À quand l`encellulement individuel en prison ?
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À quand l`encellulement individuel en prison ?
Décembre 2014 _______________________________________________________________ Prisons À quand l’encellulement individuel en prison ? Au 1er octobre 2014, plus de 12 100 détenus étaient en surnombre. Ils étaient 11 800 pour les seules maisons d’arrêt. Certaines maisons d’arrêt comptent deux fois plus de détenus qu’elles ne devraient. Une situation intolérable. Une personne détenue par cellule, tel était le principe que la France s’était engagée à respecter avant le 25 novembre 2014. Pourtant cet engagement reste lettre morte. Les gouvernements successifs ont sans cesse reporté l’application du droit à l’encellulement individuel, qui supposerait que toute personne détenue puisse bénéficier d’une cellule seul, à moins qu’elle n’en exprime le souhait contraire. Introduit en 1875, le principe de l’encellulement individuel a été rappelé plusieurs fois depuis par le législateur. La loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 l’a une nouvelle fois affirmé, tout en prévoyant un moratoire de cinq ans pour en permettre la mise en œuvre effective en maison d’arrêt. Cinq ans après, il faut se rendre à l’évidence : ce droit n’est toujours pas mis en application. Les maisons d’arrêt surpeuplées La surpopulation carcérale des maisons d’arrêt est chronique et dramatique. Au 1er octobre 2014, plus de 12 100 détenus étaient en surnombre. Ils étaient 11 800 pour les seules maisons d’arrêt, ce qui représente près du quart des détenus de ce type d’établissement. Certaines maisons d’arrêt comptent deux fois plus de détenus qu’elles ne devraient. Ainsi est-ce le cas du quartier maison d’arrêt de Fa’a Nuutania (Polynésie Française), où 172 personnes sont incarcérées bien qu’il ne compte que 54 places, ou encore de la maison d’arrêt de Nîmes, où vivent 389 détenus pour 192 places. « La dignité de la personne, fut-elle en prison, est l’affaire de tous. » La surpopulation carcérale a de graves conséquences du point de vue du respect de la dignité humaine : insalubrité, promiscuité, absence totale d’intimité, sentiment d’humiliation. Plus de 1000 détenus dorment sur un matelas posé à même le sol. Cette situation aggrave les tensions et violences, fait obstacle à l’accès à des formations, emplois ou activités. Elle rend plus difficile l’accès aux services de santé et réduit les possibilités pour les proches des détenus de venir leur rendre visite. La surpopulation carcérale a des conséquences directes sur les chances d’insertion à la sortie de prison. Pour la mise en place d’un numerus clausus en maison d’arrêt et le développement d’alternatives à l’emprisonnement La réponse au problème de la mise en œuvre effective du droit à l’encellulement individuel ne peut être trouvée dans la seule multiplication du nombre de places de prisons. Des programmes de construction immobilière se sont succédés ces dernières décennies et ont donné naissance à de véritables usines carcérales, où la technologie et les impératifs de sécurité ont remplacé l’humain. Le nombre de personnes détenues a augmenté parallèlement au nombre de places de prison : construire plus n’a jamais permis de résoudre le problème de la surpopulation carcérale. D’autres pistes doivent être envisagées. Depuis plusieurs années, l’ACAT recommande ainsi la mise en place d’un numerus clausus en maison d’arrêt. La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, s’est elle-même prononcée pour ce type de mesure. « On commencerait par fixer un seuil au-delà duquel il ne serait plus possible d’incarcérer », ce qui reviendrait à « différer les incarcérations quand le seuil est atteint » et à « libérer certains détenus en fin de peine, à condition de leur proposer un accompagnement » (Libération, 25.11.2014). À l’heure actuelle, seuls les établissements pour peine appliquent un numerus clausus. Depuis 1976, les détenus n’y sont affectés qu’à mesure que des places sont disponibles. L’administration pénitentiaire n’est pas seule responsable de la surpopulation. Elle est tributaire du nombre de personnes condamnées qui lui sont adressées par la justice. La solution doit donc également être recherchée en amont, dans un moindre recours à