Artcurial | Coup de projecteur sur Jean Fautrier | 23.10.2008 | Hôtel

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Artcurial | Coup de projecteur sur Jean Fautrier | 23.10.2008 | Hôtel
DANS LE CADRE DES VENTES DE PRESTIGE D’ART MODERNE
D’OCTOBRE 2008
COUP DE PROJECTEUR SUR JEAN FAUTRIER
AVEC UN ENSEMBLE DE 50 ŒUVRES
le 23 octobre 2008
Jean Fautrier, Sans titre, circa 1943, Est : 60-80 000 €
HOTEL DASSAULT
23 OCTOBRE 2008
20 H
Exposition du 18 au 22 octobre 2008, de 11h à 19h
Commissaire-priseur : Francis Briest
Spécialiste Art moderne :
Violaine de la Brosse-Ferrand – tel : + 33 (0)1 42 99 20 32
Artcurial Briest – Poulain - F.Tajan
Hôtel Dassault. 7, Rond - Point des Champs-Elysées. Paris 8e
tél : +33(0)1 42 99 20 20 – www.artcurial.com
Contact presse : AM communication. Armelle Maquin - tel : +33(0)6 11 70 44 74 –
+ 33 (0)1 43 14 05 69 - email: [email protected]
COUP DE PROJECTEUR SUR JEAN FAUTRIER
AVEC UN ENSEMBLE DE 50 ŒUVRES
Artcurial Briest-Poulain-F.Tajan propose un très beau coup de projecteur sur l’œuvre de
Jean Fautrier, peintre, dessinateur et graveur, avec un ensemble de 50 œuvres
couvrant l’ensemble de son parcours artistique.
Au total douze toiles, vingt-six œuvres sur papier, quatre livres illustrés, et une dizaine
d’estampes seront proposés pour une estimation comprise entre 400 000 et 600 000 €.
Ces pièces proviennent de la famille de l’artiste.
Figure centrale du renouvellement de l’art français entre les années 30 et 60,
Jean Fautrier (1898-1964) est considéré comme le père de la figuration
informelle.
Artiste au parcours somptueusement solitaire, il fut, selon le mot de Jean Paulhan,
« l’un des peintres les plus exigeants et les plus virtuoses de sa génération ».
Malgré une force immense, son œuvre est restée à l’écart du marché parce
qu’elle n’appartenait pas aux grands courants de l’époque.
FAUTRIER PEINTRE
Les toiles illustrent toutes les époques de la production de l’artiste.
Celles des années 20, assez méconnues malgré leur singularité et leur
beauté, sont évoquées par Portrait de jeune fille, 1925 (35x27cm), Petit nu noir, 1926
(35x27cm), Le lapin écorché, nature morte de 1926 également (65x80cm), et Peinture
en jaune et gris, 1929 (33x41cm), tableau qui accréditera plus tard l’antériorité de
l’informel chez l’artiste.
Ces œuvres caractérisées par une figuration allusive et une palette sombre sont estimées
20-30 000 €. Les trois dernières ont été présentées à la rétrospective Jean Fautrier du
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1964.
Jean Fautrier, Petit nu noir, 1926,
Est : 20-30 000 €
Jean Fautrier, Peinture en jaune et gris, 1929,
Est : 20-30 000 €
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Petit nu noir, 1926. Noir sur fond noir. Figure hiératique, immobile, silencieuse. Cette
toile s’apparente à ces Nus noirs dont le Centre Pompidou conserve un exemple. Le corps
de la femme surgit d’un fond très sombre qui évoque les ténèbres.
Ce tableau, qui se situe au plus fort de l’époque noire de Fautrier (1925-1926), a
appartenu à Paul Guillaume et a été racheté par l’artiste.
Soutenu par les galeristes les plus influents de son temps, Jean Fautrier marche
rapidement vers la célébrité : dès 1926, il expose ses œuvres chez Léopold Zborowski
aux côtés de Soutine, Kisling, Utrillo et Derain et en 1927, il signe un contrat avec
Paul Guillaume.
