qualite des cours d`eau du bassin versant du lac du bourget
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qualite des cours d`eau du bassin versant du lac du bourget
QUALITE DES COURS D’EAU DU BASSIN VERSANT DU LAC DU BOURGET Dans le cadre de l’observatoire de la qualité des eaux superficielles des affluents du lac du Bourget, le Comité intersyndical pour l’assainissement du lac du Bourget (CISALB) a souhaité réaliser un état précis de la qualité physico-chimique, hydrobiologique (IBGN) et piscicole des principaux cours d’eau du bassin. Ainsi, 17 cours d’eau ont fait l’objet de prélèvements, de l’été 2002 au printemps 2003. La qualité physico-chimique a été appréciée par le biais du récent Système d’évaluation de la qualité de l’eau (SEQ-Eau) qui nécessite quatre campagnes de prélèvements réparties sur chaque saison. De même, deux campagnes IBGN (Indice biologique global normalisé) et une pêche électrique ont été réalisées entre l’été 2002 et l’hiver 2003 afin de prendre en compte les variations saisonnières des peuplements (macro-invertébrés et fraie de la truite). Ces résultats sont comparés aux objectifs de la Directive cadre européenne sur l’eau (DCE) qui vise un bon état écologique à l’horizon 2015 (classe verte du SEQ-Eau pour tous les compartiments du cours d’eau). Sur l’ensemble des stations échantillonnées dans le cadre de l’étude, la qualité de l’eau tant physico-chimique qu’hydrobiologique des stations est le plus souvent passable à bonne, y compris sur les têtes de bassin. La qualité physique des habitats aquatiques est souvent dégradée (recalibrages, incisions…). Tout ceci contribue à la banalisation des peuplements macro-invertébrés et à la faiblesse des notes IBGN. Plus précisément on distingue des tendances sur chaque sous bassin versant : Bassin versant de la Leysse amont : le plateau de la Leysse Ce bassin versant essentiellement rural présente des résultats plutôt nuancés. La qualité physico-chimique est bonne et conforme aux objectifs de la DCE. La qualité hydrobiologique est bonne et la qualité piscicole révèle un déséquilibre. Bassin versant de la Leysse aval : la plaine de Chambéry Le classement de ce secteur essentiellement urbain qui cumule beaucoup de handicaps (dégradation physique, rejets divers, urbanisation dense) représente une bonne surprise. La qualité physico-chimique y est conforme sur 80 % du linéaire. Dans la partie amont, les IBGN donnent de bons résultats et la pêche est inespérée au vu des perturbations. En revanche, la partie aval montre de moins bonnes potentialités : les apports urbains, l’artificialisation et les apports des affluents dégradent le cours d’eau. Bassin versant de l’Albanne et de la Mère : d’Apremont à Chambéry Compte tenu de la nature des « paysages » traversés (viticulture, zone industrielle, urbanisation), les résultats sont médiocres. Alors que la qualité hydrobiologique est dégradée par les rejets des zones industrielles et que l’habitat piscicole est détérioré, le seul bon point est une qualité physico-chimique conforme aux objectifs de la DCE. Bassin versant de l’Hyères : la vallée de Couz Malgré les efforts consentis par les communes de ce bassin versant, le principal affluent de la Leysse présente, pour quelques prélèvements, des résultats décevants. La qualité physico-chimique y est bonne, voire très bonne pour le Forézan, mais les rejets de Saint-Jean-de-Couz et l’entrée dans Cognin (déversoir d’orage) place l’Hyère dans une situation « moyenne ». 