7ème Nuit Pastel, 4 juin 2016 - Musée Toulouse

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7ème Nuit Pastel, 4 juin 2016 - Musée Toulouse
7ème Nuit Pastel, 4 juin 2016
Noir, bleu, violet, vert, rouge, jaune, noir :
Histoire d’une interaction entre peinture et musique, d’échanges sensoriels, entre couleurs et rythmes
A 21h30 : Le Jeu de la Création de Thierry Machuel (Cour d’Honneur)
Concert, chœur de 40 adolescents du Conservatoire de Musique et de Danse du
Tarn - antenne d’Albi dirigé par Cathy Tardieu
Le je de la création, jeu de piste à faire en solo, en famille ou entre amis :
une description à lire, un personnage à trouver qui vous entraine vers un autre
personnage et ainsi de suite. Bonne visite !
Rez-de-Chaussée : Salle consacrée aux œuvres de jeunesse et de formation
1. Vêtu d’une blouse rouge intense et d’un pantalon jaune d’or, Edouard Vuillard a fait
mon portrait.
2. Mon papa monte un cheval fier et nerveux, tient sur son bras un faucon aux ailes
déployées et porte un déguisement chamarré. Son buste se détache sur un ciel bleu-gris
teinté de rose.
3. Mon épouse assise sur un banc dans le jardin semble se fondre dans un camaïeu de
vert. Notre fils a posé la couleur par touches rapides, en virgule.
Rez-de-Chaussée : Salle des portraits
4. Usant de touches larges et brossées, Henri a fait de moi un portrait en buste. La
pose frontale contraste avec l’harmonie raffinée et délicate des blancs ombrés de vert et
de mauve.
5. Le troisième portrait, dans lequel Henri me représente, est plus audacieux encore
quant à la gamme chromatique. Les touches sont fragmentées, les couleurs sont pures,
les complémentaires juxtaposées. Le violet de la chevelure fait vibrer le jaune citron de
mon visage.
6. Ami d’enfance d’Henri, je lui ai demandé de faire l’inventaire du fond d’atelier et de
mettre en œuvre le don des œuvres de mon fils à Albi. Son corps massif, de profil, en
contre-plongée, est au centre du tableau. Il porte un ciré jaune nuancé de vert fait de
larges touches brossées. Il se détache sur un fond vert d’eau très dilué sous lequel
transparait le ton chaud jaune d’ocre du bois.
7. Il a contribué avec moi à l’arrivée de la collection Toulouse-Lautrec à Albi. Vêtu en
habit, il se trouve dans le couloir d’un théâtre au sol rouge vif exalté par sa
complémentaire, le vert.
Rez-de-Chaussée : Salle des maisons closes
8. Nous avons découvert avec mon cousin doublement germain la vie nocturne
parisienne. Il a « dessiné du bout du pinceau » la silhouette d’une jeune femme en violet
retravaillée avec un bleu roi soutenu. Elle porte des bas vert sombre et autour du cou une
chemise vert tendre qui contraste avec le roux flamboyant de sa chevelure.
9. Le roux, couleur de mes cheveux, plaît beaucoup à Lautrec. Elle lui permet de
proposer un portrait type de la prostituée qu’il mêle à des portraits individualisés. Elles sont
cinq femmes assises sur un divan. Elles ne se parlent pas, et ne s’adressent même pas un
regard. La gamme lourde du pourpre et du vert sombre s’oppose à la blancheur de leur
peau et transcrit leur ennui.
Premier étage : salles des affiches
10. Le monde de la nuit est aussi celui du spectacle. Nous aimons l’insolence de La
Goulue personnage principal de l’affiche et la seule en couleur : violet des bas et du
corsage et blond-roux des cheveux. La couleur est posée en aplat noir (de manière
uniforme) sur la frise des spectateurs alors qu’elle est posée en crachis gris (procédé
d’application par projection) au premier plan pour transcrire la souplesse de son partenaire
surnommé Valentin le Désossé. Lautrec emploie peu de couleurs : rouge, noir, jaune, vert
pâle pour le fond. Il emploie des couleurs vives et contrastées pour attirer le regard.
