Rapport - Direction Générale des Statistiques du Gabon

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Rapport - Direction Générale des Statistiques du Gabon
Réunions de ABSA IV et de CODI V (Addis-Abeba, 29/04 – 04/05/2007) ** Rapport de mission
1.
Introduction
Du 29 avril au 4 mai 2007, se sont tenues, à Addis-Abeba en Ethiopie, les
réunions du Comité consultatif pour la statistique en Afrique (ABSA)1 et du Comité
de l’information pour le développement (CODI)2. Le Comité consultatif était à sa
quatrième réunion (ABSA IV) alors que le CODI se déroulait dans sa cinquième
session (CODI V). Le thème retenu pour le CODI V était : « l’emploi et l’économie du
savoir ».
La DGSEE du Gabon était représentée à ces deux assises par M. Symolin
ONDO METO’O, Directeur des études, de la coordination statistique et de
l’informatique (DECSI). Mais, une délégation de l’Institut national de cartographie
participait aussi aux travaux du CODI V. Elle était composée de M. Charles SADIE,
Directeur général, et de M. Basile PINTO, Directeur de la documentation et des
relations commerciales.
Ces réunions étaient organisées par la CEA en vue d’émettre singulièrement
des avis sur des questions relatives au développement de la statistique sur le
continent africain. Mais, le CODI revêtait un intérêt plus large, étant donné qu’il a
couvert, au-delà de l’examen des progrès réalisés en matière d’organisation
statistique,
l’observation des potentialités de la géo-information, des TIC
(technologies de l’information et de la communication) et de l’information
bibliographique.
2.
Le déroulement des réunions
Les deux réunions se sont déroulées sur la même période, le CODI V ayant
démarré le dimanche 29 avril 2007 pour se terminer le vendredi 4 mai 2007 et ABSA
IV ne s’étant tenu que le lundi 30 avril 2007. L’une comme l’autre des réunions a
utilisé le français et l’anglais comme langues de travail.
2.1 Le déroulement de ABSA IV
La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par M. Abdoulie
JANNEH, Sous-Secrétaire général des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la CEA.
Dans son allocution, il a, en particulier, rappelé le repositionnement de la CEA en
faveur de la statistique et la nécessité de renforcer les capacités des systèmes
statistiques nationaux dans l’optique de l’accomplissement des Objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD). Il s’est également penché sur quelques
résolutions de CODI IV, en liaison avec les décisions de la dernière conférence des
ministres chargés de la statistique et du dernier sommet de l’Union africaine (UA).
Après cette introduction solennelle, le bureau de ABSA IV s’est installé. Il
s’agit de celui qui avait déjà dirigé les travaux de ABSA III en juin 2006, le mandat du
ABSA (Advisory Board on Statistics in Africa), dont le Gabon est membre pour les années 2006 et 2007,
a été institué en 2002 en vue d’apporter à la Communauté économique pour l’Afrique (CEA) tout
conseil nécessaire pour améliorer la statistique en Afrique et mettre en œuvre les recommandations
du CODI .
2 Créé en 1997, CODI (Committee on Development Information) est une instance de décision de la CEA
regroupant les représentants des pays africains et des observateurs issus d’organismes internationaux
et sous-régionaux.
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bureau étant de deux ans. Ce bureau était présidé par le Directeur général de
l’Institut national de la statistique (INS) du Rwanda, M. Louis MUNYAKAZI.
Comme vice-président et rapporteur, il y avait respectivement M. Symolin ONDO
METO’O (Gabon) et M. Tom MAKUMBI NYANZI (Université Makéré d’Ouganda).
Les travaux se sont déroulés, le lundi 29 avril 2007, de 9 heures 35 minutes à
13 heures 5 minutes, puis de 14 heures 35 minutes à 18 heures 55 minutes dans la
salle de conférence 6 du Centre de conférence des Nations Unies. Ils consistaient en
des présentations réalisées par l’équipe de la CEA, puis en des discussions et des
recommandations.
La réunion a été clôturée par le président du bureau, à l’issue de l’adoption
d’un ensemble de recommandations.
