Colles et adhésifs : toujours présents
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Colles et adhésifs : toujours présents
DOSSIER COLLES & ADHESIFS Colles et adhésifs : toujours présents Les colles et adhésifs restent indispensables dans les bureaux d’aujourd’hui. Ici, le film Eco & Clear de Tesa, un ruban adhésif transparent et écologique. On pourrait croire qu’avec les différents logiciels existant aujourd‘hui (Power Point, Photoshop, Illustrator, etc.) que le domaine des colles et adhésifs au sein du travail de bureau serait relégué aux oubliettes (un peu comme pour le Minitel). Rien n’est moins vrai. Les progrès technologiques dans la fabrication et le respect écologique n’ont que d’égal la recherche stylistique et marketing pour permettre aux colles et rubans adhésifs de retenir leur place au sein du marché des fournitures de bureau. A u cours des cinquante dernières années, les techniques de collage se sont développées. D’une part, la chimie des polymères a permis de formuler des colles et adhésifs beaucoup plus performants, plus durables, présentant des forces de collage plus élevées et des résultats prévisibles et fiables. D’autre part, le collage a permis, dans certains cas, de supprimer les assemblages mécaniques, en remplaçant la couture, le vissage, la soudure, le sertissage, l’agrafage, etc. et ce, même dans le cadre du travail de bureau. Malgré les avances technologiques au niveau de la bureautique et du travail graphique, les colles et adhésifs sont loin d’être devenus des anachronismes dans le bureau moderne. Dans tout travail de bureau, vient un moment où colles et adhésifs sont des éléments indispensables au bon fonctionnement. De la note de service à afficher au colis à envoyer à un client, les colles et adhésifs gardent toute leur importance dans le milieu du travail. Janvier/Février 2011 - 40 Une courte histoire des colles et adhésifs Depuis plus de 80 000 ans, l’être humain utilise des colles et adhésifs. Les premiers signes de cette activité sont retrouvés dans des fouilles datant de l’âge de pierre dans la région de la Mer Morte où colles et adhésifs étaient utilisés pour la décoration ou pour sceller des contenants. Dès l’Égypte ancienne, les ébénistes fixaient les pièces de bois avec des colles fabriquées à base de déchets de boucherie bouillis (sabots, cornes, os, peaux, tendons, etc.). Au XVIème siècle, l’Espagne importe le caoutchouc en Europe, une révolution. Il était déjà utilisé depuis longtemps comme colle par les Aztèques. Beaucoup plus tard (1876), William E. Le Page a découvert la méthode pour fabriquer de la colle à partir de poissons. L’invention du premier adhésif Scotch par R.G.Drew se produit en en 1925. Dans les années 20, la mode est aux voitures bicolores. Pour DOSSIER COLLES & ADHESIFS délimiter les couleurs, les carrossiers utilisent de vieux journaux collés ensemble ce qui arrache souvent la peinture. R.G.Drew cherche alors une solution et développe le premier ruban de masquage. Ce ruban adhésif large n’était collant que sur les deux côtés. Constatant qu’il n’y avait pas de colle en son centre, les ouvriers le baptisèrent « Scotch Tape » pensant qu’il s’agissait d’une économie de colle (« scotch tape » se traduit par « ruban écossais », les écossais étant réputés pour être très économes). Plus récemment nous pouvons citer l’invention de la colle en bâton dans les années soixante et celle de la note auto adhésive dans les années quatre-vingt. Depuis, le domaine des colles et adhésifs connait une période tout aussi excitante et innovante. Débuts difficiles pour le « Post-it » Il est intéressant de noter qu’un élément emblématique des fournitures de bureau aujourd’hui a connu des débuts difficiles. Dès 1970 un produit adhésif qui se colle et se décolle de nombreuses fois sans laisser de traces est créé, il faudra attendre 1980 pour en voir la commercialisation. Par contre ce lancement des notes « Post-it » est un échec. Ce ne sera que suite à une distribution gratuite d’échantillons à Wall Street et à la City à Londres en 1981 (la même année est déposée le nom de « Post-it ») que l’essor de ce produit se réalisera pour atteindre le même niveau d’antonomase (où une marque devient un nom commun désignant le type de produit qu’il représente). peuvent passer complètement à un environnement informatique, la note manuscrite reste donc un outil dont peu de gens peuvent