Voir le catalogue - Blog de Sortir Du Nucléaire 38

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Exposition artistique et pédagogique dans le cadre de l’évènement
Organisé par
Sortir du Nucléaire Isère
IndependentWHO –Santé et Nucléaire–
En réponse à
L’APPEL DU 26 AVRIL
initié par la Cie de théâtre Brut de béton production
pour une insurrection artistique, scientifique, intellectuelle et populaire
contre la poursuite de la contamination radioactive.
Et soutenu par
La ville de Grenoble
Les Verts /Alliance Libre Européenne
Le Réseau Sortir du Nucléaire
Le studio 1011
L’association Nos voisins lointains – 3.11
La Commission de Recherche et d’Information
Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD)
L'Association Française des Médecins
pour la Prévention de la Guerre Nucléaire
Le Mouvement de la Paix Isère
L’association Les Amis de la Terre Isère
Le Centre de Création de Recherche
et des Cultures (CREARC)
Le cinéma Le Club
L'entreprise WELD'X
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Cette exposition répond à l’Appel du 26 avril
lancé par la Cie de théâtre « Brut de Béton »
pour une insurrection artistique et populaire contre la poursuite de la contamination
radioactive de la planète. Elle s’inscrit dans le cadre de manifestations artistiques et
citoyennes en France qui veulent marquer les 30 ans du début de la catastrophe de
Tchernobyl et les 5 ans du début de celle de Fukushima.
Face à cet ennemi caché qu’est la radioactivité, il est difficile pour les victimes de Tchernobyl
et de Fukushima de trouver les mots pour dire ce qu’ils vivent et ressentent.
Dans son livre « La Supplication, Tchernobyl Chronique du Monde après l’Apocalypse »,
Svetlana Alexievitch écrit que « Tchernobyl est un mystère qu’il nous faut encore élucider.
C’est peut être une tâche pour le XXIème siècle. Un défi pour ce nouveau siècle. Ce que
l’homme a appris, deviné, découvert sur lui-même et dans son attitude envers le monde.
Reconstituer les sentiments et non les évènements… Une nouvelle histoire des sens vient de
commencer. »
Qui mieux que des artistes sont à mêmes de traduire ces sentiments et révéler ces sens ?
Michaël Ferrier, dans son livre « Fukushima Récit d’un Désastre » décrit la situation à
Fukushima comme « un état d’urgence dont on ne voit pas la fin. C’est une catastrophe
lente, diluée, une catastrophe continuée. » Il décrit ensuite ce qu’il appelle la demi-vie.
« S’habituer à avoir une existence amputée… Insaisissable, impalpable, nébuleuse et
irréfutable à la fois, subreptice et pourtant éclatante dans la limaille des jours, la demi-vie
s’impose comme le seul modèle de nos économies et de nos modes d’existence… La demivie nucléaire : une mort à crédit. »
L’exposition Tchernobyl, Fukushima… donne des pistes pour élucider le mystère de ces
catastrophes. En suscitant émotions et ressentis elle réveille en nous une réflexion nouvelle
sur les effets de la contamination radioactive. D’invisible, inodore et insipide elle nous
apparaît alors plus visible et palpable.
Les artistes qui ont choisis de s’exprimer dans le cadre de cette exposition s’inscrivent dans
un combat écologique au centre des réalités sociale, économique et politique. Ils cultivent
l’art de voir pour accompagner la pensée.
Nous les remercions pour leur disponibilité et leur générosité.
Laurence Gervot-Rostaing, Eva Pradelle et Claude Proust
Commissaires d'Exposition
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Les Artistes
1011
Collection 1011
Jean-Pierre ANDREVON
Alain-Gilles BASTIDE
Mireille BELLE
Maurice BERGER
Alain BOURDEL
Géraud BOURNET
Bertrand CHAN
Vincent COSTARELLA
FOUÈSE
Rossella GENOVESE
GOIN
uLi GUETAZ
Chantal LEGENDRE
François-Henri LOUCHET
Jean-Olivier MAJASTRE
Yves MONNIER
Barbara MOODY
Jean-Jacques M’µ
NUVISH
Marco D’ORTA
Tous les textes, titres et images sont la propriété de leurs auteurs.
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reproduit, modifié, diffusé de quelque manière que ce soit sans autorisation préalable de leurs auteurs.
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1011
Plasticiens
« Douches de sang » : texte ou philosophie de 1011.
Tchernobyl 1986 incarne le « déchaînement de la technique moderne » : la technique et la
politique rompent brutalement les chaînes qui les unissaient.
Côté réel, ce qui fait de cette catastrophe la plus critique de l’ère moderne, c’est naturellement
l’effet irréversible de la radioactivité disséminée dans la nature et dans les êtres, à l’échelle
planétaire.