l’emprisonnement par les juges. Pour que l’encellulement individuel devienne une réalité, la France doit se donner les moyens de développer les alternatives à l’emprisonnement et le recours aux aménagements de peines. La loi de réforme pénale du 15 août 2014, notamment par la création de la contrainte pénale qui a vocation à remplacer certaines courtes peines, devrait constituer une première étape. Mais d’autres efforts devront être déployés. Un droit appliqué en 2022 ? Le député Dominique Raimbourg, qui s’était déjà penché sur le problème de la surpopulation carcérale en 2013, a présenté à la Garde des Sceaux son rapport sur l’encellulement individuel le 2 décembre. Constatant qu’un nouveau report de l’application de ce principe est inévitable, il estime cependant impératif que l’État français s’impose un calendrier, pour parvenir à un « strict respect de l’encellulement individuel » en 2022. Il fait pour cela quelques propositions. Notamment celle de remplacer les quelques 8 800 cellules collectives existant actuellement (représentant plus de 18 000 places de prison) par des cellules individuelles. Le député propose également de limiter les comparutions immédiates, « grandes pourvoyeuses de détenus après des procès des plus expéditifs » (Le Monde, 02.02.2012), et de faciliter les aménagements de peine. Enfin, sans attendre tout cela, il est préconisé de garantir le droit à l’encellulement individuel aux primo-incarcérés et aux personnes les plus vulnérables (détenus âgés, handicapés etc.) _________________________________________________________ Prisons Conditions de détention indignes à la prison de Ducos (Martinique) Saleté des cellules, insuffisance du système de collecte et d'évacuation des déchets, manque d’aération et de luminosité etc. L’établissement est par ailleurs infesté de rats et autres nuisibles. Depuis plusieurs années, les conditions de détention en Outre-mer sont unanimement dénoncées. Un récent rapport d’enquête de l’Observatoire International des prisons (OIP) sur le centre pénitentiaire (CP) de Ducos, en Martinique, est venu rappeler la gravité de la situation. La situation du CP de Ducos est dénoncée depuis de longues années. De nombreux parlementaires ont interpellés les ministres de la Justice depuis plus de 10 ans. En 2009, un rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté alertait les pouvoirs publics sur la situation très critique de cet établissement. Plusieurs décisions de la Cour administrative d’appel de Bordeaux ont par ailleurs jugé, en 2013, que les conditions de détention y sont contraires à l'article 3 de la CEDH. Un rapport de mission d'évaluation des difficultés relatives à la prise en charge des détenus au centre pénitentiaire de Ducos, remis à la Garde des Sceaux le 19 juin 2013, puis un rapport du groupe de travail sur les problématiques pénitentiaires en Outre-mer, rendu à la ministre de la Justice le 8 juillet 2014, faisaient à leur tour une description alarmante de cet établissement. Les personnes détenues elles-mêmes ont dénoncé leur situation. En 2012, 136 d’entre elles ont signé une pétition dénonçant des « conditions de vie déplorables, plus qu'insupportables » au CP de Ducos. À nouveau, le 7 janvier 2014, dans un courrier adressé à l'OIP, 53 personnes détenues dénonçaient, selon l'ONG « leurs conditions effroyables de détention ». Une enquête réalisée par l’OIP en 2014 confirme les constats déjà dressés dans ces divers documents. Elle dénonce tout d’abord une surpopulation massive et chronique. Au 1er octobre 2014, le taux d’occupation du quartier maison d’arrêt de Ducos était ainsi de 210.4%, et celui du quartier centre de détention était de 124.6%. Les divers plans d'agrandissements mis en œuvre ces dernières années ne sont pas parvenus à y remédier, la population carcérale ayant augmenté de concert. Jusqu'à cinq personnes peuvent occuper des cellules de 9 m2, de nombreux matelas sont posés à même le sol. La très grande promiscuité rend extrêmement difficile, voire impossible, toute circulation dans les cellules. L’intimité, notamment dans les lieux sanitaires, y est inexistante : les toilettes sont au mieux partiellement cloisonnées ; parfois elles ne le sont pas du tout. Dans un arrêt du 20 novembre 2013, la Cour administrative d’appel de Bordeaux pointe