La pierre Savonnière utilisée pour la création de cette grande
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La pierre Savonnière utilisée pour la création de cette grande
La pierre Savonnière utilisée pour la création de cette grande cheminée classique est l’une des nombreuses pierres blanches extraites en France. Originaire du département de la Meuse, cette pierre calcaire a été ici sculptée à la main, dans la masse, de manière traditionnelle. L’ensemble a été réalisé sur mesure avec des jambages hauts et légèrement galbés, un épais linteau ciselé et 50 un trumeau mouluré. Le feu ouvert qui l’égaie n’a d’autre ambition que le plaisir des yeux et la chaleur directe et conviviale d’une bonne flambée de bois. Réalisation : DENOËL DECO Le feu et la forme Conçues à l’origine principalement pour cuisiner, ensuite pour chauffer, les cheminées assument aujourd’hui pleinement leur fonction décorative. Ces nouvelles conditions d’existence ont transformé radicalement les options des créateurs. Qu’importe la forme pourvu qu’elle attire le regard ! Durant le XXe siècle, une transformation fondamentale s’est amorcée au niveau de la conception des cheminées. Jusque-là, elles conservaient parallèlement à leur fonction décorative apparue à la Renaissance une fonction de chauffage principal. Avec le développement industriel et l’exploitation intensive des énergies fossiles, les poêles puis les systèmes de chauffage central ou électrique ont pris le relais et se sont imposés comme fournisseurs de chaleur à titre principal. Beaucoup de cheminées anciennes, classiques ou rustiques sont alors tombées en désuétude et ont tout simplement disparu de nos intérieurs. Heureusement, des antiquaires soucieux de la préservation du patrimoine décoratif et des fabricants perpétuant les traditions ancestrales ont largement contribué à la conservation de ce précieux héritage, de sorte qu’il est possible aujourd’hui de retrouver sur le marché l’extraordinaire diversité de styles qui a marqué au fil des siècles l’histoire de la cheminée. Parallèlement, des créateurs contemporains ont repris le concept pour le décliner à l’infini, revisitant sans cesse les formes pour nous offrir un florilège de créations originales. Afin d’appréhender cet univers de formes et de styles, un petit retour en arrière s’impose. Il nous permettra d’analyser sommairement l’évolution des styles à travers l’histoire et d’apprendre à les identifier. • A en croire les archéologues, il ne semble pas que l’Antiquité ait connu la cheminée telle qu’il nous paraît aujourd’hui logique de la concevoir. Il faudra attendre le Moyen Âge pour qu’elle apparaisse réellement, avec sa large hotte destinée à suspendre les victuailles pour les fumer et à évacuer les fumées. Encore au début s’agissait-il de cheminées centrales dans les cuisines des demeures seigneuriales avant que n’apparaissent et se généralisent les cheminées adossées, aux alentours de l’an Mille. A l’époque, elles étaient souvent assez larges pour que plusieurs personnes puissent y trouver place, soit alentours, soit devant, soit même... dedans. Généralement, le linteau reposant sur des corbeaux ou consoles au-dessus des jambages était constitué d’une grosse pierre ou d’une forte poutre de bois. L’ensemble supportait une hotte de maçonnerie surplombant largement l’âtre, dont l’encadrement ne portait aucun ornement. Leur fonction décorative était la plupart du temps nulle. Seuls les monastères et les riches demeures seigneuriales ont vu l’émergence de cheminées “artistiques”, le plus souvent dans un style gothique ogival très élancé et dont le manteau s’ornait d’armoiries et autres motifs héraldiques sculptés ou peints. • Dès la Renaissance, à partir du XVe siècle et jusqu’au XVIIIe siècle, on assiste à un véritable essor artistique qui voit la cheminée se parer d’ornements variés. Sa forme change peu à peu. La “grossière” hotte médiévale est remplacée par un trumeau en stuc enrichi de figures allégoriques ou mythologiques, de festons fleuris, de bustes et de frises en tous genres. L’âtre est quant à lui bordé de pierre blanche ou de marbre finement taillé, sculpté, mouluré. On privilégie clairement la grâce et La cheminée dans l’histoire La “cheminée” au sens domestique du terme a évolué au fil des siècles à partir du rudimentaire foyer central et en fonction de l’évolution constante des habitudes alimentaires. 