paris est
très grand et tout le temps bondé, c’est parfois oppressant d’être
constamment entourée de gens et
je n’ai pas été habituée à ça à
Cologne. Les repas sont également
très différents en France et en
Allemagne. Mais tout cela est très
positif pour moi, ça change.
Pour quelles raisons es-tu venue
en France ?
Je suis tout d'abord chanteuse
et c'est pour cela que je suis venue.
Principalement pour enregistrer
mon premier album en France.
Je joue aussi de la guitare et je vais
prendre des cours de piano prochai-
nement. Je me suis dirigée vers
la musique depuis deux ans.
J’ai terminé ses études cette année
et je souhaite maintenant me consacrer à la carrière musicale
et avancer ! Je suis dans un groupe
de musique dont les registres sont
plutôt reggae, soul et folk... Toutes
mes chansons sont en anglais
et mon style change selon que
je joue seule ou en groupe.
Propos recueillis par Clara Allyojghazi,
Julien Momenteau et Emile Mainenti
(germanistes, Terminale)
Majdalena, lycéenne italienne
Salut Majdalena, est ce que
tu pourrais te présenter ?
Salut, j’ai 16 ans et je viens d’Italie
plus précisément de Milan. Je suis
arrivée en France en Juillet 2014.
J’habite avec mon père, sa femme
et mes demi-frères. Ma mère est restée en Italie.
Comment es-tu arrivée en
France ? Avec qui ?
Je suis arrivée en avion, toute seule.
Qu’est ce que tu as ressenti ?
J’ai eu beaucoup de nostalgie, mon
pays me manque ! Ici tout est différent
et j’ai mis du temps pour m’ habi14
le journal du lycée
tuer mais je crois que cela a donné
un peu de « piquant » à ma vie !
Ce n’est plus la vie calme que j’avais
avant où tous les jours c’était
la même chose…
Comment as-tu appris la langue
française ?
Au début, c’était vraiment compliqué ! Puis j’ai commencé à regarder
la télévision, ensuite à lire. J'ai beaucoup parlé avec mes voisins parce
que je ne connaissais pas beaucoup
de monde. L’italien
et le français sont deux langues
latines. J’ai une certaine facilité
à apprendre les langues et j'ai eu
la volonté d’apprendre donc c’était
plus facile. J’ai appris les verbes,
les conjugaisons, les temps et les
modes par cœur. J’ai aussi téléchargé des applications sur mon
portable.
Comment t’es tu intégrée au
lycée ?
Personne n’a remarqué que j’étais
étrangère puisque c’était une
première année au lycée pour les
secondes. Je ne suis pas très timide,
je vais facilement à la rencontre des
autres élèves.
Propos recueillis par Mathangki Chandrabala
(2nde Littérature et société)
Point de vue sur l’actu
L’islam en débat
Lors d’ateliers d’une heure, les mercredis de novembre,
avec la sociologue Mandana Saeidi Akbarzadeh, la
classe de 1èreES1 a choisi un thème de débat qui a porté
sur la place de l'islam en France. Les élèves ont échangé
avec la sociologue et plusieurs problèmes ont été soulevés, de l'incidence de l'état islamique sur la religion
musulmane en passant par le port du voile dans les
établissements publics. Des activités interactives ont eu
lieu avec les élèves sur la place des musulmans dans la
société française. Les échanges ont débouché sur des débats riches et animés permettant aux élèves de montrer
leur grande conscience de ces questions. Ils ont été unanimes sur le fait qu'il y a une stigmatisation de l'islam,
dans les médias notamment. S’exprimer et débattre de
manière approfondie a été une expérience enrichissante
et agréable, menée en classe pendant l’accompagnement
personnalisé, en SES, avec Mme Trilles, également professeur principal. Ces ateliers ont permis aux élèves de
pousser leur réflexion et de dégager une image correcte
et non-dégradante de l'islam.
Ce travail sera poursuivi en mars en classe de français par
l' écriture de saynètes. Trois séances avec les comédiens de la
compagnie Daja sont prévues ensuite pour aider les élèves
à présenter une petite forme théâtralisée de leurs écrits lors
des Journées Portes Ouvertes du lycée.
Djibril Traoré
RUMEURS
Anne-Marie Collin a mené au lycée Romain Rolland, de
janvier à mai 2014, un atelier théâtre avec une classe
1èreES et leur professeur M. Candela. Le travail de réflexion
et d’interprétation avec ces jeunes autour des textes de
Bertolt Brecht, a servi de support – entre autre – à l’écriture
d’un texte de théâtre par Anne-Marie Collin autour des
thèmes abordés pendant les différentes séances de travail.
Comme « Grand’peur » le texte sera composé de
différentes scènes qui présenteront une mosaïque inspirée
de faits contemporains.
L’ensemble portera le titre de : « RUMEURS ».
le journal du lycée
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Dossier
Après Charlie
Les attentats du 7 et 9 janvier 2015, provoquant la mort de dix-sept personnes ont ému
profondément les français. Cependant, des réactions très différentes se sont exprimées.
Dossier présenté par les élèves de 1ère ES1
Les Lumières de France sont-elles en train de s’éteindre ?
