L`infection urinaire, chez l`enfant: méfiez-vous des

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L`infection urinaire, chez l`enfant: méfiez-vous des
ACTUALITÉ
L’infection urinaire, chez l’enfant:
méfiez-vous des complications!
L’infection urinaire est une des infections
bactériennes les plus fréquentes, en
médecine générale, après les infections
respiratoires. Elle se rencontre chez
l'adulte, comme chez l'enfant, sauf
qu'elle se diffère par ses symptômes,
ses étiologies et ses conséquences. La
prévalence des infections urinaires, chez
l’enfant, se distingue selon l’âge et le
sexe: elle est plus fréquente chez les
petits garçons, au-dessous de l’âge de 3
mois et plus fréquente chez les petites
filles, au-dessus de l’âge de 1 an. Dans
le 1/3 des cas, l’infection urinaire, chez
l’enfant, est liée à une malformation des
voies urinaires.
Par Sara Mohammedi
Qu’est-ce qu'une infection urinaire?
L’infection urinaire est une infection bactérienne non spécifique, développée au
dépend du tissu rénal et des voies urinaires (les uretères, la vessie et urètre).
Elle se définit, biologiquement, par une
bactériurie (présence de bactéries dans
l’urine), supérieure ou égale à 100.000
germes/ml.
Dans l’infection urinaire, on distingue,
classiquement, deux types d’infection:
La cystite, ou infection urinaire basse,
qui est une infection localisée à la vessie,
le plus souvent d’origine bactérienne.
Bénigne, toujours, l’infection se fait
par voie ascendante et la pyélonéphrite
aigue, ou infection urinaire haute, qui est
une infection du rein, provoquée par un
germe. Le plus souvent, celui-ci vient de
la vessie. Il remonte l'uretère et le bassinet, pour arriver dans le rein. La pyélonéphrite aigue est une néphrite interstitielle microbienne (atteinte du tissu du
soutien du rein) et souvent, elle est associée à une cystite et elle est, potentiellement, grave.
Quelles sont les causes de l’infection
urinaire, chez l’enfant?
Pour que l’appareil urinaire soit infecté
par un germe, il faut une interaction
entre ce germe et son hôte. Pour cela,
on a:
Les facteurs liés à l’hôte, qui sont représentés par:
les voies de contamination: le plus souvent, il s’agit de la voie ascendante, qui
est le passage des germes du périnée à
la vessie. Ce passage est facile, chez la
fille, parce que l’urètre est court. Il a la
voie hématogène, qui est rare, surtout
après la période néonatale.
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Santé-MAG N°15 - Février 2013
les facteurs rénaux: le médullaire rénal
est plus susceptible d’être infecté que le
cortex.
l’immaturité vésicale: la vessie de l’enfant est immature, jusqu’à l’âge de 4 ans.
facteurs urétéraux: des valves à clapet
anti-reflux, situés à la jonction de la vessie et les uretères, préviennent le refoulement d’urine vers les reins. Lorsque
ces valves ne sont pas bien développées,
un reflux vésico-urétéral (RVU) peut se
produire. Habituellement le RVU, seul,
ne produit aucun symptôme, ni préjudice. Toutefois, si l’enfant développe une
cystite, l’urine infectée peut causer une
infection rénale, lors du reflux.
Les facteurs liés à la bactérie: certaines bactéries, comme les colibacilles
(exemple: Escherichia. Coli), possèdent
la capacité d’adhérence, par les organelles filamenteux, (finbriae) à l’épithélium urinaire. Certains enfants - surtout
les fillettes -, sont plus susceptibles de
développer des infections urinaires et
cela est, probablement, lié à la densité et
à la disponibilité des répéteurs aux finbriae.
Les facteurs favorisants: certaines circonstances favorisent l’éclosion d’une
infection urinaire:
chez le nourrisson: les couches, l’immaturité vésicale, le prépuce étroit, la diarrhée.
chez l’enfant (propreté acquise): une
hygiène médiocre, trouble mictionnel,
vulvite, constipation, oxyurose (ce sont
de petits vers dans les selles, qui sont
responsables d’une vulvo-vaginite, chez
la petite fille).
dans tous les cas: RVU, enfant sous corticothérapie ou sous immunosuppresseurs, mal nutrition protéino-calorique,
syndrome néphrotique, lithiase.
