1. Définition 2. Chronologie

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1. Définition 2. Chronologie
MODULE 1
1. Définition
Au moment de commencer à étudier l'histoire, il paraît utile de se demander ce qu'est l'histoire,
pouquoi l'étudier et ce qu'elle peut nous apporter.
En fait, l'histoire n'est rien d'autre que le récit du passé de l'homme. Le mot “histoire” vient du grec
“istôr” qui signifie : “celui qui sait”.
Mais que signifie “savoir” ?
Savoir peut signifier tout à la fois, avoir à l'esprit, c'est à dire “apprendre”, mais aussi, et peut-être
surtout, “comprendre”.
Notre objectif sera donc, non pas seulement d'apprendre mais surtout de comprendre les
événements marquants de la période que nous allons couvrir durant l'année. Nous essaierons donc
non seulement de connaître les faits marquants de la période mais surtout de les appréhender avec
curiosité et esprit critique.
2. Chronologie
Nous allons tout d'abord situer la période que nous allons couvrir.
La période qui va nous intéresser durant cette année commence au début du Moyen-Age,
période qui débute avec la chute de l'Empire Romain d'Occident. Nous allons donc, dans un
premier temps, essayer de comprendre ce qui a provoqué le déclin puis l'effondrement d'un tel
empire.
Mais avant, demandons-nous pourquoi cette période a été nommée : le Moyen Age ?
3. Moyen Age, définition d'un mot
Il faut savoir que le terme Moyen Age a été utilisé pour la première fois par Flavio Biondo de
Forli, secrétaire apostolique à Rome, en 1450. Nous sommes donc presque arrivés au terme de
la période. Pour lui le terme est très péjoratif. Il évoque l'idée d'une mise entre parenthèses du
temps, une interruption du progrès.
Le terme deviendra populaire, toujours avec sa connotation négative, au début des temps
modernes. En effet, après les Grandes Découvertes, l'homme de la Renaissance a confiance en
lui. Il s'aperçoit que la vision du monde imposée depuis des siècles par l'Eglise est fausse. Il
redécouvre les grands hommes de l'Antiquité et il considère que le Moyen Age est une longue
période de recul entre l'Antiquité et la Renaissance.
4. La chute de l'Empire romain
d'occident
4.1 Qu'est ce qui change dans l'empire romain aux IIIe et Ivè
siecle ?
A cette époque, l'unité de l'empire n'est plus qu'apparente. Nous pouvons mettre en évidence
plusieurs domaines où cela se vérifie :
●
Les diversités linguistiques : si le latin demeure la langue officielle, le grec est très
usité en Orient. De plus, de nombreux langages régionaux ont cours un peu partout
dans l'empire.
2
●
Les diversités religieuses :
plusieurs religions sont
pratiquées. La religion
romaine
officielle
évidemment mais subsistent
aussi, un peu partout,
d'anciennes
religions
pratiquées avant l'invasion
romaine. De plus, le
christianisme et le judaïsme
se propagent rapidement. En
313, l'empereur Constantin
autorise
la
religion
chrétienne qui va très vite
devenir la religion officielle.
Ces
divisions,
ajoutées
à
l'immensité de l'empire, en rendent
l'administration de plus en plus
difficile. En 395, face à la quasi
impossibilité de diriger un tel territoire, l'empire se divise en deux parties :
●
L'empire romain d'occident avec comme capitale Ravenne
●
L'empire romain d'orient avec comme capitale Constantinople
4.2 Que se passe-t-il dans l'empire romain d'Occident ?
L'empire romain d'Occident est désormais un monde unifié. L'empereur finit par y exercer un
pouvoir absolu. Pour le financer, il s'appuie sur une administration de plus en plus lourde.
Pour payer ses fonctionnaires, il a besoin d'argent et donc il va augmenter les taxes et les
impôts. Ces charges vont devenir de plus en plus difficiles à supporter pour le peuple. Et,
comme c'est souvent le cas, les plus pauvres, qui n'ont plus rien à prerdre, vont se révolter.
Ces révoltes vont provoquer de grandes crises dans l'empire.