Traité sur la tolérance / Voltaire Contre l’intolérance
et le fanatisme religieux lors du procès Calas
L
e 7 janvier 2015, un attentat terroriste a eu lieu dans la capitale
française, Paris. Cet attentat a
fait douze morts, victimes de coups
de kalachnikov dont Charb, Cabu,
Wolinski et Tignous. Cet attentat est-il le début d’une ère de bru-
talité ? Les terroristes, armés tous
deux de kalachnikov, sont entrés
dans le bâtiment du journal « Charlie Hebdo », sachant qu’une réunion
allait se tenir ce jour-là. Ils entrèrent
et tirèrent sur chaque personne, sans
hésiter. Les meurtriers ont tué ces
personnes dans le but de venger le
Prophète de leur religion, ces publications étant considérées comme
insultantes aux yeux des extrémistes.
Cet acte de barbarie peut laisser présager un avenir sombre à la France si
d’autres personnes pensent comme
eux et suivent leur exemple. Il y a
aussi le risque que les musulmans de
France soient stigmatisés, ceci étant
dû aux amalgames qui peuvent être
faits entre les croyants de cette religion et les fanatiques. Le 11 janvier
2015, suite à l’attentat envers Charlie Hebdo, il y a eu dans la France
entière, des mobilisations, marches,
pour soutenir Charlie Hebdo et/
ou la liberté d’expression. En effet,
on a pu compter près de 4 mil-
lions de manifestants à Paris et
dans d’autres villes comme Toulouse, Lille, Nantes ou encore Marseille. Sept millions d’exemplaires
du journal de Charlie Hebdo daté
du 14 janvier 2015 ont été imprimés puisqu’il y a eu une importante demande des citoyens, provoquant des ruptures de stock dans
les kiosques, montrant le soutien du
peuple français envers la liberté d’expression. Cela laisse un espoir pour
l’avenir du pays et des valeurs qui lui
sont propres. Ce drame terrible pour
la nation a éveillé un élan de solidarité et de révolte chez le peuple français, montrant qu’il est prêt à lutter
pour la liberté d’expression. Cependant cet élan va-t-il durer ? L’avenir
de la France est-il certain ? Nous ne
le savons pas encore mais il ne faut
pas perdre espoir et il faut continuer
à faire vivre les Lumières de France.
Dihya Moussi, Kristina Rajter, Stéphanie Yi
La marche des hypocrites
L
e 11 janvier 2015, s’est déroulée une marche contre
les événements tragiques de
Charlie Hebdo et de l’épicerie Hyper Cacher. En effet la France s’est
unie pour dire non au terrorisme et
soutenir la liberté d’expression. Plusieurs représentants du monde entier
se sont rendus à Paris pour l’occasion. Nous pouvons citer la chancelière Angela Merkel, le premier
16
le journal du lycée
ministre britannique David Cameron, le premier ministre israélien
Netanyahu, le roi de Jordanie ainsi
que sa femme, le président palestinien Mamoud Abbas, le ministre
des Affaires étrangères russe et bien
d’autres. Avaient-ils vraiment leur
place au sein de cette marche ? Dans
les pays de certains représentants
présents a cette marche, la liberté
d’expression est en danger ! Parmi
eux nous pouvons citer la Russie.
En effet Sergei Lavrov défilait à Paris ce jour là. Or, la Russie est un
pays dans lequel le journalisme est
un métier à haut risque car les journalistes ne sont pas libres d’exprimer
leurs opinions. Le meurtre d’Anna Politkovskaïa en 2006, illustre
bien ce fait. Netanyahu, le premier
ministre israélien exprimait aussi sa
lutte contre le terrorisme ainsi que
son soutien à la liberté d’expression.
Or, la Fédération internationale des
journalistes ne cesse de dénoncer la
mort de nombreux journalistes, tués
par des raids israéliens, notamment
lors des bombardements excessifs à
Gaza. Plusieurs ennemis de la liberté
d’expression étaient présents ce week
end comme le premier ministre turc
Ahmet Davutoglu et le pésident sénégalais Macky Salls.
Ana Cardoso, Hams El Mohamady
Charlislam
Les derniers événements ont choqué
les lecteurs de Charlie Hebdo, mais
également la France entière. Cet assassinat était-il indispensable pour
les partisans de l’État islamique ?
Pour défendre les musulmans et
venger le Prophète ? Cela ne va-t-il
pas renforcer l’islamophobie ? Nous
persistons à croire que l’islam ne fut
qu’un prétexte pour tuer, et empêcher toute liberté d’ expression. La
plupart des musulmans ont été
outrés par les faits commis par les
frères Kouachi et Amedy Coulibaly.
Au nom de Dieu, les extrémismes
religieux divisent les hommes et, de-
puis toujours, sont source de conflits
entre les peuples. Charlie Hebdo
ne dénonçait que l’extrémisme de
chaque religion. Aucune religion n’a
jamais autorisé à tuer quiconque par
« manque de respect ». Certains musulmans se sentent salis, et ont très
peur de leur avenir en France.
