Sexe et Satan, l`association rêvée Mika Luttinen

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Sexe et Satan, l`association rêvée Mika Luttinen
Sexe et Satan, l’association rêvée
Mika Luttinen est le genre de personnes qu’on aime interviewer. Discutant
volontiers de tout (on a notamment évoqué l’Europe ou… la consommation
d’alcool dans l’entretien qui suit), pas partisan (mais alors pas du tout) de la
langue de bois, un peu imprévisible mais solide dans ses convictions, le
bougre représente à merveille la musique de son groupe : brutalement
honnête et sans fioritures. On a pris le pouls des vétérans finlandais
d’Impaled Nazarene qui, sur leur 13e opus Vigorous and Liberating Death,
prouvent qu’ils ne se sont pas assagis…
Entretien avec Mika « Slutti666 » Luttinen (chant)
Interview, traduction et édition par Mastema
Mastema (Rock ‘n Balls) : Bonjour Mika, merci beaucoup pour cet entretien avec Rock ‘n
Balls ! Impaled Nazarene n’a pas fait beaucoup de concerts pour promouvoir Vigorous
and Liberating Death. Une tournée en bonne et due forme sera-t-elle organisée plus tard
dans l’année ?
Mika « Slutti666 » Luttinen : Non, et ce pour une raison très simple : nous avons tous un
boulot et nous ne pouvons nous permettre de tourner comme on le faisait par le passé.
Ça craint mais c’est la dure réalité. Heureusement, on a décroché quelques bons festivals
donc on ne peut pas se plaindre.
M : Justement, comment se sont passés ces shows récents, notamment le Hellfest (France)
et le Tuska à la maison ?
Mika : Le Hellfest était moyen. Le son sur scène était atroce et j’ai cassé mon micro, tous
les techniciens de scène et le responsable des retours ayant disparu. C’était bizarre. Le
concert au Tuska était en fait un concert de club car nous avons joué dans la salle après
la journée de festival. On s’est produits avec le combo finlandais Viikate [note : heavy
mélodique] qui est vraiment excellent ! Et le club, le Virgin Oil, est un des meilleurs de
Helsinki.
M : Vu le style que vous jouez, j’ai toujours considéré Impaled Nazarene davantage
comme un groupe de scène, afin de traduire toute cette énergie et cette violence.
Apprécies-tu les concerts ? Si le groupe pouvait faire des concerts indéfiniment sans
publier de nouveau matériel, le ferais-tu ?
Mika : Jouer live est la meilleure chose dans ce groupe. Tu as l’opportunité de voyager,
découvrir de nouveaux endroits, rencontrer de nouvelles personnes, boire et manger des
spécialités locales, etc. Certains de nos fans sont devenus de bons amis qui viennent nous
voir en Finlande et que nous allons voir chez eux. Quant à la deuxième partie de ta
question, je pense qu’à un certain moment ça me gaverait de ne chanter que d’anciens
titres chaque soir. Pas que je ne les apprécie pas, bien au contraire, mais il est important
de rafraîchir la set-list de temps en temps pour préserver l’intérêt, aussi bien pour toi que
pour le public. Les choses sont différentes lorsque tu fais partie d’un groupe qui ne joue
que dans des stades et qui possède des tubes à la pelle. Dans ce cas-là, tu peux te
contenter de ressasser tes classiques indéfiniment.
M : Vigorous and Liberating Death est, une fois encore, un disque très rapide et agressif.
Comment le compares-tu au précédent, Road to the Octagon, qui avait très bien été
accueilli ?
Mika : Pour moi ce disque est dans la continuité de RttO. Il est peut-être plus punky et plus
dynamique, car RttO était un festival ininterrompu de blasts alors que sur ce nouvel opus
on propose aussi quelques titres plus lents… selon nos standards, en tout cas.
