FIChE D`IDENTITé

Transcription

FIChE D`IDENTITé
Fiche d’identité
PARC NATIONAL DE LOANGO
DATE DE CRÉATION: 2002
Superficie: 1550 km2
LONGUEUR DE LA CÔTE: 86 km
LONGUEUR DE LA LAGUNE: 175 km
AÉROPORTS LES PLUS PROCHES: Omboué,
Gamba
HABITATS: Mer, plages, savanes, forêts
de terre ferme et forêts inondées, lagunes,
mangroves
province: Ogooué-Maritime
VILLES LES PLUS PROCHES: Gamba, Omboué
SITES ARCHÉOLOGIQUES: Lagune Iguéla et
embouchure Ndogo
STATUT : site Ramsar (1986), site critique de
l’UICN pour la conservation, site proposé du
Patrmoine mondial
60
parc national dE LOANGO
PREMIèRE Phase De DévelopPEment
Parc national de
LOANGO
loango
LA RENCONTRE DE L’OCÉAN ATLANTIQUE
ET DE LA FORêT TROPICALE ÉQUATORIALE
AFRICAINE
Imaginez des plages vierges qui s’étendent à perte de vue
le long de l’océan Atlantique, sur près de 100 km. Elles
sont tellement isolées que les seules autres em­­preintes,
hormis les vôtres, sont celles d’éléphants, d’hippo­
potames, de crocodiles, de buffles, ou bien encore, de
tortues de mer, qui la nuit précédente se sont hissées hors
de l’eau pour pondre leurs œufs sur la plage.
Seules les énormes grumes, rongées par l’océan, témoignent de la
présence humaine en ce lieu qui semble être suspendu dans le temps.
Avec l’établissement du parc national de Loango, le Gabon a placé sous
protection la plus grande étendue intacte de plages de l’océan Atlantique en
Afrique équatoriale. Loango est le joyau de la couronne au sein
de notre réseau de parcs.
Non loin de la plage, se trouvent des lagunes de mangroves fréquentées
par des hippopotames et des crocodiles pendant la journée. Derrière ces
lagunes, des prairies s’étendent telles une ceinture de plusieurs kilomètres
de large. Ces savanes abritent des éléphants, des buffles et de nombreuses
espèces d’oiseaux, qui attireront sûrement les ornithologues. La forêt
tropicale, inondée par endroits selon les saisons, s’étend à l’est. Bien que
partiellement en dehors des limites officielles du parc national, Akaka,
l’une de ces forêts marécageuses, renferme d’importantes densités animales
à certaines saisons et fit l’objet d’un article dans le magazine National
Geographic en août 2004. Les animaux et les paysages se reflètent comme
par magie dans les eaux noires d’Akaka, créant ainsi un monde fantastique et
surréaliste.
GAUCHE: Semblant s’étendre jusqu’au fin fond de l’horizon, les plages intactes de Loango sont
extrêmement riches en faune, dont des troupeaux de buffles.
extrême GAUCHE: Les forêts saisonnièrement inondées d’Akaka inspirent les explorateurs amateurs
à aller à la recherche d’éléphants et d’autres animaux. Le potentiel touristique de cette zone est
très important.
parc national dE LOANGO
61
L’église de Sainte-Anne fut construite
par Gustave Eiffel, qui en créa
les plans, ainsi que les éléments
préfabriqués en France. Ceux-ci
furent ensuite assemblés à la
mission.
Une ancienne route de commerce
du sel, entre les Vili de la côte et
les Batéké de l’est, fut par la suite
utilisée pour la traite d’esclaves.
Cette route a été proposée en
tant que site du patrimoine
mondial.
Les trois espèces de crocodiles, dont
le crocodile nain de forêt, habitent
dans les lagunes d’Akaka.
Des circuits pédestres, dans le nord,
offrent de bonnes possibilités de voir
des éléphants, des singes et même des
gorilles et des chimpanzés.
Une famille de gorilles orphelins a été
relâchée sur une île en dehors du parc,
que les touristes peuvent visiter.
Les forêts d’Akaka sont inondées lors
de la saison des pluies, créant ainsi une
zone humide qui abrite de nombreuses
espèces. La meilleure période pour voir
des mammifères ici a lieu pendant la
saison sèche.
ov
é
Ng
Des visites guidées en voiture à
travers les savanes, dans le nord
du parc, permettent de découvrir
des grands mammifères. Il se peut
fort bien que ce site soit le meilleur
endroit au monde pour voir des
potamochères.
De nombreux hérons,
aigrettes, martinspêcheurs et d’autres
espèces d’oiseaux
aquatiques peuvent être
observés lors de la saison
sèche à Akaka.
Loango Nord
Africa’s Eden et l’hôtel Gavilo
à Iguéla ont commencé des
activités touristiques dans le
nord du parc.
Loango jouit d´une réputation
internationale pour ses espèces
d’oiseaux, dont le guêpier grisrose, qui creuse son nid dans
le sol sableux.
Lagune d’Iguela
Une visite de nuit, avec des torches
puissantes, donne la possibilité de
voir des crocodiles.
Vers Omboué
Africa’s Eden
Gavilo Camp
L’embouchure de la lagune
d’Iguéla, près de la rivière du
nord, est un site important
pour la pêche « no-kill ».
L’embouchure de Setté Cama
est également réputée pour ses
prises record.
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parc national dE LOANGO
Savanes côtières
Les tortues-luths naissent
sur les plages de Loango. Une
collaboration avec les ONG
assure la protection locale
de ces tortues en associant
la science à des programmes
de sensibilisation du public.
Tassi
Les baleines à bosse passent
chaque année au large des
côtes de Loango. Des orques
peuvent aussi parfois être
observés. Des excursions
pour observer les baleines
sont organisées depuis
Iguela.
Les gorilles peuvent parfois être
observés se nourrissant de fruits sur
les bords de la lagune ou bien dans les
petits arbres des dunes adjacentes.
Ce spectacle est une récompense
inattendue pour agrémenter un
séjour à la plage.
Parc national de
LOANGO
Les buffles et les éléphants sont
de bons nageurs. A Akaka, ils sont
parfois vus traversant les rivières
devant les bateaux.
LOANGO EN BREF
La réputation de la faune de Loango est internationale. Nulle part ailleurs, il est
possible de voir des baleines dans l´océan, des hippopotames et des éléphants sur la
plage, puis des gorilles en forêt, tout cela dans un même parc ! Les trois secteurs de
Loango ont chacun leur propre caractère.
LOANGO-NORD
Venant du nord et d’Omboué, les visiteurs traversent la lagune en bateau pour
découvrir, en voiture, les savanes du parc où se trouvent des troupeaux d´éléphants,
de potamochères et de buffles, souvent à la lisière de la forêt. Les ornithologues
amateurs seront satisfaits de pouvoir trouver ici de nombreuses espèces rares et
typiques des plaines côtières. Loango jouit d´une réputation internationale pour
la pêche sportive, et en particulier pour ses tarpons de taille record. La possibilité
d´observer les baleines à bosse ajoute au potentiel touristique de la région. De
même qu’en Afrique du Sud, d’importantes populations de baleines et de dauphins
peuvent être trouvées ici. Les touristes peuvent aussi se rendre en bateau à l’église
d´Eiffel à Sainte-Anne, ou bien sur une île où des gorilles orphelins ont été relâchés.
Les passionnés d’histoire et de culture ne voudront pas manquer les anciennes
routes de sel et de la traite d’esclaves, qui ont d’ailleurs été proposées comme site
du Patrimoine mondial. En plus d’Africa’s Eden et du camp de pêche Gavilo, de
nouveaux hôtels peuvent être construits au-delà de la limite nord du parc.
Les eaux à faible courant
créent des rivières avec de
nombreux méandres et pleines
de poissons et d’autre faune.
Les eaux calmes et
riches en tanin créent
des reflets lumineux.
N
a
h ir
Ec
Akaka
Loango-Sud
Plusieurs hôtels et campements
de pêche, ainsi qu’une case
de passage au village au sud du
parc, facilitent l’organisation
de visites touristiques. D´autres
sont en projet.
Camp d’Akaka
Les éléphants et les buffles sont
souvent vus sur la plage, ce qui
constitue une vision magique
pour toute personne habituée au
monde moderne qui nous entoure
aujourd´hui.
Petit-loango
vers Setté Cama
et Gamba
Loango Sud
En arrivant par le sud via Gamba, les visiteurs peuvent observer des hippopotames
surfant dans la mer ou bien des gorilles se nourrissant dans les arbres près de la plage.
Des bateaux électriques silencieux permettront aux touristes d’explorer les rivières
des alentours et d’y découvrir des crocodiles, des hérons et des nids de pélicans. Les
touristes pourront aussi visiter l’île Ngalé pour les ruines de sa mission catholique
ainsi que le village de Setté Cama pour son artisanat. Le nouvel hôtel du parc sera
connecté aux installations existantes de Setté Cama. Les îles de la lagune Ndogo
offriront d’uniques infrastructures d’hébergement, parfois intégrant la voile et
d’autres sports nautiques.
LES marais D’AKAKA
La vaste plaine inondable d’Akaka peut être atteinte via Loango-Nord ou
Loango-Sud. Un séjour de deux jours offre une expérience incroyable aux visiteurs,
leur permettant de voir de près des centaines d’oiseaux aquatiques et des grands
mammifères. Ces aventures naturelles varient selon les saisons. Les inondations
sont maximales lors de la saison des pluies, ce qui donne lieu à un monde magique
de reflets aquatiques. Des études scientifiques indiquent que de grands groupes
d’éléphants se rendent à Akaka lors de la saison sèche. Les populations d’oiseaux
d’eau y sont aussi concentrées, ce qui les rend plus faciles à observer en grand
nombre pour les touristes— surtout de fin mai à début août lorsquer les eaux se
retirent.
Les anciennes bâtisses d´un projet
de développement du XXe siècle
peuvent être trouvées au sommet
d’une petite colline au sud du parc.
Ce site contient aussi des traces
d´occupation humaine bien plus
antérieure.
Le Gabon est peut-être le dernier
endroit au monde où l´on peut voir
des hippopotames surfant dans
l´écume des vagues.
Pt. Milango
Embouchure
parc national dE LOANGO
63
LOANGO
Parc National
de Moukalaba
Des savanes côtières pleines de vie
“Si le développement du parc est bien réalisé,
chaque visiteur devrait avoir l´impression d´être
comme le premier
à découvrir cet endroit”
La ceinture de prairies humides qui longe la côte offre de très bonnes chances de voir
des éléphants de forêt, des buffles et des troupeaux de potamochères. Ces derniers
sont de plus en plus populaires auprès des touristes, mais sont cependant rarement
vus ailleurs en Afrique. Les animaux de Loango sont de plus en plus faciles à
observer, même pour satisfaire les photographes, car, petit à petit, ils se familiarisent
à la présence inoffensive des visiteurs.
michael “nick” nichols,
photographe, national geographic society
Des oiseaux sociaux rares, tels les guêpiers gris-rose et les pseudolangrayens, vivent en
groupes importants et creusent leurs nids dans les savanes sableuses. Les jabirus, des
râles et plusieurs autres espèces d´oiseaux typiques des prairies côtières sont observé
plus facilement ici qu´ailleurs en Afrique équatoriale, attirant des ornithologues du
monde entier.
CI-DESSUS: Les buffles rouges sont un régal pour
les photographes. De nombreux animaux forestiers
viennent se nourrir d´herbe dans les savanes, où ils
sont plus faciles à observer.
La forêt tropicale adjacente est aussi riche en grands mammifères : panthères et chats
dorés, gorilles de forêt et chimpanzés, sitatungas et céphalophes, et de nombreux
petits singes. En compagnie d´un bon guide, la forêt est aussi un paradis pour les
ornithologues.
GAUCHE: Le cercocèbe à collier blanc est une
espèce partiellement terrestre, typique des forêts
côtières.
DROITE: Le chat doré est timide, et sa présence
n´est généralement découverte que grâce aux
pièges photographiques des scientifiques. Ce type
de photos fait partie d´une panoplie unique d´outils
pour aider les scientifiques, et, ultérieurement, les
touristes à voir tout ce qui se cache dans la forêt.
DROITE: Un bousier roule des boules de nourriture pour ses larves, et ses efforts sont fascinants
à observer.
Les guêpiers gris-rose migrent de l´intérieur pour se reproduire sur la côte. Ils établissent des colonies
de milliers de nids sur les plaines sableuses, et sans danger, des prairies côtières. Ces oiseaux, et leur
progéniture, ont besoin d´être bien protégés par les écogardes contre les touristes
et les photographes bien intentionnés mais trop enthousiastes.
64
parc national dE LOANGO
Des familles d´éléphants sortent de la forêt pour traverser les savanes, où leur taille semble
étonnamment petite en comparaison de l´ensemble des vastes paysages majestueux des plaines
côtières de Loango.
Les sitatungas sont des animaux timides qui fréquentent les marécages et les forêts marécageuses.
Leurs sabots allongés leur permettent de marcher sur les sols vaseux.