Mathilda Koudriavtzeff, Louise Vinassac
Respect à Charlie Hebdo, ainsi
qu’aux musulmans horrifiés.
S’exprimer
tue
Nous sommes Charlislam
Islamophobie, cause ou conséquence du 7 Janvier ?
visualisation de données Le Parisien
Les attentats, les nombreuses revendications des terroristes au nom de
l’islam, provoquent et ont provoqué
une vague de haine et de colère envers les musulmans ou islamophobie, au cœur de toutes les discussions. Cet amalgame entre islam et
terrorisme a coûté à de nombreuses
mosquées, pillages et profanations.
Actes qui ont choqué l’opinion publique et politique qui ne cesse depuis les attentats du 7 et 9 Janvier
de scander la dissociation entre terroristes et musulmans pratiquants.
Peut-être est-ce cette haine envers
les musulmans qui a incité les ter-
roristes à commettre des crimes. En
effet, se sentir discriminés, peutêtre à tort, les a poussés à se replier
sur eux-mêmes, se retrancher dans
la religion, quite à la détourner de
ses vraies valeurs qui est de faire la
paix et d’aimer. Ils se sont attribué
la tâche de défendre leur religion
contre des ennemis inexistants et
justifient ainsi leurs actes. C’est le
cas des frères Kouachi qui, se sentant
insultés par les caricatures de Charlie Hebdo représentant le prophète
Mahomet, ont décidé de se venger.
Cet attentat a suscité de nombreuses
réactions à l’international face à l’exle journal du lycée
17
trémisme des ces actes. Le célèbre
humoriste Jamel Debbouze a proclamé que « Le terrorisme n’avait pas
de religion ». Ces horribles actes ont
ravivé chez la majorité des français le
patriotisme trop longtemps endormi
et donc précédé une grande marche
patriotique. Quant à l’islamophobie,
a-t-elle cessé ?
Cloé Adequin, Kelly Attioppo, Océane Goprou
Union sacrée ?
Amalgame, islamisme, terrorisme,
tensions, libertés, inquiétudes…
Tels sont les termes les plus évoqués
ces dernières semaines en France.
En effet, l’actualité est impactée
par certains faits marquants, les
massacres de Boko Haram au Nigéria, ou encore l’assassinat d’Hervé Gourdel, randonneur capturé en
Algérie et exécuté en représailles à
l’engagement de la France aux côtés des États-Unis dans les frappes
contre le groupe État islamique en
Irak. Et bien sûr, récemment, l’attentat perpétré par les deux frères
Kouachi au siège de la rédaction de
Charlie Hebdo. Cet événement, en
particulier, a permis aux français
de prendre conscience du fait qu’il
ne faut pas faire d’amalgames entre
communauté musulmane et extrémisme.
Par la suite, ce drame a donné lieu
à d’innombrables débats, rassemblements et discours prononcés par les
hautes personnalités de l’État appelant d’abord à l’union sacrée de tous
les français, indépendamment de
leur religion ou de leur origine et au
fait qu’il ne faut, en aucun cas, associer le terrorisme à une quelconque
religion. Les citoyens français, quelle
que soit leur appartenance religieuse,
ne doivent pas se sentir concernés,
rabaissés ou bien opprimés par des
actes barbares de personnes agissant sans réelle profondeur d’esprit.
Notre point de vue sur ces questions
18
le journal du lycée
le savoir est une arme - caricature anonyme
est en totale adéquation avec les propos de Manuel Valls : « Je ne veux
pas qu’il y ait des musulmans qui
aient honte parce que la République
elle est fraternelle, elle est généreuse,
elle est là pour accueillir chacun. »
Mohammed Bendjedai
Adel Beloumri
Julien Goprou
Riss - Charlie hebdo n°1178
Je ne suis pas Charlie
Après l’attentat de Charlie Hebdo,
il y a eu de nombreuses réactions à
travers du monde en faveur du magazine mais surtout des réactions
négatives venues de personnes en
faveur des terroristes ou contre les
rédacteurs et les dessinateurs. Nous
avons tous déjà entendu des personnes défendant l’acte des assaillants allant jusqu’à ne pas respecter
la minute de silence ou à revendiquer
des idées terroristes islamistes. Mais
pourquoi de telles réactions pour
des jeunes nés en France ? Manuel
Valls dénonce un « apartheid social, ethnique et culturel » entre les
banlieues populaires et le reste de la
France, c’est le premier homme politique à évoquer ce terme aussi violent
pour exprimer ces phénomènes. Selon une étude récente, la France
serait le premier pays à envoyer des
candidats au jihad. Les jeunes ayant
ces idées sont souvent ceux qui « se
disent victimes de l’État » et qui se
sentent rejetés par lui. Le plus souvent ils deviennent radicaux pendant leur séjour en prison qui favorise des mauvaises fréquentations et
des rencontres incitant au jihad. Ne
faudrait il pas instaurer des mesures
pour permettre de contrôler ces afflux d’extrémistes ? Peut être qu’un
nombre plus important de psychologues et d’aumôniers musulmans
pourrait aider pour lutter contre le
terrorisme dans les prisons. Dans le
monde, d’autres réactions contre le
magazine ont provoqué des manifestions beaucoup plus violentes qu’en
France. En effet dans de nombreux
pays musulmans comme le Niger,
la Palestine, l’Algérie ou encore le Et vous, êtes vous Charlie ?
