OTTO DIX LA GUERRE - Liste des sites Web des établissements de

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OTTO DIX
LA GUERRE ( 1929-1932 )
Présentation de l'œuvre et de son auteur.
« La Guerre » est une œuvre datée entre 1929 et 1932 c'est à dire plus de dix ans après l'armistice
et la fin de la guerre 14-18.
Otto Dix a réalisé ce grand triptyque aujourd'hui exposé à Dresde ( 204x204 cm pour le panneau
central, 204x102cm pour les panneaux de côté ) pour rappeler l'extrême brutalité de la première
guerre mondiale et la sauvagerie que les soldats ont subi durant le conflit .
Né le 2 décembre 1891 à Untermhaus l'artiste peintre allemand Otto Dix s'est engagé
volontairement durant cette guerre meurtrière.
Il combattra en france et en Russie.
Il n'hésitera jamais à aller en première ligne.
Il participe à la guerre des tranchées en Artois et en Champagne de novembre 1915 à décembre
1916 ainsi qu'a deux grandes batailles sur les bords de la Somme.
« J'ai bien étudié la guerre dit-il en 1961 lors d'un entretien; Il faut la représenter de manière
réaliste pour qu'elle soit comprise (…) C'est que la guerre est quelque chose de bestial, la faim, les
poux, la boue, tous ces bruits déments ( …) tenez avant mes premiers tableaux j'ai eu l'impression
que tout un aspect de la réalité n'avait pas été encore peint : l'aspect hideux. La guerre c'est une
chose horrible et pourtant sublime. Il me fallait y être à tous prix. Il faut avoir vu l'homme dans cet
état déchainé pour le connaître un peu. »
Et c'est vrai comme il l'a confié alors qu'il a toujours voulu aller en première ligne face à l'ennemi.
Même s'il avait peur, même si des hommes, des camarades de misère , soldats comme lui tombaient
à ses côtés.
« Fuir a-t-il dit un jour est toujours une erreur. »
Repères biographiques
Otto Dix est né en 1891 et est le fils d'une couturière et d'un fondeur.
Il est élève à Untermhaus où très vite un professeur de dessin le remarque.
Il prend alors des cours du soir pour parfaire sa technique et entre à l'école des arts décoratifs en
1910.
Il découvrira durant son apprentissage des œuvrese Van Gogh, celles des futuristes italiens en 1913,
celles des expressionnistes allemands en 1914.
Envoyé au front dès 1914, il retranscrira dans le style inégalable qui est le sien l'horreur de la guerre
à travers des dessins très modernes et saisissants de brutalité.
Dans ses travaux à l'inverse de ce que l'on pourrait croire, Otto Dix n'exalte nullement le courage
des soldats , ces frères allemands qui meurent à ses côtés pour une cause à laquelle parfois plus
personne ne croit.
Non, Otto Dix veut dénoncer la barbarie, la sauvagerie, l'inhumanité , la force bête et bestiale.
En 1919 une fois sorti vivant de cet enfer, la guerre enfin terminée , Dix s'inscrira à l'académie des
Beaux-arts de Dresde et il exposera pour la première exposition de groupe en avril 1919.
C'est en 1922 qu'il participe à la première exposition internationale de Dusseldorf.
En 1933, il est destitué de son poste de professeur par le Reichskommisar Killinger et est exclu de
l'Académie prussienne des arts. Ses œuvres « Tranchées » , « Invalides de guerre » feront partie de
l'exposition ENTARTETE KUNST « Art dégénéré ».
En 1935, nouvelle exposition avec Otto Dix et Franz Lenk.
En 1945, à l'âge de 54 ans il est de nouveau mobilisé et cette fois-ci il est fait prisonnier par les
français.
En 1946, il participe avec succès à la premièregrande -exposition de l'après-guerree dans la ville de
Dresde puis en 1954 à l'exposition Dokumenta de Kassel. Il est nommé membre de l'Académie des
arts à Berlin Ouest.
Otto Dix a une première attaque en 1967 qui le laisse paralysé de la main gauche.
En 1968 il succombera à une deuxième congestion cérébrale.
Le tableau « la guerre » est acheté par les collections nationales d'art de Dresde.
OTTO DIX témoin de son temps
« Le tableau « Der krieg » ( la guerre ) a été réalisé dix ans après la première guerre mondiale.