DES SPECTACLES NATURELS
EXTRAORDINAIRES
Les plages de Loango, le long desquelles s´étend la forêt tropicale, sont l´un des rares
endroits au monde où de nombreux grands mammifères ont encore accès à la mer. La
protection de ces plages est à présent assurée par les Parcs du Gabon, en partenariat
avec Africa’s Eden. Le Gabon est un des derniers pays au monde où l´on trouve des
hippopotames surfant dans les vagues de l´océan Atlantique. Des troupeaux de buffles
et d´éléphants broutent sur la plage et vagabondent dans les prairies côtières. Il arrive
même que des familles de gorilles se nourrissent dans des arbres le long de la plage. Une
grande partie de ces plages fournit aussi un habitat globalement important pour les
oiseaux d’eau migrateurs. Ceux-ci incluent le bec-en-ciseaux d’Afrique et la sterne des
baleiniers, deux espèces dont les populations déclinent rapidement ailleurs en Afrique.
Grâce à l´interdiction de la chasse au sein du parc, les animaux de Loango s´habituent
rapidement à la présence humaine et deviennent donc plus faciles à voir pour les
touristes. Des écoguides bien formés encadreront des balades offrant aux touristes
la possibilité de voir des céphalophes, des gorilles, des chimpanzés, des singes et des
centaines d´espèces d´oiseaux. L´archéologie peut aussi être associée à ces circuits
d´histoire naturelle. En effet, de nombreux indices, comme d’importants tas de
coquillages, de vieux sites de villages et des morceaux de poterie, attestent d´une
occupation humaine antérieure. Les anciennes routes du sel et de la traite des esclaves,
prenant leurs origines en territoire téké, passaient par le parc national.
observations des animaux à Loango SELON LES SAISONS Pics de présence et activité par mois
Phénomène/espèce
CI-DESSUS: On ne sait toujours pas pourquoi les
hippopotames vont occasionnellement en mer.
Est-ce pour se débarrasser de parasites, ou bien
parce que l´océan offre des algues qu’ils mangent
ou des possibilités de nager dans des eaux plus
profondes, tout en étant à proximité
de sites d´alimentation ?
GAUCHE: Le parc offre de nombreuses stimulations pour les passionnés de l´archéologie.
D’anciennes poteries ont été découvertes dans les
sites archéologiques de Loango. Plus de
52 anciens tas de coquillages (remontant à
6.000 ans av. JC) ont aussi été trouvés à Loango,
indiquant que les peuples d´antan vivaient près de
la côte et récoltaient des fruits de mer.
DROITE: Le bec-en-ciseaux d’Afrique écume
la surface des eaux calmes de l´embouchure,
capturant ainsi des petits poissons fretins.
Crabe fantôme
Grand dauphin
Dauphin à bosses (de l’Atlantique)
Baleine (ou rorqual) à bosses
Nidification des tortues luth
Eléphants vers la lagune Louri
Buffles vers la lagune Louri
Reproduction de tisserins vers la lagune de Louri
Eléphants sur la plage de Loango (Petit Loango)
Troupeau de buffles sur la plage à Loango (Petit Loango)
Crocodiles sur la plage à Petit Loango
Crocodiles nains dans les marigots de Petit Loango
Hippopotames surfeurs
Nidification et éclosion de crocodiles du Nil
Potamochères dans la savane
Parade nuptiale des Killis à queues en Lyre
Calao à casque noir
Guêpiers à tête noire
Tantale ibis et pélicans chassant dans les étangs asséchés
Bec-en-ciseaux d’Afrique et chouettes pêcheuses
Jacana Africain
Nidification des guêpiers et des hirondelles
Tisserins à bec grêle
Nidification de vautour palmiste
Perroquet gris (ou jaco)
Papillons
Crabes de forêt et de terre
Reproduction de Tilapia
Nourrissage (et pêche sportive) des poissons
carnivores à l’embouchure d’Iguéla
Mois
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parc national dE LOANGO 65
LOANGO
DES GRANDS MAMMIFèRES SUR LA PLAGE :
DES OBSERVATIONS UNIQUES AU MONDE
Loango: La nature éternelle
LéGENDE
DES DéCOUVERTES CONSTANTES AU SEIN D’UN
TERRITOIRE ENCORE INTACT
Parcs gabon (1)
La zone du Parc
De nombreuses personnes seront en mesure d’apprécier le parc national de Loango
grâce aux divers hôtels, à l’extension de la protection du parc dans la zone d’Akaka et
à de meilleurs moyens d’accès. L’objectif est d’accroître le nombre de visiteurs sans
pour autant changer l’impression que le parc est toujours un lieu intact où tout reste à
découvrir. Un réseau amélioré de routes, au travers de la savane et de la forêt, permettra
la circulation simultanée de plusieurs véhicules (sans qu’ils se voient les uns les autres),
tout en optimisant l’observation des animaux. La conduite hors piste est cependant
interdite. L’aéroport d’Omboué sera rénové, et une nouvelle piste d’atterrissage sera
construite au nord d’Iguéla. Au sud, l’aéroport de Gamba est en excellente état
et n’est qu’à une heure de bateau de l’entrée du parc. Des tours d’entrée seront
construites, aux extrêmités nord et sud du parc, pour accueillir, éduquer et assurer le
suivi des visiteurs.
LES PLAGES
Des zones d’utilisation limitée seront créées en trois endroits particulièrement sensibles :
les deux embouchures principales et le secteur central de la plage. Les embouchures
des rivières ne peuvent accueillir que peu de bateaux de pêche à la fois, une limite qui
doit être respectée pour des raisons de sécurité. Le secteur central de la plage sera divisé
en trois zones d’utilisation restreinte pour permettre un accès limité à la mer à des
petits groupes de touristes moyennant un forfait supplémentaire. Un nombre trop
important de visiteurs pourrait amener les animaux à moins fréquenter la plage, ce qui
détruirait l’aspect naturel typique de Loango. Les zones d’accès restreint sont bénéfiques
tant pour la faune sauvage que pour les visiteurs (qui souhaitent avoir une expérience
personnelle et privée). Toute construction au sein de ces zones sera limitée à de simples
plates-formes temporaires pour y installer des tentes.
Les Infrastructures
du Parc (1A)
ZONE VILLAGEOISE (3)
VILLAGEOISE
Zone hors limites (4)
Zone interdite
Entrée
Bureau
Zone tampon du parc (5)
Patrouille
TAMPON
Recherche
transport
Aérodrome
Route Principale
ZONE DE CONCESSION
TOURISTIQUE (2)
Route sEcondaire
CONCESSION
TOURISTIQUE
H
H
Site d’hôtel proposé
Site d’hôtel
(à préciser)
Hôtel
existant
H
C
piste proposé
SENTIER
Camping existant
PISTE D’ATTERRISSAGE
SENTIER PROPOSé
Train
Gare
Camping proposé
C
5 km
Zone Tampon
Piste
Arrivée par voie aérienne
L’aéroport d’Omboué devra connaître
une amélioration et une piste
d’atterrissage supplémentaire a été
crée au nord d’Iguéla.
H
H
Lagune
Africa’s Eden
Des mesures sanitaires strictes, ainsi que d’autres règles, devront être appliquées
avec grande attention. La totalité des 86 kilomètres de plages du parc sera facilement
accessibles grâce à des zones publiques au nord et à la pointe Milango au sud du parc. A
l’extrême sud du parc, il y a à la place d’un ancien campement sur une colline un site
remarquable pour un lodge unique, qui pourrait également contribuer à certaines
fonctions de gestion du parc.
H HE
O
C
Iguela Embouchure
Un hôtel écotouristique de classe
mondiale profondément impliqué
dans la conservation
à Loango.
18 lagunes le long de la plage
fournissent un exceptionnel
habitat naturel, spécialement
pour les hippopotames.
Loango-Nord
Piste d’atterrissage de secours
Zone de Camping
Exclusive 1
Secteur de
pêche sportive
C
Zone de Camping
Zone Non-exclusive du Nord
vision
Embouchure
Une des gammes les plus variées de
poissons au monde fréquente les eaux
de la lagune qui se jette dans la mer.
Entrée du Parc
Des structures d’accueil seront
construites au nord et au sud du
Parc afin de recevoir les visiteurs.
3 milles marins - pêche d’artisanale uniquement
Partagée avec seulement quelques compagnons de voyage, l’expérience de la découverte de plages vierges
et désertes deviendra sûrement un souvenir mémorable et unique pour les visiteurs. Les véhicules doivent
être silencieux et écologiquement compatibles, et chaque tour se limitera à six personnes. Le zonage à
Loango est tel qu’il permet d’assurer à des milliers de personnes ce sentiment magique pour des décennies
à venir.
66
parc national dE LOANGO
6 milles marins - pêche nationale uniquement
Les marais d’Akaka
Proposée comme extension
du parc national de Loango.
PROTéGER LA FAUNE TOUT EN ASSURANT LA SECURITé DES
VISITEURS
Le défi du développement du parc national de Loango ne consiste pas seulement
à protéger la faune, mais aussi à assurer que les plages et les paysages demeurent
propres et intacts, tout en accueillant des milliers de visiteurs. La capacité d’accueil
diffère selon les environnements. Ainsi, certaines zones du parc et de la zone tampon
devraient être ciblées pour plus d’infrastructures touristiques, alors que d’autres,
au contraire, étant plus fragiles et sensibles, devraient être soumises à plus de
restrictions, afin d’assurer qu’elles demeurent intactes. Plusieurs nouveaux hôtels,
et des campements non-permanents de tentes, sont proposés pour la zone tampon,
mais répondant toujours aux standards de construction, établis par Parcs du Gabon,
concernant la distance des plages, l’architecture durable et le traitement des ordures.
H
Zone Interdite
H
H
Du fait que Loango sera l’un des parcs les plus populaires du Gabon, de nombreuses
infrastructures touristiques vont être construites dans les alentours – la majorité
dans la zone tampon, afin de réduire les impacts sur le parc. Il est important de
développer, dès maintenant, une stratégie pour répartir les touristes, car le risque de
surpopulation des visiteurs est fort probable. L’objectif est de minimiser le temps
passé par chaque visiteur sur les plages de Loango, en encourageant des visites en
forêt, ainsi qu’aux plages du nord et du sud. Les développements des zones d’Akaka
et du sud de Setté Cama seront particulièrement importants dans le contexte de
cette stratégie de dispersion des visiteurs, et doivent donc être incorporés, dès
le départ, dans le plan de zonage. A l’exception du bâtiment emblématique du
parc, qui pourrait surplomber l’embouchure sud et qui abriterait des bureaux
administratifs et un petit hôtel de luxe, les seules constructions qui seraient
autorisées dans le parc seraient des campements temporaires. Le personnel d’appui
habitera en dehors du parc.
Forêt d’Akaka
Zone de camping
Des zones exclusives, qui donneront
aux visiteurs leur propre partie du
parc à exploré.
P
C
Le développement des routes
La route au départ de Sounga a besoin
d’être améliorée afin de permettre aux
visiteurs venant du sud d’avoir accès
à l’intérieur du Parc.
5 km
Zone Tampon
La réouverture d’anciennes routes
Exclusive 2
Des pistes de forestiers existantes peuvent être
réouvertes afin d’accéder au sud du parc sans
passer par le paysage et les plages sensibles.
C
5 km
Zone Tampon
C
Zone de camping
Exclusive 3
Si des routes sont créées ou réouvertes, une attention particulière doit etre portée à
ce secteur afin de contrôler toute activité illégale ou toute atteinte à la végétation.
Loango-Sud
Concentrations les plus
élevées d’activité des
éléphants à Loango-Nord
H
H
Zone non exclusive du Sud
H
Ndogo Embouchure
Secteur de pêche sportive
0
5
N
10
Km
15
20
droite: La recherche pour la conservation peut aider le
zonage. Les zones de fréquentation des animaux doivent être
prises en considération pour la planification des lodges et des
concessions, car les animaux doivent être protégés pour être observés
par les touristes. Cette carte montre les taux d’activité obtenus
d’éléphants porteurs de colliers émetteurs dans le nord-ouest du parc.
On remarque une faible dispersion. Les couleurs plus claires indiquent
une activité plus importante, comme indiqué dans les deux cercles
blancs.
parc national dE LOANGO
67
LOANGO
Le développement touristique
dans le parc national de
Loango
5
Former et payer les gardes : former et assurer le
salaire des écogardes et des autres employés du
parc. Mettre en place un programme de patrouilles
régulières. Instaurer une évaluation annuelle des
employés dans le contexte d’un programme récom­
pensant les meilleures performances.
11
6
Contrôler la chasse illégale : la gestion
du parc comprend les activités de contrôle
visant à assurer une protection efficace. Ces
activités incluent des patrouilles régulières et un
programme de suivi scientifique.
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1
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13
2
Faciliter le tourisme : les gestionnaires du
parc doivent travailler avec l’ANPN pour
faciliter le tourisme dans toutes les infrastructures
d’accueil aux alentours du parc national et garantir
un accès équitable aux ressources du parc.