Pakistan des drapeaux français ont
Fanny Petit-Brechot, Christelle Mentor
été brûlés, des églises détruites et les
noms des frères Kouachi acclamés.
Dans ces pays, pour une grande partie de la population il paraît normal
de tuer les auteurs des caricatures du
prophète qu’il est interdit de représenter.
La liberté d’expression attaquée ?
En contrepoint, la prière irrévencieuse
de Jacques Prévert, issue du recueil
« Paroles », 1941
PATER NOSTER
Notre Père qui êtes au cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Eparpillées
Emerveillées elles-mêmes d'être de telles
merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nue qui n'ose se
une du Charlie Hebdo du1 4 janvier 2015
La représentation du prophète
Mahomet sur la dernière couverture
de Charlie Hebdo représente la réelle
image de l’islam qui est une religion
de paix et d’amour. De notre point
de vue, il faut dissocier terrorisme et
religion musulmane. Mais malheureusement ce n’est pas le cas de tous.
Un journal comme Charlie Hebdo
est satirique et le demeure envers et
contre tout. Malgré les évènements
tragiques qui ont eu lieu du fait de
la représentation du prophète Mahomet, les survivants de l’attaque de
Charlie Hebdo n’ont pas hésité à
sortir un numéro représentant encore une fois le prophète. On peut
voir celui-ci tenant une pancarte « Je
suis Charlie », en versant une larme.
Au dessus de lui nous pouvons lire
« Tout est pardonné ». Cela reflète
la réelle image du Prophète qui pardonne les péchés et qui est pour la
liberté d’expression en tenant la pancarte « Je suis Charlie ».
Kamilash Kanithanathan
Hugo Portelli
Abirathan Jebanesan
montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres
Leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans
l'acier des canons.
Jacques Prévert
le journal du lycée
19
Micro trottoir express après les attentats
Sofiane et Williams, ont questionné le 23 janvier les élèves de la classe de 1èreES1 au sujet
du triste événement du 7 Janvier. Parallèlement Omar et Djibril ont posé des questions
à leurs confrères de la 1èreSTMG1.
Les élèves interrogés ont répondu à nos questions sans détour.
Pourquoi Charlie Hebdo poursuit ses caricatures ?
Ils rendent d’une certaine façon hommage à leurs
camarades tombés sous les balles, ils caricaturent
pour montrer qu’ils ne sont pas complètement à terre.
Pour vous, est-ce de la surenchère ?
Je pense que ce n’est pas réalisé de plein gré, mais
sous pression, donc oui, il y a un peu de surenchère.
Quand aux réponses données aux questions d’Omar
et Djibril, elles semblent refléter l’opinion majoritaire
chez les lycéens de Romain Rolland.
La liberté d’expression existe-elle vraiment en
France ?
Non ! Quand vous voyez Dieudonné, vous
comprenez directement que la liberté d’expression
ne s’applique pas pour tout le monde, quand les
musulmans s’élèvent contre les caricatures du
prophète on ne comprend pas mais lorsque les juifs
se sentent offensés par les sketchs de Dieudonné c’est
de l’antisémitisme.
Notre position
Suite à ces propos, nous nous devons de clarifier notre position. En
effet, nous admettons que Dieudonné est un comique de talent
néanmoins il suscite la controverse
car il ne semble point vouloir
distinguer son travail d’artiste de
ses opinions politiques. Il invite sur
scène des personnages niant l’existence de la Shoah et semble se plaire
à dépasser les limites de la liberté
d’expression dans certains cas. En
France, la loi n’interdit pas le blasphème, ce que peut faire Charlie
Hebdo en représentant Mahomet,
20
le journal du lycée
mais interdit en revanche toute
incitation à la haine raciale ce que
fait Dieudonné.
Ces extraits de questionnaires
montrent que l’image que la majorité des élèves interrogés ont de
l’équipe créative de Charlie Hebdo
n’est pas bonne et que les caricatures ne sont pas approuvées pour
la plupart. Rappelons néanmoins
qu’aucun élève ne prend partie pour
les terroristes, bien au contraire. Ils
les condamnent en affirmant qu’un
dessin satirique ne doit pas être
gage d’assassinats. Ils condamnent
également les caricatures attaquant
les religions. Nous avons lu dans les
médias qu’un jeune sur cinq pense
que c’est un coup monté. Mais ce
n’est pas la position des élèves interrogés. Toutefois, malheureusement,
nous l’avons entendu souvent dans
les couloirs du lycée.
Sofiane Kerouani
Williams Moro-Amne
Omar Oumari
Djibril Traoré
Pour se faire une opinion sur la liberté
d’expression
La liberté d'expression est la même
pour tous, les lois qui l'encadrent
sont les mêmes pour tous. Charlie
Hebdo et Dieudonné s'expriment
donc librement et font l'objet de
procès si certaines personnes ou
associations les attaquent pour non
respect de ces lois (notamment
concernant la provocation à la discrimination, la haine ou la violence
envers des personnes appartenant à
telle ou telle communauté).
