la peur change de camp
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la peur change de camp
LA PEUR CHANGE DE CAMP bulletin du comité NPA Poste 92 - Février 2013 Qui tient la matraque ? Le vendredi 7 février le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, déclarait : « Il y a de la désespérance chez les ouvriers, chez les ouvrières, il y a de la colère. (...) J’en appelle évidemment à la retenue, au dialogue social, à la recherche de solutions», «Il n’y a pas de place pour la violence, et je lance évidemment un avertissement, la police, elle fait son travail, mais on ne peut pas admettre qu’on cherche à casser l’outil de travail, à briser des mobiliers urbains, qu’on s’attaque à des édifices publics, qu’on lance des boulons sur des policiers». La veille, à Strasbourg, les CRS avaient fait leur « travail » : un jeune ouvrier Belge de Arcelor Mittal, qui manifestait aux cris de « pas français, tous metallos ! », a perdu un œil suite à un tir de flash ball. Pendant que le gouvernement met en garde contre les « débordements » des ouvriers en colère, il laisse la direction de PSA amener plus de 100 vigiles privés (vu en 2010 et 2012 à La Poste), près de 250 cadres du groupe faire le coup de poing contre la grève à Aulnay et se tait lorsque 6 grévistes sont menacés de licenciement. Au moment décisif, lorsque la classe ouvrière prend le chemin de la lutte, la « gauche de gouvernement » montre son vrai visage, celui d’un soutien ferme des intérêts du patronat. La peur des ouvriers, il s’agit bien de peur, fait tomber les masques maladroitement endossés pendant les campagnes électorales de l’an dernier. La seule alternative pour les travailleurs est de plus en plus évidente : c’est sur la lutte, la grève, nos propres forces qu’il faut compter pour stopper l’offensive des patrons. Le « dialogue social » est une chimère, l’actualité nous le montre tous les jours. Vous avez dit « dialogue social » ? Ce n’est pas le dialogue qui évitera la vague de licenciements actuelle. Ce n’est pas non plus le dialogue qui empêchera Renault de faire du chantage à l’emploi en proposant un « accord compétitivité » d’une simplicité extrême : travaillez plus, gagnez moins et on ne licencie pas. Un dialogue constructif donc. Si les entreprises qui ont, comme Peugeot, encaissé des milliards d’euros de subventions et de bénéfices pendant des années ne sont plus capables de gérer les affaires, il faudrait les réquisitionner sans indemnités plutôt que de leur proposer (1,2 Milliard € d’aide pour PSA Finances) des aides sur un plateau d’argent. Au final, ce ne sont jamais les dirigeants qui pointent au chômage, au final ce sont les responsables de la crise qui s’en sortent le mieux. Seul un mouvement d’ensemble pourrait nous permettre de changer la donne, de repartir le travail entre tous, de subvenir aux besoins de chacun. C’est le chemin que nous montre aujourd’hui tous les salariés des entreprises qui se battent contre les licenciements et tentent de regrouper leurs forces. Le chemin de l’unité des luttes Depuis plusieurs mois, les salariés concernés par les plans de licenciement ont amorcé une tentative de convergence de leurs luttes. Le 9 octobre, devant le salon de l’auto, ont a pu apercevoir des travailleurs de PSA, de Arcelor, de Renault, de Sanofi et même quelques dizaines de postiers regroupés pour contester les suppression d’emplois. Depuis, à l’occasion de réunions et de manifestations diverses cette convergence semble prendre forme. Le 29 janvier, un rassemblement devant le Virgin Megastore des Champs Elysées (en liquidation) a réunit des délégations de Candia, PSA, Sanofi, des 3 Suisses et de goodyear Amien. Plus récemment, le 12 février à Rueil, devant le siège de Goodyear, la joie des grévistes de cette entreprise étaient visibles quand sont apparus les banderoles de PSA Aulnay ou du techno-centre Renault de Guyancourt. Ces manifestations de solidarité ne sont pas une jolie fleur dans un monde dévasté, elles montrent la seule voix à prendre, celle de l’unité des luttes. Dans les semaines et les mois qui viennent, les occasions de regrouper nos forces ne manqueront pas, il faudra y prendre une part active, y compris à La Poste. Tous les médias le serinent, le « gouvernement a peur d’une explosion sociale », ne le décevons pas et donnons à cette peur une raison d’être, organisons la riposte ! http://www.npa-secteurposte.org/ Aux colis, c’est soldes sur les conditions de travail Après les fêtes de Noël, la fête continue pour les livreurs de colis