la creativite comme outil pedagogique dans l`enseignement artistique
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la creativite comme outil pedagogique dans l`enseignement artistique
CEFEDEM Bretagne – Pays de la Loire Mémoire LA CREATIVITE COMME OUTIL PEDAGOGIQUE DANS L’ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE Nom : MERLETTE Prénom : Julie Diplôme d’Etat Professeur de Musique Spécialité : Piano Formation Initiale Promotion 2010-2012 Session Juin 2012 Référent : Aïda MOURADIAN Qualité : Professeur de piano 1 SOMMAIRE Avant-propos…………………………………………………………………..p. 4 Introduction……………………………………………………………………p. 5 I – LA CREATIVITE, QU’EST-CE QUE C’EST ?.......................................p. 6 (définition sous forme de questions « types ») - Différence(s) entre créativité, inventivité, imagination, création,… ……......p. 6 - Est-ce que tout le monde est créatif ?..............................................................p. 7 - Comment mesurer la créativité ?.....................................................................p. 9 - Comment développer sa créativité ?…………………………………………p. 9 - Plusieurs types de créativité ?.........................................................................p. 10 II – INTERÊTS ET LIMITES………………………………………………p. 13 1. Intérêts……………………………………………………………..p. 13 2. Limites……………………………………………………………..p. 15 III – MISE EN PLACE DANS L’ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE…...p. 18 1. Etat des lieux………………………………………………………p. 18 2. Mise en place………………………………………………………p. 19 Conclusion……………………………………………………………………p. 25 2 Je tiens à remercier grandement toutes les personnes m’ayant aidées et soutenues dans la réalisation (« création ») de ce mémoire. 3 Avant-propos Il me paraît important d’énoncer, dans un premier temps, les raisons qui m’ont fait m’intéresser à ce sujet précis qu’est la créativité dans l’enseignement artistique. C’est suite à quelques sessions d’improvisations auxquelles j’ai participé que je me suis réellement interrogée quant à ma capacité d’innovation, de création et, plus globalement, quant à mes compétences créatives. Presque incapable de proposer ne serait-ce qu’un bout d’une musique que j’aurais dû moi-même composer sur le moment (improvisation), donc, ne dévoilant certainement pas mes aptitudes instrumentales, j’en suis arrivée à la conclusion plutôt négative que voici : « je n’ai pas de créativité ». Ce constat, beaucoup d’interprètes et surtout beaucoup de personnes dans le monde se le font ou se laisse l’entendre dire. Cependant, après une recherche plus fine et plus poussée de ma part concernant la créativité d’un point de vue neuropsychologique, l’écueil consistant à dire qu’‘il y a des personnes qui sont créatives comme d’autres qui ne le sont pas’ s’avère infondé voire faux. En réalité, chaque personne est pourvue de créativité ; cette dernière est plus ou moins stimulée selon les individus. Je me suis par la suite intéressée aux bienfaits et aux divers intérêts qu’aurait l’introduction de la créativité dans l’enseignement. N’y voyant que des avantages, j’ai moi-même pris le parti d’en faire usage dans ma pédagogie et décidé d’en faire état dans ce mémoire. 4 Introduction Pendant son apprentissage de la musique, l’enfant est heureux de pouvoir reproduire des morceaux entendus correspondant à son niveau. Il est rassurant, et ceci dans tous les domaines, de s’apercevoir qu’à partir d’un certain travail on arrive à développer des capacités : que ce soit jouer d’un instrument, réaliser des peintures ou écrire un poème. Il serait décourageant de ne pas pouvoir, après des semaines de travail, réaliser une chose avec les capacités durement apprises. L’évolution musicale d’un élève ne peut pas être comparée à celle d’un autre élève puisqu’elle dépend certes du professeur mais aussi et surtout de l’élève, dans ce qu’il est et dans ce qu’il fait. L’apprentissage d’un instrument se limite, pour la plupart des gens, à la capacité de reproduire une œuvre. Cependant, apprendre à jouer d’un instrument passe surtout par son appropriation. Il faut que la musique soit ressentie par l’élève. Aussi, dans les méthodes pédagogiques, on retrouve le besoin d’apprendre à l’élève à s’approprier son instrument. On le pousse à sentir ce qu’il joue et à nous faire comprendre ce qu’il ressent de par son instrument. L’élève doit pour cela posséder un outil capable de lui permettre son expression : c’est la créativité. Mais au fond, qu’est-ce que la créativité ? Quel intérêt aurais-je (ainsi que les autres enseignants) à l’intégrer au sein même des cours instrumentaux ? Et enfin, de quelle manière pourrais-je l’introduire au cours ? Je vais tenter de répondre, à travers ce mémoire, à ces trois interrogations suivant trois grands chapitres qui leurs seront respectifs. 