2.2 Le déroulement de CODI V
La cérémonie d’ouverture des travaux de CODI V s’est effectuée le mardi 1e
mai 2007 sous la présidence de M. Abdoulie JANNEH qui s’est appesanti, une fois de
plus, sur le repositionnement de la CEA en faveur de la statistique. Il a, en outre,
présenté les objectifs et le thème de CODI V, ainsi que le défi des statisticiens face à
l’impact de l’économie du savoir.
La réunion de CODI V a démarré solennellement deux jours après le début
effectif des travaux. Des sessions préliminaires ont, en effet, eu lieu les 29 et 30 avril.
A partir du 1e mai 2007, les travaux étaient organisés en plénière et en sous-comités.
Au total, six plénières se sont tenues sous la présidence d’un délégué du Sénégal qui
a été élu avec l’ensemble du bureau de CODI V, i.e. deux vice-présidents et deux
rapporteurs.
On comptait quatre sous-comités3 : le sous-comité géo-information, le souscomité TIC, le sous-comité savoir, bibliothèque et système d’information et le souscomité statistique. Ce dernier a élu, comme les autres sous-comités, son bureau qui
était composé de :
(1) M. Mamadou NIANG, président (Sénégal) ;
(2) M. Barnabé OKOUDA, premier vice-président (Cameroun) ;
(3) M. Valeriano LEVENE, second vice-président (Mozambique) ;
(4) M. Lizzie MEDICHIKOTI, premier rapporteur (Malawi) ;
(5) M. Abdelilah ZERROU, second rapporteur (Maroc).
Le sous-comité statistique a tenu une session spéciale le vendredi 4 mai 2007
sur le renforcement des capacités statistiques. Elle était présidée par M. John MALEMUKASA (Ouganda) qui était assisté par un rapporteur, M. Lawrence KAMARA
(Sierra Leone).
En plénière ou en sous-comité, les travaux se déroulaient en général de 8
heures 40 minutes à 13 heures, puis de 14 heures 40 minutes à 18 heures 20 minutes
dans l’enceinte du Centre de conférence des Nations Unies. Les plénières se tenaient
dans la salle de conférence 1 tandis que le sous-comité statistique travaillait dans la
Le présent rapport va se focaliser uniquement sur les travaux du sous-comité statistique auxquels le
représentant de la DGSEE a participé.
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salle 6. La démarche empruntée était la même que celle de ABSA IV : des
présentations suivies de discussions et de suggestions.
La clôture des travaux de CODI V a été effectuée, le vendredi 4 mai 2007, par
M. ABDOULIE JANNEH.
3.
Les principaux points abordés
3.1 Les points saillants de ABSA IV
Plusieurs points ont été soulevés lors de la réunion du Comité consultatif.
Mais, les échanges ont surtout concerné le processus de repositionnement de la CEA
en faveur de la statistique, l’organisation de la Journée africaine de la statistique 2006
et le projet de Charte africaine de la statistique.
3.1.1
Le repositionnement de la CEA
La troisième réunion du Comité consultatif (ABSA III), tenue en juin 2006 à
Addis-Abéba, avait fortement rappelé la nécessité, pour la CEA, de reprendre le
leadership de la statistique en Afrique. Conformément à cette recommandation, la
CEA a concédé un retour à une division spécialement chargée des questions
statistiques. Celle-ci a donc été créée pendant le second semestre de l’année 2006 sous
la forme du Centre africain de la statistique (CAS).
Aujourd’hui, le CAS est sur le point de revoir toutes les stratégies nationales
de développement de la statistique (SNDS) en Afrique. Il s’est fixé cinq axes pour
développer la statistique à la CEA et au sein des pays :
(1) la focalisation des utilisateurs ;
(2) la qualité et l’intégrité des données ;
(3) l’innovation ;
(4) le partenariat ;
(5) le partage du savoir et de l’information.
Depuis lors, des efforts considérables ont été déployés par le nouveau Centre
pour accomplir différentes activités inscrites sur son programme de travail
2006/2007. Ce programme est, aujourd’hui, exécuté à 65% alors que le CAS ne
dispose que de 19 agents ; le CAS est sans ressources propres, sa création étant
intervenue en cours d’exercice budgétaire4. Ce taux de réalisation devra s’améliorer
d’ici à la fin de l’année 2007.
