Le poignet traumatique - amdts
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LES SYNDROMES CANALAIRES DEFINITION, SEMILOGIE, ITINERAIRE DU DIAGNOSTIC J. RODINEAU Médecine physique et rééducation. Traumatologie du sport. Ancien chef de service. Hôpital National Saint Maurice 3 avenue Bugeaud 75016 – Paris [email protected] [email protected] __________________ GÉNÉRALITÉS La définition la plus simple qu’on puisse donner d’un syndrome canalaire (Entrapment neuropathy des auteurs anglo-saxons) paraît être la suivante : ce sont les manifestations en rapport avec la compression ou « l’irritation » mécanique d’un tronc nerveux périphérique dans un défilé anatomique ostéo-ligamentomusculaire inextensible. C’est donc un conflit contenant-contenu. Cette définition sous-entend deux nécessités absolues : - affirmer que les symptômes dont se plaint le patient sont d’origine neurologique. Il s’agit en fait de paresthésies, d’engourdissements nocturnes et/ou positionnels. La symptomatologie apparaît parfois au cours d’activités précises (coudre, conduire, étendre du linge,…). Les troubles sont d’installation progressive. Il peut s’y associer des douleurs vraies et parfois un déficit sensitivo-moteur objectif ; - affirmer que cette symptomatologie neurologique est d’origine périphérique correspondant à une topographie précise : le plus souvent tronculaire, plus rarement radiculaire ou plexuelle. Tout syndrome canalaire peut être associé : - à une autre compression nerveuse dans le cadre d’un syndrome canalaire étagé ou double crush-syndrome (Upton et McComas, 1973), - à une pathologie tendineuse ou ostéo-articulaire. Enfin, la compression peut être favorisée ou sensibilisée par une pathologie inflammatoire, infectieuse, métabolique ou tumorale qu’il faut penser à rechercher. Les syndromes canalaires et des défilés du membre supérieur sont nombreux depuis son hile jusqu’au niveau des nerfs collatéraux : - compression plexique (syndrome de la traversée thoracobrachiale) ; - compressions du nerf radial (tronc, branche profonde, branche superficielle) ; - compressions du nerf ulnaire (au coude, au canal de Guyon) et surtout du nerf médian (au bras, au coude et à l’avant-bras, au canal carpien) ; compressions du nerf supra-scapulaire (échancrure coracoïdienne), du nerf axillaire (circonflexe), du nerf thoracique long (nerf du Grand Dentelé) et du nerf musculo-cutané (tronc ou branche sensitive). Une grande majorité s’explique par des conditions anatomiques favorisantes. C’est le cas, par exemple, du nerf radial à l’arcade de Fröhse. Pour autant, il ne faut pas négliger les composants de frottement ou d’étirement dans la pérennisation de la symptomatologie. C’est le cas, par exemple, du nerf ulnaire au coude en position de flexion. Certaines localisations sont en rapport avec des compressions musculaires dynamiques comme le nerf médian au coude. Certaines localisations doivent faire envisager une pathologie tumorale, bénigne le plus souvent, comme le nerf ulnaire au niveau du canal de Guyon. Les syndromes canalaires et les défilés du membre inférieur sont plus rares et/ou plus mal connus. Leur nature de véritable syndrome canalaire prête à controverse qu’il s’agisse de l’atteinte du nerf fémorocutané (névralgie paresthésique de Berhardt et Roth), du nerf sciatique poplité externe qui est plus une paralysie posturale qu’un véritable syndrome canalaire, du syndrome du tunnel tarsien dont certains en font l’équivalent, au membre inférieur, du syndrome du canal carpien alors que, dans la majorité des cas, il est secondaire à une fracture de la cheville ou un dysfonctionnement du muscle tibial postérieur ou encore d’une maladie de Morton. Si le syndrome du canal carpien (SCC) est la neuropathie par compression la plus fréquente, toutes les paresthésies à la main ne sont pas dues à un SCC et le diagnostic est souvent porté par excès. Du fait de sa prévalence, ce n’est pas parce que l’EMG est en faveur du diagnostic que la symptomatologie est obligatoirement due au SCC. Inversement, un SCC peut être responsable de la symptomatologie alors que l’EMG est encore normal (environ 10 % des cas). Les compressions nerveuses étagées sont fréquentes et sousévaluées. Le syndrome de la traversée thoraco-brachiale est une affection fréquente et est associé à une compression distale (SCC, syndrome du tunnel cubital ou syndrome du tunnel radial) dans plus de 40 % des cas (Laulan et al, 1996). Une situation habituelle est celle de paresthésies qui siègent dans tous les doigts. Souvent, l’EMG ne retrouve qu’une compression du nerf médian au canal carpien et le traitement du SCC va faire disparaître toute la symptomatologie. Mais, parfois, le syndrome de la traversée thoraco-brachiale associé explique la persistance de paresthésies et le caractère incomplet de l’amélioration est vécu comme un échec si le patient n’a pas été prévenu de cette éventualité. Le diagnostic de compression étagée ne peut être évoqué d’emblée que si l’examen du membre