11. Moi danseuse extravagante, lui chansonnier au verbe haut, il est vêtu d’une écharpe
rouge et d’un chapeau noir aux larges bords. Lautrec a retenu de lui sa silhouette massive
et a accentué la puissance de la composition par l’emploi de larges cernes noirs et de
couleurs en aplat : jaune, rouge, bleu, noir.
12. Toulouse-Lautrec a synthétisé mon apparence : ma silhouette et mon chapeau noir
sont parfaitement reconnaissables et caractéristiques. Les deux touches de rouge, au col
et au poignet, font écho au texte lui-même en rouge.
13. Rouge est la couleur des lèvres de celle que l’on surnomme « La Mélinite ». Tous
comme les miens, ses traits sont réduits à l’essentiel. L’utilisation de peu de couleurs,
jaune et rouge, contraste avec le noir traité en crachis et le blanc du papier. Le regard du
spectateur s’arrête sur son jupon en aplat jaune et aux lignes sinueuses qui renvoient à sa
danse frénétique en solo.
14. En tournée à Londres en 1896, j’ai adressé à Henri de Toulouse-Lautrec une
photographie de la troupe d’Eglantine Demay pour qu’il réalise une affiche destinée à
promouvoir notre spectacle. Le fond de l’image traité en aplat jaune contraste avec le
premier plan laissé en réserve (blanc du papier). Il reprend ce jeu de contraste entre nos
jambes gainées de noir et nos jupons blancs.
15. A part le noir posé en aplat qui fait de moi une silhouette découpée à la manière des
théâtres d’ombres, les couleurs employées par Toulouse-Lautrec ne sont pas des couleurs
brutes et vives mais des orangés et des vert doux. Cette douceur est renforcée par
l’utilisation du crachis. Lautrec a fait de moi la spectatrice attentive d’une chanteuse
reconnaissable à ses longs gants noirs mais dont il a tronqué la tête mais que l’on
reconnaît et identifie aisément.
Premier étage : Les vedettes
16. En 1892, cette chanteuse surnommée la Diseuse fin de siècle demande à Henri de
Toulouse-Lautrec un projet d’affiche qui ne verra jamais le jour car elle le refuse en
s’écriant : « Mais, petit monstre, vous avez fait une horreur ! ». S’il a pris soin de noter les
éléments caractéristiques qui constituent son personnage de scène, les cheveux roux, la
robe verte au décolleté profond et les gants noirs, il a également fixé son geste et sa
mimique expressive.
17. Je ne lui en ai pas voulu longtemps car, en 1894, je lui propose de créer La Suite
française, un album de seize lithographies tiré à cent exemplaires, tous signés de ma main,
le but étant de mieux me faire connaître. Sur la couverture de cet album, Toulouse-Lautrec
a choisi de me représenter par mes gants noirs traités sans modelé.
18. La dernière planche me montre, à la fin de mon spectacle, saluant le public. Lautrec
réalise cette œuvre à partir d’une épreuve photographique qu’il rehausse de peinture.
Lautrec me fige le bras droit levé poussant le rideau de scène vert-bleu d’un geste théâtral,
mes lèvres peintes de rouge et mes sourcils dressés vers le haut en une mimique digne
des grands acteurs du théâtre japonais.
Premier étage : Les œuvres tardives
19. En 1899, Henri de Toulouse-Lautrec croise au Havre, une jeune femme dont il
remarque la fraicheur et est charmé par son sourire. Elle est barmaid et chanteuse
au «Star ». Sa jeunesse est rendue par la palette claire utilisée pour son visage et par sa
chevelure blond roux qui ressort nettement sur un fond géométrique. Les couleurs à
l’arrière-plan sont identiques, même si elles semblent atténuées, à celles que l’on retrouve
sur son chemisier rose et sa robe bleue. La couleur, autant que le portrait, est le sujet de
l’œuvre.
20. Rousse comme moi, son corps en pied et de face, se détache sur un rectangle vert
composé de lignes verticales juxtaposées. Sa robe bleu foncé est créée grâce à un jeu de
hachures laissant apparaître le carton.
