"L`œuf ou le « pou » voilà la question!" Quiz

Transcription

"L`œuf ou le « pou » voilà la question!" Quiz
Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
Une nouvelle stratégie pour le contrôle des poux de tête au Québec
Questions et réponses
Transmission des poux de tête :
 Est-ce que les poux peuvent être transmis par l’eau de la piscine? Si oui, faut-il porter
un bonnet de bain comme le stipulent les règlements des piscines publiques de la ville
de Montréal? Le chlore vs les poux? Est-ce que le pou survit et si oui, combien de
temps?
Les poux peuvent survivre dans l’eau pour quelques heures mais des expériences ont
démontré qu’ils restent attachés aux cheveux lorsqu’ils sont immergés. Le chlore des
piscines ne tue pas les poux. Par contre, on a observé la présence de poux dans des
serviettes de bain et autres effets personnels (peignes, brosses à cheveux) des personnes
infestées. Même si elle est peu fréquente, la transmission indirecte reste possible via les
objets personnels (Julio C. Soto, INSPQ).
 Nous souhaitons mettre en place un projet de prêt de vélos pour les familles
vulnérables, incluant idéalement le prêt de casques de vélo. Le même casque sera
prêté plusieurs fois dans une même journée? Que recommanderiez-vous afin de
pouvoir effectuer le prêt de casques de manière sécuritaire? Et quoi dire des casques
d’écoute partagés à l’école?
Les casques de vélo contiennent à l'intérieur une armature en styromousse ou de
polystyrène, matériaux durs sur lesquels un pou restera difficilement accroché. Dans
l'éventualité hypothétique qu'un pou puisse tomber "par accident" sur ce type de surface, il ne
resterait pas et ne survivrait pas longtemps après que le casque soit enlevé, car il se
trouverait à une température au dessous de la température du cuir chevelu (idéale pour les
poux et en lien avec leur survie).
Après avoir utilisé un casque de vélo, un nettoyage de l'intérieur avec une débarbouillette
humide (de préférence à usage unique type Wet cloths™ou Wet-ones™ ) et plutôt pour des
raisons d'hygiène (les utilisateurs peuvent être porteurs de dermatite séborrhéique, psoriasis,
eczéma, levures, pellicules) sera suffisant pour rassurer les utilisateurs et accomplir vos
objectifs de promotion Vélo-santé de façon sécuritaire avec le port d'un casque.
En ce qui concerne les casques d'écoute, ils sont aussi fabriqués avec des matériaux
synthétiques, soit le coussinet ou la couverture spongieuse à usage unique (Exemple, les
casques d'écoute fournis par les compagnies d'aviation). À l'égal des casques à vélo, le pou
ne restera pas accroché à ce matériau et pourrait difficilement survivre.
Il ne faut pas mettre l'accent sur le risque hypothétique, à la rigueur anecdotique, posé pour
ce type d'objets. Lorsqu'on aborde la prévention et particulièrement le contrôle de cette
nuisance, nous devons "focusser" sur des messages clairs et viser le mode de transmission
sur lequel les efforts doivent être investis.
Institut national de santé publique du Québec 1 Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
Par contre, le bon sens exige que si on désire utiliser un casque d'écoute qu'on souhaite
partager, on devrait, pour des raisons d'hygiène, choisir des modèles qui permettent de
placer une couverture en éponge à usage unique sur l'auriculaire et/ou réaliser un nettoyage
comme celui recommandé pour les casques de vélo. (Julio C. Soto).
Mesures de prévention et de contrôle :
 Pourquoi attendre qu’il y ait 4 cas de pédiculose du cuir chevelu dans une même
classe avant d’aviser les parents? Ça ne risque pas de provoquer de plus grandes
épidémies?
Pour les raisons suivantes :
 Seuil épidémique de 10% : Il faut commencer à accepter la présence constante des poux
dans le milieu scolaire (2 enfants infestés dans une classe de 20-25 élèves). Le choix de
ce seuil est basé sur une opinion d'experts, par la prévalence rapportée dans d'autres
pays semblables au Canada et les quelques données canadiennes.
 Ratio coût/efficacité des interventions : Dans l'état actuel des activités de santé
publique déployées dans le milieu scolaire, des interventions musclées pour quelques cas
de poux ne se justifient pas. À partir des informations recueillies dans les milieux, les
éclosions (dépassement du double du seuil) sont plus fréquentes que les "grandes
épidémies"; on effectue présentement une étude qui donnera des éclaircissements à cet
égard.