« Certains de nos fans sont devenus de bons amis qui viennent nous voir en Finlande et
que nous allons voir chez eux. » (Mika Luttinen)
M : Quatre années séparent ces deux publications, un délai inhabituel pour vous…
Mika : On a enregistré un DVD live le même jour où RttO est sorti [note : le concert du DVD
1990-2012 a en effet été enregistré le 20 novembre 2010 ; le DVD est, quant à lui, sorti fin
octobre 2012]. Pour raccourcir une histoire peu intéressante, nous avons rencontré pour
ce DVD des problèmes de son qui ont mis des plombes à se régler. Au final, on a dû se
résoudre à retirer quatre ou cinq morceaux, et l’ensemble a été compilé sur un double
DVD. À cela il faut ajouter qu’on a d’abord fait des concerts pour promouvoir RttO,
ensuite d’autres shows pour promouvoir le DVD 1990-2012. Tout à coup, on s’est rendus
compte qu’on était au printemps 2013 et qu’il était grand temps de se bouger le cul, de
réserver des jours de studio et de commencer l’écriture d’un nouvel album.
M : J’aimerais que l’on discute des thèmes que tu évoques dans tes paroles. Tu as déclaré
que le titre de l’album et certaines paroles concernaient la mort de l’économie de l’Union
Européenne. Te considères-tu comme un eurosceptique ? Comment la crise financière
actuelle évoluera-t-elle dans les prochaines années, à ton avis ? Et à quel point les
Finlandais sont-ils touchés par cette crise ?
Mika : Il ne s’agit pas tant de l’économie de l’UE, mais de l’UE dans en tant que telle. Je
pense que l’objectif de l’Union Européenne était excellente, en supprimant par exemple
les frontières, mais tout cela aurait dû rester plus limité. L’UE veut devenir comme les ÉtatsUnis et c’est précisément pour cette raison que c’est un échec. On brasse ensemble des
pays beaucoup trop différents les uns des autres. Tenter d’imposer les mêmes lois et les
mêmes statuts à des pays qui fonctionnent totalement différemment est tout simplement
une tâche impossible. Ce qui marche dans le nord ne marche pas dans le sud, et viceversa. Les législations sont donc stupides. Je ne suis pas à 100% un eurosceptique et je
préfère que la Finlande reste dans l’UE mais nous avons besoin de plus d’autonomie pour
définir nos propres lois. La crise financière ne concerne pas uniquement l’UE, c’est un
problème global. Un économiste (je ne me souviens plus duquel) a prédit que la crise
mondiale actuelle est tellement grave qu’on ne s’en remettra jamais. Ce qui veut dire
qu’on ne renouera pas avec la croissance économique, le mieux que l’on puisse faire est
une légère amélioration mais sinon, on restera coincé au niveau actuel. Je crois
facilement cette affirmation. Et nous, les Finlandais, sommes touchés au même titre que
les autres. Les mêmes problèmes se retrouvent dans tous les pays.
M : Tu as également déclaré que certaines paroles traitaient de la mort de la liberté
d’expression. C’est un problème qu’Impaled Nazarene a rencontré bien souvent par le
passé, avec des concerts annulés en Allemagne et en Pologne, notamment. La situation
s’est-elle améliorée pour vous sur ce plan-là ?
Mika : Heureusement nous n’avons plus rencontré de problèmes depuis longtemps. Le
morceau que tu évoques, « Sananvapaus », traite d’une triste réalité ici en Finlande, qui
concerne la liberté d’expression. Une partie des gens peut dire tout ce qu’elle veut mais
pour l’autre, ce n’est pas du tout aussi évident. En bref, il n’y a qu’une « opinion » qui est
tolérée.
