IFPEK Rennes - Centre de ressources
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IFPEK Rennes Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie de Rennes En vue du Diplôme d’Etat de Masseur -Kinésithérapeute Sylvie WUTKAR Année 2011 - 2012 Selon le code de la propriété intellectuelle, toute reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est illégale. IFPEK Rennes Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie de Rennes Sous la direction de Madame Isabelle Le Goff, directrice de mémoire En vue du Diplôme d’Etat de Masseur -Kinésithérapeute Sylvie WUTKAR Année 2011 - 2012 Remerciements Mes sincères remerciements sont adressés à: Ma directrice de mémoire, Madame Isabelle Le Goff. Madame Zeina Roulleau, kinésithérapeute libérale à Landerneau (Finistère), spécialisée dans les soins des lymphœdèmes et qui m'a accueillie 2 mois en stage. Au Service de Lymphologie du CHIC des Andaines de la Ferté-Macé (Orne) et tout particulièrement à Madame Odile Levavasseur. A tous les masseurs-kinésithérapeutes qui ont eu l'amabilité de bien vouloir répondre à mon questionnaire. Ainsi qu'à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont su me soutenir dans la réalisation de cette étude. Résumé Ce travail réalisé porte sur la prise en charge kinésithérapique des patientes présentant un lymphœdème du membre supérieur secondaire à un cancer du sein. Il compare les données socio-économiques et des bilans objectifs de prise en charge pour les exercices libéraux et salariés. Une pré-enquête a été menée auprès de praticiens libéraux et salariés. Elle a permis le recueil de données périmétriques et l’évaluation de la qualité de vie des patientes avant et après traitement. Les résultats de ces données permettent de mettre en avant l’efficacité de la prise en charge hospitalière. Cependant au vu des données socio-économiques, cela ne correspond pas à une solution optimale pour les patientes. Il convient donc de trouver un compromis entre ses deux types de prises en charge. Une phase intensive peut être réalisée en centre spécialisé et une phase d’entretien en ambulatoire. This work is about the delivery of physical therapeutic cares to people affected by a lymphedema of the upper-limb after breast cancer. It compares the socio-economic data with an unbiased evaluation of those cares for private or in state practices. A pre-survey was lead among in state or private practitioners. It resulted in the collection of perimetric data and the evaluation of the quality of the patient life before and after the treatment. Thanks to those results we can highlight the efficiency of the hospital care. Yet, given the socio-economic data, it is not an optimal solution for the patients. So it is important to find a compromise between those two types of care. An intensive phase can be realized in a specialized center, while a maintenance phase allows an ambulatory treatment. Mots clés : Key words: Cancer du sein Breast cancer Lymphœdème du membre supérieur Lymphœdema of the upper limb Traitement décongestif combiné Décongestif treatment compound Libéral et salarié Liberal and paid Socio-économique Socio-economic Sommaire Introduction …………………………………………….……………………….… 1 …………………………………………………………….………………. 8 I Etat des lieux socio-économiques …………………….……………. 8 Quelle est l’importance du temps dans ces deux prises en charge ? 8 L’aspect économique de ces deux exercices: un facteur déterminant ? 9 Méthode L’enquête ………………………………………………………………….… 10 A Population ciblée ………………………..……………………..…… 10 Les professionnels ……………….………………………….….. 10 Les patientes. ……………………………………………….…... 10 B Choix des critères d’évaluation. ……………….……………………….…. 11 C Construction du questionnaire (Annexe 1) …..…………………………… 14 D Recueil de données ……………………………………………………….… 15 II Résultats. ……………………………………...………………….….…. 16 Les critères d’évaluations ………………………………………….… 16 Les autres données du questionnaire ………………………..……… 17 III Analyse des résultats (Annexe 5) …..……...……………………. 21 Discussion …………………………………………………………………….……. 23 Conclusion …………………………………………………………………………. 27 Bibliographie Annexes ……………………………………………………………………… ………………………………………………….………………………….. 28 Introduction e cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Selon l’INSERM, en L 2010, 52 500 nouveaux cas ont été estimés en France, soit 34% des cancers féminins (1) et 11 500 cas de décès recensés. Les seins sont des organes de nature glandulaire dont la fonction principale est de produire du lait. Ils jouent un rôle très important dans l'image que la femme a de son corps et de sa féminité. Un cancer apparaît lorsque des cellules d’une partie du sein se multiplient de façon anarchique et deviennent étrangères à l’organisme. Il existe différents types de cancer du sein, la plupart se développent à partir des cellules des canaux galactophores, d’autres à partir de cellules des lobules : on parle alors respectivement de cancers canalaires et de cancers lobulaires. Parallèlement au site où ils croissent, ces cancers se distinguent également selon leur stade d’évolution: Lorsque les cellules cancéreuses restent contenues à l’intérieur du lobule ou du canal, il est dénommé cancer in situ. Lorsque ces cellules ont envahi les tissus avoisinants, le cancer du sein est dit invasif ou infiltrant. Les cancers infiltrants peuvent disséminer vers les nœuds lymphatiques ou d'autres parties du corps, à l'origine de tumeurs secondaires ou métastases. Durant les premiers stades de leur développement, les cancers du sein entraînent peu de signes cliniques. Lorsqu’ils sont plus avancés, ils peuvent être responsables: d'une grosseur non douloureuse, d'anomalies de la forme du sein, de rétraction du mamelon, de rougeurs, d'œdème, d'un aspect "peau d’orange" au niveau de la peau, de douleurs localisées, de ganglions palpables au niveau des aisselles, d'écoulements mammaires colorés de sang. 1 La stratégie de traitement la plus appropriée pour un cancer donné dépend de sa classification T.N.M. Cette dernière est définie en fonction de : la taille de la tumeur (T) l’atteinte des nœuds lymphatiques (N) la présence (M1) ou non (M0) de métastases Suite à ces traitements, des complications peuvent apparaitre dont la principale est le lymphœdème du membre supérieur. L’interruption chirurgicale de certaines voies de drainage superficielles est le point de départ du lymphœdème du membre supérieur. C’est l’association curage axillaire radiothérapie qui est à l’origine de la genèse du lymphœdème (17). Le curage axillaire monobloc emporte des nœuds qui drainent le sein mais qui sont toujours communs au drainage superficiel d’une partie du membre supérieur. La radiothérapie appliquée dans la région axillaire ou la région pectorale est également responsable de la modification du drainage du membre supérieur. Ses effets aggravent secondairement l’insuffisance lymphatique par apparition d’une fibrose post-radique. La dysfonction lymphatique résulte du déséquilibre entre une capacité fonctionnelle réduite et une charge lymphatique inchangée (7). Selon une étude récente, la fréquence du lymphœdème du membre supérieur suite à un traitement radio-chirurgical varie entre 15% et 40%, suivant la définition donnée du lymphœdème (comparaison des mesures circonférentielles avec le côté sain, allant de 1 cm à 3 cm) (8). Pour prévenir l’apparition de l’œdème, des séances de kinésithérapie sont systématiquement proposées aux patientes qui ont subi un curage axillaire. Les principaux objectifs thérapeutiques sont (2) : D’améliorer la qualité de vie de la patiente De limiter les complications telles que la fibrose tissulaire et les épisodes infectieux D’apprendre les règles d’hygiène D’appliquer une kinésithérapie décongestive De mettre en place un processus d’éducation de la patiente Ces séances permettent en outre de limiter la raideur du bras et de l’épaule. Les femmes présentant un lymphœdème témoignent d’une qualité de vie dégradée, de capacités physiques plus limitées et d’une détresse psychologique plus élevée par rapport aux femmes indemnes (3). 