Les produits de la mer
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Les produits de la mer
Les produits de la mer 3 La pêche La conchyliculture 89 90 La pêche Synthèse des démarches qualité dans la filière normande Produits de la Pêche Label Rouge Marques collectives (coquillages) Marques collectives (poissons) Coquille St Jacques NFM NFM / 560 t de coquillages de pêche 1,6% de la production de coquillages de pêche normande Situation 2006 59 tonnes Environ 230 t de coquillages de pêche soit 0,6% de la production de coquillage de pêche normande 3 000 t de poissons (sous Au large de France) 9% de la production normande de poissons 89 t de poisson sous NFM et FLHN soit 0,3% de la production normande de poissons Environ 3 000 t sous Au large de France soit 10% de la production normande de poissons Situation 2009 220 tonnes soit 2,2 % des coquilles St Jacques de Normandie Environ 4 000 t de coquilles soit 12 % de la production de coquillages de pêche normande Environ 120 t de poisson sous NFM et FLHN soit 0,5 % de la production normande de poissons Situation 2013 146 tonnes 865tonnes de moules de Barfleur. Plus de 3000tonnes de poissons Perspectives 2014 Projet d’obtention de LR sur la noix de SaintJacques surgelée, décliné à partir du Label Rouge coquille SaintJacques. NR NR Dénomination Situation 2001 Projet de développer le LR en Haute Normandie 91 1 Présentation de la filière 1.1 Poids de la filière En 2013, avec ses 2208 marins et ses 628 bateaux, la pêche et la conchyliculture représentaient 634 000 tonnes pour un chiffre d’affaires de 1 547 millions d’euros (FranceAgriMer, 2014). Avec environ 13,3 % de la pêche nationale, en tonnes en 2012, la Normandie est la 2 ème région française de pêche maritime. Avec 43 % de la production nationale de coquilles St Jacques en 2012, la Normandie est la 2 ème région française de production (après la Bretagne et ses 48 % de la production nationale). La pêche normande présente un panel d'espèces large et différent selon les 2 régions : - La Basse Normandie est principalement une région de pêche de coquillages (Saint Jacques, bulots, moules de pêche), de crustacés et de céphalopodes (seiches, encornets), mais aussi de poissons très variés (navires côtiers et hauturiers) dont les principaux sont la dorade, la sole, le bar, mais aussi le tacaud, la roussette, … - La Haute-Normandie est quant à elle davantage une région de pêche artisanale de poissons (sardines atlantiques, harengs, maquereaux, soles) et de coquilles Saint Jacques. 1.2 Organisation de la filière « pêche » La filière pêche bas-normande est structurée et présente une organisation de producteurs OPBN (Organisation des Producteurs de Basse-Normandie) qui regroupe 2/3 de la production et est chargée d'organiser le marché : cette structure facilite la commercialisation des produits et notamment ceux entrant dans des démarches de qualité. La filière pêche en Haute-Normandie est également structurée puisque 3/4 des bateaux adhèrent à l’organisation de producteurs FROM Nord. L’organisation de producteurs soutient les structures, gère les retraits de produits et aide les producteurs qui valorisent leurs poissons ou leurs coquilles Saint Jacques. Cette OP regroupe les marins-pêcheurs de Dunkerque au Havre. Le FROM gère également l’organisation de la production et la commercialisation des produits haut- normands. 92 Organisation de la Filière Comité National des Pêches Comités Régionaux : CRPMEM (BN) CRPMEM (HN) ressortissants : tous les pêcheurs, mareyeurs et éleveurs et OP mission : gestion des ressources et rôle réglementaire avec les affaires maritimes PECHEURS NFM - FLHN marques collectives FROM Nord adhésion : majorité bateaux HN rôle : organisation économique du marché OPBN Copéport Marée adhésion volontaire (300 bateaux) rôle : organisation économique du marché Frial Criée Mareyeurs Au large de France marque collective Grossistes et Plateforme Acheteurs Industries GMS Poissonniers Restaurateurs Collectivité Consommateurs CRPMEM : Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins OPBN : Organisation des Producteurs marins- pêcheurs de Basse-Normandie NFM : Normandie Fraîcheur Mer FLHN : Fraîcheur du Littoral de Haute-Normandie FROM Nord : Organisation de producteurs marins- pêcheurs de Dunkerque au Havre GMS : Grandes et Moyennes Surfaces 93 2 Place de la qualité dans la filière Les filières bas et haut normandes partagent la