5 I – LA CREATIVITE, QU’EST-CE QUE C’EST ? Selon Hameline, le terme même de ‘créativité’ est apparu dans les années 50 aux Etats-Unis, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Des psychologues, dont Joy P. Guilford, ayant conscience de l’importance des aptitudes intellectuelles dont doivent disposer ‘leurs’ espions (espions américains) afin de recueillir des informations ‘capitales’ (données scientifiques de l’ennemi concernant la bombe atomique), ont mis en place tout une batterie de tests révélant ces dites aptitudes, sélectionnant, de ce fait, les candidats. Dès lors, Guilford a pu définir deux types d’intelligence : - l’intelligence ‘convergente’ qui, essentiellement, comprend les choses en les ramenant à un modèle déjà connu 1; donc relative à la déduction (QI) - l’intelligence ‘divergente’ 1 qui tend à produire plusieurs associations, proposant ainsi une multitude de solutions ; faisant donc appel à l’inventivité. Guilford proposera un terme unique définissant cette intelligence : la créativité. L’académicien Louis Armand a, par la suite, suggéré le mot ‘créativité’ à l’Académie Française en 1970, le définissant, tel Guildford, comme synonyme d’inventivité. Différence(s) entre créativité, inventivité, imagination, création,… Finalement, beaucoup de personnes, à l’heure actuelle, font l’amalgame entre créativité, inventivité, imagination, improvisation (en théâtre, musique,…) et création. Et c’est chose normal puisque ce sont des mots qui, somme toute, sont relativement proches, faisant appel à des processus cognitifs. Il est tout de même nécessaire de faire un point là-dessus. A mon humble avis, je considère la création comme une résultante de l’invention, création. L’imagination est un facteur favorisant, voire conditionnant la créativité. Nous ne parlons pas ici d’imagination appliquée, qui souhaite répondre à des 1 Hameline, intervention du 16 Mars 96 6 problèmes concrets, ni d’imagination constructive, orientée vers des réalisations concrètes, mais bien d’imagination créatrice, vers la création de quelque chose de nouveau. Enfin, l’improvisation, c’est le moyen de stimuler, développer son imaginaire, donc, sa créativité. Inventivité et créativité sont des termes presque semblables. ‘Créativité : Capacité, pouvoir qu'a un individu de créer, c'est-à-dire d'imaginer et de réaliser quelque chose de nouveau.’ 2 ‘ Inventivité : Capacité d'invention, faculté de concevoir quelque chose de nouveau. ’ 2 La différence réside donc dans le fait de concevoir quelque chose (pour ce qui est de l’inventivité). ‘ Concevoir : Former le concept, l'idée générale ou non d'un objet et, par extension, se représenter un objet par la pensée. ’ 2 En d’autres termes, l’inventivité s’arrête au stade même de la pensée. La créativité dépasse cette étape en vue d’une réalisation quelle qu’elle soit. Est-ce que tout le monde est créatif ? Les premières questions que la plupart des personnes se posent lorsqu’on les met face à tout sujet traitant de la créativité sont : Suis-je créative ? Est-ce que la créativité est quelque chose d’inné, ou d’acquis ? Est-ce que les aptitudes créatives sont les mêmes pour tous ? La créativité est un sujet vaste, pour lequel on s’interroge beaucoup. Effectivement, c’est à partir des années 30 que psychologues (et tout métier touchant à la psychologie) et neuropsy/physiologistes se sont intéressés de près au concept même de la pensée créatrice. Le neurophysiologiste américain Roger Wolcott Ferry a ainsi pu déterminer l’hémisphère droit du cerveau comme zone où la créativité s’activerait ; l’hémisphère gauche serait, quant à lui, le siège de la rationalité. L’affaire s’avère être plus compliquée que cela. Des chercheurs 2 http://www.cnrtl.fr 7 suédois ont admis l’importance, quantitativement parlant, de réseaux et zones du cerveau qui sont impliqués lors d’une quelconque activité créatrice. Aussi, la créativité musicale nécessiterait des capacités sensorielles (écoute, émotions, …), comme des capacités motrices (aptitudes à jouer d’un instrument, battre la mesure, …) ou génératives. Il n’y a donc pas de zone du cerveau propre à l’activité créatrice. Il semble tout de même que, lorsqu’il y a créativité, le cortex préfrontal est stimulé dans sa globalité. Tous ces chercheurs, s’étant intéressés de très près à la créativité dans ses aspects psychologiques et physiologiques, sont en accord sur un point essentiel : la créativité est une compétence propre à tous (donc est à acquérir). En d’autres termes, elle connaissances, demanderait, une pour pratique sa sollicitation : intensive, des de facteurs l’expérience, des environnementaux favorables et une capacité importante d’implication pour les concernés. ‘ Il y a des preuves qu’une immersion profonde est nécessaire dans une discipline avant de produire quelque chose d’une grande nouveauté ’ 3 ‘ Toutes les preuves montrent que