Le programme de travail 2008/2009 du CAS s’articule sur six composantes :
(1) le programme de recensements généraux de la population et de l’habitat
(RGPH) ;
(2) les enquêtes auprès des ménages pour le suivi des OMD et des
programmes de développement ;
Avant la création du CAS, les activités statistiques étaient menées dans le cadre de la Division des
Politiques économiques et sociales. Les crédits de cette division, pour 2006/2007, couvrent également
les besoins de financement du CAS.
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(3) les statistiques économiques
statistiques de prix, etc.) ;
(rénovation
des
comptes
nationaux,
(4) la formation en statistique ;
(5) la coordination des activités de développement statistique ;
(6) la gestion des données statistiques.
Dans le cadre des activités de coordination, il est prévu, en particulier, la
création d’une commission de la statistique dénommée StatCom-Afrique. Cet organe
subsidiaire de la CEA serait animé principalement par les directeurs généraux des
INS. Sa première session devrait se tenir en 2008.
3.1.2 L’organisation de la Journée africaine de la statistique 2007
Dans la perspective de l’organisation de la Journée africaine de la statistique
(JAS), le CAS a reçu, en tout, 25 propositions de thèmes de la part des pays (dont 5
issues du Gabon). ABSA IV ne s’est pas définitivement prononcé sur le thème de la
JAS 2007. Le Conseil a simplement arrêté le principe de retenir un thème en rapport
avec les résolutions des deux dernières conférences des ministres en charge de la
statistique.
Comme en 2006, la CEA devra, pour 2007, fournir aux pays les matériaux
traditionnels (communiqués de presse et affiches) et un DVD contenant un film sur le
plaidoyer en faveur de la statistique. Les appuis de l’UA et de la Banque africaine de
développement (BAD) sont aussi attendus.
3.1.3 Le processus d’élaboration de la Charte africaine de la statistique
Le délégué de la Commission de l’UA a tout simplement présenté la genèse de
la Charte et le processus de son élaboration. Il en ressort que l’idée d’une charte pour
la statistique date du séminaire organisé par l’UA à Bamako en septembre 2006 sur
l’harmonisation des statistiques en Afrique. Le premier draft élaboré, du 23 au 25
avril 2007, par une équipe d’experts devrait être examiné techniquement en juin
prochain à Kigali (Rwanda).
ABSA IV a recommandé à la Commission de l’UA de présenter le projet de
charte lors des travaux de CODI V afin que tous les participants s’imprègnent déjà de
son contenu.
3.2 Les principaux sujets soulevés par CODI V
Diverses questions ont été débattues par le Comité aussi bien en plénière
qu’au niveau du sous-comité statistique. On note essentiellement l’importance
croissante de l’économie du savoir, la Charte africaine de la statistique, l’avènement
de StatCom-Afrique et de CODIST (Committee on Development Information, Science and
Technology), la subsidiarité et la coopération Sud-Sud en statistique, le Programme de
comparaison international (PCI-Afrique), la JAS 2007 et le renforcement des capacités
statistiques en Afrique.
3.2.1 L’importance croissante de l’économie du savoir
L’économie du savoir a été définie comme étant l’ensemble des secteurs
d’activité caractérisés par l’utilisation des TIC et/ou d’une forte intensité de capital
humain et par la production de service. L’éducation est la clé de cette économie.
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En Afrique, l’éducation connaît une nette croissance si l’on s’en tient au poids
de l’enseignement dans le budget de l’Etat et à l’évolution du nombre d’universités et
d’étudiants. De manière générale, les taux de scolarisation sont également sans cesse
en augmentation.
Cependant, le système éducatif des pays africains connaît encore d’énormes
difficultés (pléthore d’élèves et d’étudiants, enseignement technique dispensé sans
équipement nécessaire, etc.) pour qu’il puisse contribuer significativement à
l’économie du savoir.
