Mmoire de stage - Lucie Desvaux

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Mmoire de stage - Lucie Desvaux
UNIVERSITE BORDEAUX III - MICHEL DE MONTAIGNE
INSTITUT UNIVERSITAIRE DE TECHNOLOGIE
DEPARTEMENT INFORMATION - COMMUNICATION
Année 2008
Cote :
Mémoire professionnel pour obtenir la
Licence Professionnelle
Ressources documentaires et bases de données
Option image fixe, images animées et son
Présenté et soutenu par
Lucie DESVAUX
Titre
Maîtriser sa propre production audiovisuelle,
un enjeu crucial :
Le cas Canal+
Tuteur de stage
M. Eric PERRUCHOT
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Remerciements C’est avec plaisir que je réserve ces lignes en signe de gratitude et de reconnaissance à ceux qui ont contribué à l’élaboration de ce travail. Je tiens à remercier Mme Anne Piponnier, responsable de la section licence professionnelle RDBD images et son, au sein du département Gestion de l’Information et du Document pour les Organisations. Ses cours, en amont, m’ont permis d’aborder la rédaction de ce mémoire avec plus de sérénité. Merci aussi à M. Eric Perruchot, responsable des Archives‐
Documentation en Flux et Divertissements au sein de la production de Canal+. Il a su porter un regard critique, ouvert et constructif sur mes travaux. En dépit d’un emploi du temps chargé, j’ai conscience des efforts qu’il a dû fournir pour se rendre disponible, particulièrement durant la phase de rédaction de ce mémoire. Merci bien sûr à Nadège Troté, pour la formation accélérée, à Julien Boullet et Sylvain Yon pour les quiz et les revues de presse quotidienne, et surtout pour avoir partagé leur bureau, mais aussi à William Cervini, Matthieu Bensoussan et Isabelle Dotal, pour leur intérêt, leurs conseils et leur chaleur humaine qui ont rendu mon stage très agréable. Merci également à Thierry Rossiaud et Donato Corvaglia pour les cours particuliers de montage et à Xavier Parcollet, pour ses conseils. page 2/63
Sommaire Remerciements Sommaire Introduction Partie 1 : Historique et organisation actuelle de la gestion de l’information au sein du groupe Canal+ Partie 2 : Une organisation segmentée qui rend les échanges et les travaux transversaux difficiles Partie 3 : Le développement d’un nouveau logiciel modifie les méthodes de travail Conclusion Lexique Références bibliographiques Bibliographie Table des matières Table des illustrations Tables des annexes
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Introduction Les TIC ! Derrière ces trois lettres se cache un concept clé de notre monde actuel et à venir : les Technologies de l’Information et de la Communication. La télévision numérique terrestre, la téléphonie mobile 3G, et bien entendu la révolution Internet, sont autant de TIC qui bouleversent notre quotidien. Ces supports nous proposent de nouvelles manières de s’informer et de communiquer. La spécificité de l’information audiovisuelle était jusqu’alors, en partie liée à la nécessité d’un écran et d’un créneau horaire. Grâce à l’évolution des TIC, toutes les méthodes liées au processus de vie d’une information audiovisuelle, de sa création à son archivage sont à réapprendre. Dans le cas de Canal+, première chaîne de télévision à péage en France, la capacité à gérer ses contenus a toujours été un enjeu de taille, mais aujourd’hui avec la multiplication des canaux de diffusion une gestion rigoureuse est plus que jamais primordiale. Au cours de l’histoire de la chaîne, cet enjeu a connu bien des tournants. Le dernier : le changement de logiciel documentaire, encore en cours, est en passe de révolutionner la gestion de l’information à travers une bonne partie de l’entreprise. Nous allons donc tenter de répondre à la problématique suivante : Comment mettre en place un véritable outil de gestion de sa propre production audiovisuelle lorsque celle‐ci était jusqu’alors gérée de façon disparate ? Dans une première partie, nous nous arrêterons sur l’historique de Canal+ et de ses centres de documentation pour découvrir page 4/63
en quoi l’histoire de la chaîne explique l’organisation actuelle de la gestion de l’information. Ensuite, nous essaierons de comprendre en quoi la structuration des différents centres de documentation pose aujourd’hui problème. Enfin, nous verrons que la conception d’un nouveau logiciel, va au‐delà de la dimension informatique, en modifiant profondément les habitudes de travail de chacun. page 5/63
PREMIERE PARTIE HISTORIQUE ET ORGANISATION ACTUELLE DE LA GESTION DE L’INFORMATION AU SEIN DU GROUPE CANAL+ page 6/63
PREMIERE PARTIE
1.1. Canal+, un groupe à l’histoire mouvementée De son lancement en 1984 avec le bouleversement du paysage audiovisuel français, jusqu’à aujourd’hui et l’apparition de concurrents plus puissants que lui, le groupe Canal+ a suivi une route sinueuse qui l’a conduit à s’éclater. 1.1.1. 1984 – 1991 : Tout est à créer Le 4 novembre 1984, le journaliste Michel Denisot reçoit l’acteur Gérard Depardieu dans une émission matinale très spéciale : l’ouverture, en clair, de la nouvelle chaîne du sport et du cinéma, Canal+. La première chaîne à péage d’Europe vient de naître. Elle compte alors 186 000 abonnés. André Rousselet, le président d’Havas, s’est vu confier le projet de la « quatrième chaîne couleur payante ». Pour l’aider dans son projet, André Rousselet fait appel à Pierre Lescure, alors directeur de la rédaction d’Antenne 2. Ensemble, ils imaginent la future chaîne du cinéma, mais les débuts sont difficiles. Le tandem doit faire face aux problèmes de couverture de territoire, au piratage des décodeurs mais également aux animosités politiques. Très vite, pourtant la chaîne qui a revu ses projets en infléchissant sa grille des programmes à l’origine haut de gamme, dans un sens plus populaire, atteint son seuil de rentabilité. Alain De Greef, directeur des programmes, va insuffler lʹoriginalité des programmes et créer « lʹesprit Canal ». page 7/63
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1.1.2. 1991 – 2000 : Canal+ assoit sa position et se diversifie Forte de ses programmes en clair et de son offre « sport » et « cinéma », la chaîne cryptée mène une stratégie de diversification mondiale et sʹexporte en Europe et en Afrique avec Canal+ Overseas. Mais le groupe ne sʹarrête pas là. Le bouquet numérique CanalSat est lancé en 1992 attirant un public toujours plus large. Outre son expansion à lʹétranger et sa diversification, le groupe cherche à développer les contenus de ses programmes. Le groupe rejoint de nouveaux locaux, quai André Citroën, dans le quinzième arrondissement de Paris. Beaucoup y voit un tournant dans lʹhistoire de la chaîne et la fin de la « télé des copains » des années 1980. La démission du P‐DG André Rousselet en février 1994, clôt une période. Pierre Lescure reprend alors la présidence du groupe. La chaîne semble se porter à merveille et crée de nouvelles émissions parmi lesquelles « Le Vrai journal » présenté par l’agitateur médiatique Karl Zéro. 1.1.3. 2000 – 2008 : Difficile retour à la réalité L’année 2000, un grand tournant dans l’histoire de Canal+. En novembre, la fusion Canal+‐Vivendi‐Seagram fait de la chaîne cryptée le deuxième groupe mondial de communication; c’est l’ère Jean‐Marie Messier. Dès janvier 2001, les budgets sont gelés et entre autres, lʹémission phare « Nulle part ailleurs » nʹest pas reconduite. De nombreux salariés de la chaîne sont licenciés au cours d’un plan social (Ensemble des mesures prises par une entreprise au moment dʹun licenciement collectif économique, destinées au reclassement des salariés licenciés), en juin 2001. page 8/63
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Puis en 2002, Pierre Lescure est remercié par Jean‐Marie Messier. Mais quelques mois plus tard, ce dernier est à son tour chassé de Vivendi, laissant derrière lui un groupe en perdition. Rodolphe Belmer et Bertrand Méheut forment depuis 2003 le nouveau binôme à la tête de Canal+. Ils pratiquent alors plusieurs Plans de Sauvegarde pour l’Emploi (anciennement plan social). Parallèlement, ils renforcent les programmes en clair, paradoxalement vitrine essentielle de la chaîne, se séparent de Karl Zéro et déménagent les locaux à l’extérieur de Paris. Depuis peu, le groupe de la chaîne cryptée connaît une accalmie et s’installe doucement dans ce renouveau. Des émissions comme les Guignols de l’info, restent indétrônables et d’autres comme la Matinale, Dimanche+ ou le Grand Journal, captent un public croissant. 1.1.4. Le constat aujourd’hui : un groupe segmenté Aujourd’hui, le groupe Canal+, est détenu à 100 % par Vivendi. Vivendi est une major company qui officie dans quatre activités : musique, télécommunication, télévision et jeux vidéos. Ces activités sont réparties dans cinq filiales : Universal Music (musique enregistrée et édition musicale), SFR (opérateur de télécommunications mobiles et France, lui‐
même coagulant Neuf‐Cegetel et ayant racheté Télé2), Maroc Telecom (opérateur global sur le marché marocain des télécommunications), Activision Blizzard (éditeur international de divertissement interactifs) et le groupe Canal+. Vivendi à travers toutes ses marques est aujourd’hui l’un des principaux fournisseurs de contenus en Europe et réalise la majorité de son chiffre d’affaire en France. page 9/63