se passer (même si ce type de notes existe en version électronique, voir encadré). Donc la note manuscrite permet d’organiser physiquement son environnement. Le fait d’avoir une note physique, matérialisée permet un meilleur repérage dans le temps et dans l’espace. L’effet psychologique des notes auto adhésives Le ruban Scotch Magic 900 sur un dévidoir recyclé. Un effort de 3M pour le développement durable. Le marché des colles et adhésifs continue à progresser sous l’effet d’innovations et de nouveaux produits. Si, de nos jours, de plus en plus de documents au sein de l’entreprise se présentent sous forme électronique (documents Word, PowerPoint, etc.), il reste toujours un besoin de colles et adhésifs, pour l’assemblage de documents, pour l’affichage de document, voire même pour réparer des documents endommagés. Dans le cas des notes auto adhésives (type « Post-it »), le marché continue à progresser, car la note est un outil d’organisation indispensable. Peu de gens L’utilisation de notes auto adhésives permet une meilleure organisation dans le temps et dans l’espace. Non seulement la note qui est collée à l’écran d’ordinateur sert de pense bête, mais sert aussi au niveau de l’organisation du temps de travail. Le simple fait d’enlever une note auto adhésive, une fois la tâche inscrite faite, est un geste fort dans l’organisation des tâches. Ce geste est partie intégrante de la gestion du temps de travail et permet, en un coup d’œil, de voir ce qui reste à accomplir. Le fait que ce type de notes fait directement appel à notre perception des dimensions (le temps et l’espace), rend l’organisation plus simple et efficace. Petite distinction Nous pouvons faire une distinction entre les colles et les adhésifs selon la façon dont il contourne la difficulté de la rugosité pour fixer des objets ensembles. Une colle est liquide et donc mouille l’ensemble de la surface à coller, y compris les surfaces rugueuses. Par contre, un adhésif est un solide mou : au contact de la surface rugueuse, il se déforme spontanément, sous l’effet des forces de surface, et épouse la surface rugueuse. Le Boitier Z-Notes Post-it fait en papier recyclé. Ce type de notes auto adhésives permet une meilleure organisation dans le temps et dans l’espace. 41 - Janvier/Février 2011 DOSSIER COLLES & ADHESIFS En effet, au cours des dernières années, le domaine des colles et adhésifs ne cesse de progresser d’innovations écologiques en innovations de stylistiques et de marketing. Aujourd’hui, dans un marché de plus en plus compétitif, c’est le style et l’écologie qui, avec la qualité des produits, donnent de réels moyens de différentiation. Certes, quelques grandes marques semblent inamovibles (« scotch » pour le ruban adhésif, « patafix » pour la pâte à coller ou « Post-it » pour les pense-bêtes). Mais le fait que des marques rentrent dans le langage commun reste une « gloire passée », ou des « lauriers » sur lesquels s’asseoir. Sans R.G.Drew, le ruban adhésif n’aurait pas pris une marque comme nom commun (le « scotch »)… mais comme pour les « kleenex », ou les « sopalins », tout ceci ne pourrait que relever de l’anecdote historique si les leaders du marché ne continuent leurs innovations pour pérenniser ces antonomases. Le Patafix d’UHU, un exemple d’antonomase, là où une marque devient un nom commun désignant le type de produit qu’il représente. L’écologie, incontournable moteur de croissance Les fabricants se préoccupent de plus en plus du développement durable dans leurs efforts de recherche et de développement. En effet, dans un monde de plus en plus conscient des problématiques liées au développement durable, les fabricants ne peuvent laisser de côté la donne écologique lors de la mise en marche de nouveaux produits ou de la modernisation de produits existants. Ceci implique non seulement des efforts au niveau des processus de fabrication, mais aussi au niveau des emballages. Nous trouvons de plus en plus d’emballages produits à base de matériaux recyclés, qui peuvent en outre devenir un argument de vente et donner naissance à des campagnes de marketing axées sur des valeurs écologiques. Mais la valeur « développement durable » d’un produit ne se mesure pas seulement par ses composantes ou son emballage. Toute la vie du produit doit entrer dans ce calcul écologique. De la matière première à l’énergie dépensée dans la création d’un produit, des