51 1. Des jambages hauts et sculptés et le linteau massif caractérisent cette cheminée de style gothique combinant briques et pierre. L’âtre ouvert traditionnel est ici remplacé par un foyer intégré. Tous les éléments en pierre naturelle, y compris le socle et la tablette latérale, sont réalisés en pierre blanche à finition lisse. Plusieurs niches abritent les réserves à bûches. Le foyer (9 kW) 2 & 3. Récemment introduit sur le marché, ce modèle de poêlecheminée en pierre stéatite, très économique, est ici associé à une banquette latérale. Celle-ci sert de support au poste de télévision mais pourrait tout aussi bien faire office de siège où il ferait bon se reposer au contact de la chaleur douce et saine du feu de bois et de la pierre ollaire. Emise par rayonnement, cette chaleur est est doté d’une porte de forme prismatique qui augmente la visibilité du feu de bois. Il fonctionne aussi au charbon. Foyer In-Fire Prisma de BODART & GONAY Réalisation : BERNARD DUPONT 1 2 3 52 diffusée lentement et en continu sans déplacement d’air ni de poussières. Modèle "Bellis" de TULIKIVI chez DUTRY Réalisation : Ballet la couleur au détriment de la majesté. Les styles Louis XIII à Louis XVI en témoignent. • Vers la fin du XVIIIe siècle, un nouveau courant artistique s’affirme. Baptisé Néoclassicisme, il marque un retour appuyé vers le style artistique et figuratif de la Grèce antique. En France et dans les pays annexés par les conquêtes napoléoniennes, cela se traduit par le style Empire qui revient à la simplicité des lignes droites et peu galbées, avec des décors militaires, des figures géométriques, des bas-relief à l’antique ou inspiré de la campagne d’Egypte ainsi que d’autres motifs d’inspiration classique. • Avec le XIXe siècle et la Révolution industrielle, le classicisme s’essouffle. Le style Second Empire s’évertue sous l’influence du Romantisme à recopier les anciens et à tout mélanger avec un goût douteux. Il faudra alors attendre le début du XXe siècle et les styles Art Nouveau, Modern Style et Art Déco pour balayer tout cela, imposer des lignes nouvelles et ouvrir la voie au Design, né sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale et qui inaugure les formes épurées, fonctionnelles, mais aussi les matériaux nouveaux, préfigurant la profusion de formes que l’on connaît aujourd’hui. Les traditions régionales La succession de styles que nous venons d’évoquer brièvement vaut essentiellement pour les demeures prestigieuses et les habitations citadines. Elle ne reflète pas vraiment la situation dans les campagnes où les contraintes de la ruralité ont de tous temps imposé aux cheminées des formes essentiellement fonctionnelles. En ce sens, les cheminées dites rustiques sont plus proches des cheminées médiévales que des réalisations classiques. Leur fonction n’est pas tant décorative qu’utilitaire; souvent elles perpétuent ou symbolisent la tradition de la cuisine au feu de bois et leurs 53 formes le prouvent. Elles sont en effet souvent conçues de manière plus complexe, plus étendue aussi avec des banquettes, des niches servant à l’origine à entreposer marmites et ustensiles. Ces formes particulières rappellent qu’elles servaient autrefois d’authentiques cuisines dans les fermes et les chaumières. Si la pierre, la brique, le bois et le plâtre sont ses matériaux de prédilection, c’est avant tout parce que ce sont les seuls matériaux disponibles dans le monde rural, des matériaux de proximité. Cette nécessité de recourir à des matières premières locales est à l’origine de la grande diversité qui caractérise le style rustique. A l’intérieur d’une même région, cette diversité n’apparaît pas de façon évidente, mais si l’on sillonne un pays tout entier, la France par exemple, elle s’impose nettement. On assiste alors à un foisonnement de formes: Qu’y a-t-il en commun entre une cheminée languedocienne d’inspiration espagnole, la blancheur de la pierre et la hotte galbée qui caractérisent celle de Provence, la solide hotte en madrier de la savoyarde, les briques du Nord, les nuances rosées ou jaunâtre de la pierre de Bourgogne ou encore la massivité des moellons en granit propres à la Bretagne? Leur point commun est de représenter un terroir. En ce sens, elles ne s’exportent pas facilement et il convient d’être prudent avant de reproduire chez soi un modèle de cheminée régionale venu d’ailleurs. Continuité et innovation: la cheminée aujourd’hui En émancipant la