M : Les paroles de « Drink Consultation », quant à elles, traitent d’un problème qui, aux
yeux de beaucoup de gens, est typiquement finlandais…
Mika : Ils ont tort. « Drink Consultation » est basé sur une histoire qui est réellement arrivée à
un mec que je connais. Parfois, boire abusivement peut mener à un comportement
abusif. Mais plus globalement, si on analyse les habitudes de consommation d’alcool
dans l’Union Européenne, la Finlande occupe en réalité la 23 e place (si l’on s’en réfère
aux statistiques de l’OMS de 2011). Nous consommons annuellement 12,53 litres d’alcool
par personne. En Allemagne, par exemple, on est à 12,791 litres, au Royaume-Uni à 13,361
litres et en République tchèque à 16,471 litres [note : une nouvelle étude de l’OMS sur ce
sujet a été publiée cette année. Avec une consommation annuelle moyenne de 12,3
litres d’alcool par personne, la Finlande a amélioré son score mais occupe pourtant
dorénavant la 16e place du classement, devant ses voisins scandinaves, mais loin derrière
le trio de tête : la Biélorussie avec 17,5 litres/personne, la Moldavie avec 16,8
litres/personne et la Lituanie avec 15,4 litres/personne. La Belgique occupe la 29 e place
avec 11 litres/personne, et la France la 18 e place avec 12,2 litres/personne.] Donc même
si on a cette réputation de gros buveurs, on consomme en réalité nettement moins
d’alcool par personne que les gens d’autres pays européens.
« L’Union Européenne veut devenir comme les États-Unis et c’est précisément pour cette
raison que c’est un échec. On brasse ensemble des pays beaucoup trop différents les uns
des autres. Tenter d’imposer les mêmes lois et les mêmes statuts à des pays qui
fonctionnent totalement différemment est tout simplement une tâche impossible. » (Mika
Luttinen)
M : Hormis tes commentaires sociaux ou politiques, tu aimes aussi parler de sujets moins
sérieux comme la sexualité, la perversion, etc. Quelle est la place de ces sujets à côté
des autres dont on vient de parler, plus critiques envers le monde actuel ?
Mika : Je pense que les morceaux traitant de sexe et de perversions sont plus sérieux que
ceux qui tendent vers des sujets politiques. En fait, la politique n’a rien d’intéressant, même
un gosse pige que ce qui motive les politiciens, c’est leur propre jeu de pouvoir. Il ne faut
pas trop s’appesantir sur nos sujets « politiques » car pour moi, ce sont juste des
observations de la réalité qui nous entoure et une occasion d’exprimer mon dégoût des
choses. Ces chansons ne représentent vraiment qu’une partie infime de notre catalogue.
Notre sujet de prédilection a toujours été le rejet de la religion et ça le restera jusqu’à la
fin. Parfois on ne l’aborde pas frontalement mais on en parle toujours d’une façon ou
d’une autre, tu peux en être sûr. L’association du sexe et de Satan est la meilleure que
l’on puisse imaginer.
M : Le line-up a pas mal évolué tout au long de votre carrière mais il est très stable depuis
près de dix ans maintenant. Comment sont les relations dans le groupe ?
Mika : On fonctionne vraiment comme une machine parfaitement huilée. On ne se
fréquente pas beaucoup en-dehors du groupe mais lorsqu’on se retrouve, on s’entend
bien et on s’éclate. Il y a des gens qui ont tendance à oublier que certains mecs sont
dans le groupe depuis un sacré moment : Repe [note : Reima Kellokoski alias Repe
Misanthrope, batterie] est chez nous depuis 1995 et Arc [note : Mika Arnkil alias Arc v 666,
basse] depuis 2000. UG [note : Tomi UG Ullgrén, guitare] nous a rejoint en 2007 mais il nous
dépannait depuis 2000 en tant que musicien de session.
M : Et toi, quel est ton rôle dans le groupe ? Comment influences-tu le processus de
composition et prends-tu en charge les autres tâches concernant le groupe, sachant que
tu es le dernier membre « historique » ?