les véritables compétences n’apparaissent qu’à l’aide d’une pratique intensive ’ 4 La créativité réfute, dans ce cas, toute théorie admettant les méthodes d’enseignement par découverte (constructivisme) comme des méthodes favorisant la créativité des élèves. Les méthodes d’apprentissage plus directes et plus explicites ne seraient donc pas à bannir, ou, du moins, ne devraient pas être mises de côté. Même si je conçois pleinement le fait que certaines personnes naissent avec davantage de faculté, de capacité dans des domaines précis (« génies »), j’ai maintenant la confirmation que leur ‘don’ est mis en exergue de par un mode de vie qui permet cette mise en exergue et/ou de par un intéressement certain quant à la discipline dont il est question et/ou … Une personne n’ayant pas ces ‘dons’ pourrait alors, sans conteste, ‘rattraper son retard’ grâce à une implication et une pratique soutenue. 3 R.W. WEISBERG : Creativity: Beyond the myth of genius, New York: Freeman, 1993 ANDERSON, REDER & SIMON : Applications and Misapplications of Cognitive Psychology to Mathematics Education, Texas Educational Review, 2000, Summer. 4 8 Des recherches scientifiques plus récentes ont montré que la créativité était directement dépendante de l’humeur. Comment mesurer la créativité ? Bien que la créativité soit un concept totalement abstrait, quelques psychologues se sont appliqués à concevoir des tests destinés à évaluer la créativité de chaque individu. Le premier d’entre eux est Guilford. Il s’est appuyé sur sa théorie de pensée divergente pour proposer un ‘calcul’ du niveau de créativité des différentes personnes. L’idée était, et est toujours, pour ces dernières, de trouver un maximum de solutions à un objet donné (exemple : diverses fonctionnalités de l’objet). Ellis Paul Torrance a réinvesti le modèle de Guilford dans son Test de pensée créative (TTCT). Ce test a soulevé, par la suite, un questionnement : la créativité, se limite-t-elle à la capacité de trouver le plus de résolutions possibles à un problème, en un temps donné ? En réponse à cela, Torrance, a proposé un deuxième test de créativité : la pensée intégrative. Le critère d’évaluation n’est pas le même. Il s’agit, cette fois-ci, pour les personnes évaluées, de présenter une idée ‘finale’ à partir d’un mélange de divers éléments. Pour ma part, je pense ce test très bien conçu, cependant, j’ai du mal à imaginer une quelconque évaluation de ce terme si abstrait qu’est la créativité, sachant que, finalement, elle est partout, dans notre quotidien (donner une nouvelle utilité à un objet du quotidien, trouver une nouvelle manière de présenter un plat gustatif, etc) ; donc est difficilement évaluable (subjectivité). Comment développer sa créativité ? Comme souligné plus haut dans le dossier, l’implication, l’engagement sont des valeurs essentielles quant au bon développement de la créativité d’un individu. Toujours selon les psychologues, ces valeurs sont possibles si l’individu en question possède un ‘esprit dynamique’ et non, a contrario, ‘statique’ ; c'est-à-dire si l’individu voit en l’erreur un moyen d’apprendre et pense que l’apprentissage se fait continuellement (tout au long de sa vie) et assidument. 9 Plusieurs méthodes pour booster sa créativité sont proposées via les médias (internet). Plusieurs types de créativité ? Diverses classifications de la créativité sont envisageables et ont été proposées. On peut tout aussi bien définir la créativité et donc la répartir selon des enjeux, des objectifs différents (créativité organisationnelle, créativité sociale, créativité stratégique, …), comme l’organiser suivant le profil même de la personne intéressée, de la manière dont cette dernière l’envisage, la conçoit, cette créativité (quel type de créatif êtes-vous ? Imaginatif ? Novateur ? Chercheur ? Spontané ?). M’intéressant à la créativité artistique en particulier, j’ai préféré imaginer, me mettre dans la peau de chacune des personnes ayant trait à la création artistique elle-même (cette fois-ci, création est le produit ‘fini’) ; à savoir, l’auteur, le spectateur et l’interprète (s’il y en a un). La créativité de l’auteur En musique : On oublie trop souvent le caractère abordable que peut revêtir le terme création artistique. Chacun à son niveau peut prétendre à la faculté de création mais les degrés de création sont alors très disparates et la créativité n’entre en jeu qu’à un certain degré de connaissance. En effet, créer quelque chose est facile mais être créatif afin de créer, non pas ce qui vient mais ce que l’on souhaite extérioriser, requiert une maîtrise instrumentale effective. Dans les autres domaines : Il en est de même dans les autres domaines artistiques où le but n’est pas de créer mais de créer quelque chose de précis, de réfléchi et de ressenti. Faire un trait sur un papier n’est un acte