cheminée de sa fonction de chauffage principal, la fin du IIe millénaire lui a ouvert un champ d’application quasi illimité en terme d’expression artistique. Il n’y a plus guère de courants dominants, mais bien un foisonnement d’idées. Certaines jouent la carte de la continuité en s’inspirant de concepts anciens revus et corrigés à l’aune de la modernité. D’autres font fi de la tradition, rompent avec les Le feu & principes pour le plus grand plaisir des esthètes. Toutes les formes sont alors osées, des plus minimalistes aux plus excentriques. Il est impossible de décrire et d’illustrer toutes les formes. Parmi elles, on distingue néanmoins de grandes tendances: • Les dépouillées : Représentatif du courant minimaliste, ce type de cheminées se limite au strict minimum décoratif. Le plus souvent, le foyer est logé dans un manteau réduit à sa plus simple expression, une paroi maçonnée blanche par exemple. Cette option vise à recentrer tout l’intérêt sur le feu et rien d’autre. Dans certains cas, c’est la forme du feu qui joue le rôle principal comme ces foyers au gaz caractérisés par un long ruban de flamme dansant sur un lit de cailloux. • Les intégrées : Une autre option très tendance consiste à intégrer le foyer dans une autre entité que la cheminée, le mobilier par exemple. Le feu est alors littéralement encastré dans une composition d’armoires murales au même titre que la télé, la bibliothèque ou le bar. Dans ce cas, la cheminée a en quelque sorte disparu. • Les sculpturales : Ce type de cheminée moderne cherche à être vue pour elle-même. Elle est conçue avant tout comme une œuvre d’art qui se veut le pôle d’attraction de la pièce. Ses dimensions sont souvent impressionnantes et sa forme doit surprendre, sortir des sentiers battus. Cette catégorie est le reflet de l’inventivité et de l’audace des créateurs. Toutes les formes mais aussi tous les matériaux sont pris en compte. Un vrai régal pour les yeux, à tel point que le feu passe parfois au second plan. • Les architecturales : Elles font partie intégrante de l’architecture de l’habitation. Conçues généralement en même temps que le logis, elles le construisent au même titre qu’un mur ou qu’un escalier. 1&2. Prolongée d’un côté par un meuble assorti faisant office de support audiovisuel, cette cheminée rustique de forme arrondie a été conçue avec d’anciennes briques de façade soigneusement récupérées et restaurées. Elles sont accompagnées de moellons irréguliers en pierre de France formant notamment le socle et le linteau. Pour couronner le tout, on l’a doté d’une poutre en chêne massif dont la forme cintrée épouse celle de la cheminée. Le foyer à bois qui l’équipe est en réalité un appareil multicombustibles qui peut aussi accueillir du charbon. Il assure une chaleur d’appoint. Sa façade vitrée prismatique offre une vue panoramique sur le feu. Une petite niche décorative logée dans la hotte et la réserve à bûches veillent à l’esthétique et au confort. Foyer "In-Fire Prisma" de BODART & GONAY Réalisation : TREUTTENS 3. Affichant les courbes et les décors caractéristiques du style Louis XIV, cette cheminée classique est ennoblie par la beauté naturelle du célébrissime marbre blanc de Carrare, agrémenté ici d’une finition adoucie. Elle est équipée d’un insert à bois capable de fonctionner ouvert ou fermé. Ce foyer est intégré dans l’âtre derrière un ébrasement biseauté et est orné d’un encadrement décoratif en laiton. Foyer STÛV Réalisation : CHANTIER DE WATERLOO 54 1 2 55 3 ... la forme 3 1 2 4 5 1. Jouant sur la coexistence des formes angulaires et arrondies, mais aussi sur la diversité des matériaux, cette cheminée décorative se caractérise par un socle en pierre d’Estaillades allégé par un tiroir en bois, surmonté d’une banquette en marbre poli et d’une grande niche équipée d’étagères en verre et d’un miroir. La cheminée proprement dite est dotée d’un foyer à bois fonctionnant avec un système de récupération de chaleur. Foyer "Becaprismatique" et réalisation : BERNARD CAILLIAU 2. L’utilisation du gaz naturel comme combustible permet au feu de s’exprimer différemment, sous une forme novatrice, soulignant l’esprit zen et contemporain qui caractérise cet intérieur. Ce résultat très visuel est obtenu grâce à un foyer spécial qui diffuse sur une longueur de 2,5 mètres des flammes qui semblent danser sur un lit de cailloux en pierre de lave. Ce véritable ruban de flamme est simplement