Y a quelqu`un

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telerama.fr : Y a quelqu’un ?
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Mer. 10 janv. 2007
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déjà Hérodote… Les chercheurs espèrent toujours une rencontre
avec un troisième type épatant.
Bip… bip… bip… Quand l’attachée de presse de la Cité des sciences a
raccroché, après avoir vanté au téléphone les appas des petits hommes
verts, on n’a pu réprimer un sourire incrédule. Soyons honnêtes, les ET,
p’tits gris, Ewoks et autres Vogons ne nous font ni chaud ni chaud. On les a
remisés au magasin des illusions enfantines, avec les cloches de Pâques et
le Père Noël. Quel adulte normalement constitué peut bien s’y intéresser,
excepté les amateurs de X Files, l’ufologue Jean-Claude Bourret et les
raéliens, qui ont plein d’amis outre-atmosphère ? Qui ? Eh bien, en fait, pas
mal de monde.
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ESPACE EMPLOI
A commencer par nos lointains aïeux, qui secouaient déjà les étoiles pour
faire tomber la vie. Un coup d’œil dans le rétro, et l’on troque sa morgue
anthropocentriste pour un scaphandre. Xénophane de Colophon (570 av.
J.-C./480 av. J.-C.) assurait déjà que la Lune était habitée. Dans sa lettre à
Hérodote, Epicure (341 av. J.-C./270 av. J.-C.) écrit : « Il existe une
infinité de mondes similaires ou différents du nôtre. » Fichtre. Son disciple
Métrodore est encore plus explicite : « Il est aussi absurde de concevoir un
champ de blé avec une seule tige qu’un monde unique dans un vaste
univers. » Diantre.
Deux mille ans avant Jules Verne, Lucien de Samosate (125/192) imagine
le premier voyage de « science-fiction », un périple sur la Lune – il y croise
des puces grosses comme douze éléphants. Voltaire, dans Micromégas
(1752), met en scène un habitant de Sirius haut de 24 000 pas
géométriques, soit près de 40 kilomètres. On en passe. Depuis le fond des
âges, l’homme se demande si sa nuit est habitée. Et par qui. L’orgueil
fouetté par les glorieux ancêtres, on court visiter l’exposition « Seuls dans
l’Univers ? ». Des créatures venues d’ailleurs nous y attendent, conçues par
des extraterriens lassés des dragons et des vampires. Rétrospective
cinéphile, littéraire, avec affiches et costumes d’affreux à la clé. Plus loin,
attend un bestiaire terrestre, peuplé d’espèces increvables : le
Grandgousier des bas-fonds, l’imputrescible tardigrade qui survit aux
radiations comme à l’acide, ou encore les bactéries extrêmophiles qui
résistent à tout… alors pourquoi pas à la météo d’un autre monde ?
En 1980, la National Geographic Society publiait un atlas délirant mais
scientifique sur les populations du système solaire. Sur Titan, de grosses
vessies pleines d’éthylène se déplaçaient en utilisant un mode de
propulsion détonant : le pet.
Depuis la mission spatiale Huygens en 2005 et l’atterrissage d’un module
sur le satellite de Neptune, l’espoir de rencontrer des ET pétomanes s’est
amenuisé. Le module s’est posé sur un désert de glace figé à -180 °C.
Pierre Raulin, responsable de la mission et membre de la commission
scientifique de l’expo, est exobiologiste. Il cherche de la vie ailleurs,
comme d’autres du pétrole ici. S’il ne s’attend plus à trouver de grosses
bestioles, il mise sur les bactéries qui pourraient avoir vécu sur Mars et
pulluler dans les océans sous-terrains de Titan ou ceux d’Europe, un
satellite de Jupiter : « Auront-elles les mêmes structures biologiques ? Le
même ADN ? Pour le moment, on n’a qu’un exemple de vie dans l’Univers,
le nôtre. »
Ca sent le tarmac !