J'avais durant ces années , effectué de nombreuses études afin de réaliser ensuite ce grand tableau
traitant de cet événement. En 1928, je me suis senti prêt à aborder ce grand sujet sont l'exécution
me préoccupa durant plusieurs années. A cette époque d'ailleurs, durant la république de Weimar,
de nombreux livres prônaient à nouveau librement l'héroïsme et une conception du héros qui
avaient été poussés à l'absurde dans les tranchées de la première guerre mondiale. Les gens
commençaient à oublier déjà ce que la guerre avait apporté de souffrances atroces. C'est dans cette
situation là qu'est né le triptyque. »
Les dessins d'Otto Dix et ses tableaux relatent avec véracité l'atrocité de la guerre.
Peu de photos existent et celles qui montraient la réalité des tranchées sont souvent interdites pour
ménager le moral de la population et des soldats.
Les travaux d'OTTO DIX contredisent les affiches officielles qui présentent de façon mensongère
des guerriers valeureux et joyeux prêts à partir au combat « la fleur au fusil » comme on le dit
coutumière ment.
Le travail duetto dix et en particulier ses croquis ont aussi permis de représenter l'impact de la
guerre sur le corps de soldats :les mutilations, les blessures horribles du corps et de la face.
Après la guerre, Dix a réalisé deux tableaux montrant les conséquences physiques de la Grande
guerre sur les anciens combattants. « Gueules cassées » des Joueurs de cartes (1920), estropiés de
Rue de Prague (1920) dont les caractéristiques physiques sont exprimées jusqu’au grotesque.
Il n'a pas peur de montrer les blessures des soldats.
Il choisit de les représenter comme des pantins ridicules.
Toto DIX, La Guerre, 1929-1932
(panneau central 204x204 cm, panneaux de côté 204x102 cm
La Guerre est une œuvre d'Otto DIX, engagé volontaire au début du conflit de la première guerre
mondiale et qui en revient révolté et pacifiste.
Cette œuvre est donc celle d'un homme qui a vécu l'horreur et l'inhumanité de la "Grande Guerre" et
qui témoigne de son expérience de soldat en représentant un champ de bataille où la mort et la
cruauté règnent en maître.
Otto DIX réalise La Guerre entre 1929 et 1932 c'est à dire plus de dix ans après l'armistice, à une
période où les idées nationalistes trouvent de nouveau une place en Allemagne et où les gens
commencent à oublier les terribles souffrances apportées par la guerre.
Il la réalise pour rappeler les terribles blessures et douleurs de la première guerre mondiale si
meurtrière.
Cette œuvre composée de trois panneaux principaux est appelée triptyque, elle rappelle la forme des
retables de la Renaissance que le peintre n'a pas choisie par hasard puisqu'il évoque avec son
triptyque une œuvre majeure de la Renaissance :
Le retable d'Issenheim de Mathias GRÜNEWALD.
Dans le retable dissentimenttt (détails reproduits ci-contre) il est aussi question de mort et de
souffrance puisque le panneau central de celui-ci est la représentation d'une crucifixion (c'est à dire
du Christ sur la croix) que GRÜNEWALD choisit de peindre sans rien voiler de la déchéance du
corps crucifié : corps amaigri, déformé, creusé par la douleur, chairs grises et meurtries par les
clous,
Ainsi, en utilisant la forme du triptyque Otto DIX cite très directement le retable d'Issenheim et par
cette évocation ajoute une strate d'horreur à l'horreur déjà représentée dans soœuvrere « la guerre»
DESCRIPTION
De 1920 à 1923, Dix peint Der Schützengraben « La Tranchée », qui est achetée par le musée de
Cologne, lequel doit y renoncer en raison des protestations publiques, avant que la toile, saisie en
1933 par les nazis, ne soit probablement détruite.
L'année précédente, Dix a exécuté ce qui demeure l'œuvre la plus importante qu'ai suscitée la
Grande Guerre, un triptyque composé sur le modèle des maîtres anciens.
Le panneau central reprend la composition de « La tranchée », une vision d'épouvante où un soldat,
le visage recouvert d'un masque à gaz, demeure seul vivant dans une tranchée effondrée, près d'un
abri renversé.
Des cadavres achèvent de pourrir alors qu'un squelette est demeuré accroché à la branche d'un arbre.
Les panneaux latéraux figurent le départ vers le front et le retour de deux blessés. Sur la prédelle,
des dormeurs , des gisants ou des cadavres allongés sous une toile de tente.
Otto Dix introduit des références picturales à Grünewald, Altdorfer et Holbein.
Relisons Otto Dix qui écrit : « Mon idéal fut toujours de peindre comme les maitres du début de la
Renaissance...Tout est déjà là...Dans l'incroyable simplicité de Cranach... »
Le triptyque « La guerre », peint sur bois, est exécuté dans leur style, avec une minutie réaliste
extrême.
