POINT DE VUE

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POINT DE VUE
 30 novembre 2012
POINT DE VUE
INFORMATION LA PLUS RÉCENTE SUR LES MARCHÉS
PAR L'ÉQUIPE DE RICHARDSON GMP
David Andrews, CFA
Directeur, Gestion de placements et Recherche
Suivez-moi sur Twitter – @David_RGMP
UN PAS EN AVANT, UN PAS EN ARRIÈRE
Indice composé S&P/TSX
12 400
Les marchés boursiers ont évolué en dents de scie cette
semaine, les prix étant influencés par de nombreuses
nouvelles conflictuelles et souvent contradictoires au sujet du
mur budgétaire. Comme vous, nous en avons assez de voir
les marchés pris en otage par les manigances politiques et
les attaques partisanes auxquelles on assiste en ce
moment à Washington. Nous sommes déçus, mais
devrions-nous être surpris? Malheureusement, la situation
risque de perdurer et les négociations vont probablement
s'étirer jusqu'au tout dernier instant.
12 300
12 200
12 100
12 000
11 900
11 800
S&P 500
1 430
1 420
1 410
1 400
Le pas en arrière inattendu a été l'annonce par le
gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, qu'il
avait accepté de succéder à l'actuel gouverneur de la Banque d'Angleterre,
Mervyn King, à l'expiration de son mandat en juin 2013. À la suite de cette
annonce, les cambistes se sont lancés dans la mêlée, la livre et le dollar
canadien se mettant à fluctuer devant l'incertitude entourant cette nomination
pour les deux banques centrales. Le huard s'est stabilisé lorsque l'on a appris
que la Banque du Canada avait une longue liste de gens talentueux prêts à
prendre la relève. Le successeur le plus logique serait le sous-gouverneur
principal Tiff Macklem dont l'orientation en matière de politique monétaire se
rapproche de celle de M. Carney, et il serait parfaitement sensé pour le
ministre des Finances d'approuver ce choix.
Les actions nord-américaines ont été inégales cette semaine, emportées par la
rhétorique entourant les négociations sur le mur budgétaire. L'indice S&P 500
se dirigeait vers un deuxième gain hebdomadaire de suite et il est passé en
territoire positif pour le mois de novembre. Le Nasdaq a aussi gagné du terrain,
contrairement à la moyenne Dow Jones des industriels, qui a reculé durant le
mois. Au Canada, l'indice S&P/TSX plus sensible à l'économie se dirigeait vers
une perte de 0,3 % pour la semaine et d'environ 2 % pour le mois, un premier
recul mensuel en six mois. La nouvelle du ralentissement de l'économie
canadienne à un rythme annualisé de 0,6 % attribuable à la contraction des
exportations au troisième trimestre a pesé sur l'humeur des investisseurs.
En hausse cette semaine, le pétrole était en voie d'enregistrer un premier gain
mensuel depuis le mois d'août. En revanche, l'or a subi son plus important
recul hebdomadaire en plus de cinq mois devant les inquiétudes suscitées par
le mur budgétaire.
1 390
1 380
1 370
1 360
COURBE DES TAUX
4,0
Taux (%)
Le pas en avant de cette semaine, si je puis dire, a été
l'entente intervenue entre l'Union européenne et le Fonds
monétaire international sur un nouveau plan compliqué
pour réduire la dette de la Grèce et combler son déficit de
financement actuel. Le marché n'a guère réagi, des doutes
sérieux étant soulevés quant à la capacité de la Grèce de
répondre à ces nouvelles exigences de réforme budgétaire
pourtant abaissées. Les problèmes de la Grèce pourraient
donc refaire surface avant longtemps.
3,0
2,0
Canada
1,0
É.-U.
0,0
0
5
10
15
20
Échéance (années)
25
30
Source : Bloomberg, Richardson GMP Limitée
Placements et conseils
Les professionnels des placements et
des services-conseils de Richardson
GMP sont des spécialistes de la
recherche qui sont chargés de surveiller
et d'interpréter les données économiques
et la situation géopolitique, ainsi que les
conditions et les tendances actuelles des
marchés. Leurs connaissances et leur
perspicacité procurent un soutien
analytique qui permet aux conseillers en
placement et aux clients de rester au fait
des principaux enjeux susceptibles
d'avoir une incidence importante sur
leurs portefeuilles de placements.
