The University of Manchester

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The University of Manchester
The University of Manchester
SÉJOUR D’ETUDES 2015/2016
F. Ndiaye
Pour vous guider
Pourquoi choisir Manchester ? ......................................................... 2
Vivre à Manchester ............................................................................ 4
Etudier ......................................................................................................... 4
Travailler ................................................................................................... 10
L’ailleurs et la différence.................................................................. 11
Vivre ailleurs ............................................................................................... 11
Apprendre différemment ........................................................................... 15
Bilan de mon expérience ................................................................. 18
En résumé ......................................................................................... 21
Annexe ............................................................................................. 22
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Pourquoi choisir Manchester ?
A ce jour, l’Université de Manchester a sans doute été l’expérience étudiante la plus enrichissante de mon
parcours. Le choix de cette université s’est imposé à moi pour beaucoup de raisons.
Avant tout, comme pour beaucoup d’étudiants, c’était d’abord un séjour linguistique : une très bonne
maîtrise de l’anglais est indispensable lorsqu’on veut travailler dans les relations internationales.
L’Angleterre était donc un choix évident, et une stratégie réussie, puisqu’en neuf mois, j’ai
considérablement amélioré mes compétences linguistiques, que ce soit à l’écrit ou à l’oral. Je suis passé
des balbutiements aux discours, et j’ai appris à maîtriser l’épineux accent du Nord-Ouest.
Je cherchais également à découvrir une nouvelle mentalité, de nouvelles méthodes académiques, tout en
approfondissant les connaissances que j’avais acquises à Sciences Po. Le département de sciences
politiques de l’Université de Manchester m’avait beaucoup attiré, du fait de la diversité, de la spécificité
et du caractère pratique et pragmatique des cours proposés.
J’ai été séduite par la vie culturelle foisonnante de Manchester : c’est bien sûr la ville du football, c’est
d’ailleurs là que se trouve le National Museum of Football, et il ne sera pas rare de croiser des supporters
de foot alcoolisés. C’est aussi une ville au passé ouvrier, ce qui peut encore se voir à travers l’architecture,
qui rappelle les cours d’histoire de Chanet sur l’industrialisation. Manchester est une ville où vous pourrez
voir des influences culturelles très diverses : dans le centre-ville, il y’a le quartier asiatique, un peu plus
au sud, vers Rusholme, il y’a le fameux Curry Mile, avec des restaurants et des commerces venus de tout
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le Moyen-Orient, de l’Afghanistan à l’Inde : si vous êtes glouton, Manchester est votre fief. J’avais déjà
fait mes recherches sur la ville, mais la réalité a dépassé mes espérances.
Enfin, cette troisième année était pour moi l’occasion de dissiper la brume qui planait sur mon choix de
master et mes plans de carrière. Je désirais faire une année de sciences politiques pures pour être sûre que
c’était bien la voie que je désirais poursuivre.
J’ai donc passé neuf mois à Manchester, dans le Nord-Ouest de l’Angleterre, où il pleut une bonne partie
de l’année avec des rafales de vent qui ont défié mon équilibre, mais ce sont neuf mois dont je me suis
délecté, et que je referais volontiers.
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Vivre à Manchester
Quelle est l’expérience d’un étudiant Erasmus à Manchester ? Tout d’abord, j’ai trouvé beaucoup plus
facile de vivre et d’étudier à Manchester qu’à Paris. Puisque c’est une ville très étudiante, tout, depuis le
transport jusqu’au logement, en passant par les démarches administratives, est fait pour faciliter la vie
estudiantine, et heureusement, car je n’ai rencontré aucune difficulté.
1. ETUDIER
Je suis arrivée une semaine avant le début des cours (le 28 septembre) pour pouvoir assister au Welcome
Program organisé par l’Université. Les cours proposés sont assez larges, surtout pour les étudiants en
échange, qui ont le choix entre les cours de tous les niveaux, de la première à la troisième année. Je n’ai
choisi que des cours de troisième année, et c’est ceux que je conseillerais aux futurs étudiants en échange.