21. Le deuxième portrait que Toulouse-Lautrec a fait de moi est tout autre. Au cœur de
la composition, je suis en buste et de profil, au centre d’un jeu d’ombre et de lumière. Les
touches expressives jaunes et vertes sur mon chemisier ainsi que ma chevelure orange
flamboyant donnent à mon visage une grande douceur.
22. En 1901, Henri représente son cousin lors de sa soutenance de thèse. La solennité
du moment est perceptible par la palette assombrie faite de rouge et de vert mêlés de
noir. Son corps, comme ceux des membres du jury, est modelé par de larges touches
épaisses de couleurs mélangées à des gris. La feuille blanche apparaissant sous les mains
contraste avec l’atmosphère sombre et devient le point focal du tableau.
Le jeu de piste vous a permis de découvrir les œuvres suivantes :
1. Edouard Vuillard (1868-1940), Portrait de Toulouse-Lautrec à Villeneuve-sur-Yonne, chez les
Natanson, 1898, huile sur carton, 39 x 30 cm
2. Henri de Toulouse-Lautrec, Alphonse de Toulouse-Lautrec en fauconnier, 1879 ou 1881, huile sur
bois, 23,4 x 14 cm
3. Henri de Toulouse Lautrec, La comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec, 1882, huile sur toile, 41,1O x
32,5 cm
4. Henri de Toulouse-Lautrec, La Comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec, vers 1883, huile sur toile, 93,5
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x 81 cm
Henri de Toulouse Lautrec, La Comtesse A. de Toulouse-Lautrec dans le salon du château de
Malromé, 1886-1887, huile sur toile, 59 x 54 cm
Henri de Toulouse Lautrec, M. Maurice Joyant, 1900, huile sur bois, 116,5 x 81cm
Henri de Toulouse Lautrec, Le docteur Tapié de Céleyran, 1894, huile sur toile, 110 x 56 cm
Henri de Toulouse Lautrec, Femme qui tire son bas, 1894, huile sur carton, 61,5 x 44,5 cm
Henri de Toulouse-Lautrec, Au Salon de la rue des moulins, 1894, huile sur toile, 115 x 132, 5 cm
Henri de Toulouse Lautrec, Moulin Rouge (La goulue), 1891, lithographie en quatre couleurs, 170 x
130 cm
Henri de Toulouse Lautrec, Eldorado : Aristide Bruant dans son cabaret, 1892, lithographie en
quatre couleurs, 150 x 100 cm
Henri de Toulouse Lautrec, Tous les soirs Bruant au Mirliton, 1894, lithographie en deux couleurs,
80 x 60 cm
Henri de Toulouse-Lautrec, Jane Avril au jardin de Paris, 1893, lithographie couleur sur papier vélin,
130 x 195 cm
Henri de Toulouse-Lautrec, La Troupe de Mlle Eglantine, 1896, lithographie sur papier vélin, 61 x 80
cm
Henri de Toulouse-Lautrec, Le Divan japonais, 1893, lithographie couleur sur papier vélin marouflée
sur toile, 80 x 60 cm
Henri de Toulouse-Lautrec, Yvette Guilbert, 1894, fusain rehaussé de peinture à l’essence sur
papier bulle, 186 x 93 cm
Henri de Toulouse-Lautrec, Les gants noirs d’Yvette Guilbert, 1894, huile sur carton, 62,8 x 37 cm
Henri de Toulouse-Lautrec, Yvette Guilbert saluant le public, 1894, rehauts de peinture sur une
épreuve photographique de la lithographie LD 95, 48 x 28 cm
Henri de Toulouse Lautrec, L’Anglaise du Star au Havre, 1899, huile sur bois, 41 x 32,8 cm
Henri de Toulouse-Lautrec, Melle Margouin en fourreau de mannequin, 1900, peinture à l’essence
sur carton, 76 x 52 cm
Henri de Toulouse Lautrec, La modiste, Mademoiselle Louise Blouet d’Enguin, 1900, huile sur bois,
61 x 49, 3 cm
Henri de Toulouse Lautrec, Un examen à la faculté de Paris, 1901, huile sur toile, 65 x 81 cm

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