Mika : Nous composons tous, mais jamais ensemble. Chacun amène en répétition des
morceaux plus ou moins achevés, et c’est à ce moment-là qu’on décide ce qu’on garde
et ce qu’on supprime. D’habitude, ces morceaux sont finis à 99% et il ne s’agit plus que de
corriger parfois certains tempi ou bidouiller quelques détails. Le truc génial – et cela
s’applique à tous les musiciens qui ont transité par ce groupe –, c’est que lorsque
quelqu’un intègre IN, il saisit tout de suite l’essence de ce groupe et est capable
d’apporter des morceaux qui nous ressemblent. Nous n’avons jamais été confronté à une
situation où quelqu’un amenait quelque chose qui s’écartait trop de notre identité. Tout le
monde pigeait le truc immédiatement. Quant aux autres choses concernant le groupe,
c’est moi qui m’en occupe à 100% et les autres préfèrent d’ailleurs que ça se passe
comme ça. Je leur dis où et quand ils doivent être présents et chacun se pointe
précisément au moment que j’ai indiqué.
« Lorsque quelqu’un intègre Impaled Nazarene, il saisit tout de suite l’essence de ce
groupe et est capable d’apporter des morceaux qui nous ressemblent. Nous n’avons
jamais été confronté à une situation où quelqu’un amenait quelque chose qui s’écartait
trop de notre identité. Tout le monde pigeait le truc immédiatement. » (Mika Luttinen)
M : La relation que le groupe entretient avec le punk a toujours été assez ambiguë, à mes
yeux. Après la publication de Nihil (2002) qui avait vu la participation d’Alexi Laiho
(Children of Bodom), tu disais être heureux que le groupe s’écarte de l’influence punk
pour embrasser un son plus fondamentalement metal. Quatorze ans plus tard, on retrouve
une influence… punk très prononcée dans votre musique ! Quelle est ta vision de la
musique punk et de ses positions politiques – une caractéristique importante de l’identité
de ce style musical ?
Mika : Eh bien si tu te réfères à des interviews datant d’il y a quatorze ans, il ne fait aucun
doute que certaines choses que j’ai pu dire à l’époque ne sont plus valables aujourd’hui !
La musique punk dans son ensemble a évidemment toujours eu une grosse influence sur
nous. Quand nous avons débuté, on aimait Venom, Sodom, Kreator, etc. mais aussi The
Exploited, Extreme Noise Terror et d’autres. Et nous n’avons jamais essayé d’occulter ces
influences. Je sais que beaucoup de punks aiment Impaled Nazarene mais juste pour la
musique. Je réagis exactement de la même façon pour le punk : je fais abstraction du
message et des paroles et je profite simplement de la musique. Le son d’Impaled
Nazarene est un mélange de black, de death et de thrash auquel on ajoute des
influences punk et grindcore. C’est aussi simple que cela.
M: Impaled Nazarene est un pionnier du metal extrême en Finlande. La scène finlandaise
compte bon nombre de groupes de qualité, comme Behexen, Moonsorrow ou Rotten
Sound. Que penses-tu de cette scène et considères-tu qu’Impaled Nazarene a contribué
à son développement ?
M : Je n’ai jamais suivi la scène finlandaise ni aucune autre scène. Je m’en contrefiche,
vraiment. On n’a jamais été un groupe populaire ici en Finlande donc je juge notre
influence relativement minime. La presse finlandaise nous a royalement niés sauf dans
quelques cas où elle a cru se faire un peu de fric en sortant des histoires racoleuses de
merde. Dès le premier jour, nous avons compris que les marchés étrangers seraient bien
plus intéressants pour nous que ce pays de trous du cul dans lequel on vit. Quant à de
bons groupes finlandais, je citerais Horna, Satanic Warmaster, Battle Beast et ceux que tu
as cités, Moonsorrow.
M : Quels artistes aimes-tu écouter aujourd’hui ? Te laisses-tu tenter par des formations
récentes ou préfères-tu tes classiques ?
Mika : Je fais partie de ces gens qui préfèrent écouter les trucs avec lesquels ils ont grandi.
Par là j’entends les disques de Slayer, de Kreator, de Sodom, d’Extreme Noise Terror, etc.
