EXTRAITS

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EXTRAITS
Le nouveau guide des films, tome 4
Jean Tulard
EXTRAITS
NOUVEAUX ARISTOCRATES (LES) **
(Fr., 1961.) R. : Francis Rigaud ; Sc. : F. Rigaud, Jacques Vilfrid, Michel de SaintPierre, d’après son roman ; Ph. : Jacques Robin ; M. : Richard Cornu ; Pr. : ChronosFilm ; Int. : Paul Meurisse (père Philippe de Maubrun), Charles Belmont (Denis PrûléRousseau), Yves Vincent (Dr Pierre Rousseau), Maria Mauban (Élisabeth PrûléRousseau), Michel Etcheverry (le père recteur), Michel Galabru (père Menuzzi),
Mireille Darc (Milou), Paul Préboist (l’imprimeur). NB, 91 min.
Denis, jeune homme en révolte contre son milieu grand bourgeois, se heurte à
l’autoritarisme rigide et stérile de l’institution catholique dont il est l’élève. Il se rapproche
toutefois de son professeur de philosophie, le père Philippe qui, doutant lui-même de sa foi,
compatit avec lui et tente de l’épauler dans sa détresse.
Au menu : un jeune écorché vif, un religieux en porte à faux avec la foi, un portrait au vitriol
des mondains égoïstes, prétentieux et froids. Aux fourneaux : Bresson ? Dreyer ? Bergman ?
Eh bien non – le choc est violent pour qui lit les génériques : Francis Rigaud et Jacques
Vilfrid, rois incontestés de la gaudriole franchouillarde au ras des pâquerettes. Bien sûr, il y a
à la base Michel de Saint-Pierre, qui a supervisé le scénario et coécrit les dialogues.
Néanmoins on n’attendait pas tant de gravité, de justesse et de profondeur de la part des deux
compères. Petites gâteries supplémentaires : Paul Meurisse, sobre et élégant, Galabru en
soutane et Paul Préboist en imprimeur anarchisant. A découvrir.
G.B.
ORGANISATION (L’) **
(The Organization ; USA, 1970.) R. : Don Medford ; Sc. : James R. Webb ; Ph. : Joseph
Biroc ; M. : Gil Melle ; Pr. : Walter Mirisch ; Int. : Sidney Poitier (Virgil Tibbs), Sheree
North (Mme Morgan), Ron O’Neal (Joe). Couleurs, 110 min.
Cinq braqueurs font un casse dans une fabrique de meubles. Ils prennent le directeur en
otage puis le libèrent. Celui-ci est pourtant trouvé assassiné. Les braqueurs prennent contact
avec le policier Tibbs pour lui demander son aide : ils ont volé dans la fabrique de la drogue
qui doit servir d’appât pour piéger l’« Organisation » dont ils veulent démasquer les chefs. A
contrecœur, Tibbs accepte. Il aura beaucoup d’ennuis. Les assassins du directeur seront
retrouvés mais l’Organisation ne sera pas démantelée.
Encore un film sur la Mafia, mais bien enlevé, nerveux, et se rattachant à la série des
M. Tibbs-Sidney Poitier : Dans la chaleur de la nuit (Norman Jewison, 1967) et Appelez-moi
Monsieur Tibbs (Gordon Douglas, 1969).
J.T.
ORGUEIL ET PRÉJUGÉS ***
(Pride and Prejudice ; GB, 2005.) R. : Joe Wright ; Sc. : Deborah Moggach, d’après le
roman de Jane Austen ; Ph. : Roman Osin ; M. : Dario Marianelli ; Pr. : Working Title
Films ; Int. : Keira Knightley (Elizabeth « Lizzie » Bennet), Matthew MacFadyen
(Darcy), Donald Sutherland (Mr Bennet), Rosamund Pike (Jane Bennet), Brenda
Blethyn (Mrs Bennet), Jena Malone (Lydia Bennet), Rupert Friend (Wickham), Simon
Woods (Bingley). Couleurs, 127 min.
Dans l’Angleterre de la fin du XVIIIe siècle, Mr et Mrs Bennet ont cinq filles à marier. Mr
Bingley s’installe dans le voisinage ; il est riche et célibataire. On lui propose l’aînée, Jane.
Bingley a un ami, Darcy, qui n’est pas indifférent aux charmes de la cadette, Lizzie, qui, ellemême, est séduite. L’orgueil complique tout. Et un militaire, Wickham, qui a séduit Lydia, la
plus jeune des sœurs, calomnie Darcy. Lizzie refuse donc les avances de ce dernier. Mais
bientôt la vérité se fait jour. Bingley épousera Jane et Darcy Lizzie.
Admirable. Tout est réussi : l’adaptation d’une grande finesse, les images toujours
magnifiques et la distribution parfaite, dominée par la radieuse beauté de Keira Knightley, qui
est une sublime Lizzie.
J.T.
DEVIL’S REJECTS (THE) ***
(The Devil’s Rejects ; USA, 2005.) R., Sc. : Rob Zombie ; Ph. : Phil Parmet ; M. :
R. Zombie, Tyler Bates, Terry Reid ; Pr. : Lions Gate Films ; Int. : Sid Haig (Captain
Spaulding), Bill Moseley (Otis B. Driftwood), Sheri Moon (Baby Firefly), William
Forsythe (John Quincy Wydell), Ken Foree (Charlie Altamont). Couleurs, 109 min.
Depuis la mort de son frère, le shérif Wydell n’a qu’une idée en tête : éradiquer les
Firefly, une famille de psychopathes sanguinaires qui sème la terreur dans toute la région.
Mais les « rejetons du Diable », comme les ont surnommés les médias, ne sont pas d’humeur
à se laisser faire et donneront du fil à retordre au shérif et à ses hommes…
Avec ce second long métrage, fausse suite à la Maison des 1 000 morts (2003), truffé de
scènes cultes et délirantes (voir la discussion sur les Marx Brothers) et bénéficiant des
charmes de la splendide Sheri Moon, le sieur Zombie s’impose définitivement parmi les
nouveaux maîtres américains de l’effroi. Personnages déjantés, mise en scène incisive et
stylisée (avec de nombreuses références, parfaitement assumées et assimilées, aux films des
années 1970), interprétation en béton et effets spéciaux au diapason… : le cinéaste-rocker
confirme son incontestable virtuosité et signe une bande hallucinante qui comblera les
amateurs les plus exigeants.
E.B.