 Cibles d'intervention plus rentables : Nous devons concentrer nos efforts sur les quatre
axes mentionnés dans la stratégie actuelle, des parents et des intervenants sensibilisés et
formés vis-à-vis la pédiculose du cuir chevelu assureront un meilleur contrôle de l'endémie
et la diminution d'éclosions et/ou de leur ampleur.
 Type et moment d'intervention : Il faut penser que les interventions de prévention et de
contrôle commencent avant même l'apparition des cas, la lettre au début de l'année
scolaire est un exemple (lettre 1 des LD). On propose aussi une lettre suite à la détection
d'un ou plusieurs cas (lettre 2) avant d'arriver à la lettre et aux autres mesures de contrôle
d'une éclosion. Je mentionne les lettres mais le soutien en information via Info-Santé, les
Directions de santé publique (DSP), les dépliants et autres activités qui peuvent faire
partie des axes 1, 2 et 4 sont aussi des interventions (Julio C. Soto).
Mesures de prévention et de contrôle :
 Est-ce que nous comprenons bien que les cheveux des enfants devraient être mouillés
à l'école/services éducatifs à l'enfance afin de procéder au diagnostic d'infestation
active? Si c’est le cas, il sera difficilement applicable sur le terrain.
Le protocole d’intervention recommande en effet d’effectuer l’examen de la tête sur des
cheveux humides ou imprégnés de revitalisant. Cette recommandation permet de maximiser
l’efficacité de l’examen de la tête, lorsque la situation le permet. Dans un contexte scolaire ou
de service de garde à l’enfance, il peut en effet être difficile d’effectuer un examen sur des
2 Institut national de santé publique du Québec Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
cheveux mouillés. Il est possible de le faire sur des cheveux secs; cependant, l’efficacité en
sera diminuée. Il est alors recommandé de transmettre la recommandation du protocole
d’intervention aux parents, qui sont les acteurs de première ligne dans le diagnostic d’une
infestation chez leurs enfants. Pour ce qui est de l’application de l’examen de tête dans les
écoles, le protocole propose la façon la plus efficace de l’effectuer; l’école peut l’adapter
selon ses besoins spécifiques (Annick Trudelle, INSPQ).
 Doit-on conseiller une vérification de la tête par les centres locaux de services
communautaires (CLSC) pour toute l'école ou le niveau en particulier ou miser sur le
soutien aux familles atteintes?
La position de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) face à la pédiculose
est d’émettre des recommandations face au contrôle et à l’intervention. Il n’est pas de notre
mandat de distribuer des responsabilités. Le protocole est disponible pour toute la province et
chaque région sociosanitaire a son propre système de fonctionnement qui régit les
responsabilités de chaque instance concernée. Le protocole d’intervention mentionne
l’importance d’une bonne collaboration entre les parties impliquées (intervenants et familles)
et propose un partage des responsabilités dans les écoles et les services de garde à
l’enfance, mais il s’agit ici d’une recommandation ou avis d’experts, et non d’une ligne de
conduite à suivre de façon obligatoire (Annick Trudelle, INSPQ).
 Dans quelles circonstances est-il recommandé de faire des séances de dépistage ou
de "dépouillage" à l'école ?
Tout en accord avec la réponse donnée par Mme Trudelle dans la question précédente, nous
sommes de l’avis qu’en cas d’éclosion et dépendamment de l’ampleur (plusieurs classes
touchées, prévalence élevée) de cette dernière ou de sa persistance, il serait recommandé
de procéder à des séances de dépistage dans les classes concernées.
Le Groupe d’experts, auteur des nouvelles « Lignes directrices pour le contrôle de la
pédiculose du cuir chevelu dans les écoles et les services de garde éducatifs à l’enfance »,
n’a pas défini l’éclosion persistante. Toutefois, à la lumière des nouvelles orientations et de la
stratégie de contrôle préconisée, on pourrait parler d’éclosion persistante si après le 17ème
jour de traitement du dernier cas identifié, on continue d’observer des cas d’infestation active
et que leur nombre ne diminue pas.
Cependant, il faut être conscient qu’une telle intervention implique une bonne planification et
coordination dans le milieu et de s’assurer de compter sur la collaboration des parties
intéressées (parents, enfants, direction et personnel de l’école, autres intervenants du réseau
de la santé incluant la DSP régionale). Il faut aussi rappeler que si l’examen de la tête est fait
à l’école (ou au service de garde), les parents devront en être informés au préalable. Le
Code civile du Québec, harmonisé avec la Charte des droits et libertés de la personne,
stipule que nul ne peut être soumis à des soins (requis ou non pour son état de santé) sans
son consentement, que ce soit pour des examens, des prélèvements, des traitements ou
toute autre intervention. Dans le cas d’un mineur de moins de 14 ans le consentement des
parents ou du tuteur est nécessaire.