2 L’application de la kinésithérapie combinée décongestive (association de drainage lymphatique manuel, bandages, la gymnastique sous bandage, associés à la pressothérapie pneumatique intermittente adjuvante) peut être réalisée en cabinet libéral ou en service de lymphologie. La prise en charge en cabinet libéral se fait de façon ambulatoire, tandis que celle en service de lymphologie s'effectue en hospitalisation complète. La durée de l’hospitalisation varie de 1 à 3 semaines suivant les services, les traitements étant effectués tout au long de la journée. Suite à cette hospitalisation, des séances de kinésithérapie en cabinet libéral seront prescrites à la patiente afin de maintenir les bienfaits de cette prise en charge. Le nombre de séance en cabinet libéral sera déterminé sur prescription par le médecin. Cependant une demande d’accord préalable pourra être réalisée si le praticien estime que d’autres séances seront nécessaires. Le temps d’une séance en ambulatoire est d’environ 30 minutes. 3 Contexte Le traitement du cancer du sein a deux buts : d'une part, contrôler la tumeur primitive et les territoires ganglionnaires de drainage, c'est le traitement locorégional (chirurgie et radiothérapie), d'autre part, traiter une éventuelle dissémination infra-clinique à distance, c'est le traitement adjuvant (chimiothérapie et hormonothérapie) (4). Pour y parvenir, plusieurs types de thérapie sont souvent associés. Le traitement d’un cancer du sein dépend de la nature, de la localisation et du stade de la maladie. Ce peut être : La chirurgie: La méthode du ganglion sentinelle : si le premier nœud lymphatique de la chaîne ganglionnaire assurant le drainage du sein n’est pas envahi par les cellules tumorales, les autres ne le seront pas non plus. Tumorectomie : (mastectomie partielle): l’intégrité du sein est préservée et la chirurgie est dite conservatrice. Elle est préconisée le plus souvent pour des tumeurs inférieures à 5 cm (5). Mastectomie totale : la totalité du sein doit être retirée, y compris l’aréole et le mamelon. Le curage ganglionnaire axillaire : il est généralement réalisé lors de la mastectomie (partielle ou totale) ou suite à un ganglion sentinelle positif. La radiothérapie : La radiothérapie tient une place importante dans le traitement locorégional des cancers infiltrants du sein, soit associée à la chirurgie à titre pré ou post-opératoire, soit seule. Elle est indispensable après un traitement chirurgical conservateur (tumorectomie). Une radiothérapie utilise des rayonnements ionisants pour détruire les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité à se multiplier. La radiothérapie cible uniquement les parties du corps où les cellules cancéreuses sont susceptibles de se développer. L’irradiation a pour but de détruire ces seules cellules cancéreuses tout en préservant le mieux possible les tissus sains et les organes avoisinants (6). La chimiothérapie. L’hormonothérapie. 4 Le lymphœdème est un dysfonctionnement chronique engendré par l'accumulation de liquide lymphatique dans les espaces interstitiels, surtout dans la graisse sous-cutanée, suite à une rupture du système lymphatique. Il se constitue par insuffisance d’évacuation (9). Le déséquilibre induit par une charge lymphatique normale face à une capacité lymphatique altérée crée alors une insuffisance lymphatique mécanique aboutissant à une stagnation de protéines et d’eau dans l’intersitium (33). Dans un délai variable de quelques mois à plusieurs années (pic de fréquence se situant entre la 1ère et la 2ème année) et fréquemment après un effort physique ou un traumatisme, apparaît une augmentation de volume du bras dans un premier temps, puis de l'avant-bras. Cet œdème est initialement mou, prenant "le godet", et régressif la nuit. Par la suite, l'œdème devient ferme, élastique, ne prenant plus "le godet". Le dos de la main présente un aspect caractéristique bombé, en "verre de montre". En l'absence de traitement, l'œdème augmente de volume, atteint également les doigts qui prennent alors un aspect en "saucisse" (10). Deux types de lymphœdèmes sont principalement distingués: le lymphœdème primaire est la conséquence d’une anomalie congénitale ou héréditaire du système lymphatique, tandis que le lymphœdème secondaire provient de l’obstruction ou de l’interruption du système lymphatique par un traumatisme, une intervention chirurgicale ou de la radiothérapie (11). Plusieurs symptômes sont en mesure de faire suspecter un lymphœdème (12) : sensation de lourdeur, les bijoux deviennent difficiles à ôter, la marque du bracelet de la montre reste sur le poignet. Les patientes atteintes peuvent connaitre de la douleur, de l’enflure et des sensations de resserrement et de pesanteur au niveau du membre supérieur, ainsi que des infections cutanées récurrentes (32). Les lymphœdèmes sont classés en 4 stades selon Brunner (11) : Stade 1 (latent ou subclinique) : l’œdème est peu ou pas visible, le patient ressent une lourdeur du membre supérieur. Stade 2 (spontanément réversible) : l'œdème est apparent à la pression de la peau (prend le "godet"), et diminue à l'élévation du membre. Stade 3 (spontanément irréversible) : la pression des doigts ne laisse plus de marque. C'est l'installation de la fibrose marquant le début du gonflement du membre qui commence à durcir. L'élévation du membre ne diminue plus l'œdème. Stade 4 (elephantiasis lymphostatique) : à ce stade, le gonflement devient irréversible et habituellement le membre est très gros. Le tissu est dur (fibrotique). Il est possible pour les patientes d'envisager une chirurgie dite de "débridement". 5 Il convient alors d'appliquer des précautions simples du côté du bras opéré comme : se dispenser de porter de lourdes charges, de se cogner, se protéger contre les risques d'infection (port de gants en cas de jardinage, désinfection systématique et soigneuse des plaies), s'abstenir de toute exposition au soleil et éviter les prises de sang ou de pression artérielle du côté du bras opéré. En ce qui concerne la pratique d'un sport, les interdits sont rares et seront indiqués par le médecin. Dans tous les cas, il suffira simplement d'adopter une pratique douce, sans brusquer les choses. La natation, la gymnastique douce, la danse et la marche sont des activités particulièrement recommandées. Le traitement kinésithérapique des lymphœdèmes du membre supérieur secondaire à un curage axillaire dans les cancers du sein est primordial. Les techniques utilisées font parties d’une stratégie thérapeutique alliant différentes méthodes (11) : Le drainage lymphatique manuel (DLM). Il permet une augmentation de la résorption locale associée à l'ouverture d'anastomoses lympho-lymphatiques avec les territoires contigus. Il repose sur 2 types de manœuvres : une manœuvre de remplissage ou de résorption au niveau de l’œdème et une manœuvre d’évacuation ou d’appel à distance de l’œdème (14). L’objectif du DLM est de stimuler le lymphangion et de faire ainsi circuler la lymphe d’un territoire atteint par le lymphœdème vers un territoire sain. Les bandes de contention ou de compression et les manchons. La contention, peu ou pas élastique, s’oppose au gonflement du membre, la compression élastique exerce une pression active et permanente sur la peau. L’activité musculaire sous bandage peu élastique (contention) permet une augmentation du captage et de l’évacuation des grosses molécules. La contraction musculaire permet d'accroître le débit lymphatique et la résorption des protéines par ouverture/fermeture des collecteurs lymphatiques initiaux. La pressothérapie est utilisée comme adjuvant au DLM et aux bandages. La mobilisation passive ou active articulaire. La déclive pour les stades 1 et 2. L'éducation du patient à la prévention de l’aggravation du lymphœdème. La prise en charge optimale du lymphœdème secondaire se déroule généralement en deux phases distinctes : une première phase, dite "intensive", destinée à réduire le volume du lymphœdème, 6 suivie d’une phase dite "de maintien ou d’entretien", qui vise à maintenir la réduction volumétrique à long terme (15). La kinésithérapie combinée décongestive figure en tête des recommandations faites par la Société Internationale de Lymphologie. C'est présentement le traitement le plus efficace pour la prise en charge des lymphœdèmes secondaires. Elle se retrouve sous plusieurs dénominations dans le monde de la publication telles que la physiothérapie spécifique décongestive, la thérapie combinée de décongestion ou encore le traitement physique combiné. Elle comprend : le drainage lymphatique manuel, les bandages et la gymnastique sous bandage, associés à la pressothérapie pneumatique intermittente adjuvante (16) (17). Différents travaux ont évalué l’action de ces techniques utilisées isolément ou avec des panachages différents mais c’est bien l’association des trois qui optimise la décongestion (11). Des études sur le drainage lymphatique manuel réalisé sous lymphoscintigraphie, ont permis la validation de cette technique (18). Cependant, pour une décongestion optimale du lymphœdème, les bandages doivent y être associés à la fin de chaque séance. Quant à la pressothérapie, elle permet de compléter l’effet du drainage lymphatique manuel (19). La kinésithérapie combinée décongestive est notée comme LA référence dans les traitements des lymphœdèmes secondaires à un cancer du sein. Ces traitements pouvant être réalisés soit en ambulatoire, soit en hospitalisation complète, la question de l’hospitalisation systématique est soulevée. En effet, existe-t-il une réelle équivalence entre cette prise en charge en service de lymphologie et celle menée en cabinet libéral? Les patientes doivent-elles interrompre leur travail et leurs activités pendant 1 à 3 semaines alors qu'elles pourraient sans cela obtenir les mêmes résultats en ambulatoire? Autant de questions qui amènent à une problématique : l’efficacité d’une prise en charge en service de lymphologie est-elle significative par rapport à la prise en charge libérale? Le choix des critères d’évaluation seront tout d’abord abordés suivi de la démarche de recueil des données. Enfin les résultats seront traités et organisés de façon à mettre en avant les réponses à la problématique posée. 7 Méthode Afin de répondre à la problématique posée, les facteurs socio-économiques des exercices salariés et libéraux seront détaillés en lien avec une expérience personnelle dans ces deux modes de prise en charge. Puis la démarche de mise en place de l’enquête réalisée sera explicitée, ainsi que les résultats obtenus suite à celle-ci et une analyse de ces résultats. I. Etat des lieux socio-économiques Lors de stages réalisés en service hospitalier et en cabinet libéral, des observations ont été faites au regard de spécificités socio-économiques propres à chacun des exercices tels que le temps, le coût et les moyens disponibles pour ce type de prise en charge. Quelle est l’importance du temps dans ces deux prises en charge? L’exercice libéral permet une prise en charge de 30 minutes par séance. Durant ce temps, un drainage lymphatique manuel d’environ 25 minutes est effectué ainsi que la pause de bandages (environ 5 minutes) associés à des soins de peau et des consignes d’exercices sous bandages. À ce traitement peuvent être ajoutées des séances de pressothérapie pneumatique intermittente d’environ 25 minutes, cependant elles restent exceptionnelles en libéral. Il est à noter qu'en exercice libéral, les séances seront moins régulières et moins fréquentes. Ainsi donc, en milieu hospitalier, 5 jours de traitement seront aisément consécutifs alors que ces mêmes séances seront étalées sur 1 à 5 semaines en libéral. La prise en charge en service hospitalier spécialisé (CHIC des Andaines à la Ferté Macé Orne) s’effectue sur 5 jours. Chaque jour sont réalisés environ 45 minutes de drainage lymphatique manuel. Suivent 3 heures de pressothérapie pneumatique intermittente (2h + 1h) 8 puis la pose des bandages avec mobiderm et de bandes peu élastiques conjuguée aux soins de peau et aux consignes d’exercices sous bandages. Les soins s'échelonnent entre 8h et 16h et se terminent le vendredi à midi. Sont donc comptabilisés 3h45 de drainage, 14h de pressothérapie, 4h de bandages (environ 5 à 10 minutes par bandages) sur 5 jours, soit environ 18h30 de soins. Ceci équivaut à 13 séances de 30 minutes en cabinet libéral. Du point de vue de la patiente, le temps est aussi différent suivant l’exercice de prise en charge. En effet l’exercice salarié oblige la patiente à s’absenter durant une semaine complète et parfois dans un lieu éloigné de son domicile (peu de service spécialisé en France : 21 de recensés par l’AKTL) (23). En exercice libéral, la patiente fait un aller-retour de son domicile pour chaque séance, et parfois sur de longues distances, le nombre de masseurs-kinésithérapeutes spécialisés en lymphologie étant faible (seulement 11 inscrits à l’AKTL en région Bretagne). L’aspect économique de ces deux exercices: un facteur déterminant? ■ Lors de la prise en charge en libéral, pour un traitement de décongestion combinée, le drainage lymphatique manuel est facturé, sur la base d'un AMK à 2,04 €, pour un membre supérieur à AMK 7 soit 14,28 €. (24). À ceci s’ajoute le coût d'une pose de bandage AMK 1, soit 2,04 €. Au total, le coût de cette prise en charge revient à 16,32 € pour 30 minutes de traitement. L’utilisation en adjuvant de la pressothérapie peut être facturée AMK 7 soit 14,28 €. Pour la réalisation des bandages pour un membre supérieur, la patiente doit acheter environ 3 bandes peu élastiques à 12 € l'unité plus une crème pour les soins de peau (type Dexeryl) à 4,40 € soit un coût de 40,40 €. À cela s'ajoute parfois une bande mobilisatrice mobiderm de 39 €. Ce qui amène à un coût total de 79,40 euros pour cette pose. ■ Lors de la prise en charge en service hospitalier, tout le matériel est fourni par l’hôpital, hormis le manchon. Comme ce matériel n’est pas acquis par la patiente, si celle-ci souhaite continuer ce type de bandage chez elle ou en cabinet libéral après sa sortie, elle devra l’acheter sur prescription. À tout ceci s’ajoute le coût d’une prise en charge en ambulatoire pour la plupart des patientes permettant d’entretenir les résultats obtenus en service de lymphologie. Sachant que le prix journalier en centre est de 1286 €, une hospitalisation complète de 5 jours revient à 6430 € (soit 31,83 € par demi-heure). Cependant nombreux sont les services compris dans ce tarif : chambre, aide-soignante, agent d’entretien, infirmière, repas, matériel, masseur-kinésithérapeute, secrétaire, etc… Une partie de ces coûts est supportée par la Sécurité Sociale et éventuellement par les mutuelles complémentaires. 