SIS : Dans une précédente interview avec

Transcription

SIS : Dans une précédente interview avec
Fellation : quels risques ? (2ème partie)
Interview de Christophe, écoutant référent au pôle Paris de Sida Info Service
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SIS : Dans une précédente interview avec Christophe, écoutant
référent à Sida Info Service, nous avons vu comment le risque VIH
lié à la pratique de la fellation était traité sur la ligne d’écoute de
Sida Info Service, le 0 800 840 800. Aujourd’hui, soyons plus
concret. Qu’en est-il si je fais une fellation ? Cette pratique
entraîne-t-elle un risque VIH ?
Christophe : C’est effectivement une question qui est souvent posée
à Sida Info Service. On n’est pas du tout au même niveau de risque
qu’en cas de pénétration vaginale ou anale non protégée. Mais il
existe une possibilité de transmission pour la personne qui pratique
la fellation. Ca va dépendre de plusieurs critères comme on l’a vu lors
de notre précédent entretien. Je ne vais pas les énumérer à nouveau
mais il y a un certain nombre de conditions qui rendent possible une
contamination. On voit très concrètement des personnes se
contaminer après avoir pratiqué une fellation.
SIS : S’il n’y a pas éjaculation dans la bouche, le risque est-il nul ?
Christophe : En tous les cas on évite une part importante du risque. Il
faut rappeler que le fait de recevoir du sperme dans la bouche, ce
n’est pas anodin, ça augmente considérablement le risque lors d’une
fellation. Pour autant peut-on dire que le risque est tout à fait nul en
l’absence d’éjaculation ? Disons qu’il est bien moindre. Ca c’est clair.
Il n’y a pas totalement absence de sécrétions sexuelles puisque comme beaucoup le savent - il peut y avoir avant l’éjaculation ce
qu’on appelle du liquide séminal, un liquide qui peut apparaître au
niveau du sexe d’un homme en cas d’excitation. Donc il existe quand
même dans certains cas une petite possibilité de transmission avec ce
liquide séminal.
SIS : Dans quels cas
particulièrement élevé ?
le
risque
de
contamination
est-il
Christophe : Le liquide séminal est particulièrement porteur de virus
du sida dans certaines conditions, en particulier quand les personnes
séropositives ont elles-mêmes un taux important de virus dans
l’organisme. Ca correspond en général à la période qu’on appelle la
primo-infection, les premières semaines qui suivent une infection par
le VIH. Une période où les personnes très généralement ne se savent
par porteuses du VIH alors que leur organisme produit une quantité
très importante de virus. Pourquoi ? Parce que durant ces premières
semaines, le virus – si on peut dire les choses comme ça – a le champ
libre. La réponse du système immunitaire n’intervient pas encore et
le virus se multiplie en très grande quantité. A ce moment-là, on peut
retrouver beaucoup de virus dans l’organisme y compris dans les
sécrétions sexuelles comme le liquide séminal.
SIS : Il est donc important - en particulier pour des gays ayant
beaucoup de partenaires sexuels – de faire régulièrement un test de
dépistage du virus du sida…
Christophe : On sait que la grande majorité des gays ne protègent pas
la fellation. Ce n’est pas le cas de tous. Certains la protègent mais
beaucoup ne la protègent pas, ce qui très généralement n’a pas de
conséquences. Malheureusement parfois cela peut en avoir. Il est
donc important pour une personne qui prend ce risque limité mais
qui n’est pas tout à fait nul de faire régulièrement – à peu près tous
les six mois – un test de dépistage pour vérifier l’absence de
transmission lors de ces fellations.
Interview réalisée par Alain Miguet pour Sida Info Service – Janvier 2012
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- Ecouter/lire la 1ère partie de l’interview de Christophe sur la
fellation