Discours Départ en retraite d`Alain Ghekière

Discours Départ en retraite d’Alain Ghekière, lieutenant des sapeurs-pompiers le 7 mars
2015
Monsieur le Député,
Monsieur le Conseiller Général,
Mesdames et Messieurs les élus et anciens élus des conseils municipaux,
Monsieur le Maire honoraire,
Monsieur le Directeur Départemental des services de secours et d’incendie, mon colonel
Mesdames et Messieurs les représentants du corps des sapeurs-pompiers en vos titres et
grades,
Mesdames, Messieurs
Cher Alain,
Je voudrais tout d’abord excuser Madame le Maire, qui est absente de la région retenue par
une fête familiale, et qui aurait tant aimé, vous le savez Alain et Martine, être présente cet
après-midi.
Il me revient donc, et c’est un grand honneur doublé d’un véritable plaisir, de t’exprimer en
son nom, mon Cher Alain, la reconnaissance de la commune de Zégerscappel pour toutes ces
années consacrées à y protéger les biens et les personnes.
Je parle de la reconnaissance de la commune de Zégerscappel, mais les représentants des
communes environnantes sur lesquelles tu es maintes fois intervenu, ne m’en voudront pas,
si je dis, qu’au-delà des limites de notre commune, c’est tout le territoire de la zone
d’intervention du Centre d’Intervention de l’ Yser qui t’est reconnaissant.
Mais tu as effectivement choisi de célébrer ton départ en retraite, ici à Zégerscappel, ta ville
et la commune où tu as été chef de centre.
C’est une chance pour nos communes de pouvoir compter parmi notre population, des
personnes ou plutôt des citoyens engagés comme toi, Alain. Une chance de disposer
d’autant de compétences, de disponibilité, d’attention…en un mot de passion réunie en un
seul homme.
Aujourd’hui Alain, il convenait de te rendre tout l’honneur que tu mérites.
Tu t’es engagé dans le corps des sapeurs-pompiers de Watten en 1977, par vocation, « un
rêve de gosse », dis-tu. En effet. Tu es né à Watten, la boulangerie-pâtisserie de tes parents
était située dans la rue principale en face de la caserne et de la mairie. Tu aurais pu hésiter
entre Maire et Pompier…mais tu as très vite choisi.
Ton enfance a donc été rythmée de jour comme de nuit par la sirène.
Plus tard, tu allais livrer le pain, tu discutais avec les pompiers, et la passion s’est développée
un peu plus. Comme tu travaillais de nuit, que tu étais sur place, c’étaient aussi des
avantages pour être recruté ; sans oublier le fait que tu aimais participer aux parcours
sportifs, aux manœuvres…
En 1981, il vous vient la bonne idée, d’acheter une maison à Zégerscappel, dès lors,
deuxième merveilleuse idée, tu entres en fonction au Centre de Premières Interventions de
la Commune, en tant que caporal-chef sous les ordres de l’adjudant-chef Michel Degrave qui
avait succédé dix ans plus tôt, à Gérard Bécue, devenu maire.
Je cite les noms, car je sais, que ces personnes comptent beaucoup pour toi, Alain.
Début 1991, tu passes le grade de sergent et en fin d’année, tu deviens l’adjoint du chef de
centre, Patrick Bécue.
Le 1er avril 1999, tu accèdes à la fonction de chef de centre
Le 15 décembre 2005, tu intègres le nouveau Centre d’Incendie et de Secours de l’Yser
regroupant les CIS de Bollezeele, Rubrouck et Zégerscappel, dans la nouvelle caserne à
l’Erskelbrugghe. Le chef de centre en est Bruno Legrand, et ses adjoints François Delautre et
toi-même.
Tu es nommé major en 2007, et lieutenant en 2013.
Tu as aussi été président de l’amicale dès 1991 à Zégerscappel, puis à Bollezeele jusqu’en
2012, soit 21 années passées en tant que Président . J’insiste sur cette fonction. Car c’est un
vrai travail de faire le lien entre les sapeurs-pompiers en exercice et les anciens, pour qui tu
as une vraie affection, j’y reviendrai.
Et donc, depuis le 5 décembre 2014, tu es officiellement en retraite du corps des sapeurspompiers après 37 années de service, 6 années de chef de centre et 17 années d’adjoint.
Quel beau parcours !
Durant ces 37 années, tu as pu mesurer l’évolution de la fonction et du statut de sapeurpompier : le passage du bénévolat au volontariat, le passage de la responsabilité des centres
de secours des communes au département…Aujourd’hui, tu le dis toi-même, Alain, « le
métier a beaucoup évolué ». Le matériel bien entendu, la nature des interventions (les
accidents, les pollutions, les inondations, les nouveaux risques…), mais également la
difficulté de concilier travail-famille, rythmes d’astreintes, de manœuvres afin d’être
toujours au top.
Pour avoir mené durant ces 37 années, cette belle fonction de sapeur-pompier, tu as su
transformer les contraintes en valeurs.
Gérard Bécue avec qui j’ai aussi préparé cette intervention, qui te connaît bien car tu as
exercé pendant 26 ans pendant son majorat, qui connaît bien la fonction de sapeur-pompier
pour avoir notamment été vice-président du SDIS, dis que « tu as le feu sacré », il dit même
avec beaucoup de marque d’affection à ton égard « p’tit chef, il avait le feu sacré ».
Le courage, le dévouement, la disponibilité, l’engagement, le respect, le sens de l’intérêt
général, le dépassement de soi, sont des valeurs que l’on retrouve naturellement chez toi,
Alain.