même volonté d'améliorer et de valoriser la qualité de leurs produits : chacune a, dans ce sens, mis en place une marque collective, à savoir Normandie Fraîcheur Mer (NFM) et Fraîcheur du Littoral de Haute-Normandie (FLHN). Malheureusement, la marque collective FLHN a été abandonnée en 2012 faute de mareyeurs adhérents. Aujourd’hui, le positionnement de Normandie Fraîcheur Mer repose sur trois critères : l’origine, la fraîcheur et la qualité des produits de la mer. La valorisation des produits de la mer étant complexe, ces démarches qualité demeurent encore, de par leur volume, faibles par rapport à la production régionale (environ 63 000 tonnes de pêches débarqués). 94 3 Les démarches qualité dans la filière « pêche » 3.1 Normandie Fraicheur Mer (NFM) Le groupement Normandie Fraîcheur Mer a pour champ d’activité l’amélioration de la qualité des produits de la pêche débarqués en Basse Normandie. Cette dernière prend diverses formes : La réalisation d’études techniques et de travaux concernant la détermination et l’amélioration de la qualité et de la fraîcheur des produits et les moyens de préserver cette qualité et cette fraîcheur : manipulation, hygiène, conditionnement, chaîne du froid… La réalisation de diagnostics de bonnes pratiques et la diffusion de manuels pratiques L’assistance, le conseil et la formation des professionnels La valorisation de la pêche bas-normande, par l’identification et la promotion d’espèces sous la marque collective Normandie Fraîcheur Mer (créée en 1998) et par l’obtention de signes officiels de qualité (Label Rouge sur la coquille Saint-Jacques de Normandie, projet d’IGP sur le bulot de Grandville ou sur la moule de Barfleur,…) - La valorisation du métier, grâce à un travail avec le comité régional des pêches sur l’écolabellisation des pêcheries, la valorisation des coproduits de la pêche. D'abord mise en place pour protéger et différencier la coquille St Jacques des autres espèces qualifiées sous le même nom depuis la mise en application de l'OCM "produits de la mer", la marque NFM est aujourd'hui apposée sur une vingtaine de produits : la coquille St Jacques fraîche et entière, valorisée aujourd'hui sous le Label Rouge la moule de Barfleur le Bulot de Granville le Bar de Ligne de Normandie Différents poissons sauvages : le Bar, le Barbue, la Cabillaud, la Daurade grise, le lieu jaune, la plie ou carrelet, le saint pierre, la sole, le turbot, … Réalisation de 20 grilles de cotation NFM a défini 20 grilles de cotation destinées à faciliter la réalisation des tris qualité dans les criées de Basse-Normandie, permettant de trier 31 espèces : bar, barbue/turbot, cabillaud/lingue franche, dorade grise/daurade royale/dorade rose, encornet, grondin perlon/grondin gris, grondin rouge/grondin Camard, lieu jaune, maquereau/chinchard, merlan/eglefin, plie/flet commun/limande commune/limande sole, rouget barbet, sole/sole pole, raies, Saint Pierre, requins, bulot et crustacées (homard, tourteau, araignée). L’intérêt de ces grilles est donc de : définir spécifiquement, en correspondance avec la grille européenne E, A, B, les critères les plus représentatifs de l’évolution de la fraîcheur des poissons et de normaliser les conditions de tri (inter et intra criées). créer un différentiel significatif de prix entre le poisson de qualité Extra et de qualité A, et donc pousser les pêcheurs et la production « vers le haut » développer des relations saines (transparence) avec l’aval identifier et garantir une gamme de poissons de qualité supérieure, pouvant déboucher sur la construction de démarches qualité produit La réalisation et l’aboutissement de ces travaux placent la région parmi les plus avancées dans ce domaine. Ces grilles ont fait l’objet de formations du personnel de tri des criées de Cherbourg, Granville et Port en Bessin. Leur application en criée fait l’objet d’audit de la part de NFM, avec l’organisation de commission de suivi Qualité dans les criées pour tirer les conséquences des audits. 