supérieur est systématique. Sinon, la compression proximale est méconnue. Souvent, la manœuvre de Roos (manœuvre du chandelier) ou la pression du creux sus-claviculaire réveille une partie de la symptomatologie. Il existe parfois un pseudo-signe de Tinel sus-claviculaire. Inversement, il faut savoir qu’un syndrome de la traversée thoraco-brachiale isolé peut être responsable d’un signe de Phalen positif pouvant faire porter, à tort, le diagnostic de SCC (Narakas, 1990). Parfois, la symptomatologie évolue depuis des années alors que le diagnostic est évident : amyotrophie unilatérale des muscles intrinsèques (paralysie de topographie C8-T1) associée à une côte cervicale. Enfin, il ne faut jamais oublier qu’une compression radiculaire peut être associée à une compression plus distale (Upton et McComas, 1973). Seul un examen systématique du rachis cervical (test de Spurling, manœuvre de traction axiale, test d’abduction de l’épaule) et la recherche des réflexes ostéo-tendineux peuvent minimiser le risque de la méconnaître. La physiopathologie Les études expérimentales portant sur la compression chronique des nerfs ont permis de montrer que la lésion histologique primitive était une démyélinisation segmentaire qui paraîtrait directement liée au facteur mécanique précédée par une déformation de la gaine de myéline au niveau du nœud de Ranvier. Elle se traduit par un blocage fonctionnel de la propagation de l’influx (bloc de conduction). Lorsque la compression est sévère et/ou prolongée, les anomalies myéliniques se compliquent de lésions de dégénérescence axonale de type wallérien. La souffrance d’un tronc nerveux va donc résulter d’un mélange en proportion variable de lésions myéliniques (neurapraxie) et de lésions axonales (axonotmésis) au sein de la population des fibres nerveuses. Cette notion est d’une importance pronostique capitale. En effet, les lésions de neurapraxie sont habituellement réversibles alors que les lésions axonales ne se réparent qu’au prix d’une repousse qui peut, soit ne pas se faire, soit se faire de manière incomplète ou imparfaite. Les deux types de lésions ont des traductions électrophysiologiques différentes et l’un des intérêts de l’exploration électromyographique est d’apporter tout à la fois des éléments diagnostiques et pronostiques. Schématiquement, la démyélinisation induit un ralentissement ou un blocage de la conduction nerveuse alors que la dégénérescence axonale provoque une diminution de la réponse motrice ou sensitive en aval du site lésionnel avec signes de dénervation des fibres musculaires. D’autres facteurs peuvent également participer aux mécanismes lésionnels : l’ischémie consécutive à la compression des vasa vasorum, l’atteinte du flux axonal ou un développement excessif du tissu conjonctif dans le nerf. Par ailleurs, les fibres nerveuses sont plus sensibles à la compression dans certaines conditions. Le diabète, notamment est connu pour majorer la fragilité des nerfs à la compression et favoriser la survenue de syndromes canalaires. Enfin, il existe, dans certaines familles, une fragilité héréditaire des nerfs à la pression. Cette forme de neuropathie héréditaire avec hypersensibilité à la pression, transmise sur le mode autosomique dominant, s’exprime par la survenue, chez un même sujet, de syndromes canalaires, de paralysies ou de paresthésies posturales à répétition. Des études génétiques récentes ont montré qu’elle était liée à la délétion d’un gène localisé sur le chromosone 17 codant pour la synthèse d’une protéine myélinique P22. Sur le plan histologique, la biopsie nerveuse peut révéler des épaississements de la gaine de myéline localisés, appelés, par référence à leur forme, « tomacula ». L’examen clinique L’examen clinique doit comporter un examen moteur et sensitif, sans oublier la recherche des réflexes ostéo-tendineux. Cet examen permettra dans certains cas difficiles de différencier une atteinte périphérique tronculaire d’une atteinte radiculaire. L’atteinte d’un nerf mixte peut être purement sensitive ou à prédominance sensitive, mais une atteinte purement motrice doit conduire à remettre le diagnostic en cause. La compression nerveuse va se traduire par des paresthésies décrites selon les patients comme des fourmillements, du courant électrique, des picotements ou un engourdissement. Les douleurs sont plus rares et de topographie plus diffuse. Il est important de faire préciser la localisation des symptômes pour reconnaître leur systématisation anatomique dans le territoire d’un tronc nerveux. L’atteinte motrice provoque une diminution de force. L’examen clinique objective l’existence d’un déficit sensitif ou moteur et en précise la systématisation. Une atrophie musculaire traduit l’existence de lésions de dégénérescence axonale déjà évoluées. L’examen moteur recherche une amyotrophie et teste tous les muscles du territoire concerné et peut donner une idée du niveau de la lésion. La cotation se fait de 0 à 5 : O : paralysie complète 1 : contraction