Institut national de santé publique du Québec 3 Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
La lettre que nous recommandons de distribuer au début de l’année scolaire ou une plutôt
spécifique au contexte vécu, pourrait contenir un libellé de consentement « passif » i.e. un
parent qui ne souhaite pas l’examen de la tête pour son enfant doit se manifester avant la
date prévue. Les parents ayant des enfants fréquentant l’école sont déjà habitués à recevoir
des demandes qui comportent un consentement « passif ». Nous avons aussi été informés
que des écoles ayant vécu des éclosions de poux sont habituées à cette procédure
(Julio C. Soto, INSPQ).
 Jusqu’à récemment au Québec on légitimait le retrait des enfants ayant des signes
d’infestation par les poux au moins jusqu’au début du traitement. Vous semblez
décourager cette pratique, pourquoi?
Cette pratique a été révisée à la lumière des nouvelles données et, aujourd’hui, la plupart des
experts la déconseillent. On a des évidences que la majorité des personnes infestées sont
potentiellement contagieuses plusieurs semaines avant que le diagnostic de pédiculose du
cuir chevelu soit établi (observation de poux et de lentes vivantes), ce qui rend pratiquement
inefficace la mesure du point de vue préventif. Par ailleurs, on a constaté que le coût social
d’une telle mesure n’est pas négligeable (perte de jours d’école pour les enfants et de jours
de travail pour les parents).
Les nouvelles « Lignes directrices » (MSSS, 2012) laissent une marge de manœuvre à
l’application de cette mesure mais dans des situations particulières (infestation massive avec
des centaines de poux et de lentes vivantes). Toutefois, si on envisage de l’appliquer dans
ces cas exceptionnels, la mesure doit être de courte durée, et on devra respecter la dignité et
les droits fondamentaux de la personne atteinte. (Julio C. Soto, INSPQ).
 Dans les écoles, un vent de panique arrive à chaque fois qu'un cas est détecté.
L'enfant est mis en retrait et expulsé de l'école automatiquement. Malgré les
informations que je leur transmets du nouveau guide, y a-t-il des interventions qui vont
être faites auprès des commissions scolaires?
La méconnaissance du problème, les initiatives prises sans tenir compte des
recommandations ou simplement le manque de collaboration dans certains milieux sont des
faits dont nous sommes très conscients et qui constituent une barrière à l’application des
mesures de contrôle. La nouvelle stratégie proposée par les lignes directrices identifie cet
aspect dans l’axe psychosocial, lequel résume le succès du contrôle à trois préalables
(attitude rationnelle, esprit pratique, disposition à collaborer) et à un partage de
responsabilités. Des interventions de concertation doivent être faites aux niveaux central,
régional et local. En tant qu’experts, notre travail demeure d’informer, de sensibiliser et de
conseiller les décideurs. Il existe des exemples dont cette concertation qui a été faite, au
moins d’une façon générale; c’est le cas des services de garde éducatifs à l’enfance. Le
ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) est sensibilisé, et des voies de
communication existent aussi. Au niveau régional, je cite ci-dessous deux exemples transmis
pendant le Webinaire (Julio C. Soto, INSPQ) :
« Dans notre région 02 nous avons fait l'envoi d'une lettre sur le changement en lien avec les
retraits au directeur régional du ministère de l’Education, du Loisir et du Sport du Québec
(MELS) » (Chantale Bilodeau, Région 02).
4 Institut national de santé publique du Québec Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
« À Laval, nous avons fait une mise à jour de notre guide scolaire en lien avec les nouvelles
lignes directrices et l'exclusion » (Lydia Teboul, DSP Laval).
 La tolérance selon les nouvelles lignes directrices s'établie à moins de 10% de
pédiculose dans une classe. Ce qui serait socialement acceptable. Bien que cet
indicateur se veut un indice, les parents, directions d'école s'opposent à plusieurs
égards à cette tolérance. La gestion du changement est très difficile et certains
parents ne mentionneront jamais à l'école que leur enfant a des poux par peur de
stigmatisation. Donc, en réalité ce pourcentage socialement acceptable pourrait être
facilement majoré par la non-divulgation de cas réels. De plus, dans la culture
populaire de nos écoles, dès qu'il y a de la pédiculose, l'esprit rationnel disparaît et ce
malgré nos efforts d'information auprès des parents et écoles. Agirions-nous à
l'encontre des nouvelles lignes directrices, si nous décidions d'envoyer une lettre à
l'ensemble de la classe dès l'apparition d'un cas de pédiculose dans cette classe?