D’autres régions du monde paraissent bien avancées au niveau de la
formation de la population ; elles présentent donc une contribution considérable à
l’économie du savoir. C’est ainsi que 40% de l’emploi dans l’Europe des Quinze était
dû au savoir. Mais, l’essentiel de cette contribution provenait des TIC.
L’économie du savoir n’est pas encore mesurée en Afrique, en raison de la
faiblesse des systèmes statistiques nationaux qui est telle que seules les statistiques
scolaires sont réellement disponibles. Des efforts considérables restent donc à fournir
afin de mesurer l’importance de l’économie du savoir en Afrique.
Les méthodes statistiques utilisées par l’Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE) et l’Union européenne (UE) constituent, dans
cette optique, des référentiels indispensables. Ainsi, la mesure de l’économie du
savoir serait basée sur le principe d’inclusion, dans le champ d’application, d’une
unité de production utilisant de manière modérée ou de manière forte un au moins
des trois facteurs (capital humain, TIC et innovation). L’observation s’opèrerait à
travers une enquête auprès des entreprises.
Mais, pour appréhender spécifiquement l’emploi dans l’économie du savoir,
une enquête auprès des ménages serait plus adaptée. Le questionnement
concernerait le niveau d’instruction des individus, l’utilisation voire l’accès aux TIC
et sur la recherche-développement (innovation), en rapport avec la situation et
l’activité de l’employeur.
En définitive, il a été recommandé aux Etats d’investir dans la production de
statistiques sur l’économie du savoir.
3.2.2 La Charte africaine de la statistique
Conformément à l’une des recommandations de ABSA IV, le délégué de la
Commission de l’UA a présenté la genèse, le contenu et les perspectives de validation
de la Charte africaine statistique. Le principe d’élaboration de la Charte avait été
énoncé en septembre 2006 à Bamako ; il a été entériné par le conseil exécutif de l’UA
en janvier 2007.
Le projet de Charte contient un ensemble de dispositions qui devraient
garantir le bon accomplissement des activités statistiques au niveau continental. Le
texte rappelle d’abord les principes fondamentaux de la statistique officielle et les
principales initiatives relatives à la statistique telles que le Système général de
diffusion des données (SGDD) du Fonds monétaire international (FMI). Il détermine
ensuite les objectifs visés par la Charte : encadrer le plaidoyer en faveur de la
statistique, assurer la coordination statistique, garantir l’observation des principes du
processus de production de l’information statistique, etc. Il définit également ses
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propres principes (indépendance professionnelle, qualité des données, adéquations
des ressources avec la collecte des données, diffusion statistique, protection des
données individuelles et coopération). Le projet de Charte décrit enfin l’obligation
des Etats à l’appliquer, les relations entre les acteurs du système statistique africain,
le champ de son application et les mécanismes de sa mise en œuvre.
Il est prévu une accélération du processus d’adoption de la Charte. Le premier
draft devrait parvenir aux INS pour examen avant le 14 mai 2007. Du 4 au 6 juin 2007,
le texte sera discuté, pour validation, par l’ensemble des responsables des INS, des
communautés économiques régionales et des autres organismes sous-régionaux.
Cette réunion se tiendra à Kigali et l’UA doit s’assurer de la participation effective
des INS à ces travaux censés garantir l’appropriation préalable de la Charte par les
Etats africains. Enfin, le texte validé sera soumis à l’appréciation des chefs d’Etats et
de gouvernement lors du sommet d’Accra en juillet 2007.
3.2.3 L’avènement de StatCom-Afrique et de CODIST
Le repositionnement de la CEA en faveur de la statistique va conduire à la
création de deux organismes subsidiaires au détriment de la disparition de CODI.
Etant donné que la CEA a consenti la création d’une division spécialement chargée
de la statistique (le CAS), il va lui être associé un organe subsidiaire appelé StatComAfrique, ou Commission africaine de la statistique, qui sera une entité décisionnelle
regroupant principalement, chaque année, tous les directeurs généraux des INS
d’Afrique. En conséquence, CODI va muer en CODIST.