Les germes en cause de l’infection urinaire: en réalité, les germes, responsables de l’infection urinaire, sont nos
propres germes et l’on a 3 types en
cause: les germes d’origines intestinales, comme les colibacilles (surtout
Escherichia. Coli, qui représente, dans
80% des cas, le germe en cause de
l’infection urinaire), les germes qu'on
retrouve sur la peau, comme le staphylocoque et les germes vaginaux.Tous ces
germes appartiennent à la flore bactérienne naturelle.
Quels sont les symptômes de l’infection
urinaire?
Les manifestations cliniques sont, étroitement, liées à l’âge de l’enfant. Chez le
nouveau-né et le nourrisson, l’infection
urinaire se présente, souvent, sous une
forme non spécifique et le plus souvent,
il s’agit d’une pyélonéphrite aigue, qui
peut se manifester par: une fièvre isolée,
une chute ou stagnation pondérale, des
troubles digestifs (anorexie, diarrhée,
vomissement), une hématurie, unictère
persistant ou cholestatique chez le nourrisson, une rétention d’urine aigue.
Chez le grand enfant, la cystite est évoquée, surtout, chez la petite fille de plus
de 3 ans. Elle se manifeste par des brûlures mictionnelles, envies impérieuses,
dysurie (difficulté à uriner), cystalgies
(douleurs à la vessie), pollakiurie (mictions très fréquentes), hématurie (présence de sang dans l’urine), une énurésie
qui réapparaît (c’est l’émission d’urine
involontaire et inconsciente, généralement nocturne, chez un enfant qui, normalement, ne fait plus pipi, au lit); jamais
de fièvre, ni de troubles digestifs. La cystite n’est pas fréquente chez le nouveauné, ni chez le nourrisson.
Par contre, la pyélonéphrite aïgue
peut se rencontrer à tout âge et elle
est, toujours, évoquée, chez le nouveau-né et le nourrisson. Elle se manifeste, chez l’enfant plus grand, par une
fièvre élevée, accompagnée de frissons
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et de sueurs, des brûlures mictionnelles et des envies impérieuses (mais,
pas aussi intenses, comme dans le cas
de la cystite), des lombalgies (douleur à
la région lombaire), des douleurs abdominales.
La pyélonéphrite aigue est une urgence
et un traitement doit être instauré, le
plus vite possible, car elle peut donner
des cicatrices rénales irréversibles, qui
peuvent évoluer vers une insuffisance
rénale chronique.
Quelle est le traitement de l’infection
urinaire?
Pour traiter une infection urinaire, on
doit prouver le diagnostic, par un examen des urines, en utilisant la bandelette urinaire et un examen cytobactériologique des urines et on doit préciser
s’il s’agit d’une infection urinaire basse
(la cystite), ou haute (la pyélonéphrite
aigue).
Le traitement de la cystite repose sur
une mono-antibiothérapie, par voie
orale, durant dix jours et des règles
d’hygiène, qui sont:
boissons abondantes, avec des mictions, régulières, toutes les 2 à 3 heures
éviter de se retenir très longtemps.
éviter les bains, dans des baignoires.
changement, quotidien, des sous-vêtements.
lutter contre la constipation.
la cure d’un phimosis (rétrécissement
du prépuce, qui empêche de décalotter
le gland de la verge). Le phimosis est
une indication à la circoncision.
bonne hygiène périnatale, avec nettoyage d’avant en arrière, après chaque
toilette.
Le traitement de la pyélonéphrite aigue
est urgent et la prise en charge doit être
rapide.
Le traitement repose sur une antibiothérapie précoce et efficace, par voie
intraveineuse, pour prévenir, ou minimiser, le risque de cicatrices parenchymateuses rénales, qui peuvent évoluer
vers une insuffisance rénale chronique.