95 3.1.1 La Coquille St Jacques de Normandie Label Rouge Date La coquille St Jacques Noix de coquilles St Jacques De Normandie Label Rouge Label Rouge 23 octobre 2002 2009 Organisme de contrôle Qualité-France SAS Principales caractéristiques Production 20012002 Production 20092010 Organisation de la filière 2013 Production 2013- 2014 Coquille Saint-Jacques, Pecten Maximus, pêchées sur les gisements situés face aux côtes normandes et plus particulièrement en Baie de Seine Coquille vendue au client final le lendemain de la vente en criée Sélectionnée et nettoyée à bord des bateaux de pêche Coquilles propres et non abîmées, de taille de 13 cm Au moins 80% de coquilles coraillées Rendement minimum de 1 Kg pour 6,5 Kg de coquilles La traçabilité est effectuée du bateau à l’étal 150 tonnes labellisables Déclinaison du Label Rouge Coquille St Jacques de Normandie Noix de coquille Saint-Jacques, Pecten Maximus, 100% coraillées Issue de coquille SaintJacques fraîche Sélectionnée à bord des bateaux de pêche Décortiquée manuellement au plus tard le lendemain de la vente en criée Ne rend pas d’eau à la cuisson 220 tonnes de coquilles labellisées, contre 59 tonnes labellisées en 20052006 (il y a eu une forte progression dans les volumes) Plus-value pêcheur de presque 10 % 14 navires de pêche 5 mareyeurs 3 criées :Cherbourg, Grandcamp-Maisy et Port en Bessin 146 tonnes de coquilles labellisées (33% de moins qu’en 2009) Plus de value de 24 cts au kg Il y a aujourd’hui un projet d’obtention de Label Rouge sur la noix de SaintJacques surgelée, décliné à partir du Label Rouge coquille Saint-Jacques. La demande d’élargissement du Label Rouge Noix de Saint-Jacques coraillée au surgelé est en cours d’évaluation par l’INAO. Elle devrait aboutir favorablement pour la saison de pêche 2015-16. Cette demande consiste également à simplifier un certain nombre de point de mise en œuvre du cahier des charges, ce qui devrait permettre de dynamiser la démarche. Actualités et perspectives Une autre demande de Label Rouge, portée en partenariat avec nos homologues bretons (Breizh Filière Mer) devrait d’ici fin 2014 aboutir à l’obtention d’un 3 ème Label Rouge, pour la noix de Saint-Jacques surgelée non coraillée. Les producteurs Bas-Normands ont été sollicité par les Hauts-Normands pour mettre en place le Label Rouge en Haute-Normandie. Le potentiel de coquilles Saint-Jacques Haut-Normandes qui pourrait être labellisé en Label Rouge, est de 60 tonnes. Mais, faute de sollicitation marquée de professionnels de cette région, les discussions pour une mise en œuvre des Labels Rouge en Haute-Normandie ont été mises en stand-by. Remarques : Le Label Rouge a eu un impact sur la valorisation de toutes les coquilles. Le prix se différencie des coquilles de Haute-Normandie avec une plus-value de 0,30 euros/Kg sur l’ensemble des coquilles (LR ou non). La mise en place du Label Rouge a provoqué l’attractivité du marché, c'està-dire sur 2 000 tonnes de produit sous criée en Basse Normandie. 96 3.1.2 La moule de Barfleur La moule de Pêche NFM identifie la moule dessablée de pêche de l’est du Cotentin, plus connue sous le nom de Moule de Barfleur. Il s’agit du plus important gisement français de Moules de pêche, produisant selon les années entre 5 000 et 25 000 tonnes. Après deux années de fermeture à cause d’un manque de ressources, ces gisements ont été ré- ouverts en 2005. Le cahier des charges qualité Moule de Barfleur NFM a donc été relancé en 2006 avec des professionnels pêcheurs et mareyeurs qui adhérent à cette démarche. La Moule de Barfleur Normandie Fraîcheur Mer Fin Juillet 2001 Date de dépôt de la marque Organisme de contrôle Service Qualité de Normandie Fraîcheur Mer Caractéristiques Production 2001 Production 2009 Production 2013 Actualités et perspectives Origine : moules de pêche, Mytilus edulis, pêchées sur les gisements situés à l’Est du Cotentin Fraîcheur : moules bien vivantes Qualité : moules charnues, propres, dessablées et non abîmées La pêche de la moule est généralement ouverte de juin à novembre, mais la saison NFM est restreinte à la période où le taux de chair est optimal, entre fin juin et octobre- novembre Les moules NFM sont pêchées sur les gisements de l’Est du Cotentin qui répondent aux critères de qualité suivants : eaux d’excellente qualité (catégorie A) propreté de la coquille taux de chair important (IC>25%) 375 tonnes 552 tonnes certifiées sur un total de 4 000 tonnes (contre 210 tonnes en 2006) Il y a de fortes fluctuations entre les années dues à la reproduction qui est plus ou moins forte et les gisements qui sont plus ou moins abondants selon les années 5 pêcheurs 865 tonnes identifiées 2 nouveaux pêcheurs ont rejoint la démarche en 2014, permettant un élargissement de celle-ci sur le Port de Saint-Vaast la Hougue. Depuis 2011, NFM porte une étude de faisabilité pour l’obtention d’une IGP ou d’une AOP. Les résultats doivent être exposés à l’INAO pour confirmation, mais semblent permettre d’orienter la démarche vers l’obtention d’une AOP. En effet, des caractéristiques spécifiques de la moule de Barfleur vis-à-vis d’autres origines ont été mises en évidence, en particulier la coloration crème de la chair. 