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30 novembre 2012
LES ANNONCES DE DIVIDENDE SPÉCIAL SE
MULTIPLIENT
Annonces de dividende spécial
40
Sociétés de l'indice Russell 1000
35
Nbre d'annonces
30
Le décompte avant le mur budgétaire du 31 décembre aux États-Unis
25
se poursuit et les politiciens semblent incapables ou réticents à mettre
20
37
de côté leurs intérêts partisans pour régler cette question. L'un des
15
28
27
24
23
principaux avantages fiscaux susceptibles de disparaître pour les
10
19
19
15
12
investisseurs américains est le taux d'imposition avantageux sur les
5
10
8
7
6
0
revenus en dividendes. Actuellement imposés à un taux de 15 %, les
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
dividendes pourraient être désormais imposés à des taux marginaux
Source : Credit Suisse, Bloomberg
plus élevés selon les tranches d'imposition des particuliers en 2013.
Même si le président et le Congrès arrivent à s'entendre et à éviter le pire, la plupart des observateurs s'attendent à un
relèvement du taux d'imposition des dividendes. Anticipant une hausse des taux d'imposition à la fin de l'année,
plusieurs sociétés ont annoncé un dividende spécial à leurs actionnaires pendant que les taux plus bas sont toujours en
vigueur. L'intérêt récent pour ces dividendes extraordinaires est à la fois structurel et saisonnier, puisque près de la
moitié de tous les dividendes spéciaux sont annoncés durant les trois derniers mois de l'année. C'est la même chose
cette année, par contre on note une augmentation appréciable du nombre de dividendes spéciaux en 2012 en raison de
la crise budgétaire. Ainsi, 37 sociétés ont déjà annoncé un dividende spécial, un record des 12 dernières années. Soit
dit en passant, une recherche dans Google à partir du terme « dividende spécial » n'a jamais produit des résultats aussi
élevés depuis 2004.
RÉSULTATS ÉCONOMIQUES
CETTE SEMAINE
Événement
Lundi 3 décembre
Indice ISM manufacturier (nov.)
Vendredi 7 décembre
Variation nette de l’emploi (nov.)
Prévision
consensuelle
Préc.
agricoles
51,3
Ventes totales de voitures (nov.)
Mardi 4 décembre
Décision sur les taux de la Banque
du Canada
51,7
Taux de chômage (nov.)
0,4 %
0,6 %
14,8 M
14,22 M
1,00 %
1,00 %
Mercredi 5 décembre
ADP – Variation du nombre
Ordres de fabrication (oct.)
ISM non manufacturier (nov.)
135 k
158 k
0,0 %
4,8 %
53,5
54,2
Jeudi 6 décembre
Var. sur 1 mois des permis de
construction (oct.)
-13,2 %
Indice Ivey des gestionnaires en
approvisionnement (nov.)
58,3
Nouvelles demandes d'assurancechômage
Demandes continues
7,4 %
7,4 %
95 k
171 k
7,9 %
7,9 %
82,0
82,7
Indice de confiance de l’Université
du Michigan (déc.)
SÉLECTION DE RÉSULTATS DE
BÉNÉFICES CETTE SEMAINE
Société
d’emplois (nov.)
1,8 k
Variation du nombre d’emplois non
Var. sur 1 mois des dépenses de
construction (oct.)
Taux de chômage (nov.)
5,0 k
380 k
393 k
3287 k
Date
Banque de Montréal
4 déc.
Prévision
consensuelle
1,42 $
Banque Canadienne de l'Ouest
4 déc.
0,58 $
Autozone
4 déc.
5,39 $
Toll Brothers Inc.
4 déc.
0,23 $
Banque Laurentienne
5 déc.
1,31 $
CIBC
6 déc.
1,98 $
Banque TD
6 déc.
1,80 $
Banque Nationale du Canada
6 déc.
1,93 $
Lululemon Athletica
6 déc.
0,36 $
Dollarama Inc.
6 déc.
0,70 $
Banque de Nouvelle-Écosse
7 déc.
1,19 $
The North West Co.
7 déc.
