Subaru WRX STI 2015

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Subaru WRX STI 2015
Subaru WRX STI 2015
Par Eric Parisien – essai-auto.com (2015-02-12)
Le renouvellement d'une voiture culte peut s'avérer une aventure périlleuse pour un
manufacturier automobile, quel qu'il soit. Les gens de Subaru ont-ils fait le bon pari en créant
cette nouvelle WRX STI 2015?
Tout nouveau? Pas tout a fait !
Les versions WRX et WRX STI sont issues de l'Impreza, une voiture compacte qui réussit bien sur notre
marché mais qui ne brise rien côté design. Le défi est donc encore plus grand de transformer cette berline un
peu générique en bolide d'exception. Je précise le mot berline puisque Subaru n'offre plus les WRX et WRX
STI en version à hayon pour 2015. Un risque osé à mon avis puisque cette configuration représentait au moins
la moitié des ventes de la génération précédente. Par contre, la STI ne partage pas le même quatre cylindres
de 2,0 litres turbocompressé de la plus calme WRX mais conserve sa propre motorisation issue de la
génération précédente, soit le 2,5 litres turbocompressé de 305 chevaux et 290 livres de couple.
Toujours un icône de la route?
En héritant de la caisse plus rigide de la nouvelle Impreza, les ingénieurs de Subaru ont pu profiter d'une plus
grande marge de manœuvre pour jouer avec les suspensions et ainsi grandement améliorer le comportement
routier de la voiture. Certes, il nous aurait fallu une séance sur piste pour prendre la juste mesure des limites
de la STI mais nous avons tout de même passé une semaine au volant sur des routes peu achalandées, ce
qui nous a permis d'en faire une évaluation assez réaliste. Pari gagné pour les ingénieurs puisque la voiture
est simplement brillante sur une route sinueuse à revêtement de bonne qualité (oui, ça existe et j'en garde le
secret) tout comme sur des revêtements ordinaires (à peu près partout ailleurs). Contrairement au 2,0 litres de
la WRX dont le couple se manifeste dès 2 000 tours, celui de 2,5 litres se présente à 3 500 tours et il faut
s'assurer de tenir le régime moteur au-delà de ce régime pour bien sortir d'un virage serré. Les accélérations
sont vives, la sonorité de la mécanique boxer est des plus plaisantes et le passage des rapports demeure un
jeu d'enfant grâce au levier à course rapide. Par contre, à bas régime, l'échappement manque de subtilité et
produit un effet de résonance comme si on était à l'intérieur d'une grosse caisse. Désagréable.
Tout comme la WRX, il est possible de choisir parmi trois modes de conduite qui modifient la cartographie du
moteur de façon substantielle. Ainsi, en mode Intelligent (ou confort), la voiture est plus douce à conduire alors
qu'en mode Sport, on la sent plus nerveuse. En mode Sport Sharp, on sent toute l'agressivité dont elle est
capable au point où un départ en premier rapport demande un certain doigté. Gardez une réserve de Gravol
sous la main pour vos passagers si vous comptez utiliser ce mode en ville. La STI bénéficie par contre de
certains éléments de suspension et du rouage intégral qui lui sont propres. La calibration des ressorts et des
amortisseurs est plus ferme et certaines pièces sont d'aluminium. Le rouage intégral comporte un différentiel
arrière autobloquant TORSEN et il est possible d'ajuster manuellement le glissement du différentiel central.
Une impression de grande stabilité se dégage de la conduite aussi bien sportive que lors de randonnées plus
tranquilles quoique pour la solidité, les défauts d'une caisse rigide et des suspensions fermes peuvent apporter
certains inconvénients. Tout ce qui est boulonné à la caisse doit l'être fermement pour éviter certains
craquements au niveau du tableau de bord et de la console centrale. Cela était peut-être le lot de notre voiture
d'essai sinon Subaru devra porter une attention à ce détail.
Belle voiture? Bof...
Sans aucun doute, la STI est une voiture sport douée mais son allure est une toute autre histoire.