visible ou palpable 2 : contraction efficace sans pesanteur 3 : contraction efficace contre pesanteur 4 : contraction efficace contre résistance 5 : force normale Pour l’examen sensitif, la cotation se fait également de 0 à 5 : O : absence de sensibilité 1 : sensibilité profonde à la douleur 2 : sensibilité tactile et douloureuse associée à des réactions exagérées 3 : sensibilité tactile et douloureuse sans réaction exagérée 3+ : récupération d’une sensibilité de discrimination utile 4 : discrimination de deux points TABLEAU 1 – Caractères d’ensemble des syndromes canalaires Symptomatologie - troubles sensitifs subjectifs - troubles sensitifs objectifs . reproduction de la douleur et des paresthésies . hypoesthésie Fréquence d’apparition Description courants paresthésies, douleurs, dans un territoire déterminé - persistantes au repos - majorées la nuit, lors de certains mouvements, au cours de certaines positions fréquente en aval de la compression la mise en tension du nerf par diverses manœuvres dans le territoire du nerf, en aval de sa compression moins fréquente - troubles moteurs paralysie ou parésie peu fréquents - troubles vasomoteurs assez fréquents pour certains syndromes canalaires muscles innervés par e nerf en aval de la compression au niveau des parties molles correspondant au territoire sensitif Le signe de Tinel, décrit en 1918, est une sensation de fourmillement ou de décharge électrique ressentie dans le territoire sensitif lors de la percussion sur le trajet du nerf. Il doit être recherché, de distal en proximal, sur tout le trajet du nerf. Il témoigne d’une repousse des fibres nerveuses sensitives et disparaît lorsque la repousse axonale est complète. Le signe de Tinel peut être retrouvé lors d’une compression nerveuse, c’est alors un bon signe pour localiser le niveau de la lésion, mais son absence ne permet pas d’éliminer le diagnostic. Il prend par contre toute sa valeur après la chirurgie pour surveiller la repousse nerveuse. Sa progression permet de la suivre. Cependant, il ne permet pas de préjuger du résultat final, car rien ne permet de déterminer si les fibres nerveuses sensitives et motrices sont bien situées dans des gaines à destinée sensitive ou motrice. L’examen ne doit pas négliger l’intolérance au froid. Absente à la phase initiale, elle commence souvent à se manifester vers la sixième semaine et devient invalidante vers le troisième mois. Elle est plus importante et fréquente quand les lésions sont hautes et elle souvent plus gênante dans les lésions du nerf médian que dans les lésions du nerf ulnaire. Ceci s’explique par le fait que les fibres sympathiques sont plus nombreuses dans le nerf médian. Elle se manifeste par des douleurs et des troubles trophiques. Elle survient même en dehors de lésions vasculaires associées et les réparations vasculaires n’évitent pas leur apparition. Elle régresse avec la récupération sensitivomotrice mais il peut arriver qu’une intolérance au froid persiste malgré une bonne récupération nerveuse, les fibres sympathiques repoussant plus difficilement que les fibres sensitives et motrices (Gomis, 1996). Enfin, des troubles neurovégétatifs sont recherchés, surtout après lésion du nerf médian, dont on connaît la richesse en fibres sympathiques. L’examen éléctrologique Il joue un rôle capital, au double plan diagnostique et pronostique. L’électromyogramme permet de déceler des signes de dénervation dans les muscles atteints et de préciser ainsi très exactement la topographie de l’atteinte motrice. En objectivant une activité spontanée de dénervation abondante, il permet d’affirmer l’existence de lésions de dégénérescence axonale. Enfin, au-delà de l’approche diagnostique, il permet aussi de suivre la récupération avec une plus grande sensibilité que la clinique. TABLEAU 2 - Caractères d’ensemble des syndromes canalaires Examen électrologique Electromyogramme non indispensable Fréquence d’apparition stade tardif de l’évolution Description . électrodiagnostic de stimulation : mesures des chronaxies - motrices - sensitives . électrodiagnostic de détection : signes de dénervation musculaire : - potentiels de fibrillatio - potentiels polyphasiques - potentiels d’action géants précocement . électrodiagnostic de stimulo-détection : - allongement de la latence distale motrice - latence distale sensitive (mesure plus difficile que la précédente) L’étude des vitesses de conduction nerveuse va s’attacher à mettre en évidence, sur chaque contingent de fibres, motrices et sensitives, un ralentissement localisé ou un blocage de la propagation de l’influx nerveux, de manière distincte. Cette atteinte localisée définit, en effet, le site de compression : ainsi une nette diminution de l’amplitude de la réponse motrice ou sensitive après une stimulation en aval de ce site évoque une perte en fibres nerveuses par un processus de dégénérescence wallérienne de pronostic réservé. Une exploration élargie permet quelquefois, par ailleurs, de détecter des atteintes