Le commentaire ci-dessus illustre la difficulté à intégrer des indices et des mesures
scientifiquement valables dans un milieu dont les réactions face au problème sont plutôt
émotives. Devant une telle situation, l’évaluation complète et rationnelle du problème ainsi
que des ressources disponibles fixera la limite ou l’adéquation des interventions. Les Lignes
directrices ne sont pas des décisions à être imposées partout de façon obligatoire; elles
prétendent donner une orientation aux interventions basées sur des données probantes. La
pratique de la santé publique, comme celle de la médecine, demeure un art que les
décideurs et les intervenants devront cultiver et enrichir. Pour finir avec votre question
particulière, je ne vois pas de contradiction entre les nouvelles orientations et l’envoi d’une
lettre de sensibilisation au problème à l’ensemble de la classe suite à l’apparition d’un cas.
On recommande de le faire dès la rentrée même avant l’apparition d’un cas. (Julio C. Soto,
INSPQ).
Le guide « Prévention et contrôle des infections dans les services de garde à
l’enfance » contient des lettres à donner en cas de présence de poux. Si pour le 1er cas
on n’envoie pas de lettre aux parents, comment sait-on que tous les contacts scolaires
feront l’examen de la tête?
Les différents Comités d’experts ne travaillent pas avec les mêmes échéanciers. Cependant,
on fait toujours des efforts de concertation et d’harmonisation. Présentement, les travaux de
révision des chapitres du guide mentionné ci-dessus sont en train d’être amorcés. Une mise
à jour du chapitre de la pédiculose a déjà été préparée et est harmonisée avec les Lignes
directrices. Tel que mentionné dans la réponse à la question précédente, une lettre de
sensibilisation après la confirmation d’un premier cas d’infestation active n’est pas contreindiquée.
 J'aimerais connaître des stratégies et des approches pour les familles problématiques,
parents qui ne traitent pas la fratrie de l’enfant atteint. Il y a des familles pour qui avoir
des poux n'est pas un problème ; j'ai beaucoup de demandes à ce sujet des infirmières
des CLSC.
C’est le problème qu’on nomme parfois cas particuliers; ça fait partie de la réalité dans tous
les milieux et pays. Mes recommandations sont les suivantes :
Institut national de santé publique du Québec 5 Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
 s’assurer qu’on a tout fait pour faire comprendre à la famille l’importance de traiter le
problème pour le bien être de l’enfant atteint;
 s’assurer qu’il n’y a pas de barrières économiques ou culturelles (langue, éducation,
autres), de contre-indications médicales ou autres qui empêchent l’accès aux
pédiculicides ou à son application. Si après avoir fait des efforts pour trouver une solution,
vous pensez qu’il s’agit surtout d’une attitude négligente de la part des parents, vous
pourriez aborder le problème sous cet angle. Il a été déjà rapporté que des cas persistants
de pédiculose du cuir chevelu peuvent être un indicateur de négligence parentale envers
des besoins plus fondamentaux des enfants. Certaines DSP, et même la Table de
concertation Nationale en maladies infectieuses (TCNMI), ont déjà entériné en 2002 une
procédure à suivre chez les parents qui refusent de collaborer. Dans ces cas particuliers
une consultation doit être faite avec la direction de l’école, le CLSC/Centre de santé et de
services sociaux (CSSS), la DSP régionale, s’il y a lieu le médecin traitant, et même les
services de protection de la jeunesse (car probablement il ne s’agit pas seulement d’un
problème de poux). En conclusion, devant un cas particulier qui demeure comme tel
malgré tout effort fait, l’infirmière scolaire devrait transmettre l’information à qui de droit
afin qu’un soutien concerté soit fait par les diverses instances concernées (Julio C. Soto,
INSPQ).
 Dans le passé, on devait tout laver et sécher, draps, taies, manteau, tuque, mitaines,
etc. Pourquoi ce n'est plus comme cela?
Tout est question de bien choisir ses messages et leurs contenus selon le contexte et le
public visé. Il y a des batailles dont « le jeu n'en vaut pas la chandelle » i.e. les efforts investis
ne se justifient pas devant les gains qu’on peut obtenir, le pire des problèmes qui pourraient
en découler (contribuer à l’émoi, à la panique et à la stigmatisation). Les seuls objets qui
devraient être visés en tant que mesures de contrôle complémentaires sont les effets
personnels utilisés par les personnes infestées (peignes, brosses à cheveux, chapeaux,
casquettes et vêtements). Les « Lignes directrices » abordent ce sujet à la page 31
(Julio C. Soto, INSPQ).