97 3.1.3 Le Bar de Ligne de Normandie Depuis 2000, des pêcheurs de Saint-Vaast la Hougue et de Barfleur se sont réunis au sein de l’Association des Ligneurs de Normandie afin d’identifier leur produit et de défendre leur métier. Depuis 2003, Normandie Fraîcheur Mer se charge de faire découvrir leur travail, leur passion et la qualité du Bar de Ligne qu’ils pêchent. En 2009, le cahier des charges a été étendu aux poissons de ligne (lieu jaune, turbot, cabillaud…) Date de dépôt de la marque Organisme de contrôle Caractéristiques Le Bar de Ligne Normandie Fraîcheur Mer 2003 Service Qualité de Normandie Fraîcheur Mer A la vue des avantages et des qualités de cette pêche, le cahier des charges établi pour obtenir un produit de qualité n’a pas besoin d’imposer de nombreuses contraintes supplémentaires. Elles concernent uniquement le traitement et la conservation du poisson après la pêche : Le ligneur doit être un pêcheur professionnel, et la durée de pêche ne doit pas excéder 12 heures Le bar est saigné, dès l’arrivée à bord, pour qu’il conserve une qualité de chair parfaite : ferme et blanche Il est lavé, pin’sé et conditionné en coffres sur une seule épaisseur de poisson pour éviter qu’il soit tassé et que sa chair soit abîmée. Il est glacé à bord, ou dans les plus courts délais après la débarque, afin de préserver sa qualité Extra à la première vente. Production 2009 en Normandie Organisation de la filière 2013 Production 2013 en Normandie 38 tonnes de bar pin’sées (+ 72,7 % depuis 2005-2006) Plus-value de 70 centimes d’euros/Kg contre 30 centimes d’euros/Kg en 2005-2006 8 ligneurs 2 mareyeurs 2 criées : Cherbourg, Port en Bessin 28 tonnes de bar pin’sées Plus-value de 50 cts d’euros/kg Très bon potentiel : Bonne dynamique Actualités et perspectives Moins de ligneurs qu’en 2006 (12 contre 10 aujourd’hui), mais plus impliqués dans la démarche, ce qui explique la multiplication par deux des volumes produits La valorisation du produit a augmenté 98 3.1.4 Le Poisson sauvage de Normandie Cette étiquette identifie un poisson sélectionné pour sa qualité et sa fraîcheur. Ce n’est plus le nom du bateau, mais le logo de la criée qui est apposé au dos de l’étiquetage sur les poissons. Poisson Sauvage de Normandie Normandie Fraîcheur Mer Date de dépôt de la marque Organisme de contrôle Depuis 2003 Service Qualité de Normandie Fraîcheur Mer Cet étiquetage n’est pas spécifique à un type de pêche en particulier. Chalutiers et Fileyeurs l’utilisent pour identifier les plus belles pièces qu’ils capturent : poisson de qualité Extra. Les principales espèces représentées sont : le Bar, la Barbue, le Cabillaud, la Daurade Grise, le Lieu Jaune, la Plie ou Carrelet, le Saint-Pierre, la Sole et le Turbot. Le cahier des charges porte sur 5 points principaux : Le poisson est ramené vivant à bord. Le pêcheur sélectionne les poissons qui ne présentent ni blessure, ni ecchymose. Caractéristiques En fonction des espèces le poisson est saigné et/ou éviscéré, dès l’arrivée à bord. Il conserve ainsi une chair ferme et blanche. Le poisson est lavé et conditionné en coffres de poids maximum définis, en fonction des espèces, pour éviter qu’il soit tassé et que sa chair soit abîmée. Le poisson est glacé à bord, ou dans les plus courts délais après la débarque, afin qu’il conserve sa qualité Extra à la vente en criée, où il est étiqueté, à l’aide d’un pin’s. bateaux commercialisant en criée concernés Organisation de la filière Accès à tous les mareyeurs achetant sous les criées de la région Criées : Cherbourg, Granville, Port en Bessin – Grandcamp-Maisy Production 2013 en 5 tonnes de poissons pinsés réparties sur 2 criées Normandie En 2014, un partenariat avec France Filière Pêche a été établi, de sorte qu’apparaisse sur une face du pin’s les mentions d’indication d’origine régionale (Normandie Fraîcheur Mer) et locale (Ports du Bessin, Baie de Granville ou Ports Actualités et du Cotentin) et sur l’autre face l’origine française, via le logo de la démarche perspectives nationale « Pavillon France ». A noter que le NFM est la première structure régionale à avoir décliné un partenariat avec France Filière Pêche et la marque Pavillon France. 