8
Protéger les espèces vulnérables : plusieurs
populations d’animaux doivent faire l’objet de
régulations particulières par les autorités de gestion
du parc. Par exemple, les visites des photographes
sur les sites de nidification des guêpiers grisrose devraient être limitées à une heure. Des
perturbations prolongées empêchent ces oiseaux
de nourrir leurs petits. Les hippopotames, les
lamantins et d’autres espèces sensibles requièrent
aussi une protection particulière.
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15
4
10
16
Les responsabilités de gestion du parc
La création sur le papier d’aires protégées n’est que la première étape du classement
d’un parc national. La gestion du parc est l’aspect le plus important pour évaluer
le succès du parc. La gestion inclut de nombreux aspects et engendre divers
coûts importants. L’ANPN est chargée de la gestion des parcs au nom de tous les
Gabonais. A ce titre, elle encourage l’accès publique aux parcs.
Pour maximiser l’efficacité de la gestion du parc, il est aussi possible de créer des
concessions gérées par des partenaires renommés (comme Africa’s Eden, partenaire
opérateur du lodge) pour assurer les activités quotidiennes du parc.
SANS êTRE LIMITéES AUX EXEMPLES SUIVANTS, LES
RESPONSABILITéS LIéES à LA GESTION DU PARC INCLUENT:
Garantir un accès public : le parc, sa faune
et ses paysages réputés doivent être accessibles
à tous : citoyens gabonais, écoliers, expatriés et
touristes. Les frais d’entrée doivent varier selon les
visiteurs (prenant en considération l’âge, l’objectif
de la visite, et la citoyenneté).
Fournir des moyens de transports fiables:
tous les véhicules terrestres et les bateaux utilisés
pour accéder et circuler dans le parc doivent être
proprement entretenus, ne pas nuire à l’environne­
ment et répondre à des horaires ponctuels. Ces
services doivent être disponibles à partir de tous les
hôtels locaux et devraient être offerts à des prix réduits
pour les Gabonais et les écoliers.
Gérer les frais d’entrée : les autorités
de gestion du parc doivent percevoir les frais
d’entrée et d’utilisation du parc (selon
les tarifs établis par l’ANPN) et contrôler et
assurer l’entretien des deux entrées (Setté Cama et
Iguéla).
68
parc national dE LOANGO
Contrôler les zones de pêche côtière :
des patrouilles maritimes régulières sont
essentielles pour protéger les eaux gabonaises
contre le braconnage international, de plus en plus
fréquent, des ressources halieutiques.
Protéger et nettoyer les plages : pour assurer
la protection des tortues de mer, il faut, entre
autres, s’assurer que seules des lumières rouges sont
utilisées sur la plage, car celles-ci ne dérangent pas
les femelles lors de la ponte; il faut aussi continuer
l’excellent travail de nettoyage des plages du parc par
Africa’s Eden, ainsi que les travaux d’Ibonga et ASF
sur les tortues.
Appliquer les règles de la pêche sportive
« no kill » : faire appliquer la législation
de pêche au sein du parc et dans la zone tampon,
dont la pratique de la pêche sportive « no kill ».
Cette technique assure le maintien de populations
adéquates de poissons pour le futur, et permet aussi
de recycler les poissons de taille record pour la joie de
nombreux pêcheurs amateurs.
Mettre en oeuvre un programme
de suivi de l’utilisation des plages : afin
de protéger la faune et le caractère unique de
l’expérience des visiteurs, le nombre de touristes
admis dans la zone centrale de la plage doit être
strictement contrôlé. Cette responsabilité incombe
aux gestionnaires du parc qui, à cette fin, doivent
mettre en place un système de réservation équitable.
Des frais d’accès plus élevés sont prévus pour les zones
d’utilisation restreinte.
Faciliter la sécurité : les gestionnaires du parc
doivent aider l’ANPN en s’assurant qu’ils
contribuent aux mesures de sécurité des utilisateurs
du parc. Par exemple, ils doivent respecter les quotas
de fréquentation maximum aux embouchures
des rivières en utilisant un système de réservation
centralisé pour ces sorties. Ces lieux sont les meilleurs
pour la pêche sportive, mais il est dangereux d’y
autoriser plus de trois bateaux à la fois.
Entretenir les pistes et les
infrastructures. La gestion d’un parc
consiste notamment à vérifier si les pistes et autres
infrastructures sont en bon état, et que les véhicules
ne roulent pas hors des pistes prévues à cet effet.
Les zones d’accès public requièrent un entretien
permanent.
Permettre les feux naturels : les savanes
sont maintenues par des feux naturels. Les
autorités de gestion devront organiser des feux
contrôlés afin de maintenir cet écosystème. De tels
feux doivent être planifiés et leur exécution demande
une attention minutieuse. Cette pratique est
nécessaire pour la gestion de l’environnement.
Faciliter les sciences de la mer : les
gestionnaires doivent appuyer les travaux
de recherches scientifiques portant sur l’écosystème
marin. Ils doivent aussi s’assurer que les visiteurs
ont accès aux informations obtenues. Les biologistes
cherchent la réponse à des questions importantes
pour la gestion, telles que : où vont les baleines à
bosse du Gabon ?
Faciliter les recherches sur la faune :
il est important de fournir un appui continu
aux travaux scientifiques de conservation, comme
par exemple les études sur les éléphants. Des outils
scientifiques modernes, tels que la radiotélémétrie,
permettent de mieux comprendre la superficie requise
pour assurer le maintien d’une population viable
d’éléphants.
Former des écoguides : les guides doivent
non seulement connaître la faune du
parc, mais ils doivent aussi être des ambassadeurs
sympathiques du Gabon pour les touristes inter­
nationaux. Un programme de suivi de la santé des
employés est aussi important pour tout le personnel
du parc.
18
Fournir des informations : aider à créer des
documents et des panneaux d’explication
et d’information. Créer un écomusée (centre
d’information et d’éducation), des circuits pédestres
et des plates-formes d’observation.
les règles de la pêche sportive à loango
UNE RELATION DU XXI e SIèCLE QUI PEUT MARCHER
La gestion raisonnée des populations de poissons est essentielle pour le
développement durable de la pêche sportive, y compris la promotion des
pratiques dites “catch and release” comme règles standard. Les règles de
conduite ci-dessous assurent que les poissons trophées, tant recherchés par
les pêcheurs internationaux, continueront à exister à Loango. Les règles de
pêche du parc sont adaptées des pratiques en œuvre à Africa’s Eden.
1
Seul le guide de pêche peut décider de tuer un poisson
attrapé ; le pêcheur peut cependant inverser la décision
du guide afin de relâcher un poisson.
2
19
Une architecture verte : donner l’exemple
aux autres investisseurs, en ayant recours à
des techniques d’architecture durables et favorables
à l’environnement pour toutes les constructions.
Utiliser des technologies modernes, telles que des
toilettes sèches et des designs discrets, dans les zones
particulièrement sensibles, dont le centre du parc où
seulement des plates-formes pour des tentes devraient
être installées.
20
Contribuer au bien être des
communautés rurales : fournir des
opportunités d’emplois et de formation pour les
riverains, en plus d’aider les communautés locales
à bâtir des écoles et des centres de soin, et protéger
leurs plantations contre la faune. Il est important
de trouver les moyens d’une formation à long terme
pour la population locale.
21
Appuyer l’économie gabonaise :
dans le contexte du développement du
tourisme durable, toujours chercher à appuyer
l’économie du Gabon. Par exemple, Africa’s Eden
gère un service de transport aérien, qui est utile
pour l’hôtel, mais aussi pour l’économie locale.
22
Appuyer une stratégie nationale de
marketing : dans le cadre d’un plan de
développement à phases multiples, aider à lancer
une campagne publicitaire nationale et participer
aux efforts de promotion et de relations publiques.
PARTENARIATS PUBLIC - PRIVE
Aucun poisson trophée ne peut être tué
(sauf si mortellement blessé). Habituellement,
les poissons de plus de 10 kg (22 livres) seront
relâchés. Quelques poissons de taille inférieure
peuvent être gardés pour la cuisine. Si le Gabon
veut devenir une destination de pêche de renommée
internationale, il est essentiel de relacher les poissons
trophées afin qu’ils soient disponibles pour d’autres pêcheurs
et pour la reproduction et le maintien des populations.
3
Le matériel de pêche doit être adéquat. Utilisez du matériel suffisamment lourd et résistant pour
amener le poisson à bord rapidement et réduisant ainsi le stress de cette confrontation. Utilisez des
hameçons sans barbillons quand cela est possible pour faciliter la relâche. Des hameçons circulaires
devraient être utilisés quand des appâts sont utilisés. Ceux-ci s’accrochent le long de la bouche du poisson,
évitant donc d’être avalés ce qui peut causer des blessures graves. Les TREBLE HOOK BARBS sur les
appâts doivent être aplatis pour réduire les risques de blessures,
sauf lors de la pêche au tarpon.
Comment le gouvernement peut-il assurer la protection à long terme d’un des
derniers endroits naturels intacts du monde, tout en y permettant l’accès aux
touristes gabonais et internationaux ? Comment le gouvernement peut-il
maximiser les rentrées d’argent pour les opérations du parc national, afin de stimuler
la création d’emplois, de revenus et de formation pour les communautés locales,
et à la fois investir des capitaux dans les infrastructures et le développement de
programmes d’éducation ?
La solution proposée pour le fonctionnement de plusieurs parcs nationaux est
innovatrice. Le modèle de gestion s’inspire du succès de partenariats entre le secteur
public et le secteur privé, qui sont efficients d’un point de vue opérationnel et qui
mobilisent des capitaux de la part des bailleurs, tant gouvernementaux que privés.
La politique globale de gestion de l’ensemble des parcs nationaux est assumée par les
Parcs du Gabon.
Par exemple, à New York, tous les parcs appartiennent au gouvernement, mais les
autorités ont transmis la gestion de plusieurs d’entre eux à des ONG, dont Wildlife
Conservation Society et Central Park Conservancy. Ces deux institutions
gèrent donc certains parcs et fournissent leur expertise dans les domaines de
l’éducation et de la conservation, en plus de contribuer activement à la recherche
de financement au nom du (et en collaboration avec le) gouvernement local. Ce
système, qui s’appuie sur un respect mutuel et sur la coopération, bénéficie à tous les
acteurs impliqués. L’exemple des partenariats entre les secteurs public et privé de la
ville de New York vaut la peine d’être considéré pour le parc national de Loango.
4
Il est souhaitable d’utiliser du fil de pêche long, lourd et en nylon
(1 mm de diamètre minimum et au moins 1,5 mètre
/5 pied de long), car les poissons de Loango peuvent être résistants
(50 kg / 100 livres) et capables de casser le fil une fois ferrés. Il est plus
facile d’amener le poisson près du bateau avec du fil plus lourd,
ce qui réduit le stress et les blessures sur l’animal. Les fils en nylon,
ou recouverts de carbone, sont préférables à ceux en acier ou au fil de piano,
car ces derniers peuvent blesser le poisson plus facilement.
5
Les poissons doivent être amenés à bord du bateau sans les avoir complètement épuisés, afin
d’assurer qu’ils pourront être relâchés sans danger. Les moulinets et les étoles de moins de 5,5 kg / 12
livres, ainsi que les moulinets fixes sur les cannes à pêche ne sont pas autorisés.
6
Quand un filet est nécessaire, utilisez un filet de mailles souples, spécialement conçu pour relâcher
les poissons. Mouillez vous toujours les mains avant de manipuler un poisson, car les mains sèches
abîment leur couche protectrice. Ne laissez pas les poissons sursauter au sol du bateau ou sur le sable.
Ravivez le poisson en le tenant vers le haut dans l’eau, et donnez lui tout le temps nécessaire pour se
remettre du stress de la prise.
7
Lorsque des photos sont prises du trophée avant de le relâcher, il faut faire attention à protéger le
poisson. Une fois attrapés, les poissons ont besoin de se reposer dans l’eau avant d’être amenés à bord
du bateau. Ne gardez pas le poisson plus de 10 à 15 secondes hors de l’eau. Ne prenez pas de photos
de personnes sans avoir obtenu leur consentement.‑
Les compagnies privées de tourisme peuvent aider Parcs du Gabon, dans un arrangement mutuellement
salutaire, pour s’inquiéter de Loango, le parc le plus célèbre du Gabon - un endroit critique à protéger pour le
tourisme.
parc national dE LOANGO
69
LOANGO
17
Soutien à la formation et à la science
Les programmes pionniers d’Africa’s Eden ont créé une excellente base pour la
gestion du parc. Africa’s Eden contribue au dévelop-pement du parc en offrant des
opportunités de formation aux Gabonais pour des postes d’écoguides, ainsi qu’en
appuyant des études novatrices sur la faune. L’intention est d’explorer des options
originales de gestion concertée public/privé/ONG telles qu’Africa’s Eden afin de
mieux soutenir la gestion du Parc, sous la tutelle de Parcs du Gabon.
“Ceci est un parfait exemple illustrant
comment une entreprise privée peut contribuer
efficacement aux efforts du gouvernement pour
la gestion des parcs pour le bénéfice de tous”
dr. michael fay, CONSERVATIONISTE,
wildlife conservation society
CI-DESSUS, À DROITE: Le Dr Mike Fay, biologiste de réputation mondiale, a aidé Africa’s Eden
à créer un remarquable programme de renforcement des capacités visant à former les employés locaux.