intégré dans la paroi murale sans autre artifice décoratif. Le dispositif fonctionne de manière automatisée avec extraction mécanique des fumées. Foyer : modèle 2600 de BOLEY Réalisation : COLEMONT 56 3 à 5. Conçue en même temps que le plafond, la paroi murale intégrant la cheminée participe à la complète transformation de cet espace jadis classique. Le but était de créer un espace harmonieux qui optimise la rencontre entre le mobilier moderne et classique. Le manteau de la cheminée s’est ainsi littéralement " fondu " dans le mur de sorte que le feu trouve un nouvel impact visuel. L’habillage mural est constitué d’un assemblage judicieux de pierres naturelles. L’alternance de la pierre blanche et de la Pietra Serena contribue à apporter un jeu d’ombre et de lumière dynamique, accentué par l’éclairage halogène et les tablettes en verre d’une grande légèreté. Au cœur de cette élégante réalisation, le foyer s’ouvre largement sur les flammes du feu de bois. Avec son ventilateur intégré et son rendement élevé, il offre une capacité de chauffe non négligeable. Foyer 21/85 de STÛV Réalisation : PIA MANU 57 Intégré dans un système d’armoires murales où se logent notamment un bar et l’équipement audiovisuel du salon, ce feu ouvert occupe une place prépondérante, au centre de la composition. Le contraste de teinte qui le caractérise renforce la visibilité maximale du feu en même temps que sa verticalité. Le foyer proprement dit se compose d’une rangée de flammes alimentée au gaz et qui semblent surgir d’un lit de galets en pierre de lave blanche. Le socle, la hotte et le fender, fabriqués en acier noir, sont intégrés dans une structure en maçonnerie plafonnée. A l’intérieur de la hotte, deux flexibles sont chargés de récupérer la chaleur produite par convection et de la restituer au travers de Le feu & 58 deux grilles latérales aménagées dans la paroi. Conçu pour un confort d’utilisation optimal, ce foyer au gaz bénéficie d’un allumage et d’un réglage de type électronique, entièrement commandé à distance. Foyer "Metalfire 950" Création et réalisation des armoires : Obumex Réalisation du foyer : DE PUYDT ... la forme 59 1. Derrière sa façade galbée en acier noir mat, dont l’élégance n’a d’égal que son faible encombrement au sol, le feu de bois peut exprimer toute sa vivacité grâce à la grande porte vitrée. Fabriquée en verre pyrocéramique courbe, celle-ci peut s’escamoter entièrement derrière la façade ou s’ouvrir à la française. La façade elle-même est montée sur charnière et peut s’ouvrir pour permettre un accès aux parties techniques du corps de chauffe. Ce dernier, fabriqué en acier indaten, est encastré ici dans un manteau maçonné en blocs cellulaires. Ce modèle est disponible également avec façade en acier ciré ou thermolaqué (nombreuses teintes disponibles). En option, un kit d’air pulsé permet d’optimiser le rendement du foyer. Modèle "Altofocus" de Focus Réalisation : LIEGEOIS 2. Installée au cœur d’un intérieur moderne, cette cheminée est une pièce unique puisant son originalité dans 60 l’étonnant drapé qui orne son manteau. Ce drapé a été méticuleusement sculpté à la main dans la masse, en l’occurrence une pierre de France blanche. Les deux colonnes supportent une tablette en verre fumé. Le socle est constitué d’une fine dalle en petit granit, une pierre bleue d’origine belge. L’ensemble, plutôt " néoclassique ", joue néanmoins sur son aspect contemporain. La cheminée est équipée d’un insert multicombustibles (bois et charbon) fonctionnant avec récupération de chaleur et développant une puissance nominale de 9 kW. Foyer In-Fire 683 de BODART & GONAY Réalisation : DENOËL 3 à 5. Fruit de l’imagination de la créatrice Judith van Brunschot, ce foyer suspendu présente un design qui sied à cette décoration contemporaine. Fabriqué en acier laqué, il trouve son originalité dans sa conception asymétrique (grande fenêtre à gauche ou à droite) et son conduit de fumée triangulaire. Conçu pour la combustion du bois mais aussi des briquettes de lignite ou de tourbe, il fonctionne à la fois par rayonnement (70 %) et par convection (30 %). Il se décline en 3 1 2 5 4 deux teintes de finition (anthracite ou gris fonte) et peut être agrémenté d’un pied en option. Cet appareil est également disponible en version gaz et feu ouvert sur demande. Dim: H 69 x L 73 x P 51 cm. Puissance maximale: 10 kW. Modèle "Trias" de HARRIE LEENDERS. Réalisation : Van Dale 61