StatCom-Afrique, qui tiendra sa première réunion en 2008, aura pour missions
principales la promotion de la Charte africaine de la statistique, le développement
des systèmes statistiques nationaux en fonction des principes fondamentaux de la
statistique officielle, la coordination du développement statistique, l’élaboration de
méthodologies statistiques spécifiques aux pays africains, la mobilisation des
ressources financières et de l’appui technique au profit de la statistique et la diffusion
des statistiques africaines.
3.2.4 La subsidiarité et la coopération Sud-Sud
Dans la dynamique actuellement caractérisée par un nombre de plus en plus
important d’organismes régionaux et sous-régionaux opérant dans le domaine de la
statistique, une recommandation ferme a été émise à l’endroit de la CEA afin qu’elle
veille à l’harmonisation des activités statistiques de ces différentes entités. Le
principe de subsidiarité a été rappelé de telle sorte que les interventions de ces
organismes ne s’achoppent pas entre elles. AFRISTAT, par exemple, devrait
conserver ses prérogatives et poursuivre l’exécution du PSTA 2006-2010 (Programme
stratégique de travail d’AFRISTAT) de telle manière que les autres organismes
n’interviennent qu’en dehors du champ d’AFRISTAT ou en complément de son
appui.
Parallèlement, les débats sont revenus, à plusieurs reprises, sur la nécessité
d’établir des relations de partenariat, en matière de statistique, entre les pays
africains. C’est ainsi qu’il a été décidé de se pencher particulièrement sur les pays en
situation de post-conflit. La CEA et chacun des Etats africains, en fonction de son
expertise et de ses moyens, devraient appuyer l’Angola, le Congo (RDC), la Guinée
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Bissau, le Liberia, la Centrafrique, le Sierra Leone, la Somalie et le Soudan pour la
réalisation de leurs RGPH respectifs.
C’est dans ce contexte que le Rwanda a particulièrement manifesté sa ferme
volonté de coopérer avec le Gabon. Le directeur général de l’INS du Rwanda (INSR)
est disposé, pour lancer les échanges entre les deux pays, à conduire, à très court
terme, une mission à Libreville afin d’identifier, avec la DGSEE, les axes de cette
coopération.
3.2.5 Le PCI-Afrique
La BAD a présenté les premiers résultats du Programme de comparaison
international qu’il vient de conduire auprès d’une cinquantaine d’Etats africains.
L’intervenant s’est appesanti sur la qualité des résultats obtenus en matière de
dépenses de consommation des ménages et surtout sur la pertinence et la robustesse
de la démarche qui a généré la décomposition du PIB en sept grands agrégats.
De nombreux enseignements positifs sont à tirer de ce vaste exercice. Les
résultats pourraient particulièrement servir à l’élaboration des indicateurs actualisés
de développement humain et de l’indice des prix à la consommation, ainsi qu’à la
mise en œuvre du Système de comptabilité nationale de 1993 (SCN 1993).
Eu égard à la satisfaction générale dégagée par cet exercice, il a été
singulièrement recommandé de le rendre permanent et d’en valoriser les résultats à
travers une large diffusion. La BAD prévoit d’organiser la diffusion des résultats
définitifs du Programme en les plaçant sur son site Web et en s’assurant que chaque
INS va les disséminer au niveau national. La BAD entrevoit également de développer
le modèle du PCI à l’intention des centres africains de formation en statistique.
3.2.6 Le thème de la JAS 2007
Comme suggéré par ABSA IV, le thème de la JAS 2007 a été retenu en
conformité avec les résolutions des dernières conférences des ministres chargés de la
statistique. Le choix effectué repose sur l’emploi. L’intitulé du thème, qui sera affiné
et entériné par la CEA, est le suivant : « le défi de l’emploi en Afrique : le rôle de
l’information statistique ».
Néanmoins, le délégué du Gabon a marqué son appréhension quant à la
logique du choix de ce thème. Il s’est évertué à rappeler à l’auditoire que l’objectif
des JAS est de faire du plaidoyer pour la statistique à l’intention du politique
essentiellement puisque ce dernier est censé mettre en place un environnement
favorable au développement du système statistique national. D’où la nécessité de
proposer des thèmes qui sensibilisent davantage le politique sur son rôle dans le
développement de la statistique. Le DECSI a conclu en précisant que d’autres choix
auraient été possibles, surtout dans le contexte actuel caractérisé par un processus de
transformation du cadre juridique et institutionnel de la statistique officielle.