DROITE : Par une collaboration avec WCS, le docteur Steve Blake a recueilli des données sur les
déplacements et les activités des éléphants à Loango. La carte, à droite, indique les niveaux d’activité
dérivés de l’étude d’éléphants porteurs de colliers émetteurs dans le secteur nord-ouest du parc. Les
couleurs plus claires témoignent d’activités plus intenses, comme le montrent les deux cercles blancs.
CI-DESSOUS : Avec un peu de chance, les visiteurs pourront apercevoir une des six éléphantes équipées
d’un collier émetteur. Ces colliers permettent de suivre leurs déplacements, grâce à un signal satellite,
au sein ainsi qu’à l’extérieur du parc. Ces informations sont importantes pour la gestion des populations
d’éléphants et pour le tourisme.
70
parc national dE LOANGO
eléphants : la preuve du succès
Il y a encore cinq ans, les éléphants de Loango
avaient tendance à fuir à la vue des hommes, une réaction
découlant des anciennes pratiques de chasse dans la
zone. Aujourd’hui, à la suite d’investissements
considérables dans la recherche scientifique et
la formation d’écogardes et d’écoguides les
animaux se laissent mieux observer par les
visiteurs.
Des groupes d’éléphants se nourrissant d’iboga
sur la plage se laissent approcher par des véhicules
remplis de touristes. Les cercocèbes continuent à
manger tranquillement lorsque les bateaux des touristes
passent tout près. Et plusieurs groupes d’hippopotames ont été
recensés dans les lagunes.
Les animaux reviennent à Loango grâce aux efforts
intensifs déployés par les autorités du Parc, les
ONG et Africa’s Eden (menés par le Dr.
Rombout Swanborn, ci)contre) s’appuyant
sur les principes de la privatisation pour aider
le développement, le fonctionnement et la
gestion de ce parc merveilleux. Africa’s Eden
intègre l’énergie du secteur privé, l’expertise
scientifique (WCS, WWF et d’autres) et le
gouvernement.
Africa’s eden
Africa’s Eden est une initiative de conservation et de tourisme menée par une société
privée (SCD) et des ONG, notamment WCS. Afin de développer une vision à
long terme de la conservation du parc national de Loango, un plan d’aménagement
est en cours d’élaboration, bénéficiant des contributions d’experts venant de SCD,
de WCS, du WWF, de l’US Forest Service ou du Max Planck Institute.
L’hôtel d’Africa’s Eden, à Iguéla, est de plus en plus sollicité. Les succès démontrés
en matière de développement durable à l’hôtel sont exemplaires à plusieurs niveaux :
l’appui financier à la recherche scientifique, l’emploi des riverains, l’appui aux villages
avoisinants, la contribution à l’économie nationale au travers d’une compagnie
aérienne et de produits touristiques, l’élaboration de règlements modèles (comme
celui de la pêche sportive), l’organisation d’expéditions d’observation des baleines et
la fourniture de repas « sans gibier ». Le succès d’Africa’s Eden bénéficie déjà d’une
publicité inter­nationale importante. Les efforts d’Africa’s Eden peuvent être étendus à
d’autres domaines tels que le respect d’une architecture verte, ou bien une plus grande
contribution aux activités de gestion du parc national.
CI-DESSUS, À GAUCHE: Des chambres climatisées et une salle spacieuse offrent tout le confort qui
peut être attendu par les touristes internationaux et les visiteurs de Libreville.
CI-DESSUS: L’hôtel de Loango semble flotter au-dessus de l’eau à Iguéla, faisant face au parc national sur
la rive opposée. Des dîners aux chandelles sont organisés sur le ponton à la nuit tombante. Dans la journée,
c’est un centre d’activité important avec les départs des bateaux, la pêche, et des possibilités d’observer les
oiseaux, parfois même des éléphants ou encore des lamantins. Certains disent qu’il s’agit du meilleur site
touristique à ce jour au Gabon.
GAUCHE: De nombreux professionnels internationaux – des conservateurs, des grands
voyageurs, des journalistes, des ornithologues et d’autres – ont visité Iguéla pour découvrir
le succès d’Africa’s Eden.
Les responsabilités et les attentes de chaque partenaire doivent être clairement établies dès le départ,
afin de créer une collaboration effective telle qu’entre Africa’s Eden et l’ANPN.
parc national dE LOANGO
71
LOANGO
UN EXEMPLE À SUIVRE
L’expérience de Loango-Nord
L’EXPLORATION À PIED OU DANS LES AIRS
vision
A Loango, les visiteurs peuvent explorer le parc national à pied avec un guide formé,
ce qui change d’autres parcs en Afrique où les lions posent un problème de sécurité.
Le fait que les touristes peuvent sortir hors des véhicules est une marque distinctive
du tourisme au Gabon à mettre en valeur dans les stratégies de marketing. La
marche est le seul moyen de chercher les gorilles ou les éléphants en forêt, ou bien
encore de trouver d’autres représentants plus petits de l’écosystème, comme des
scarabées. Lors de ces balades, les visiteurs peuvent aussi explorer les anciens sites
archéologiques où se trouvent d’importants amas de coquillages. Un guide formé
accompagne chaque groupe de six touristes pour assurer à la fois la sécurité et une
bonne information aux visiteurs.
Une autre activité proposée pour Loango est d’utiliser des montgolfières arrimées
au sol, afin d’avoir, d’en haut, une vue des merveilleux paysages : une scène
magnifique où se mélangent le vert doré des savanes, le blanc des plages et le vert
foncé de la forêt.
GAUCHE : Les explorations à pied permettent de s’approcher de la nature à Loango. Il est même possible
de rencontrer sur son chemin un éléphant de forêt. Un guide formé doit accompagner chaque groupe afin
de garantir leur sécurité et d’assurer que leur expérience est satisfaisante. Les groupes devraient être
limités à six personnes.
CI-DESSOUS : L’exploration à partir du ciel permet aux visiteurs d’admirer discrètement des troupeaux
de buffles, d’éléphants ou de potamochères.
WCS & cresolus
CI-DESSUS, À GAUCHE: Imaginez-vous en train
de voler, silencieusement, au-dessus du parc,
confortablement assis, dans la solitude du ciel.
Le parc national de Loango a un potentiel pour
des expériences uniques, telles que des visites
en montgolfière arrimée à une voiture, ou à un
bateau, qui les dirigera autour du parc. Les vues
à partir de ces hauteurs sont spectaculaires - des
paysages intacts et naturels à perte de vue. Mais
même dans le ciel, les visiteurs devront toujours
être accompagnés d’un guide.
vision
WCS & cresolus
72
parc national dE LOANGO
LES OPPORTUNITÉS DE LOANGONORD
Le cordon de savanes, entouré de forêts, typique des côtes gabonaises, est parfait
pour des safaris. Des groupes d’éléphants de la forêt, menés par une matriarche,
traversent les savanes pour aller d’un bout de forêt à l’autre. Une fois que les
potamochères se seront habitués aux visiteurs, la possibilité de voir ces animaux
à Loango deviendra une attraction spéciale. Des familles de 20 à 30 (et parfois
jusqu’à 200) potamochères se nourrissent des racines des herbes des savanes
humides. Lorsqu’un véhicule s’approche, ils se regroupent tous pour se protéger, en
particulier les plus jeunes qui restent au milieu du troupeau. Les touristes voudront
voir ces animaux emblématiques, surtout s’ils peuvent le faire du haut de l’arrière
d’un véhicule conçu spécialement pour leur offrir le meilleur angle d’observation.
Des espèces d’oiseaux particulières attirent les ornithologues, qui viendront ici
à la recherche des pluviers de Forbes, des tisserins à bec grêle, des astrilds-cailles à
gorge noire, ou encore des guêpiers à tête noire et des guêpiers gris-rose. Environ
1000 sternes des baleiniers, soit 20% de la population mondiale, passent en
migration le long des côtes du Gabon. Les dérangements humains menacent cette
espèce de sterne dans les dunes d’Afrique du Sud, de Namibie et d’Angola, où l’on
trouve les colonies nidificatrices.
De nombreuses autres expériences naturelles sont possibles à Loango Nord comme,
par exemple, la découverte d’anciens amas de coquillages lors de promenades à pied
ou bien, encore, les tours en montgolfière pour voir le parc dans toute sa grandeur,
la tête dans les nuages.
“Une visite au Gabon permettra de se conforter
à l’idée qu’il existe encore des trésors naturels
intacts sur Terre.”
jean ping, VICE PREMIER MINISTRE en 2006
DE HAUT EN BAS: Loango sera une destination
extraordinaire pour les ornithologues amateurs.
L’ibis hagedash y est commun, et les colonies de
milliers de guêpiers gris-rose sont un spectacle
pour les photographes. Le pluvier
de Forbes peut être vu le long des pistes
du parc. Les piqueboeufs accompagnent les
troupeaux de buffles et les cigognes épiscopales
sont souvent vues se nourrissant dans les
savanes humides.
CI-DESSUS: Les éléphants de forêt du bassin du Congo sont spéciaux. Certains les considèrent
aujourd’hui comme une espèce à part entière, différente des éléphants de savane (plus souvent vus
par les touristes en Afrique de l’Est et du Sud). Ils sont plus petits, ont des oreilles plus rondes et des
défenses plus fines et plus droites, et ils vivent en petits groupes familiaux. En quel autre endroit sur Terre
peut-on voir une famille d’éléphants se promenant sur une plage de l’océan Atlantique ?
CENTRE: Une des expériences les plus typiques du Gabon est d’explorer la nature à pied pour découvrir
comment elle fonctionne réellement. En dehors de la faune, Loango est aussi marqué par une longue
histoire des activités humaines, illustrée par des amas coquilliers et des sites de villages.
GAUCHE: Souvent surnommé « le plus beau cochon du monde », le potamochère est courant
à Loango. Sous la protection des mâles, ces animaux sortent en groupe de la forêt pour se nourrir dans
les savanes.
parc national dE LOANGO
73
LOANGO
DES OISEAUX, DES MAMMIFèRES ET DES PAYSAGES
EXTRAORDINAIRES
Des émotions fortes sur terre et en mer
SORTIES EN BATEAU ET EXPLORATIONS NOCTURNES
Une visite à Loango sud peut inclure l’observation de baleines (lors de de leur
migration, pendant l’été boréal), une promenade dans la canopée de la forêt, et
des balades en bateau à la recherche de crocodiles (dont la présence est révélée, la
nuit, par le reflet rouge de leurs yeux) ou d’oiseaux près de leurs colonies. La pêche
sportive « no-kill » offre aussi la possibilité d’attraper des tarpons de taille record, des
barracudas, des rougets et des requins. Les poissons étant relâchés sans être blessés,
de nombreux visiteurs peuvent avoir le plaisir d’attraper un trophée mémorable,
tout en permettant aux populations de poissons de continuer à se reproduire. Cette
pratique devient rapidement la norme internationale pour la pêche sportive.
DROITE: Un petit bateau gonflable peut approcher de très près une baleine à bosse sortant de
la surface de l’océan.
CI-DESSOUS: L’architecte Hitesh Mehta, travaillant avec Conservation International sur le développement
de l’écotourisme à Loango, propose de créer des expériences inédites en offrant la possibilité de
découvrir une autre dimension des forêts du sud au travers d’un pont suspendu dans la canopée.
vision
vision
WCS & cresolus
Des guides peuvent faire découvrir les crocodiles aux visiteurs, en éclairant les eaux sombres de
la lagune la nuit. Loango offre de nombreuses possibilités pour les passionnés de la nature.
74
parc national dE LOANGO
WCS et Cresolus Design suggèrent de construire des observatoires mobiles pour admirer les hérons
pourpres et les pélicans lorsqu’ils se couchent à la nuit tombante.
De nombreux poissons de taille record sont trouvés dans l’océan tout près de l’embouchure.
La pratique du « no kill » assure que les populations de poissons continuent à pouvoir fournir des
trophées de qualité.
LES OPPORTUNITÉS DE LOANGO SUD
Pour toute personne venant d’Amérique du Nord ou d’Europe, où les foules
abondent, la possibilité de marcher ou de conduire le long d’une plage déserte
sans voir la moindre trace d’autres personnes, est une véritable cure de jouvence
spirituelle. La possibilité de trouver un havre de paix solitaire, au milieu de la
nature, sera l’un des atouts les plus forts du Gabon, en particulier vis-à-vis des
touristes qui recherchent un peu de calme pour contrebalancer leur vie trépidante.
Considérant la croissance constante de la population, de nombreux touristes
chercheront à retrouver, ne serait-ce qu’un moment, les sentiments d’un monde
moins peuplé, tel Robinson Crusoé sur son île déserte.