créatif que s’il est mûrement réfléchi, qu’il représente un sentiment, qu’il possède un sens profondément ancré chez l’artiste, même s’il est incompris par son public. La créativité du spectateur Mais la créativité n’est pas que chez l’artiste mais aussi chez le spectateur de l’œuvre, qui produit un sens à ce qu’il voit, sens qui lui est propre et évolutif dans 10 le temps. En effet, la créativité ne se résume pas à un objet que l’on peut créer, mais une capacité à produire un imaginaire sur, ou à partir de faits concrets. En musique : Ecouter une œuvre musicale n’est pas un acte passif mais actif en ce sens que l’interprétation qu’en donne l’instrumentiste doit encore être à son tour interprétée par l’auditeur. Bien sûr, certains sentiments sont entrés dans les mœurs comme identifiables immédiatement dans la musique ; on s’en sert d’ailleurs dans les films afin de créer un suspense avec des intervalles dissonants, diminués et augmentés. Cependant la créativité entre tout de même en compte dans la compréhension globale du morceau. Dans les autres domaines : Il en va de même dans l’observation d’une peinture ou dans la lecture d’un livre. La perception étant dépendante de la personnalité et du vécu, chaque spectateur devrait être à même de donner son interprétation, sa visualisation propre de l’œuvre. La créativité de l’interprète En musique : Il est très rependu de croire pouvoir évaluer les capacités d’un pianiste ou autre instrumentiste par l’évaluation de ses capacités techniques : dextérité, … Ce qui fait d’un interprète un bon interprète, c’est la démonstration publique de sa créativité. Le public actuel ne souhaite pas ressentir ce que le compositeur, ayant vécu il y a plusieurs siècles (pour la plupart du temps) a voulu faire sentir, mais ce que l’artiste présent veut lui donner. Les sentiments sont difficiles à partager. Le compositeur a écrit sa partition en y laissant des annotations, des consignes à respecter par les interprètes qui veulent jouer cette œuvre comme elle a été imaginée, avec l’intention, le contexte qui l’a fait naître. Mais chacun peut aussi y apporter sa flamme, ses envies, ses visions. Certains puristes, qui respectent l’ensemble des consignes laissées, s’adonnent, eux aussi, sans le savoir, à l’interprétation. Ils offrent à l’auditeur une version de l’œuvre qu’ils veulent donner, leur façon de voir, de vouloir l’œuvre. 11 Dans les autres domaines : Il en va de même en danse où une chorégraphie sera imprégnée dans un corps. Chaque danseur a sa façon propre de se mouvoir, une vision propre de son corps et de ses capacités. Cette partie, consacrée à la compréhension globale de la créativité, n’est certainement pas exhaustive dans le sens où elle ne traite que vaguement des divers points énoncés ; le sujet étant tellement vaste. Cependant, elle m’a semblée importante à coucher sur papier car elle permet d’éclairer toute personne (à commencer par moi) souhaitant en savoir davantage sur la créativité et ses questions qui lui sont inhérentes. 12 II – INTERÊTS ET LIMITES 1. Intérêts Ce n’est qu’à la fin des années 60 que les psychopédagogues, et autres personnalités s’étant intéressées de près au concept de la créativité, ont admis et prôner l’utilité de l’utilisation de celle-ci à l’école. Les intérêts constatés sont multiples. Solliciter la créativité de l’enfant dans l’enseignement permet tout d’abord son développement, son évolution personnelle (à l’enfant, bien entendu) ; et ceci, tant sur le plan émotionnel que sur les plans intellectuel et social. L’objectif d’une quelconque création (finalité éventuelle, mais qui a lieu d’être, de la créativité) n’est pas la recherche du beau, ni la quête d’une richesse technique mais est un pas de plus vers une performance d’expression et de don de soi. D’après la pyramide de Maslow (ce dernier ne la voyait pas comme une pyramide mais comme un empilement ‘hiérarchique’ des besoins), les besoins d’estime, d’expression et d’accomplissement de soi sont les notions essentielles au bien être et au bon développement psychique et culturel de l’enfant. Pour envisager ces besoins, il est nécessaire, toujours selon Maslow, de les corréler aux autres besoins, primordiaux : besoins psychiques, besoins de sécurité et besoins d’appartenance ou « d’amour ». 