9 Dans ces deux types d’exercices, la prescription d’un manchon est quasi systématique. Les manchons sont réalisés sur mesure en pharmacie. Les mesures sont prises soit par le pharmacien soit par le masseur-kinésithérapeute lui-même. Le prix d’un manchon est d’environ 80 €. Le bandage avec bande mobilisatrice mobiderm n’est pas utilisé systématiquement en cabinet de kinésithérapie, celui-ci créant un coût supplémentaire à la charge de la patiente. Comparativement, en service de lymphologie, il est inclus dans le coût de la prise en charge. Il en est de même pour la pressothérapie, celle-ci constituant un investissement onéreux pour le masseur-kinésithérapeute libéral. II. Enquête Afin de comparer ces deux exercices, une enquête a été menée auprès de masseurskinésithérapeutes libéraux et d’un service hospitalier spécialisé en lymphologie. Le but de cette enquête fut de récolter les résultats obtenus à la suite de ces deux types de prise en charge. Pour ce faire, un questionnaire a été établi reprenant des données informatives sur les patientes et deux bilans spécifiques réalisés à deux reprises. A. Population ciblée Les professionnels : Service kinésithérapique de lymphologie du centre hospitalier de la Ferté Macé dans l'Orne. Les praticiens libéraux, recensés sur le site internet de l’AKTL, tous situés dans la région ouest de la France. Ces thérapeutes ont tous reçu une formation en lymphologie et notamment en drainage lymphatique et en bandage. Les patientes : La population recherchée est constituée de femmes chez lesquelles a été diagnostiqué un cancer du sein, ayant reçu un traitement radio-chirurgical et ayant déclenché un lymphœdème au niveau du membre supérieur. Les patientes répondant à ce questionnaire ne devaient pas 10 être atteintes de réaction infectieuse (érysipèle) suite au traitement, ceci faisant partie du critère d’exclusion de cette enquête. Le critère d’inclusion concernant le lymphœdème se devait de présenter une différence d’au moins +2 cm par rapport au côté sain, sur 1 de ces 4 mesures : aux articulations métacarpiennesphalangiennes, aux poignets, à 10 cm en aval des épicondyles latéraux et à 15 cm en amont des épicondyles latéraux (32). B Choix des critères d’évaluation. Pour évaluer le lymphœdème, les deux bilans retenus objectivent la diminution du lymphœdème et ciblent le ressenti de la patiente. Pour objectiver l’évolution du lymphœdème, plusieurs bilans peuvent être proposés. Certains outils d’évaluation auraient pu être utilisés mais ils ont été directement écartés car ne pouvant être réalisés en cabinet libéral : bio-impédance (courant électrique), lymphoscintigraphie (traceur macromoléculaire radio-marqué), pérométrie (faisceaux de lumière infrarouge mesurant les contours d’un membre). D’autres bilans possibles ont également été exclus, n’étant pas objectifs et ne pouvant être quantifiés : Le poids de la patiente: la perte de poids ne dépendant pas uniquement de la diminution du lymphœdème, elle peut être imputée à une augmentation de l’activité physique ou un régime alimentaire différent. La photographie du membre supérieur: celle-ci ne permet qu’une observation subjective de la diminution. Une réduction minime est difficile à être objectivée sur une simple photo. Seules les diminutions vraiment importantes peuvent être ainsi mises en évidence mais elles restent non quantifiables. Pour évaluer le lymphœdème, il convient de le quantifier. Donc sera utilisée, soit la périmétrie, soit la volumétrie. La volumétrie, ou pléthysmographie, consiste à immerger les membres atteints et non atteints dans un cylindre rempli d’eau. Leur volume respectif est déterminé grâce à la quantité d’eau qu’ils déplacent en millilitres, le lymphœdème est défini comme la différence entre les deux membres (15). En ce qui concerne la périmétrie, les mesures prises sont les circonférences du membre à différents niveaux. Les mesures pour être reproductibles doivent être réalisées toujours dans la même position (31). 11 Ces 2 évaluations sont simples à effectuer et permettent d’obtenir des résultats fiables intraexaminateur, reproductibles, quantifiables et comparables. Dans le cadre d’une étude comparative de ces deux types de critères d’évaluation, Megens a signalé que les mesures circonférentielles et la volumétrie par méthode de déplacement de l’eau, constatées chez les femmes traitées pour un cancer du sein, présentaient toutes deux une excellente fiabilité inter-évaluateur. En effet, chacune des ces 2 méthodes présentent un ICC (indice de corrélation intra-classe) de 0,99 pour la prise de mesure inter et intra-examinateur assurant ainsi une très haute fiabilité (25). Néanmoins, la volumétrie est plus difficile à mettre en place (besoin d’un cylindre suffisamment grand pour pouvoir contenir le membre supérieur), notamment en cabinet libéral. La périmétrie est très répandue, les rubans métriques étant faciles d’accès. C'est pourquoi la périmétrie sera retenue pour l’évaluation de la diminution du lymphœdème (Photo1). Photo 1 : Prise de mesures du lymphœdème© La méthodologie pour la prise des mesures est très précise et regroupe différents critères. Pour conférer une grande fiabilité à la mesure, l'utilisation d'un ruban de couturière large de 2cm est recommandée. Cela permet de limiter les biais d’erreur intra-examinateur à 1.8mm (26). Les mesures seront prises à partir de l’épicondyle latéral du coude et effectuées tous les 5 cm audessus et en dessous de celui-ci. Une mesure sera prise au niveau acromio-axillaire, une autre au 12 niveau du poignet, de l’angle de la 1ère commissure, de la tête des métacarpes et la dernière au niveau de la phalange proximale du majeur. Pour une meilleure fiabilité, ces mesures seront réalisées par le même examinateur. L’utilité de la périmétrie repose sur sa capacité à mettre en évidence le niveau de l’œdème, à révéler la présence d’un gonflement discret difficile à constater visuellement, de définir l’étendue de l’œdème, d'obtenir des paramètres valables pour les comparer par un examen ultérieur (27). Il est également important de s’intéresser au retentissement de la maladie et au vécu quotidien des patientes. En lymphologie, l'intérêt se porte sur les différences de volume et de périmètre entre le bras sain et le bras malade. Ces critères sont souvent loin de ceux pris en considération par la femme et sur lesquels elle espère obtenir une amélioration (28). En effet le volume de l’œdème ne permet pas d’évaluer l’impact réel de la maladie sur la vie quotidienne de la patiente. Son retentissement psychologique et social est minimisé, de même que les symptômes engendrés. "La qualité de vie est définie comme la perception qu’un individu a de sa place dans la vie, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lequel il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes" (OMS) Pour évaluer cette dimension, différentes échelles de qualité de vie ont été instaurées (28). De ce fait, un constat des échelles de qualité de vie disponibles a conduit des professionnels (F. ALLIOT et R. LAUNOIS) à développer un indicateur de qualité de vie spécifique du lymphœdème prenant en compte le point de vue du patient et permettant de mesurer le retentissement fonctionnel et psychosocial de la maladie : le LMS27 (ou ULL27). Une étude de validité de ce questionnaire a été mise en œuvre entre 1998 et 1999. Elle établit que l’échelle proposée répond aux exigences de validation : transparence, pertinence, fiabilité, exactitude, sensibilité, acceptabilité. Les coefficients de corrélation entre les scores par dimensions observées entre J0 et J28 sont tous plus élevés que 0,84. Les coefficients de Cronbach sont supérieurs à 0,80 dans toutes les dimensions. Sont considérés généralement comme acceptables sur le plan psychométrique les coefficients ayant une valeur supérieure à 0,70. Le LMS27 est un questionnaire de qualité de vie avec un lymphœdème du membre supérieur, établissant 27 questions regroupées en 3 dimensions (physique, psychologique et sociale). 