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Le groupe Canal+ est segmenté en trois parties : Æ Le pôle « édition », qui regroupe toutes les chaînes de télévision. La chaîne Canal+ est au cœur de l’offre « Canal+ le Bouquet ». La chaîne historique propose une large couverture des évènements sportifs, la diffusion exclusive de films récents, de séries et d’émissions d’information et de divertissements. Cinq autres chaînes complètent l’offre Canal+ le Bouquet : Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Canal+ Family, Canal+ High Tech et Canal+ Décalé. Le Groupe Canal+ édite également une vingtaine de chaînes avec des thématiques spécifiques, afin de capter l’attention du plus grand nombre de téléspectateurs. Notamment la télévision d’information en continu I>Télé et la télévision d’informations sportives InfoSport sur lesquelles nous auront l’occasion de revenir. Æ Le pôle « distribution ». Comme son nom l’indique, il agrège les organes de distribution, c’est‐à‐dire CanalSat et Canal Overseas. CanalSat propose une offre modulable de plus de trois cent chaînes. De même Canal Overseas est la version exportée dans les océans Pacifique et Atlantique et sur le continent Africain, de Canal+. Æ Le pôle « Studio Canal » constitue les activités cinéma du groupe, coproduction, diffusion en salle et édition de DVD. Cette section apporte des financements afin de promouvoir le cinéma français. La filiale gère aussi les acquisitions cinématographiques et les droits d’exploitations page 10/63
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qui leurs sont liés en négociant des contrats pour chaque nouveau film. Ces mêmes films sont diffusés rapidement en exclusivité et les produits dérivés permettent de valoriser l’image de Canal+ et de rapporter des bénéfices. 1.2. Histoire et organisation des centres de documentation Nous venons de le voir, le groupe Canal+ ne s’est pas conçu de façon simple et organisée, ce qui explique aujourd’hui que sa structure, héritage de son histoire, apparaisse segmentée. À l’image de celle du groupe, l’histoire de la gestion de l’information au sein du groupe a été agitée et son organisation actuelle est très éclatée. Résultat, il y a aujourd’hui non pas un mais trois centres de documentations dans le groupe auxquels s’ajoute plusieurs employés qui effectuent un travail documentaire sans être rattaché à une entité documentaire à proprement parler. 1.2.1. Pas un, mais trois centres de documentation Les centres de documentation de Canal+ sont répartis selon trois principaux domaines de prédilection de la chaîne : l’information, le sport et le divertissement. 1.2.1.1. Information Le plus ancien centre d’archives‐documentation est celui de la rédaction. À l’origine de Canal+, il n’y avait qu’un seul centre de documentation, page 11/63
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créé en même temps que la chaîne, en 1984. À ses débuts, il ne s’agissait pas réellement d’un centre de documentation et d’archives. En effet, la chaîne ne connaissait pas d’organisation très cadrée et très peu d’importance était accordée à la conservation de la production. Par exemple les bandes des émissions diffusées étaient recyclées toutes les trois semaines. Au fil des années 80, le service de documentation s’est structuré avec l’acquisition d’un logiciel documentaire. En novembre 1999 on assiste à la création d’I>télé 1 , sur les fondements de la rédaction de Canal+. Cette nouvelle chaîne modifie le fonctionnement interne du groupe. Ainsi, le centre de documentation s’est spécialisé dans l’actualité. Dans le but de traiter l’information internationale, il reçoit des flux vidéo grâce aux abonnements aux agences d’information audiovisuelle comme Reuters, APTN 2 et EVN 3 . Depuis 2000, la place des archives prend une importance croissante à I>télé. On y compte six documentalistes en semaine et deux le week‐end afin de répondre au rythme soutenu de l’actualité, ils sont présents de 05 heures à 23 heures. Ils utilisent une indexation très structurée, calquée sur le modèle de l’INA. Un modèle expliqué par Michel Raynal et Christine Barbier‐Bouvet : Le dépôt légal fait l’objet d’un traitement documentaire particulier, le catalogage du programme est fait à partir des données sur sa programmation, son titre, ses auteurs, la nature de la production, une analyse détaillée est réalisée après visionnage et retranscrite sous la forme de mots‐clés et de résumés 4 1
Chaîne d’information en continue filiale de Canal+, disponible sur la TNT (canal 16), le câble et le satellite.
APTN ou Associated Press Television News : fil vidéo de l’agence américaine Associated Press (AP).
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EVN : EuroVision News Exchange, sigle qui désigne les programmes télé et/ou radio échangés au sein de
l’Eurovision.
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RAYNAL, Michel, BARBIER-BOUVET, Christine, L’Inathèque de France
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1.2.1.2. Sport Le service documentation spécialisé dans le sport est en réalité divisé en deux : le centre des chaînes Sport (qui comprend Canal+ premium, Canal+ Sport et Sport+) et celui de la chaîne Infosport. Ces deux chaînes ne proposent pas les mêmes contenus et n’ont pas les mêmes méthodes de travail. On compte douze documentalistes permanents pour les chaînes Sport+ et trois pour Infosport. Les chaînes sportives retransmettent les événements sportifs ponctuels comme des matches de foot ou les Jeux Olympiques, par exemple. La chaîne Infosport existe depuis 1998 et propose des journaux ou encore des reportages entièrement consacrés aux sports et aux sportifs. Cette chaîne est comparable à I>télé, chaîne d’information en continu, c’est ce que l’on appelle une « hot news », mais spécialisée dans l’information sportive. 1.2.1.3. Flux et divertissements La production en flux et divertissements de Canal+ se compose de plusieurs entités : le centre principal (archives‐documentation) mais aussi les services musique, cinéma, publicité, et ceux dédiés aux émissions « Groland » et « Les Guignols de l’info ». Le centre d’archives‐documentation est celui où j’ai fais mon stage. Il est dirigé par Aran Aprikin qui est aussi responsable des chaînes Jimmy, Comédie ! et des émissions musicales. Dans ce centre de documentation, les émissions sont indexées dès le lendemain de leur diffusion. page 13/63
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Les services « musique », « publicité », « cinéma » ou encore les émissions « Groland » et « Les Guignols de l’info », ne possède pas de réel centre de documentation. Le travail documentaire est effectué par des employés de ces services parmi d’autres tâches : Æ Au sein du service « musique », la personne qui indexe les clips musicaux doit aussi gérer les contacts et les droits associés. Son travail permet d’alimenter les émissions qui diffusent des clips, comme le « Grand Journal » par exemple. Son poste est rattaché à la direction de la production. Æ De la même manière, au sein du service « publicité », une personne fourni un travail de documentaliste. Les bandes‐annonces de ce service, sont ici traitées en tant qu’élément de contenu, en dehors du service de la régie publicitaire. Æ La « cellule cinéma » est aussi rattachée à la direction de la production. Elle a été créée afin de subvenir aux besoins de l’émission « Le journal du cinéma » animée par Laurent Weil. Les assistants du réalisateur, indexent sommairement les teasers 5 et les bandes‐annonces des films diffusés et produits par la chaîne. Ils doivent également répertorier les informations du fil « Reuters Showbiz », spécialisé dans l’actualité cinématographique. 5
Teaser : Phase initiale dʹune campagne publicitaire ou d’un film se présentant sous forme dʹénigme destinée à capter et à maintenir lʹattention du public. page 14/63
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Æ Les services dédiés aux émissions « Groland » (20H20, 7 jours au Groland, Bienvenue au Groland, etc.) et « Les Guignols de l’info » fonctionnement de la même manière. Au final cinq documentalistes travaillent pour ces programmes. Pour l’émission « Groland », L’indexation des rushes de tournage s’effectue plan par plan. Les documentalistes traitent également les images d’agences internationales telles qu’EVN ou APTN, afin de pouvoir les détourner par la suite. Æ Pour « Les Guignols de l’info », trois personnes sont chargées d’indexer les images d’agences, mais le contenu (gros plan, travelling…) est prioritaire sur le sens des images. 1.2.2. Les systèmes documentaires subissent l’histoire du groupe 1.2.2.1. La documentation, oubliée pendant 10 ans En 1994, la célébration des dix ans de la chaîne a un goût de succès pourtant un peu amer. Afin de fêter dignement cet événement, des montages de type « best of » doivent être préparés. À ce moment là on se rend compte qu’il n’y a pas de « mémoire » de la chaîne. C’est l’élément déclencheur d’une réelle prise de conscience. Afin de pallier ce travers, Canal+ voit l’arrivée d’un logiciel de traffic system (système de gestion de la diffusion) nommé Antenne. Ce logiciel multi‐usages permet d’administrer tout ce qui est diffusé d’un point de vue technique, page 15/63
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juridique et éditorial. En quelques sortes, il s’agit de la mémoire de l’antenne. Les différents utilisateurs peuvent par exemple retrouver la bande d’une émission donnée. Par facilité pour les documentalistes, le logiciel est utilisé comme logiciel documentaire alors qu’il n’est pas conçu pour cela. Il est simplement possible d’y renseigner des champs tels que les ayants droits, les invités, les dates. Mais petit à petit, on se rend compte qu’à lui tout seul, il ne suffit peut‐être pas. Après une phase de mûrissement, la production songe à un projet de réelle documentation. Face aux nouveaux besoins qui émergent, une réflexion est lancée sur des outils de gestion de l’information. Le service des sports, la rédaction et le centre d’archives et de documentation flux et divertissement, travaillent sur un projet de logiciel d’indexation en prenant modèle sur des logiciels américains. Ils confient le projet à une société française : « Question d’images ». L’idée est de mettre en place une fonctionnalité pour associer un thésaurus aux séquences vidéo. Le logiciel est développé spécialement pour Canal+, c’est Thésaurus Rex. Mais l’époque est à la restriction budgétaire dans le groupe, la diminution de moyens accordés induit une quasi‐suppression du budget accordé pour la conception de ce logiciel documentaire. Dans le même temps, la société « Question d’images » devient victime de son succès et ne peut plus satisfaire tous ses clients. Pourtant racheté par Harris, le logiciel espéré n’aboutit pas. page 16/63