 Mon analyse de ces nouvelles lignes directrices se veut, entre autres, une
responsabilisation accrue de la participation du parent à la prévention et au traitement
de la pédiculose de leur enfant. Malgré les informations sur la pédiculose, plusieurs
parents n'ont pas la compétence ou les connaissances de faire la différence entre des
squames, pellicules, lentes, etc. (même des professionnels de la santé ont de la
difficulté: voir les réponses au quizz l'œuf ou le pou). Connaissez-vous d'autres outils
ou stratégies tangibles pour éduquer les parents à la détection des lentes et poux?
Les « Lignes directrices » proposent un outil qui a fait ses preuves : la pouthèque. Avec la
fréquence du problème et une bonne volonté de produire l’outil, on peut se constituer un bon
échantillon de spécimens qui aidera non seulement à sensibiliser les parents mais surtout les
aidera à bien identifier les poux et les lentes. Des séances d’information aux parents
spécifiques ou en profitant des rencontres programmées dans le milieu sont aussi des
moyens utiles. Le dépliant du MSSS ou la recommandation de visiter des sites Web sous la
responsabilité d’organisations crédibles et officielles sont des outils de rappel
6 Institut national de santé publique du Québec Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
complémentaires. À Melbourne, en Australie, une direction de santé régionale a élaboré et
proposé aux parents le programme Parent managed head lice program, une initiative à visée
communautaire pour le contrôle des poux de tête dans les écoles. Pour en savoir plus, visitez
le site suivant :
http://docs.health.vic.gov.au/docs/doc/29FBBFB025B1A4ADCA2579B90083520F/$FILE/Hea
d%20lice%20-%20parent%20managed%201111.pdf
(Julio C. Soto, INSPQ).
Traitement :
 Pourquoi ne pas avoir donné un ordre de priorité aux divers traitements? Premier
choix, deuxième choix ou première intention, deuxième intention. Tous les produits
recommandés semblent être sur un même pied.
 Raisons de santé publique (à caractère populationnel) :
Notre approche vise à maintenir un niveau endémique socialement acceptable et à limiter
le développement de la résistance aux pédiculicides par une stratégie en mosaïque (offre
de plusieurs médicaments dont l’efficacité a été démontrée). La stratégie d’ordre de
priorité de donner un médicament fait en sorte qu’il devient plus populaire
commercialement parlant; les poux s’habitueront au produit populaire. (Exemple de la
perméthrine).
 Raisons cliniques (à caractère individuel) :
On tient compte du pouvoir pédiculicide/ovicide, des produits et du cycle biologique des
poux (le « secret » est dans la fréquence et dans l’introduction du peigne fin en tant que
complément de la thérapie). On vise aussi à réduire les effets indésirables associés aux
traitements et en particulier aux surtraitements (Julio C. Soto, INSPQ).
 Pourquoi prescrit-on encore des traitements non ovicides quand on sait que ce sont
les poux et non les lentes qui sont touchés ?
Parce qu’on peut quand même se débarrasser des poux de tête avec ce type de produits
mais en les utilisant d’une façon plus en accord avec le cycle de vie du pou. Trois
applications aux intervalles suggérés (0-7-14 jours) par les lignes directrices tiennent compte
de cet aspect important. Les nymphes contenues dans les lentes finiront par sortir et le
médicament sera alors au rendez-vous (Julio C. Soto, INSPQ).
 Dans l’ancien protocole, si des poux vivants étaient observés de 24 à 48 heures après
la première application d’un produit pédiculicide, on recommandait de reprendre le
traitement aussitôt en utilisant un autre produit de composition différente. Cette fois-ci
vous recommandez d’attendre jusqu’au 17e jour avant de juger s’il s’agit ou non d’un
échec. Pourquoi?
L’impact de retraiter après 24-48 heures suite à l’identification de pou seulement pouvait
entraîner un surtraitement et augmenter les effets indésirables des produits. Nos produits
pédiculicides non ovicides ou partiellement ovicides peuvent laisser éclore des nymphes, ce
Institut national de santé publique du Québec 7 Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
qui ne représente pas un échec au traitement. La nouveauté au protocole est le passage
systématique du peigne fin qui permet de retirer manuellement lentes et poux. S’il y a des
poux vivants, on les retire et on retraite au moment approprié. C’est une stratégie de contrôle
qui se base sur deux prémices :
1) les traitements proposés fonctionnent s’ils sont appliqués à des intervalles qui tiennent
compte du cycle de vie du pou;
2) l’ajout du peigne fin (traitement mécanique) augmente l’efficacité de l’élimination des
poux de tête (Nathalie Marceau, CSSS Laval).
Ainsi, la nouvelle stratégie assure une meilleure efficacité du traitement, tout en réduisant le
risque des effets indésirables chez les personnes atteintes et du phénomène de la résistance
des poux aux produits pédiculicides. Le respect de cet ensemble de mesures assure
précisément que l’enfant ne se promènera pas avec des poux facilement transmissibles.