13 Il est centré sur les conséquences du lymphœdème, sur son retentissement fonctionnel, ses répercussions psychologiques et l'impact social généré. L’évaluation du retentissement du lymphœdème sur les capacités motrices est spécifique aux problèmes occasionnés par celuici, elle prend principalement en compte la lourdeur du bras. Le versant psychologique, quant à lui, considère les états d’anxiété et de dépression ainsi que le côté esthétique perturbé par le lymphœdème. Et la dimension sociale évalue le retentissement du lymphœdème sur toutes les activités possibles des patientes : loisirs, travail, vie personnelle. Cette échelle permet d’obtenir des scores qui pourront être comparés en début, en cours et en fin de traitement. Ce questionnaire fut validé après plusieurs ébauches (73 questions définies au départ pour 27 retenues au final) (30). Chaque réponse aux questions est quantifiée de 1 à 5 : correspondant à aucune gêne, équivalant à une gêne permanente. Le score maximal de cette échelle est de 135 et le score minimal est de 27. Ce score peut être converti en pourcentage pour chaque dimension, 0% correspond à la meilleure qualité de vie possible, 100% à la qualité de vie la plus altérée. Seule une échelle spécifique de qualité de vie telle que LMS27 reflète de manière appropriée et exhaustive les conséquences du lymphœdème sur le vécu quotidien des patientes. Ce questionnaire est utilisé dans la fiche bilan du lymphœdème de l’AKTL. C Construction du questionnaire (Annexe 1) Le questionnaire a été établi en 3 parties : les renseignements sur la patiente et ses traitements antérieurs, l’objectivation du lymphœdème et de sa diminution, et enfin le questionnaire de qualité de vie LMS27. Les éléments renseignés sont ceux reconnus pour avoir un lien avec le lymphœdème ou susceptibles d’avoir une relation avec le traitement de ce dernier, sa difficulté ou sa facilité de réalisation (31): L’âge de la patiente : celui-ci permet d’évaluer l’activité de la patiente et de mettre en avant une gêne esthétique. Le poids et la taille de la patiente sont notés : ces éléments doivent être pris en considération car le rôle péjoratif aggravant du surpoids sur le lymphœdème est démontré. Le côté du membre concerné et la dominance : cette mention permet de déterminer le côté concerné dont la fonction est différente. La profession et les activités de la patiente : ils confirment le déficit de la patiente en termes de gêne fonctionnelle, surtout si le membre atteint est le membre dominant. 14 La date du diagnostic du cancer : elle sert à évaluer la distance d’apparition du lymphœdème par rapport au cancer. Les traitements du cancer du sein et leur date de fin : ils servent à apprécier l’impact sur le lymphœdème. La date du diagnostic du lymphœdème : elle permet d’évaluer l’ancienneté du lymphœdème, la phase atteinte par celui-ci et donc les possibles remaniements fibreux du tissu sus-aponévrotique. Les dates de début et de fin de traitement ainsi que le nombre de séances effectuées : elles permettent d’évaluer le temps de prise en charge en termes de semaines ou de mois et du nombre moyen de séances par semaine. Les cotations facturées : pour l'évaluation du montant de la prise en charge. Le traitement effectué : il permet de mettre en avant le traitement décongestif combiné complet et celui sans pressothérapie (considérée comme adjuvant). Le signe du "godet" : il précise l’aspect de l’œdème (liquidien, fibrosique ou graisseux), sa localisation et sa résorption possible par les techniques de kinésithérapie. L’impossibilité de réaliser un pli de peau : elle met en évidence une fibrose sous cutanée. Le bilan périmétrique : il est réalisé avec un mètre ruban style couturière, intraexaminateur pour chaque patiente et selon des repères osseux précis. Le questionnaire de qualité de vie : il reprend les items de l’échelle LMS27. D Recueil de données Les questionnaires ont été envoyés à 14 masseurs-kinésithérapeutes libéraux, soit par mail, soit par courrier, soit en stage (Figure 1). Parmi ces libéraux, 6 professionnels ont renvoyé un ou plusieurs questionnaires complétés. En service hospitalier, 2 masseurs-kinésithérapeutes les ont également remplis et en ont renvoyés 13. Donc au total, 25 questionnaires ont été reçus pour cette enquête. Nombre de réponses reçues Nombre de kiné ayant répondu Total des réponses Par Par courrier mail En stage reçues Salarié 2 13 0 0 13 Libéral 6 6 3 3 12 Figure 1 : Nombre de résultats collectés 15 Sur les 13 questionnaires renvoyés par courrier par le service hospitalier, seuls 7 ont été retenus : ceux-ci étaient entièrement remplis et les patientes concordaient avec les critères d’inclusion et d’exclusion. Un questionnaire a été rejeté car il ne possédait pas le critère d’inclusion demandé et la patiente choisie ne présentait pas une augmentation de volume d'au moins 2 cm à l'un des 4 points retenus. Cinq enquêtes été écartées: certaines données manquaient, notamment un questionnaire de qualité de vie revenu incomplet. Concernant les masseurs-kinésithérapeutes libéraux, sur les 6 formulaires renvoyés par courrier, un seul a été utilisé, les autres n'étant remplis que partiellement. Trois patientes ont été sélectionnées en stage, celles-ci présentant tous les critères requis. Trois questionnaires ont été reçus par mail et tous ont pu être exploités. Au final, cette enquête a permis de recueillir 7 questionnaires pour l’exercice salarié et 7 pour l’exercice libéral. Pour l'élaboration des graphiques récapitulatifs, les patientes ayant reçu un traitement en milieu hospitalier se verront attribuées un numéro de 1 à 7, les patientes suivies en libéral seront enregistrées de 8 à 14. De même, pour une meilleure lisibilité, l'exercice salarié sera représenté en bleu et le libéral en rouge. III. Résultats Les critères d’évaluations Les pourcentages des données de diminution périmétrique par section de membre ont été répertoriés dans l’Annexe 2 pour chaque patiente. Ces valeurs ont été regroupées par type d’exercices et une moyenne a été calculée pour chacun d’eux, sur un nombre de séances variable. Par exemple : dans le cadre de l’exercice salarié, pour le bras, une moyenne des valeurs de toutes les patientes a été effectuée afin d’obtenir une seule et même valeur pour ce membre en salariat. La Figure 2 regroupe donc ces données permettant de comparer par localisation les améliorations obtenues en libéral et en salariat. 16 Comparaison des données périmétriques 5,00% Pourcentages de diminution 4,50% 4,00% 3,50% 3,00% 2,50% 2,00% 1,50% 1,00% 0,50% 0,00% Salarié Libéral Bras 1,40% 3,19% Coude 3,46% 2,16% Avant-bras 4,52% 2,38% Poignet 3,39% 1,79% Main 1,66% 1,71% Figure 2 : Pourcentage de diminution des lymphœdèmes dans les 2 types d’exercices Afin d’objectiver l’amélioration de la qualité de vie, les données recueillies ont été converties en pourcentage d’altération pour chaque dimension et pour chacune des patientes, 100% étant la qualité de vie la plus altérée (Annexe 3). Ensuite, l’évolution de ce pourcentage est comparée en début et en fin de prise en charge. Un pourcentage d’amélioration ou de dégradation de la qualité de vie par dimension est mis en parallèle entre la prise en charge en libéral et en service hospitalier. Les valeurs positives indiquent une amélioration de la qualité de vie, une valeur négative une détérioration de celle-ci (Figure 3). Pourcentage d'évolution du LMS27 Libéral -8% Dimension sociale Dimension psychologique Salarié 4% 8% 16% -4% Dimension physique 12% Figure 3 : Évolution de la qualité de vie 17 Les autres données du questionnaire Le nombre de séances effectuées en service hospitalier est constant, 5 jours pour chacune des patientes, comprenant une équivalence de 13 séances de 30 minutes. Par contre, pour la prise en charge en cabinet libéral, le nombre de séances effectué est variable (Figure 4). 