Jennifer Ayache n`a rien à prouver. Chanteuse/auteur/compositeur
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Jennifer Ayache n`a rien à prouver. Chanteuse/auteur/compositeur
+001 Jennifer Ayache n’a rien à prouver. Chanteuse/auteur/compositeur de Superbus, groupe pop rock encensé par la critique et adulé du grand public, cette artiste précoce a multiplié les triomphes (1,3millions d’albums vendus). Elle aurait pu continuer sur sa lancée, mais elle a préféré la radicalité : tout reprendre à zéro, en solo. Et le choc que va provoquer cet ovni qu’est « +001 » va être à la hauteur de son audace, de son nouveau groove. Que les fans de Jenn soient rassurés : son album solo ne renie rien de sa glorieuse carrière. Mais il marque un saut dans l’inconnu, une réelle et excitante prise de risque ainsi que l’introduction d’un son nouveau. Après le dernier Superbus paru en 2012, un soir d’écriture, c’est le déclic : les mots se bousculent sur la feuille blanche, les rimes s’enchainent. L’idée d’une cassure, d’une expérience, d’une nouvelle vision. L’idée d’un disque aux sonorités urbaines conçue par une chanteuse qui peut aussi bien être inspirée par Beyoncé que par Rammstein, et qui n’a pas peur d’explorer des territoires musicaux nouveaux. « J’avais envie de garder ces chansons pour moi, c’est un projet super perso et j’avais du mal à le faire partager. Du coup c’est devenu un album solo, même si j’étais encore dans Superbus quand j’ai écrit la plupart des titres. Là, je n’avais pas envie de demander leur avis aux autres membres du groupe. J’avais besoin d’émancipation, de me détacher de ma famille, de mes grands frères qui me surprotègent. Je ne voulais pas me poser de questions, ne pas en poser aux autres même si je pense à eux tout le temps : 15 ans de ma vie, ça n’est pas rien. » D’un grand éclectisme musical, Jenn a voulu sortir de sa case, expérimenter, mais aussi s’amuser. « Je suis classée dans une catégorie depuis mes 18 ans. Changer aujourd’hui, c’est un risque, mais je suis contente d’avoir osé. C’est la musique que j’écoute, celle que j’ai envie de faire. Les chansons sortaient toutes seules ! Je n’ai pas tout retravaillé des heures, il y a même des titres que j’ai enregistré avec mon casque d’iPhone dans mon lit à trois heures du mat’. Et ils sont restés tel quel sur l’album parce qu’il est fait comme ça. J’avais envie d’un truc vrai, naturel »». Deux invités sont venus sur deux titres importants de l’album, « Animal » et « J’Ai Voyagé » : Mat Bastard, le chanteur de Skip The Use, donne la réplique à Jenn sur le premier. « Il me donne la fessée, oui ! (rires) Mat je l’ai vu en live, il est incroyable. Ça l’a fait marrer de venir m’engueuler sur un titre, ça lui allait bien et à moi aussi. Il a changé sa manière de chanter, c’est autre chose. J’en ai rencontré, des relous comme celui du texte ! D’ailleurs il y a pas mal de textes autobiographiques dans ce disque, des petites histoires de vie ». Et puis, pour un album aux sonorités urbaines, il fallait un rappeur. Là non plus, pas question de jouer la facilité. Curieuse et intuitive, Jenn repère Tito Prince sur le net. Un MC encore peu connu, apprécié des connaisseurs. « Tito Prince, j’ai entendu son “Diner De Cons” et ça m’a touché tout de suite. Je lui ai envoyé un message et on s’est rencontré. Il a écouté “J’Ai Voyagé”, ça l’a branché et on a écrit tous les deux les paroles en studio. C’était intéressant de partager des mondes musicaux ». « Just In Time » est une chanson de rupture, ou plutôt de déception, « assez gay friendly vu que c’est un mec qui me quitte pour un autre mec ! Je pense que plein de gens vivent des choses étranges. C’est inspiré de faits réels ». « Elle A Balancé » parle de la rumeur, cet insidieux poison qui envenime les relations humaines. « L’Américain », le premier single, est résolument west coast. « Los Angeles, je m’y sens bien. Cette chanson je l’ai composée avec Garspard Murphy l’ingé son et arrangeur de l’album». Pour conclure son album, Jenn a choisi de reprendre le très romantique « Diabolo Menthe », écrit par Yves Simon pour le film du même nom. Une chanson qu’elle avait découvert en réécoutant les vieux 45 tours de sa mère, sur laquelle elle a posé son empreinte. Alors, « +001 », nouveau départ ou suite logique ? « J’ai envie d’emmener vers d’autres horizons le public qui a grandi avec moi.». Un disque d’amour, donc. Amour de la musique, amour du risque, amour du travail bien fait, avec des mélodies puissantes et un groove qui transcende les genres. Urbain ? Rock ? Jenn Ayache n’a plus besoin d’étiquette : cet album, c’est elle, tout simplement. Une mise à nu qui ne risque pas de passer inaperçue. Olivier Cachin www.jenn-ayache.com