Côté esprit — politique par essence — force est de constater que «la pensée n’a pas encore fait
dans l’histoire de saut équivalent à celui de la technique» (Heidegger) : la science est aujourd’hui
vaincue par la méthode scientifique ou, ce qui revient au même, par la philosophie de la réponse
technologique à tous les problèmes de l’humanité. La crise qui charrie le monde renvoie ellemême dans son ensemble à ce déchaînement de la technique et du capital, qui échappe d’autant
plus à toute prise qu’il repose sur une inégalité du savoir, une «asymétrie de l’information»
(Stiglitz) qui semble, en même temps, une organisation du silence. Parmi les effets de cette crise
générale, il y a bien sûr les « 9 millions de victimes » du passé, du présent et du futur de
Tchernobyl (Kofi Annan) mais aussi l’ignorante dépendance dans laquelle sont plongés la plupart
des hommes à l’égard de la technique, du fait de la perte de sens politique — ou de
responsabilité — de la plupart des scientifiques et techniciens contemporains.
C’est pour signifier ce double abandon que 1011 a forgé le verbe « Sciencer » qui signifie «faire
science sans conscience», organiser le silence par l’application unilatérale de la méthode
scientifique à tous les aspects de la vie. Rendre au silence (to silence en version anglaise) au lieu
de rendre compte devant la communauté de ce que l’on fait et pourquoi on le fait.
L’objet de cette exposition est donc de :
a. rappeler ce que le monde doit au sacrifice des liquidateurs,
b. mettre en scène le questionnement dont ce verbe « sciencer » est issu,
c. rendre hommage à ces hommes, à ces femmes et à Svetlana Alexievitch.
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« Liquidateur, Corpus Christi »
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Collection 1011
Mathilde DAREL, Jean-Michel DENY, GOIN
§1. Depuis plus de 20 ans, 1011 collectionne peintures, sculptures, dessins, films et vidéos.
L’œuvre la plus ancienne est un dessin d’Ernest Hébert du XIXe siècle, la plus récente est un
pochoir du street-artiste contemporain Goin.
§2. L’unité de cette collection, c’est l’engagement des artistes dans le travail de la pensée : sur
les questions politiques ou sociales, bien sûr, mais aussi la réflexion philosophique qui
constitue leur horizon.
§3. Ainsi, la réflexion sur le nucléaire n’est-elle pas absente de la construction de cette
collection. Le polyptique de Jean-Michel Deny acquis en 2011 montre en quatre dessins
grinçants les effets des politiques purement « scientistes » sur la terre et sur l’homme. Et, du
ciel, le cyanotype de Mathilde Darel éclaire de façon paradoxale l’humaine condition.
1011
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« Crâne »
Mathilde DAREL
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Jean-Pierre ANDREVON
Écrivain, dessinateur, peintre, cinéaste, journaliste…
Jean-Pierre Andrevon, né pas loin de Grenoble où il habite toujours, a fait des études aux BeauxArts de la ville, a été prof de dessin pendant 6 ans, pigistes dans divers journaux, a publié ses premiers
textes dans le magazine FICTION à partir de 1968, avant d’intégrer la bande des éditions du Square en
1971 collaborant à CHARLIE Hebdo et Mensuel, ainsi qu’à LA GUEULE OUVERTE, « le journal qui
annonce la fin du monde » (1972-1982) dès son n° 1 et jusqu’à la mort de la revue, essentiellement
comme dessinateur, y créant notamment la double page « écrite et dessinée à la main » ATTENTION
SCIENCE-FICTION.
Le nucléaire fait évidemment partie de ses combats prioritaires, depuis sa participation aux manifs de
71 à Bugey et en 77 à Maleville.
De nombreux textes sur le sujet sont réunis dans son recueil Neutron, à quoi s’ajoute un court roman
publié en 2015 (Les retombées, éd. du Passager Clandestin), sans oublier ses nombreux romans et
nouvelles où l’écologie a une grande place, et naturellement des dessins, ceux de LA GUEULE
OUVERTE, mais aussi pour COMBAT NON-VIOLENT, LE DAUPHIN LIBRE et autres titres de la presse
libre. Certains ont été réunis pour une édition en volume : ATTENTION SCIENCE-FICTION (ET
ÉCOLOGIE), éditions « …Car rien n’a d’importance », 1989.
Depuis les années 70, Andrevon alterne l'écriture, le journalisme, la peinture, l'illustration, la chanson.
Avec le massacre du 7 janvier, la COP21, les dernières élections, il s’est remis au dessin de presse avec
de nombreux graffitis (encore) inédits qui composent l’essentiel de ce qui exposé ici.