3.2.7 Le renforcement des capacités statistiques en Afrique
Une session spéciale a été consacrée, le dernier jour des travaux, au
renforcement des capacités statistiques. Deux optiques ont été présentées : le
renforcement vu selon les réalisations des INS et le renforcement à l’aune des appuis
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apportés par les organisations internationales. Les quatre expériences nationales
évoquées concernaient le Maroc, le Niger, l’Ouganda et le Soudan.
Pour ces pays, l’essentiel du renforcement des capacités statistiques se
présente sous la forme de formations aux producteurs et d’amélioration de
l’environnement organisationnel et institutionnel. L’INS d’Ouganda, ou UBOS
(Uganda Bureau of statistics), dispose même, depuis 2002, d’une division spécialement
consacrée au renforcement des capacités statistiques et à la déconcentration
administrative de l’INS.
L’Ouganda et la Niger ont connu récemment un renforcement des capacités
statistiques considérables dans des domaines différents de la formation, de
l’organisation et de l’institutionnel. Le premier s’est doté d’un bâtiment spécial alors
que le second a vu le budget de l’INS passer de 8 millions de FCFA, en 2002, à 3,2
milliards de FCFA en 2007.
Les bénéficiaires du renforcement des capacités dans les quatre pays sont
surtout l’INS et les services statistiques sectoriels. Néanmoins, en Ouganda, des
efforts sont également déployés au niveau des ONG et des centres de recherche
universitaires.
Dans toute cette dynamique, les pays ont bénéficié de différents appuis de la
part de la coopération bilatérale, mais surtout en provenance des organismes
internationaux. Plusieurs organismes interviennent, en effet, dans le processus de
renforcement des capacités statistiques mené par les pays africains. Mais, la BAD,
AFRISTAT, la FAO, PARIS21 et la CEA jouent un rôle particulier dans le
renforcement des capacités statistiques.
L’intervention de la BAD dans les activités statistiques nationales est récente.
Depuis le début des années 2000, la Banque apporte son concours dans les domaines
principaux suivants : comptabilité nationale, statistiques des prix, statistiques
sectorielles et enquête QUIBB (Questionnaire des indicateurs de base du bien-être).
Afin de garantir de bons résultats pour ces projets, la BAD impose une supervision
technique d’un organisme doté d’une expertise notoire. C’est ainsi qu’AFRISTAT a
accompli ce rôle dans le cadre du PCI-Afrique.
La BAD entend se focaliser maintenant sur le soutien aux SNDS, le
renforcement de la coopération Sud-Sud et la mesure de l’impact de ses interventions
sur le développement de l’Afrique.
AFRISTAT, quant à lui, intervient de manière quasi-exclusive sur ses Etats
membres en vue de les aider à produire et à diffuser une information statistique de
bonne qualité. Aussi, cinq grands axes peuvent-ils être identifiés dans son
programme de travail à moyen terme 2006-2010:
(1) le renforcement des capacités institutionnelles et humaines des systèmes
statistiques nationaux en matière d’organisation ;
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(2) l’appui5 au développement des systèmes d’information pour le suivi des
OMD et des stratégies de réduction de la pauvreté ;
(3) l’appui au renforcement des capacités de collecte, de traitement et
d’analyse des données (y compris la rénovation des statistiques
économiques) ;
(4) la recherche appliquée en vue du développement des méthodologies
adaptées aux systèmes statistiques de Etats membres ;
(5) l’appui à la diffusion, y compris les bases de données et les TIC.
En ce qui concerne la FAO, on note une tradition bien établie en matière de
renforcement des capacités statistiques. Trois formes d’appui sont souvent
perceptibles : la formation et les échanges d’expériences, les stages sur le terrain et la
vulgarisation des manuels techniques (y compris CountryStat qui est un manuel
intégré de dissémination des statistiques agricoles et alimentaires).