Liste des cours (du plus satisfaisant au moins satisfaisant)

ULPT20010 Intermediate Portuguese (1er et 2nd semestre)
4
J’ai décidé de poursuivre les cours de portugais que j’avais commencé à Sciences Po. J’ai furieusement
adoré ce cours de langues, et je les conseille vivement : ce sont des séances intensives de trois heures (17h20h), pendant toute l’année scolaire, où vous pourrez interagir en petit comité avec un tuteur sympathique
et disponible. J’ai vraiment fait des progrès grâce à ce module, à l’écrit et à l’oral. Il se déroule sur toute
l’année, ce qui rend l’apprentissage plus efficace, car il n’y a pas de discontinuité.
J’ai apprécié ce cours pour l’indépendance qu’il m’a conféré dans mon apprentissage : on choisit les sujets
des exposés, et on choisit de les faire en groupe ou de manière individuelle ; les cours sont en grande partie
animés par les élèves ; et enfin, chose qui m’a parue inédite, on rend des dossiers dit « d’apprentissage
indépendant », sur le sujet et le support de son choix.
En revanche, les horaires n’étaient pas idéaux pour la concentration.

POLI30792 Gender, War & Militarism (2nd semestre)
Ce cours était réellement le meilleur que j’ai eu dans tout mon parcours universitaire : c’est un module
qui explore la relation entre les relations de genre, la guerre et la culture de la guerre (le militarisme) dans
les sociétés occidentales. Pourquoi j’ai aimé ce cours ? Parce qu’il était provocant du point de vue
intellectuel, parce qu’il permet d’avoir une grande profondeur d’analyse sur des figures et des phénomènes
de la vie de tous les jours. Quel est le point commun entre Rambo, Carmen Miranda et Jessica Lynch ?
C’est dans ce cours que je l’ai découvert. Il est animé par Cristina Masters, qui est sans doute l’une des
meilleures enseignantes que j’ai eu jusqu’à présent. Le module s’étale sur trois heures (avec une pause de
15 minutes), de 13 à 16h, mais je ne sentais jamais le temps passer, du fait de la diversité des activités
qu’on avait à faire en groupes. Il y’a cinq travaux à réaliser : trois résumés de lecture critique, un exposé
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en groupe et un essay de 4.200 mots à rendre à la fin du semestre. Il faut veiller à bien faire les lectures
demandées pour chaque séance, car une grande partie des discussions en classe se base sur les auteurs.

POLI32061 Fear and Loathing in International Relations: The problem of Identity and
Difference (1er semestre)
Ce cours explore l’importance de la différence (au sens large) dans les Relations Internationales. Il a une
bonne prise sur l’actualité, il est bien structuré et la méthodologie développée par l’enseignante est
excellente. Le cours est divisé en dix cours, qui reprennent les dix concepts clés des cultural studies : la
résurgence culturelle dans les Relations Internationales, le communautarisme, le cosmopolitisme, le post
colonialisme, l’identité politique et l’appartenance dans un contexte de mondialisation, la race, le genre,
l’immigration, l’indigénisme et le multiculturalisme. Le plus grand avantage de ce cours est qu’il apporte
des connaissances solides et claires (comme la plupart des cours que j’ai reçu à Manchester).
L’enseignante est très à l’écoute, il ne faut pas hésiter à aller la voir pour discuter de son essay, par exemple.
Par ailleurs, elle donne des feedbacks personnels sur votre participation en classe. Il n’y a vraiment rien à
déplorer, cours vivement recommandé ! La structure du cours est là encore assez classique : deux heures
de cours magistral et une heure de tutorial, dédié à la discussion sur les lectures. Il y’a deux notes
principales : la présentation orale, l’essay de 4550 mots, et enfin la participation en tutorial.