différents moyens de transport utilisés (tant pour faire parvenir les matières premières à l’usine de fabrication que pour amener le produit fini au point de vente), et le volet social au travers des différents processus, le tout amène à une valeur de développement durable pour un produit. Les différents types de colles et adhésifs On classe les adhésifs selon le type de solvant qu’ils utilisent, selon leur composition chimique, et selon les matériaux qu’ils sont appelés à relier. Les adhésifs destinés à du bois, du carton, du papier, par exemple, sont relativement épais et peu fluides. Le solvant utilisé est généralement de l’eau. Une fois en place et sec, ils ne peuvent être ôtés que par action mécanique (gratter ou poncer). Les adhésifs destinés à des matières plastiques varient énormément en fonction des matières à assembler : le solvant de l’adhésif est choisi, selon le cas, pour ne pas altérer le plastique, ou au contraire pour le dissoudre localement de manière à souder les pièces. Les types se déclinent selon leur composition : Végétale (fécules, amidons, cellulose, gommes naturelles, etc.) Les amidons et les dextrines sont issus du maïs, du froment, des patates et du riz. Ils sont surtout utilisés dans le collage des textiles, des papiers, cartons et revêtements muraux. Les adhésifs de cellulose sont utilisés pour coller le plomb, l’étoffe et le papier. Les gommes humidifiées permettent une adhésion de produits, comme par exemple les timbres et les enveloppes. Janvier/Février 2011 - 42 Animale (gélatines, albumines, caséine) Parmi les adhésifs organiques issus des protéines animales, on trouve les colles fabriquées par le collagène, constituant des tissus conjonctifs et des os des mammifères, des poissons, la colle de l’albumine sanguine, utilisée dans l’industrie du contreplaqué, et la colle fabriquée par la caséine, protéine du lait, employée dans le collage du bois et dans la peinture. Minérale (silicates) Ces adhésifs sont utilisés dans l’industrie du carton. Synthétiques (acrylique, formol, polyester, etc.) Les adhésifs synthétiques ont un domaine d’utilisations plus étendu que les adhésifs naturels. La plupart des adhésifs synthétiques forment des polymères, des chaînes et des réseaux solides qui collent durablement les surfaces. On les utilise plus au niveau industriel. Nous voyons donc que la majorité des colles et adhésifs utilisée dans les bureaux ou à la maison est à base végétale (avec l’exception de la glue qui contient du cyanoacrylate, une résine acrylique qui polymérise rapidement). DOSSIER COLLES & ADHESIFS 43 - Janvier/Février 2011 DOSSIER COLLES & ADHESIFS Toute grande marque a aujourd’hui une gamme écologique. Dans le cadre de ce qui nous intéresse (colles et adhésifs au niveau des fournitures de bureau), la majorité des produits est fabriquée à partir de bases animales ou végétales (voir encadré), donc peut déjà être considérée comme étant écologique. Là où le développement durable prend toute son importance est le mode d’emballage des produits. En effet, c’est en remplaçant un distributeur plastique non biodégradable par un distributeur biodégradable (pour les rubans adhésifs par exemple) que se fera l’effort écologique. Ici toute la mesure de ce qui est en périphérie des colles et adhésifs eux-mêmes rentre en ligne de compte. Le design, moyen de différentiation L’innovation dans le design de nouveaux produits (tant au niveau esthétique qu’écologique) est aussi un moyen utilisé par les industriels pour différencier leurs produits et assurer leurs parts de marché. Par exemple, un distributeur de marque-pages doublé d’un marqueur est une innovation qui assure non seulement une part de marché, mais permet d’en conquérir de nouvelles. Des distributeurs de notes autocollantes associés à des porte-crayons permettent une diversification de l’offre. Comme tous les fabricants, Tesa propose toute une gamme de produits éco-responsables. Outre ces innovations, que l’on pourrait qualifier d’ergonomiques et commodes, certaines innovations demeureront principalement dans le domaine du design (tout en y associant un avantage écologique comme nous l’avons vu précédemment). Les dévidoirs de rubans adhésifs se déclinent en autant de formes et de couleurs qu’il y a de types de bureaux. Les besoins courants Dans un environnement de bureau, les besoins en colles et adhésifs restent assez classiques. Le