ainsi du doigt « ces lieux d'aisance, démunis d'un système d'aération spécifique, situés à proximité immédiate du lieu de vie et de la prise de repas ». Ajouté à cela, l’OIP alerte sur le fait que « les personnes détenues au CP de Ducos peuvent être enfermées jusqu'à 22 heures par jour dans leur cellule ». Dans ce contexte de surpopulation et de très grande promiscuité, la violence est exacerbée. Les conditions matérielles de détention y sont par ailleurs déplorables : saleté des cellules, manque d'entretien des cours de promenades qui deviennent impraticables en cas d'intempéries (fréquentes en raison du climat tropical), insuffisance du système de collecte et d'évacuation des déchets, insuffisance des produits d’entretien fournis aux personnes détenues, aération et luminosité insuffisantes, etc. L’établissement est par ailleurs infesté de rats et autres nuisibles. L'enquête menée par l'OIP met en exergue la présence « d'oiseaux, rats, souris, cafards, fourmis, scolopendres, mouches et moustiques ». Ce problème est particulièrement grave pour les personnes dormant sur un matelas à même le sol. Pour se protéger, certaines personnes installent leur matelas sur une armoire renversée. L’accès aux soins est lui aussi insuffisant (manque de matériels, de personnel). Plusieurs semaines d'attente peuvent être nécessaires pour obtenir un rendez-vous. L’association note enfin de graves carences en matière de sécurité (dangerosité des installations électriques, défaillances de la sécurité incendie). Suite à une saisine de l’OIP, la justice a reconnu le 17 octobre 2014, les atteintes graves portées aux droits fondamentaux des personnes détenues et prononçait une série de prescriptions visant à l’amélioration des conditions de détention. Contraint de respecter cette décision de justice dont il a dit prendre acte, le ministère de la Justice a annoncé qu’il mettrait en œuvre immédiatement plusieurs mesures imposées par le juge, telles que « l’intensification des opérations de dératisation, un programme de nettoyage complet des cellules, ou encore l’intensification de la distribution des produits d'hygiène à tous les détenus ». Si ces mesures sont louables, elles ne sont cependant pas suffisantes. Là encore, d’autres solutions devront être mises en œuvre pour mettre fin à la surpopulation carcérale et garantir le respect de la dignité humaine dans cet établissement. Les discussions sur les moyens de parvenir à l’application effective du droit à l’encellulement individuel prennent ici tout leur sens. Agissez auprès de la Garde des Sceaux pour lui demander le respect de la dignité humaine à la prison de Ducos. Signer la pétition en ligne sur www.acatfrance.fr _______________________________________________________________ Violences policières Violences policières : une problématique plus que jamais d’actualité L’ACAT a initié depuis plusieurs mois un travail d’enquête sur l’usage de la force par la police et la gendarmerie française. Cette enquête va se poursuivre durant toute l’année 2015. Le 26 octobre 2014, Rémi Fraisse est décédé, touché par une grenade offensive lancée par la gendarmerie sur le site du barrage contesté de Sivens, dans le Tarn. Le décès dramatique de ce jeune homme a suscité un fort engouement médiatique. De nombreuses manifestations contre les violences policières ont été organisées depuis, à travers toute la France. Ces manifestations ont elles aussi fait grand bruit. Mais qu’en a-t-on retenu, si ce n’est qu’elles étaient accompagnées de dégâts matériels et d’attaques contre les forces de l’ordre ? Ces faits, certes déplorables, ont pris le pas sur le fond du sujet, pourtant lui aussi bien réel : celui de la question de l’usage de la force par la police et la gendarmerie. Suite au décès de Rémi Fraisse, l’attention politique et médiatique s’est focalisée essentiellement sur l’usage des grenades offensives par les gendarmes, armes qui venaient de démontrer leur dangerosité. Si la question du maintien de ces armes en dotation parmi les forces de l’ordre était importante à poser, était-elle la seule à devoir être portée sur le devant de la scène ? Depuis la généralisation des lanceurs de balles de défense en 2004, au moins 29 personnes ont grièvement blessées, pour la plupart au visage. 