Les grands propriétaires, qui en ont les moyens, vont quitter les villes, devenues dangereuses,
pour se réfugier dans des villas à la campagne dont ils font de véritables forteresses. Ils
prennent à leur service des colons, paysans attachés à la terre, sortes de précurseurs des
vassaux du moyen âge. Se forment ainsi une multitude de petites sociétés, quasiment
indépendantes les unes des autres ce qui constitue bien évidemment un facteur
d'affaiblissement au sein de l'empire.
Profitant de la quasi anarchie qui règne dans l'empire, des hommes ambitieux, souvent des
généraux, forment leur propre armée et essaient d'obtenir de plus en plus de pouvoir par la
force et la corruption. On peut presque dire que de nombreuses petites armées ont remplacé
l'armée romaine.
Il résulte de tout cela que les effectifs ne sont plus assez nombreux, ni dans l'armée impériale,
ni dans les champs. L'empereur va donc devoir trouver de nouvelles forces. Il va donc faire
appel aux frontaliers, ceux que les Romains appellent les barbares, et il leur permet de
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s'établir sur le territoire de l'empire.
En résumé, nous pouvons donc dire que l'empire romain d'occident se dégrade. Il suffit
désormais d'un choc pour qu'il s'effondre.
4.3 Les
invasions
barbares
Ce choc va avoir lieu. C'est ce
qu'on appelle, abusivement, les
invasions barbares. Il faudrait
plutôt parler de migrations. En
effet,
nous
l'avons
vu,
l'empereur lui-même a ouvert
la porte aux frontaliers, il les a
accueilli en tant que colons
agricoles ou de soldats et en a
fait ce qu'on appelle des
fédérés.
De plus, et cela peut paraître
étonnant, une grande partie du
peuple romain est favorable à
l'arrivée des Barbares. Ils y voient soit une possiblité de renforcer leur armée, soit une
possibilité d'affaiblir la toute-puissance de l'empereur ou encore un nouelle population à
christianiser.
Il faut également savoir que ces “invasions” ont duré plus d'un siècle et qu'au terme du
processus les Barbares ne représentent qu'environ 5% de la population totale.(cf. Texte)
4.4 Le visage de l'occident après les “invasions”
4.4.1 La situation géo-politique
Il y a bien sûr eu des attaques violentes de peuples barbares (les Huns et Atila), attaques qui
ont évidemment marqué les esprits. Mais, dans l'ensemble, le monde romain n'a pas été
détruit. Les populations soumises ont souvent pu garder leurs lois et leur administration.
Cependant, un empire unique a fait place à une série de royaumes indépendants les uns des
autres, voire même ennemis. En effet, les principaux peuples barbares se fixent sur le
territoire romain et y fondent des royaumes. Or ces royaumes sont instables et ceci pour
plusieurs raisons. Premièrement, ils n'ont pas de frontières naturelles (rivière, lac,
montagne...). Deuxièmement la rivalité qui existent entre eux rend les plus faibles très
éphémères. Troisièmement, une nouvelle vague d'invasions, une tentative de reconquête
byzantine puis les menaces arabes, rendent la région très instable. De plus, le mode de
succession au trône qui, selon la coutume germanique, divise un royaume entre tous les fils du
roi, favorise le morcellement des territoires et les querelles internes.
Il découle de tous ces facteurs que la carte politique de l'occident va beaucoup varier. Les
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deux cartes suivantes le prouvent.
Ces cartes démontrent que finalement, une grande partie de l'Occident va devenir un terrain
de bataille entre les Francs et les Arabes, entre le Christianisme et l'Islam. Mais nous y
reviendrons plus tard.
4.4.2 Sur le plan politique
Les chefs barbares conservent parfois les institutions romaines qu'ils admirent; ils font alors
appel à des Romains comme conseillers, perpétuent le droit romain et utilisent le latin en tant
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que langue officielle. C'est en latin que sont rédigées les lois germaniques jusque-là
transmises oralement. Entouré de sa cour, le roi change fréquemment de résidence et le
royaume n'a pas de capitale stable. Pour diriger et administrer ce dernier, il recourt aux
comtes et surtout aux évêques dont l'influence est très grande. Dès lors, le roi n'est souvent
plus qu'un symbole de l'autorité. De plus ses déplacements incessants renforcent son
inefficacité.
