Un travail précis pour une qualité optimale

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Un travail précis pour une qualité optimale
Un travail précis pour
une qualité optimale
Chaque détail compte, c'est pourquoi Leica
Geosystems développe au delà des instruments
de mesure précis, des accessoires complémentaires. Gerhard Sönser, chef de produit des
accessoires originaux, décrit les étapes nécessaires pour fabriquer un prisme à 360°, comme
les produits Leica GRZ4 et GRZ122, et explique
en quoi un accessoire Leica Geosystems original
est différent d'un prisme tiers.
Qui produit ce prisme ?
Gerhard Sönser : Notre partenaire stratégique, SwissOptic AG, basé à Heerbrugg, en Suisse, fabrique
les solutions Leica GRZ4 et GRZ122. SwissOptic est
un ancien fabricant de produits optiques Leica qui
travaille dans nos locaux à Heerbrugg et fait partie
depuis 2004 du Berliner Glas Group.
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Comment un morceau de verre, même poli
avec une haute précision, peut être
comparativement très onéreux ?
C'est difficile à croire lorsque vous voyez le produit
fini, mais le processus de fabrication de ce produit
comprend environ 90 étapes, manuelles pour la plupart. Il s'agit au départ d'un bloc de verre. Ce verre
optique ne doit absolument pas être trempé, raison
pour laquelle le produit fondu doit refroidir pendant
plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Un prisme de 360° débute son cycle de vie sous
forme de cube en verre, dont les bords mesurent
45 mm. Comment ce cube est-il fabriqué ? Dans
quelle mesure est-il dépoli ?
Les cubes sont dépolis à partir d'un bloc de verre. Les
six côtés le sont ensuite avec une précision d'angle
inférieure à 8”, puis ébauchés (rabotés à l'aide d'une
machine) et polis. La précision de la régularité réside
dans la plage nanométrique à deux chiffres après le
polissage. Pour obtenir un tel résultat, chaque prisme
doit faire l'objet d'un blocage achromatique optique.
Quatre pyramides de la même taille sont dépolies à
partir du cube. Pour pouvoir polir les faces d'entrée
et de sortie, les prismes doivent de nouveau être
soumis à un blocage achromatique optique. Ce processus atteint une précision d'angle de 2” !
Après chaque étape, les différentes spécifications
sont vérifiées à l'aide de différents instruments de
mesure (exemple : un interféromètre), ce qui s'avère
primordial. Ce haut degré de précision est particulièrement important pour permettre au signal de
retourner vers le récepteur de la station totale, même
sur de longues distances. La plage de fonctionnement en mode suivi peut atteindre jusqu'à 800 m.
Une erreur d'angle du prisme égale à 1’ correspond à
un décalage du signal de 1 cm à 1 000 m.
Que signifie le terme « blocage
achromatique optique » ?
Cette procédure permet de bien mettre en place
manuellement les prismes sur un appareil, où l'adhésion se produit simplement via une force adhésive naturelle. Elle ne peut être appliquée par des
machines, car elle exige un sens du toucher, des
compétences et une expérience très développés.
Pour préserver ces connaissances spécifiques, SwissOptic investit massivement dans la formation de ses
plus jeunes employés.
Comment ces six prismes sont-ils assemblés
pour former un prisme complet ?
Ils sont liés les uns aux autres à l'aide d'appareils
spécifiques. Ce processus dure 2 semaines contrairement au processus de durcissement, le plus long.
Le prisme fini est brun doré.
Existe-t-il une raison technique à cela ?
Cette couleur résulte de l'application du revêtement
en cuivre. Nous utilisons ce métal car il s'accorde de
manière optimale à la longueur d'onde de nos instruments. Le revêtement proprement dit se compose
d'une couche adhésive, de la couche de cuivre, puis
d'une couche supérieure. Cette disposition rend le
prisme très résistant aux influences environnementales. Le revêtement doit appliqué sous vide, dans
une salle blanche et avec certaines conditions climatiques.
Environ 90 processus s'avèrent nécessaires pour
fabriquer un prisme de 360° commercialisable.
Quels sont les aspects les plus importants ?
Quel est le lien entre la production et
l'inspection/les tests qualitatifs des étapes
intermédiaires et du produit final ?