L’hospitalisation est recommandée,
chez l’enfant moins de 3 mois et l’enfant
qui présente des signes cliniques d’infection sévère. Pour les autres enfants,
le traitement est ambulatoire.
Après 2 à 3 semaines de la période aigüe
de l’infection, un examen doit être pratiqué. C’est la cystographie rétrograde,
pour dépister un reflux vésico-urétéral
(RVU) et de préciser l’aspect de la filière
urétrale.
Cependant, dans la majorité des cas,
une infection urinaire haute, chez l’enfant, est due à une malformation des
voies urinaires. Pour cela, une échographie est, toujours, réalisée. Le plus
souvent, la malformation disparaît,
spontanément, avec l’âge. Dans le cas
contraire, la chirurgie peut être indiquée, comme dans le cas d’une uropathie obstructive, lithiase, RVU de haut
grade - qui persiste au-delà de l’âge de
2 ans - ou si le RVU est responsable de
plusieurs épisodes de pyélonéphrites
aigue, sous traitement antiseptique.
Comment peut-on prévenir l’infection
urinaire, chez l’enfant?
En sachant que les germes, responsables de l’infection urinaire, chez
l’enfant, sont nos propres germes, qui,
normalement, n’entraînent aucune
infection; du fait de l’existence des mécanismes de défense contre l’infection
urinaire, comme la vidange vésicale, qui
permet d’éliminer les germes dans les
urines, le mucus sécrété par l’épithélium vésical, qui empêche l’adhérence
des germes, le PH acide des urines et
l’osmolarité urinaire élevé, qui inhibe la
croissance bactérienne.
Alors, la prévention, contre l’infection
urinaire, consiste à renforcer ces mécanismes de défense comme: - d’aller
uriner régulièrement, grâce à des boissons abondantes, pour empêcher ces
germes de se fixer. (p.2)
il ne faut pas utiliser des antiseptiques
qui vont déréguler le PH de la flore bactérienne naturelle.
- bonne hygiène périnéale, avec un nettoyage d’avant en arrière, après chaque
miction.
Les règles, a retenir, sur l’infection urinaire:
toute fièvre isolée, chez un nouveau-né
ou un nourrisson, impose la recherche
d’une infection urinaire.
les cystites sont rares, chez le nourrisson.
toute pyélonéphrite aigue est, a priori,
le fait d’un reflux vésico-urétéral, permanent ou intermittent et sa bonne prise
en charge permet d’éviter l’évolution
vers l’insuffisance rénale chronique
C
d
a
h
Une étude de
bioéquivalence, sur le
Furosémide, réalisée
par le LNCPP
Le Laboratoire national de contrôle des
produits pharmaceutiques (LNCPP) a
réalisé une étude de bioéquivalence
sur le médicament générique "Furosémide", produit par le groupe Saidal,
dans le but de vérifier l’équivalence
thérapeutique des deux médicaments
(générique et princeps). Outre une
équipe de Saidal et du LNCPP, une
cinquantaine de volontaires sains, des
corps médical et paramédical, des
CHU de Beni-Messous et Blida, ont été
soumis à des tests cliniques.
Des prélèvements sanguins sont réalisés chez ces personnes, en vue de
déterminer les concentrations plasmatiques des médicaments, par une
méthode bio-analytique appropriée.
L’essai entrepris porte sur le "Furosémide", prescrit dans le traitement des
cardiopathies.
L’étude est réalisée selon les normes
internationales et la réglementation
algérienne en vigueur régissant les
essais cliniques, après obtention de
l’autorisation du ministère de la Santé, de la population et de la réforme
hospitalière et l’établissement d’un
contrat d’assurance.
Les personnes volontaires devront
subir des tests les 9 et 16 février. Les
résultats seront annoncés, prochainement.
Le LNCPP avait déjà effectué des
études de bioéquivalence sur certains médicaments; à savoir, l’Amoxicilline (antibiotique) et Metformine
(antidiabétique)
N°15 - Février 2013 Santé-MAG
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