Personnellement, je préfère la sobriété dans le design automobile et je choisirais le modèle de base de la STI,
la seule version sans cette planche à repasser qui fait office d'aileron sur le coffre arrière. Trop juvénile pour
moi mais visiblement au goût de certains puisque j'ai été bombardé de questions de la part de plusieurs ados
et ados dans l'âme. Tous les goûts sont dans la nature disait le poète.
Les dessinateurs et designers de la STI n'ont pu profiter d'une feuille blanche et ont fait des efforts
remarquables pour nous donner une voiture pas trop fardée d'artifices (outre ce fameux aileron). La calandre
est relativement sobre tout en présentant des caractéristiques sportives tels des phares anti-brouillard et de
route, un becquet plus prononcé et un capot muni d'une immense prise d'air pour le refroidisseur de charge du
turbo. L'ajout de bas de caisse profilés vient compléter les lignes initiées à arête l’extérieur du becquet et
s'étirent jusqu'au début du pare-choc arrière. Les roues de 18 pouces gris foncé confèrent un air menaçant à
l'ensemble de la voiture. La partie arrière, abstraction faite de l'aileron, est assez réussie et sobre. Les quatre
embouts d'échappement sont situés dans un diffuseur de plastique noir qui, souhaitons le, résistera au temps.
Pratique?
C'est à ce chapitre que la nouvelle STI brille et souffre à la fois. L'absence d'une version à hayon vient quant à
moi réduire l'attrait du véhicule. Je concède que les ingénieurs ont préféré la rigidité d'un châssis de berline
pour nous offrir une voiture plus raffinée à des coûts de production raisonnables mais la versatilité manquera à
certains acheteurs potentiels. L'intérieur de la STI est bien loin du look agraire de sa devancière et propose un
habitacle confortable, logeable et d'une bonne finition. Les sièges sport enveloppent le conducteur et sont
recouvert d'un matériel agrippant (Alcantara) qui devrait bien résister à l'usure. Par contre, ils se sont avérés
plutôt chauds. Le coffre est de dimension respectable vue la vocation de la voiture et les occupants arrière
pourront y demeurer sans problème lors de longs trajets, le dégagement pour la tête et les jambes étant plus
que raisonnable.
Essai-auto a aimé:
- Voiture « viscérale » exclusive à bon prix
- Intérieur beaucoup plus moderne
Essai-auto a moins aimé:
- Sonorité agaçante à bas régime
- Aileron disproportionné (juvénile)
- Écran tactile trop petit
- Sportivité assurée
- Voiture agréable à l'année
Alors, on l'achète, la loue ou l'oublie?
À partir de 38 000 $, vous aurez une voiture sport viscérale que vous pourrez utiliser et apprécier à l'année
grâce à son excellent rouage aux quatre roues. Soyons honnêtes, à ce prix, la STI en offre beaucoup et n'a
pas de concurrence directe. Bien qu'il soit possible de consommer moins de 10,0 L/100 sur autoroute à vitesse
raisonnable, je n'ai pu faire mieux que 12,3 L/100 lors de ma semaine d'essai passée à 50% sur routes de
campagne et 50% en ville. Pas mal compte tenu des performances. Donc on l'achète? Tout à fait!
Autres commentaires : Benjamin
La nouvelle WRX 2015 est une voiture qui m’a agréablement surpris pour le prix de départ sous les 30 000 $.
Je me disais qu’il serait sûrement superflu d’opter pour la nouvelle STI considérant l’attrait de la WRX. Et bien
j’étais vraiment dans l’erreur car la différence entre la WRX et la STI est réelle et vaut pleinement le surplus
exigé pour l’amateur de conduite sportive. Tout est plus direct et communicatif : direction, transmission,
cartographie, suspension, roulement. Bien qu’il y ait des similitudes entre les deux voitures, leur comportement
est distinct. Bref, cette nouvelle STI est définitivement plus attrayante et moderne que la voiture qu’elle
remplace mais la plupart des consommateurs trouveront fort probablement la WRX bien suffisante pour eux.
Pour ma part, j’aime les sensations fortes alors j’opterais pour la STI. Exactement comme celle de notre essai
en couleur bleu rallye mais jantes BBS dorées.