DEUXIEME PARTIE UNE ORGANISATION SEGMENTEE QUI REND LES ECHANGES ET LES TRAVAUX TRANSVERSAUX DIFFICILES page 17/63
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Après avoir étudié l’organisation de la gestion de l’information dans le groupe Canal+, nous allons étudier les échanges qui s’effectuent entre les centres de documentation. Nous tenterons aussi de comprendre quelles sont leurs différences d’organisation et en quoi ces disparités posent problème. Des problèmes auxquels les centres de documentations ne sont pas les seuls à être confronté : de nombreux utilisateurs ont besoins de services documentaires. 2.1. Chaque centre de documentation possède ses propres missions Les centres de documentations de Canal+ se scindent en deux catégories : ceux dont l’activité est directement liée à l’antenne, qui travaillent sur des séquences vidéos diffusées ou qui ont vocation à être diffusées à l’antenne et celles qui fonctionnent sans contact direct avec l’antenne. 2.1.1. Usages liés directement à l’antenne Trois principaux centres de documentation traitent le flux de l’antenne, cʹest‐à‐dire les informations, le sport, l’autopromotion, la direction des programmes et les demandes extérieures. Ces services sont tous demandeurs d’images à la production. 2.1.1.1. Information Le centre de documentation d’I>télé a pour vocation d’être un pivot essentiel au sein de la rédaction. En effet, la chaîne de « hot news » page 18/63
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propose un journal actualisé toutes les demi‐heures. Il faut alors être en mesure de répondre au rythme soutenu des recherches. Ainsi, les images d’agences APTN, EVN et Reuters placées sur un serveur, sont directement accessibles par les journalistes qui les utilisent au gré de leurs besoins. Par ailleurs, les différents éléments de description des images sont renseignés dans un seul champ. L’indexation s’effectue plan par plan et comprend la transcription mot à mot des sonores (paroles des personnes, lors d’interview). Si ces indications sont si concises c’est pour répondre avec précisions aux besoins des journalistes. Par ailleurs, les documentalistes indexent et gèrent les rushes6 , les images issues des pool 7 et les sujets diffusés. Néanmoins, pour éviter les doublons, les reportages conçus avec des images archives ne sont pas conservés. Le centre de documentation de l’information s’appuie sur celui de flux et divertissement afin d’obtenir rapidement des images clés lorsque surviennent des événements ou des décès de personnalités, ainsi que les images d’émissions en plateau. 2.1.1.2. Sport Le service documentation d’Infosport utilise une base de données spécifique « média », cʹest‐à‐dire avec des imagettes de prévisualisation. Depuis janvier 2008, toutes les images d’archives sont disponibles directement sur un serveur. Il n’y a plus de bandes, les images sont dématérialisées. Cela est lié aux besoins des utilisateurs. En effet, chaque 6
Les rushes : voir définition dans le lexique Un pool : voir définition dans le lexique
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jour, les images d’archives constituent 30% des reportages diffusés. Mais pour les recherches simples, (images n’excédant pas 20 secondes), les journalistes ont un accès à la base de données Thésaurus Rex8 . Par ailleurs, selon Elise Gabillat, documentaliste à Infosport, les images sportives ont une durée d’utilité d’environ dix ans. Au‐delà, il faut les renouveler, les téléspectateurs les ont déjà vues de nombreuses fois et risquent de s’en lasser. L’indexation est la principale activité de ce centre de documentation. Il s’agit de classer les sujets « news » d’Infosport mais aussi les sujets achetés à des maisons de production. Les documentalistes ont aussi en charge la mise à jour des thésaurus relatifs aux personnalités. Cela représente un travail au quotidien puisque environ soixante‐dix noms de sportifs et entraîneurs, apparaissent chaque jour ! Ils désherbent et discutent quotidiennement des nouvelles entrées. Les documentalistes sélectionnent les extraits clés des images qui tombent sur les fils d’agences et préparent des compilations d’anticipation qui constituent des éléments prêts à l’emploi pour les journalistes. 2.1.1.3. Flux et divertissements Le centre archives‐documentation en flux et divertissement, comme leur nom l’indique, traite les émissions connotées « flux et divertissement » de la production de Canal+. Les émissions indexées sont diffusées essentiellement sur les plages horaires en clair de la chaîne. Les 8
Logiciel de gestion de base de données en partie développé pour Canal+. Mais le projet s’est arrêté avant qu’il
n’aboutisse.
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documentalistes indexent les programmes tels que « La Matinale », « L’Édition Spéciale », « Le Grand Journal »; les émissions musicales et de loisirs comme « Le Journal des jeux vidéos », « Salut les Terriens » et « Le Live de la semaine » ; les émissions humoristiques telles que « Bienvenue au Groland », « Les Guignols de l’info » et les sketchs du « Groupe d’Action Discrète » ; les émissions politiques et de débats telles que « Dimanche+ ». Quand l’emploi du temps le permet, les documentalistes indexent des émissions plus anciennes, qui n’ont pas pu été indexées auparavant comme « Le Vrai Journal », animée par Karl Zéro et stoppée en 2006. Les demandes d’images sont gérées par la responsable du service commercial de la production. Elle traite les demandes courtes et simples et fait parvenir aux documentalistes les recherches plus approfondies. Par exemple, lors de l’interview de Jack Lang dans la première partie du Grand Journal du 10/06/2008, ce dernier a émis un postillon, qui s’est logé sur ses lèvres. Des images reprises à des fins burlesques, dans l’éditorial d’« Un Café, l’addition » du 14/06/2008. De même, lors d’ « Un Café, l’addition » du 10/05/2008, afin de rendre un hommage à Pascal Sevran, un extrait de l’émission « En Aparté » consacrée à l’animateur‐
chanteur, a été diffusé. Ce témoignage posthume était aussi un clin d’œil à Pascale Clark puisque c’est elle qui présentait les deux émissions. 2.1.1.4. Bandes‐Annonces ‐ Autopromotion Ce service s’occupe de l’écriture des bandes‐annonces pour l’autopromotion, qui assurent la vitrine de Canal+. Le service a en charge page 21/63
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la réalisation, la post‐production, l’enregistrement des voix, l’habillage visuel, les trucages, la mise en musique, etc. La seule documentaliste qui travaille pour se service classe les bandes‐annonces. Elle peut avoir recours au centre de documentation sport, afin de promouvoir la diffusion des matches de football, par exemple. Ce service peut aussi faire appel à la documentation « flux et divertissements » lorsqu’il s’agit d’intégrer des images d’archives dans les bandes‐annonces. 2.1.2. Usages détachés de l’antenne Avec les usages directement liés l’antenne, cohabitent des utilisateurs variés. Ces derniers sont demandeurs d’images auprès de la production, mais ces images n’ont pas vocation à être diffusés sur les chaînes du groupe. 2.1.2.1. Direction des programmes La direction des programmes a pour mission principale d’inventer de nouveaux concepts télégéniques. Pour ce faire, les employés de ce service effectuent un suivi quotidien des émissions en place et les réajustent si besoin. De même, des personnes sont chargées d’effectuer une veille stratégique, de transmettre des émissions pilotes 9 ou encore de faire du marketing. Elle a parfois recours à la documentation « flux et divertissements » pour se remettre en mémoire des émissions phares ou réviser les concepts qui ont pu fonctionner par le passé. Par exemple, pour la rentrée 2008, Bruce Toussaint, jusque là présentateur de « La 9
Émission pilote : premier numéro d’une émission qui sert de test.
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Matinale », va animer « l’Édition Spéciale », sur la tranche horaire du midi. Afin de dynamiser l’audimat, il a pensé se baser sur une ancienne émission : « La grande famille », dont les bandes ont été indexées à la documentation « flux et divertissement ». 2.1.2.2. Les demandes extérieures Les services de documentation sont sollicités au quotidien pour des demandes extérieures. Principalement des diffuseurs mais aussi des producteurs ou encore des institutions demandent des images d’illustration, des plateaux ou des sketchs qui ont été diffusés sur Canal+ et dont les droits sont détenus par le groupe. 2.1.2.3. Produits dérivés C’est l’entreprise Studio Canal 10 qui gère le financement, l’acquisition et la distribution de films de cinéma, notamment en s’investissant dans leur coproduction. Chaque année, en moyenne, vingt‐cinq longs‐métrages sont distribués en salles, cent cinquante DVD édités et plus de mille films sont répertoriés dans le catalogue de VOD 11 . Leur répertoire classé selon une dizaine de thématiques, propose des films, mais aussi des séries, des dessins animés ou encore des documentaires. On peut y trouver par exemple « L’Intégrule » des Nuls, la série britannique « Chapeau melon et bottes de cuir », en passant par le film « Disco » de Fabien Onteniente. Cette société à part entière a, par exemple, eu besoin des services des 10
Filiale à 100% du groupe Canal+, opérant en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Video On Demand : Technique de diffusion interactive payante, par réseaux câblés ou Internet. L’utilisateur
choisi de voir le film voulu à l’horaire choisi. Voir Lexique.