Grâce à une meilleure protection le long des côtes gabonaises, les populations
d’hippopotames s’accroîtront en des lieux sûrs. Le défi pour le Gabon est à présent
de déterminer comment faire circuler de nombreux petits groupes de touristes au
sein d’endroits magiques, comme les plages où les hippopotames vont surfer, tout en
donnant l’impression à chaque groupe d’être le seul présent. Ceci peut être accompli
grâce aux trois actions suivantes :
1) Attribuer à chaque groupe une section spécifique de la plage (voir plan de
zonage, pages 49-50) ;
2) Ne pas construire de structures permanentes dans le parc, mais uniquement des
plates-formes temporaires pour des tentes, ces dernières étant le plus discrètes
possible (voir pages 61-62) ;
3) Aménager d’autres zones touristiques dans la région du parc national de Loango
afin de répartir la pression des touristes.
La coordination de ce développement touristique devrait être à la charge d’une seule
institution.
EN HAUT, À GAUCHE: Il n’y a qu’au Gabon que l’on peut voir les hippopotames surfant en mer.
Le nombre d’hippopotames à Loango augmente lentement grâce aux efforts de protection, ce qui
améliore les chances de les voir lors d’une visite.
CI-DESSOUS, À GAUCHE: Voir un troupeau de buffles ou d’éléphants sur la plage est une expérience
mémorable. De même, l’observation d’un groupe de hérons garde-boeufs volant silencieusement marquera
aussi les souvenirs des touristes. Ces derniers apprécieront les visites guidées au sein de cet environnement
naturel non perturbé. La découverte de la faune sur la plage est une expérience unique, surtout si elle est
organisée en de petits groupes pour éviter des masses de visiteurs trop importantes.
parc national dE LOANGO
75
LOANGO
LA DéCOUVERTE DE PLAGES VIERGES:
VISITES INOUBLIABLES
Aquatel - Un hôtel unique en son genre
au milieu de la lagune.
UNE ARCHITECTURE SPéCIALEMENT CONçUE POUR
LA NATURE ET LES HOMMES
Cresolus Design propose que Loango accueille « l’aquatel » : une série d’îles artificielles
s’élevant au-dessus des eaux de la lagune. La ventilation naturelle sera optimisée par
le design des cases en forme de coquillage et par le fait qu’elles seront situées au-dessus
de l’eau douce de la lagune. Une petite pompe permet de rafraîchir les intérieurs, et
la climatisation, qui est bruyante et coûteuse, n’est plus nécessaire, même pour des
logements de luxe. L’énergie sera fournie grâce à des panneaux solaires. Des toilettes
sèches seront utilisées pour les besoins sanitaires. Les zones communes de l’aquatel, qui
incluent la salle à manger, la cuisine, et la rampe d’accès aux bateaux, sont entourées
par des petits îlots privés où se trouvent les chambres. Les visiteurs atteindront leur
habitation à l’aide de petites pirogues personnelles.
bateau à batterie pour les
transferts et les visites
services sous les ponts
flotte de
pirogues
individuelles
peintes pour
voyages et
tours
barrières sous les
ponts pour empêcher
les crocodiles d’entrer
dans la lagune de
baignade
peut être partiellement fermé
ou ouvert à la vue
CI-DESSUS, À GAUCHE: La zone commune de l’aquatel. Les bâtiments, reliés entre eux par des ponts,
créeront en leur milieu une lagune, où les visiteurs pourront se baigner à l’abri des crocodiles. Une autre
option serait d’établir les zones communes sur une vraie île, avec des petits îlots l’entourant, où seront
construites les chambres des visiteurs.
CI-DESSUS, À DROITE: Chaque chambre sera une petite île privée en forme de coquillage, avec sa
propre pirogue et son ponton.
vision
WCS & cresolus
CI-DESSUS : Chaque chambre sera, en fait, une petite île artificielle privée, que les visiteurs atteindront en pirogue individuelle. Les visiteurs auront le luxe de se retrouver indépendants et en mesure d’apprécier leur intimité.
76
parc national dE LOANGO
dES HÔTELS UNIQUES AU GABON
vision
Une architecture personnalisée est proposée afin de rendre l’expérience des visiteurs
dans l’environnement naturel de Loango encore plus mémorable, et de créer une
image de marque pour le Gabon. Les hôtels ici ne marqueront pas seulement
le commencement d’un tourisme particulier en forêt équatoriale africaine, mais
deviendront aussi les vitrines d’un nouveau type d’architecture, alliant les traditions
locales aux nouvelles technologies vertes. Ces hôtels permettront de distinguer le
tourisme au Gabon, étant forts différents des hôtels classiques aux toits de paille
séchée que l’on trouve ailleurs en Afrique. Le Gabon peut mettre en pratique
la philosophie verte de l’écotourisme, tant vantée dans les discours, et ses efforts ne
passeront pas inaperçus aux yeux du reste du monde.
DES BATEAUX TERRESTRES POUR UNE AéRATION
NATURELLE
WCS et Cresolus Design proposent, entre autres, un modèle de cases en forme
de « bateau terrestre ». Ces structures légères sont construites à base de « bois de
tortue » recyclé (les grumes échouées sur la plage qui représentent un danger pour
les tortues). Une ventilation naturelle et des toits vivants, composés d’herbe native
de la région, serviront à réguler la température naturellement, et, d’un point de
vue esthétique, à faire fondre les cases dans l’environnement. Ces constructions
contribueront donc à protéger les tortues tout en s’intégrant harmonieusement au
sein de ce paysage.
Il est important d’appliquer des mesures de construction durable. Ceci ne consiste
pas uniquement à s’assurer que les nouvelles structures aient une place esthétique
dans le milieu naturel, mais demande aussi d’autres efforts pour respecter
l’environnement, tels que le maintien d’eaux propres en instaurant des techniques
de traitement des ordures et des eaux usées.
WCS & cresolus
Les “bateaux terrestres” permettent de réduire les besoins de climatisation artificielle, car leur
design met à profit les courants d’air naturels.
De plus, la consommation d’énergie peut être réduite en faisant appel à des designs
imaginatifs pour bénéficier de courants d’air naturels. Les éléphants, et d’autres
animaux, deviendront moins craintifs s’ils peuvent continuer à circuler librement
au sein de leur environnement. Les tortues de mer, qui viennent pondre leurs œufs
sur les plages, ne seront pas perturbées par les lumières, car les bâtiments seront
construits en retrait des plages. Cependant, il sera obligatoire de couper un peu de
végétation naturelle, mais ceci sera accompagné d’un programme de reboisement
utilisant des espèces natives de la région. L’idée est de protéger la végétation naturelle
côtière et de cacher l’architecture pour laisser une plage vierge – réservée pour les gens
et les tortues.
L’utilisation du « bois de tortue » recyclé contribuera à la protection des tortues (car celles-ci peuvent être
bloquées sur la plage par ces grumes échouées) tout en offrant un support durable pour les constructions
; une technique particulière et distinctive du Gabon.
parc national dE LOANGO
77
LOANGO
LA CRéATION DE PRODUITS PARTICULIERS POUR
DISTINGUER LE TOURISME GABONAIS
Du camping camouflé
IntégRer LES TENTES DANS L’ENVIRONNEMENT
Les campements de tente qui sont proposés sont conçus pour s’intégrer parfaitement
à la nature avoisinante, tant d’un point de vue visuel qu’écologique. Ces
campements ne sont construits que dans des sites prédéterminés, à côté de la plage
ou en forêt, et sont espacés de sorte que les visiteurs aient l’impression d’être seuls
dans le parc.
Toutes les toilettes permanentes dans les parcs nationaux utiliseront la technologie
des toilettes sèches. Cependant, s’il s’avère que la construction de toilettes
sèches est trop complexe pour certains campements temporaires, il est possible
d’avoir recours, avec approbation préalable de l’ANPN, à des toilettes à fosse
profonde (régulièrement déplacées) et à un système de purification des eaux usées.
De tels systèmes doivent être situés sur des sols sableux où la percolation et la
décomposition sont rapides, et être à l’écart de réserves d’eau naturelles.
Les plates-formes offre la possibilité d’apprécier la brise agréable, tout en étant à l’abri des éléphants. Les plates-formes et les tentes sont construites de manière à pouvoir être déplacées facilement.
WCS & cresolus
Les motifs de camouflage sont de plus en plus populaires. Les couleurs et les matériaux utilisés pour les
tentes, tels qu’illustrés ci-dessus, leur permettront de s’intégrer discrètement dans l’environnement
naturel. Le sentiment d’être en pleine nature n’en sera que plus intense. Même les toilettes peuvent être
peintes pour s’accorder à cette harmonie discrète avec la nature.
78
parc national dE LOANGO
L’emplacement de toutes les plates-formes abritant une tente, et des sanitaires, doit être choisi
judicieusement pour deux raisons : pour assurer l’intimité des visiteurs, et pour ne pas gâcher
l’esthétique des plages. Les visiteurs de luxe s’attendent à pouvoir apprécier leur espace personnel.
Chaque tente doit donner l’impression à ses occupants qu’ils sont seuls dans la nature. Les tentes
doivent être situées, au moins, à 15 mètres de la plage.
Chaque secteur de la plage aura un site pré-identifié et approuvé pour la construction temporaire des
plates-formes. L’emplacement de ces sites prendra en compte le potentiel de pouvoir admirer des vues
spectaculaires et uniques, de n’avoir qu’un impact minime sur la végétation, et de protéger les habitats
naturels adjacents. Si des toilettes sèches ne sont pas utilisées, ces sites temporaires doivent être
déplacés tous les trois ans.
RIEN D’AUTRE QUE DES
CONSTRUCTIONS TRÈS SIMPLES
vision
Il est important qu’aucune structure permanente ne soit bâtie à l’intérieur du parc
national, à l’exception du projet pour la colline à l’extrême sud (voir pages précédentes).
Toutes les constructions au sein du parc ne doivent avoir qu’un impact minime sur le
milieu naturel, tant d’un point de vue écologique que d’un point de vue esthétique.
Des campements mobiles, temporaires et innovateurs peuvent permettre aux visiteurs
de passer une nuit dans le parc, sans engendrer d’importantes constructions. A des
endroits prédéterminés, des plates-formes seront bâties à partir des grumes échouées sur
la plage, sur lesquelles seront installées des tentes. Les campements appliqueront aussi
diverses mesures de respect envers l’environnement, telles que l’utilisation de toilettes
sèches et un système spécial de gestion des déchets et des ordures.
L’emplacement et les techniques de construction de ces plates-formes seront tels
que les campements différents seront hors de la vue des visiteurs. L’objectif est
d’assurer que toutes les constructions à l’intérieur du parc s’intègrent parfaitement à
l’environnement, donnant ainsi l’impression que le parc continue à être vide de toute
présence humaine. Aucune construction ne peut se faire sur la plage, ou au milieu
d’une savane, car cela ruinerait le paysage lors des visites le long des routes du parc. Les
employés du parc et de l’hippopotel n’habiteront pas en permanence dans le parc, afin
de réduire l’impact humain sur le milieu, mais aussi parce que cela stimulera le
développement des communautés rurales avoisinantes.
Les constructions dans la zone tampon doivent respecter les différentes règles relatives à
la distance de la plage, l’évacuation des déchets, l’esthétique et la protection des tortues.
Les infrastructures à proximité de la plage doivent prendre soin à ne pas endommager
la végétation (qui sert de support structurel pour les plages) et à respecter les consignes
de distance. L’expérience ailleurs a montré qu’une utilisation trop intensive des plages
effraie la faune. Dans la zone centrale du parc, l’accès restreint à certains secteurs
permettra aux animaux de continuer à fréquenter la plage, et offrira des opportunités
d’observations inoubliables pour les visiteurs.
Droite : Les techniques d’architecture temporaire
et mobile sont pratiques pour ceux qui se déplacent
souvent, et font donc partie de la culture locale. Ces
concepts traditionnels peuvent être adaptés aux besoins
de construction en ce début de XXIe siècle à Loango. Les
stratégies réduisant l’impact visuel de ces structures
vont de pair avec les techniques de ventilation naturelle.
Les tentes sont placées sous l’ombrage des arbres, ce
qui sert de camouflage, mais permet aussi de bénéficier
d’air frais. De plus, les couleurs claires et organiques
s’accordent au décor ambiant et réfléchissent la lumière
UV. Tout cela contribue à l’intégration du campement
dans le milieu naturel et favorise donc la possibilité
d’observer des animaux de plus près.
gauche : Les tentes montées sur les plates-formes
permettent aux invités de rester à l’abri des éléphants, qui pourront circuler au travers du campement.
Ces plates-formes seront construites avec du « bois de tortue » recyclé, obtenu sur les plages avoisinantes.
L’utilisation de ces grumes échouées contribue à la protection des tortues, car, sur la plage, elles constituent
des obstacles qui peuvent bloquer les tortues sur terre (voir le chapitre de Mayumba).
WCS & cresolus
parc national dE LOANGO
79
LOANGO
LES STRUCTURES TEMPORAIRES CONTRIBUENT À
CONSERVER LES PLAGES VIERGES
Des concepts à impacts réduits
UNE ARCHITECTURE CONçUE POUR RéPONDRE AUX
BESOINS DE LA NATURE ET DES HOMMES
vision
Entreprendre une construction à l’intérieur du parc national, et en particulier en ce lieu
précis dans le sud, nécessiterait des mesures de respect de l’environnement qui iraient
au-delà du concept traditionnel de l’architecture verte. Dans le cadre du partenariat
public/privé, le souci majeur de la bonne gestion du parc devra guider les acteurs pour
partager au mieux les responsabilités d’une éventuelle construction sur ce site.