99 3.1.5 Le bulot de la baie de Granville : Le bulot est la 2ème espèce en valeur de la région avec 8 000 tonnes de bulots pêchés en Normandie en 2013. Ce mollusque gastéropode est emblématique de l'ouest Cotentin, première région de production en France avec 90 % de la production Nationale. La démarche de qualité a été engagée avant 2006 avec la mise en place d’une grille de cotation des bulots, à 6 catégories pour déterminer l’importance de la présence d’épibiontes sur leur coquille. Cette grille encadre 100% des volumes de bulot de Normandie. Depuis fin 2003, il y a eu une augmentation de la qualité avec un passage de 50 % à 80 % des volumes en bulots identifiés propres. En 2009, NFM et la Chambre de Commerce et de l’Industrie Centre et Sud Manche, gestionnaire de la criée de Granville ont mis en place la charte Bulot de la Baie de Granville. Bulot de la Baie de Granville Date de dépôt de la marque Organisme de contrôle 2009 Caractéristiques Production 2009 en Normandie Service Qualité de Normandie Fraîcheur Mer Pêchés en zone Baie de Granville Petits bateaux de moins de 12m Capturés exclusivement à l'aide de casiers ronds Appâtés de crabe et de poisson frais Pêche douce, respectueuse de l'environnement Les juvéniles de taille inférieure à 4,5cm, sont relâchés vivants sur les lieux de pêche 5 jours de pêche par semaine et une fermeture en janvier pendant la période de reproduction, permettent d'assurer le renouvellement naturel du stock Moins de 14h entre la pêche et la débarque Bulots propres exclusivement Triés à bord et sélectionné en criée 4 000 tonnes concernés par la démarche sur 9 000 tonnes en tout 30 navires Organisation de la filière 1 criée : Granville 2013 Identifiés « Baie de Granville » sur les étals Production 2013 en 98% des volumes commercialisés en criée de Granville soit plus de 3000 Tonnes Normandie sur 8000 tonnes en tout. La rédaction du cahier des charges est en cours pour que le dossier de demande d’IGP « bulots de la baie de Granville » soit effectuée courant 2011.La demande Actualités et d’IGP pour le bulot de la Baie de Granville est en cours d’instruction à l’échelon perspectives français. L’INAO devrait émettre un 1er avis fin 2014/début 2015, avant une éventuelle transmission à l’Union Européenne. 100 3.1.6 Le homard du Cotentin Souvent vendu sous le nom de « homard breton », le homard bleu est pourtant, aussi originaire des côtes Normandes. Fiers de la qualité de leur pêche, les « caseyeurs » bas-normands ont décidé de mieux faire connaître leur production en la faisant labelliser Normandie Fraîcheur Mer. Le homard de Normandie jouit depuis fin 2006 d’un cahier des charges qui encadre très précisément, les conditions de pêche, de conditionnement et de commercialisation. Le homard de Normandie a été renommé homard du Cotentin en 2009. Homard du Cotentin Date de dépôt de la marque Organisme de contrôle 2009 Caractéristiques Organisation de la filière 2013 Production 2013 en Normandie Actualités et perspectives Service Qualité de Normandie Fraîcheur Mer Origine : homards capturés au large du Cotentin Qualité : Pêchés en casiers, ils sont remontés vivants sur le bateau. Les plus beaux spécimens (qualité Extra), biens pleins, vifs, intègres (deux pinces, les antennes et la plupart des pattes) Fraîcheur : 1ère commercialisation des homards, après moins d’une semaine de viviers. Traçabilité : chaque crustacé est identifié par un élastique spécifique imprimé passé sur l’une des pinces, en plus de l’élastique standard Durabilité : homard issus d’une pêcherie certifiée Pêche durable MSC 17 bateaux (contre 5 en 2009, pour 3,5 tonnes identifiées) 2 criées : Granville et Cherbourg 40 tonnes de homards identifiés Homard MSC sur 200 pêchées en BasseNormandie En phase de reprise depuis 2009 Les perspectives de développement sont intéressantes (par rapport aux 10 tonnes en 2010). Le potentiel est limité à 30-35 tonnes sous criée. Une certification « Pêche Durable MSC » a été obtenue en 2011 pour la pêcherie au casier du homard du Cotentin et de Jersey. Depuis 2013, les homards issus de cette pêcherie sont partiellement identifiés au moyen d’un élastique imprimé mentionnant cette certification et l’origine du produit. La démarche s’est par ailleurs étendue aux volumes commercialisés en dehors des criées, grâce