« On n’a jamais été un groupe populaire ici en Finlande donc je juge notre influence
relativement minime. […] Dès le premier jour, nous avons compris que les marchés
étrangers seraient bien plus intéressants pour nous que ce pays de trous du cul dans
lequel on vit. » (Mika Luttinen)
M : Dernière question habituelle chez nous : quel serait ton top-3 des meilleurs albums de
tous les temps ? Un choix horrible !
Mika :
- Slayer, Reign in Blood. Un disque qui sonne toujours aussi brutal qu’à sa sortie. Si tu
ne faisais pas partie de la scène à l’époque où cet album est sorti, tu n’as pas la
moindre idée de la façon dont il a changé le cours des choses pour le metal
extrême. Un album qui n’a rien perdu de sa putain de validité aujourd’hui.
- Venom, Welcome to Hell. Ce disque a changé ma vie et il m’a montré que Satan
et le metal sont les deux choses qui comptent le plus.
- Sarcófago, I.N.R.I. L’équivalent sud-américain de Reign in Blood. Personne n’égale
leur niveau de brutalité pure et ce disque, dans son ensemble, pue la crasse et le
mal.
M : Merci pour cet entretien, Mika ! Le mot de la fin, peut-être ?
Mika : Merci à toi. Buvez de la Duvel et soyez libres !
Sex and Satan, a perfect match
Mika Luttinen is the kind of guy I enjoy interviewing: unafraid to tackle
various topics (we’ve notably discussed Europe or… alcohol consumption in
the following interview), (viscerally) unable to practice double talk,
somewhat unpredictable but with solid convictions, the man represents its
band’s music to perfection: brutally honest and unadorned. It was time to
get the latest news concerning the Finnish veterans of Impaled Nazarene
who, with their thirteenth album Vigorous and Liberating Death, prove
they’re not ready to cool down any time soon…
Conversation with Mika ”Slutti666” Luttinen (vocals)
Interview and editing by Mastema
Mastema (Rock ‘n Balls): Hi Mika, thanks a lot for this interview with Rock ‘n Balls! Impaled
Nazarene didn’t play a lot of shows thus far to promote Vigorous and Liberating Death, will
there be a full-scaled tour scheduled later this year?
Mika “Slutti666” Luttinen: No there will be not. And the reason is very simple, we all have
regular jobs and simply cannot tour anymore like we used to do. It sucks shit but that’s the
way it is. Thankfully we have scored good festivals so we cannot complain.
M: How did those recent shows at Hellfest (France) and Tuska, in your homeland, go?
Mika: Hellfest was OK, sound on stage was really bad and I broke my microphone and all
stagehands and monitor guy had disappeared. It was weird. Tuska show was basically a
normal club show because we played at the after club. We played with Finnish band
Viikate which is a really great band. And the club (Virgin Oil) is really one of the best in
Helsinki.
M: With the musical style it practices, I always saw Impaled Nazarene more as a live band,
to translate all its energy and violence. Do you personally enjoy concerts? If the band
could tour indefinitely without releasing new material, would you do it?
Mika: Playing live is the best thing being in the band. You get to travel, see new places,
meet new people, eat and drink local specialties. Some of our fans have become our
best friends, they visit Finland, we visit them. As for the latter part of your question, I think at
some point I would lose all interest if I had to sing only old songs night after night. Not that I
do not enjoy them, I really do, but you simply need to refresh the set from time to time to
keep it interesting for yourself and for the audience as well. It is different if you are a
stadium-size band who has massive hits, then you can milk your back catalogue forever.
M: Vigorous and Liberating Death is once again a very fast-paced and aggressive record,
how would you compare it to Road to the Octagon which had been well received?
Mika: For me it is the logical continuation of the RttO album. It might be more punky and it
has more dynamics. RttO was like a full speed blast fest whereas on the new one we have
slower songs (slow by our standards anyway) as well.
“Some of our fans have become our best friends, they visit Finland, we visit them.” (Mika
Luttinen)
M: Four years separate these two records, which is quite unusual for the band.