200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 187 150 131 100 103 100 30 13 13 13 13 13 13 13 Figure 4 : Nombre de séances Les dates de diagnostic du lymphœdème (Annexe 5) sont regroupées par période : moins de 1 an, moins de 2 ans, moins de 5 ans, moins de 10 ans et plus de 10 ans (Figure 5). Diagnostic du lymphœdème Salarié 2 Libéral 3 1 2 1 1 1 1 0 Moins d'1 an 2 Moins de 2 ans Moins de 5 ans Moins de 10 ans Plus de 10 ans Figure 5 : Ancienneté du lymphœdème 18 Le nombre de patiente ayant le côté dominant atteint ou le non dominant (Annexe 5) en salariat et en libéral sont répertoriés (Figure 6). Salariés Libéraux Côté dominant atteint Côté dominant atteint Côté non dominant atteint Côté non dominant atteint 14% 29% 71% 86% Figure 6 : Côté de l’atteinte La présence d’un signe du "godet" positif ou non (Annexe 5) est répertoriée sur la Figure 7, la possibilité de réaliser un pli de peau (Annexe 5) sur la Figure 8, les activités professionnelles ou les loisirs des patientes (Annexe 4) se retrouvent sur la Figure 9, leur IMC sur la Figure 10 et l’association à une pressothérapie pneumatique intermittente adjuvante sur la Figure 11. Signe du "godet" Salarié 4 3 Positif Libéral 3 4 Négatif Figure 7 : Signe du "godet" 19 Pli de peau 8 6 4 2 0 Non Oui Salarié Libéral Figure 8 : Possibilité de réaliser un pli de peau Salariés Libéraux Activités professionnelles Activités professionnelles Loisirs Loisirs Aucune activité Aucune activité 25% 25% 25% 38% 37% 50% Figure 9 : Activités des patientes 45 40,1 40 35 32,7 32,5 29,3 30 25 22 22,6 24,2 22,1 22,7 24,2 28 27,1 20,3 20,5 20 15 10 5 0 Figure 10 : IMC des patientes 20 Pressothérapie Salariés OUI Libéraux NON OUI NON Patiente 1 X Patiente 8 X Patiente 2 X Patiente 9 X Patiente 3 X Patiente 10 Patiente 4 X Patiente 11 Patiente 5 X Patiente 12 X Patiente 6 X Patiente 13 X Patiente 7 X Patiente 14 X X X Figure 11 : Utilisation de la pressothérapie IV. Analyse des résultats (Annexe 5) Les résultats des mesures périmétriques révèlent une diminution plus significative pour la prise en charge en service hospitalier. Une plus grande amélioration au niveau du coude, de l’avant-bras et du poignet est effectivement notée en salarié. Mais l’exercice libéral offre une meilleure augmentation au niveau du bras. De même, l’amélioration du LMS27 est présente dans les 3 dimensions pour la prise en charge en salarié. Cependant, en libéral, la dimension psychologique est grandement améliorée tandis qu'une dégradation de la qualité de vie en terme social et physique y est observée. En exercice salarié, les séances comptabilisées sont nettement inférieures qu’en libéral. Il ressort que les lymphœdèmes décelés depuis moins de 2 ans traités en libéral sont plus nombreux alors qu’en prise en charge hospitalière, la majorité a été diagnostiquée entre 3 à 5 ans. Dans les 2 prises en charge, c’est le membre dominant qui est le plus souvent atteint. La présence d’un signe du "godet" est constatée dans la moitié des cas en salarié et majoritairement en libéral. L’impossibilité de réaliser un pli de peau est présente dans quasiment tous les cas présentés ici, hormis pour 2 patientes prises en charge en service hospitalier. En ce qui concerne les activités, plus des ¾ des patientes pratiquent une activité professionnelle et/ou des loisirs manuels pouvant être limités par le lymphœdème. Par contre, 21 les patientes prises en charge en libéral maintiennent une nette supériorité au niveau de leurs activités. Le profil type de la patiente ayant le mieux réagi au traitement correspond à celui de la patiente 12. Elle a été prise en charge en cabinet libéral sur 187 séances. Son amélioration périmétrique de +5,47% et sa qualité de vie moyenne ayant progressé de +11% du LMS27 sur les 3 dimensions sont significatives. Elle est atteinte d'un lymphœdème depuis plus d’un an sur le côté dominant avec un signe du "godet" positif et un pli de peau réalisable, sans activité professionnelle mais avec des loisirs manuels, le tout appuyé d'un IMC légèrement supérieur (27,1). Elle a également bénéficié de l’utilisation de la pressothérapie. De même une autre patiente est très proche de ces résultats : la patiente 4. En effet, même si ses résultats périmétriques sont inférieurs (+5,44%), l’amélioration de sa qualité de vie est supérieure à celle de la patiente 12 (+19%). Il apparaît que cette personne a été prise en charge en service hospitalier. Ses particularités sont : 5 jours effectués pour un lymphœdème de 9 ans, côté non dominant atteint, signe du "godet" positif, pli de peau réalisable. Elle est encore en activité professionnelle; son IMC est normal (22,6) et elle a bénéficié d'une pressothérapie adjuvante. La patiente 8 a manifesté une moins bonne réaction au traitement : une amélioration négative de la périmétrie (-1,62%), une détérioration de la qualité de vie de 34%. Son lymphœdème est présent depuis plus de 18 ans sur le côté dominant avec un signe du "godet" positif et un pli de peau réalisable. Elle n'exerce aucune activité professionnelle mais s'adonne à des loisirs manuels. Son IMC moyen est de 24,2. La pressothérapie n’a pas été utilisée comme adjuvant. La meilleure diminution périmétrique du lymphœdème est observée chez la patiente 4 en salarié et chez la patiente 12 en libéral. La moins bonne évolution périmétrique constatée et les moins bons scores relevés pour le LMS27 correspondent à la patiente 8 en libéral et à la patiente 5 en salarié, ceux-ci restant tout de même positifs pour cette dernière. La qualité de vie demeure inchangée pour la patiente 5. Son lymphœdème est plus récent que celui de la patiente 8 mais fut tout de même diagnostiqué il y a plus de 10 ans. Le signe du "godet" est absent chez la patiente 5 tandis qu’il est présent chez l’autre patiente. Elle pratique des activités de loisirs manuels et a conservé le même IMC. Aucune séance de pressothérapie n'a été prescrite pour la patiente 8. Toutefois, la patiente 11 prise en charge en cabinet libéral présente la plus forte diminution mesurée, située au niveau du bras (11,7%). En salariat, la réduction la plus sensible observée est de 9,2% pour la patiente 4 au niveau du coude. 22 Pour ce qui est de l’évolution du LMS27, l'amélioration la plus conséquente constatée en libéral concerne la patiente 10 et en salarié la patiente 1 (21%). Pour cette dernière, la diminution de son lymphœdème est moins importante que pour la première. Son nombre de séances a été 2 fois inférieur à celui la patiente 10. Son lymphœdème date d’il y a 2 ans soit un an et demi de plus que pour la patiente en libéral. Il est impossible de réaliser un pli de peau sur cette personne contrairement à la patiente 10 et elle n’a ni activité professionnelle ni de loisirs contrairement à la patiente 10 qui a maintenue son activité professionnelle. Toutes les deux ont toutefois bénéficié de séances de pressothérapie et présentent un IMC similaire mais un peu élevé. Le meilleur score pour le questionnaire LMS27 est enregistré pour la dimension psychologique en libéral (patiente 12). Beaucoup de scores restent inchangés pour la prise en charge hospitalière (patientes 2, 3, 5 et 6). Les scores en libéral sont vraiment variables allant d’une forte amélioration pour une dimension à une forte dégradation pour une autre dimension et ce parfois au niveau d’une même patiente. 23 Discussion Cette enquête comporte des biais d’erreurs la présentant plutôt comme une pré-enquête. Elle présente des disparités sensibles au niveau de la population, que ce soit les masseurskinésithérapeutes ou les patientes interrogées. En effet seulement 2 kinésithérapeutes hospitaliers ont participé au questionnaire contre 6 en exercice libéral. Malgré un nombre de patientes identique en libéral et en salarié, ce quota reste malgré tout bien insuffisant pour que cette enquête soit fiable. Afin que l'enquête menée soit plus représentative de la population, une mobilisation plus appréciable des patientes aurait permis de l'affiner. Quelques points sont à souligner en ce qui concerne les données de l’enquête. Le nombre séances différent entre les salariés et les libéraux n'autorise pas une comparaison équitable de ces deux types de prises en charge. Le nombre de séances effectuées en centre hospitalier et en cabinet libéral est très différent. Pour se rendre compte de la réelle efficacité de ces prises en charge et ainsi les comparer dans des conditions identiques, il conviendrait de réaliser une prise en charge libérale fondée sur un même nombre de séances qu’en service hospitalier, soit 13 séances et sur la base d'une prise en charge initiale ou du moins en début de phase de traitement. Cependant, le manque de temps et le défaut de patientes n’ont pas permis d’inclure ce critère. Contacter un nombre plus important de masseurs-kinésithérapeutes aurait participé à cette volonté de rigueur. Malheureusement peu de professionnels sont recensés sur le site de l’AKTL, et les personnes ciblées devaient être formées à la prise en charge lymphologique. En effet, le kinésithérapeute libéral est souvent jugé insuffisamment formé et compétent pour cette prise en charge (29). En ce qui concerne la durée des séances, celles-ci ne sont pas équitables, elles peuvent varier d’un praticien à un autre. L’espacement des séances n’est pas le même non plus, en salarié elles sont condensées sur 5 jours tandis qu’en libéral un même nombre de séances peut être réalisé en 3 semaines voire entre 1 à 3 mois. Le type de drainage utilisé par le praticien n'a pas été demandé mais cependant celui-ci peut influer sur le traitement suivant le type de lymphœdème (fibrosique ou non). De même, le questionnaire n'a pas soulevé les notions d’auto-bandage et d’auto-drainage : pour autant, ceux-ci sont à même d'interférer dans les résultats de la prise en charge libérale. 