Afin de conserver l’esthétique du parc national et les plages vierges et intactes, typiques
du Gabon, il faut absolument que les structures érigées se fondent dans la végétation
pour devenir quasiment invisibles. Les concepts présentés ici essaient le plus possible
de répliquer les formes naturelles caractéristiques de ce site en particulier. Les toits
sont orientés dans le même sens que la végétation, sculptée par les vents du sud depuis
des millénaires. Les bâtiments sont en retrait de la plage, au-dessus de la rangée de
buissons naturels. Les couleurs sont dans les tons verts et ocres. Les trois concepts
différents, présentés sur la page ci-contre, sont construits de sorte qu’ils aient un impact
minime sur le sol et puissent bénéficier d’aération naturelle. Il est aussi essentiel de
donner le bon exemple en adoptant les meilleures pratiques de gestion et d’évacuation
des déchets, afin d’adhérer à la philosophie du développement durable sans nuire à
l’environnement. Des toilettes sèches doivent être installées, de même qu’un système
d’épuration des eaux grises pour garantir l’intégrité écologique du site.
DROITE: Vu de la plage, le site a l’air tout aussi inhabité que le reste du parc. Le lieu en question possède
plusieurs petites collines qui se dressent face à l’embouchure. Des hommes ont habité ici depuis des
millénaires pour avoir un accès facile à la pêche, à la brise et aux vues panoramiques somptueuses.
Construire en ce site, aujourd’hui, est un privilège qui doit être accompagné d’importantes responsabilités
pour la gestion du parc, en plus de la gestion d’activités touristiques.
CI-DESSOUS: Une vue rapprochée d’un des chalets, s’intégrant au sein de la végétation existante, et
étant donc difficile à apercevoir de la plage en dessous.
WCS & cresolus
DROITE: Les cahiers des charges pour la
construction doivent spécifier les limites d’impact
sur la végétation, et peuvent restreindre l’accès à
certaines zones, afin d’éviter d’endommager des
arbres importants. Tous les plans, et toutes les
techniques de constructions, doivent faire l’objet
d’une approbation préalable de Parcs du Gabon.
GAUCHE: Un plan du site indique les bâtiments
établis en hauteur sur les collines voisines, avec
l’espace pour les animaux en dessous.
WCS & cresolus
80
parc national dE LOANGO
Loango - Right - 10
Les Trois Concepts pour
les Cabanons de l’Hippopotel
a EMPLACEMENT PARTICULIeR,
FONCTION PARTICULIERE
A
Cette configuration met à profit la brise
naturelle. Tous les concepts illustrés ici
utilisent des toits en métal, peints en vert, et
orientés dans le même sens que la végétation de
la canopée, ce qui fait que ces constructions se
fondent dans le décor naturel.
B
Cette configuration requiert des matériaux
non traditionnels pour le toit, tels que des
tuiles d’acier qui peuvent être moulées en des
formes organiques.
Les chalets de l’Hippopotel seront bâtis à 60
mètres en retrait de la plage, et de sorte qu’ils
reçoivent les courants d’air. Les constructions en
mezzanine attirent l’air frais vers le haut, le faisant
circuler à l’intérieur, ce qui permet d’économiser
des frais de climatisation. Ces chalets sont
adaptés à toutes les saisons. Ils sont nichés sous
les arbres pour rester frais, et utilisent des petits
buissons comme protection supplémentaire contre
le soleil. Sur approbation préalable de Parcs du
Gabon, il pourrait être possible d’enlever quelques
buissons du bas de la pente pour étendre les zones
d’herbages où les hippopotames se nourrissent.
La colline à l’extrême sud du parc, juste au nord de l’embouchure de la lagune Ndogo,
a été utilisée par les hommes depuis longtemps. Les traces d’un ancien village ornent
le sommet. Dans le courant du xxe siècle, un Français y avait installé un petit hôtel,
dont quelques ruines et des fleurs introduites persistent à ce jour au milieu de carcasses
rouillées de véhicules.
Dans le contexte du plan d’aménagement, ce site pourrait abriter un nouvel hôtel
emblématique du parc : l’Hippopotel. Cela serait probablement le seul hôtel au sein du
parc national et, en contrepartie, il lui serait demandé de jouer un rôle spécial, avec des
responsabilités qui soutiendraient la protection de la faune, la recherche scientifique,
la formation du personnel et qui contribueraient à la logistique quotidienne de
l’ensemble du parc. Ces responsabilités pourraient être précisées dans un plan pour
un tourisme durable, mis en oeuvre par l’opérateur privé avec les Parcs du Gabon.
L’Hippopotel pourrait être situé au sommet de la colline, juste au-dessus de la
végétation, avec une vue sur l’océan, mais étant presque imperceptible depuis la plage.
Des études de terrain indiquent qu’il est possible de construire un hôtel de luxe avec
dix cases, plus un bâtiment principal, un centre d’accueil, une cuisine et des zones de
services. Ces constructions seraient en retrait de la plage, et l’architecture des structures
suivrait le contour et les couleurs naturelles de la végétation. De plus, les arbres
offriraient de l’ombre et un camouflage supplémentaire.
Les employés n’habiteraient pas sur place : ils vivraient avec leurs familles à Setté Cama,
où il leur serait possible d’accéder à une école et à un centre médical (en projet). Ceci
stimulerait le développement de Setté Cama par le biais de la création d’emplois.
C
Les touristes de luxe requièrent de l’intimité ainsi
que d’autres conforts. La végétation de la forêt au
sol, même si elle semble dense, n’est pas suffisante
pour offrir l’intimité escomptée par les visiteurs. Des
voiles organiques, semi-transparents peuvent être
utilisés pour isoler les chalets les uns des autres tout
en laissant filtrer au travers la lumière du soleil et les
courants d’air.
Cette configuration à étage est camouflée
grâce à des toits peints en vert, des
pylônes courbés et des voiles. La double
épaisseur du toit sert à évacuer l’air chaud. Une
ouverture dans le toit abrite un petit balcon, d’où
l’on peut avoir une vision panoramique de la
plage et de l’océan.
Les chalets, qui font tous face à l’océan, sont
conçus de sorte que les visiteurs aient une vue
surélevée de la nature autour d’eux. De l’extérieur,
cependant, les constructions semblent presque
invisibles, s’intégrant harmonieusement avec le
milieu naturel de la forêt (voir ci-contre).
Plutôt que de dégager toute la végétation, les architectes modernes utilisent de nouvelles technologies,
telles que les systèmes d’informations géographiques, pour obtenir une meilleure compréhension de
la distribution de la végétation au sein d’un site. Une attention particulière est alors portée lors de la
construction pour utiliser la végétation naturelle afin de créer des zones d’ombre et camoufler les bâtiments
pour qu’ils ne puissent être vus depuis la plage.
parc national dE
de LOANGO
loango
81
LOANGO
UNE ARCHITECTURE À FAIBLE IMPACT avec UNE
FONCTIONALITé ACCRUE
jardin des eléphants
Le respect de l’environnement n’est pas
que pour les petits hôtels
POSSIBILITéS MULTIPLES POUR LA DURABILITé
La demande pour des complexes touristiques (tels que les clubs Med) va se faire de
plus en plus forte. Pour le Gabon, les meilleurs sites pour ce type de développement
sont près des plages de la réserve de faune de Setté Cama au nord de Gamba, à
la Pointe-Denis à côté du parc national de Pongara, Wonga-Wongué et, dans
une moindre mesure, à Mayumba. Alors que les hôtels verts classiques des parcs
nationaux du Gabon n’auront, en général, que dix chambres, ces complexes
en auront nettement plus, mais cela ne devrait pas les empêcher d’appliquer
également les meilleures pratiques d’architecture verte et de durabilité sensibles à
l’environnement.
Dans le contexte de la diversification économique de l’après-pétrole, Gamba
pourrait considérer le développement d’une industrie touristique visant une
clientèle internationale relativement aisée. Un village touristique vert est proposé
pour le Jardin des éléphants, près de la plage de la pointe Pédras, à 16,5 km au
nord de Gamba. Il est proposé d’y construire un complexe de vacances, s’appuyant
sur des bâtiments bas, s’intégrant au décor, plutôt que sur des grands immeubles.
On y trouverait des résidences secondaires, des clubs, des restaurants et des
zones d’activités pour les enfants, le tout en faisant appel aux mêmes concepts
d’architecture durable appliqués pour les infrastructures touristiques près des parcs
nationaux (comme, par exemple, les systèmes naturels d’évacuation des déchets).
Tout serait à distance de marche afin de réduire l’utilisation de véhicules, comme
cela est le cas dans les meilleurs complexes touristiques ailleurs dans le monde. Des
parcelles privées pourraient être achetées au sein du complexe. L’ensemble serait
situé dans un nouveau domaine de plages privées et de réserves communautaires
dans une zone de 4 km de plage sur 6-10km vers l’intérieur, pour protéger la nature
tout en permettant un développement humain modéré. La valeur foncière et la
qualité de vie dans la région augmenteraient grâce aux opportunités offertes par ce
projet, comme, par exemple, la possibilité de voir des éléphants de sa fenêtre ou bien
de croiser un groupe de buffles ou de potamochères en se rendant de Gamba à la
plage.
Zone de récréation
Zone hôtel
82
parc national dE LOANGO
Terrain de golf
Lagune
Corridor de nature entre le
terrain de golf et la zone de
développement
Zone des services
Village du personnel
Accès / route de service
Restaurants,
boutiques, etc.
Villas de l’hôtel et copropriétés
Un village touristique plus grand pourrait être
édifié près du Jardin des Eléphants, tout en
conservant la pointe et la plage et en utilisant
d’une manière “organique” les avantages de la
forêt adjacente plus fraîche. De multiples hôtels de
capacités différentes (200, 50 et 20 lits) rayonnent
à partir d’un village central avec restaurants,
boutiques et activités.
WCS & cresolus
Villas de l’hôtel
et copropriétés
Le design proposé pour un développement
communautaire intensif comprend un lodge de
40 à 50 chambres, construit selon les standards
durables des Parcs du Gabon. Les bâtiments
pourraient avoir deux ou trois niveaux, disposés de
manière sinueuse parmi les arbres. L’utilisation du
“bois de tortue” recyclé et d’autres technologies
vertes, notamment les toilettes sèches qui évitent
des rejets dans la mer, fait partie du projet. Les
arbres seront protégés pendant la construction
pour que le site reste frais et verdoyant. Bien que ce
site puisse être moins sensible que dans les parcs
nationaux et peut abriter plus d’activités humaines,
le développement pourra toujours
être écologique.
Pas de développement ici
(pour protéger la nature)
Pistes dans les
zones vertes
Maisons privées
PLUSIEURS SITES D’ÉCOTOURISME
À GAMBA
La lagune Ndogo offre des centaines
d’hectares de nature sereine. Des hôtels
flottant permettraient aux touristes de vivre
au cœur de cet environnement unique.
Plusieurs sites dans la région de Gamba et de Loango-Sud offrent des opportunités
multiples, répondant aux diverses attentes des différents types de touristes. Le plus gros
marché de clients est celui du tourisme de nature classique. Ces visiteurs souhaiteront
voir des animaux tout en circulant dans des véhicules confortables, ou bien lors de
balades à pied mémorables, en compagnie d’un guide sympathique et enthousiaste. Les
écotouristes plus sérieux et les ornithologues amateurs, quant à eux, chercheront à se
rendre dans des endroits plus reculés et moins développés, où ils seront en mesure de
mieux communier avec la nature. Enfin, les passionnés de sports de plein air seront en
quête d’aventures. Ils ont besoin de bateaux pour faire du sport nautique et voudront
pouvoir se rendre dans les meilleurs coins de pêche.
Tourisme communautaire
L’un des lodges de Setté Cama est
géré par la communauté locale, grâce
à l’appui initial apporté par l’Union
Européenne jusqu’en 2006.
ville de gamba
Gamba est l’accès idéal pour cette
zone. On y trouve un bon restaurant et
quelques hôtels.
Les plages, les forêts côtières et les savanes de la réserve de faune de Setté Cama
entre Gamba, Setté Cama et Bounda ont un potentiel économique et écologique
important. Bien que la faune ait été davantage sous pression dans la réserve que dans
le parc voisin du fait de la proximité de la ville, 15 années de travail des autorités, du
WWF et d’Ibonga ont permi la persistance de populations d’hippopotames, de gorilles,
de chimpanzés, de singes, d’éléphants et de buffles qui pourraient rebondir avec
une augmentation de la protection — et, ce faisant, une augmentation de l’emplois
comme écogardes. Un ensemble de plusieurs réserves privées et communautaires, de
grande taille, est proposé pour redynamiser à long terme cette région, tant d’un point
de vue économique qu’écologique. Au moins un village touristique durable peut être
développé au sein de ces réserves privées, comprenant plusieurs hôtels (200 et 20
lits), restaurants, boutiques, résidences secondaires, et plus encore. Le personnel de
ce village serait gabonais et basé à Gamba. Tout comme au parc national Kruger, en
Afrique du Sud, les visiteurs peuvent avoir le plaisir d’être hébergés dans une réserve
protégée en dehors du parc, en ayant encore la possibilité d’admirer la faune et la nature
environnante.