à la mise en œuvre du dispositif de traçabilité qui s’appuie sur la mise en place des élastiques. NFM est engagé au côté du comité Régional des pêches pour l’écolabellisation de quelques pêcheries régionales. En 2009, la première pêcherie, celle du homard du Cotentin, s’est engagée pour l’obtention de l’écolabel « Pêche Durable » MSC (Marine Stewardship Council). Le programme du MSC se base sur les directives de la FAO qui exigent que les évaluations soient menées par des organismes de certification indépendants. La certification et l’écolabellisation permettent aux pêcheries d’être reconnues et récompensées pour leur gestion des ressources tout en garantissant aux acheteurs la traçabilité des produits (les produits proviennent de pêcheries certifiées durables et chaque entreprise de la chaîne d’approvisionnement a fait l’objet d’un audit de traçabilité minutieux). Le référentiel environnemental du MSC est basé sur 3 principes : pérenniser les stocks de poissons, minimiser l’impact environnemental et un système de gestion efficace. Deux autres pêcheries pourraient suivre : La coquille Saint-Jacques de Normandie pour 2011-2012 et le bulot de la Baie de Granville. 101 3.2 Fraîcheur du Littoral de Haute-Normandie 3.2.1 Présentation de FLHN La filière de Haute-Normandie a lancé la marque collective « Fraîcheur du littoral de HauteNormandie » (FLHN) en 1998. Cette dernière était intégrée à l’organisme interprofessionnel de la pêche, le CRPMEM HN. Le service qualité du CRPMEM était chargé de la gestion quotidienne de la marque collective : élaborer les cahiers des charges, les procédures de fonctionnement, … effectuer le contrôle interne et les sites d’habilitation animer la démarche qualité et organiser les opérations de promotion Des cahiers des charges spécifiques établissaient les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour garantir l’origine, la fraîcheur, la qualité et la traçabilité des produits de la mer identifiés FLHN. Les cahiers des charges étaient élaborés par le service qualité du CRPMEM, en collaboration avec les principaux acteurs de la filière haut-normande. Ils étaient régulièrement adaptés et mis à jour. De plus, ils étaient régulièrement contrôlés par le service qualité du comité. En 2009 la marque FLHN était attribuée à 6 poissons, représentant environ 54 tonnes de : Carrelet Rouget Barbet Sole Grondin Rouge Maquereau Bar En 2009, il y a aussi 51 tonnes de Coquille Saint Jacques qui ont été identifiées sous la marque FLHN. Début juillet 2006 la filière Haut-Normande a obtenu une CCP sur la noix de Saint-Jacques fraîche ou surgelée. Cette marque collective a été abandonnée en 2012, à cause d’un nombre trop faible de mareyeurs engagés dans la démarche. 102 Synthèse de l’évolution des démarches qualité dans la filière produits de la pêche en Normandie de 2010 à 2014 L’intégration des produits de la pêche Normands dans des démarches de qualité NFM et FLHN a permis de: - organiser la filière, améliorer la qualité de l'ensemble des produits de la pêche normande et valoriser ces derniers - faire connaître ces produits auprès des consommateurs - défendre la pêche normande dans un marché de plus en plus concurrentiel Néanmoins, on remarque de plus en plus une dynamique à deux vitesses en Normandie : La Basse-Normandie se caractérise par une filière dynamique et avec des tonnages de produits commercialisés sous la marque collective NFM qui globalement se maintiennent voire augmentent, et des produits de la pêche de mieux en mieux valorisés. En ce sens, plusieurs démarches de reconnaissances en SIQO sont en cours, ce qui permet de renforcer la notoriété des produits de la pêche Normande : - Demande d’un 3ème Label Rouge, pour la noix de Saint-Jacques surgelée non coraillée (en lien avec BFM) - Demande d’IGP en cours pour les bulots de la Baie de Granville - Réflexion en cours sur la mise en place d’une AOP pour la Moule de Barfleur - Réflexion sur une IGP pour la coquille Saint Jacques de la Baie de Seine/ Normandie Toujours dans cette optique de valorisation des produits de la pêche normande, on note l’ecolabellisation « MSC » du Homard du Cotentin ainsi que le partenariat avec France Filière Pêche et la marque nationale pavillon France pour les poissons sauvages permettant de mentionner de manière précise l’origine des produits pêches. Au contraire, la Haute-Normandie semble présenter plus de difficultés à valoriser ses produits, puisque la marque collective «Fraicheur du Littoral de Haute Normandie » a été abandonnée en 2012. Cet abandon de la marque est dû à un problème d’adhésion des mareyeurs, en nombre trop restreint alors l’arrêt des subventions supportant la démarche. Ces derniers, ne communiquant pas suffisamment sur la marque, n’ont pas réussi à sensibiliser les consommateurs. 