24 Le questionnaire de qualité de vie amène aussi à réflexion car celui-ci n’a pas été rempli lors de 2 stades différents. Le praticien proposait à la patiente de se remémorer son état précédant le traitement uniquement en fin de la dernière séance de prise de mesure. Pour plus de rigueur, un panel plus élargi de patientes ayant un lymphœdème de moins de 2 ans, correspondant à la phase d’attaque du traitement, aurait été nécessaire. Pour ce qui est des questionnaires de qualité de vie, seul le LMS27 est spécifique du lymphœdème du membre supérieur ; Aucun autre indicateur générique de qualité de vie disponible actuellement (SIP, NHP ou SF36) n’intègre la totalité des dimensions d’atteintes dans le lymphœdème (21). Ni les uns, ni les autres ne prennent en compte, par exemple, la détérioration de l’image corporelle et le préjudice esthétique subis, ainsi que la souffrance psychologique liée à la peur de l’irréversibilité et de l’aggravation de la maladie. D’autre part, pour les dimensions effectivement explorées par ces indicateurs, le choix des items et leurs graduations reflètent mal les atteintes spécifiques du lymphœdème. Les échelles spécifiques se focalisent sur les domaines pour lesquels le retentissement de la maladie est important, ceci afin d’accroitre la sensibilité de l’indicateur (20). Toutefois, ce questionnaire est peu adapté aux services hospitaliers, les patientes ne pouvant évaluer l’amélioration de la dimension sociale sans être réintégrée dans une vie quotidienne normale. Si les résultats de l’enquête réalisée orientent vers une prise en charge en service hospitalier plus efficace que ce soit au niveau de la périmétrie ou au niveau de la qualité de vie, toutefois ces résultats ne sont que partiellement en faveur de celle-ci. De plus l'échantillonnage restreint de patientes ne peut faire de cette enquête une généralité. Mais certaines études réalisées mettent en avant l’efficacité du traitement en libéral. Il apparait que le traitement en ambulatoire, accessible à la kinésithérapique libérale, donne des résultats satisfaisants en terme de réduction de volume de l’œdème. Le traitement intensif en hospitalisation doit rester l’exception (34). L’étude prospective multi-praticiens conduite par l’AKTL a démontré que la prise en charge des lymphœdèmes en ambulatoire, lorsque celle-ci est possible, offre des résultats comparables à ceux obtenus en centre spécialisé (35). De surcroit, une étude, menée en service hospitalier sur la kinésithérapie combinée décongestive et son action sur le lymphœdème dans le temps, a démontré que cette hospitalisation était efficace sur une période d'une semaine environ mais qu'au-delà de 7 jours, la diminution du lymphœdème s'amoindrit, excepté pour quelques cas particuliers (22). Les services de lymphologie pratiquant un traitement sur 2 ou 3 semaines seraient à exclure pour une enquête de ce type. Mais rares sont les établissements proposant cette prise en 25 charge : seulement 21 hôpitaux sont recensés par l’AKTL (17). En outre, les résultats en fonction du temps de prise en charge ne peuvent pas être évincés. Recueillir les données notées antérieurement par les professionnels aurait approfondi cette enquête mais cela les aurait trop mobilisés de calculer le nombre de séances réalisées entre les 2 prises de mesure. Afin que le recueil de données reste équitable et conserve les mêmes conditions qu'en service hospitalier, le traitement décongestif combiné se devrait d'être réalisé de façon intensive en libéral, avec une séance quasiment tous les jours. Si le traitement décongestif devait être effectué entièrement à chaque séance, cela prendrait environ 1h15 : 30 minutes de DLM, 30 minutes de pressothérapie et 10-15 minutes pour les soins de peau, le bandage et les exercices sous bandage. Or le temps de prise en charge en libéral est limité à 30 minutes. De ce fait des services spécialisés ont été créés pour mettre en œuvre un traitement intensif de ces lymphœdèmes. Le traitement décongestif combiné est un traitement lourd pour les patientes et qui, en phase d'attaque, demande beaucoup de temps aux praticiens. En effet, il est conseillé de réaliser un drainage lymphatique manuel tous les jours de même qu'une application de bandage après chaque séance. Ces bandages sont à conserver pendant environ 24 h et ce jusqu’à la séance suivante. Cependant, certaines patientes ne peuvent suivre ce traitement convenablement, les bandages étant contraignants et pas toujours bien supportés par celles-ci. Les bandages contensifs créent une gêne à la mobilité de la patiente, gêne beaucoup plus importante dans une prise en charge libérale qu’hospitalière. Car en ambulatoire, la patiente rentre chez elle tous les soirs et doit continuer à assumer ses activités journalières, d'autant plus si la patiente a conservé une activité professionnelle. Malgré tout, des stratégies thérapeutiques peuvent être modulées selon les cas du fait de la variabilité des réactions des patientes et des résultats cliniques obtenus. Cette stratégie doit tenir compte des dimensions de qualité de vie. Chaque traitement doit améliorer la dimension physique sans empiéter sur les dimensions psychologiques et sociales. Les patientes reçoivent un traitement au long cours, bien souvent à vie durante, il est donc nécessaire de les amener à accepter le traitement et donc trouver les meilleures solutions s'adaptant à chacune d’entre elles. Le caractère pénible de la contention engagera à utiliser les bandages de façon 26 intermittente. Ainsi, un manchon compressif ne sera utilisé que les jours où la patiente n’a pas de bandages, lui permettant plus aisément de poursuivre les activités qu’elle souhaite. La base primordiale de cette stratégie est l’autonomisation de la patiente et l’assurance d’un maintien des résultats. Afin d’alléger le nombre de séances, l’apprentissage de l’auto-drainage et de l’auto-bandage peut se révéler être un compromis. Ce dernier permettrait à la patiente ambulatoire de continuer le traitement chez elle et ainsi de réduire le nombre de séances en cabinet. Seulement pour obtenir ceci le thérapeute libéral devra envisager de dégager un temps supplémentaire pour réaliser correctement cet apprentissage. Or en phase d’attaque, de nombreuses séances sont nécessaires chaque semaine et sont essentielles pour l’efficacité du traitement. Il serait donc intéressant de découvrir une méthode adéquate pour faciliter cet apprentissage. Plusieurs solutions pourraient être envisageables : un apprentissage par le service hospitalier pour les patientes passant par celui-ci, un livret descriptif des techniques et manœuvres à utiliser ou encore une vidéo en temps réel d’un auto-bandage et d’un autodrainage. 