13 Quand il crée, donc quand il fait appel à sa créativité, l’enfant fait sortir de lui une œuvre qui lui est propre, qui le représente et que nul autre n’aurait été capable de faire. Il met en exergue son identité, le caractère unique de son être, de son corps et de sa personnalité. Grâce à la créativité, on montre à l’enfant qu’il peut donner de lui dans toutes ses activités ; on lui demande son avis et ses propositions. On lui permet ainsi d’entrer dans le monde où sa parole compte et n’est plus estimée comme n’étant que celle d’un enfant dont l’expérience manque pour prétendre avoir un avis. Chaque enfant, chaque être est unique et les moyens qu’il a de s’exprimer et d’affirmer ce qu’il est, sa personnalité, se retrouvent dans le milieu artistique. Sa créativité est sollicitée afin qu’il suive son propre chemin. Il nous emmène dans son univers où il détient ses règles. Autre approche concernant les bénéfices de l’introduction de la créativité, en lien direct avec ce qui a été dit plus haut : l’enfant peut, par/en la créativité, trouver un épanouissement personnel. ‘ La création, c'est sortir quelque chose de soi et se sentir néanmoins comblé. ’ 5 L’élève peut même, parfois, à travers son travail de création, véritablement se révéler en tant qu’artiste et en tant qu’individu. Il y trouvera, de ce fait, une réelle motivation et un enthousiasme certain quant à ce qu’il entreprend et quant à ce qu’il souhaite produire. Son statut d’interprète se verra changé au profit du rôle ‘titre’ : acteur, créateur. L’image qu’il a de lui-même sera donc changée en mieux ; sa confiance en lui sera, probablement révélée, voire décuplée. ‘ La créativité, c’est un état d’esprit, une attitude intérieure, une « veine d’or » ’ 6 Mais le travail de créativité chez l’enfant lui permet également de ne pas s’ennuyer. On utilise la créativité contre la routine. En effet l’apprentissage par la répétition a certes fait ses preuves. Un enfant en développement se questionne et s’interroge sur le monde. Afin de ne pas rendre ce monde monotone en ne lui en montrant qu’une facette, il semble essentiel de l’impliquer dans un processus créatif. 5 6 Paul CARVEL : Mots de tête (p. 532), éd. Laetoli, 2002 Julia CAMERON : La veine d’or, Dangles, 1997 14 J’y vois un dernier avantage à l’utilisation de la créativité dans le domaine artistique (enseignement) : de permettre à l’enfant de s’ouvrir sur l’Art en général, lui proposer des outils nécessaires pour sa (Art) compréhension. Il forgera, de ce fait, sa propre réflexion puis sa propre conception de ce qu’est l’Art. 2. Limites Comme tout concept appliqué à l’enseignement (comme en général, lorsque l’on a à faire à des individus), la créativité a ses limites. Il existe tant de traits de caractère différents chez les individus qu’il est impossible que le processus créatif soit convenable à tous, ou, du moins, soit accepté par tous. Il existe effectivement des personnes qui sont totalement réfractaires au principe et qui ne veulent pas en entendre parler. Ce dont elles ne se doutent probablement pas, c’est qu’elles en font usage quotidiennement. Cette peur de la créativité, qui a surtout lieu d’être chez les adultes et les adolescents, vient certainement du fait que la nature humaine est ainsi faite : peur de la nouveauté, de la prise de risques, de prendre du recul par rapport à sa vie (pour l’adulte essentiellement), vouloir absolument rester dans les carcans des modèles existants et se limiter aux croyances des aînés éprouvées (conformisme). D’autres personnes sont plutôt hésitantes, plutôt que réfractaires, lorsqu’il s’agit de faire appel à leur créativité. Pour ce qu’il leur concerne, il s’agit davantage d’une peur du jugement d’autrui (peur du ridicule) que d’une peur de « l’aventure ». Ces personnes là, très nombreuses (dont les adolescents), sont plus dans « l’être » que dans « le faire », manquent cruellement de confiance en elles. La négativité ainsi que le perfectionnisme sont d’autres obstacles à la créativité. Cette dernière demandant un esprit dynamique de la part de ses « utilisateurs » (les échecs permettent d’avancer, une acceptation d’apprendre continuellement), l’état d’esprit des personnes négatives ou perfectionnistes va à l’encontre de cette pensée ; ils seraient plus en proie à incarner l’esprit statique (une non-acceptation de l’échec, la fatalité). Cependant, tout obstacle reste franchissable ! 15 ‘ Le perfectionniste a horreur du vide. ’ 7 Suite à ces trois différents constats, il se peut que les personnes concernées refusent toute participation à une quelconque activité créatrice. C’est à nous, enseignants, d’accepter cela, essayant tout de même de les solliciter plus ou moins. Il faut relever le fait que ces dites personnes sont essentiellement des adultes ou des pré-adultes. En d’autres termes, il est extrêmement rare que des enfants ne soient pas créatifs (ils le sont car le stade de développement personnel dans lequel ils sont inscrits est placé sous le signe de l’imagination ; imaginer est, pour eux, un besoin constructif). Créativité étant un processus cognitif, fatigue et stress sont d’autres freins à celleci. Enfin, un dernier désavantage, et non des moindres, quant à l’introduction de la créativité dans l’enseignement artistique, et plus précisément dans l’enseignement musical (je parle en connaissance de cause) : la subjectivité du concept