Bureau et entrée
La Brigade de Setté Cama pourrait être
transformée en une nouvelle entrée
avec bureaux pour la partie sud du
Loango.
Centre d’interprétation
Réserves privées et communautaires
N
La zone entre Gamba et Setté Cama a un immense
potentiel touristique, avec ses plages, ses savanes
et sa lagune.
Un ancien hôtel de Gamba pourrait
être rénové en tant que centre
d’information.
0
5
10
15
20
Km
Les infrastructures préexistantes permettent d’accéder à Gamba par avion et de rejoindre le sud du parc national via la lagune Ndogo. Des réserves communautaires et privées sont proposées pour
les plages entre Gamba et Setté Cama, dans l’optique de créer de futures zones de développement où, par ailleurs, la chasse serait interdite. Ces réserves seraient suffisamment grandes pour que la faune
puisse les fréquenter paisiblement.
parc national dE LOANGO
83
LOANGO
DES DéVELOPPEMENTS DE TOURISME DISPERSé
SONT PROPOSéS
Hôtel flottant
La renommée internationale d’Akaka
LA PRESSE INTERNATIONALE VANTE LA FAUNE D’AKAKA
Lors de la saison des pluies, les plaines d’Akaka sont inondées d’eaux tellement
riches en tanin qu’elles semblent recouvertes d’un miroir sombre, offrant des
scènes magiques pour les photographes. Plusieurs photos pour l’article du National
Geographic sur Loango (août 2004) ont, en fait, été prises à Akaka, partiellement en
dehors des limites du parc national ; ce qui illustre le besoin d’une protection de la
nature au-delà du parc lui-même. De même, de nombreuses photos prises pour le
compte de la Smithsonian Institution et publiées dans le livre “Gabon: le Paradis
de la Biodiversité” ont été prises dans des forêts inondées situées à l’Est, en dehors
du parc.
Lors de la saison sèche, les marais d’Akaka, qui étaient quelques semaines plus tôt
inondés, sont asséchées et recouverts d’herbes qui attirent de grands troupeaux
d’éléphants, de buffles et d’autres herbivores. Des milliers d’oiseaux d’eau — hérons,
aigrettes, grébifoulques, cigognes, jacanas, pélicans, ibis, dendrocygnes et canards de
Hartlaub — convergent dans les quelques points d’eau restants, faisant de ce lieu un
paradis terrestre pour les passionnés de la nature.
DROITE: Ce cricket blindé a été vu dans une parution du
magazine de National Geographic sur Loango. Une créature
comme celle-là intrigue les gens d’Europe et d’Amérique
du nord où un tel insecte n’existe pas. Akaka est riche en hérons
et autres oiseaux aquatiques.
CI-DESSUS: Les magazines et les programmes télévisés du National Geographic atteignent des millions
de personnes autour du monde. Un article important paru dans le magazine National Geographic en août
2004 fut consacré au parc national de Loango. Plusieurs de ces photos, prises par le célèbre photographe,
Michael “Nick” Nichols, viennent en fait de la zone tampon à Akaka.
DROITE: Beaucoup d’images réputées du photographe Carlton Ward publiées dans le livre de la
Smithsonian Institution présentent la région de Gamba et ses forêts marécageuses. Vu la valeur touristique
d’Akaka et l’incroyable richesse de la faune dans ce secteur, il est important d’ajouter cette zone au parc.
84
parc national dE LOANGO
LES maraiS D’AKAKA
Les marais de la région d’Akaka, qui s’étendent à l’est du parc national de Loango,
abritent un nombre étonnant d’animaux, ce qui est en partie dû à la protection
offerte par l’ancien domaine de chasse de Ngové-Ndogo et l’ancienne concession
pétrolière. La région d’Akaka a été surnommés « l’Okavango du Gabon ».
Les marais d’Akaka sont un des derniers écosystèmes en leur genre encore intacts
en Afrique équatoriale. Il s’agit d’un vaste réseau de marais et de forêts inondées
saisonnièrement, dont le rôle écologique est essentiel. Allant des forêts de terre ferme
aux forêts inondées, les marais d’Akaka sont sujets à des changements saisonniers
dramatiques, et offrent des habitats variés à de multiples espèces au cours de l’année.
Ils sont importants pour les populations d’éléphants et autres grands mammifères,
ainsi que pour les oiseaux, même si ce rôle est saisonnier. La richesse biologique de
ces forêts inondables est telle qu’elle mérite d’étendre la protection légale du parc
à cette zone dont la plus grande partie est actuellement dans la zone tampon – c’est
presque certainement la capitale du lamantin en Afrique.
Akaka jouera aussi un rôle important à l’avenir pour répartir le volume des activités
touristiques. Si les hôtels sont créés selon les standards acceptés de l’ANPN, la
région d’Akaka peut faire l’objet d’un développement touristique sans perturber la
faune ou causer de mauvaises expériences pour les visiteurs.
Une partie de la région d’Akaka sera peut-être prospectée par les pétroliers.
Conditionnée par des mesures de réduction des impacts environnementaux
extrêmement rigoureuses, la possibilité d’un partenariat avec une compagnie
pétrolière, s’il bénéficie significativement à la conservation du parc, pourrait être
envisagée.
Plus la chasse diminuera, plus les populations animales augmenteront, facilitant donc les observations
par les touristes. Akaka est un véritable paradis pour les photographes de la nature.
La faune incroyable d’Akaka lui vaut le surnom d’ « Okavango du Gabon ». Les visiteurs peuvent être
témoins de l’envol d’une des nombreuses colonies d’oiseaux aquatiques.
Le fantastique lamantin africain est présent dans les cours d’eau d’Akaka. Des hélices spéciales,
ne risquant pas de blesser les animaux, devront être installées sur les bateaux afin de ne pas porter
atteinte à ces bêtes magnifiques.
parc national dE LOANGO
85
LOANGO
« L’OKAVANGO GABONAIS »
De nouvelles technologies favorisent
une meilleure construction
DES CONCEPTS VERTS POUR RESPECTER
L’ENVIRONNEMENT FRAGILE
Des hôtels d’une nouvelle conception peuvent héberger les visiteurs en plein milieu
de la nature, sans nuire à l’environnement grâce à l’utilisation de technologies
modernes, telles de nouvelles toilettes sèches, des maisons arrimées aux arbres, des
habitations flottantes et une architecture mettant à profit les courants d’air naturels
tout en maintenant les insectes à l’écart. L’objectif visé est de permettre aux visiteurs
d’être confortables en forêt, tout en protégeant l’intégralité de l’écosystème. Les
eaux usées seront filtrées naturellement au sein de containers spécialement conçus
pour utiliser des méthodes de filtration biologique. Divers types de plates-formes et
d’habitations, offrant une protection contre la pluie, le soleil et les insectes, feront
appel à des méthodes naturelles pour permettre aux visiteurs d’observer la faune de
près. La végétation abritera les visiteurs de la chaleur, et les toits seront conçus de
sorte à maximiser la ventilation, en utilisant, par exemple, des cheminées solaires, qui
augmentent la circulation de l’air sans avoir recours à des climatiseurs (dont le bruit
distrait les visiteurs des sons de la nature).
S’appuyant sur la popularité grandissante des kayaks automatiques, les visiteurs
pourront naviguer sans efforts, et un petit émetteur de localisation garantira qu’un
écoguide pourra toujours les retrouver, s’ils venaient à s’égarer. Tous les visiteurs
auront besoin des services des écoguides.
Les réserves de gasoil (ci-dessus) doivent être conçues de sorte à empêcher des fuites qui pourraient
polluer l’écosystème fragile. Les moteurs à quatre temps sont mieux pour l’environnement que les
moteurs plus traditionnels à deux temps qui, de plus, sont bruyants et peuvent effrayer
les animaux.
Le papyrus sauvage et les roseaux sont reconnus pour leurs besoins d’absorber de grandes quantités de
nutriments, ce qui leur confère un excellent rôle de filtre biologique.
86
parc national dE LOANGO
La ventilation naturelle est optimisée par le
design architectural et par l’emplacement des
cases sous l’ombre des arbres, ou au-dessus de
l’eau, qui rafraîchit naturellement les intérieurs. La
climatisation n’est pas nécessaire pour le confort
des visiteurs.
Des toilettes sèches seront construites
sous chaque bâtiment pour recueillir les effluents
humains.
À certaines périodes, les moustiques sont
présents et, en conséquence, tous les bâtiments
seront protégés par des moustiquaires. Les
bâtiments devront s’intégrer à la végétation
naturelle et la conserver.
Le recyclage des eaux usées est important pour
traiter les eaux issues des salles de bains et des
cuisines. Les eaux utilisées seront récupérées et
filtrées au travers de bacs utilisant des plantes
locales réputées pour ces fonctions «nettoyantes».
Des barrières à éléphants sont nécessaires
pour empêcher ces animaux de venir manger ce
traitement écologique pendant la saison sèche.
L’hôtel de la lagune d’Akaka serait construit entre de gros arbres, le long des berges de boue, près d’une rivière serpentant au travers de la forêt inondée. Ce
site offre une vue magnifique de la rivière ainsi que des plaines d’inondation (fréquentées par les éléphants), et est encore plus beau en saison sèche lorsque
les herbes sont hautes. Les oiseaux aquatiques se regroupent saisonnièrement pour bénéficier des points d’eau permanents. Les visiteurs explorant les rivières
pourront observer les martins-pêcheurs, les cormorans et les aigrettes. Les ornithologues chercheront aussi à voir les peu communs canards de Hartlaub, les
anserelles naines, ou bien encore, les râles à bec jaune.
LE TOURISME DANS Les marais
D’AKAKA
vision
Une protection supplémentaire est importante pour la zone d’Akaka afin de
préserver ce trésor biologique. De plus, il est crucial de mettre en place une bonne
répartition du nombre de touristes dans le parc national de Loango. Tous les
visiteurs ne peuvent pas être à la plage en même temps, et il est donc essentiel de
prévoir plusieurs destinations afin de fournir diverses activités les répartissant à
travers le parc national.
La construction d’infrastructures durables et sensibles à l’environnement,
à Akaka, offre aussi au Gabon une autre opportunité de se distinguer, sur
le plan international, en continuant à promouvoir des concepts architecturaux
novateurs, ce qui constitue un atout promotionnel supplémentaire. Ici, ces
concepts incluent des bâtiments sur pilotis et des barges flottantes au milieu de cet
environnement aquatique. En incorporant ces exemples d’architecture verte dans
sa stratégie promotionnelle, le Gabon peut façonner une image de marque qui lui
conférera un statut exclusif en devenant l’une des rares destinations touristiques de
la planète où les concepts d’architecture durable sont mis en œuvre avec succès.
Comme toutes les infrastructures de l’ANPN, toutes les constructions du parc
doivent suivre les consignes de durabilité en s’appuyant sur un design écologique et
des technologies, telles que les toilettes sèches.
L’offre d’emplois et les améliorations des infrastructures et des services dans les
villages riverains du parc seront stimulées. Les résidents locaux peuvent accroître
leurs activités de pêche et d’agriculture, tout en s’assurant que celles-ci soient
durables, afin de fournir de la nourriture pour les visiteurs et les employés du parc.
Cela permettra aussi d’initier des travaux de développement communautaire pour
bâtir de nouvelles écoles, des dispensaires ou d’autres infrastructures souhaitées. Une
bonne planification est cependant importante afin de créer des villages modèles.
WCS & cresolus
CI-DESSUS : Les concepts architecturaux se distinguent par leur capacité à s’intégrer à l’habitat naturel.
L’hôtel est bâti sur des pilotis qui émergent des eaux miroitantes de la lagune. Ces structures surélevées, qui
comprennent des bâtiments ainsi que leurs couloirs d’accès, permettent aux visiteurs d’être proches de la
nature tout en étant à l’abri des incartades des animaux. Les rivières et leurs alentours, où la faune abonde,
pourront être explorés lors de visites guidées en pirogues ou en kayaks.
DROITE: La forêt inondée est un endroit magique et captivant où les eaux sombres se font le miroir de toute la
nature environnante. Le fait de vouloir développer le tourisme en ces lieux, si riches en faune, nécessite une
évaluation préliminaire et un suivi écologique continu.
GAUCHE: Une fois que des colonies de hérons ou d’anhingas ont été repérées, des barges mobiles peuvent
faciliter le camouflage des touristes pour prendre d’excellentes photos. Si les oiseaux s’habituent
à ces structures flottantes et ne voient pas les gens à l’intérieur, ils ne s’envoleront pas et les photographes
pourront s’approcher très près. Ces mêmes bateaux peuvent aussi être utilisés lors d’explorations nocturnes à
la recherche de crocodiles ou de chouettes pêcheuses. Ces techniques d’approche sont pratiquées avec succès
au Pérou et en Équateur pour permettre aux visiteurs d’observer de près les perroquets.
parc national dE LOANGO
87
LOANGO
UN HÔTEL QUI SEMBLE FLOTTER AU-DESSUS DES EAUX
MIROITANTES
Les activités des ONG
LE SERVICE DE GUIDE DU PARC NATIONAL DE LOANGOSUD : UN PARTENARIAT ENTRE LES SECTEURS PUBLIC,
PRIVé ET COMMUNAUTAIRE (PPPC)
AUJOURD’
HUI
vision
Au sud de Loango, une collaboration innovatrice entre les autorités du parc national
et une association locale regroupant les opérateurs touristiques communautaires et
privés gère un service de guide de qualité pour le parc national.