infracliniques dans d’autres sites canalaires ou de mettre en évidence une neuropathie diffuse. Enfin, les méthodes électrophysiologiques sont aussi d’un précieux recours dans le diagnostic différentiel, en particulier avec une souffrance radiculaire. Au total, l’EMG apprécie la sévérité du bloc de conduction et détecte l’existence éventuelle d’un retentissement axonal, éléments dont dépendent les indications thérapeutiques. L’EXEMPLE TYPE : le syndrome du canal carpien Le syndrome du canal carpien (SCC) est secondaire à la compression ou à l’irritation du nerf médian dans le canal situé à la face antérieure du carpe. Au plan anatomique, le plancher du canal carpien est constitué par une gouttière formée par les 8 os du carpe. Ce canal contient 9 tendons fléchisseurs et leur gaine synoviale, entourant le nerf médian. Il est fermé en avant par le ligament annulaire antérieur. En l’absence de pathogénie bien établie, la définition clinique prévaut : le syndrome du canal carpien est l’ensemble des symptômes ressentis par le patient (douleur, paresthésies et/ou troubles sensitifs dans le territoire du nerf médian), et des signes constatés par le médecin. 25 à 30 % des syndromes du canal carpien sont secondaires à de nombreuses causes qui méritent d’être recherchées car certaines justifient un traitement spécifique (tableau 3) : - traumatisme du poignet avec ou sans fracture, - rhumatismes inflammatoires, arthropathies métaboliques, - causes endocriniennes ou métaboliques, - tumeurs, - infections. Les maladies les plus souvent trouvées sont : - le diabète, - l’hémodialyse, - l’hypothyroïdie, - la polyarthrite rhumatoïde, - l’amylose. TABLEAU 3 – Etiologies du syndrome du canal carpien Causes traumatiques - Fractures de l’extrémité distale du radius, du carpe, de l’hamulus de l’hamatum - Pseudarthrose du scaphoïde - Maladie de Kienböck Causes microtraumatiques - Pathologie professionnelle (mouvements répétés du poignet et des doigts) - Utilisation d’appareils vibrants Causes endocriniennes - Grossesse - Diabète - Hypothyroïdie - Acromégalie Causes mécaniques (déséquilibre contenu-contenant) - Compressions externes (cannes anglaises) - Synovite (rhumatoïde, y compris juvénile, lupus, infectieuse, chondromatose, « aspécifique »…) - Tumeur (kyste arthrosynovial, lipome, hémangiome, lipofibrome…) - Dépôts rhumatismaux (rhumatisme à hydroxyapatite, goutte), amylose - Malformations congénitales : canalaires (étroitesse), musculaires et tendineuses (palmaire long, muscles lombricaux, palmaire profond, corps musculaire des fléchisseurs superficiels, tendons fléchisseurs surnuméraires…), vasculaires (persistance d’une artère médiane). Au plan moteur, le nerf médian innerve les thénariens latéraux et les deux premiers lombricaux. Une amyotrophie de l’éminence thénar est recherchée. Elle peut être plate, voire creusée. La paralysie des lombricaux reste sans manifestation clinique, car les muscles interosseux dorsaux et palmaires, innervés par le nerf ulnaire, restent fonctionnels. Le déficit engendré par la paralysie des thénariens latéraux peut être variable. Classiquement, l’adducteur et le faisceau profond du court fléchisseur du pouce sont innervés par le nerf ulnaire. Le faisceau superficiel du court fléchisseur, l’opposant et le court abducteur du pouce sont innervés par le médian. En fait les variations d’innervation motrice des muscles thénariens par le nerf médian et le nerf ulnaire sont très fréquentes avec, dans les cas extrêmes, tous les muscles innervés par l’un ou l’autre nerf. En fonction de ces variations, trois types de tableau peuvent s’observer : - un tableau asymptomatique, lorsque la majorité des muscles est innervée par le nerf ulnaire. Il existe une opposition du pouce qui est fonctionnelle et quasiment normale ; - un déficit de l’antépulsion et de la pronation quand le nerf médian innerve le court abducteur, le faisceau superficiel du court fléchisseur et l’opposant. Le pouce est incapable de s’opposer aux autres doigts et reste dans le plan de la paume ; - un déficit de l’antépulsion, de la pronation et de l’adduction quand tous les muscles dépendent du nerf médian. Pour rechercher une atteinte motrice du nerf médian, il est préférable de tester le court abducteur du pouce plutôt que l’opposition qui met en jeu plusieurs muscles thénariens, dont certains peuvent être innervés par le nerf ulnaire. Ce muscle se teste en demandant au patient de mettre le pouce perpendiculairement au plan de la paume en antépulsion maximale. L’atteinte sensitive se manifeste par une anesthésie de la face palmaire du pouce, de l’index, du médius et de la face radiale de l’annulaire ; sur la face dorsale de la main, une anesthésie des deux dernières phalanges de l’index, du médius et parfois la moitié radiale de l’annulaire. Le nerf médian est donc le nerf sensitif des pinces pollici-digitales. Son atteinte entraîne un retentissement fonctionnel majeur. Au total, les signes cliniques de compression sévère du médian au canal