4.4.3 Economie et société
L'installation des Barbares accélère la décadence amorcée dans l'Empire romain d'Occident
dès le IIIè siècle.
C'est d'abord le déclin des villes : par les richesses accumulées, elles sont des proies de choix
et subissent plus particulièrement la frénésie destructrice des envahisseurs. Rome, qui compte
huit cent mille habitants à la fin du IVè siècle, est littéralement vidée de ses habitants par un
roi ostrogoth Totila en 546-547.
Déclin inégal cependant. Quand elle est résidence d'un comte ou d'un évêque, la ville réduite
en surface, enfermée dans un noyau fortifié, n'en continue pas moins de vivre, riche d'une
cour, d'écoles, d'édifices religieux. Elle compte encore quelques artisans et un marché.
Cependant, le plus souvent, les citadins, poussés par la faim, fuient à la campagne. Les riches
s'installent sur leurs domaines et les pauvres sur les domaines des riches dont ils dépendent
étroitement.
Les échanges diminuent et on vit à peu près en autarcie. On utilise encore l'argent pour régler
les affaires importantes, sinon on recourt au troc. Les routes romaines se dégradent faute
d'entretien. Plus de pont en pierre pour traverser les cours d'eau mais de précaires ouvrages en
bois ou des gués.
Les marchands se font de plus en plus rares car il devient dangereux de voyager en raison du
brigandage.
De plus, dans ce pays appauvri, une calamité naturelle, la peste, ravage l'Espagne, l'Italie et
une partie de la Gaule à partir de 543 et pendant plus de cinquante ans.
On assiste donc, bien sûr à une régression des mœurs. Assassinats, tortures, supplices des plus
raffinés fourmillent dans les écrits des témoins de l'époque. Ils sont confirmés par des codes
établis, telle la loi salique.
4.4.4 L'Eglise, seule structure intacte
Dans un monde désorganisé par les invasions, l'Église demeure la seule structure intacte; elle
établit un pont entre Barbares et Romains. Les évêques, élus par les fidèles, sont choisis dans
les puissantes familles; ils ajoutent vite à leur fonction religieuse un rôle politique, militaire et
social: ils négocient avec les Barbares, protègent les villes contre le pillage, distribuent des
vivres, entretiennent des hôpitaux, ouvrent des écoles destinées surtout à la formation du
clergé. Par des donations, ils accumulent terres et revenus et sont tout-puissants.
Pourtant, l'arrivée des Barbares provoque un recul du christianisme et par là même, une
résurgence du paganisme. Il faut dire que la foi chrétienne implantée dans les villes surtout,
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n'a que peu pénétré les campagnes et l'on désigne du même mot paganus le paysan et le
païen. Or, les nouveaux venus, s'ils sont chrétiens, ont souvent adopté l'arianisme qui nie la
divinité du Christ. C'est le cas des Germains de l'Est (Goths, Vandales, Burgondes ... ). Cette
hérésie provoque division et affrontements et constitue souvent un obstacle à la fusion. Et si
les Barbares sont païens, ils restent longtemps encore attachés à leurs antiques croyances. La
conversion des rois ou des princes, telle celle de Clovis, ne convainc que l'aristocratie. Le
mobilier funéraire compte encore souvent des phylactères*: défenses de sangliers, dents
d'ours. Le feu, le soleil, d'anciennes divinités comme Diane par exemple, demeurent l'objet
d'offrandes et d'adoration.