27 Conclusion L a prise en charge en service hospitalier développe plus de résultats probants que la prise en charge en cabinet libéral. Mais plusieurs paramètres non négligeables sont à prendre en compte : le temps et les moyens mis en place. Toutefois cette prise en charge est coûteuse et pas toujours envisageable. Il peut donc être conseillé de réaliser une prise en charge globale du patient avec un traitement "d’attaque" ou intensif en milieu hospitalier, suivi d'un traitement "d’entretien" en ville, de préférence à proximité du lieu de résidence de la patiente pour maintenir l’amélioration obtenue après le traitement intensif (33). Lorsque surviennent des difficultés notamment sévères et récurrentes ou un échec de PEC standard au bout de 3 mois, alors la patiente doit être orientée vers une structure de soin spécialisée (13). Quelque soit la structure où s'effectue le principe de la prise en charge est d’adapter les techniques, la durée et le nombre des séances à chaque patiente, et cela en fonction d’un bilan périmétrique régulier et du ressenti de la patiente. Le but des prises en charge est d’autonomiser la patiente et d’améliorer sa condition physique tout en prenant en considération les aspects psychologiques et sociaux. 28 Bibliographie 1) INSERM. Cancer du sein. Institut national de la santé et de la recherche médicale [en ligne]. Janvier 2012. Disponible sur internet : <http://www.inserm.fr/thematiques/cancer/dossiers/cancer-du-sein> (13 février 2012) 2) FERRANDEZ Jean-Claude. Un œdème … des traitements. Kinésithérapie la revue, mai 2002, vol. 2, n°5-6, p. 69-72. 3) CHARLES Cécile. 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JAMC, 2001, n°164, p. 191199 33) MALGRAS P. Prise en charge physiothérapique du lymphœdème des membres [en ligne]. Disponible sur internet : <http://kinemalgras.chez.com/activite/index.htm> (15 février 2012) 34) FERRANDEZ J.C., DURET J., MARTINEZ G. Curage axillaire et réduction de l'œdème du membre supérieur. Annales kinésithérapies, 1990, n°7-8, p. 384-386 35) FERRANDEZ J.C. Séquelles des traitements locorégionaux : quelles leçons du passé ? Que faire devant un lymphœdème ? 28èmes journées de la SFSPM, Lille, novembre 2006, p. 394-400 31 Annexe 1 : Questionnaire envoyé aux professionnels Questionnaire de prise en charge des lymphœdèmes secondaires à un cancer du sein Ce questionnaire a été réalisé pour des masseurs-kinésithérapeutes libéraux prenant en charge des femmes ayant un lymphœdème secondaire au traitement radio-chirurgical du cancer du sein. Il comporte une fiche de renseignement sur la patiente et son traitement ; ainsi qu’une grille avec un tableau pour la prise des mesures périmétriques en début (ou au plus tard il y a 1 an) et fin de prise en charge (date du questionnaire) ; et un questionnaire de qualité de vie à faire remplir par la patiente en fin de traitement sur son ressenti avant le début du traitement et le jour du questionnaire. Date du questionnaire ……… / ……… / ………… Initiales de la patiente Adresse du cabinet Nom du MK réalisant les prises en charge Date de naissance de la patiente Poids de la patiente ……… / ……… / ………… Taille de la patiente Pathologie : LOMS Droit Gauche Côté dominant Droit Gauche Profession de la patiente Activités de la patiente Date du diagnostic du cancer du sein s'il y a eu récidive, donner la date de la dernière récidive ……… / ……… / ………… Traitements du cancer du sein Veuillez Chirurgie indiquer la date et le type de chirurgie ainsi Curage axillaire que la date de la dernière séance de Radiothérapie radiothérapie et/ou chimiothérapie Chimiothérapie Hormonothérapie Date du diagnostic du LMS ……… / ……… / ………… Date du bilan d'entrée au cabinet libéral ……… / ……… / ………… Date du bilan de sortie ……… / ……… / ………… Nombre de séances effectuées Cotations facturées AMK 7 AMK 1 Autre : Traitements décongestifs utilisés Veuillez Soins de peau préciser le temps passé par séance pour le DLM DLM, les bandages ou la pressothérapie Bandages Exercices sous bandages Pressothérapie Prescription de manchon Signe du godet Positif Négatif Impossibilité de réaliser un pli de peau Oui Non Initiales de la patiente : LMS D ou G Bilan d’entrée Bilan de sortie Date : Date : am ou pm am ou pm Pourcentage de Gauche Bras Droit Gauche ou Droit Acromio-axillaire +20 +15 +10 +5 Coude Epicondyle latéral Avant- -5 bras -10 -15 -20 Poignet Poignet Main Angle de la 1ère commissure Tête des métacarpes Phalange proximale du majeur La périmétrie est réalisée avec un mètre ruban large style couturière. Entourez la période de la journée où vous avez réalisé le bilan périmétrique. Ne remplissez pas la dernière colonne. diminution Questionnaire de qualité de vie Cotation de la gêne de 1 à 5 : 1 : jamais 2 : rarement 3 : parfois 4 : souvent 5 : toujours Avant le traitement Aujourd’hui ■ Dimension physique : avez-vous des difficultés: Du fait d’un bras engourdi Du fait d’un bras lourd Du fait de sensation de picotements Du fait de sensation de peau gonflée Pour vous endormir Pour faire votre toilette Pour attraper des objets en hauteur Pour dormir Pour marcher Pour prendre les transports Pour vous habiller Pour rester dans certaines positions Pour tenir des objets Pour effectuer des gestes précis ■ Dimension psychologique : avez-vous: Eu envie de vous mettre en colère Eu un sentiment de tristesse Manqué de confiance en vous Manqué de confiance en l’avenir Eté mal dans votre peau Eté découragée Eté angoissée ■ Dimension sociale : avez-vous été gênée pour: Aller au restaurant Profiter du soleil Vos vacances Vous regardez dans un miroir Votre vie affective avec votre partenaire Vos relations professionnelles Annexe 2 : Les données périmétriques Un pourcentage de diminution a été établi pour chaque mesure réalisée, puis une moyenne par section de membre a été effectuée, celle-ci étant positive si le membre a augmenté de volume, négative si la périmétrie du membre a diminué. Pourcentages de diminution Salarié Libéral Bras Coude Avant-bras Poignet Main 1 -0.33% +4.79% +5.66% +4.49% 0% 2 +0.49% +1.85% +2.75% 0% +0.51% 3 +4.02% +8.16% +1.78% +4.76% +4.99% 4 +2.71% +3.26% +9.2% +6.18% +4.11% 5 +1.46% 0% -0.25% 0% 0% 6 +0.79% 0% +6.24% +2.86% +1.55% 7 +0.66% +6.14% +6.24% +5.46% +0.44 8 +1.43% 0% -5.54% -5.26% 0% 9 -0.95% -6.45% +2.19% +4.17% 0% 10 +3.67% +1.70% +4.35% 0% +2.38% 11 +11.7% +8% +2.72% 0% 0% 12 +4.34% +9.68% +5% +7.69% +5.47% 13 -0.62% -1.17% +4.08% +1.5% +0.78% 14 +2.78% +3.39% +3.89% +4.44% +3.34% Annexe 3 : Réponses du LMS27 (pourcentage d’altération de la qualité de vie) Pour calculer le pourcentage d’altération, il faut utiliser la formule suivante : % = (valeur donnée – valeur minimale) / (valeur maximale – valeur minimale) * 100 Dimension physique Salarié Libéral Dimension psychologique Dimension sociale Patiente avant après avant après avant après 1 50% 25% 50% 25% 50% 38% 2 54% 39% 54% 14% 50% 50% 3 38% 36% 7% 7% 54% 54% 4 68% 52% 71% 39% 67% 58% 5 55% 55% 68% 68% 29% 29% 6 23% 21% 7% 7% 29% 29% 7 41% 14% 18% 4% 8% 4% 8 0% 38% 32% 50% 0% 46% 9 7% 16% 0% 39% 0% 38% 10 71% 59% 100% 75% 88% 58% 11 29% 32% 4% 4% 8% 8% 12 54% 75% 93% 39% 17% 17% 13 20% 13% 43% 14% 8% 0% 14 84% 63% 29% 25% 0% 8% Annexe 4 : Activités des patientes Activités professionnelles Loisirs Patiente 1 Patiente 2 X X Patiente 3 Patiente 4 Aucune activité X X X Patiente 5 X Patiente 6 X Patiente 7 X Patiente 8 X Patiente 9 Patiente 10 X X Patiente 11 Patiente 12 Patiente 13 Patiente 14 X X X X Annexe 5 : Récapitulatif des données des patientes A : périmétrie moyenne du membre supérieur B : amélioration du LMS27 C : nombre de séances réalisées D : date de diagnostic du lymphœdème E : lymphœdème côté dominant F : signe du godet (P= positif, N= négatif) G : possibilité de réaliser un pli de peau (O : oui, N=non) H : activité des patientes (O=oui, N=non) I : IMC J : pressothérapie adjuvante Salariat Libéral A B C D E F G H I J Patiente1 +2.55% +21% 13 01/2010 X P N N 32.5 O Patiente 2 +1.32% +18% 13 09/2008 X P O O 22 O Patiente 3 +3.84% +1% 13 2000 N N O 40.1 O Patiente 4 +5.44% +19% 13 08/2003 P O O 22.6 O Patiente 5 +0.57% 0% 13 2000 X N O O 24.2 O Patiente 6 +2.84% +1% 13 2007 X N O N 22.1 O Patiente 7 +3.34% +15% 13 2009 X N O N 22.7 O Patiente 8 -1.62% -34% 150 1994 X P O O 24.2 N Patiente 9 -0.54% -29% 100 08/2009 P O N 29.3 N Patiente 10 +2.91% +22% 30 09/2011 X P O O 32.7 O Patiente 11 +4.48% -1% 100 1982 X N N N 20.3 N Patiente 12 +5.47% +11% 187 04/2010 X P O O 27.1 O Patiente 13 +1.27% +15% 103 2010 X N O O 20.5 O Patiente 14 +3.39% +6% 131 2006 X N O O 28 O