POLI31022 Borders, identities and citizenship (2nd semestre)
Ce module a une forme assez classique (deux heures de cours magistral et une heure de séminaire). Il
propose une réflexion sur le rôle que jouent les frontières sur notre perception de l’identité, nationale
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principalement. J’ai apprécié ce cours pour le regard critique qu’il porte sur les relations internationales :
à choisir si vous êtes intéressé par les concepts de migrations, de diasporas, de citoyenneté et d’identité.
Assez transdisciplinaire, le cours est une bonne introduction aux security studies et migration studies :
c’est notamment le type de cours qu’on s’attend à trouver à la PSIA (Paris School of International Affairs).
J’aurais aimé que le cours soit plus engagé, plus incisif, et plus aux prises avec l’actualité : on y parle trop
souvent de concepts, et pas assez de faits.
Le cours a une structure assez similaire à celle qu’on a à Sciences Po, c’est-à-dire deux heures de cours
magistral, avec parfois une discussion ou un atelier de travail de groupe en fin de cours, et une heure de
seminar, pour discuter des lectures. Il y’a deux travaux à rendre, une présentation orale et un essay de
4200 mots.

POLI32051 Politics of obscenity: profanity, transgression and imagery (1er semestre)
C’est le cours le plus original de mon parcours étudiant : il s’intéresse au caractère politique de sujets qui
sont généralement sous-représentés dans les sciences politiques et les relations internationales. Ces sujets
recouvrent aussi bien la violence (génocide, torture, viol) que les notions de transgression, de tabou et de
curiosité. Ce cours est un tourbillon de tout ce qui est pornographique, étrange, effrayant, ou violent dans
l’imagerie populaire, à choisir si vous aimez être déconcerté. Son objectif est de donner aux étudiants les
outils méthodologiques, théoriques et empiriques pour analyser ces concepts. L’avantage du cours est
qu’il s’intéresse à des sujets que vous n’aborderez nulle part ailleurs, c’est également un choix excellent
pour ceux qui s’intéressent à l’image et aux effets qu’il produit chez le spectateur. Le cours a un bon
potentiel, mais j’ai souvent eu l’impression que les concepts étaient mal traités, car abordés de manière
trop vague. J’ai trouvé le cours magistral déstructuré, on a souvent du mal à comprendre là où
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l’enseignante veut en venir, et c’est parfois compliqué de suivre. Le module est divisé en deux heures de
cours magistral et une heure de tutorial.

POLI30842 Political Communication : Language and Power (2nd semestre)
J’ai eu la chance de faire partie des premiers à suivre ce cours, parce qu’il est tout récent. Comme son
nom l’indique, c’est un cours de communication politique, qui s’intéresse à la manière dont le pouvoir est
exercé à travers le langage, ou encore à comment le langage est en soi une forme de pouvoir.
J’ai beaucoup apprécié ce cours, étant donné que la communication politique est une de mes matières de
prédilection, mais je ne suis pas certaine qu’il plaira à tout le monde. A choisir si vous voulez avoir une
introduction théorique à la communication politique, si vous aimez Habermas, et si les longues lectures
ne vous rebutent pas. Je sais que certains élèves se demandaient quand le professeur commencerait à faire
de la « vraie » communication politique, c’est-à-dire sortir des généralités conceptuelles pour entrer dans
le vif du sujet. Les critères de notation sont également assez mystérieux, mais la clarté du cours et la
rigueur du professeur m’a séduite.
La structure de ce module est assez différente, puisqu’on a seulement une heure de cours pour deux heures
de seminar, ce que j’ai apprécié. Vers la fin du semestre, deux intervenants ont été invités pour parler de
leur domaine professionnel (journalisme et médias sociaux). Il n’y a pas de présentation orale, ce qui est
original, mais une recherche empirique sur la sphère publique et un essay final de 3500 mots.