carpien doivent être systématiquement recherchés : paresthésies permanentes, baisse de force, amyotrophie du court abducteur et de l’opposant du pouce. Les données de l’anamnèse Un certain nombre de symptômes doivent donc être systématiquement recherchés. Ce sont : la présence de douleurs, de picotements, d’un engourdissement, d’une perte de sensibilité et lorsqu’ils sont rapportés, il faut en préciser les caractères : intermittents ou constants, diurnes ou nocturnes, permettant ou entravant le sommeil, variables ou invariables. Il faut préciser si ces symptômes sont augmentés par le serrage de main ou par la préhension d’un objet. La possibilité d’un gonflement de la main ou du lâchage d’un objet. La fiabilité des valeurs de Kappa (IC 95 %) d’un certain nombre de ces symptômes a été étudiée par Wainner et al. à propos de 82 patients [1]. Les résultats ont été les suivants : - douleur, engourdissement, picotements ou perte de sensibilité κ = 0,74 (0,55 ; 0,93) - quelle localisation la majorité de ces symptômes occupent-ils ? κ = 0,82 (0,68 ; 0,96) - les symptômes sont-ils intermittents, variables ou bien constants ? κ = 0,57 (0,35 ; 0,79) - est-ce que la main enfle ? κ = 0,85 (0,68 ; 1,0) - est-ce que vous lâchez les objets ? κ = 0,95 (0,85 ; 1,0) - est-ce que tout le membre supérieur s’engourdit ? κ = 0,53 (0,26 ; 0,81) - les symptômes nocturnes réveillent-ils le patient ? κ = 0,83 (0,60 ; 1,0) - serrer la main augmente-t-il les symptômes ? κ = 0,90 (0,75 ; 1,0) - les symptômes sont-ils exacerbés par les activités nécessitant une préhension ? κ = 0,72 (0,49 ; 0,95) L’examen clinique - Les tests L’examen clinique comporte de nombreux tests qui sont considérés comme positifs lorsqu’ils provoquent des symptômes, ou entraînent leur exacerbation, dans le territoire du nerf médian : - L’extension du poignet : le patient applique ses paumes de main l’une contre l’autre et maintient une extension maximale du poignet pendant 60 secondes ; - Le test de compression du canal carpien : le patient est assis avec le coude fléchi à 30°, l’avant-bras en supination et le poignet en position neutre. L’examinateur met ses deux pouces sur le rétinaculum des muscles fléchisseurs et applique une force de compression de 3 kg pendant 30 secondes, maximum. - Le test de Phalen : le patient applique la face dorsale de ses mains l’une contre l’autre et maintient une flexion maximale du poignet pendant 60 secondes. Ce test peut également être effectué le patient est assis avec le coude fléchi à 30° et l’avant-bras en supination ; l’examinateur met le poignet en flexion maximale pendant 60 secondes. - Le test de Tinel : l’examinateur percute la face palmaire depuis le pli palmaire proximal jusqu’au distal. Ce test peut être pratiqué de deux autres façons : * Le test de Tinel A : le patient est assis avec le coude fléchi à 30°, l’avant-bras en supination et le poignet en position neutre. L’examinateur percute le nerf médian entre les tendons au pli de flexion proximal du poignet, avec un marteau à réflexes, depuis une hauteur de 15 cm. Le test est positif si le patient fait état d’une sensation de picotement non douloureuse, tout au long du trajet du nerf médian. * Le test de Tinel B : il est semblable au test de Tinel A mais l’examinateur essaie de provoquer des symptômes en usant d’une force légère à modérée avec le marteau à réflexes. Le test est positif si le patient fait état d’une sensation de picotement non douloureuse, tout au long du trajet du nerf médian. - Le test du nerf médian de Tethered : l’examinateur étend passivement l’index du patient en gardant l’avant-bras en supination et le poignet en extension complète. La position est maintenue 15 secondes. - Le test de la préhension : le patient serre un morceau de papier entre les extrémités du pouce et des doigts longs, avec une flexion des MP et une extension des IP. - Le test A de l’étirement du membre supérieur : le patient est en décubitus. L’examinateur place le membre supérieur comme suit : appuis sur la scapula, épaule en abduction et rotation latérale, coude en extension, avant-bras en supination, poignet et doigts en extension, cou en inclinaison homo- puis controlatérale. Le test est positif si les symptômes se retrouvent sans différence droite-gauche avec le coude en hyperextension de 10°, si le cou en inclinaison controlatérale augmente les symptômes ou si, réciproquement, le cou en inclinaison homolatérale les diminue. - Le test B de l’étirement du membre supérieur : Le patient est en décubitus avec l’épaule en abduction de 30°. L’examinateur place le membre supérieur comme suit : appuis sur la scapula, épaule en rotation médiale, coude en extension complète, poignet et doigts en flexion, le cou en inclinaison homo- puis controlatérale. Le test est positif si les symptômes se retrouvent sans différence droite-gauche avec le coude en flexion > 10°, si le cou en inclinaison controlatérale augmente les symptômes ou si, réciproquement, le cou en inclinaison homolatérale