0,38 $
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À SURVEILLER CETTE SEMAINE
Washington restera sous surveillance la semaine prochaine, mais il y aura aussi beaucoup d'activité du côté des banques
centrales. En effet, des réunions et des annonces sur la politique monétaire sont prévues dans l'ordre à la Banque
centrale d'Australie, la Banque du Canada, la Banque d'Angleterre et la Banque centrale européenne. La première
pourrait abaisser son taux directeur de 25 centièmes, alors que les autres devraient laisser leur politique inchangée. Les
ministres des Finances de la zone euro tiendront aussi leur réunion régulière où il sera notamment question de la Grèce,
de l'Espagne et du programme de surveillance bancaire proposé par l'UE.
Par ailleurs, quantité de nouvelles données économiques commenceront à déferler la semaine prochaine, dont l'indice
manufacturier des directeurs d'achats chinois pour le mois de novembre, qui devrait confirmer la poursuite du
redressement de l'économie de la Chine. Des résultats solides devraient simuler les produits de base et relancer les
actions canadiennes dès l'ouverture des marchés la semaine prochaine. Les chiffres du secteur manufacturier européen
seront également publiés, mais on attend surtout les données mensuelles sur l'emploi aux États-Unis à paraître vendredi.
On anticipe une augmentation modeste de 95 000 emplois durant le mois. Les chiffres de l'emploi en novembre devraient
aussi être modestes au Canada.
QUESTION(S) DE LA SEMAINE
Le R.-U. a surpris les marchés cette semaine en annonçant que le Canadien Mark Carney succéderait à Mervyn
King à la tête de la Banque d'Angleterre. Qu'est-ce que ce changement signifie pour les deux établissements?
L'annonce cette semaine que le gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney deviendra le nouveau gouverneur de
la Banque d'Angleterre en juillet 2013 a surpris tout le monde, laissant plusieurs candidats natifs du R.-U. sur la touche.
Dans les faits toutefois, on peut facilement comprendre ce qui a motivé George Osborne à opter pour un candidat de
l'extérieur. La Banque d'Angleterre a laissé l'économie évoluer sans direction claire et elle a semblé par moments à court
de moyens pour sortir le pays de la récession. Bien que la livre sterling se soit initialement appréciée, certains jugent que
c'est une solution un peu drastique pour le R.-U. vu le parti pris de M. Carney pour une augmentation des taux au
Canada. La réalité, toutefois, c'est que la situation économique du R.-U. est bien plus mauvaise que ce que les marchés
semblent réaliser. D'ici cinq ans, le pays pourrait perdre son triple A, il connaîtra un changement de gouvernement et il
sera probablement aux prises avec une autre récession. M. Carney en aura donc plein les bras au cours de son mandat
de cinq ans.
À court terme, la politique monétaire en Angleterre et au Canada devrait rester inchangée. Le mandat du gouverneur
actuel de la Banque d'Angleterre, M. King, prend fin seulement en mai et comme l'économie du pays semble stagner au
quatrième trimestre, il est possible que la banque introduise un nouveau programme d'achat d'obligations (QE). En ce qui
concerne la politique monétaire canadienne, M. Carney a réitéré la nécessité d'un retrait imminent de la détente
monétaire (hausse des taux), à condition que les facteurs mondiaux ne fassent pas dérailler l'économie canadienne. Or,
on voit mal comment cela pourrait changer dans les prochains mois. Il faut cependant se rappeler que M. Carney quitte la
Banque du Canada au moment où l'économie intérieure vacille et où les décideurs doivent jongler non seulement avec
une détérioration des perspectives, mais aussi avec des consommateurs endettés qui doivent réduire leurs dépenses.
Son départ prive le Canada du gouverneur qui avait pris des mesures audacieuses durant la crise de 2008 en abaissant
les taux d'intérêt à des creux commandés par l'urgence de la situation. Qui donc pourrait prendre sa place à la tête de la
Banque du Canada? Parmi les principaux aspirants au poste, il y a Tiff Macklem, sous-gouverneur principal de la Banque
du Canada et bras droit de M. Carney. Il y a aussi le sous-ministre des Finances récemment nommé, Jean Boivin, qui
pourrait être un candidat intéressant ayant étudié à Princeton avec le président de la Réserve fédérale américaine Ben
Bernanke. Les noms de Don Drummond, ancien économiste en chef de la Banque Toronto-Dominion, et de Julie
Dickson, actuelle surintendante des institutions financières, circulent également. Les marchés semblent toutefois
persuadés que peu importe qui remplacera M. Carney, la politique et l'orientation de la banque centrale resteront
inchangées.
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