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centres de documentation, pour éditer le DVD des sketchs d’Antoine De Caunes et José Garcia. En effet, la sélection des séquences et leur compilation n’auraient pas été possibles sans le travail d’indexation et de recherche effectué en amont. 2.1.2.4. Le site Internet C’est un service propose des contenus pour attirer les internautes. Offre de rattrapage, bandes annonces de longs‐métrages ou encore sélection de « buzz Internet », le site officiel de la chaîne cryptée est une vitrine à ne pas sous‐estimer. Par exemple, comme Canal+ est diffuseur officiel des Jeux Olympiques de Pékin, il a fallu préparer l’événement en amont et prouver le dynamisme de la chaîne sur ce thème. La documentation « flux et divertissement » a été sollicitée afin de créer des modules intitulés « Sport sur un plateau ». Une trentaine de vidéos de quelques minutes chacune ont été mises en ligne entre le 10 juillet et le 8 août, début des Jeux Olympiques. Ces modules ont représenté un minutieux travail de recherches documentaires. Essentielles pour parvenir à produire un rendu intéressant, les recherches ne peuvent être concluantes que si le travail d’indexation effectué en amont est efficace. Illustration n°1 : mini site Canal+ dédié aux
JO le 17/07/2008
<http://jo2008.canalplus.fr/>
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2.1.2.5. Communication interne et externe Le service de communication gère l’image du groupe. Tout d’abord en interne, notamment grâce à l’Intranet de l’entreprise. Il propose chaque jour des actualités diffusées en première page. Ce service peut être demandeur d’images au centre de documentation « flux et divertissements ». La communication travaille en externe, en partie à travers les relations avec les autres médias. Ce service est demandeur d’images de la production, par exemple lors de la conférence de presse de la rentrée ou de réalisation de clips publicitaires. Illustration n°2 : Les actualités de l’Intranet de Canal+ au 17/07/2008 2.1.2.6. Service juridique et droit d’auteurs Le service juridique est interpellé en cas de litige. Par exemple, dans le cas ou des images qui n’auraient pas dûes être diffusées l’ont été ou encore lorsque une personne qui refuse que leur image soit propagée. Tout cela est régi par le droit. Il demande parfois à visionner les cassettes auprès des services de documentation afin d’étudier les images incriminées. De même le service est chargé d’appliquer le droit d’auteur et de rémunérer les ayants‐droits à leur juste participation. Même s’il a page 25/63
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peu de demandes auprès du centre de documentation « flux et divertissement », il arrive qu’une vérification des droits s’impose. 2.2. À chaque centre de documentation un fonctionnement différent 2.2.1. Centre de documentation de l’information A la création de Canal+ en 1984, l’informatique n’est pas démocratisée et le classement est le fruit d’un travail minutieux. Peu à peu, ce sont des documentalistes de formation qui conçoivent le service. Dans un premier temps, les cassettes sont ordonnées par thèmes : automobile, espace, média… mais ce plan de classement ne permet pas d’être rapide lors des recherches croisées. Depuis, trois types de classements coexistent : par année, par numéro d’archive et par type (journal, cassettes ou EVN). La documentation d’I>Télé a opté pour le logiciel documentaire AdHoc 12 depuis ses débuts. À travers ce logiciel, les documentalistes travaillent de manière dématérialisée, cʹest‐à‐dire que les images sont sur serveur et non sur bandes. Néanmoins, il faut poursuivre la numérisation des sujets d’archives afin de disposer de toutes les données sous la même forme. 2.2.2. Centre de documentation « Sport » La documentation d’Infosport travaille avec le logiciel de gestion de l’antenne ENPS 13 . Pour ce qui est du logiciel documentaire, le choix s’est d’abord porté sur Thésaurus Rex, une base de données, depuis fin 1998. 12
Outil de structuration documentaire développé par la société ELP, voir lexique.
Logiciel de gestion d’antenne le plus utilisé au monde, très simple d’utilisation, ENPS est développé par
l’agence de presse télévisée Associated Press, voir lexique.
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2.2.3. Centre de documentation « Flux et divertissement » Le centre d’archives et de documentation flux et divertissements a fait partie du projet Thésaurus Rex dès 1999. Mais ce dernier n’a pas abouti. Il a été définitivement abandonné à la fin de l’année 2006. Depuis 1999, les documentalistes indexent grâce au logiciel File Maker Pro, qui a très vite été utilisé pour pallier l’arrivée tardive de Thésaurus Rex. File Maker Pro fait depuis, office de logiciel documentaire, mais ses fonctionnalités de recherches sont peu ergonomiques. Ce logiciel n’est pas conçu pour un usage professionnel. Il est par exemple impossible d’effectuer une recherche avancée en croisant plusieurs critères et surtout, il est conçu pour la gestion de bases de données textuelles. De nombreuses fonctionnalités inhérentes aux images animées, comme la prévisualisation, sont absentes. 2.2.4. Les documentalistes isolés Pour le service Musique, la documentaliste travaille avec les logiciels AdHoc et Antenne. Au sein du service publicité la documentaliste indexe avec le logiciel AdHoc. Le travail de documentation de la cellule cinéma est réalisé avec les logiciels AdHoc et traffic system Antenne. Enfin les documentalistes en charge des émissions « Les Guignols de l’info » et « Bienvenue au Groland » fonctionnement uniquement avec Antenne. Les documentalistes utilisent des champs censés accueillir de courts commentaires pour y renseigner une véritable indexation. page 27/63
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On observe donc plusieurs écoles au sein de Canal+. Les centres de documentation qui utilisent AdHoc depuis longtemps, en se calquant sur le modèle de la rédaction initiale de Canal+, et celui qui a opté pour File Maker Pro, en attendant mieux et celui qui ont choisi le logiciel Thésaurus Rex lorsqu’il devait encore être développé. 2.3. Conséquences de la segmentation Lorsque des échanges entres services sont nécessaires, cela demande beaucoup d’énergie et de temps aux documentalistes. Le service demandeur doit identifier ses besoins, transmettre sa demande au centre de documentation concerné. Ce dernier dépêche un documentaliste pour effectuer la recherche et proposer les différents résultats. Le demandeur doit ensuite choisir la séquence qui l’intéresse et demander les références avant un échange physique. Ce processus est long et fastidieux. Une base de donnée commune permettrait au demandeur de transmettre directement les références de la séquence aux techniciens pour un échange physique. Nous venons de voir que de multiples utilisateurs ont recours aux services des centres de documentations du groupe Canal+ et parmi eux les centres de documentations eux‐mêmes. Mais nous avons aussi observé que leurs façons de travailler sont bien différentes. Les services sont compartimentés au‐delà du logiciel utilisé. Chaque entité possède son propre système documentaire, fonctionnement, rythme et type de gestion. Cela peut parfois poser problème. Pour pallier ces obstacles et page 28/63
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faciliter la communication, il faudrait uniformiser les techniques de travail. Le groupe Canal+ va donc bientôt voir s’achever un grand projet : la mise en place d’un logiciel documentaire commun à la plupart des centres de documentations. page 29/63
TROISIEME PARTIE LE DEVELOPPEMENT D’UN NOUVEAU LOGICIEL MODIFIE LES METHODES DE TRAVAIL
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Nous allons étudier la réponse logicielle qu’a formulée Canal+ à l’encontre des problèmes vus précédemment. Nous allons aussi observer les conséquences, au sein de l’entreprise, de l’arrivée de cette solution technique. 3.1. Les besoins et demandes des utilisateurs Les trois principaux centres de documentation (« sports », « information », « flux et divertissement ») se sont alliés afin de mener le projet de changement de logiciel documentaire. Le choix final s’est porté vers le logiciel « Hypercast Warehouse » édité par le développeur Nétia. En partie parce qu’il s’agit d’un logiciel qui sera développé en fonction des besoins des utilisateurs et surtout qui pourra évoluer en fonction de ces besoins. Le projet s’envisage dans une optique large : le but étant de fédérer les principaux centres de documentation du groupe. Dans un second temps, les documentalistes de la musique, de la publicité et du cinéma seront amenés à travailler avec la solution Nétia. Plus tard, les documentalistes des émissions « Les Guignols de l’info » et « Bienvenue au Groland » adopteront également le logiciel. Prendre en compte les besoins de chacun est un nécessité comme l’explique James Turner, docteur en science de l’Information de l’université de Toronto : Si l’on était encore dans les années 1970, on aurait dit qu’il fallait trouver les moyens pour que tout le monde s’organise de la même façon, mais ce n’est plus le cas, pour toutes sortes de raisons, il importe de conserver des méthodes locales, lesquelles reflètent les besoins des page 31/63