qui le rend inévaluable. Effectivement, chaque enseignant de la musique s’inscrit, pour la majorité des cas, dans une structure au sein de laquelle sont prévus des cadres (évaluations de fin de cycle, par exemple). Ces cadres se veulent être les plus objectifs possible. Le concept de créativité est, par nature, subjectif puisqu’il dépend des conditions environnementales de l’individu, de son intéressement et de son implication (à l’individu) au projet en question, … Aussi, la créativité d’un élève ne peut s’intégrer comme critère d’évaluation lors d’une quelconque évaluation. A contrario, il est possible, voire envisageable, intéressant et important (point de vue personnel) de l’introduire dans les cours instrumentaux. 7 François EMMANUEL : La question humaine, éd. Stock, 2000 16 Comme pour la première partie, cette deuxième n’est certainement pas complète dans le sens où ne fait état que des intérêts et des limites que j’y ai vu, à la créativité. Il est maintenant intéressant de connaître la manière dont je souhaite introduire la créativité à l’enseignement artistique, aux vues de ce que je retiens d’elle (caractère acquis, intérêt et limites d’une introduction, …). Connaissant davantage le milieu musical que les autres domaines artistiques, il s’avèrera très certainement, même si des recherches de ma part ont été effectuées, que la troisième partie qui suit fera davantage référence au domaine artistique, plus précisément à la pédagogie musicale (instrumentale). 17 III – MISE EN PLACE DANS L’ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE 1. Etat des lieux ‘ Favoriser les démarches d’invention ’ 8 ‘ Le directeur - organise les études et les modalités de l’évaluation des élèves – il suscite la réflexion et l’innovation pédagogique, - définit les actions de diffusion et de création liées aux activités d’enseignement et de sensibilisation, ’ 9 Même si les textes officiels font mention d’une volonté d’intégrer au cours artistique toute activité liée au développement de l’inventivité de l’élève, donc, quelque part, liée au développement de la créativité de l’élève (puisqu’inventivité est défini comme étant le synonyme de créativité, cf plus haut dans le dossier), il est encore rare, à l’heure actuelle, de voir les divers professeurs respecter à la lettre ces propos (constatation personnelle). Il y certains enseignants qui s’appliquent pleinement à faire de la créativité un véritable outil pédagogique comme il y en a qui l’intègrent à leurs cours à petite dose. D’autres, encore, n’en font pas du tout usage ; soit parce qu’ils n’en n’ont pas du tout l’envie, soit parce qu’ils ne se sentent pas capables d’investir cette pratique (pratique inhabituelle voire inconnue). Et pourtant, en réponse à cette dernière constatation, un célèbre dicton dirait qu’on enseigne mieux ce qu’on ne connaît pas, ou, du moins, ce qu’on connaît moins. Même si chaque professeur est maître de ce qu’il enseigne, ‘ L'homme honorable commence par appliquer ce qu'il veut enseigner ; ensuite il enseigne. ’ 10 8 Schéma national d’orientation pédagogique De l’enseignement initial de la musique, avril 2008, p. 2 9 Charte de l’enseignement artistique spécialisé en danse, musique et théâtre, Le mercredi 2 novembre, IV – Les responsabilités de l’équipe pédagogique 10 Proverbe de Confucius 18 je pense, pour ma part, que, comme dans tout enseignement quel qu’il soit, l’intégration au cours artistique de la créativité comme une des méthodes de transmission, est essentielle. ‘ L'enseignement devrait aboutir au développement de la personnalité, donc à une créativité et c'est le contraire qui se passe. ’ 11 Les enseignants instrumentaux ne sont pas les seuls concernés par les textes officiels ; le sont les professeurs de composition, d’écriture, d’improvisation, d’analyse. [Les enseignants instrumentaux doivent être capables de toucher à ces domaines cités.] Seulement, les conservatoires et autres institutions musicales proposant un tel panel d’activités musicales sont très peu nombreux ; les cours d’improvisation, en particulier, manquent énormément. Aussi, la créativité comme outil pédagogique st très peu présente dans les cours, et, par extension, dans les conservatoires. Je me suis attardée davantage pour ce qui concerne le domaine artistique, mais j’imagine le même constat dans toute autre structure d’enseignement artistique. 