1928-1930 : il travaille d’arrache-pied au projet d’illustration de l’Enfer de Dante, à la
demande d’André Malraux. Mais l’ensemble est jugé trop abstrait par les Editions
Gallimard qui renoncent à la publication. L’échec de l’Enfer affecte profondément
Fautrier. 1930 : la crise économique touche durement artistes et marchands ; Paul
Guillaume rompt son contrat avec Fautrier qui traverse une période dramatique au cours
de laquelle il peint très peu. Totalement démuni, il quitte Paris pour les Alpes et devient
moniteur de ski à Tignes.
Parmi les rares tableaux réalisés pendant cette période difficile, trois seront
présentés à la vente : Les arbres I, 1937, 39x40cm, (est. 12-15 000 €), Sans titre,
1938, 34x41cm, (est.35-45 000 €), et Nature morte, 1939, 39x54cm, (est. 25-35 000
€).
Ces œuvres qui sont parmi ses premières huiles sur papier marouflé sur toile marquent
son abandon définitif de la toile.
Fautrier se remet vraiment à la peinture en 1940 et commence à peindre dans
sa technique matiériste, les hautes pâtes, ce qui deviendra les Otages.
Il conservera la technique de cet enduit épais et travaillé qui constitue l’une des
singularités de sa peinture jusqu’à la fin de sa vie. Une mixtion mêlant huile, pastel
broyé, aquarelle, encre, colle, essence …
De cette époque, Sans titre, huile sur papier marouflé sur toile exécutée vers 1943
(27x35 cm), de la veine de la série emblématique des Otages, bien que n’ayant pas reçu
de nom. Si le sujet garde ici son mystère, la matière règne en maître (est. 60-80 000 €).
Plus tardif, Visage triste, circa 1954, huile, encre, et pastel marouflé sur toile (27x22cm)
est estimé 50-70 000 €.
Jean Fautrier, Visage triste, circa 1954
Est : 50-70 000 €
Jean Fautrier, Sans titre, circa 1943, Est : 60-80 000 €
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FAUTRIER DESSINATEUR
Fautrier est un dessinateur. Trait rageur, nervosité, élégance, le caractère entier et
révolté de l’artiste trouve dans le dessin une forme d’exutoire ; il est souvent l’ultime
répétition avant la gravure des livres.
Deux ensembles de dessins seront proposés, les premiers datent des années 1943 à
1945, les autres des années 1956 à 1960. Ils ont pour sujet quasi unique le nu féminin.
A l’encre ou au fusain, ces pièces, situées entre figuration et abstraction et caractérisées
par une grande rapidité d’exécution sont estimées entre 1 500 et 4 000 €.
Citons Têtes d’otages, encre bleue sur papier de 1943, 27x22cm, (est. 3 000-4 000 €),
et Sans titre, lavis d’encre et encre sur papier, circa 1960, 32x49cm, (est. 2 500-3 500 €).
Jean Fautrier, Têtes d’otages, 1943
Est : 3 000-4 000 €
Jean Fautrier, Sans titre, 1960, Est : 2 500-3 000 €
FAUTRIER GRAVEUR
L’œuvre gravé de Jean Fautrier apparaît comme le fruit d’une activité
primordiale pour l’artiste. Ses formidables gravures ont parti liée avec le dessin et
vice-versa.
Après l’échec de l’Enfer, Fautrier débute en 1942 une longue collaboration avec l’éditeur
Georges Blaizot. Quatre des ouvrages importants qu’il réalise avec ce dernier sont
présentés dans la vente.
1942 : Fautrier crée des eaux-fortes et aquatintes en couleur pour illustrer Orénoque et
des lithographies pour Lespugue, deux recueils de poèmes de Robert Ganzo.
La vente propose le n°67 d’Orénoque sur une édition totale de 84 exemplaires
(est. 2 500-3 500 €) et l’un des 20 exemplaires réservés à l’auteur et à l’artiste de
Lespugue (est. 4 000-5000 €).
1944 : il entreprend l’illustration de L’Alleluliah de Georges Bataille – 18 lithographies
en violet et 18 gravures en noir et blanc. L’ouvrage sera publié en 1947. L’exemplaire
présenté ici est exceptionnel puisqu’il est l’un des 20 exemplaires à comporter 9
dessins originaux à l’encre et une suite à l’eau-forte. Il est estimé 30-40 000 €.
1947 : il illustre superbement le poème d’André Frénaud, La femme de ma vie
(est. 6 000-8 000 €).
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