Musique : Diwane, une ancienne expression musicale du Maghreb
Transcription
Musique : Diwane, une ancienne expression musicale du Maghreb
Musique : Diwane, une ancienne expression musicale du Maghreb (Nouvelle République, 27/5/7) (Tuesday, 29 May 2007) - Contributed by Webmaster - Last Updated () Diwane : Une ancienne expression musicale du Maghreb ArabeNouvelle République, 27/5/7Cet art traditionnel et populaire, dont le premier festival aura lieu à Béchar entre le 26 et le 31 mai, avec la participation de 18 groupes et artistes de renommée internationale, notamment le groupe «Gaâda» de Béchar et la chanteuse Hasna El Bécharia, est apparu selon différentes sources historiques en Algérie et au Maroc à l’époque des Almohades, au sein de la conf des Gnaoua autour de maîtres «Maâlem» et de joueurs d’instruments de karkabou et du goumbri (instrument à trois cordes fabriquées à base d’intestins de boeuf) en plus du tambour appelé «Tbal». Au début de son apparition, la confrérie «Gnaoua» regroupait aussi des voyantes, des médiums et de simples adeptes qui pratiquaient un rituel appelé en Algérie «Diwane» et au Maroc «Lila» où se mêlent à la fois des apports culturels artistiques africains, arabes et berbères et durant lequel on s’adonne à la transe (danse de possession). Ce brassage de cultures a donné à cet art, sa richesse et sa diversité musicale et chorégraphique qui ont fait en sorte que d’une région à une autre les rythmes diffèrent, mais les cinq notes appelées «Khoumassi», établies depuis de siècles, sont jouées et respectées par l’ensemble des groupes. Le respect de ces notes musicales par les adeptes du «Diwane» est à l’origine de la préservation des rythmes et des danses qui sont restées immuables depuis des siècles. Le tour de chant dans le «Diwane» s’appelle «Bordj» dont certains textes sont essentiellement des louanges à Dieu, son envoyé Mohamed (Que le Salut soit sur lui) et le compagnon du prophète Bilal. Les Saints patrons sont également cités dans ces chants. Pour de nombreux adeptes de ce genre, l’attachement à l’islam à travers les textes chantés représente une appart une civilisation qui avait rassemblé des peuples de différentes cultures, comme c’est le cas du «Diwane» où les paro des chansons comprennent des mots en «Bambara», en arabe et dans les différents dialectes berbères. Le rituel Gnaoua pendant le «Diwane» est destiné parfois pour la guérison «des possédés et des malades» à trav des représentations chorégraphiques et des danses implorant Allah à guérir les personnes atteintes de maladies. Le tout animé par les sonorités du Goumbri et un air de karkabou.   Le même rituel est pratiqué par les adeptes «d’El Hadhra», très suivie par les habitants des villes et villages de l’o et du sud-ouest du pays et qui créé une communion entre l’âme et le texte chanté, aboutissant à une transe, sorte d’extase qui permet à l’individu de faire le «vide», comme le disent les Gnaouis. Le mysticisme est toujours présent durant le cérémonial des Gnaoua. Il a, pour objectif la découverte de l’âme individuelle et collective et celle des secrets et mystères de ce monde, l’évasion du quotidien pour aller vers le «sublime», la perfection. La transe est dirigée par le Mokadem, généralement le plus âgé et le maître des membre de l’assemblée qui, au début du cérémonial est salué avec un grand respect par les membres du groupe, du fait qu incarne la connaissance parfaite du rite gnaoui, la sagesse et préserve l’homogénéité du groupe. La beauté du texte, de la musique et de la danse Gnaoua procure, au fil du cérémonial, un sentiment de satisfaction, de bien-être, tant chez les membres de groupes que chez les spectateurs. En chacun s’opère une sensation de l’état sublime, de par la beauté des rythmes ou des sons des instruments, notamment le Goumbri dont la grave sonorité des cordes «pénètre immédiatement dans les fins fonds des âmes des participants». Cependant, l’apparition ces dernières années de troupes en Algérie, au Maroc et en France, adoptant une instrumentation moderne aux rythmes gnaoui risque d’affecter une sonorité et un style artistique qui a résisté durant des siècles, demeurant partie intégran la culture et du patrimoine des populations de toute la région du Maghreb Arabe. Jusqu’à ce jour, les fêtes continuent d’être célébrée sur un air de Gnaoua, indiquent de nombreux adeptes du Diwane original à Béchar. L’organisation du 1er festival national de cet art séculaire à Bechar atteste de l’engagement des pouvoirs publics notamment le secteur de la culture à préserver et à sauvegarder une dimension culturelle ayant contribué à la formation du patrimoine national. http://ujem.org - ujem.org Powered by Mambo Generated: 7 February, 2017, 20:41