En dehors de la BAD, d’AFRISTAT et de la FAO, il y a la CEA qui concentre sa
coopération statistique sur le plaidoyer, le développement institutionnel, le
financement des activités et la formation (y compris la promotion de la coopération
Sud-Sud, des échanges d’expériences et des ateliers sur les RGPH et les enquêtes
auprès des ménages).
Au-delà de ces quatre organismes, il y a le Centre de formation et de
recherche6 d’Ankara en Turquie. Organisation spécialisée de la Conférence des pays
islamiques7, à laquelle appartiennent 27 Etats africains dont le Gabon, le Centre mène
une coopération peu incisive avec les pays membres en matière de statistique.
Pourtant, ces pays présentent des performances peu reluisantes concernant la
pratique statistique, la collecte des données et la disponibilité des données. La
performance générale du Gabon, par rapport à ces trois critères, place le pays parmi
les derniers pays africains membres de la Conférence. Il se situe au même niveau que
la Guinée Bissau et bien avant trois pays seulement (le Soudan, la Libye et la
Somalie).
Face à cette situation, le Centre initie aujourd’hui un programme de
renforcement des capacités statistiques pour les Etats membres de la Conférence. Les
besoins et les capacités en formation sont en train d’être recensés auprès des pays. Le
Gabon doit entériner et transmettre, avant le 14 mai 2007, ses besoins. Sur cette base,
le Centre va s’engager à aider les INS à améliorer leurs capacités statistiques. Il
explore également la possibilité d’établir une coopération mutuelle et une
coordination entre les INS des pays membres, mais aussi entre les INS et le Centre.
Dans cette optique, une conférence se tiendra très prochainement à Istanbul
(Turquie). Le Centre est disposé à financer la participation d’un représentant par
pays membre.
Ce sous-programme s’accomplit actuellement en partenariat avec le Programme des Nations Unies
pour le développement, la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique et la Banque
mondiale.
6 Statistical Economic and Social Research and training Centre for Islamic Countries (SESRTCIC).
7 Créée en 1969, la Conférence des pays islamiques compte aujourd’hui 57 pays membres et constitue
la deuxième plus grande organisation internationale après les Nations Unies.
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4.
Conclusion
En définitive, les réunions de ABSA IV et de CODI V se sont déroulées dans
de bonnes conditions. Le travail acharné ainsi mené a conduit à des résultats
intéressants pour le développement de la statistique dans les pays africains. Le CAS
est déjà opérationnel et StatCom-Afrique le sera à partir de 2008. La Charte africaine
de la statistique viendra aussi couvrir l’ensemble de ces développements et donner
une dynamique nouvelle aux systèmes statistiques nationaux.
On s’attend donc à une meilleure organisation des activités statistiques, au
développement de la coopération Sud-Sud et à une plus grande harmonisation des
statistiques sur le continent africain. Au regard de son classement à l’aune des
indicateurs de capacités statistiques, le Gabon compte parmi les pays qui ont le plus
à gagner dans cette nouvelle dynamique. D’ailleurs, le pays pourrait déjà exploiter, à
très court terme, l’opportunité offerte, lors de ces assises, par le Rwanda en matière
de coopération statistique. Il pourrait aussi participer au programme de
renforcement des capacités proposé par le Centre de formation des pays islamiques.
La DGSEE devrait consentir le maximum d’effort possible pour rentrer
fermement dans la nouvelle ère qui se dessine au niveau de l’Afrique. En participant
systématiquement aux grandes rencontres internationales ou sous-régionales sur la
statistique, en échangeant régulièrement avec la CEA et les autres pays africains, en
établissant une meilleure organisation interne, elle y parviendra assurément.