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« Jardin d'enfants »
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Alain-Gilles BASTIDE
Imagier
La "photo-poésie" – activité polymorphiste qui permet l'association de formes et
pratiques, apriori, hétérogènes – devient bientôt le moteur du travail d'Alain-Gilles Bastide. Il se
dit "imagier" et répudie l'appellation de photographe. Il s'applique à démystifier "le
photographe" version Blow-up, serviteur complaisant de la société du spectacle, et il décide de
ne travailler qu'avec l'outillage de monsieur tout le monde. Ses images sont reprises et publiées
par la presse du monde entier qui le consacre bien malgré lui, «grand reporter». Les travaux se
multiplient et s'exposent à Paris, Amsterdam, Lima, Cologne, Tokyo... En 1981, il impulse «Le
Polymorphisme», texte manifeste publié pour le 40ème anniversaire de la déclaration surréaliste
dans lequel se reconnaîtront de nombreux artistes. «Libération» le présente comme le
«provocateur-poète» opérant dans le milieu de la photographie.
Alain-Gilles Bastide annonce à l'automne 83, qu'il a décidé de se retirer du circuit de la
photographie artistique, de ne plus exposer ni publier d'ouvrages, bref qu'il suspend donc pour
un temps indéterminé toute activité de ce type. Ce «silence d'images» va durer 17 ans !
17 ans pendant lesquels, il s'occupe de voyages, Amérique Latine, aux USA, en Australie. Il
s'investit alors dans les nouveaux médias et en explore les ressources. Il cultive aussi son jardin
secret : l'écriture.
En 2000, il rentre en France et à nouveau l'image le sollicite. Il travaille d'abord 5 ans sur une
trilogie : « TRACES » qu’il réalise à Paris, La Havane, et Tchernobyl. Travail exposé au FIAP
pendant le Mois de la photographie à Paris en 2006. Le Musée d'art contemporain de
Barcelone (CCCB) se porte acquéreur du Mémorial qu'il a réalisé pour les 700 villages enterrés
après la catastrophe de Tchernobyl. Cette œuvre ouvrira l'exposition européenne « Il était une
fois...Tchernobyl » réalisée au CCCB pour le 20ème anniversaire de l'explosion du réacteur.
Extraits du texte de présentation d’A.-G. Bastide par Jean-Pierre Dupuy
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« La poupée atomique »
« Cette photo a été faite dans le jardin du Jardin d'Enfants de Prypiat en 2005. Quelqu'un que j'avais
rencontré pendant la préparation de mon voyage m'avait parlé de cette tête de poupée qui l'avait
frappé, 10 ans auparavant quand elle était allée là-bas. Je l'ai effectivement trouvée sous un arbre
qui avait poussé à côté. Même mon guide ne la connaissait pas.
Malheureusement après que je l'ai eu photographiée et que l'image a été diffusée et à commencer à
faire “le tour du monde”, j'ai appris que des touristes l'avait arrachée à son mausolée naturel, pour
pouvoir la photographier confortablement. C'est triste. »
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Mireille BELLE
Sculptrice
« L’acte de créer est ma respiration, mon geste artistique est engagé, à la fois dans une
dimension plastique mais aussi citoyenne comme acte de vigilance pour l’environnement,
comme mobilisation pour un avenir plus humain et plus doux. C’est pourquoi je suis présente
aujourd’hui. »
« Les jardiniers du nucléaire »
Deux hommes font face à une situation absurde créée par eux- même. Dépassés,
submergés, impuissants… Notre proposition questionne le spectateur sur la légitimité du choix
du nucléaire à tout prix.
(Maquette au 1/10ème d’une œuvre de 4 mètres sculptée dans de la neige et réalisée par Mireille
Belle, Isabelle Chavetias et Jacques Fauvel.)
« Les Fragiles Sentinelles »
Celle qui du haut de sa petite échelle marquait la pluie et le beau temps, se retrouve
aujourd’hui baromètre de première ligne de la pollution.
La sympathie d’un propos figuratif immédiatement lisible, pour un geste artistique engagé, à la
fois dans sa dimension plastique mais aussi citoyenne comme acte de vigilance face au péril de
notre environnement.
Mon souhait : que mes « Fragiles Sentinelles » dégagent autant de force que de grands discours,
que dans leur confrontation avec le public, elles passent le relais et offrent à chacun le possible
choix d’agir concrètement en faveur de sa terre.
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« Le cri »
Cri de naissance, cri du Vivant, cri d’indignation contre la prétention de l’homme qui joue à
l’apprenti sorcier avec le bien commun, par ses choix gavés de profit immédiat. Cri pour la Terre.
Cri de colère parce que l’on va droit dans le mur tout en fermant les yeux…
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Maurice BERGER
Plasticien, sculpteur
Maurice BERGER, 62 ans, sculpteur plasticien autodidacte vit et travaille à Saint Martin
d'Uriage en Isère.