2. Mise en place D’après Giglio, le plan d’étude de l’enseignement musical est composé de quatre notions : la création, l’interprétation, la perception auditive et l’improvisation. Dans ces quatre notions, les capacités de création ou créativité sont favorisantes. a) La création Afin de créer une œuvre durable dans le temps, sa mise en mémoire, son écriture est nécessaire. L’élève doit donc avoir acquis les bases musicales avant de pouvoir s’adonner à la création. Les créations sont réfléchies, précises et personnelles. Un enfant peut créer chez lui et proposer au sein d’un projet (pédagogie de projet) son œuvre à un public. La création pure ne se déroule pas au 11 Yachar KEMAL : extrait d’un entretien avec Christian GIUDICELLI, Mars 1989 19 sein du cours de musique mais l’élève peut cependant demander de l’aide à son enseignant s’il en a besoin. La création peut apporter un bien être à l’enfant en ce sens qu’il n’est plus dirigé mais directif de sa propre route. Il prend l’initiative, il pousse son œuvre et n’est pas attiré par elle. Les représentations publiques sont essentielles dans le développement artistique du musicien puisqu’elles lui permettent de se montrer, de montrer aux spectateurs ce qu’il est et ce qu’il ressent. Son identité est complète puisqu’il est lui, l’enfant (la personne), mais aussi lui, le musicien. Mais alors comment l’intégrer dans l’enseignement ? Que cela soit pendant un enseignement individuel ou collectif, le professeur a une grande place à jouer dans la tentative créatrice de ses élèves. En effet si l’élève prend son propre chemin, le professeur doit être là pour s’accorder avec lui du but à atteindre, de la finalité. Un encadrement est en effet essentiel afin que l’élève ne se perde pas dans les dérives de ses idées. L’enseignant donne les règles du jeu lorsque son élève mène comme il l’entend sa propre partie. Individuellement, on pourra proposer à l’élève des partitions ouvertes, telles que Stripsody de Cathy BEBERIAN, éd. Peeters, 1966 (cf ci-dessous), ou 4’33 de John CAGE, 1952. 20 Ces partitions font appel à l’imaginaire. Elles sont dépourvues de notes mais pleine d’une musique individuelle et personnelle. Des consignes peuvent également donner, sous forme de simples mots, des émotions à faire ressentir, des ambiances que l’élève devra introduire à son œuvre. Les thèmes peuvent également être soumis par d’autres élèves, sous la direction et la fédération de l’enseignant. « Explique-moi grâce à ton instrument comment tu ressens la pluie. » Il n’y aura pas d’évaluation de la création, puisqu’un sentiment n’est pas évaluable, mais le cheminement de l’élève sera plus ou moins clair et le professeur pourra le guider et répondre à ses questions ; ainsi que l’aider à prendre conscience de son œuvre et la faire exister. b) L’interprétation Qu’elle soit vocale ou instrumentale, elle permet la prise de conscience des différences affectives entre les êtres. Outre le développement de la mémoire utilisée usuellement dans l’éducation, Bruner (1996) insiste sur l’intention d’extériorisation que l’interprétation apporte à l’élève. L’élève ne doit pas être formaté mais doit rester libre de ses expressions. Les nuances qu’il apporte à l’œuvre donnent un « plus », non pas à celle-ci, mais à l’image que l’élève se fait d’elle. Nous ne parlons plus ici de créativité cognitive comme pour la création (l’enfant crée quelque chose de nouveau) mais d’une créativité conative d’après Guilford (1950) : c’est la volonté de modifier le monde ou la vision que les autres ont de lui. Très utilisée dans la publicité, cette créativité est aussi présente et à développer dans l’interprétation. Si l’évolution des capacités instrumentales de l’enfant se fait beaucoup par le travail d’apprentissage d’une œuvre, c’est parce qu’elle implique un apprentissage de compétences techniques utiles à l’élève, autant dans ses interprétations futures que dans ses propres créations artistiques futures. Mais le travail d’une œuvre passe, non seulement par l’acquisition d’une technique instrumentale, mais aussi et surtout par son interprétation. Le public et l’artiste apprécient l’œuvre, non pas pour ses performances ou ses difficultés techniques, mais avant tout pour ce qu’elle nous fait ressentir. Nous retrouvons 21 cette notion dans toute forme d’art puisque c’est en fait la finalité d’une œuvre : être appréciée pour ce qu’elle inspire, pour ce qu’elle apporte. Mais alors comment l’intégrer dans l’enseignement ? Chaque enseignement s’appuie sur des connaissances et des exemples ou des exercices. Il en va de même dans l’enseignement musical. La connaissance est apportée à l’élève, en plus des cours de formation musicale, par l’étude des partitions. Chaque élève découvre, au fur et à mesure, les techniques de jeu, les visualise et doit se les approprier. Cette base lui servira de support dans les œuvres qu’il jouera à l’avenir. Outre l’apprentissage que l’étude d’une œuvre permet, l’élève s’exerce dans sa technique instrumentale par la répétition. c) La perception auditive La musique et l’art en général se révèlent toujours origines de sentiments, de ressentiments. Si pour chacun les émotions ressenties sont différentes puisqu’elles sont propres à chaque être, elles ne sont généralement pas très éloignées et leurs