Mika: We recorded a live DVD on the same day RttO came out. To cut a very long and
boring story short, we faced sound issues on it which took us forever to fix. Basically we had
to cut out four or five songs. It turned out to be a double DVD in the end. First we played
shows in support of RttO, then in support of the 1990-2012 DVD. Suddenly it was spring 2013
and we said “now we fucking need to schedule the studio and start writing”, and we did.
M: I’d like to take a moment to discuss the themes you’ve developed in the album’s lyrics.
You’ve commented that the album’s title and lyrics notably touched upon the death of the
European Union’s economy. Could you develop this? Do you consider yourself a
Eurosceptic? How do you believe the current financial crisis will evolve in the next few
years? And how are the Finns affected by this crisis?
Mika: Not really the EU’s economy but the whole EU itself. I think the point of the EU was
great with no borders and so on, but it should have stayed more limited. They want to be
another USA. and this is exactly why it fails. Too different type of countries. Trying to
enforce the same laws and statutes to countries that function totally differently is simply an
impossible task. What works in the north does not work in the south and vice versa. Idiotic
legislations. I am not a 100% Eurosceptic and I prefer that Finland stays in the EU but we
need to have more national power to legislate our own laws. Financial crisis is a global
problem, not only inside the EU. One economist (cannot remember his name) predicted
that the current global crisis is so bad that we will never recover from it. Meaning that
there will be no economic upswing, maybe slightly better than now, but overall we are
stuck at this level. And I can believe this easily. And we Finns are affected like the rest of
you. Same problems in every country.
M: You also stated some lyrics were about the death of freedom of speech. Impaled
Nazarene has been confronted with this problem many times in the past, with show
cancellations in Germany and Poland, notably. Has this situation improved for the band?
Mika: Thankfully we have not had any problems for a long time. “Sananvapaus” deals with
something here in Finland which is basically a sad state of freedom of speech. One side
can say whatever the fuck they want to and everything from the other side is then
considered something else. In other words, a single “opinion” is allowed.
M: In the eyes of most people, the lyrics for “Drink Consultation” refer to a more strictly
“Finnish” issue…
Mika: They are wrong. “Drink Consultation” is based on a true story which happened to a
dude I know. Sometimes excessive drinking can result in excessive behavior. If we look at
alcohol consumption in the EU, Finland actually stands (according to 2011 WHO statistics)
at the 23rd place. We consume 12,53 liters of pure alcohol per capita. Whereas for
example Germans consume 12.79 l, Britons 13,36 l and Czech citizens 16,47 l. So even
though we are always seen as heavy drinkers, reality is that we consume much less
alcohol per capita than other EU countries do.
“The European Unions wants to be another USA. and this is exactly why it fails. Too different
type of countries. Trying to enforce the same laws and statutes to countries that function
totally differently is simply an impossible task.” (Mika Luttinen)
M: Aside from these social/political comments, your lyrics also include less serious topics
such as sexuality, perversion, etc. How do you relate to these topics compared with some
of the others we’ve just talked about, which are rather a critical point of view on today’s
world?
Mika: I think songs about sex and perversions are more serious than songs with possible
political leanings. Politics are not interesting really, even a child understands politicians are
all about their own power game in the end. You should not put too much emphasis on our
“political” songs because to me they are more like observations of current times and just a
need to voice the disgust of things. Those songs truly are a minority in our catalogue. The
main lyrical theme has always been anti-religious and this will remain the main theme until
the very end. Sometimes the message might not be so obvious but it is there for sure. Sex
and Satan are the best combination one can have.
M: How’s the band line-up today? It has changed quite a lot over the years but is has been
very stable for almost ten years now. How are relationships within the band?
Mika: We work as a very well-oiled machine, really. We don’t hang out together too much
outside the band things but then when we do, we really get along well and have a blast.
People tend to forget how long some guys have already been in the band: Repe (drums)
already since 1995 and Arc (bass) since 2000. UG joined us in 2007 but was already with us
as a session guitarist back in 2000 and has been helping us out since then.