Critique : Bill & John
Critique : Lisa Mandel
Critique : Little Drummer Boy
Critique : Désordre.net
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Portrait : Le complexe de Cézanne
Le baromètre de
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Enquête : 11-13 ans, un âge à JT
Autre pape de l’exobiologie, André Brack, qui a aussi supervisé l’expo,
tente depuis quarante ans de comprendre comment, sur Terre, à partir
d’un mélange d’eau liquide, de molécules organiques et d’énergie, ont pu
surgir John Wayne, le dauphin, la fourmi, Chantal Goya, PPDA et Loft story,
en un mot, mais oui, la vie : « On n’arrive pas encore à créer une cellule,
on bute sur le plan de montage. C’est très difficile de reproduire dans un
tube à essai ce que la nature a fait en plusieurs millions d’années. Nous
n’avons aucun fossile des tout premiers temps. Aucun témoin. » Fiévreux,
les Sherlock Holmes attendent le lancement de la mission ExoMars
en 2013, qui enverra un engin forer à deux mètres de profondeur sous la
surface de la planète rouge, en y récoltant peut-être des fossiles, et sinon,
http://www.telerama.fr/divers/M0612141533366.html
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les poussières d’une immense déception.
Mais au-delà du système solaire, des horizons nouveaux se font jour. Les
exoplanètes. Des astres lointains, qui tournent autour d’autres soleils. En
dix ans, les chercheurs en ont découvert plus de deux cents. Dans notre
galaxie, qui compte trois cents millions de soleils, des dizaines de millions
de planètes orbitent sans doute autour de leur astre, comme la Terre
autour du Soleil. Et 90 % d’entre-elles pourraient ressembler à la planète
bleue : petites et rocheuses ! Faute d’instruments assez précis, elles n’ont
pas encore été détectées. Mais, ce 21 décembre, la mission Corot placera
en orbite un télescope spatial chargé de localiser des grosses terres.
« On est sûr qu’il y a de nombreux endroits où les conditions sont similaires
à celles de la Terre. A priori, nous vivons sur une planète banale, autour
d’une étoile banale, dans une galaxie banale. » Avec ses faux airs de Pierre
Tchernia, l’astrophysicien Alfred Vidal Majar est le troisième larron de
l’expo. Rencontre du troisième type à l’Institut d’astrophysique de Paris.
« Ils devraient déjà être là ! » s’exclame-t-il, paraphrasant le paradoxe
d’Enrico Fermi (prix Nobel de physique en 1938), selon lequel, si la vie
s’était développée partout comme sur Terre, des ET plus anciens que nous
devraient avoir colonisé la galaxie. On devrait donc avoir de leurs
nouvelles. Mais le ciel est muet comme une carpe céleste.
Homo sapiens a déjà envoyé des messages dans le ciel (visibles dans
l’exposition). La plaque de Pioneer 10, lancée en 1972, se dirige vers
Aldébaran, qu’elle atteindra dans deux millions d’années. En attendant, le
programme Seti (Search for extraterrestrial intelligence) écoute l’Univers, à
l’affût du moindre bruissement intelligent. En vain. Plus modestement,
en 1969, Alfred Vidal Majar a glissé dans une sonde un message pour les
Gremlins : « T’as l’bonjour d’Alfred. » Il n’a pas reçu de réponse : « Nous
sommes sans doute seuls, la Terre est peut-être moins banale qu’on le
pense et la détruire est encore plus terrible à l’échelle du cosmos », se
désole l’astrophysicien.
Le sociologue Pierre Lagrange, dernier mousquetaire de l’exposition,
spécialisé dans l’ufologie, nous reçoit dans son antre, une bibliothèque
sauvage qui fut un appartement, bourré jusqu’au plafond de livres et
gadgets : « Qu’ils soient déjà parmi nous ou non, de toute façon, nous ne
serions probablement pas fichus de les reconnaître ! Car nous sommes
comme le babouin face à l’anthropologue : incapables de comprendre son
programme de recherche. » Bigre, les Autres seraient déjà là ? « Qui
sait ? » répond l’impétrant avec un reflet pas net au fond de l’œil. Brrrr.
Nicolas Delesalle
A LIRE
Où sont les autres ? de Dominique Proust et Jean Schneider (sortie le 11 janvier), éd. du Seuil, coll.
Science ouverte, 320 p., 22 € ; A la recherche d’une vie extraterrestre, de François Raulin, éd. Le
Pommier, 128 p., 6,50 €.
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