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2. TRAVAILLER
Etant donné qu’on a seulement une dizaine d’heures de cours par semaine (en tant qu’étudiant en échange),
je recommande vivement de trouver un petit job étudiant, que ce soit à un restaurant de la ville (il y’en a
tellement) ou aux points restaurations de l’Université, ou encore à un magasin du centre-ville. Il y’a
d’ailleurs un site de l’Université dédié à l’emploi. Il est généralement beaucoup plus facile de trouver un
emploi étudiant en Angleterre, car les compétences (les plus basiques, ne serait-ce que parler une langue
étrangère, ou savoir vendre) priment sur l’âge ou le nombre de diplômes obtenus. J’ai obtenu un stage
dans une agence d’interprétariat, où je traduis de l’Anglais au Wolof. M’étant inscrite sur un site de tutorat
(voir liens en annexe), je dispense également des cours de français débutant à un Japonais vivant à
Manchester. J’avais envie de profiter de cette troisième année pour réaliser des désirs que je n’avais pas
eu le temps de réaliser à Paris. L’un de ces désirs était celui d’allier études et expérience professionnelle.
Le système universitaire est fait de telle sorte qu’il est possible d’avoir une bonne expérience
professionnelle tout en suivant des études, ce qui permet à beaucoup d’étudiants de travailler à temps
partiel. Selon l’emploi, il vous faudra fournir certains documents justificatifs, le plus souvent des
recommandations ou encore un DBS Check, si vous travaillez avec des enfants par exemple.
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L’ailleurs et la différence
1. VIVRE AILLEURS
A vrai dire, l’Angleterre n’est pas très différente de la France, ce n’était pas vraiment un dépaysement, à
part du point de vue de la langue et de la mentalité.
S’habituer à parler anglais quand on a toujours vécu dans des pays francophones n’est pas l’expérience
la plus facile qui soit, surtout avec l’accent mancunien, qui peut être déconcertant (voir en annexe). Je
me rappelle avoir vécu un véritable choc phonétique face à un chauffeur de bus qui me parlait sans que
je ne comprenne rien de ce qu’il m’expliquait : après quelques semaines, j’ai enfin compris que c’était
de l’anglais. Heureusement, la gentillesse et la prévenance des Mancuniens m’a aidé bien des fois.
J’ai découvert une toute autre mentalité à l’Université de Manchester, une ouverture d’esprit rare et des
expériences très diverses. Il se trouve que beaucoup d’étudiants que j’ai croisé ont déjà vécu à l’étranger,
j’ai notamment rencontré plusieurs personnes ayant vécu au Sénégal. Je ne pensais pas que dans le nord
de l’Angleterre, dans un pays encore plus éloigné du mien que ne l’est la France, je rencontrerais des
gens aussi renseignés sur l’Afrique. L’une des choses les plus marquantes en Angleterre est la présence
d’un grand cosmopolitisme dans les villes. Les cinq continents sont largement représentés dans un
territoire aussi réduit que le campus de l’université, et j’ai trouvé ce multiculturalisme brillant. A
l’Université, il y’a une grande liberté de pensée et de parole, ainsi qu’une facilité à s’exprimer,
encouragée par les professeurs qui n’hésitent pas eux même à partager leur opinion. L’ouverture d’esprit
se remarque aussi dans le style vestimentaire et l’apparence des individus : il est fréquent de croiser des
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jeunes (et des moins jeunes) qui portent les cheveux roses ou violets, ou encore des rastas bleus. Au gré
des rencontres, on croise aussi des réfugiés, des individus aux histoires singulières, parfois tristes. On
croise des étudiants qui ont la vingtaine, d’autres la quarantaine. En résumé, l’expérience socioculturelle est assez différente de l’atmosphère uniforme et calfeutrée du 7eme arrondissement.
Au niveau de la mentalité et du contexte socio-culturel, j’ai remarqué trois différences principales avec
la France :
a) Relation à l’autre et communautarisme
Tandis que le communautarisme est presque un gros mot en France, j’ai l’impression que la société
anglaise a une autre compréhension de l’appartenance : il existe une importante communauté étrangère,
les quartiers sont souvent désignés en fonction de la communauté qui y habite, comme le Curry Mile ou
le Quartier Chinois, et vivre sa culture n’est pas stigmatisé. J’ai croisé autant de femmes en burqa que
d’autres en mini short, j’ai souvent eu l’impression de passer d’un pays à l’autre en traversant les
différentes zones de la ville, et il me semble que c’est perçu comme une marque de richesse culturelle, et
non pas comme un rejet de la culture nationale, comme j’ai pu le voir en France. La mentalité anglaise
est empreinte de pragmatisme en ce qui concerne la relation à la différence.