18 ont perdu un œil ou l’usage d’un œil, et un homme atteint au thorax est décédé en décembre 2010. De l’importance de l’enquête judiciaire L’annonce très rapide de la suspension, puis du retrait de l’usage des grenades offensives ne doit pas faire oublier qu’un homme est décédé, qu’une enquête doit être menée de manière effective et impartiale. Comme le rappelle le Comité des Nations unies contre la torture (CAT), les États doivent « veiller à ce que chaque allégation de mauvais traitement imputable à des agents fassent promptement l’objet d’une enquête transparente et indépendante, et que les auteurs soient sanctionnés de manière appropriée ». Plusieurs organes de contrôle ont ici un rôle. L’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) tout d’abord, a rapidement été saisie d’une enquête administrative sur cette affaire et a rendu ses conclusions début décembre. Bien qu’elle confirme que la mort de Rémi Fraisse résulte de l’explosion d’une grenade offensive, elle conclut à l’absence de faute professionnelle de la part des gendarmes. Elle ajoute que l’enquête judiciaire doit désormais déterminer "l'exacte responsabilité et le degré de responsabilité imputable au lancer". Pour sa part, le parquet de Toulouse a ouvert une information judiciaire contre X pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, faits commis par une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions ». Deux juges d'instruction sont désormais chargés de l'enquête judiciaire. Le Défenseur des droits se sera lui aussi très vraisemblablement saisi de cette affaire et se prononcera sur les circonstances de l’usage de la force ayant conduit au décès de Rémi Fraisse. L’ACAT suivra bien entendu le déroulé de cette affaire avec attention, tout comme les travaux de la Commission nationale d’enquête sur les conditions de la mort de Rémi Fraisse, initiative citoyenne, mise en place par la Ligue des droits de l’homme (LDH), le syndicat des avocats de France (SAF), France nature environnement (FNE), le syndicat étudiant Unef et le Réseau d’alerte et d’intervention pour les Droits de l’Homme (RAIDH). Qu’en est-il des autres armes qui ont démontré leur dangerosité ? Un décès en manifestation résultant de l’intervention des forces de l’ordre, voilà qui n’était pas arrivé en France depuis de nombreuses années. Les décès ou blessures graves survenus lors d’interventions policières sont-ils pour autant si exceptionnels ? L’ACAT mène depuis quelques mois un travail de recherche sur l’usage de la force par la police et la gendarmerie en France. Ses premiers éléments d’enquête mettent en évidence d’autres cas de décès survenus ces dix dernières années lors d’opérations policières. L'ACAT a ainsi eu connaissance d'au moins 13 décès survenus au cours d'interpellations depuis 2007. D’autres personnes sont décédées dans des transports de police, comme Abdelhak Goradia, un ressortissant algérien mort le 28 août 2014 dans le fourgon de police qui le conduisait du centre de rétention administrative de Vincennes à l'aéroport de Roissy pour son expulsion. Concernant le cadre spécifique des manifestations, si les cas de décès demeurent fort heureusement rarissimes, les blessures graves et infirmités permanentes sont quant à elles très nombreuses. Dans l’immense majorité de ces affaires, il ne s’agissait pas de grenades offensives. Il s’agissait parfois de gestes techniques d’immobilisation entraînant la mort par asphyxie, parfois de décès par arme à feu ou survenus suite à l’usage d’armes à impulsion électrique (Taser). Un type d’arme notamment pose tout particulièrement question : le lanceur de balles de défense (LBD), dit « flashball », à l’origine de nombreuses lésions oculaires irréversibles. Depuis la généralisation de ces armes en France en 2004, l’ACAT a recensé au moins 29 personnes grièvement blessées, pour la plupart au visage. 