La négation de crime contre l’humanité est un délit depuis la loi
Gayssot de 1990. L’injure raciste
(ou antisémite) est un délit depuis
1972.
En 2014, le ministre de l'Intérieur
et le premier ministre ont pour la
première fois interdit un spectacle
de Dieudonné, non pas pour l'empêcher de parler, mais au motif que
ce spectacle était susceptible de provoquer des troubles à l'ordre public
En 22 ans d'existence, Charlie Heb- (risque trop important d'affrontedo a été assigné en justice une cinments entre pro et anti-Dieudonné,
quantaine de fois et condamné dans par exemple).
environ 1 cas sur 5 (par exemple
pour injure envers des personnalités D'autres humoristes ont déjà été
médiatiques ou politiques). Depuis
condamnés quand leurs propos
une dizaine d'années, Dieudonné a dépassaient le cadre de l'humour :
été 18 fois appelé à comparaître et a par exemple, Christophe Alêvèque
été relaxé 5 fois. Les motifs récuren 2013 pour injures envers Zidane
rents de ses 13 condamnations sont (10000 euros d'amende).
« diffamation, injure et provocation
à la haine raciale ».
Pour finir, quand Dieudonné poste
sur internet « Je me sens Charlie
Donc, Dieudonné franchit propor- Coulibaly » juste après le massacre
tionnellement plus souvent la ligne
de l'Hyper Cacher, il enfreint la loi
rouge que Charlie-Hebdo.
de 1881 qui condamne l'apologie
du terrorisme et la loi Cazeneuve
En 22 ans d’existence, Charlie Heb- de novembre 2014 qui aggrave les
do a imaginé 22 fois 52 unes pour
peines encourues quand l'apologie
son journal, parmi lesquelles une
du terrorisme se fait sur internet
quinzaine se moquant des intég(diffusion plus large et plus rapide
tristes musulmans (soit 1,5%).
des propos). Il n'est d'ailleurs pas
le seul à avoir été condamné depuis le 7 janvier (une vingtaine de
condamnations à la prison ferme
ont été recensées).
Bref, la liberté d'expression est un
jeu dont Charlie Hebdo et Dieudonné connaissent très bien les
règles ; ils peuvent choisir de les
respecter ou de jouer avec elles, et
doivent donc accepter la sanction de
l'arbitre (la justice) quand ils franchissent la ligne séparant le terrain
de l'humour de celui du délit.
Mme Delaroche, professeur de lettres
1
un sioniste est un individu qui désire ou
soutient la création d’un état juif en terre
d’Israël.
2
personne qui affirme que la Shoah n’a jamais existé et que nazis n’ont jamais eu
pour intention d’exterminer les juifs.
Depuis une dizaine d'années,
Dieudonné a consacré une bonne
partie de ses sketchs et spectacles à
la satire violente des sionistes1 (qu’il
confond souvent avec les juifs) et
d'un « lobby juif » qui détiendrait
le pouvoir politique, médiatique
et financier. Il a qualifié la Shoah
de « pornographie mémorielle » en
2005 et a invité sur scène en 2009
le négationniste2 Robert Faurisson.
le journal du lycée
21
Côté passions
L’impression de voler !
Le parkour ? C’est l’art de se déplacer d’un point à un autre le plus rapidement
possible en adaptant un mouvement précis pour chaque obstacle rencontré.
L’origine de ce sport ?
David Belle est le cofondateur du
parkour avec les Yamakasi (nom
constitué des initiales des personnes
du groupe). Le parkour, souvent
mal perçu, qualifié de sport de
« voyou », de « délinquant », né
à Evry dans les années 2000, est
devenu populaire grâce à de nombreux films comme « Banlieue 13 »
ou « Brick Mansion ». Des clubs
d’initiation ont été créés partout :
Parkour Paris (mon club), l’ADD
(Art du déplacement à Evry), Parkour Miramas (Marseille)...
Ce qui me plaît dans le le parkour ?
C’est cette impression de voler, de
liberté, de fluidité. Ce sport peutêtre pratiqué partout en milieu
urbain ou naturel et par tous, du
plus jeune au plus âgé, à condition
d’être en bonne condition physique.
Le parkour, c’est magique, et l’on
croise toujours des traceurs (les pratiquants), particulièrement dans les
« spots » de Paris. Il m’est arrivé de
rencontrer des traceurs d’autres pays
dans les spots de Bercy, Chevaleret,
Austerlitz ou La Défense.
22
le journal du lycée
Ce que le parkour m’apporte ?
Il m’aide à vaincre mes peurs, il
enseigne le dépassement de soi,
la persévérance. Cela m’a aidé à
dominer le vertige et, dans certaines
situations, il faut avoir un mental
fort… J’ai acquis une très bonne
condition physique. Le parkour
actuel vient du « parcours du
combattant », un exercice qui visait
à améliorer la condition physique
des militaires. Comme dans tous
les sports, l’entraînement est la clé
du succès pour exécuter parfaitement le saut de chat, le passement,
le saut de fond, le passe muraille, le
speed vault, les reverse vaults et bien
d’autres encore. Il faut être régulier
et travailler souvent : être et durer,
c’est la devise du parkour.