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b) Centralité de la communication orale
La communication orale occupe une place importante dans les relations sociales. A l’Université,
l’engagement dans les discussions est très valorisé, parfois cela constitue l’essentiel des cours. La
plupart des étudiants participent oralement, même quand c’est pour raconter une expérience personnelle,
et j’en vois rarement qui fixent leur ordinateur pendant deux heures. J’ai été étonnée du degré
d’engagement des élèves quand il s’agit de mener une discussion : participer oralement est souvent plus
important que prendre des notes écrites, même dans les cours magistraux, et il me semble que c’est le
contraire en France.
c) Originalité
L’originalité et la capacité à se distinguer des autres par son inventivité est également valorisée, que ce
soit à l’Université ou dans la vie de tous les jours. J’ai pu remarquer que les supports des exposés, par
exemple, étaient plus diversifiés, j’ai d’ailleurs rarement utilisé des powerpoints. Mettre en valeur ses
compétences personnelles et ses spécificités est donc un bon pari.
2. APPRENDRE DIFFEREMMENT
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S’il fallait résumer le système universitaire anglais en quatre mots, je dirais compétences pratiques et
esprit critique, car ce sont les deux principales qualités que j’ai développé à l’Université de Manchester.
Il me semble qu’en France, l’accent est généralement mis sur les connaissances générales et théoriques,
du moins dans des domaines comme les sciences sociales. Les examens sont en général notés sur la
capacité de l’étudiant à mobiliser ses connaissances de manière structurée. En Angleterre, j’ai eu à
mobiliser les connaissances du cours tout en démontrant que j’avais les compétences analytiques pour les
comprendre et les critiquer. Les professeurs m’ont permis d’apprendre que la lecture de textes en sciences
sociales était une lecture active, et non pas passive comme la lecture de romans.
Beaucoup de modules ne comportent pas d’examens sur table, la validation se fait en continu (participation,
présentation orale, compte-rendu de lecture etc.) et il y’a un essay à rendre à la fin du semestre, qui compte
souvent pour 50-60% de la note finale. J’apprécie ce système de notation, parce qu’il permet mieux de
rendre compte du niveau de l’élève, de son assiduité et de son engagement en cours.
La notation est également différente, pas seulement parce qu’on est notés sur 100 au lieu de 20, mais aussi
parce que l’accent est vraiment mis sur la réflexion et l’analyse critique, plutôt que sur la structure ou la
présentation par exemple.
Les études sont plus « électroniques » qu’en France : les lectures sont généralement en ligne, les rendezvous avec les professeurs se prennent sur une plateforme appelée SOHOL, tous les devoirs sont rendus
sur le Student Blackboard, donc gare aux bugs et aux problèmes de connexion.
De ce que j’ai pu noter, les professeurs en France tiennent beaucoup à la forme et à la structure, avec le
plan sacré à trois parties et trois sous-parties. L’essay anglais est plutôt souple, il peut y avoir autant de
parties qu’il y’a d’arguments, et il n’y a pas de sous-parties, l’essentiel étant de suivre un raisonnement
logique. L’introduction et la conclusion sont généralement plus longues que dans la dissertation française.
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En France, on vous dira « vous pouvez donner votre point de vue », en Angleterre, ce sera « vous devez
absolument donner votre point de vue ». L’usage du « Je » dans les travaux écrits est même recommandé
par certains professeurs. L’originalité de l’argumentation est également valorisée. L’expression que j’ai
souvent entendue est « critically engage » : le débat, la contradiction et la remise en cause ont fait partie
intégrante de mon nouveau régime étudiant, c’était comme des goulées d’air frais.