103 La conchyliculture Synthèse des démarches qualité dans la filière conchylicole normande Marque collective régionale Marque collective nationale Dénomination L’huître de Normandie Moules de Bouchot Situation 2001 10 000 tonnes 40% de la production ostréicole régionale 16 000 tonnes 80% de la production mytilicole normande Situation 2006 10 800 tonnes 40% de la production ostréicole normande 12 000 tonnes 70% de la production mytilicole normande Situation 2009 10 000 tonnes 37% de la production 11 500 tonnes 70% de la production mytilicole normande Situation 2013 environ 8 000 tonnes/an 38 % de la production normande Perspectives Projet d’IGP « Huître de Normandie » en cours 104 STG Moules de bouchot Juin 2013 80% de la production mytilicole normande 100% des producteurs normands 1 Présentation de la filière conchylicole 1.1 Poids et organisation de la filière 1.1.1 Au niveau national La conchyliculture française a commercialisé dans son ensemble 146 000 tonnes de coquillages en 2013 (contre 200 000 en 2009), ce qui représente un chiffre d'affaires de l’ordre de 523 millions d’euros (alors qu’en 2009, pour une production plus importante, le chiffre d’affaires s’élevait à 380 millions d’euros). Elle concernait 3 750 entreprises en 2009, nombre tombé à 3 000 en 2013. Le secteur emploie l’équivalent de 9 300 temps plein en 2013 (contre 10 000 ETP en 2009). L’ostréiculture et la mytiliculture représentent, en 2013, respectivement 54 % et 32,5 % des tonnages produits en conchyliculture (autres : palourdes...). La France est de très loin le premier producteur d’huîtres en Europe, avec une production moyenne de 130 000 tonnes/an. 1.1.2 Au niveau régional La conchyliculture normande est spécialisée dans la production d’huîtres creuses et de moules de bouchot. La Normandie, notamment le département de la Manche, est devenue en moins de 30 ans, la première région conchylicole de France avec 27 % de la production nationale en 2009 (soit 27 000 t d’huîtres creuses et 16 500 t de moules de bouchot). En 2013, la production conchylicole normande représente 13 500 tonnes pour les moules de bouchot et 21 000 tonnes pour les huîtres soit 24% de la production française de coquillages La Basse-Normandie, avec environ 1 000 ha de parcs à huîtres creuses et 300 km de moules de bouchot, produit la quasi-totalité de la production normande, avec : - Environ 300 entreprises conchylicoles (rassemblant 200 ostréiculteurs, 55 mytiliculteurs, 45 mixtes) pour 450 concessionnaires - Un millier d’emplois, renforcés avec les saisonniers en fin d’année. 40% Poids de la conchyliculture normande dans la production conchylicole nationale (en volumes) 30% Production en 2009 20% 10% production en 2013 0% moules huîtres La filière normande est représentée par le Comité Régional Conchylicole (CRC) Normandie-Mer du Nord, structure privée avec une mission de service public assurant la représentation et la défense des intérêts généraux des entreprises de production conchylicole. 105 Organisation schématisée de la filière COMITE NATIONAL DE CONCHYLICULTURE 7 comités régionaux de conchyliculture : En Normandie, CRC Normandie-Mer du Nord Adhésion de tous les producteurs ayant des concessions sur le domaine public Mission : organisation, gestion de la ressource et relations avec les administrations et les collectivités territoriales Moules de Bouchot Huître de STG Normandie (marque collective) CNC : Comité National de Conchyliculture CRC : Comité Régional de Conchyliculture 106 1.2 Place de la qualité dans la filière conchylicole La filière conchylicole normande porte une marque collective pour les huîtres mise en place par le Comité Régional Conchylicole, et est organisme de référencement pour la STG Moules de Bouchot. La marque collective régionale ''L'Huître de Normandie'' déposée en 1992 par le CRC Normandie-Mer du Nord. En 2013, 40 à 50 % des huîtres produites sont commercialisées sous la marque collective. La marque collective nationale ''Moules de Bouchot'' a été déposée en 1994 par le CNC. Aujourd’hui, les moules sont valorisées par la STG « Moules de Bouchot », signe de qualité européen. La production de « Moule de Bouchot » STG représente 85 % de la production normande de moules. 