Caitlin Baltus
Le free run
Mélange de parkour et de
gymnastique, le free run est
pratiqué par les meilleurs :
très spectaculaire,
il cherche à impressionner !
Ils l'ont dit
David Belle : « Par terre, ça
fait des années qu'on connaît
les routes, les chemins. Là où
on passe, personne n'y est
passé ! »
Thibault (élève de David et
fondateur du club Parkour
Paris) : « Grâce au parkour,
on a une conception
différente de la ville ! »
Saut de chat
Saut de chat inversé
Saut du voleur
franchissement d'un obstacle en
plongeant et en poussant sur les
bras afin de faire passer ses jambes
entre ses bras.
franchissement d’un obstacle en balançant tout d’abord les deux pieds
par dessus l’objet en question. Les
deux mains servent d’appui sur l’objet (table, muret...) pour terminer le
franchissement de l’obstacle.
franchissement d’un obstacle qui
consiste à le passer à l’aide d’un seul
bras.
Saut de bras
saut sur un mur - ou autre surface
verticale - conclu par une réception
avec les bras (et amortie par les
jambes).
Saut de fond
saut effectué d’une hauteur importante suivi généralement par une
roulade. On parle de saut de fond à
partir de deux mètres.
Passe-muraille
technique de franchissement d’un
mur d’une hauteur assez importante ; consiste à prendre appui sur
le mur avec un pied pour atteindre
une plus grande hauteur.
Réception
techniques de flexion des jambes
pour un atterrissage amorti (la
réception se fait toujours sur l’avant
du pied, les talons ne doivent pas
toucher le sol).
Planche
technique permettant d'atteindre
le sommet d'un obstacle (mur ou
barre) auquel vous êtes suspendu
par les bras, les pieds pendant dans
le vide (par exemple pendu à une
barre) ou reposés contre la partie
verticale d'un mur (par exemple
dans le cas du passe-muraille). Il
faut forcer sur les bras et sur les
jambes pour passer le haut du corps
au-dessus de l'obstacle (il s'agit
de passer de la traction à « l'antépulsion »), puis élever le reste du
corps à la force des bras et se hisser
complètement en haut de l'obstacle.
Cette technique est très efficace
juste après un passe-muraille ou un
saut de bras, et permet d'atteindre
le sommet d'un obstacle très rapidement tout en restant fluide.
Saut de détente
saut réalisé avec élan pour franchir
une distance impossible en saut de
précision.
Passe barrière
technique permettant de franchir
une barrière en prenant appui
avec les bras et en faisant passer
ses jambes jointes d’un côté ou de
l’autre ; il est également possible de
le vriller, on parle alors de « passe
barrière 180».
Lâché
consiste à se lâcher d’une hauteur
en se pendant par les bras puis en
effectuant un saut de fond ou en se
rattrapant à une autre objet situé en
contrebas.
Balancé
suspendu à l’aide des mains sur
une barre ou une branche, lancer
le corps d’avant en arrière afin de
se lâcher pour rattraper une autre
prise ou exécuter une figure ou une
réception.
Saut de précision
saut technique, à pieds joints, dont
la réception se fait sur une petite
surface (muret par exemple), réalisé
sans élan.
Tic-tac
appui sur un objet ou un mur avec
le pied pour passer au dessus d’un
obstacle (ou d’une portion de vide),
ou pour exécuter un saut de bras.
Roulade
consiste à amortir sa chute après un
saut en retombant sur le devant du
pied et en roulant immédiatement
sur l’épaule (à ne pas confondre
avec la roulade de gym qui se fait
droite).
Passage fluide ou interligne
mouvement de souplesse et de fluidité qui permet de passer les jambes
puis tout le corps dans un passage
étroit.
Mohamed Larbes - 2013
le journal du lycée
23
La Science Académie
La science qui donne envie !
Tu aimes les sciences ? Tu veux vivre une expérience inédite qui te fera changer d’avis sur le monde scientifique ?
Tu rêves de faire un stage en laboratoire ? Tu voudrais partir à l’étranger pour renforcer ton niveau en anglais ?
Parler à des chercheurs ? Rencontrer des passionnés comme toi ? Avoir accès à des stages scientifiques entièrement
gratuits ?
La science académie est faite pour toi !
L’association Paris Montagne propose le programme Science Académie pour les lycéens, de n’importe quelle filière, afin de leur faire
découvrir les sciences autrement !
Elle propose des semaines autour
de thématiques scientifiques, et
des stages en laboratoire pendant
les vacances scolaires. Il y a également des voyages organisés à
l’étranger, des groupes d’anglais,
une réunion d’information pour
l’orientation et beaucoup d’autres
choses à découvrir !
même tester certaines manipulations. Durant les grandes vacances,
j’ai été en Allemagne, à Tübingen,
où j’ai étudié les neurosciences :
un sujet passionnant ! J’ai donc pu
parler anglais et allemand et renforcer mes connaissances en science et
en langues.