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usagers et la nature unique des documents qui se trouvent dans les collections. Ce qu’il faut pour permettre la communication entre systèmes, la découverte de l’existence de ressources et l’échange de fichiers, ce sont les métadonnées communes. Chaque structure de base de données contient des métadonnées nécessaires pour gérer les collections, mais si on pouvait s’entendre sur un noyau commun on pourrait créer un certain niveau de communication entre systèmes. 14 Il a donc été primordial avant de lancer le développement du logiciel d’identifier les besoins de chacun. Les centres de documentations ont tous leurs habitudes qu’il va falloir tenter de bousculer le moins possible. 3.1.1. Les attentes de la documentation de l’information À la rédaction d’I>Télé, chaîne d’information continue, Véronique Maffit‐Berthier, responsable de la documentation, préconise un logiciel opérationnel avec des champs de description précis. En effet, la description des images doit pouvoir s’effectuer avec une grande profondeur d’indexation voir au plan par plan. Les journalistes qui préparent les reportages d’actualité « chaude » sont souvent demandeurs d’images d’illustration. Les documentalistes doivent être en mesure de répondre avec rapidité et précision à leurs besoins. Mais pour l’instant la mise en place d’« Hypercast Warehouse » n’est pas encore amorcée à I>télé, en partie pour un problème d’incompatibilité de serveur. Pourtant, la documentation d’I>Télé a des besoins pour lesquels le logiciel documentaire actuel AdHoc, est largement dépassé. La décision de ne pas opter pour le logiciel transversal est aujourd’hui une solution de facilité puisqu’ils conservent leur sélection de champs, leurs 14
TURNER, James M., L’avenir du traitement plan par plan des images animées
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habitudes d’indexation et leur méthode de travail. Néanmoins, il se peut qu’à long terme, la chaîne d’information regrette de n’avoir pas opté, en même temps que les autres centre de documentation, pour le logiciel documentaire dématérialisé. Ainsi, il est probable qu’à moyen terme la direction technique du groupe décide unilatéralement du passage à « Hypercast Warehouse » de Nétia. C’est pour cela que les besoins du service documentation de « l’information » sont tout de même pris en considération dans la solution en cours de conception. 3.1.2. Les attentes de la documentation « Sport » Pour la documentation « Sport », le travail d’indexation de l’aspect visuel est prépondérant sur le discours. Par exemple, il est plus important de savoir qui était présent lors d’une rencontre sportive plutôt que les résultats des matches. Les différents plans doivent alors être rapidement repérables visuellement, lors de la recherche. Ainsi, les fiches d’indexation doivent contenir un aperçu en imagettes et cette dernière doit pouvoir être choisie par les documentalistes et non fabriquée automatiquement ou de manière aléatoire. Par conséquent, parmi les fonctionnalités du futur logiciel, la création d’imagettes est requise. De même, à Infosport, selon la responsable de la documentation, les journalistes effectuent eux‐mêmes leurs recherches simples et chacun est satisfait par cette autonomie. Ainsi le logiciel demandé doit pouvoir être ergonomique et accessible, même pour les utilisateurs non spécialisés. page 33/63
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3.1.3. Les attentes de la documentation Flux et divertissements Enfin, pour la documentation flux et divertissement, c’est principalement l’interface de recherches qui doit être développée dans le nouveau logiciel. Aujourd’hui le logiciel File Maker Pro renvoie en effet beaucoup de bruit lors des recherches. De plus, ces dernières se font nécessairement par tâtonnements lorsque la demande n’est pas précise. Le nouveau logiciel devra combler ce déficit. Selon Eric Perruchot, responsable du centre de documentation « flux et divertissement », ce logiciel doit permettre une recherche précise et croisées, notamment, par dates, mots‐clés, durée, personnalités et titre d’émission. De plus, les exigences s’élargissent aux capacités du logiciel à pouvoir effectuer des travaux par lots, notamment pour l’indexation. L’indexation par lots permet pour plusieurs émissions ayants certaines propriétés communes, de ne renseigner ces informations qu’une seule fois. 3.2. Les fonctionnalités du nouveau logiciel documentaire média Une fois prises en compte les attentes de chacun, une première version du logiciel a été développée. Canal+ a opté pour une solution « fullweb 15 ». Nétia, le concepteur propose le logiciel « Hypercast Warehouse » coordonné avec la partie « Hypercast Warehouse Thesaurus ». C’est un logiciel documentaire qui propose des fonctions classiques telles que l’indexation, la fonctionnalité de panier, la recherche plein texte et la recherche avancée. Conçu pour être une base de données 15
Full Web : solution qui permet de se connecter au système à partir de n’importe quel terminal relié au réseau
d’entreprise sans installer au préalable, un logiciel spécifique.
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pour l’image animée, il permet de visualiser les émissions grâce à un lecteur intégré. Ce lecteur peut être déporté sur un autre écran et ajusté à la taille désirée. Il offre donc la possibilité de travailler en bi‐écran, un pour l’indexation, un autre pour le visionnage. Il faut tout de même noter que la compression altère l’image visualisée par les documentalistes. Mais la particularité de ce logiciel, c’est la possibilité de travailler sur des segments précis d’émissions. Plus les séquences sont segmentées, plus il est facile de les retrouver par la suite comme le détaille James Turner, docteur en science de l’information à l’université de Toronto : La consultation de l’image animée est plus complexe que celle de l’image fixe, la consultation de chaque plan ou de chaque nécessite le repérage de ce plan sur une cassette ou une séquence vidéo numérique et la localisation du plan précis. On voit donc facilement combien il est utile d’inclure dans la base de données une représentation photographique du plan, mais surtout un texte de quelques lignes qui décrit l’action. […] Il est facile de lire rapidement une longue liste de descriptions textuelles courtes. L’usager peut donc éliminer ce qui s’avère inutile et réaliser ainsi des économies considérables de temps en ne visionnant que les plans les plus pertinents. 16 Grâce à un système de récupération de la pige antenne 17 , les émissions ainsi récupérées peuvent être virtuellement segmentées. Cette pige antenne est transcodée afin de réduire le poids des fichiers et faciliter la lecture pour les documentalistes. De plus, ce système permet de renseigner les informations communes à toute l’émission puis de les hériter à tous les segments concernés. De plus, ce découpage logique est 16
TURNER, James M., L’avenir du traitement plan par plan des images animées
Pige antenne : système d’enregistrement permanent du flux diffusé dans le but de revoir une partie d’émission
sans avoir à rechercher la bande.
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pris en compte au moment de la recherche, un segment apparaît sous la forme d’une fiche rose. Ce découpage des séquences par les documentalistes eux‐mêmes est une évolution qu’avait prévu Alice Valentin : Ces nouveaux outils entraînent donc une réorganisation du travail. Ira‐
t‐elle jusqu’à avoir un impact sur l’indexation ? En effet, étant donné qu’il sera possible de visualiser par des vignettes le document recherché, l’indexation se fera –t‐elle plan par plan ou restera‐t‐elle plus générale ? Nous savons déjà que grâce aux nouveaux outils numériques, un certain nombre de données seront rentrées automatiquement, comme la date, le nom du journaliste, la source, etc. Le travail d’indexation des documentalistes portera donc davantage sur la description des images et leur possible réutilisation, que sur le contexte. De plus, passer de l’analogique au numérique signifie une réorganisation du travail pour les documentalistes, les journalistes et les monteurs. Les documentalistes pourront monter eux‐mêmes des compilations et auront la possibilité de visionner des images pendant les recherches ce qui donnera des résultats plus pertinents. 18 Le système documentaire est en passe de fonctionner de manière dématérialisé puisque ce logiciel remplace allègrement les cassettes mais aussi, toutes les manipulations qui leur sont liées. Néanmoins, la dématérialisation totale du processus à Canal+ n’est prévue que pour 2011. 18
VALENTIN, Alice. Numériser des archives d’images animées : études des besoins et analyse des implications.
Mémoire de DESS (p.27). CNAM / INTD 2005, 108p.
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Illustration n°3 : Exemple d’une fiche émission « Le live de la semaine » sous Nétia, lʹonglet segment, ici en deux sous parties, le 18/08/2008 3.3. Le projet Nétia, tout un programme … de mise en place.