les diminue. - Les mesures Un certain nombre de mesures doivent également être effectuées : - Le test au monofilament de Semmes-Weinstein : ce test de sensibilité est exécuté sur la pulpe à l’extrémité du pouce et des doigts (II à V). - La force de l’abducteur du pouce : l’examinateur exécute une évaluation manuelle de la force du muscle abducteur du pouce. Celle-là est notée : très diminuée, diminuée ou normale, par comparaison avec le côté opposé. - Le déficit dans le territoire sensitif du nerf médian au niveau de la pulpe du pouce : la sensibilité est testée avec l’extrémité d’un trombone. Le résultat est coté : absence de réponse, réponse réduite, normale ou hyperesthésie. - Le déficit dans le territoire sensitif du nerf médian au niveau de la pulpe de l’index : idem - Le déficit dans le territoire sensitif du nerf médian au niveau de la pulpe du majeur : idem - La largeur antéro-postérieure du poignet : la largeur du poignet est mesurée en centimètres avec deux compas d’épaisseur. - La largeur médio-latérale du poignet : idem * Pour Mac Dermid et al. [2], un certain nombre de tests et mesures doivent être systématiquement effectués dans la détection d’un SCC (à propos de 36 syndromes du canal carpien) : - l’extension du poignet, - le test de Phalen, - le test de Tinel, - le test du nerf médian de Tethered, - le test de la préhension, - le test au monofilament de Semmes-Weinstein La valeur Kappa étudiée est la suivante : - Extension du poignet : κ = 0,72 (0,55 ; 0,88) - Test de Phalen : κ = 0,88 (0,77 ; 0,98) - Test de Tinel : κ = 0,81 (0,66 ; 0,98) - Test du nerf médian de Tethered : κ = 0,49 (0,26 ; 0,71) - Test de la préhension : κ = 0,76 (0,62 ; 0,91) - Test au monofilament de Semmes-Weinstein : κ = 0,22 (0,26 ; 0,42) * Pour Wainner et al. [1] les tests suivants doivent être réalisés (à propos de 82 syndromes du canal carpien) : - le test de Phalen, - le test de Tinel A, - le test de Tinel B, - Test de compression du canal carpien, - Test A de l’étirement du membre supérieur, - Test B de l’étirement du membre supérieur, Les résultats ont été les suivants : - Test de Phalen : κ = 0,79 (0,59 ; 1,0) - Test de Tinel A: κ = 0,47 (0,21 ; 0,72) - Test de Tinel B: κ = 0,35 (0,10 ; 0,60) - Test de compression du canal carpien : κ = 0,77 (0,58 ; 0,96) - Test A de l’étirement du membre supérieur : κ = 0,76 (0,51 ; 1,0) - Test B de l’étirement du membre supérieur : κ = 0,83 (0,65 ; 1,0) - Force de l’abducteur du pouce : κ = 0,39 (0,00 ; 0,80) - Déficit dans le territoire sensitif du nerf médian au niveau de la pulpe du pouce : κ = 0,48 (0,23 ; 0,73) - Déficit dans le territoire sensitif du nerf médian au niveau de la pulpe de l’index : κ = 0,50 (0,25 ; 0,75) - Déficit dans le territoire sensitif du nerf médian au niveau de la pulpe du majeur : κ = 0,40 (0,12 ; 0,68) - Largeur antéro-postérieure du poignet : CCI = 0,77 (0,62 ; 0,87) - Largeur médio-latérale du poignet : CCI = 0,86 (0,75 ; 0,92) Dans la littérature, la réalisation du test dit de Tinel varie relativement peu selon les auteurs : - pour Ahn [3], Hansen et al. [4], Heller et al. [5], Williams et al. [6], Tetro et al. [7], Durkan [8], Szabo et al. [9], Gellman et al. [10], l’examinateur percute 4 à 6 fois le nerf médian au niveau du poignet. - pour Katz et al. [11] : l’examinateur lâche, d’une hauteur de 12 cm, le bout métallique carré d’un marteau à réflexes sur le pli de flexion distal du poignet, - pour Mondelli et al. [12] : l’examinateur percute 3 fois le nerf médian au niveau du pli distal de flexion du poignet, avec un marteau à réflexes, - pour Kuhlman et Hennesey [13] : l’examinateur percute fermement la zone du nerf médian au moyen de l’index, du majeur et de l’annulaire, - pour Gonzalez et al. [14] : l’examinateur percute 4 à 6 fois, doucement, le nerf médian à l’avant-bras et sur le rétinaculum des muscles fléchisseurs, au moyen d’un marteau à réflexes, - pour Wainner et al. [1] : . Tinel A : le patient est assis avec le coude fléchi à 30°, l’avantbras en supination et le poignet en position neutre. L’examinateur percute le nerf médian entre les tendons, au pli de flexion proximal du poignet, avec un marteau à réflexes depuis une hauteur de 15 cm, . Tinel B : pareil au test de Tinel A ci-dessus, à ceci près que l’examinateur essaie ici de provoquer des symptômes en usant d’une force légère à modérée avec le marteau à réflexes. La sensibilité, la spécificité, la RV+ et la RVTinel ont été étudiées par de nombreux auteurs : du test dit de - pour Ahn [3] : 400 mains de patientes (200 avec symptômes) : avec confirmation électrophysiologique. . sensibilité : 0,68 ; spécificité : 0,90 ; RV+ : 6,80 ; RV- : 0,36 - pour Hansen et al. [4] : 142 patients adressés pour une exploration électrodiagnostique. . sensibilité : 0,27 ; spécificité : 0,91 ; RV+ : 3,00 ; RV- : 0,80 - pour Heller et al. [5] : 60 patients ayant une suspicion de syndrome du canal carpien et adressés pour une exploration électrodiagnostique. . sensibilité : 0,60 ; spécificité : 