(Julio C. Soto, INSPQ).
Il ne faut pas oublier que les poux sont transmissibles uniquement par un contact de tête à
tête. Avec des mesures de prévention simples (éviter le partage des objets personnels par
exemple) et l’utilisation du peigne fin, le risque de transmission est très faible (Dominique
Fortier, MSSS).
 Par rapport aux traitements pédiculicides, les effets indésirables des pyréthrines
synthétiques (rash) et ceux des pyréthrines naturelles synergisées (érythème) sont-ils
les mêmes?
Les effets indésirables des pyréthrines sont semblables. Ils sont établis par les petites
études cliniques et les rapports des compagnies. De façon générale, quand on parle des
pyréthrines en tant que classe, on parle d’irritation de la peau, de rash, de rougeur et
d’enflure (Nathalie Marceau, CSSS Laval).
 Pourriez-vous nous aider à préciser l'utilisation des pédiculicides chez les femmes
enceintes? Est-ce que la patiente doit consulter un médecin avant l’application d’un
produit pédiculicide?
Une étude prospective, comparative, publiée en 2005, portant sur le résultat de
113 grossesses chez des femmes traitées à la perméthrine à quelque trimestre de leur
grossesse n’a pas démontré de différence significative sur le résultat de la grossesse versus
un groupe contrôle. (Réf : Kennedy D, Hurst V, Konradsdottir E, et coll. « Pregnancy
Outcome following exposure to permethrin and use of teratogen information.» American
Journal of Perinatalogy 2005; 22(2):87-90.). Aucune autre étude semblable n’a été publiée
concernant l’emploi des autres pédiculicides lors de la grossesse.
Les lignes directrices recommandent que le premier choix de traitement de la pédiculose
chez la femme enceinte soit la perméthrine 1 %. Les pyréthrines synergisées deviennent un
deuxième choix de traitement dans cette condition. Les autres agents n’ont pas été étudiés
chez cette clientèle. Donc on ne les recommande pas par manque de données.
La consultation médicale pour la femme enceinte atteinte de pédiculose est suggérée avant
l’application du produit pédiculicide lorsque le médecin est facilement rejoignable. Sinon, il
8 Institut national de santé publique du Québec Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
est recommandé de l’en aviser lors de la visite médicale. Je suggère personnellement que le
pharmacien soit consulté en matière de traitement pour la pédiculose chez la femme enceinte
lorsque le médecin ne peut être consulté (Nathalie Marceau, CSSS Laval).
 Pourquoi le Nix n'était pas recommandé pour le traitement de la pédiculose chez les
enfants de moins de 2 ans (1 % sur la tête pour 10 minutes) alors qu'il est recommandé
pour le traitement de la gale à compter de l'âge de 2 mois (5 % sur tout le corps pour 8
à 14 heures)?
L’indication d’un médicament repose sur l’approbation de Santé Canada. Ces derniers ont
approuvé l’emploi de la perméthrine 5% chez les enfants de 2 mois et plus pour le traitement
de la gale, mais ne l’ont pas fait pour le traitement de la pédiculose. Je suppose que les
études soumises à Santé Canada pour le traitement de la pédiculose avec la perméthrine
n’incluaient pas les enfants de moins de 2 ans (Nathalie Marceau, CSSS Laval).
En plus de ce qui a été mentionné, il faut souligner la différence des présentations de ces
produits. La perméthrine 5% est une crème à être utilisée sur la peau. Cette forme de
présentation et site d’application limitent davantage l’absorption du produit tout en gardant
son efficacité sur l’agent responsable de la gale. On peut ainsi laisser le produit une dizaine
d’heures sans craindre les effets indésirables et ce même chez les très jeunes enfants. Par
contre, la perméthrine 1% est une solution à être utilisée après un shampoing, sur le cuir
chevelu, une région très vascularisée du corps humain, ce qui représente un risque plus
important en cas d’absorption. Ce qui explique pourquoi on utilise une concentration plus
faible et on laisse le produit une courte période de contact (10 minutes). Sans compter que la
perméthrine possède un effet résiduel (tendance à rester active plus longtemps) ce qui est
excellent pour tuer les poux mais pas trop bon si la concentration est trop élevée. Chez les
très jeunes enfants la texture et la plus faible quantité des cheveux sur la tête augmentent
l’exposition au produit (Julio Soto, INSPQ).
Ordonnances collectives pour le contrôle des poux de tête :
 Y a-t-il une raison pour laquelle le modèle d'ordonnance collective pour le traitement
de la pédiculose (qu'on trouvait dans la version de consultation) a été retiré des
annexes du guide?