18 ont perdu un œil ou l’usage d’un œil, et un homme, atteint au thorax dans un foyer de travailleurs immigrés à Marseille, est décédé en décembre 2010. Pour les seules années 2010-2014, on dénombre 19 personnes grièvement blessées suite à un tir de LBD. Parmi celles-ci, deux enfants âgés de 9 ans. Plusieurs études médicales mettent en garde contre les dommages que peut occasionner ce type d’arme, notamment en cas de tir au niveau de la tête ou de la poitrine. Pourtant, les nouvelles instructions d’usage les concernant, publiées par le ministère de l’Intérieur en septembre 2014, revoient à la baisse leurs conditions d’utilisation, ne tenant pas compte des diverses observations et recommandations du Défenseur des droits et de la société civile. Malgré leur gravité, les dommages occasionnés par ces armes ont été passés sous silence ces dernières semaines. Tout au long de l’année 2015, l’ACAT va poursuivre son travail de recherche sur ce sujet. Si vous souhaitez nous faire part de votre témoignage, n’hésitez pas à prendre contact avec l’ACAT _______________________________________________________________ Lieux privatifs de liberté Se former, s’informer « Passés par la case prison », un livre de l’OIP soutenu par la fondation ACAT « Passés par la case prison » est issu de la rencontre entre huit anciens détenus et huit écrivains : Olivier Brunhes, Philippe Claudel, Marie Darrieussecq, Virginie Despentes, Nancy Huston, Mohamed Kacimi, Pierre Lemaitre et Gérard Mordillat. C’est l’histoire de Sylvie, incarcérée après avoir aidé son compagnon à s’évader. Celle de Yazid, devenu consultant en prévention urbaine après avoir été un passionné du vol. Ou de Sacha, qui a connu les émeutes de 2005, les placements en foyer ou famille d’accueil, et rêve à présent de devenir avocat. Des histoires qui montrent la complexité des parcours et des contextes qui mènent derrière les barreaux. Une excellente idée de cadeau de Noël. Au fil des 224 pages : - Une préface de Robert Badinter, - Des extraits d’entretiens avec 8 personnes qui furent condamnées, - Les textes des écrivains qu’elles ont rencontrés : en forme de portraits ou de tranches de vie, ils nous rapprochent de la vérité crue, celle de l’humain derrière le fait divers, - Des encarts informatifs sur la prison ou la justice, en lien avec chaque histoire, - Les photos de Dorothy-Shoes prises au cours d’ateliers avec des personnes détenues, et celles de Philippe Castetbon avec les huit protagonistes du livre. Passés par la case prison, Editions La Découverte, 224 p., 17 euros. Un livre à commander auprès de l’OIP, 7 bis rue Riquet 75019 Paris. (Bon de commande en ligne sur le site www.oip.org). « Etrangers en prison. À l’ombre du droit » (La Cimade) La Cimade, qui est présente dans 77 établissements pénitentiaires aux côté des personnes étrangères détenues, constate au quotidien pour ces dernières des dysfonctionnements importants en matière d’accès à l’information, de difficultés liées à la langue et d’accès effectif au droit. Pour la première fois elle édite un rapport sur le sort réservé aux personnes étrangères incarcérée qui, rappelons-là, représentent près de 18% de la population carcérale française. Cette publication présente les réalités vécues par des personnes étrangères « à l’ombre du droit » dans les établissements pénitentiaires. Elle rassemble, sous huit grandes thématiques, des analyses des pratiques administratives, mais également des propositions afin de mettre fin aux discriminations. Rapport disponible gratuitement sur le site www.lacimade.org Recueil des avis et recommandations du CGLPL Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) et l’Association pour la Prévention de la Torture (APT) ont publié un recueil compilant tous les avis publics et recommandations du CGLPL durant le mandat de M. Jean-Marie Delarue (2008-2014). Ce recueil, disponible en français, en anglais et en espagnol, pourra ainsi servir à d’autres mécanismes nationaux de prévention et représenter un outil de prévention de la torture et des mauvais traitements. Recueil disponible gratuitement sur le site www.cglpl.fr Journées nationales prisons : « Des murs et des hommes » L’édition 2014 des journées nationales prison, organisées en novembre par le Groupe national de concertation prison, était consacrée au thème « Des murs et des hommes ». Pendant une semaine, à travers toute la France, ces journées visaient à interroger la place des lieux d’enfermement dans la société, interroger l’impact des murs et de l’architecture carcérale et poser la question du respect de la dignité humaine en prison. Un dossier pédagogique accessible en ligne donne quelques éléments de réflexion sur le sujet. Disponible sur : http://www.farapej.fr/JNP/JNP2014/