0,77 ; RV+ : 2,61; RV- : 0,52 - pour Williams et al. [6] : 30 patients ayant un syndrome du canal carpien et 30 sujets asymptomatiques. Diagnostic clinique d’un syndrome du canal carpien fondé sur : la symptomatologie ; des symptômes présents depuis une durée ≥ à 6 mois ; l’absence de preuve de compression proximale nerveuse dans le canal carpien . sensibilité : 0,67 ; spécificité : 1,00 ; RV+ : NA ; RV- : 0,33 - pour Tetro et al. [7] : 71 patients se présentant avec des symptômes cliniques indiquant une compression du nerf médian et 50 volontaires asymptomatiques. Tests de conduction nerveuse. . sensibilité : 0,74 ; spécificité : 0,91 ; RV+ : 8,22 ; RV- : 0,29 - pour Durkan [8] : 31 patients (46 mains) avec des symptômes caractéristiques d’un syndrome du canal carpien. . sensibilité : 0,56 ; spécificité : 0,80 ; RV+ : 2,80 ; RV- : 0,55 - pour Szabo et al. [9] : 100 patients évalués pour des problèmes à la main, au poignet et à l’avant-bras. Test de la vitesse de conduction nerveuse et évaluation du territoire sensitif . sensibilité : 0,64 ; spécificité : 0,83 ; RV+ : 3,76 ; RV- : 0,43 - pour Gellman et al. [10] : 84 patients se présentant avec des symptômes indiquant une compression du nerf médian. Exploration électrodiagnostique. . sensibilité : 0,44 ; spécificité : 0,94 ; RV+ : 7,33 ; RV- : 0,60 - pour Katz et al. [11] : 110 patients envoyés dans un service de neurologie pour une exploration électrophysiologique. Test de conduction nerveuse. . sensibilité : 0,60 ; spécificité : 0,67 ; RV+ : 1,82 ; RV- : 0,60 - pour Gunnarson et al. [12] : 100 patients envoyés dans un service de neurologie pour examen neurophysiologique des nerfs ulnaire et médian. Test de conduction nerveuse. . sensibilité : 0,62 ; spécificité : 0,57 ; RV+ : 1,44 ; RV- : 0,67 - pour Mondelli et al. [13] : 179 patients avec une suspicion de syndrome du canal carpien. Exploration électrodiagnostique. . sensibilité : 0,41 ; spécificité : 0,56 ; RV+ : 0,93 ; RV- : 1,05 - pour Kuhlman et Hennesey [14] : 228 mains subissant une exploration électrodiagnostique pour une suspicion de syndrome du canal carpien. Etude de la conduction nerveuse. . sensibilité : 0,23 ; spécificité : 0,87 ; RV+ : 1,77 ; RV- : 0,89 - pour Gonzalez et al. [15] : 200 mains ayant un diagnostic de syndrome du canal carpien et 200 mains asymptomatiques. Diagnostic clinique d’un syndrome du canal carpien basé sur : douleur nocturne, paresthésies, engourdissement ou déficits sensoriels dans le territoire du nerf médian, faiblesse musculaire du court abducteur du pouce. . sensibilité : 0,33 ; spécificité : 0,97 ; RV+ : 11,0 ; RV- : 0,69 - pour Wainner et al. [1] : à propos de 82 patients consultant en première intention, soit un service d’orthopédie, soit un service d’électrophysiologie, avec une suspicion de radiculopathie cervicale ou de syndrome du canal carpien. Electromyographie standard à l’aiguille et étude de la conduction nerveuse. . Tinel A : sensibilité : 0,41 ; spécificité : 0,58 ; RV+ : 0,98 ; RV- : 1,0 . Tinel B : sensibilité : 0,48 ; spécificité : 0,67; RV+ : 1,4 ; RV- : 0,78 Dans la littérature, la réalisation du signe de Phanel ne varie pas en ce qui concerne le temps pendant lequel la position doit être maintenue : c’est 60 secondes. En revanche, le positionnement du poignet et des avant-bras varie selon les auteurs : - pour Katz et al. [11] : on demande au patient de fléchir les deux poignets à 90° avec les faces dorsales des paumes en appui l’une contre l’autre, pendant 60 secondes. - pour Ahn [3] : on demande au patient de mettre son poignet en flexion complète, avec le coude en extension et l’avant-bras en pronation, pendant 60 secondes. - pour Williams et al. [6] : on demande au patient de faire une flexion maximale du poignet combinée à une extension du coude et un avant-bras en pronation, pendant 60 secondes. - pour Szabo et al. [9] : le patient pose son coude sur la table d’examen avec le poignet en dehors de la table. On lui demande de laisser son poignet se fléchir sur le bord de la table, pendant 60 secondes. - pour Gonzalez et al. [15] : le patient a ses coudes posés sur la table avec les avant-bras en supination. L’examinateur maintient le poignet du patient en flexion pédant 60 secondes. - pour Fertl et al. [16] : le patient met ses avant-bras en pronation, les coudes reposant sur la table d’examen, les avant-bras verticaux et les poignets en flexion sous l’action de la pesanteur. - pour Hansen et al. [4], Durkan [8], Tetro et al. [7], Gellman et al. [10], Kuhlman et Hennesey [14], Mondelli et al. [13], Heller et al. [5] : on demande au patient de fléchir au maximum son poignet et de tenir la position pendant 60 secondes. - pour Wainner et al. [1] : le patient est assis avec le coude fléchi à 30° et l’avant-bras en supination. L’examinateur met le poignet du patient en flexion maximale pendant 60 secondes. La sensibilité, la spécificité, la RV+ et la RV- du test de Phalen ont été recherchées par certains auteurs : - pour Katz et al. [11] : 110 