Après avoir complété la consultation dans les régions, une pharmacienne d’une région a
souligné tardivement des erreurs et questionné le nom et les fonctions attribués à certains
intervenants dans le modèle d’ordonnance collective proposé. Le problème a été soumis à
discussion lors d’une rencontre régulière de la TCNMI et, en considérant la diversité des
opinions exprimées, on a décidé de laisser à chaque région le soin d’élaborer sa propre
ordonnance collective, et il a été demandé au Groupe de travail de retirer des « Lignes
directrices » le modèle déjà travaillé (Julio C. Soto, INSPQ).
Institut national de santé publique du Québec 9 Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
 Pour des familles vulnérables ou à pauvre revenu, outre faire des demandes à des
compagnies, comment peut-on se prévaloir de pediculicides gratuitement?
L’application d’une ordonnance collective sur la pédiculose permet aux enfants des familles à
faible revenu de se procurer les produits pédiculicides gratuitement s’ils sont couverts par la
Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
Voici ce que l’on retrouve dans la section assurance-médicament tableau résumé des coûts
sur le site internet de la RAMQ :
Certaines personnes assurées par le régime public ont droit à la gratuité. Il s'agit :
 des enfants des assurés au régime public, s'ils ont moins de 18 ans ou s'ils sont âgés de
18 à 25 ans, aux études à temps plein dans un établissement reconnu par le ministère de
l'Éducation, du Loisir et du Sport, sans conjoint et domiciliés chez leurs parents (Nathalie
Marceau, CSSS Laval).
 Est-ce que le Zap et le Resultz sont aussi couverts par l’ordonnance collective? Je ne
le vois pas au formulaire des prescriptions, contrairement aux autres pédiculicides.
Tous les produits pour la pédiculose inclus dans les nouvelles « Lignes directrices » sont
couverts par la RAMQ à l’exception du Zap qui ne figure pas dans la liste des médicaments
remboursés par la RAMQ (Nathalie Marceau, CSSS Laval).
 Y a-t-il une ordonnance collective unique pour le nord du Québec pour l'emploi des
pédiculicides? Si oui, est-il possible de la consulter et d'y avoir accès?
Il y a plusieurs ordonnances collectives portant sur le traitement de la pédiculose dans les
différentes régions du Québec. Les modalités d’application varient d’une région à une autre
(Nathalie Marceau, CSSS Laval).
 Un problème se pose concernant les ordonnances collectives. Souvent les parents ont
consulté le pharmacien avant qu'on ait été mis au courant que l'enfant avait été traité.
Dans ce cas, les pharmaciens peuvent-ils offrir les nouveaux produits et leurs
recommandations?
Les pharmaciens doivent suivre les nouvelles lignes directrices sur la pédiculose publiées à
l’été 2012. Ils suggèrent et conseillent les produits pédiculicides en fonction de ces nouvelles
lignes de traitement. Dans certaines régions, ils peuvent appliquer une ordonnance collective
sur la pédiculose et permettre aux patients d’avoir accès au paiement du traitement par leur
compagnie d’assurance (Nathalie Marceau, CSSS Laval).
 Pour les familles à faible revenu qui ne bénéficient pas de l’aide sociale les taxes
seules seront-elles couvertes par une ordonnance collective?
L’application d’une ordonnance collective sur la pédiculose permet aux enfants des familles à
faible revenu de se procurer les produits pédiculicides gratuitement s’ils sont couverts par la
Régie de l’assurance maladie du Québec. S’ils n’ont pas d’assurances privées ou publiques,
car arrivés de façon récente au Québec, l’ordonnance collective leur permettra d’éviter de
payer les taxes mais ils devront débourser le coût du traitement (Nathalie Marceau, CSSS
Laval).
10 Institut national de santé publique du Québec Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
Outils et références pertinents
 Est-t-il possible d’avoir des documents traduits du français à l’anglais pour certaines
procédures importantes qui figurent dans les annexes des « Lignes directrices », telles
que le texte sur l’examen de la tête? (Dominique Fortier, MSSS)
Oui. Les documents suivants ont été traduits en anglais puisqu’ils sont destinés aux parents :
 annexe I – Procédure pour l’examen de la tête à l’aide d’un peigne fin;
 annexe II – Schémas de traitements (uniquement ceux destinés aux parents) ;
 annexe IV – Modèles de lettres à adresser aux parents.