Depuis plusieurs années il questionne à travers l'assemblage d'objets insignifiants. Il cherche
l'objet le plus anodin, ou qui peut paraître anodin au regard des autres. C'est une façon
personnelle de raconter. C'est son vocabulaire. Les objets sont ses mots. L'histoire de l'objet est
importante et fait partie de l’œuvre.
La mise en relation des objets sont ses phrases. L’œuvre est son histoire. Sa créativité se nourrit
des thématiques actuelles, le monde contemporain et ses interrogations. Son travail est fait
d’assemblages, de collages de matériaux du quotidien, d'objets récupérés, détournés de leur
utilité pour devenir médium pour construire sculptures ou installations.
Maurice BERGER travaille avec lenteur et réflexion: peu d’œuvres mais chaque fois la qualité et
la profondeur du propos attire l'attention du public.
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« Sivert »
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Alain BOURDEL
Sculpteur
« Et si la création artistique, en plus de ravir l'œil et de provoquer des émotions
particulières, pouvait accompagner la vie sociale et humaine de tous les jours dans les
mouvements sociaux et politiques.
Dire oui ou dire non, accompagner ou se révolter.
Et le dire en sculpture.
Ensemble dans le chant avec amitié, amour, révolte et solidarité. »
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« Chant de révolte »
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Géraud BOURNET
Illustrateur, auteur, créateur graphique
« FRANCKUSHIMA »
Textes, documents et témoignages sur la catastrophe de Fukushima et le risque nucléaire en
France. Ouvrage coordonné, mis en forme et illustré par Géraud BOURNET / www.lutopiquant.fr
Parution en mars 2016 chez Lutopiquant éditions. www.franckushima.com
Mars 2016 viendra nous rappeler que la catastrophe de Fukushima est loin d'être
résolue. En cinq ans, la liquidation du désastre a en grande partie permis sa banalisation et son
oubli généralisé, malgré des conséquences environnementales, sanitaires et sociales
déplorables.
À travers une démarche documentaire et graphique indépendante, Franckushima, « caisse de
résonance sur les catastrophes nucléaires », propose de revenir sur les enjeux de la catastrophe,
pour mieux nous préparer à celle qui nous guette en France.
Une exposition pour ne pas oublier et rendre hommage à celles et ceux qui sont déjà, malgré
eux, prisonniers de l'enfer nucléaire.
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« FRANCKUSHIMA »
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Bertrand CHAN
Photographe
« En 2012, pour fêter ses 20 ans, Mind, GIE franco-suisse de technologie, a sélectionné
20 artistes pour un projet artiste-scientifique.
Le but : créer une œuvre sur un thème donné, en collaboration avec un scientifique référent.
Le thème qui m'a été dédié : le dosimètre, contrôleur de radiations ou particules radio-actives.
En discutant avec Hervé, le chercheur qui m'a patiemment expliqué les notions de "radiations",
trois adjectifs sont revenus dans la conversation : invisible, inodore, incolore.
Trois noms me sont venus en tête : Tchernobyl, Three Miles Island et bien sûr Fukushima.
Je venais de relire le livre du photographe Igor Kostine, qui a photographié Tchernobyl pendant
10 ans.
J'ai alors créé la série Corps Irradiés.
Où serons-nous lorsque nous serons irradiés ?
(Vision noire de notre avenir radieux)
Face à une forte radioactivité qui déferle sur le monde, invisible et sournoise, la série donne à
voir deux faces d'une même situation.
D'un côté l'adulte dont on ne sait pas s'il est conscient ou inconscient de ce qui arrive.
De l'autre côté l'enfant. Image de la confiance donnée aux adultes. Insouciant et joueur, il ne
peut imaginer une catastrophe à venir.
La plus grande peur de l'adulte est de voir son enfant disparaître. »
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« Corps irradiés »
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Vincent COSTARELLA
Photographe
« Je ne suis pas un « anti »-nucléaire... Je suis persuadé que la meilleure chose qui puisse
arriver à notre société, c'est la sortie progressive du nucléaire dans les 30 ou 50 années à venir.
Dans les années soixante, le tout-nucléaire correspondait à la guerre froide et à la course aux
armements, à la croissance et, si j'ose dire, au « boom » économique, à l'ignorance ou
l'aveuglement en matière de protection de l'environnement.
Dans les années 80, le virage aurait pu être amorcé : connaissance des risques et prise en
compte de l'impossibilité de gérer les déchets radio-actifs, émergence de la conscience
écologique, progrès technologiques permettant la recherche d'autres sources d'énergie... Mais
pour cela il fallait une volonté politique à long terme, et une remise en cause des choix de
société, basés sur le profit immédiat et sans respect des générations futures.
Aujourd'hui nous en serions à environ + 35 ans, nous verrions le bout du tunnel, nous aurions
inventé mille façons de nous éclairer, de nous chauffer, de nous déplacer...