patients envoyés dans un service de neurologie pour une exploration électrophysiologique. Exploration de la conduction nerveuse. . sensibilité : 0,74 ; spécificité : 0,47 ; RV+ : 1,4 ; RV- : 0,55 - pour Ahn [3] : 400 mains de patientes (200 avec symptômes) : avec confirmation électrophysiologique. . sensibilité : 0,68 ; spécificité : 0,91 ; RV+ : 1,15 ; RV- : 0,78 - pour Williams et al. [6] : 30 patients ayant un syndrome du canal carpien et 30 sujets asymptomatiques. Diagnostic clinique d’un syndrome du canal carpien basé sur : la symptomatologie ; des symptômes présents depuis une durée ≥ à 6 mois ; l’absence de preuve de compression proximale nerveuse dans le canal carpien. . sensibilité : 0,88 ; spécificité : 1,00 ; RV+ : NA ; RV- : 0,12 - pour Szabo et al. [9] : 100 patients évalués pour des problèmes à la main, au poignet et à l’avant-bras. Exploration de la conduction nerveuse et de la sensibilité nerveuse. . sensibilité : 0,75 (0,62 ; 0,82) ; spécificité : 0,71 (0,62 ; 0,77) RV+ : 2,59 ; RV- : 0,35 - pour Gonzalez et al. [15] : 200 mains ayant un diagnostic de syndrome du canal carpien et 200 mains asymptomatiques. Diagnostic clinique d’un syndrome du canal carpien basé sur : douleur nocturne, paresthésies, engourdissement ou déficits sensoriels dans le territoire du nerf médian, faiblesse musculaire du court abducteur du pouce. . sensibilité : 0,87 ; spécificité : 0,90 ; RV+ : 8,7 ; RV- : 0,14 - pour Fertl et al. [16] : 132 patients ayant une douleur dans le membre supérieur. Confirmation électrophysiologique. . sensibilité : 0,79 ; spécificité : 0,92 ; RV+ : 9,88 ; RV- : 0,23 - pour Hansen et al. [4] : 142 patients adressés pour une exploration électrodiagnostique . sensibilité : 0,34 (0,24 ; 0,43) ; spécificité : 0,74 (0,62 ; 0,87) . RV+ : 1,31 ; RV- : 0,89 - pour Durkan [8] : 31 patients (46 mains) avec des symptômes caractéristiques d’un syndrome du canal carpien. Tests de conduction nerveuse. . sensibilité : 0,70 ; spécificité : 0,84 ; RV+ : 4,38 ; RV- : 0,36 - pour Tetro et al. [7] : 71 patients se présentant avec des symptômes cliniques indiquant une compression du nerf médian et 50 volontaires asymptomatiques. Tests de conduction nerveuse. . sensibilité : 0,61(0,53 ; 0,69) ; spécificité : 0,91 (0,77 ; 0,89) RV+ : 3,59 ; RV- : 0,47 - pour Gellman et al. [10] : 84 patients se présentant avec des symptômes indiquant une compression du nerf médian. Exploration électrodiagnostique. . sensibilité : 0,71 ; spécificité : 0,80 ; RV+ : 3,55 ; RV- : 0,36 - pour Kuhlman et Hennesey [14] : 228 mains subissant une exploration électrodiagnostique pour une suspicion de syndrome du canal carpien. Etude de la conduction nerveuse. . sensibilité : 0,51 ; spécificité : 0,76 ; RV+ : 2,13 ; RV- : 0,64 - pour Mondelli et al. [13] : 179 patients avec une suspicion de syndrome du canal carpien. Exploration électrodiagnostique. Etude de la conduction nerveuse. . sensibilité : 0,59 ; spécificité : 0,72 ; RV+ : 2,11 ; RV- : 0,57 - pour Heller et al. [5] : 60 patients ayant une suspicion de syndrome du canal carpien et adressés pour une exploration électrodiagnostique. . sensibilité : 0,67 ; spécificité : 0,59 ; RV+ : 1,63 ; RV- : 0,56 - pour Gunnarson et al. [12] : 100 patients envoyés dans un service de neurologie pour examen neurophysiologique des nerfs ulnaire et médian. Test de conduction nerveuse. . sensibilité : 0,62 ; spécificité : 0,57 ; RV+ : 1,44 ; RV- : 0,67 - pour Wainner et al. [1] : à propos de 82 patients consultant en première intention, soit un service d’orthopédie, soit un service d’électrophysiologie, avec une suspicion de radiculopathie cervicale ou de syndrome du canal carpien. Electromyographie standard à l’aiguille et étude de la conduction nerveuse. . sensibilité : 0,77 (0,61 ; 0,93) ; spécificité : 0,40 (0,26 ; 0,53) . RV+ : 1,3 (0,94 ; 1,7) ; RV- : 0,58 (0,27 ; 1,3) L’électromyogramme (EMG) reste l’examen de référence dans l’exploration d’un syndrome du canal carpien. Il permet d’affirmer le diagnostic, d’éliminer une autre pathologie ou de mettre en évidence une pathologie associée, de préciser le siège unique ou multiple de la compression, et d’évaluer l’intensité de l’atteinte nerveuse. Il comprend une étape de stimulodétection et une étape de détection. La stimulodétection permet l’étude de la conduction nerveuse motrice et sensitive du nerf médian et la mise en évidence du ralentissement électif au passage du canal carpien. Elle permet également l’analyse de l’amplitude et de la durée des réponses évoquées motrices et sensitives. Cette exploration est complétée par une mesure de la conduction nerveuse du nerf cubital homolatéral. BIBLIOGRAPHIE 1- Wainner RS, Fritz JM, Irrgang JJ, Delitto A, Allison S, Boninger MI : Development of a clinical prédiction rule for the diagnosis of carpal tunnel syndrome. Arch Phys Med Rehabil. 2005 ; 86 : 609-18. 2 - MacDermid JC, Wessel J : Clinical diagnosis of carpal tunnel syndrome : a systematic review. 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