Une autre image des sciences
En plus de tout ça, la Science Ac’,
c’est aussi un côté pratique bien
utile pour les TPE car on est amené
Un séjour d’été au top
à rencontrer divers chercheurs à
qui on peut poser nos questions, et
J’ai également pu faire un séjour
d’une semaine pendant les vacances les encadrantes se tiennent à notre
disposition si on veut aller dans un
d’été, suite à la sélection de mon
poster lors du congrès. Sans doute la labo pour effectuer une expérience
meilleure semaine de ma vie ! C’est particulière. Pensez-y !
Maëllie Launay
une colonie de vacances durant
l’été, avec des jeunes de mon âge,
passionnés de science tout comme
moi ! Le matin ? Visites de labo-
J’ai participé à trois semaines thématiques (énergies renouvelables,
mémoire, mathéâtre) ? J’ai alors visité des laboratoires et rencontré des
chercheurs qui m’ont expliqué leur
travail, et donné une autre image
des sciences que les maths-physique
en cours. J’ai suivi un stage avec
un chercheur, dans son laboratoire
durant une semaine !
J’ai pu découvrir son métier et
ratoire et l’après-midi ? Hip‑hop,
atelier photo, escrime ; avec à la fin
un festival où l’on fait découvrir
aux enfants des expériences sous
forme d’atelier scientifique ! L’avantage est que les activités proposées
ne sont pas obligatoires, que tout
est entièrement gratuit ! De plus, on
fait de nouvelles rencontres ? maintenant, j’ai des amis aux 4 coins de
la France mais aussi en Allemagne
et Nouvelle-Calédonie !
Un atout pour les TPE !
www.scienceacademie.org
le journal du lycée
25
Dans cette fable coup de poing, les petits arrangements
cèdent la place aux compromis de tous les jours, puis,
peu à peu, à l’impasse totalitaire.
Associé aux superbes peintures murales de C215,
le texte Matin brun, qui a fait le tour du monde,
descend dans la rue et nous interpelle, tous,
quel que soit notre âge ou notre expérience.
JANUS : un vrai défi !
Pas si facile d’initier des seniors à utiliser l’ordi !
Raphaël Gautier, Michaela Naumenko et Valentine Lav, en 1ère et Terminale à Romain Rolland ont été
recrutés comme animateurs cette année à la suite d’une réunion d’information organisée par l’Exploradôme en octobre 2014 au lycée. Pour ceux qui sont intéressés, le projet continuera l’an prochain avec
une nouvelle équipe lycéenne. Information en septembre-octobre 2015.
Entretien avec
Raphaël
« Jeunes ambassadeurs du nu- en autonomie : pour moi, avec un
mérique », en quoi ça consiste ? autre lycéen, je me rends chaque
Nous sommes onze lycéens de
Romain Rolland et de Jean Macé
recrutés pour cette année. L’idée est
d’animer des ateliers d’initiation au
numérique pour des personnes âgés
volontaires résidant en foyer. Des
personnes qui sont éloignées de ces
outils mais qui veulent s’y mettre.
Etes-vous préparés à ce rôle ?
Oui. Nous avons un contrat de
travail et sommes payés comme
animateurs. Pendant une semaine
aux vacances de Toussaint, à l’Exploradôme, musée scientifique de
Vitry, nous avons reçu une formation à la médiation des pratiques
numériques : savoir se comporter,
quelle pédagogie adopter, comment
communiquer, comment organiser les animations et mis à niveau
nos connaissances numériques.
Puis, les mercredis après midi entre
Toussaint et Noël, on est passé à la
pratique : mise en situation, jeux de
rôles.
Comment se passent
les ateliers ?
On a commencé début janvier.
Nous avons tout d’abord rencontré
les bénéficiaires avec nos encadrants. Maintenant nous sommes
mercredi de 14h à 16h30, au foyer
de personnes âgées Henri Barbusse,
à Vitry.
Quelles sont les demandes des
gens ?
Très variées ! Le programme est
à la demande ! Cela va de vouloir
envoyer un mail ou une photo, à
rechercher une recette sur Internet,
à lire un DVD, écrire une lettre sur
traitement de texte, s’inscrire à un
réseau social, faire une commande
en ligne...
L’atelier est-il fréquenté ?
vraiment deux heures et demie
non stop ! Aussi, nous réalisons
des tutoriels simples pour que les
gens puissent avancer seuls pendant
qu’on s’occupe de quelqu’un d’autre.
C’est une bonne méthode mais
certains maîtrisent mal la lecture en
français et ne comprennent pas...
Il va falloir revoir nos supports.
Le dernier atelier, mon coéquipier
était malade, j’étais seul pour tout
gérer. Un tel effectif pour une seule
personne, c’est vraiment trop lourd.
Heureusement, on peut toujours
discuter avec nos formateurs pour
améliorer les choses.
Globalement, c’est une bonne
expérience ?