Les versions anglaises de ces documents ont été transmises aux coordonnateurs en
maladies infectieuses et ont été déposées sur le forum TCNMI. Pour obtenir les fichiers,
adressez-vous à votre direction de santé publique. (Dominique Fortier, MSSS)
 Est-ce que les nouvelles lignes directrices sont harmonisées avec les protocoles
d’Info Santé ? (Dominique Fortier, MSSS)
Oui. Les protocoles Info-Santé ont été mis à jour et sont conformes aux nouvelles lignes
directrices (Dominique Fortier, MSSS).
 Est-il possible de connaître la provenance de la vidéo utilisée dans le Webinaire ? Estce que les participants pourront obtenir une copie de la présentation PowerPoint qui
nous a été acheminée?
Non, autant la vidéo que les présentations PowerPoint ont été produites aux fins de formation
avec des droits limités. Ces restrictions nous empêchent, au moins pour le moment, de faire
sa diffusion hors des séances programmées. De plus, dans le cas particulier de la vidéo, la
taille du fichier est trop grande pour envisager un envoi via courriel (Julio C. Soto, INSPQ).
 Comment peut-on accéder au forum qui a été mentionné pour avoir accès aux
documents entre autres développés par la DSP de la Montérégie et qui comprend un
PowerPoint et des aide-mémoire?
Vous devez contacter votre coordonnateur en maladies infectieuses ou votre responsable en
maladies infectieuses à la Direction de santé publique de votre région. Cette personne a
accès au forum TCNMI et pourra vous acheminer les documents (Dominique Fortier, MSSS).
 Est-ce que le nouveau guide d'intervention sur la pédiculose sera diffusé dans les
écoles ou c'est à nous, infirmières scolaires de le faire?
Le guide ne sera pas diffusé dans les écoles puisqu’il s’agit d’un document qui s’adresse à la
santé publique. Il est disponible dans la section documentation du site web du MSSS
(www.msss.gouv.qc.ca). La formation devrait être donnée par les Directions de santé
publique (Dominique Fortier, MSSS).
Institut national de santé publique du Québec 11 Suivi du webinaire sur la pédiculose
10 janvier 2013
 Où peut-on se procurer la mise à jour du guide de prévention des infections en milieu
de garde, car nous n'avons pas cette mise à jour?
La mise à jour du Guide en prévention sera diffusée à l’hiver 2013. Elle sera acheminée aux
responsables du dossier de chacune des régions dès qu'elle sera prête et sera également
disponible sur le site internet du MSSS (Dominique Fortier, MSSS).
 Est-ce que la mise à jour sera faite dans les deux guides? Soit celui des milieux
scolaires et celui des centres de la petite enfance (CPE)?
Seul le Guide en prévention des infections en CPE est produit par le MSSS. Ce guide sera
mis à jour. Pour ceux traitant du milieu scolaire, ce sont des guides régionaux. Vous devrez
donc consulter votre DSP pour avoir de plus amples informations quant aux modalités de
mise à jour (Dominique Fortier, MSSS).
 Est-ce qu'il y aura des explications données aux pharmaciens sur le nouveau
protocole? Ainsi notre client ne dira pas que les pharmaciens donnent d’autres
informations que l’INSPQ?
Les liens avec les pharmaciens et les autres professionnels sont habituellement faits par les
directions de santé publique de chacune des régions sociosanitaires. Vous pourrez obtenir
plus d’informations sur les stratégies utilisées pour rejoindre les pharmaciens en vous
adressant à la direction de santé publique de votre région. (Dominique Fortier, MSSS)
 En temps que CSSS, avons-nous été trop rapide (sept 2012) pour la mise en œuvre
dans nos écoles primaires et secondaires de ces nouvelles lignes directrices? Si oui,
avons nous reçu une lettre mentionnant d'attendre afin de débuter le déploiement des
lignes directrices?
Non. Les lignes directrices ont été diffusées en août 2012 et étaient donc en vigueur en
septembre 2012. Il est très motivant de voir que les gens appliquent les nouvelles lignes dès
leur sortie. Le seul inconvénient est que la formation n’avait pas encore eu lieu et que vous
avez dû faire preuve de plus d’autonomie dans votre démarche (Dominique Fortier, MSSS).
 À qui revient la responsabilité première d'établir les ponts avec les commissions
scolaires afin de divulguer les nouvelles lignes directrices?
Les commissions scolaires étant des instances régionales, on laisse aux Directions de santé
publique (DSP) régionales la discrétion d’établir les moyens nécessaires pour divulguer les
orientations des nouvelles lignes directrices. Certaines DSP le font déjà via le développement
de politiques de contrôle de la pédiculose adaptées à leurs régions dont le milieu scolaire
constitue un partenaire. (Julio C. Soto, INSPQ).
12 Institut national de santé publique du Québec 

Documents pareils