Il est cependant rare d’avoir des notes dans les extrêmes (très bonnes ou très mauvaises). L’essentiel des
notes se trouvent entre 50 et 80, j’ai rarement vu un 90, et aller au-delà de 90 est très difficile. Comme à
Sciences Po, on a la possibilité, en fin de semestre, de noter les enseignements qu’on a reçu.
La ponctualité en cours est appréciée, ainsi que le fait d’avoir lu les textes correspondant à la séance, ils
ne sont pas facultatifs.
J’ai beaucoup apprécié les lieux de travail du campus : la bibliothèque principale du campus (Main
Library) ainsi que le Alan Gilbert Learning Commons sont ouverts 24/7, et il y’a de l’espace, ce qui est
très commode en fin de semestre, lorsque les élèves sont débordés !
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Bilan de mon expérience
Cette expérience ERASMUS m’a aidé à acquérir beaucoup plus de qualités humaines, de connaissances
et de compétences que je ne pensais en arrivant ici :
a) Langue
J’ai beaucoup progressé en anglais, à l’oral comme à l’écrit, en ce qui concerne l’écriture académique à
l’anglaise, mais aussi au niveau de l’expression orale. J’étais arrivée avec un bon niveau d’anglais (C2),
mais peu de compétences pour la communication orale, et peu de spontanéité, je repars en ayant fait des
progrès considérables. Je conseille sérieusement à toute personne voulant booster son anglais de venir
vivre au Nord-Ouest de l’Angleterre, plus aucun accent n’aura de secret pour vous. Ayant également eu
un excellent professeur de portugais, j’ai fait des progrès considérables dans cette langue et je suis en train
de penser à m’inscrire au niveau C1 dès l’année prochaine.
b) Connaissances
Les cours de Politique en troisième année sont à la fois diversifiés et interdisciplinaires, j’ai donc beaucoup
appris en matière de Relations Internationales, mais aussi de security studies, de gender studies, d’histoire,
de cultural studies, et de toutes ces disciplines qui me seront très utiles dans mes ambitions
professionnelles. J’ai aussi acquis une vraie méthodologie de l’écriture académique, notamment pour tout
ce qui est référencement des sources, ce que je ne maîtrisais pas bien avant d’arriver ici.
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c) Qualités humaines
Les qualités que j’ai développées n’ont rien à voir avec les études, mais plutôt avec le contexte socioculturel et l’expérience professionnelle que j’ai acquise. J’ai par exemple développé beaucoup de qualités
en communication interculturelle, pour avoir côtoyé un bon nombre de cultures et avoir eu des expériences
très enrichissantes : manger Polonais, apprendre des mots en Kurde, apprendre les bases de la culture
vaudou, parler Portugais avec des Anglais, apprendre le français à un Japonais, traduire de l’Anglais au
Wolof, ne pas parler français pendant des jours, ne pas comprendre quand un Mancunien me parle et
acquiescer quand même, entre autres. En règle générale, j’ai délibérément évité la compagnie des
francophones, pour bien m’imprégner du nouveau contexte, et c’est ce que je conseillerais aux futurs
étudiants en échange.
d) Compétences professionnelles
Cette année m’a permis de comprendre que j’adore travailler dans une autre langue que le français, et que
j’en suis capable. Je trouve très valorisant d’avoir eu de l’expérience ailleurs que dans ma zone de confort
habituelle, et je compte réitérer ces expériences linguistico-professionnelles dès que possible.
J’ai développé mon professionnalisme en apprenant à respecter des horaires (ne pas arriver en retard, ou
trop à l’avance, ce qui n’est pas aussi facile pour moi), à former des relations professionnelles, à être plus
prévenante et avenante, notamment.
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J’ai acquis des compétences très centrées sur les langues, comme l’interprétariat ou la traduction, qui,
associées à mes études de Relations Internationales, sont, je l’espère, un cocktail favorable !