de la Poste : maintenant c’est la période des soldes. Nos conditions de travail et notre santé sont aussi bradées, et pourtant, on ne coutaient déjà pas bien lourd, avec des centaines de colis pour quelques agents. Rajoutez par dessus une bonne dose de sécabilité en cas de collègues sur la touche, et le résultat ne se fait pas attendre : des centaines de colis entassés dans les bureaux qui moisissent, une charge toujours plus lourde qui s’abat sur les collègues, le tout au mépris de notre santé physique. Cette année c’est 50% sur les facteurs : les brillants résultats de la politique de la Poste ! La Poste recrute ! compagnent inévitablement : nous sommes les prochains. Alors tous ensemble, révoltons nous contre ce plan destructeur d’emplois ! Tunisie : le peuple veut une 2ème révolution Alors que la révolution tunisienne entre dans sa 3ème année, le militant Chokri Belaïd a été abattu devant chez lui. Il dirigeait une coalition de partis de gauche et d’extrême gauche, accusée par le pouvoir d’encourager les sit-in, grèves et manifestations qui se sont multipliées depuis la chute de Ben Ali, il y a 2 ans. Depuis des mois, tous ceux et celles qui s’opposent à la politique ouvertement réactionnaire du parti islamiste Ennahda au pouvoir subissent les menaces et les agressions de milices protégées par la police, les mal nommées « ligues de protection de la révolution », chargées de semer la terreur parmi les femmes des quartiers pauvres, d’attaquer les piquets de grève et les sit-in des chômeurs. En décembre, ces bandes avaient attaqué le siège du syndicat UGTT, avec les encouragements du gouvernement. L’assassinat de Chokri Belaïd s’inscrit dans la lignée de ces provocations orchestrées pour faire rentrer les travailleurs dans le rang. Comme le scandait la foule, à l’occasion de son enterrement, il faut une 2ème révolution, sociale cette fois-ci. Pas seulement pour faire déguerpir les dictateurs du moment, mais pour en finir avec la misère et les patrons qui l’entretiennent. Ce n’est pas une plaisanterie, mais des salariés victimes de licenciements se voient actuellement proposer des reclassements…à la Poste ! Comment... personne ne sait vraiment. Mais peut importe, les travailleurs du Crédit immobilier de France –2500 emplois en jeu -(banque qui accorde des crédits aux revenus modestes) ou ceux de Presstalis – 1200 (exNMPP qui assure la distribution et la messagerie des journaux) entendent parler de la Poste régulièrement pour leurs éventuels reclassement. Alors, forcément lorsque des postiers viennent leur expliquer, pour les soutenir dans leur combat, que la Poste supprime environ 10 000 emplois chaque année... Ça calme. Comme quoi, l’unité des travailleurs est toujours utile La magie des mots et que la seule chose que les licencieurs savent vrai- Facteurs, collecteurs, agents des ACP attention ! Il ne ment recycler, c’est leur baratin ! faut plus dire sécabilité mais «partageabilité» car la sécabilité c’est moche et le partage c’est super. Le schéma directeur colis IDF : une arme Une proposition : on devrait partageabiliser les sades cadres lumineux qui ont inventé cette noude destruction massive pour les travail- laires velle débilité. leurs ! Bientôt le schéma directeur colis IDF va nous dévoiler sa face cachée destructrice, avec comme plan de bataille l’installation en vrac des PFC et ACP. A la clé pour nous : encore plus de sous traitance, moins de postes de travail, une pression accrue sur le personnel et le traditionnel chantage aux syndicats (« ne les écoutez pas, vous ne serez pas touchés »). Toujours plus de mensonges grossiers de la direction colis. Ne nous laissons pas faire, il faut se réveiller avant qu’il ne soit trop tard ! Ils ne nous promettent que des plans de licenciements, avec la répression qui les ac- Les braqueurs ont peur ! Plusieurs braqueurs, flingues en main, se sont promenés pendant 20 minutes dans la PIC de Villeneuve et enfuis après avoir volé des valeurs déclarées. De nombreux collègues ont usé du droit de retrait malgré le discours d’un flic qui incitait à reprendre le travail car «c’est la crise». Moralité : les 100 caméras qui filment la salle de prod. en permanence, les 3 badgages nécessaires pour entrer dans les locaux ne servent qu’a une chose, fliquer les postiers et seulement les postiers. Rassemblement de soutien aux 15 postiers du 92 Et pour l’amnistie de tou-te-s les militant-e-s victimes de la répression syndicale 28 février2013 devant la cour d’appel de Versailles, 5 rue Carnot (Versailles)