Oui, il y a à peu près huit personnes Oui, vraiment. D’ailleurs, c’est la
chaque mercredi pour deux anima- deuxième année que je participe,
teurs.
cela me plaît beaucoup. Pour moi,
c’est une expérience professionnelle
Quelles sont vos impressions en enrichissante. Il y aussi la relation
tant que formateur?
avec les gens qui sont contents
qu’on leur apporte des connaisEt bien, c’est vraiment intéressances et qui partagent un peu de
sant et motivant de transmettre
leur vie avec nous.
des connaissances. Mais c’est
pas facile ! Par exemple, d’une
séance à l’autre, certains ont tout
oublié ! Comme pour ceux qui
viennent en pointillé, c’est difficile pour le suivi ! Huit personnes
débutantes, pas autonomes devant
l’ordi vous sollicitent beaucoup,
il faut répondre à chacun, c’est
le journal du lycée
27
Dans l’Antiquité Janus avait
deux visages, l’un tourné vers le
passé, l’autre vers l’avenir.
Son nom est repris pour le
sigle du projet « Jeunes
ambassadeurs du
numérique pour l’unité
sociale ». L’objectif est de
former des lycéens pour
qu’ils transmettent aux
anciens la pratique des outils
d’aujourd’hui.
28
le journal du lycée
Mangas
etc.
Serigne, qu’est-ce qui te plaît dans le manga ?
Tout d’abord, le dessin, puis l’histoire, enfin l’action. Je lis
Bleach, One piece, des mangas sur le sport, mais par dessus
tout ce que j’aime, c’est en dessiner.
Cela fait longtemps que tu dessines des mangas ?
J’ai toujours dessiné, c’est mon loisir préféré. Mais vers
l’âge de 10 ans, j’ai commencé à recopier des mangas à
l’identique, pour ensuite m’inspirer des personnages qui
me plaisaient pour arriver maintenant à mon propre style.
Serigne Seye
Tu aimes également les arts plastiques ?
Oui, je suis en option facultative arts plastiques au lycée,
en 1ère. Pour les portes ouvertes l’an dernier, il y avait
une sculpture que j’avais créée.
Un projet ?
J’aimerais bien pouvoir publier un
manga complet sur Internet.
Des amis vont m’aider pour
ça. J’ai écrit une histoire et déjà
réalisé quelques planches...
Serigne Sey e
extraits de planches
réalisées par Serigne
Quelques mangakas réputés
Tite Kubo (Bleach )
Eiichirō Oda (One piece)
Masashi Kishimoto (Naruto)
Osamu Tezuka (Astro Boy)
Akira Toriyama (Dragon Ball)
Jiro Taniguchi (Quartier lointain, Le Sommet des dieux)
Katsuhiro Otomo (Domu, Akira, Stream Boy)
Serigne Seye
Concours Mangaka sur Seine
Les documentalistes des CDI et
les médiathécaires d’Ivry et Vitry,
organisent chaque année un
concours de mangas (Exposition
des dessins d’élèves en mai dans les
médiathèques Nelson Mandela de
Vitry et Montmousseau d’Ivry).
Pour participer : Renseignements,
inscriptions et scan des dessins au
CDI
Bleach - Tite Kubo
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le journal du lycée
One Piece - Eiichirō Oda
Akira - Katsuhiro Otomo
Festival Angoulême Janvier 2015
Pour la première fois le Grand Prix du Festival d'Angoulême est attribué à un dessinateur
de mangas. Le festival international de bande dessinée d'Angoulême a décerné son grand prix
au japonais Katsuhiro Otomo, auteur de la série culte « Akira ». Le Grand Prix attribué
à Katsuhiro Otomo marque une reconnaissance de la place prise par les mangas qui
constituent un quart des albums de BD vendus en France.
le journal du lycée
31
Recipes fo r a better wo rld
Take some Blacks, Whites, Asians and Arabs,
Mix them together in a bowl and add some tolerance.
Cut a handful of equality and friendship,
Put all in the blend and stir.
Then remove the racists for a better pastry.
Cook some Muslims, Catholics and Jewish in a saucepan
And season with respect and listening.
Cut freedom, hope and happiness into heart shapes,
Sprinkle on the paste, Taste it to check if there aren’t any dictators or terrorists,
And remove them with the spoon of peace if there are.
Pour on the pastry and wait until it’s cool.
For decoration, put on the pie a handful of united families and add music, nature, laughs and love.
The pie is ready to serve.
To make a success of this utopian world pie,
Don’t forget to remove all the bad ingredients
And you can increase the quantity of all the good ingredients.
Enjoy!!!
Vera Correia De Almeida
Take the beautiful Earth,
Mix people from all origins, religions and colours on this Earth.
Add a handful of love, and respect to give unity to all these ingredients ;
With a skimmer make sure to remove violence and hate
That will quickly take shape in the mixture.
Put a pinch of tolerance so the ingredients can be in harmony.
After that, stir the mixture vigorously,
And make sure the ingredients are equality distributed.
There has to be no war that takes shape.
Sprinkle some intelligence blended
With a lot of joy to give some happiness to the ingredients
And then heat it all up.
The fire should be low so the ingredients get to simmer peacefully.
Finally add some justice to balance the taste
Serve with a big smile :D
And enjoy.
Khadidj a Ndeni

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