Personnellement, je me demandais toujours où tu allais la puiser cette énergie qui te
permettait de concilier un travail prenant, aux horaires atypiques, pâtissier, avec ta mission
de sapeur-pompier ?
Nul doute que tu as pu compter sur la compréhension et le soutien de Martine, ton épouse.
Elle-même engagée dans la vie municipale, élue depuis 2008, cheville ouvrière du comité des
fêtes, Martine qui ne compte pas son temps pour aider une personne à constituer un dossier
d’accès aux droits, Martine a su être suffisamment conciliante pour te permettre d’exercer
ta passion.
Elle t’a aussi épaulé dans tes fonctions au sein de l’amicale.
Car chez les Ghekière, les pompiers c’est une affaire de famille. Pauline, votre fille, est
devenue sapeur-pompier a 16 ans, sur 75 inscrits au concours, 25 ont été retenues, dont une
fille, quelle fierté ! Et entre temps Pauline est devenue infirmière sapeur-pompier. Et
Michaël n’était jamais loin pour vous soutenir, lui qui a malheureusement du arrêter sa
formation suite à un problème de santé.
Tu le dis toi-même, Alain, être sapeur-pompier, c’est une affaire d’équipe. La famille
constituait à elle-seule une petite équipe, mais ta grande équipe à toi, ce sont tous les
collègues sapeurs-pompiers que tu as côtoyé tout au long de ces 37 années, les actifs et les
anciens que tu avais toujours à cœur d’accueillir que ce soit lors des banquets ou des sorties
de l’amicale. Tu n’oublies pas avec respect, qu’à Zégerscappel, ce sont les anciens qui ont
construit la caserne et que sans eux, nous n’en serions sans doute pas là aujourd’hui.
Et puis, il y a les jeunes, à qui tu as donné à ton tour l’envie, à qui tu as transmis le goût pour
la fonction comme toi, on te l’a transmis il y a quelques décennies. Tu as conseillé, formé,
accompagné plusieurs jeunes Zégerscappelois, qui t’en sont redevables, et qui pour plusieurs
d’entre eux sont devenues sapeurs-pompiers professionnels.
Qu’il me soit permis de rendre, à travers toi Alain, un hommage appuyé à l’engagement de
tous les sapeurs-pompiers de notre centre.
On ne devient pas sapeur-pompier par hasard, tout comme on ne devient pas responsable
d’association ou même élu par hasard, il faut plus que d’habiter en face de la caserne ou de
la mairie. Il faut ce sens de l’intérêt général, du dépassement de soi, cet attrait pour la
collectivité sans attendre quoi que ce soit en retour.
Ces valeurs incarnées par les sapeurs-pompiers sont réelles. Les pompiers bénéficient d’une
magnifique image dans la société. C’est une juste reconnaissance. N’oublions pas la
dangerosité de cette fonction, les risques pris. Ne soyons pas non plus trop angéliques, et
regardons aussi le fait que les pompiers sont aussi victimes malheureusement d’incivilités,
oh, pas ici en Flandre ou pas trop je l’espère, mais dans certains quartiers difficiles.
Le mot valeur est souvent galvaudé. On a vu en ce début d’année, avec les tragiques
attentats, tout le sens qui était donné ou redonné à certaines valeurs fondamentales.
Les pompiers, en tant qu’acteurs importants de la République, sont dépositaires de
beaucoup de principes, de belles valeurs. Un Jeune Sapeur-Pompier en mesure très vite
l’importance. Je crois qu’il serait bon que certains d’entre vous, retraités, alliez aussi dans les
écoles, dans les quartiers, exposer ces valeurs que vous représentez et qui sont essentielles à
la société.
L’occasion m’est aussi donné de saluer le travail du SDIS. Le SDIS c’est un outil extraordinaire
au service du territoire, pour que chaque nordiste quel que soit l’endroit où il habite puisse
bénéficier de secours de proximité. C’est comme une assurance, une mutuelle, quand on
n’en a pas besoin, on dit que ça coûte…cher ! Mais quand on en a besoin, comme cette
journée de septembre 2001 où 8 à 10 centres étaient en activité pour faire face aux
inondations suite à un gros orage, tu t’en souviens Alain, on se dit qu’on a de la chance de
disposer du SDIS, et que la solidarité, ça a du bon.
Alain, lorsque j’ai écrit ce discours en liaison avec Chantal, avec Mme le Maire, nous avions
du mal à te considérer en retraite, toi, l’actif en permanence. Alors nous nous sommes
rassurés en nous disant, que ce n’était que la retraite des pompiers. Car nous savons tous,
Alain, ici à Zégerscappel, que nous pourrons continuer à compter sur toi. Tu n’as jamais été
et tu ne seras jamais avare d’un conseil lorsqu’une question liée à la sécurité se posera. A ce
propos nous t’invitons à réfléchir à l’idée de rejoindre notre comité consultatif sécurité
communal…
Pas une fête non plus, pas une manifestation où tes compétences en matière de sono ou de
micro ne sont pas requises, ou que tu nous donnes un coup de main en cuisine.
Nous voilà rassurés Alain.
Au nom de Mme le Maire et de l’ensemble de la population, Merci sincèrement pour tout ce
que tu as réalisé et donné au titre de ton activité de sapeur-pompier et de président de
l’amicale, merci pour les interventions, les conseils, les formations dispensées… et merci
pour l’énergie que tu consacreras toujours à notre village et aux valeurs que tu continueras à
diffuser.
Merci