HDA : INCONNU À CETTE ADRESSE , Kressmann Taylor , 1938

HDA : INCONNU À CETTE ADRESSE , Kressmann Taylor , 1938
CONTINUITÉS
Analyse
formelle
Le Roman
Mise en scène de
la pièce
Un roman = unité de la trame
romanesque
Roman épistolaire (continuité avec les
textes du XVIIe ex/ Mme de Sévigné,
Lettres, ou du XVIIIe s ex/Montesquieu,
Les Lettres Persanes , Choderlos de
Laclos, Les Liaisons dangereuses)
L’échange de correspondance ne
cesse que par défaut de destinataire
Continuité du lieu scénique.
Forme assez classique (unité de lieu,
unité d’action une correspondance
commerciale)
Le présent et le passé se mélangent
flash-back (analepse) pour évoquer les
souvenirs, mis en scène sous les yeux
du spectateur.
L'art
instrumentalisé
RUPTURES
Un roman épistolaire = chaque lettre
marque une rupture formelle dans le récit
Les lettres sont nettement identifiées par
expéditeur, destinataire et date.
Symétrie du récit : déconstruction de
l’amitié et construction de la vengeance.
A rapprocher d'autres oeuvres que Détournement de la peinture comme
vous connaissez ( Charlie Chaplin, Le arme dans le roman par Max ( Max se
Dictateur, Picasso, Guernica)
sert des tableaux pour donner l'impression qu'un code existe entre un Juif et un
Allemand )
Utilisation de la littérature comme arme
par Kressmann Taylor
Analyse du
drame
Lettres de Martin = l’endoctrinement
progressif par le national-socialisme.
Lettre 4  Martin méfiant, Hindenburg
s’est fait « forcer la main » + Mépris
pour la populace des chemises brunes
= SA.
Mais doute de la finalité du nazisme.
Adhésion par rejet du traité de
Versailles et allusion à la « race »
(lettre 4)
La fin justifie-t-elle les moyens ?

1ère rupture lettre 6 (juillet 33) ds les
relations à la demande de Martin.
Espoir en un redressement de
l’Allemagne brisée par le traité de
Versailles. Nombreuses occurrences sur
la « race », le « peuple » juif (renforce la
rupture).
La notion de bouc émissaire, car peuple
juif = « faible ».
Thème nietzschéen du « maître et de
l’esclave »
Passage lyrique Goebbels ministre de
la propagande depuis mars 33 (Wotan et
Thor = mythes germaniques)
La lettre 6 incarne le totalitarisme dans
Développement de la rupture :
Chaque lettre = une étape
(vocabulaire)
Disparition de Griselle = anticipation
étrange et presque intuition de K.Taylor
en 1938 de la terrible continuité, que
constituera en 1941 le décret NN ?

lequel, l’individu ne compte pas, mais il
doit être au service du plus grand
nombre. Minorité (ici juive) sacrifiée à ce
qui est présenté comme l’intérêt général
de la race des Seigneurs.
Changement de ton dans la formule de
politesse  cordialement remplace les
formules affectueuses.
Renforcement de la rupture
Lettre 8 : Plus de formule de politesse,
ils ne sont plus en sympathie.
Juifs comparés au cancer à éliminer
« chirurgicalement.
Lettre 9 On sent encore de l’affection
chez Max « adieu mon ami »
Double rupture :
Lettre 10 : ds le ton Plus de
« cher »Martin
Disparition de Griselle, préfigure le
décret Nacht und Nebel de 1941,
responsable de la disparition de milliers
de personnes, dont les corps ne furent
jamais retrouvés.
Violence de la lettre 12  annonce du
décès de Griselle = acmé de la
tension dramatique.
CONCLUSION
La vengeance :
une série de 5 lettres faussement
amicales, destinées à compromettre
Martin.
Le mécanisme de la compromission
s’installe insidieusement, le dialogue
est interrompu, malgré la continuité de
correspondance.
La vengeance
Série des lettres de Max interrompue
par celle affolée de Martin.
Dernier coup de théâtre : la disparition
de la famille Schulse.
Prison, déportation, décès ?
Fin ouverte
Pérennité de « l’arroseur arrosé » =
une continuité théâtrale et
cinématographique
Renversement de situation (Q°
éthique) :
• la victime devient
bourreau.
• Peut-on user pour une
vengeance des méthodes
dont on a souffert ?