Depuis fin 2006, le projet Thesaurus Rex que l’on a déjà évoqué, est enterré. Entre temps, la réflexion a mûri et les techniques ont encore évoluées. Les services de documentation « Sport », « flux et divertissements » et de « l’information » s’accordent sur les capacités techniques que doit concentrer le logiciel final. Respectivement en octobre 2006 puis janvier 2007, l’appel d’offre et le choix final se porte sur la solution proposée par Nétia. Peu à peu, le projet avance. Mai 2007 : premiers tests d’Eric Perruchot. De nombreux ajustements et des problèmes techniques apparaissent. Beaucoup de personnes entrent en jeu dans l’élaboration du logiciel et participent à une certaine lenteur bureaucratique. page 37/63
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Pendant ce temps, en amont, dans le but de préparer au mieux le versement des notices vers la nouvelle solution, chaque centre de documentation uniformise et comble les défauts des fiches existantes. En effet, ces renseignements ont été complétés sur des logiciels différents. De plus, l’homogénéité est essentielle pour la suite, puisque par exemple, Nétia utilise systématiquement des numéros pour chaque programme afin de lier les notices aux images. Si un de ces numéros vient à manquer, la liaison ne peut pas se créer et les deux éléments, renseignements et images, même s’ils existent, ne pourront pas être exploités. Depuis début août, les phases de bêta‐test s’élargissent aux principaux concernés, les documentalistes. Pour l’instant, seuls deux d’entre eux participent à l’étude des défaillances du logiciel. Petit à petit, le service documentation « flux et divertissements » va remplacer File Maker Pro par « Hypercast Warehouse » de Nétia et la totalité du travail s’effectuera avec le nouveau logiciel. Dans un second temps, les documentalistes des services de la publicité, de la musique et du cinéma seront affiliés au projet Nétia. Enfin, probablement au début de l’année 2009, lorsque les autres services seront opérationnels, les « Guignols de l’Info » et « Bienvenue au Groland » adopteront également le logiciel. 3.4. Conséquences : une profonde modification des habitudes Un changement de logiciel documentaire, provoque des changements, qui se répercutent au‐delà du centre de documentation et touchent de manière indirecte de nombreux utilisateurs. Dans le cas des centres de page 38/63
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documentation de Canal+, la mise en place du nouveau logiciel documentaire va engendrer plusieurs types de conséquences. Nous allons observer ces effets induits sur le personnel, puis sur les possibilités d’exploitations et enfin sur l’économie de l’entreprise. 3.4.1. Évolutions humaines Nous allons tout d’abord observer l’évolution du travail déclenchée par la mise en pratique du logiciel documentaire Nétia. En amont, la réflexion autour d’un nouveau logiciel a permis une discussion entre les différents services demandeurs. Cette collaboration est un premier pas vers une certaine harmonisation des pratiques. Si une logique d’indexation unifiée n’est pas envisageable tellement les besoins sont disparates, il n’en reste pas moins important de trouver une logique de travail commune aux différents centres de documentation. Cela a pour but de rendre plus efficace les services de documentation notamment en permettant les connexions entre eux. Cette communication favorisera la transmission de l’information et donc la performance de l’entreprise dans son ensemble. D’autre part, si des fonctionnalités bien spécifiques sont demandées au logiciel, comme le travail par lot, par exemple, c’est pour faire évoluer les méthodes de travail. En effet, cette fonctionnalité pourra permettre de réduire le temps nécessaire à l’indexation d’une émission, mais surtout de limiter la pénibilité et la lassitude occasionnées par ce type de travail à répétition, pour les documentalistes. page 39/63
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Par ailleurs, comme le logiciel « Hypercast Warehouse » fonctionne avec une interface full web, avec des émissions dématérialisées, les documentalistes n’ont plus à se déplacer pour obtenir les bandes des émissions qu’ils doivent indexer. En effet, la recherche se fera uniquement grâce aux numéros affaire/programme et les fiches des émissions seront retrouvées grâce au logiciel sur un serveur. Cette opération sera transparente pour le documentaliste qui n’aura plus qu’à déposer la fiche dans son panier. Enfin, avec l’évolution des technologies, il est possible que de nouveaux services documentaires fassent leur apparition. Par exemple, des compilations d’images (pour des best‐of), disponibles sur un serveur et dans lesquels les rédactions des émissions intéressées pourraient aisément piocher. 3.4.2. Évolution des possibilités d’exploitation L’arrivée du nouveau logiciel documentaire va permettre un meilleur recensement des archives et émissions de Canal+. Ainsi, chaque service de documentation et les services de documentations entres eux, auront une vision d’ensemble et en même temps plus précise des images qu’elles détiennent. Ces images pourront alors être mieux exploitées. En effet, rapidement localisables et dont les descriptions peuvent être lue par tous les utilisateurs concernés, ces images peuvent connaître plusieurs vies ! Par exemple, des images d’illustrations sont tournées puis diffusées une première fois, plus tard elles sont réutilisées dans un best‐of ou encore en VOD (Video On Demand). On peut même songer à page 40/63
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d’autres moyens de diffusions comme la téléphonie mobile ou via Internet. Dans ce contexte de démultiplication des canaux d’exploitation, on peut observer l’exemple particulier de la télévision sur les mobiles. Selon Alain Weill, PDG du groupe NextRadio TV, la télévision « de poche » « est une révolution à l’instar du transistor qui a changé la façon d’écouter la radio » 19 . Pour d’autres, ce n’est que le prolongement de la télévision traditionnelle. Il faut observer que dès le printemps 2009, treize chaînes hertziennes, dont Canal+, seront disponibles sur mobile. Ces chaînes auront pour mission d’assurer un succès rapide à la Télévision Mobile Personnelle (TMP). Elles seront talonnées par deux nouveaux arrivants : EuropaCorp (société de production de Luc Besson) et Orange Sport TV. La TMP sera dans un premier temps disponible à Paris, Lyon et Marseille, avant une plus large diffusion. Parallèlement, on peut observer le marché de la vidéo à la demande qui est lui aussi en pleine progression. C’est un nouveau modèle économique dans le sens ou le téléspectateur devient autonome, c’est une nouvelle manière de consommer la télévision. En pleine explosion, les offres de VOD émanent d’une quarantaine d’opérateurs de télécommunication, de chaînes de télévision (dont Canal+), de distributeurs ou de plates‐formes indépendantes. Chacun propose un catalogue de plus en plus significatif, avec toutes offres confondues 2500 films disponibles fin 2007. Selon une étude de Médiamétrie 20 , plus de 19
Article de GIRARD, L. paru dans Le Monde du 28/05/2008
Étude réalisée entre novembre 2007 et mars 2008. Article de VULSER, N. paru dans Le Monde du
20/06/2008.
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sept millions de personnes ont déjà essayé la VOD. Si, en termes d’exploitation, un véritable tournant s’opère, les télévisions et autres promoteurs d’images animées se doivent de proposer des contenus à ce nouveau mode d’exploitation. Mais pour ce faire, il faut d’abord gérer l’antenne. Dans le cas des télévisions et notamment de Canal+, il s’agit bien sûr de maîtriser son information au sens large. Pour la catch‐up TV, Canal+ a passé des accords avec la plupart des producteurs de cinéma français 21 . Ainsi, la chaîne propose aux abonnés le service « Canal+ à la demande » et leur permet de regarder tous les films français et européens préachetés par le groupe. 3.4.3. Évolutions économiques On connaît le coût de l’indexation, en combinant le temps‐homme à la variable de la durée de l’émission et dans une moindre mesure à son contenu. Mais il est impossible d’évaluer le gain économique répercuté par la qualité de l’indexation et donc la réutilisation. Si en sport, une même image peut être utilisée pendant une dizaine d’années, en actualité, c’est tout autre chose. Une même image d’information peut éventuellement servir à nouveau en illustration ou par la suite en archive, mais pas plus. En « flux et divertissement » c’est encore différent puisque les services demandent beaucoup de compilations d’images best‐of, tels que les fous rires en plateau, par exemple. 21
« Accord sur la catch-up TV entre Canal+ et les organisations du cinéma français ». Communiqué de presse
paru sur l’Intranet « En Net » de Canal+, le 15/07/2008.