Mais il faudra bien commencer un jour, rendez-vous en 2046 ? »
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« Cœur du réacteur nucléaire Mélusine, CEA, Grenoble 1987 »
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Fouèse
Peintre
« Comment en suis-je venue à participer à cette exposition?
Le plus simplement du monde : pour faire ma part, la part du colibri si chère à Pierre Rabhi.
Pourtant, je ne suis pas capable de lire les témoignages des habitants des environs de Tchernobyl. Ce
n’est pas de l’indifférence mais au contraire le fait d’une empathie bien trop vive face à cette réalité.
L’approche frontale m’est trop douloureuse, je ne peux toucher le point sensible que par courbes
successives. Peut-être est-ce là le lien le plus évident entre ma peinture et les grands
bouleversements. L’indifférence à autrui, les actes de destruction volontaire et l’inconscience de la
fragilité de notre planète sont des absurdités qui me touchent profondément. Dans le même temps,
en particulier lors d’évènements personnels difficiles, je suis puissamment sensible à tous les petits
riens, les surprises de la nature et la tendresse que je ressens pour notre belle part d’humanité
merveilleusement imparfaite.
Et je m’étonne toujours d’un miracle incroyable : la vie.
Cette présence au monde est un des moteurs de mon travail. Elle me permet d’aborder en même
temps l’indicible de la douleur et de la douceur. Mes peintures ne cherchent pas à illustrer mais, en
s’appuyant sur la part de lumière, elles me permettent de vivre pleinement, même dans les moments
éprouvants.
Parmi les œuvres exposées, très peu ont été peintes pour cette exposition ; l’histoire intérieure qui
est à leur origine n’est pas celle des catastrophes de Tchernobyl ou Fukushima. Mais je sens qu’elles
entrent en résonnance avec ces évènements car elles évoquent la mémoire et la part d’oubli, la
source vive et la nuit tombée, ce qui serre le cœur et ce qui le réchauffe.
Dans cette exposition je me suis largement inspirée d’œuvres d’écrivains et poètes :


Le recueil de poèmes de François Cheng «Qui dira notre nuit» m’a offert le titre de cette
exposition et, au fil des pages, celui de plusieurs peintures. Du fait des images colorées qu’il
inspirait, j’ai transcrit un de ses poèmes en sept peintures : une pour chaque strophe. Ce
n’est qu’en peignant que j’ai perçu que ce poème parlait de la douleur du deuil et, plus tard,
en relisant «Le dit de Tanyi», j’ai compris qu’il en évoquait les rituels traditionnels chinois.
Enfin le livre d’Antoine Choplin «La nuit tombée », qui raconte les tours et détours d’un
retour nocturne et clandestin dans la ville sinistrée de Pripiat, m’a permis de retracer la
mémoire de ce cheminement pour transcrire dans une topographie imaginaire les blessures
indélébiles de la zone interdite autour de Tchernobyl. »
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Œuvre de la série « Qui dira notre nuit »
d’après le poème de François CHENG du même nom
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Rossella GENOVESE
Peintre, portraitiste
« OUF ! »
Combien d'hypocrisie et de contradiction dans une société qui, d'une part semble
attentionnée à une croissance sereine et saine de ses enfants, et d'autre part compromet
gravement leur avenir, en imposant la dictature du nucléaire, vraie bombe à retardement qui
obligera bientôt les nouvelles générations à en payer les graves conséquences, de par
l’impossibilité de gérer dans la durée des déchets contaminés toujours plus nombreux et
l’impossible démantèlement du noyau des centrales désaffectées.
Et que dire de la honteuse propagande qui nous vend une « énergie propre » ?
Une énergie nucléaire sur laquelle personne n'a le courage de dire la vérité. Et pour les prochains
inévitables accidents ? Bonne chance à tous!
« Une certaine idée de la France »
Michel fait partie de ces jeunes qui dans les années 60, appelés sous les drapeaux pour
remplir leur devoir, ont été séduits par la propagande militaire qui, sur les affiches dans les villes,
invitaient à partir pour les îles de la Polynésie Française, avec la promesse d’aller vivre quelques
années dans une île paradisiaque. Il gérait le bar et restait sur la plage, d’où il voyait les
champignons atomiques sortir de l’eau cristalline. Michel se rappelle qu’au retour des lâchers
expérimentaux de bombes, les avions et les pilotes étaient rincés sous un simple jet d’eau. Tous
ses amis pilotes sont morts, lui a perdu la vue. Ceux qui ont survécu, victimes des dévastant
effets du nucléaire sur leur corps, attendent encore des indemnisations…
Merci la France !