Tandis que le personnel du parc national se concentre sur la gestion du parc, les
questions concernant le guidage, qui comprend les écoguides professionnels et un
centre d’accueil des visiteurs de haute qualité, reviennent au service de guidage
avec l’appui de l’association locale d’opérateurs touristiques.
Ce service de guide est à la disposition des opérateurs touristiques communautaires
et privés. Il renseigne les visiteurs sur les différentes options possibles pour les
observations de la faune et les randonnées en forêt, leur permet d’explorer l’histoire
et la culture locales (incluant des démonstrations d’artisanat), et de soutenir les
écoguides à travers les frais de guidage et les dotations. Ce partenariat public-privécommunautaire (PPPC) contribue à la durabilité du parc et également à l’avenir
d’un nombre croissant d’initiatives de tourisme communautaire. Les partenaires
agissent dans leurs domaines d’expertise respectifs et en collaboration, pour le succès
général du sud du parc national de Loango.
DROITE: Un croquis illustrant l’intérieur d’un nouveau centre d’accueil des visiteurs qui sera conçu
et construit grâce au partenariat entre l’Union européenne, l’ordre des architectes gabonais, Parcs
du Gabon, Ibonga, SI, WCS et WWF. Le service de guidage sera chargé de sa gestion et assurera
également les services. L’Institut Smithsonian fournirait des specimens et aiderait à leur
présentation pendant qu’Ibonga et WWF équiperaient le centre en matériel audio-visuel et
pédagogique, en livres et en cartes. La Brigade de Faune de Setté Cama sera aussi étroitement
associée à ce centre.
La Brigade de Faune de Setté Cama et le WWF travaillent avec le projet PSVAP de l’Union Européenne
(ici, Biyogho Bi Essono, Eric Magaya et Manuelle Prunier) pour développer des programmes de formation
de qualité.
88
parc national dE LOANGO
Ibonga mène des programmes environnementaux dans les écoles locales, organise des camps
de vacances et des excursions. Le programme a été élaboré conjointement avec les institutions
gouvernementales, WWF et d’autres ONG. Ce programme a été suivi par des centaines d’élèves
et a récemment développé une composante de formation des enseignants sur un curriculum
d’éducation environnementale.
Adventures SansFrontières effectue un suivi scientifique et des comptages sur quatre sites le
long de la côte du Gabon. En partenariat avec le parc national de Loango, ASF surveille 35 km
de plages de ponte dans la zone d’Iguéla. ASF travaille aussi sur un programme de réduction des
menaces et collabore avec les propriétaires des hôtels pour développer le tourisme aux tortues.
WWF et Ibonga ont développé les mêmes activités, vers Gamba.
vision
COLLABORATIONS À GAMBA
DES EFFORTS CONJOINTS POUR REDYNAMISER
L’éCONOMIE LOCALE
Le manque d’emplois et d’opportunités font de Gamba une priorité pour une
redynamisation socioéconomique.
CI-DESSUS: La vision de Conservation International et de l’architecte Hitesh Mehta prévoit que les
animaux pourront continuer à circuler au travers du complexe sans être dérangés. Les constructions utilisent
les arbres existants pour créer un environnement frais, réduisant ainsi les besoins de climatisation qui
peuvent être coûteux et consomment plus d’énergie.
CI-DESSUS: Les cases existantes du conseil départemental peuvent être rénovées pour attirer une
meilleure clientèle, d’après une étude faite par Conservation International. Ceci n’a pas besoin
d’engendrer des frais importants. Étant actuellement petites, sombres et chaudes, ces cases pourraient
facilement être transformées pour y faire plus d’espace, y ajouter des fenêtres pour la ventilation, et un
jardin avec des arbres de la région pour créer des zones d’ombres et d’intimité pour les occupants.
Le déclin progressif de la production de pétrole dans la région est maintenant
envisagé et, sans de nouvelles découvertes, la production de pétrole contribuera
de moins en moins aux revenus de la communauté et à leur bien-être. Ainsi la
communauté devra s’orienter à moyen ou long terme vers des emplois différents
de ceux d’aujourd’hui. Un “Comité de réflexion de l’après-pétrole” (CRAP) a été
formé en 1999 comprenant des natifs de la région. En 2003, le CRAP a été légalisé
en tant qu’ONG. Il dispose de membres élus et a mis en place une structure.
En janvier 2004, suite à une intense consultation locale, le CRAP a esquissé une
Vision stratégique pour le développement durable de la commune de Gamba et le
département de Ndougou.
L’objectif est de remplacer une partie déclinante de l’économie, autrefois
entièrement basée sur le pétrole, par le développement d’une industrie touristique
durable. La diversité des sites naturels qu’on y rencontre présage un important
potentiel pour le développement de plusieurs types de produits touristiques. Il
est envisagé d’établir des petits hôtels pour les écotouristes près des deux parcs
nationaux, mais aussi un complexe d’hébergement et d’activités touristiques
plus important (mais toujours «vert») au sein de réserves privées près des plages
spectaculaires situées au nord de Gamba.
La revitalisation économique profitera
aux résidents de la région de Gamba particulièrement dans “l’après-pétrole”.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) développe de vastes projets de recherche dans la zone de
Gamba, dont un grand nombre sont financés par la Fondation Shell. Brigitte Carr (coordinatrice nationale
de WWF Gabon), Pauwel De Wachter, Bas Huijbrechts et Beth Coates de Cresolus Design travaillent
ensemble pour la planification du tourisme.
La Smithsonian Institution conduit de grands projets de conservation dans la région de Gamba et
bénéficie, pour beaucoup d’entre eux, du soutien de Shell.
parc national dE LOANGO
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LOANGO
AUJOURD’
HUI
Activités communautaires
De NOUVELLES CHANCES
Afin d’encourager la participation active des habitants de Setté Cama aux
activités touristiques, le Programme Sectoriel de Valorisation des Aires Protégées
(PSVAP) a tenu de nombreuses réunions villageoises et organisé des formations
professionnelles. Une quinzaine de personnes de Setté Cama et des environs ont
pris part à une formation hôtelière sur mesure. Deux d’entre elles travaillent à
présent comme ménagères à la case Abietu et une douzaine d’autres ont constitué
des groupes de restauratrices qui préparent les repas des touristes. Les opérateurs
privés peuvent également faire appel à leurs services. Au début, les femmes
s’approvisionnaient à Gamba. A présent, la majorité des produits sont fournis au
niveau local, ce qui bénéficie aux pêcheurs et aux petits cultivateurs.
PROMOUVOIR L’ARTISANAT local
Les vieilles femmes du village et des campements de la lagune ont accru leur
production de nattes traditionnelles en fibre de pandanus afin de les vendre aux
touristes et ont adapté leurs techniques de fabrication à la production d’autres
objets, notamment des sets et des chemins de table.
Leur groupement a adopté le nom de Mama Mafubu.
Quelques hommes se sont joints à elles pour la
fabrication d’objets en bois. Afin de faciliter l’accès
au marché, le PSVAP forme Ibonga à la gestion
de l’achat et de la revente des produits. Une case
artisanale en style et matériaux traditionnels a été
construite à cet effet par le PSVAP à l’aéroport de
Gamba et sert également de point
d’informations touristiques.
cercle: Formation hôtelière expérimentale
pour les femmes du village, organisée par
Carmelina Ricciardello and Fortuné Ngossangah
du PSVAP.
CI-dessus: Cérémonie de remise des diplômes
aux participantes de la formation hôtelière.
gauche: Déjeuner sur la terrasse de la
case Abietu, préparé et servi par les femmes
du village.
droite: Accueil spontané par les enfants
du village à la case Abietu.
90
parc national dE LOANGO
Loango - Right - 10
Une dizaine d’habitants de la région a été formée comme écoguides.
Ils ont fait partie de la première promotion d’écoguides et écogardes des parcs
nationaux formés par l’ENEF dans le cadre d’une collaboration entre WCS, CI,
WWF (Fondation Moore), PSVAP et de nombreux autres partenaires. Trois
d’entre eux travaillent chez les opérateurs privés de Setté
Cama et six autres, auparavant au chômage, font partie
de l’association de tourisme communautaire. Une
ONG locale, Ibonga, est en cours de formation
auprès du PSVAP afin de gérer le service de
guidage. Les écoguides combinent leur nouveau
savoir à leurs connaissances ancestrales de la
forêt et à leurs talents de pisteurs (certains sont
d’anciens chasseurs) pour emmener les touristes à la
découverte de la faune, des milieux aquatiques, de la
végétation et des utilisations traditionnelles des plantes.
Ils facilitent également la rencontre entre les touristes et la
population du village et des campements environnants.
Il est prévu que ce service de guidage soit étroitement associé à la Maison du parc,
un centre d’accueil et d’information des visiteurs associé à un écomusée qui sera
construit à la brigade de faune de Setté Cama par l’ordre des architectes gabonais
avec l’appui du PSVAP. La Smithsonian Institution fournira des spécimens et de
l’aide pour l’exposition des collections.
tourisme communautaire à loango
AU BéNéFICE DE LA POPULATION LOCALE ET DES VISITEURS
L’écotourisme communautaire à Setté Cama implique directement les populations
de Loango Sud dans le développement touristique. Pour que les populations
riveraines soutiennent les parcs et la conservation, il faut qu’elles y trouvent leur
intérêt et qu’elles en comprennent le mieux possible les enjeux et la problématique.
Des populations favorables au tourisme représentent un grand avantage pour la
durabilité de celui-ci car elles sont plus accueillantes et mieux disposées à mettre leur
savoir-faire et leurs connaissances locales à la disposition des visiteurs, leur assurant
ainsi un séjour plus agréable et enrichissant. L’écotourisme communautaire est une
forme d’organisation du tourisme de plus en plus populaire sur tous les continents,
qui permet aux populations d’acquérir un sens d’appropriation par rapport au
tourisme, et donc une implication plus réelle.
Avec l’appui du Programme Sectoriel de Valorisation des Aires Protégées (PSVAP,
sous l’égide de l’Union européenne), le village de Setté Cama, qui se trouve à
l’entrée sud du parc, s’organise afin de participer directement au tourisme tant au
niveau de l’emploi qu’au niveau décisionnel. Une coopérative villageoise, Abietubi-Setté Cama (qui signifie ‘c’est le bien de Setté Cama’ en langue lumbu), fédère
les groupements d’activités qui se sont constitués au cours des deux dernières années
afin de valoriser le savoir-faire local au service de l’écotourisme : hébergement,
cuisine traditionnelle, guidage en forêt, observation des animaux, production et
vente d’artisanat, danses traditionnelles. L’hébergement (6 chambres) se fait dans la
case Abietu, une case de passage construite à l’origine par le conseil départemental
de Ndougou afin de loger les visiteurs officiels. La case a été rénovée sous la
supervision du PSVAP et est gérée conjointement par la coopérative villageoise
Abietu et par le GIC, association créée par le conseil départemental afin d’appuyer
les initiatives de développement communautaire. Le GIC assure le marketing, les
réservations, l’accueil des touristes à l’aéroport et leur transfert à Setté Cama ainsi
que la coordination entre Setté Cama et Gamba.
Les revenus des activités touristique et artisanale d’Abietu sont redistribués au
niveau local sous forme de rémunération des prestations et de versements dans
une caisse villageoise gérée par la coopérative, dans laquelle sont versés 40% des
bénéfices de la case Abietu. L’utilisation des fonds de la caisse villageoise est réservée
à des projets bénéficiant à la communauté et déterminés par la coopérative en
concertation avec le village. Les autres 60% reviennent au conseil départemental.
Les recettes des billets d’entrée dans le parc reviennent aux autorités du parc.
Depuis son ouverture en janvier 2004, Abietu attire régulièrement des clients,
principalement des expatriés. Nombreux sont ceux qui sont venus à plus d’une
reprise et qui ont recommandé Abietu à leurs parents et amis. Des tour-opérateurs
internationaux ont commencé à manifester de l’intérêt en 2005. Cela montre
qu’aux côtés du tourisme de luxe, il existe une demande réelle pour des produits
plus simples jouant sur l’authenticité et la rencontre entre le visiteur et la population
locale.
cercle: Les écoguides prennent une pause pendant la formation pratique.
EN HAUT À droite: Les écoguides en séance de formation.
CI-dessus À droite: Un écoguide présente un site historique de Setté Cama à des visiteurs.
droite: Camping à la pointe Milango.
parc national dE
de LOANGO
loango
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LOANGO
UN BON SERVICE DE GUIDES LOCAUX

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