Acquérir ces compétences, c’est pour moi le début d’une carrière professionnelle : mes projets de carrière
étaient auparavant très flous, et aujourd’hui c’est les études qui m’apparaissent comme un passé vague,
parce que cette année a affermi ma détermination, m’a aidé à me projeter dans le futur et à édifier les
fondations de ce à quoi j’aspire.
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En résumé
J’ai été comblée par l’expérience que le programme Erasmus m’a permis de faire en Angleterre, du point
de vue académique, professionnel et humain. Cette année m’a permis d’éclaircir mes projets de carrière,
de faire des progrès linguistiques, d’apprendre à vivre dans un pays étranger non-francophone, et de
développer des compétences pratiques.
J’ai découvert un nouveau système universitaire, que j’ai énormément apprécié, et, bien qu’il y’ait des
similarités avec Sciences Po, l’esprit général du système anglais encourage plus à l’innovation et à
l’ouverture d’esprit.
J’ai également découvert un peuple différent du point de vue de la mentalité et des valeurs sociales.
Je ne sais pas quand, mais je prévois de revenir au Royaume-Uni, que ce soit pour des vacances, ou
peut-être même pour y vivre quelques années. Le plus important étant, selon moi, d’aller là où les
opportunités se présentent et là où les expériences vous forgent. C’est un séjour formateur dans une vie
d’étudiant, et il faut en profiter avant le Master ! N’attendez plus : all you need is Manchester.
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Annexes

Visa et permis de résidence
Les citoyens des pays ressortissants de l’Union Européenne n’ont pas besoin de visa pour se rendre au
Royaume-Uni, le passeport ou une carte d’identité suffit.
Pour les citoyens de pays non ressortissants de l’Union Européenne, le visa est nécessaire. Le visa
étudiant s’appelle Tier 4 et est valable pour un an.
Pour plus d’informations : https://www.gov.uk/tier-4-general-visa/overview
A votre arrivée à l’Université, vous serez convoqués pour recevoir une carte de résidence, la Biometric
Residence Carte (BRP).
Vous recevrez également des courriers électroniques de la part du service international pour vous
prévenir de tout changement concernant le régime des visas pour les étudiants internationaux, soyez-y
attentifs.

Logement
Il y’a une grande diversité d’offres de logement pour les étudiants en Angleterre. Vous pouvez louer:
-
Une chambre en résidence universitaire (les student halls) : il y’en a plusieurs à proximités de
l’Université, l’avantage est de vivre à côté du campus universitaire, dans un milieu très étudiant.
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-
Une maison, à partager avec des colocataires : c’est la solution pour laquelle j’ai opté, à choisir si
vous n’aimez pas les résidences et les milieux trop étudiants.
-
Un appartement : il vaut toujours mieux vivre en colocation, car le logement est assez cher au
Royaume-Uni
Vous pouvez trouver toutes sortes de logement, pour tous les budgets. Je vous conseille le site suivant :
http://www.accommodationforstudents.com

Courses
On peut trouver beaucoup de commerces à proximité de l’Université, comme Sainsburys, Asda, Tesco,
Lidl, Poundland, MyLocal. Les coûts varient selon les supermarchés.
Il y’a également le centre commercial Arndale dans le centre-ville, à côté de la station Picadilly, dans
lequel vous trouverez tout ce dont vous avez besoin.

Transport
Le bus est le moyen de transport le plus prisé à Manchester. La plupart des étudiants prennent les bus de
la société StageCoach, qui fournit des cartes de voyage annuels pour les étudiants.
https://www.stagecoachbus.com

Compte en banque
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J’ai personnellement choisi de ne pas ouvrir de compte en banque, ce n’est pas très utile pour une seule
année d’études.
Néanmoins, je sais que d’autres étudiants préfèrent avoir un compte en banque : il y’a plusieurs banques
à proximité de l’Université, la plus populaire étant Barclays, mais il y’a aussi Lloyds, HSBC ou
Santander.
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