Les aspects les plus importants sont certainement
la fabrication du verre, le revêtement et le processus de liaison. La production d'un prisme fini dure
de 5 à 6 mois si le bloc en verre utilisé à des fins
de traitement est déjà disponible. Naturellement, la
technologie CNC est également mise à contribution
dans la fabrication de produits optiques modernes.
Toutefois, ce travail manuel très précis doit en général être effectué avant la production des pièces à
l'aide de ces machines. Tous les tests qualitatifs sont
aussi réalisés manuellement. Par conséquent, ce travail reste pour la plupart manuel.
Si un élément est endommagé, est-il possible de
le réparer ? Dans l'affirmative, le coût est-il
justifié ?
Le prisme est un bloc complet. Vous devriez le
désassembler mais vous ne pourriez pas le réutiliser. Chaque prisme de 360° est unique, raison pour
laquelle il est impossible d'échanger chaque prisme.
Comment testez-vous la qualité finale
et les spécifications environnementales ?
Toutes les pièces des accessoires originaux sont soumises à ces critères qualitatifs stricts, des cannes de
réflecteur, embases et batteries aux porteuses, voire
les trépieds. Par exemple, le prisme de 360° est testé
en le cognant sur la canne à partir de 2 m de haut. Il
doit également réussir plusieurs tests de résistance
dans des conditions climatiques de – 40 °C à + 70 °C
et très humides pour pouvoir être commercialisés.
Outre la précision, il faut également tester la compatibilité environnementale. Tous les accessoires font
l'objet de tests qualitatifs réguliers.
À propos des accessoires originaux : Dans divers
domaines, ils sont considérés comme trop
onéreux et les produits tiers aussi adaptés.
Comment vous y prendriez-vous pour convaincre
les clients ?
Nos accessoires s'accordent de manière optimale à
nos instruments. Naturellement, nous testons également les accessoires des autres fabricants. Les
supposés produits de type Leica ressemblent à s'y
méprendre à l'accessoire d'origine, mais sont loin
de répondre à nos exigences qualitatives. En géné-
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Le magazine mondial de Leica Geosystems | 25
Qui est SwissOptic AG ?
SwissOptic AG est un fournisseur de solutions
optiques de la plus haute qualité et précision reconnu dans le monde entier. Ancien fabricant de produits optiques Leica, la société a pris son indépendance en 1997 et fait partie depuis 2004 du Berliner
Glas Group. Cette société développe et fabrique
une large gamme de composants, modules et sys-
tèmes optiques et optoélectroniques de précision.
SwissOptic est un partenaire actif tout au long de la
chaîne de réalisation, de la conception à la production en série. Elle est basée à Heerbrugg, en Suisse,
dans les locaux de Leica Geosystems AG.
ral, les clients achètent ces produit en pensant
qu'il s'agit d'accessoire originaux. S'ils s'avèrent au
final défectueux ou les résultats incorrects, ils les
remettent à nos centres de réparation, ce qui ternit l'image de nos produits au départ. Ils réalisent
ensuite qu'ils disposent d'une copie bon marché du
produit réel. À propos, nous détenons le brevet du
prisme 360°.
Comment les clients peuvent-ils connaître quels
accessoires répondent à leurs besoins?
Nous disposons d'un site Web dédié aux accessoires :
accessories.leica-geosystems.com. Vous y trouverez toutes les informations pertinentes, y compris
des livres blancs sur les tests complets que nous
réalisons, ainsi que nos recommandations qui en
découlent. Naturellement, les clients peuvent également bénéficier des conseils de nos experts dans les
différents points de vente du monde entier.
Quelles mesures prenez-vous pour empêcher les
autres entreprises de contrefaire vos produits ?
Nous prenons ce problème très au sérieux, tant
dans l'intérêt du client que le nôtre. Nous étudions
actuellement plusieurs mesures pour garantir l'unicité de tous nos accessoires et simplifier leur identification.
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www.swissoptic.com
La version originale de cette interview entre
Gerhard Sönser et le rédacteur en chef de VDV,
Rolf Bull, a été publiée dans l'édition de juin de la
revue allemagne VDVmagazin, 3/13.

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