différences résultent d’expériences personnelles. L’élève auditeur devra savoir et comprendre ce qu’il ressent, analyser les causes de ces naissances sentimentales afin de s’en imprégner. Il pourra, par la suite, s’en inspirer ou s’en détacher mais cette compréhension des intentions de l’auteur comme des émotions transmises par son œuvre aideront l’élève à ressentir le monde qui l’entoure. Mais alors comment l’intégrer dans l’enseignement ? C’est un travail fait quotidiennement par l’élève sans même qu’il ne s’en aperçoive. En effet, que cela soit dans la rue ou chez lui, l’accès à la musique est devenu omniprésent dans la vie des jeunes. Les nouvelles technologies permettent l’accessibilité des morceaux et leur écoute partout et tout le temps. Le rôle du professeur sera de l’en faire prendre conscience et de savoir l’exprimer. En enseignement de groupe, il est intéressant que chaque élève puisse observer et tenter de comprendre l’approche de son camarade. L’observateur dira ensuite ce qu’il a comprit de l’œuvre, et l’élève pourra alors auto-évaluer sa capacité à interpréter. Le professeur demandera ensuite aux élèves d’échanger leur rôles. 22 d) L’improvisation L’improvisation est un processus par lequel tout artiste passe pour produire une œuvre spontanée. Il se sert alors de sa créativité de l’instant, du contexte de l’instant, ainsi que de ses capacités techniques et de ses connaissances théoriques. L’improvisation permet à l’élève de développer son écoute. Elle peut être libre mais aussi présenter des règles à suivre, être dirigée. Mais alors comment l’intégrer dans l’enseignement ? L’enseignant pourra tout aussi bien demander à l’élève de se présenter à l’aide de son instrument comme l’inciter à improviser grâce à des graphismes, des images, des mots, des ressentis sensoriels, … Les facteurs influençant la capacité de créativité sont nombreux : personnalité, motivation, critères sociaux, influence parentale mais aussi la pratique. L’enseignant peut appréhender son apprentissage par plusieurs de ces paramètres : la pratique certes mais aussi la motivation. Le jeu est, semble tout, le meilleur moyen, pour les enfants, d’envisager un apprentissage. ‘C’est en jouant, et peut-être seulement quand il joue, que l’enfant ou l’adulte est capable de se montrer créatif. ’ 12 Il est important, pour le professeur, de concevoir une activité créatrice propre à chaque élève, à sa personnalité. Aussi, celui-ci se devra d’être malléable devant chaque profil créatif de ses élèves : un élève qui ne sait pas du tout être créatif mais qui aimerait l’être, un autre qui est créatif mais qui ne souhaite pas faire l’étalage de sa créativité en cours, etc. 12 D.W. WINICOTT : Jeu et réalité, Gallimard, 1975 23 En ce qui concerne la place de la créativité dans le cours, il n’y a pas d’exemple type à suivre. Chaque enseignant est libre de concevoir ses cours au gré de ses envies, mais surtout au gré des besoins des élèves. Pour ma part, je pense que, ponctuer ses cours, et ce, de manière régulière et assidu, d’une pointe de créativité est une très bonne chose. Trop de créativité tue la créativité ! 24 Conclusion La créativité, comme tout autre outil pédagogique, a ses adeptes comme a ses opposants ; libre pour chacun de se faire sa propre opinion la concernant. Même si plusieurs enseignants ne se sentent pas à l’aise à l’idée de l’utiliser comme outil pédagogique, elle est pourtant nécessaire. Le rôle du professeur est de proposer un maximum d’outils pour permettre à l’élève de s’épanouir dans sa pratique artistique ; la créativité est un de ces outils. L’enseignant veillera, tout de même à ne pas en abuser pour ne pas partir dans ses dérives. On pourrait, par la suite, s’interroger quant aux bienfaits de la créativité dans des domaines autres qu’artistiques. Elle n’est, en effet, pas seulement liée à l’artistique. 25 BIBLIOGRAPHIE - ANDERSON, REDER & SIMON Applications and Misapplications of Cognitive Psychology to Mathematics Education, , Texas Educational Review, 2000, Summer - AUTHELAIN (Gérard) La création musicale grandeur nature, Les Momeludies une aventure à suivre, éd. J.M. Fuzeau, 1995 - CAMERON (Julia) La veine d’or, Dangles, 1997 - CARVEL (Paul) Mots de tête, éd. Laetoli, 2002 - Charte de l’enseignement artistique spécialisé en danse, musique et théâtre, Le mercredi 2 novembre, IV – Les responsabilités de l’équipe pédagogique - GFEN, Quelles pratiques pour une autre école ?, éd. Casterman, 1982 - GUIRAUD-CALADOU (J.M.) Un chant d’action, la créativité, éd. Musicales, 1979 - JAOUI (Hubert), Clefs pour la créativité, Paris, éd. Seghers, 1982 - Schéma national d’orientation pédagogique De l’enseignement initial de la musique, avril 2008 - WEISBERG (R.W.) Creativity: Beyond the myth of genius, New York Freeman, 1993 - WINICOTT (D.W.) Jeu et réalité, Gallimard, 1975 26