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« OUF ! »
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GOIN
"Street artist", pochoiriste
Artiste urbain contemporain, anonyme et combatif, Goin s’exprime dans la rue de
manière régulière depuis 1999. Le pochoir est son outil de prédilection, mais reste un outil avant
tout : efficace, sans fioriture, épuré, uniquement au service du sujet traité. À coups de bombes
et de détournements pop-trash, les œuvres de Goin pourfendent le système oligarchique et
suscitent un nouvel activisme humaniste. Héritier du mouvement Dada au sens « du bon usage
de révolte », il résume l’état d'esprit d'une génération en colère et désabusée par la corruption
et les inégalités qui gagnent sans cesse du terrain. Cette démarche, Goin la puise dans l’esprit
originel du punk, un mouvement anticonformiste, largement créatif et solidaire, qui voit dans la
révolte le moyen de défendre les libertés fondamentales et tire l’individu de sa solitude. « Je me
révolte donc nous sommes » écrivait Albert Camus dans L’homme révolté...
Sans être une copie de Banksy, son travail en a la puissance. Oui, il s’agit bien là de puissance,
d’impact et de pertinence, dans le choix du sujet, l’angle d’approche pour la fabrication de
l’image et le dosage humoristique. C’est l’équilibre gravité du sujet / force du visuel / humour
qui fait la qualité de l’œuvre, cocktail détonant à manier sans précaution, car si celui-ci explose
c’est que c’est réussi ! Quel que soit le sujet de société, l’injustice à réparer, la cause sociale, le
challenge à relever ou une triste réalité… si l’image n’est pas équilibrée il n’en restera rien ou pas
grand-chose.
Les œuvres de Goin, elles, restent gravées, dans les esprits et sur les murs, à côté de chez vous
ou à l’autre bout du monde. Royaume-Uni, Grèce, Congo, Portugal, USA, Allemagne, Suisse,
France, Pays-Bas ou Slovaquie sont autant de prétextes pour composer des messages riches,
dédiés à chaque destination, en relation avec l’actualité ou l’histoire du pays. Sa Marianne au
Rouleau s’affiche un peu partout en France et plus particulièrement sur les colonnes du tribunal
de Grenoble, tout comme sa Bad Apple, référence évidente à la pop culture et à l’empire
Disney…
Extraits de la présentation de Goin par Jérôme CATZ de Spacejunk|Grenoble
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« Les Danaïdes de Fukushima »
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uLi guetaZ
Plasticienne, photographe
« Vivant en Allemagne en 1986, j'ai pu faire l'expérience de la contamination par des
nuages radioactifs, et je me souviens de l'angoisse que nous avions pour nous nourrir d'une
nourriture contaminée.
Mon œuvre LES BIOROBOTS rend hommage à l'un des groupes de soldats sacrifiés pour déblayer
les blocs radioactifs de graphite sur le toit du réacteur de Tchernobyl, de limiter à leur insu les
dégâts de l'irréparable à jamais. L’idée que l'on puisse inventer un tel nom pour un être humain
m'est insupportable. Cela montre presque la monstruosité nécessaire pour traiter
techniquement l'irradiation possible par un accident nucléaire. »
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« Les Biorobots »
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Chantal LEGENDRE – Chanath
Peintre, sculpteure
Artiste à plein temps, et artiste en pleine conscience de la difficulté de se mouvoir dans
ce monde actuel intéressé par l’argent, le pouvoir, il est pourtant possible d’œuvrer pour que ce
monde s’améliore, ou en tous cas il est possible de prendre la plume ou le pinceau ou
d’effectuer tout autre acte artistique pour montrer la beauté du monde et s’opposer à sa
destruction.
Il en va de même pour l’humain, ne fait-il pas partie intégrante de la nature ?
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« NUCLÉON »
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François-Henri LOUCHET
Photographe
« Hiroshima »
Hiroshima, 6 août 1945, 9h15. Ground Zero. En 0.1 millisecondes apparut une sphère de
"feu" de 300 000oC à 580m au-dessus du "dôme", l'un des rares bâtiments qui ne fut pas
entièrement soufflé. C'est là que je l'ai trouvé, château de cartes incongru au milieu d'une ville
moderne et accueillante. Je l'ai volontairement contrasté, surligné, basculé, chamboulé…
« Vallée de la Mort »
Devil's Golf Course, Vallée de la Mort (Californie). Désert de sel. Températures et
sécheresse extrêmes. Le peu de vie qui reste s'est adaptée. Il faut laisser du temps au temps…
J'ai retravaillé les couleurs de ma prise de vue originale.
34
« Hiroshima »
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Jean-Olivier MAJASTRE
Anthropologue buissonnier, artiste collagiste
Jean-Olivier Majastre se définit comme "anthropologue buissonnier". Il a commencé sa
carrière comme psychologue de 1963 à 1968 en hôpital psychiatrique. En 1968 il entre comme
sociologue à l'université des sciences sociales de Grenoble. Il y exercera trente ans.