26 Observatoire savoyard de l’environnement n°11 Bassin versant du Sierroz : du Revard à Aix-les-Bains Malgré des pressions importantes sur son cours aval, ce bassin présente une qualité physico-chimique conforme aux objectifs de la DCE. Seul point noir, la qualité de la Monderesse, qui devrait être résolu dans les années à venir (suppression du rejet de la station d’épuration du syndicat du Sierroz). Alors qu’à l’amont de ce cours d’eau la qualité hydrobiologique et piscicole présente de bons résultats, à l’aval de la confluence, la qualité du Sierroz se dégrade fortement. L’entrée dans la zone urbaine d’Aix-les-Bains (rejets industriels, artificialisation du lit) n’arrange pas la situation et la qualité hydrobiologique et piscicole reste très dégradée. Bassin versant de la Deysse : l’Albanais Bien qu’évoluant dans un bassin essentiellement rural, les rivières sont fortement dégradées. L’agriculture (élevage et coopératives laitières), les rejets domestiques et industriels en sont les causes principales. Cependant la qualité physico-chimique reste conforme, mais les autres paramètres montrent une dégradation forte de la qualité de la Deysse et de ces affluents. En tête de bassin, la Deysse est influencée par la présence des Etangs de Crosagny. Un cas particulier à relever, heureusement unique, aucun poisson n’a été trouvé dans l’Albenche, conséquence probable d’une pollution accidentelle ou de la sécheresse. Bassin versant du Tillet : de Sonnaz à Aix-les-Bains Sa situation géographique et son linéaire qui draine des zones urbaines, agricoles et industrielles en font l’un des cours d’eau les plus dégradé du bassin versant du lac. La qualité physico-chimique et hydrobiologique se dégrade de l’amont vers l’aval. Les fortes charges en matières oxydables et la partie couverte dans Aix-lesBains limitent fortement ses potentialités. Quant à la qualité piscicole, elle est médiocre de l’amont jusqu’à l’aval. Bassin versant du Belle-Eau : des Landiers au lac Ce ruisseau est dégradé sur la totalité de son cours. A l’amont, les rejets de la zone artisanale des Landiers dégradent la qualité physicochimique de l’eau. Plus à l’aval, les rejets agricoles et les rejets de l’aéroport finissent de déclasser le cours d’eau. Cette forte perturbation, associée à une rectification du lit et à son envasement, donnent au Belle-Eau les plus mauvais résultats du bassin versant. QUALITE DES COURS D’EAU DU BASSIN VERSANT DU LAC DU BOURGET ETAT DU PEUPLEMENT BENTHIQUE 21% Peuplement banal 46% Peuplement peu perturbé 33% Source : CISALB L’hétérogénéité des résultats d’hydrobiologie et la qualité passable des peuplements piscicoles montrent que des efforts en terme de qualité des milieux sont encore à faire. Les écarts des IBGN et des peuplements piscicoles par rapport à l’optimum ont essentiellement 3 origines : - mauvaise qualité de l’eau « macropolluants » : on retrouve cette origine sur les mesures réalisées sur la Monderesse à l’aval de la station d’épuration du Sierroz. La classe orange en physico-chimie se traduit par un IBGN de 8 ainsi qu’un groupe indicateur et une diversité très faible, mais un indice piscicole par contre très bon. - mauvaise qualité « micropolluants » : c’est le cas de l’Erié. Ce cours d’eau, lors des prélèvements, ne présentait pas une mauvaise qualité physico-chimique, la diversité des habitats en faisait une station biogène mais l’IBGN est très faible. Il faut rechercher les raisons de ces mauvais indicateurs dans la présence de micropolluants dans l’eau (Z.I. de l’Erié), - mauvais état physique des cours d’eau qui limitent les substrats biogènes et les zones de fraie. REPARTITION DE LA QUALITE AU REGARD DE LA DCE Ne satisfait pas aux exigences de la DCE Qualité physico-chimique Satisfaisant au regard de la DCE Qualité hydro-biologique Peuplements piscicoles 17% 34% 54% 83% Peuplement perturbé 46% 66% Source : CISALB On constate que les efforts développés ces 20 dernières années en terme de traitement de la pollution ont permis d’améliorer la qualité « macropolluant » de l’eau. Mais des progrès sont encore à faire en terme de biologie des cours d’eau, ce qui nécessite des actions vis-à-vis des micropolluants et de la qualité physique des cours d’eau. Observatoire savoyard de l’environnement n°11 27