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On constate qu’au‐delà du coté disparate des contenus, les externalités économiques qui en découlent sont elles aussi à différencier, même si, la matière première est la même : des images de la chaîne Canal+. Pourtant, avec l’arrivée du nouveau logiciel documentaire, il va être possible d’observer une réelle évolution économique. En effet, plusieurs paramètres vont entrer en ligne de compte afin de pouvoir garantir la maîtrise de l’information. D’abord, la rapidité du travail engendré par la performance et la spécificité du logiciel, va permettre aux documentalistes d’indexer dans de meilleures conditions. Ainsi, cette dernière sera au plus près des besoins des commanditaires. Mais il est aussi probable que les documentalistes aient le temps d’indexer une plus grande quantité d’images sur le même laps de temps. De même, par la meilleure connaissance de son fonds, chaque unité documentaire aura une maîtrise des droits rattachés à chaque image. Ainsi, en fonction des droits d’exploitation, les réutilisations seront précisément cadrées et le service juridique, comme celui des droits d’auteurs, seront plus performants en cas de litige. Enfin, nous pouvons observer un autre cas pour lequel les retentissements économiques peuvent être intéressants, celui des produits dérivés. En effet, grâce à Nétia, les images seront précisément répertoriées, renseignées et localisées : leur utilisation sera alors facilitée. Par exemple, en vue de la production et de la commercialisation d’un DVD le repérage des images pourra s’effectuer directement par les personnes concernées, et ce, à travers un fonds élargi d’images. page 43/63
Conclusion Dans le cas de Canal+ et par rapport à la mise en place d’un nouveau logiciel documentaire, nous avons observé en quoi la maîtrise de l’information au sein d’une entreprise audiovisuelle est un enjeu fondamental. À partir de la construction historique d’une chaîne de télévision, nous avons observé la mise en place progressive de méthode de gestion de l’information. Puis nous avons précisé le rôle de la documentation au cœur de Canal+. Par la suite nous avons pu comprendre l’évolution des modes d’exploitation des contenus, mais surtout la réponse des centres de documentation face à ce bouleversement technologique. Tout au long de notre réflexion, nous avons pu étayer notre propos grâce à l’étude des anciens outils logiciels et de ceux à venir, mais aussi en observant les méthodes de travail corrélées. J’ai eu l’opportunité de m’entretenir avec les principaux responsables des centres de documentations qui remettent, eux‐mêmes en question leur outil de travail. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que si ce changement de logiciel documentaire est un cap à franchir, il ne sera que bénéfique pour l’avenir de la gestion de l’information au sein des centres de documentations. Nous pouvons envisager que l’évolution des techniques documentaires en audiovisuel sera en corrélation avec l’évolution de la manière de regarder la télévision. Par exemple, nous pouvons songer à l’indexation par reconnaissance visuelle pour la détection des plans, comme en sport, la reconnaissance morphologique pour les discours des hommes page 44/63
politiques, la reconnaissance des caractères pour la lecture des textes incrustés à l’image ou encore la reconnaissance vocale pour la transcription par écrit des indexations. Il faut bien noter que l’offre proposée par les avancées évolue en fonction des demandes, et non l’inverse. Il ne tient alors qu’à nous, documentalistes d’être demandeurs, voire acteurs de ces évolutions. Enfin nous pouvons lire les avancés technologiques dont nous parlons comme une véritable rupture. Si aujourd’hui une des missions des centres de documentation de Canal+ est de répondre aux recherches, cette rupture risque d’affiner la profession. Il faut rappeler qu’à l’arrivée d’Internet, les documentalistes avaient l’expertise et l’exclusivité de l’utilisation du Web. Aujourd’hui ce fonctionnement est totalement impensable ! Dans le même sens, à court terme, les demandeurs d’images, notamment en interne, pourront accéder directement aux informations, sans passer par l’intermédiaire des documentalistes, grâce au logiciel Netia. De même cette rupture du Web peut s’imaginer pour l’avenir vers plus d’ouverture de la part des services proposés par les services de documentations. Sur l’exemple des archives ouvertes de l’INA, nous pouvons nous projeter vers une vente directe des images de Canal+ par l’intermédiaire d’une interface Web. L’évolution du métier de documentaliste se tournera alors vers l’enrichissement de contenus, la précision de l’information et l’anticipation des besoins. Car même si ces objectifs ne sont pas nouveaux, ils sont à redécouvrir. page 45/63
Lexique Adhoc : Outil de structuration documentaire, permet de gérer une base de données structurée. Le logiciel possède une grande souplesse tant pour la création de bases originales que pour la modernisation de bases existantes. Adhoc offre un large éventail de moyens d’interrogation : appel par descripteur, indexation, full‐text, recherche sur tous les champs, nombre d’occurrences par terme. Développé par la société ELP (www.elp.fr). ATAWAD : Acronyme pour Any Time, AnyWhere, Any Device. En français : n’importe quand, n’importe où et quel que soit l’outil. Ce principe permet de rendre à l’utilisateur un service au plus proche de ses attentes, avec un coût minimum pour ce dernier et une garantie de ciblage excellente pour le fournisseur. Banc‐titre : Dispositif technique permettant de filmer de façon très précise et de bonne qualité un document papier (journaux, livre relié). Se dit également de la séquence vidéo produite par ce dispositif. Catch up TV ou télévision de rattrapage : toutes les offres de Vidéo à la demande (VOD/ VODST= video on demand et video on demand subtitle). page 46/63
CTS Antenne : nom complet du logiciel de gestion de l’antenne « Antenne », jamais utilisé dans le langage courant du groupe Canal+. Voir « Traffic system Antenne » ENPS : Il s’agit du logiciel de gestion d’antenne le plus utilisé au monde. Installé dans près de 700 stations de radio et de télévision dans 58 pays. Le logiciel est très simple d’utilisation, ce qui permet au plus grand nombre de l’utiliser dans l’entreprise. ENPS est développé par la très puissante agence de presse télévisée Associated Press. (www.enps.com) Incrustation ou synthé : Les noms des personnes et leur titre, leurs fonctions qui apparaissent en bandeau sous leur visage, lors d’interview. Major company : Entreprise internationale d’industrie culturelle, de grande envergure, qui se partage (oligopole) le paysage culturel. Les majors compagnies sont des sociétés d’édition qui regroupe de nombreuses compétences dans des secteurs variés, comme la musique, la littérature et le cinéma. Les plus connues sont Bertelsmann, Lagardère ou Vivendi. PAF : Paysage Audiovisuel Français. Sigle couramment utilisé dans les talk show. Pool : Regroupement restreint de journalistes de chaque médium, (presse, radio et télévision) au‐delà des critères d’appartenance à une page 47/63
entreprise. Sur un événement donné, ils mettent leur savoir et leurs savoirs faire en commun afin de récolter l’essentiel. Les journalistes qui font parti du pool transmettent ensuite les informations aux autres. RFID (Radio Frequency Identification) : méthode utilisée pour stocker et récupérer des données à distance en utilisant des balises métalliques, les « Tag RFID ». Ces balises qui peuvent être collées ou incorporées dans des produits sont composées dʹune antenne et dʹune puce électronique. Elles réagissent aux ondes radios pour transmettent des informations à distance. Rush : S’emploie généralement au pluriel. Les rushes sont constitués de tous les plans filmés dans l’optique de former un sujet. Ils comprennent aussi les sonores et les documents originaux musicaux, comme un fonds musical additionnel s’il y en a. Sonore : Dans le langage journalistique télévisuel (et radio), les sonores sont les paroles prononcées par les différentes personnes clés au fil d’un sujet, lors des interviews. Time Code (TC) ou LTC (Longitudinal Time Code) : c’est une référence temporelle attribuée à chaque image dʹune vidéo sur la bande de la cassette. Il sʹexprime en heures : minutes : secondes : images (25 par seconde en PAL et 30 par seconde en NTSC). A Canal+ le Time Code commence à 10:00:00:00 à chaque début de cassette. page 48/63
Teaser : Phase initiale dʹune campagne publicitaire ou d’un film se présentant sous forme dʹénigme destinée à capter et à maintenir lʹattention du public. Traffic system Antenne: outil de gestion de chaîne télévisée intégré. Ce logiciel permet de gérer les composantes de la chaîne : création des grilles, gestion des antennes, dont les écrans publicitaires et autopromotions, gestion des contenus et des supports, gestion financière et statistique, gestion des droits et des stocks, gestion des informations liées aux programmes. Ce logiciel permet d’administrer tout ce qui ce passe à l’antenne d’un point de vue technique, juridique et éditorial. VOD (Video On Demand) : La Vidéo à la demande permet de commander et de regarder de la vidéo en temps réel sur Internet, ou sur sa télévision via un terminal spécifique. Ce type de diffusion sʹappuie sur des infrastructures de communication à très haut débit. La vidéo à la demande a connu son véritable essor en 2005. En France plusieurs chaînes de télévision ont créé un service de vidéo à la demande. Canal+ fut parmi les premières à proposer ce service, en mettant en vente de nombreux films, notamment des blockbusters américains. 3G : La technologie 3G (de 3e génération) permet dʹaccéder via un téléphone mobile à différents services multimédia, tels que la télévision, la vidéo, la visiophonie. page 49/63
Références bibliographiques ROUSSELET, André. Débat de points de vue : Edouard m’a tuer. Le Monde du 17/02/1994. DEMARE, Paul. La société du jetable. Le Voyeur [en ligne]. 1995, n°5 (consulté le 13/08/2008). Disponible sur <http://www.imago.univ‐