M: How would you describe your role within the band? How do you influence the writing of
the songs and all other aspects, knowing you’re the last “historical” member?
Mika: We all write music, but we never write together though. Everybody brings more or
less finished songs to the rehearsal place and this is when we check out if we keep the
song or delete it or maybe keep parts of it. Usually these songs are 99% ready and it’s just
about checking some tempos or instead of doing a certain riff three times, play it only
twice, you get the idea. The great thing (and this applies to every member we ever had) is
that when somebody joins IN, he immediately understands the essence of this band and
brings in songs that sound like us. We never had a situation where a new member brought
in something that was very different from what we are. Everybody got it right away. As for
other band things, I pretty much handle everything and the others prefer it that way. I tell
them at what time and where they ought to be and we are all there at the exact minute I
told everybody.
“When somebody joins Impaled Nazarene, he immediately understands the essence of
this band and brings in songs that sound like us. We never had a situation where a new
member brought in something that was very different from what we are. Everybody got it
right away.” (Mika Luttinen)
M: The band’s link with punk music has always been a bit ambiguous in my view. After the
release of Nihil (2000) and the participation of Alexi Laiho to the band, you said you were
happy IN was moving away from the punk influence to go back to a strictly metal feeling.
Fourteen years later… punk is a strong influence in your music! What is your view on punk
music and its political views – an important part of its identity?
Mika: Well, if you look back at 14-year old interviews, you bet your ass there are things I
said back then that are not really valid now. Punk music in general has been (of course) a
big influence on our music. When we started, we were into Venom, Sodom, Kreator etc.
and at the same time into The Exploited, Extreme Noise Terror and so on. And we have
never tried to deny that. I know there are actually quite a lot of punks who like Impaled
Nazarene but only for its music. And the same applies to me regarding punk. I basically
ignore the message and lyrics and just enjoy the music. Impaled Nazarene’s sound is
basically a mixture of black, death and thrash metal added with punk and grindcore
influences. It’s that simple.
M: Impaled Nazarene has been a pioneer of the Finnish extreme metal band. This country
has a very active extreme metal scene, with outfits such as Behexen, Moonsorrow or
Rotten Sound. What do you think of this scene? And how do you think Impaled Nazarene
has helped to develop it?
Mika: I have never followed the Finnish scene or any scene for that matter. I really don’t
care. We have never been the flavour of the month here in Finland so our influence is
pretty minimal, in my opinion. We have basically been ignored by all Finnish press unless
when it was some “now we can get some juicy headlines” type of crap. From day one we
understood foreign markets are much more interesting than this domestic buttfuck scene
we have here. Good Finnish bands are Horna, Satanic Warmaster, Battle Beast and the
aforementioned Moonsorrow.
M: What are some of your favourite bands nowadays? Do you listen to a lot of new outfits,
or do you rather go back to the classics?
Mika: I belong to the group of people who prefer to listen to stuff they grew up with.
Meaning I still listen to my Slayer, Kreator, Sodom and Extreme Noise Terror records…
“We have never been the flavour of the month here in Finland so our influence is pretty
minimal, in my opinion. […] From day one we understood foreign markets are much more
interesting than this domestic buttfuck scene we have here.” (Mika Luttinen)
M: Last and traditional question here at Rock ‘n Balls: what would be your all-time albums
top-3? A tough one, I know!
Mika:
- Slayer, Reign in Blood. It is still a brutal as fuck album and if you were not part of the
scene back then, you have no fucking clue how much this album changed the
course of extreme metal. It is still a valid as fuck album.
- Venom, Welcome to Hell. It changed my life and showed me Satan and metal are
the things to pursue.
- Sarcófago, I.N.R.I. The South-American equivalent of Reign in Blood. Nobody can
match the sheer brutality and overall dirty evilness that this album reeks of.
M: Thanks a lot for this interview, Mika! A last message?
Mika: Thank you. Drink Duvel and be free!