Alors que les dessins préparatoires décident seulement des silhouettes et de la construction, la
peinture nous le savons cultive l'illusionnisme . ( Tenter une représentation convaincante ou
saisissante de la réalité.
Ici elle ira jusqu'au morbide insupportable des chairs putréfiées, des vers et de la gangrène.
Les jambes d'un cadavre sont constellées de pustules ou de blessures purulentes, comme les
membres du Christ dans le retable d'Isenheim.
L'espace est saturé de corps, de débris, de formes déchirées.
Il est traversé par des verticales hérissées des armes des soldats.
Jusqu'aux cieux qui inquiètent : des nuées, de la brume, des tourbillons rougeâtres y circulent
comme des signes de la catastrophe qui étend son empire à la nature entière.
Dans le panneau de gauche
Nous observons des soldats représentés de dos en uniforme portant sac au dos et baïonnettes
Il est possible d'identifier là , malgré la brume, les armes et les casque portés par les soldats de la
guerre de 14-18
Ils tournent le dos au spectateur et ils marchent dans la brume épaisse comme une armée de
fantômes sans visage, sans identité , sans avenir , sans espoir.
Ils forment une masse aveugle avançant d'un même pas vers le front et l'horreur des combats.
Au dessus de leur tête le ciel est menaçant .
Nous distinguons effectivement dans le ciel, un tourbillon de vagues rougeâtres qui semble au
dessus de leurs têtes casquées comme un halo funeste signant l'imminence de la catastrophe
Dans le panneau central :
Alors que dans le panneau de gauche le décor n'était que simplement évoqué nous avons ici un
arrière plan occupé par la représentation de ruines : vestiges d'habitations brûlées , détruites,
paysage désertique au sein duquel aucune trace de présence humaine ne subsiste.
Le témoignage des ravages causés par les bombardements est saisissante .
Au premier plan c'est la tranchée dans toute son horreur et sa bestialité qui est évoquée : (en bas à
droite) amoncellement de corps déchiquetés (bombardements ) surplombé par un gisant, un cadavre
aux yeux vides, à la bouche béante ( ouverte ) à la peau parsemée de pustules qui renvoie au
retable d'Issenheim de Mathias Grunewald.
Ce cadavre tend une main, dernière tentative désespérée pour obtenir l'aide des vivants dans un
univers où toute humanité a disparu...
Son appel au secours reste suspendu dans le vide, figé dans le désespoir de l'éternelle solitude .
Appel à l'aide sans espoir.
Au dessus de cet amas de viscères et de corps abimés flotte un squelette embroché sur un résidu
d'architecture (citation indirecte du christ crucifié de Mathias Grunewald ) et qui désigne de son
doigt la mort et la barbarie qui s'entassent plus bas.
A gauche de l'image un unique survivant assiste à la scène, comme statufié par sa grande cape qui
le prive de ses bras (et donc de toute action).
Le visage et le regard sont dissimulés par son masque à gaz.
Est ce un homme ? Un fantôme ? Une machine de guerre ?
C'est un personnage passif et sans identité précise, pétrifié par l'horreur dont il est le témoin.
La guerre l'a privé de toute humanité.
Panneau de droite :
Nous sommes en présence d'un panneau représentant un soldat transportant dans ses bras un
camarade blessé.
Ce personnage semble être un autoportrait d'Otto Dix lui-même.
Ce personnage se distingue de tous les soldats représentés dans le triptyque : c'est le seul qui fait
face au spectateur et qui avance vers le premier plan, le seul aussi qui possède la capacité de voir
(et quelle intensité dans ce regard !) enfin il est également l'unique personnage de cette scène qui ne
porte pas l'uniforme complet du soldat : ni casque, ni masque, ni arme
Prédelle :
C'est le Panneau inférieur au format rectangle allongéque l'on nomme ainsi ( Voir mots difficiles )
Otto Dix inscrit dans ce format la représentation de ce qui semble être un caveau ou un cercueil
collectif : des soldats allongés évoquent le corps du Christ mort représenté dans la prédelle du
retable d'Issenheim de Mathias Grunelwald.
Les éléments plastiques (les moyens utilisés pour réaliser une œuvre)
La Guerre est une peinture à l’huile réalisée sur des panneaux de bois comme nous l'avons dit plus
haut.
La couleur :
Dans cette œuvre Otto DIX utilise principalement des nuances de rouge et de brun.