Il travaille en collaboration avec le Musée dauphinois et le Musée de peinture de Grenoble et est
spécialisé en sociologie de la montagne et en sociologie de l'art. Il a été animateur pendant 20 ans du
Festival des sciences de Chamonix.
ll a publié de nombreux ouvrages, entre autres chez Glénat "Guides de haute-montagne", en
collaboration avec Érik Decamp, photos Guy Martin, et "Vaches je vous aime", photos de Roberto
Neumiller.
Il se consacre depuis 2002 à une intense activité de collages.
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« Fukushima-Golgotha »
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Yves MONNIER
Plasticien
« La plupart des objets et les matériaux contemporains ont un pouvoir d’évocation qui
dépasse leur simple fonction. Ils ont cette capacité de nourrir l’imaginaire.
Mais certains d’entre eux (les plastiques, les peintures, le goudron, le béton, le verre, les
matières radioactives...) perdurent dans le paysage au-delà de toute volonté de conservation. Ils
résistent à l’oubli par nature et s’imposent à nous comme trace, comme un de nos héritages.
Plus un matériau marque le paysage durablement et plus il tend à devenir un médium
“puissant“.
Je considère le paysage comme un document, pétri de strates géologiques et idéologiques
indémêlables, dont je cherche à m’approprier les limites, la portée, la langue. »
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« LES VACHES DE MONSIEUR YOSHIZAWA » (www.lesvachesdemonsieuryoshizawa.com)
Monsieur Yoshizawa est éleveur. Il a vu sa vie basculer le 11 mars 2011 lors de l’accident de la
centrale de Fukushima Daiichi. Conscient des risques sanitaires encourus du fait de la radioactivité, il
a tout de même choisit de rester vivre dans la zone interdite. Il a préféré se sacrifier pour permettre
à ses bêtes d’avoir une fin de vie digne et dit de lui-même qu’il est un Kamikaze. Lorsque j’ai
découvert l’histoire de M. Yoshizawa, je lui ai écrit, lui demandant s’il accepterait de m’envoyer un
portrait de chacune de ses vaches. Aidé par la photographe Sayuri Arima, il a accepté. Nous
travaillons aujourd’hui en étroite collaboration pour matérialiser la totalité des 355 portraits des
vaches de M. Yoshizawa.
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Barbara Moody
Peintre
Née à Amsterdam, Barbara Moody peint au départ des paysages, pleins de délicatesse et de
sensibilité, inspirés par l’école de Barbizon et les impressionnistes, particulièrement W. Turner.
Elle découvre le Dauphiné en 1993 et s’installe non loin de Morestel, la cité des peintres. Elle vit de
son art en travaillant pour des galeries locales. Un mouvement pictural va plus particulièrement
trouver un écho en elle : le symbolisme. Elle y trouvera un nouveau langage qui lui permettra de ne
plus rester à la surface des choses, mais d’exprimer les tourments de la vie.
Sa sensibilité d’artiste la fait s’indigner devant les saccages dont la nature est victime. Elle met alors
son art au service des grandes causes écologiques et humanitaires et chaque toile devient un cri de
colère destiné à réveiller la conscience de celui qui la regarde. Elle dénonce, avec toute la violence
d’une sensibilité exacerbée et d’une grande générosité de cœur, la folie destructrice de notre
société, de la maltraitance des animaux et des hommes à la destruction programmée de la nature.
Autant de menaces qui pèsent sur l’humanité dont la survie est mise en question.
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« Greenpower »
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Jean-Jacques M’µ
Éditeur de livres
Éditeur de livres engagé pour la reconnaissance du vivant, de l’humain et de la nature,
terre de biodiversité, Jean-Jacques Masot-Urpi a lancé, il y a 5 ans, une maison d’édition
associative (www.abceditions.net). ABC’éditions pose un programme : ABÉCÉDAIRE DES
SÉDITIONS, et ses 3 premières lettres signent une ligne de conduite. Ah Bienvenus Clandestins !
Car les peuples ont un devoir de résistance et d’alliance au-delà des frontières face à la
xénophobie d’État, son arsenal répressif, ses catastrophiques politiques sécuritaires. Tout cela
fabriqué et voulu par nos sociétés nucléaires.
« Je viens m’élever contre la société policière qu’engendre le nucléaire.
Jusqu’alors, les dictatures étaient forces armées ou dogmes religieux. Avec les deux grandes
guerres (avant tout laboratoires d’expériences productivistes rivales en armements), le nucléaire
dit « civil » surveille les populations au nom de la sécurité, interdit toute alternative énergétique,
oblige à produire et à consommer, deux mamelles de l’endoctrinement moderne.