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ANNEXE I : AGENDA DE LA MISSION
Samedi 28 avril 2007
1. Arrivée de la mission à Addis-Abeba
Dimanche 29 avril 2007 2. Atelier régional sur la gestion de l’information et du savoir au service du
développement
3. Colloque régional subsaharien sur la formation à l’utilisation de l’information et
l’apprentissage permanent
Lundi 30 avril 2007
4. Ouverture des travaux du Conseil consultatif sur la statistique en Afrique (ABSA IV)
5. Rapport sur les activités statistiques de la CEA (2006-2007) et programme de travail
2008-2009 du Centre africain de la statistique
6. Documents d’orientation sur :
•
le suivi des recommandations de ABSA III ;
•
les résolutions de la Conférence des ministres de la statistique 2007 ;
•
les termes de référence de StatCom-Afrique ;
•
le système statistique africain ;
•
le projet de Charte africaine de la statistique.
7. Information sur :
•
le thème de la Journée africaine de la statistique 2007 ;
•
le Symposium africain sur le développement de la statistique.
8. Présentation des recommandations et discussion
9. Conclusion des travaux
Mardi 1e mai 2007
10. Cérémonie d’ouverture de CODI V
11. Débat sur l’emploi et l’économie du savoir
12. Séance d’ouverture des travaux du sous-comité « statistique » (CODI-STAT)
13. Rapport sur les activités de la CEA pour 2006-2007 et programme de travail 2008-2009
Mercredi 2 mai 2007
14. Politiques et stratégies en matière d’emploi et d’économie du savoir à l’appui du
développement des entreprises et de la création d’emplois
15. Accessibilité et gestion de l’information et du savoir pour favoriser l’innovation et la
productivité
16. Résultats préliminaires du PCI-Afrique (CODI-STAT)
17. Rapports sur la documentation à l’intention des organes délibérants (CODI-STAT)
Jeudi 3 mai 2007
18. Mesure de l’emploi dans l’économie du savoir
19. Questions nouvelles : Charte africaine de la statistique, Symposium africain sur le
développement de la statistique, Journée africaine de la statistique 2007, etc. (CODISTAT)
20. Séance de clôture des travaux de CODI-STAT
21. Projection vidéo sur les TIC pour tous
22. Lecture des rapports des sous-comités
Vendredi 4 mai 2007
23. Séance spéciale sur le renforcement des capacités en statistique (CODI-STAT)
24. Adoption du rapport général de CODI V
25. Cérémonie de clôture des travaux de CODI V
Samedi 5 mai 2007
12. Retour à Libreville du délégué du Gabon
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Réunions de ABSA IV et de CODI V (Addis-Abeba, 29/04 – 04/05/2007) ** Rapport de mission
ANNEXE II : LISTE DES PARTICIPANTS
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Réunions de ABSA IV et de CODI V (Addis-Abeba, 29/04 – 04/05/2007) ** Rapport de mission
ANNEXE III : LISTE DES DOCUMENTS RECUEILLIS
1. M. LO, « Economie du savoir, croissance et emploi en Afrique : le défi de la mesure
statistique » (document d’exposé pour CODI V) ;
2. CEA, « Suite donnée su sommet mondial sur la société de l’information » (rapport présenté à
CODI V) ;
3. CEA, « Activités de la CEA dans les domaines des TIC, des bibliothèques et de l’information
géographique en 2006-2007 » (rapport présenté à CODI V) ;
4. Statistics South Africa, The ISI 2009 Indicator Newsletter, vol. 1, Issue 2, 28 April 2007, 4
pages ;
5. SESRTCIC, « Basic facts and figures on OIC member countries 2006 », 61 pages;
6. PARIS21, OCDE, AFRISTAT, « Rencontre Secrétariat de PARIS21, Direction générale
d’AFRISTAT, responsables statistiques des Etats membre d’AFRISTAT : Lomé, le 4 avril
2007 », 67 pages ;
7. CEA, « Bibliothèque de la CEA : promotion de l’échange d’information et de connaissances sur
le développement en Afrique » (dépliant) ;
8. CEA, UA, “Rapport économique sur l’Afrique 2007: accélérer le développement de l’Afrique par
la diversification”, 182 pages ;
9. CEA, “Africa networking : development information ICTs and governance”, 272 pages;
10. CEA, “Médias africains et technologies de l’information et de la communication (TIC) au service
du développement” (preuves documentaires), 2003, 175 pages.
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