La couleur dominante est le brun, brun de la boue, de la terre des tranchées qui est l environnement
quotidien des soldats de la guerre de 14-18.
Le rouge est utilisé pour représenter tour à tour le ciel tourmenté sous lequel les soldats partent au
front (panneau de gauche), l’amas de viscères ensanglanté (panneau central) et le feu du champ de
bataille (panneau de droite).
L’artiste a choisi le rouge certainement parce que c’est une couleur organique (celle du sang) mais
aussi pour sa valeur symbolique ;
Dans beaucoup de cultures le rouge symbolise l'excès de violence, le combat, la force brutale.
Les couleurs sont plutôt sombres, comme l’est l’univers guerrier que dépeint Otto DIX : une guerre
qui se déploie dans la boue et le sang et qui répand l'horreur et le désespoir.
La lumière :
la principale touche de lumière se trouve dans le panneau de droite .
Le peintre donne de la lumière grâce à l’emploi des couleurs claires qui mettent en valeur le
personnage du sauveur. Celui que l'on peut identifier comme l'autoportrait de Dix.
Cette vague lumineuse guide notre regard de spectateur vers cette partie importante du tableau,
peut-être la plus importante pour l’artiste car elle est la seule à présenter une part d’espoir.
CONCLUSION
La Guerre d’Otto DIX est une œuvre que l’on peut qualifier d’engagée dans la mesure où elle
apporte un éclairage très personnel sur la première guerre mondiale et où elle nous la présente sans
complaisance dans toute son horreur
Otto Dix ne se revendique pas pacifiste mais il veut témoigner de ce qu'il a vu et subi au front pour
que ses contemporains ( et les générations futures ) puissent bien comprendre ce qu'elle représente
d'horrible, d'inhumain et de fou.
« J'ai bien étudié la guerre, dit-il . Il faut la représenter d'une manière réaliste pour qu'elle soit
comprise. L'artiste travaillera pour que les autres voient comment une pareille chose a existé (…) Je
crois que personne n'a vu comme moi la réalité de cette guerre, les blessures, la douleur . »
MOTS
DIFFICILES
Triptyque :
Œuvre en trois parties distinctes et bien définies.
Retable : Dans une église, tableau placé sur un autel et sur lequel sont représentés les épisodes de la vie du
Christ et des saints. C'est à la Renaissance que le retable peint fait son apparition (il peut également être
sculpté).
Prédelle :
Partie inférieure d'un retable.
Ouvrages sur la guerre
« Le feu » d'Henri Barbusse
« A l'Ouest rien de nouveau » Erich Maria Remarque
Extrait de la page 400 du « Feu » de Barbusse :
« C'était une pluie de feu qui s'abattait partout mêlée à la pluie. De la nuque
aux talons on vibrait, mêles profondément aux vacarmes surnaturels. La plus
hideuse des morts descendait et sautait et plongeait tout autour de nous dans
des flots de lumière. Son éclat soulevait et arrachait l'attention dans tous les
sens. La chair s'apprêtait au monstrueux sacrifice !...L'émotion qui nous
annihilait était si forte qu'en ce moment seulement on s'est souvenus qu'on
avait déjà parfois éprouvé cela, subi ce déversement de mitraille avec sa
brûlure hurlante et sa puanteur. Ce n'est que pendant un bombardement qu'on
se rappelle ceux qu'on a supportés déjà;
Et sans arrêt, rampaient de nouveaux blessés fuyant quand même, qui faisaient
peur et au contact desquels on gémissait parce qu'on répétait : On ne sortira
pas de là, personne ne sortira de là . »
Sites à consulter :
CRDP Haute Normandie : la guerre Otto Dix
Centre Georges Pompidou Otto Dix. Dossier de presse.
Citations Otto Dix
La peinture engagée
Les gueules cassées
L'art Dégénéré
Pédagogie 2. Ac réunion. Otto Dix.
Fernand Léger. Les joueurs de cartes.
CITATIONS
d' OTTO DIX
La peinture n’est pas un soulagement. La raison pour laquelle je peins est le désir de créer. Je dois le faire ! J’ai vu
ça, je peux encore m’en souvenir, je dois le peindre."
Je dois connaître toutes les profondeurs de la vie. C’est pour cela que je me suis engagé pour la
guerre.»
Des poux, des rats, des barbelés, des puces, des grenades, des bombes, des cavernes, des cadavres,
du sang, de l'eau-de-vie, des souris, des chats, des gaz, des canons, de la crotte, des balles, du
mortier, du feu, de l'acier, voilà ce que c'est la guerre !»
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