107 2 Les démarches qualité 2.1 La marque collective « L'Huître de Normandie » La Normandie se prête bien à la culture de l’huître car elle bénéficie des plus fortes marées d’Europe. L’estran, découvert jusqu’à 6 km, permet un élevage sur une surface largement étendue. Détenteur Date d’obtention Principales caractéristiques Huître de Normandie CRC Normandie Mer du Nord 1999 puis renouvelée en 2009 Aire de production : la Normandie Elevage en surélévation Durées minimales d'élevage et de trompage Respect des accords interprofessionnels pour le colisage et le calibrage Production 2009 en Normandie environ 10 000 tonnes/an en marque collective (10 800 tonnes en 2006 et 10 000 tonnes en 2001) représente environ 40 % de la production Normande (10 000 tonnes/27 000 tonnes globalement en Normandie) stagnation des volumes, baisse des prix de vente Production 2013 en Normandie environ 8 000 tonnes/an en marque collective (on constate une baisse des volumes globaux de production) Perspectives & Enjeux 2014 Accéder à la phase d’instruction administrative du dossier IGP 108 2.2 La STG « Moules de Bouchot » La Basse-Normandie, et en particulier le département de la Manche, constitue une zone importante de production : 15 000 tonnes annuelles environ. Les volumes n’augmentent pas dans la Manche puisque les surfaces concédées restent stables. La Normandie est la première région productrice de moules de bouchot en France. La production nationale en STG « Moules de Bouchot » représente 55 000 tonnes en 2009. La Normandie produit 25,45 % de ces volumes. En Normandie, 85 % des producteurs respectent le mode d’élevage et commercialisent sous la STG ''Moule de Bouchot''. D’ici 2015, 100 % des producteurs seront habilités pour la commercialisation sous STG et seront probablement en rythme de croisière. STG Moules de Bouchot Détenteur Groupement des Mytiliculteurs sur Bouchots (GMB) Date Organisme certificateur Juin 2013 (anciennement CCP Moules de Bouchot) CERTIS Principales Caractéristiques Organisation de la filière et Commercialisation Moules élevées sur pieux 6 mois minimum, 24 maximum Taux de remplissage ou de chair garanti : 22 % minimum Absence d’impuretés Couleur crème à jaune-orangé Traçabilité garantie 290 kilomètres de bouchots 122 concessionnaires pour 100 entreprises Vente en sac de 15 kg étiquetée avec le logo de la marque collective et les mentions STG. 65 % en GMS. Production 2001 20 000 tonnes Production 2009 14 000 tonnes annuelles (stagnation depuis 2006) CA : 20 millions d’euros/an Production 2013 15 000 tonnes engagées en démarche STG Perspectives & Enjeux Démarche d’habilitation des entreprises en cours de finalisation Volonté de proposer une marque collective régionale. 109 Synthèse de l’évolution des démarches qualité dans la filière conchylicole en Normandie de 2010 à 2014 Malgré des incertitudes liées à la mortalité des juvéniles, le volume et la qualité des produits ostréicoles normands offrent des atouts majeurs de développement de l’activité d’expédition pour la profession qui, historiquement, était plutôt cantonnée à l’activité de production. Le travail mené sur la mise en place de la reconnaissance en IGP pour les huîtres normandes devra accompagner les mutations commerciales des entreprises bas-normandes dans la reconquête des marchés et le développement de la reconnaissance du produit par le consommateur. En ce qui concerne la mytiliculture, la STG « Moule de Bouchot », qui remplace la CCP, distingue cette production des autres moules par le caractère traditionnel du mode de culture sur bouchots. De plus, il existe actuellement une mobilisation des mytiliculteurs normands pour mettre en place une démarche « régionale », afin de démarquer la moule de Normandie de celle des autres régions : les moules normandes pourraient être valorisées par une marque collective régionale. De plus, d’importants défis devront être relevés par la profession dans l’objectif d’une exploitation durable des bassins d’élevages conchylicoles, et d’une optimisation de la qualité des productions, comme la mise en place de pratiques culturales permettant une meilleure adéquation entre la charge en élevage, la sauvegarde des cheptels et les capacités trophiques du milieu. 110