Ken Park interdit aux moins de 18 ans 100204
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Ken Park interdit aux moins de 18 ans 100204
COMMUNIQUE DE P RESSE KEN PARK INTERDIT AUX MOINS DE 18 ANS La société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs, L'ARP, s'inquiète des commentaires du Conseil d'Etat justifiant sa décision d'annuler partiellement le visa d'exploitation du film de Larry Clark "Ken Park". La Commission de Classification des Œuvres Cinématographiques avait proposé que ce film soit interdit aux moins de 16 ans et avait été suivie dans ce sens par le Ministre de la Culture et de Communication qui lui avait délivré le 6 octobre 2003 son visa d'exploitation. Le Conseil d'Etat, par une décision du 4 février 2004, vient d'annuler partiellement ce visa d'exploitation en lui appliquant désormais une mesure d'interdiction aux moins de 18 ans sans pour autant considérer qu'il s'agissait d'un film pornographique ou d'incitation à la violence. L'ARP ne souhaite pas remettre en cause, ni commenter, la décision du Conseil d'Etat mais s'étonne de ses commentaires et de ses motivations. En effet, le Conseil d'Etat relève que ce film avait fait l'objet de mesures comparables (interdiction aux moins de 18 ans) dans certains pays étrangers. Il cite ainsi la Finlande, le Japon, l'Italie ou la Norvège. Ces commentaires constituent une véritable nouveauté car, si désormais le propos du Conseil d'Etat est d'apprécier la conformité d'une décision à la loi en s'inspirant de décisions prises dans d'autres pays, nous assisterions à une globalisation de la censure reniant le respect de la sensibilité française, la force de ses lois et de ses pratiques. Ainsi, le Conseil d'Etat voudrait -il que la France se rapproche par exemple du modèle anglais conduisant demain à voir des films comme Les Visiteurs ou Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain interdits aux moins de 15 ans et le dernier film de Ken Loach interdit aux moins de 18 ans ? Dans un tel contexte, L'ARP souhaite que la représentation des réalisateurs, partisans d'un équilibre réel entre liberté de création et protection des mineurs, soit renforcée dans la future Commission de Classification. Paris, le 10 février 2004