ruban adhésif standard de 10 ou 15 mm, transparent ou semi transparent (que l’on peut même trouver en languettes prédécoupées) est, avec la colle en bâtonnets, la base des besoins en colles et adhésifs. S’y rajoutent les notes et marque-pages autocollants et les rubans adhésifs de 50 mm (et plus) qui servent à l’emballage pour couvrir l’ensemble des besoins courants. Tout autre type de colle ou adhésif peut aussi servir dans un environnement de bureau, mais ce sera pour des besoins ponctuels que l’on aura recours à de la glue, de la colle à bois, de la colle en aérosol ou à du ruban adhésif isolant. Il est néanmoins intéressant de noter qu’en 2003, une annonce du département de la sécurité des États-Unis concernant une attaque biologique imminente préconise de se munir d’un kit de survie avec instruc- La marque de super glue d’Henkel. Un des produits qui, sans être des plus utilisés dans un environnement de bureau, demeure un outil de collage important. Janvier/Février 2011 - 44 Des rouleaux de rubans adhésifs pour les emballages de la marque Apli. En polypropylène, et de couleur transparente ou havane et au format 48 mm x 66 m, ces nouveaux rubans adhésifs qui se déroulent sans bruit viennent compléter l’offre de la marque. Colles : détails, importants Certains détails (que l’on retrouve généralement sur la notice du produit) sont très importants dans l’utilisation de la colle. Ces éléments doivent être pris en compte lors de son choix en matière de colle. Premièrement il y a la période entre l’ouverture du pot et le début de prise de la colle que l’on retrouvera sous l’expression « temps ouvert ». Ensuite le « temps de gommage » qui délimite la période pendant laquelle une colle étalée s’épaissit et augmente son pouvoir d’adhérence (avant la mise en contact des pièces à assembler). Le « temps de travail » détermine la période idéale pour effectuer un assemblage, au-delà duquel le collage pourrait être défectueux. Finalement, le « tack » ou « pégosité » qui délimite le pouvoir d’adhérence immédiat de la colle à l’instant où les deux pièces entrent en contact. Ces détails permettent un meilleur choix au niveau des colles, selon la réponse de leur propriété vis-à-vis des besoins. DOSSIER COLLES & ADHESIFS tions formelles d’y inclure du « duct tape » (ruban adhésif de réparation). Ce type de ruban adhésif popularisé par la série américaine MacGyver, a entre autres été un des éléments centraux utilisés pour sauver les astronautes de la mission Apollon 13. Les colles et adhésifs restent indispensables Comme nous l’avons vu au cours de ce dossier, les colles et adhésifs continuent à faire partie des fournitures de bureau de base. Tant que le travail de bureau demandera la manipulation d’objets physiques, et tant que l’organisation du travail demandera des repères physiques, colles et adhésifs auront leur place au sein de toute organisation. Il est inconcevable d’atteindre un niveau de dématérialisation telle que les colles et adhésifs deviennent des anachronismes. Tant qu’il y aura des documents à recoller, et reliures à recoller, des cartons à refermer, les colles et adhésifs garderont leur place dans les fournitures de bureau. De plus, avant de pouvoir complètement dématérialiser l’organisation du travail, notes autocollantes et marque-pages autocollants demeureront. Grâce à des efforts soutenus au niveau de la recherche et du développement pour proposer une offre riche de produits, l’industrie des colles et adhésifs reste une industrie vivante. Un souci du développement durable combiné à une nécessité de performance de leurs produits font en sorte que le secteur des colles et adhésifs demeure tout aussi dynamique et innovateur qu’avant. Même les adhésifs sont rattrapés par la dématérialisation ! La dernière version du logiciel Windows (Windows 7) propose quelque chose d’assez unique : une dématérialisation d’une fourniture de bureau que nous connaissons tous : le « Post-it ». En effet, Windows 7 offre l’équivalent électronique de ces notes auto adhésives. Il est maintenant possible de se laisser des « pense-bête » directement sur le bureau de Windows 7 en utilisant des « notes virtuelles » qui reprennent jusqu’au look des notes physiques y compris l’utilisation de polices qui ressemble à de l’écriture manuscrite. Même le secteur des colles et adhésifs est touché par la dématérialisation. 45 - Janvier/Février 2011