Aux tyrannies guerrières ou doctrinaires, dont il reste quelques erzats çà et là, s’ajoutent les
totalitarismes économiques et scientifiques. »
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« SEPT ÉLÉMENTS DU NUCLÉAIRE »
commentés par Jean-Jacques M’U
sur des œuvres de Chantal LEGENDRE – Chanath
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Nuvish
Dessinateur
David Micovich, alias Nuvish, est né en 1975 à Echirolles, Isère.
La pratique du dessin occupe sa vie depuis ses premières années.
Imprégné à la fois des "underground comics" américains et des maîtres de l'Art Brut, son travail
s'inscrit comme un chainon manquant entre un art naïf et populaire, et celui plus mystérieux et
troublant d'un Hans Bellmer ou d'un Fred Deux.
Son dessin d'une obsessionnelle précision, le caractère torturé et onirique des images et des
thèmes développés le place naturellement auprès des singuliers de l'Art.
Ni plasticien, ni vraiment peintre, encore moins auteur de bandes dessinées, le travail de Nuvish
participe plus de l'esprit des miniaturistes médiévaux et des gravures curieuses où sont
convoqués les tourments de l'âme et du corps, la nature indomptable et l'humilité de l'homme
face au divin arrangement du monde.
L'œuvre de Nuvish est riche de nombreuses publications et expositions personnelles et
collectives.
Le Dernier Cri, éditeur de Livre d'Art indépendant, a édité plusieurs recueils ou monographies
sérigraphiées.
Ses dessins ont fait l'objet d'expositions nationales et internationales et trouvent leur place dans
les collections privées.
Il a par ailleurs publié dans le cadre d'une commande une série de dessins sur la psychanalyse
dans le journal "Le Monde".
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« Thyroïde folie’s »
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Marco D’ORTA
Plasticien
Extraits de sites d’archéologie industrielle, les matériaux utilisés par Marco d’Orta sont
recyclés, transformés, recombinés avec d’autres éléments ou activités.
Le changement radical de destination des composants mis en œuvre, la fusion contrôlée des
passés individuels de ces élus, leur étonnante reprogrammation semblent participer d’une
nouvelle forme de procréation.
La démarche de Marco d’Orta répond à notre désir viscéral de repousser l’inéluctable. Son
approche nous permet de retrouver nos propres racines au cœur des volumes qu’il structure,
mémoires intactes de nos croissances sociales, culturelles et économiques. Marco d’Orta vit en
France et en Italie, près de Milan.
Le travail de Marco d’Orta a été présenté dans une vingtaine d’exposition et de salons en France
et à l’étranger (Milan, Turin, Londres (Performance Kubik Rubbish, Camden Town) et Budapest
(Festival Sziget 2015).
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« Fukushima »
Eléments de moto, composants, matériel d’optique.
Samuraï des temps modernes, arme ultime portant tous les espoirs du peuple Nippon et présentant
les stigmates de son apocalyptique combat contre l’atome, cette entité s’est illustrée lors de la
tentative de sauvetage de la centrale de Fukushima.
La fusion entre une portion de motocyclette Japonaise et des composants de même origine a sans
nul doute contribué à exacerber le sentiment de patriotisme animant cet androïde.
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Contacts
Organisateurs
Claude PROUST
claudeproust @ wanadoo.fr
Eva PRADELLE
eva.pradelle @ laposte.net
Artistes
1011
[email protected]
1011.pagesperso-orange.fr
Rossella GENOVESE
[email protected]
www.rossellagenovese.info
Jean-Pierre ANDREVON
[email protected]
jp.andrevon.com
www.myspace.com/andrevon
GOIN
[email protected]
www.goinart.net
Alain-Gilles BASTIDE
[email protected]
www.agb-images.com
Mireille BELLE
[email protected]
www.mireille-belle.org
uLi guetaZ
[email protected]
www.artis-barraux.com/les-artistes/u-l-i/
Chantal LEGENDRE
[email protected]
www.chantallegendre-chanath.com
Maurice BERGER
[email protected]
François-Henri LOUCHET
[email protected]
sites.google.com/site/flouchet
Alain BOURDEL
[email protected]
Jean-Olivier MAJASTRE
[email protected]
Géraud BOURNET
[email protected]
www.lutopiquant.fr
franckushima.com
Yves MONNIER
www.yvesmonnier.com
[email protected]
Bertrand CHAN
[email protected]
www.bertrandchan.eu
Vincent COSTARELLA
[email protected]
medifoto.over-blog.com
Fouèse
[email protected]
www.fouese.com
Barbara MOODY
[email protected]
www.bmoody.over-blog.com
Jean-Jacques M‘µ
www.abceditions.net
Nuvish
[email protected]
Marco D’ORTA
[email protected]
www.marcodorta.com
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