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Table des matières Introduction……………………………………………...........................................….…p.04 Partie 1 : Historique et organisation actuelle de la gestion de l’information au sein du groupe Canal+ 1.1. Canal+, un groupe à l’histoire mouvementée…………………………………….p.07 1.1.1. 1984 ‐ 1991 : Tout est à créer…………………………………………...………….p.07 1.1.2. 1991 ‐ 2000 : Canal+ assoit sa position et se diversifie………………………….p.08 1.1.3. 2000 – 2008 : Difficile retour à la réalité………………………………………….p.08 1.1.4. La constat aujourd’hui : un groupe segmenté…………………………..p.09 1.2. Histoire et organisation des centres de documentation.………..……………….p.11 1.2.1. Pas un, mais trois centres de documentation.………………………….p.11 1.2.1.1. Information……………………………………….…...………….p.11 1.2.1.2. Sport……………………………………………………………….p.13 1.2.1.3. Flux et divertissements………………………………………….p.13 1.2.2. Les systèmes documentaires subissent l’histoire du groupe………….p.15 1.2.2.1. La documentation, oubliée pendant 10 ans……..…………….p.15 Partie 2 : Une organisation segmentée qui rend les échanges et les travaux transversaux difficiles 2.1. Chaque centre de documentation possède ses propres missions…...………….p.18 2.1.1. Usages liés directement à l’antenne……………………………………...p.18 2.1.1.1. Information……………………………………………………….p.18 2.1.1.2.Sport……………………...………………………………………...p.19 2.1.1.3. Flux et divertissements ………………………………………….p.20 2.1.1.4. Bandes‐Annonces ‐ Autopromotion……………………………p.21 2.1.2. Usages détachés de l’antenne……………………………………………..p.22 2.1.2.1. Direction des programmes………………………………….…..p.22 2.1.2.2. Les demandes extérieures……………………………………….p.23 2.1.2.3. Produits dérivés…………………………………………………..p.23 2.1.2.4. Le site Internet…………………………………………………....p.24 2.1.2.5. Communication interne et externe……………….…………….p.25 2.1.2.6. Service juridique et droit d’auteurs…………………………….p.25 2.2. À chaque centre de documentation un fonctionnement différent……………...p.26 2.2.1. Centre de documentation de l’information…………………………..….p.26 2.2.2. Centre de documentation « Sport »……………………..…………..……p.26 2.2.3. Centre de documentation « Flux et divertissements ».………….……..p.27 2.2.4. Les documentalistes isolés………………………………………..…….…p.27 page 52/63
2.3. Conséquences de la segmentation………………………………………..……...…p.28 Partie 3 : Le développement d’un nouveau logiciel modifie les méthodes de travail 3.1. Les besoins et demandes des utilisateurs…………………….....…………………p.31 3.1.1. Les attentes de la documentation de l’information…..…………………p.32 3.1.2. Les attentes de la documentation Sport……………….…………………p.33 3.1.3. Les attentes de la documentation Flux et divertissements…………….p.34 3.2. Les fonctionnalités du nouveau logiciel documentaire média……………….…p.34 3.3. Le projet Nétia, tout un programme … de mise en place. ………...………….…p.37 3.4. Conséquences : une profonde modification des habitudes………..………….…p.38 3.4.1. Évolutions humaines……………………………………………...…….…p.39 3.4.2. Évolution des possibilités d’exploitation…………………………….….p.40 3.4.3. Évolutions économiques…………………………………………..…..…..p.42 Conclusion………………………………………………….………….……………….…p.44 page 53/63
Table des illustrations Illustration n°1 : mini site Canal+ dédié aux JO…………………………..…………...p.24 Illustration n°2 : Les actualités de l’Intranet de Canal+………………………….…...p.25 Illustration n°3 : Exemple d’une fiche émission « Le live de la semaine » ………....p.37 page 54/63
Table des annexes Annexe n°1 : Fiche projet de stage……………………………………………….……..p.56 Annexe n°2 : Conducteur d’une émission : Un café, l’addition du samedi 14/06/2008……………………………………………………………………………...…..p.57 Annexe n°3 : Extrait de l’indexation texte de l’émission « Un café, l’addition » du 14/06/2008, initialement réalisée sous File Maker Pro…………………………….…..p.60 page 55/63
Annexe n°1 : Fiche projet de stage NOM ORGANISME SERVICE D’ACCUEIL TUTEUR ENTREPRISE PÉRIODE DE STAGE MISSION INTERET ET ENJEUX PROGRAMME OUTILS LOGICIELS RÉSULTATS ATTENDUS NOM, Prénom : DESVAUX, Lucie Courriel : [email protected]
NOM : Canal+ Adresse : 9‐13 Boulevard de la république 92 100 Boulogne Billancourt Tél : 01.71.35.25.10 Site web : http://www.canalplus.fr
NOM du service : Service Archives Documentation Personnels mobilisés par le projet : M. Eric Perruchot
NOM : PERRUCHOT Eric Fonction : Directeur de la production, responsable du service Archive documentation. Courriel : eric.perruchot@canal‐plus.com
Dates début‐fin : du lundi 2 juin au vendredi 22 août 2008 Objectifs prioritaires : Participation à la mise en œuvre et à la stabilisation du nouveau système documentaire. Permettre de changer de dispositif documentaire et l’ancrer dans les pratiques quotidiennes. Revoir le processus et les méthodes de travail pour qu’elles soient en adéquation avec ce nouveau logiciel. Principales phases d’activité avec descriptif des tâches : Test du logiciel, déploiement, mise œuvre du thésaurus, gestion de l’administration, ancrage des nouvelles pratiques. Activités quotidiennes : Indexation des programmes en « Flux et divertissement », émissions en clair ; compilation des images (bout à bout) ; recherches iconographiques.
Outils et logiciels utilisés : Nétia (nouveau logiciel documentaire), FileMaker, CTS Antenne (logiciel de management). Délivrables de l’activité : Pas de livrable spécifique attendu, mais une participation tant dans le déploiement du nouveau que dans les tâches quotidiennes. page 56/63
Annexe n°2 : Conducteur émission de « Un café, l’addition » du 14/06/2008
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Annexe n°3 : Extrait de la fiche d’indexation de l’émission « Un café, l’addition » du 14/06/2008, initialement réalisée sous File Maker Pro. UN CAFÉ, LʹADDITION du 14/06/2008 Réalisateur : Jean‐Pierre DEVILLERS Présentation : Pascale CLARK (voix off), Nicolas REY Invités : Clara DUPONT MONOD (directrice du service Culture de lʹhebdomadaire ʺMarianneʺ), Guillaume TABARD (journaliste politique au quotidien ʺle Figaroʺ), Elisabeth MARTICHOUX (journaliste ‐ présentatrice du journal de 8h sur la radio RTL), Charles BREMNER (journaliste‐correspondant à Paris du ʺTimesʺ de Londres), Hervé GATTEGNO (journaliste pour ʺLe Pointʺ) TC 10:00:30 ‐ Edito ʺHumeurs de la semaineʺ de Pascale CLARK TC 10:00:49 à 10:01:05 * Extrait du ʺGrand Journalʺ du 10/06/2008, Jack LANG postillonne. !!! N° Aff / Prog : 600214 / 846 !!! TC 10:01:05 * retour plateau TC 10:01:24 à 10:01:53 * Images de couvertures de livres de Françoise SAGAN +ITW n&b 1961 (sources : images FR3, ʺlectures pour tousʺ) !!! N° Affaire / Programme : 1006200 / 4977 TC 10:04:42 Thème : PPDA : 20 heures chrono * BANC TITRE : photos coul. portraits de journalistes‐présentateurs : Laurence FERRARI, PPDA (marionnette des Guignols), Bruce TOUSSAINT, Marie DRUCKER, Harry ROSELMACK, Laurent DELAHOUSSE...+mire TV TC 10:02:18 * retour plateau page 60/63
Nicolas REY (avec une perruque blonde) affirme quʹil se déguise pour se moderniser... TC 10:02:44 ‐ ʺLe Menu de la Semaineʺ de Nicolas REY TC 10:03:05 Présentation des invités par Pascale CLARK TC 10:03:41 BANC TITRE : une de lʹhebdomadaire ʺMarianneʺ : ʺMain basse sur les médias, les dessous de lʹopération...ʺ TC 10:05:25 BANC TITRE : Une de lʹhebdomadaire ʺLe Pointʺ : ʺSARKOZY contrôle‐t‐il les médias? TC 10:05:32 BANC TITRE : Photo de PPDA à Roland Garros, lorsquʹil a appris quʹil était évincé du 20 heures de TF1. ‐ réaction dʹElisabeth MARTICHOUX : PPDA aurait pu dépoussiérer le genre. ‐ réaction de Clara DUPONT‐MONOD : PPDA avait la hantise de faire ʺTV‐
SARKOʺ. TC 10:06:34 BANC TITRE : phrase parue dans ʺLe Figaroʺ, le 10/06/2008 : ʺIl a affirmé avoir vécu son éviction comme une sanction politiqueʺ. TC 10:06:44 Sujet ʺLe fabuleux destin par Lolo Ferrariʺ par Pierre POCHARD !!! N° Affaire / Programme : 1051810 / 64 !!! ‐ ITW le 20/06/2008, de Nicolas SARKOZY par PPDA. PPDA dit du président que cʹest ʺun petit garçonʺ. ‐ Images ʺPPDA victime dʹune manoeuvre politiqueʺ ‐ Musique OFF BO du film Amélie POULAIN + images : jouée par Laurence FERRARI au piano. ‐ ITW de Noël MAMÈRE page 61/63
‐ Extrait de ʺLa Matinaleʺ (CANAL+), Bruce TOUSSAINT parle de lʹéviction de PPDA. ‐ Pages intérieures de magazine : ʺPPDA : fin de partieʺ ‐ Extrait JT ITW de Nicolas SARKOZY par PPDA. Le président dit quʹil a trop de professionnalisme pour faire de PPDA son porte‐parole. TC 10:08:18 * retour plateau page 62/63
Licence Professionnelle GIDO RDBD Option Image et son DESVAUX, Lucie. Les enjeux stratégiques de la maîtrise de sa propre information audiovisuelle : Le cas de Canal+. Mémoire professionnel. Bordeaux : Institut universitaire de technologie, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, 2008, 62p. Résumé Étude de cas illustrative de l’évolution de la maîtrise de l’information au sein des principaux centres de documentation de la chaîne de télévision Canal+ à travers la mise en place d’un logiciel destiné à uniformiser les pratiques. Cette étude se décompose en un historique précis de la structure et d’une observation fine des besoins des centres de documentation. Enfin une étude des multiples conséquences de la modification des techniques de travail. Cette réflexion expose de multiples complications rencontrées tout au long de la mise en place du nouveau logiciel. Mots‐clés français ‐ champ des sciences de l’information documentaliste audiovisuel / logiciel documentaire / indexation image animée / recherche documentaire / centre de documentation / archive / service documentaire / base de donnée media ‐ hors champ des sciences de l’information média / télévision / Canal+ / Internet / téléphonie mobile / industrie de contenu Abstract Illustrative study case of the evolution of the workmanship of information within the main resource centres of the television channel Canal+, through the establishment of a
new software intended to standardize practices. This study decomposes into a definite review of structure then a fine observation of the materials structure and finally a critical look on the evolution of technique of working. This reflexion displays numerous complications met throughout the installation of new software. Keywords in english ‐ in the field of librarianship and information science Information officers / research assistant / documentary software / moving images indexing / retrieval / documentation centre / archives / documentation services / media database ‐ in other fields Media / television / Canal+ / Internet / mobile telephony / content industry