Les évêques portent un grand intérêt à l'évangélisation des campagnes mais celle-ci a été
surtout le fait de moines missionnaires. D'abord les Irlandais; la règle qu'ils suivent exige
stricte obéissance et pénitences sévères; elle partage la journée en temps de prière, d'étude et
de travail manuel. Le goût pour l'errance pousse ces moines aux voyages solitaires. Saint
Brandan visite les Îles du Nord, saint Colomban fonde en Gaule et en Italie des monastères
qui deviennent des centres d'évangélisation. Autre action décisive, celle de saint Benoît,
considéré comme le fondateur du monachisme en Occident. D'abord ermite, il s'établit en 529
au Mont-Cassin avec des moines; le pape Grégoire le Grand qui s'attache à organiser et
discipliner l'Eglise approuve sa règle qui se répand dans les monastères. Vrais foyers de vie
spirituelle, ceux-ci maintiennent à travers leurs bibliothèques la culture intellectuelle et
développent aussi les techniques artisanales et artistiques. Dès lors, les entreprises
d'évangélisation se multiplient. Les démarches sont habiles; il s'agit de ne pas heurter les
pratiques ancestrales: on maintient les fêtes païennes mais on les célèbre en l'honneur d'un
saint; les reliques auxquelles on attribue le pouvoir de guérir remplacent les amulettes
magiques. Progressivement on fait entrer le monde des Barbares dans l'Eglise.
5. Et l'empire romain d'orient ?
On sait que l'empire romain d'orient va vivre jusqu'en 1453. Qu'est-ce qui explique cette
survie ? Comment l'empereur d'orient a-t-il réagi lors de l'effondrement de l'empire
d'occident? Qu'est-ce qui provoque finalement la chute de Constantinople ?
Voilà trois questions auxquelles nous allons répondre brièvement.
5.1 Pourquoi l'empire romain d'orient survit-il à l'empire romain
d'occident ?
La première explication tient à sa situation géographique qui l'expose moins aux envahisseurs
qui viennent surtout du nord, près des frontières de l'empire romain d'occident. Mais, en plus,
l'empereur d'Orient Théodose II a en quelque sorte acheté la clémence des Huns en leur
cédant quelques territoires au sud du Danube et en leur versant un lourd tribu.
5.2 Comment les empereurs
l'effondrement de l'occident ?
orientaux
ont-il
réagi
à
Dans un premier temps, ils n'ont pas réagi et se sont occupés de leur propre défense. Mais en
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527 un homme hors du commun accède au pouvoir : Justinien. Ce dernier s'assigne un
objectif : reconquérir les provinces d'occident. Avec une armée de mercenaires, il s'installe en
Afrique du nord, au sud de l'Espagne, dans les Balkans et surtout en Italie. La reconquête est
donc limitée à des régions côtières mais elle est importante dans la mesure où elle lui permet
de contrôler en grande partie le trafic maritime en Méditérannée.
Mais Justinien ne s'est pas contenté de conquêtes militaires. Il s'est livré à une véritable
réforme juridique. Il est à la base de ce que l'on appelle aujourd'hui encore, le code justinien.
Il s'agit d'une synthèse de la législation antique écrite en latin. Ce code est accompagné de
plusieurs ouvrages dont un est par exemple destiné à l'enseignement des lois. Il fera
également rédiger un ouvrage en grec qui réunit les nouvelles lois voulues par l'empereur.
Au niveau de l'administration le but de Justinien est de renforcer le pouvoir de l'empereur.
Pour le faire, il va lutter contre le développement excessif de la propriété foncière et contre la
corruption endémique des fonctionnaires impériaux
Au niveau religieux il exerce un contrôle minutieux sur le recrutement et les statuts des
membres du clergé. Afin de renforcer le christianisme qui est la religion d'état, il met fin au
paganisme en faisant fermer l'académie de Platon et en interdisant l'adoration des dieux
paëins. Il se livre également à la persécution des juifs. Son objectif prioritaure est de mettre
fin aux dissenssions internes du catholicisme afin de réunifier l'Eglise. Pour le faire, il tente
un rapprochement avec les monophysites, un mouvement très répandu en Grèce mais qui est
considéré comme une hérésie par l'église officielle.
Justinien a également été un grand bâtisseur. Il est surtout connu pour avoir fait reconstruire
l'Eglise Sainte-Sophie. Mais il a également financer la construction de nombreuses villes,
routes, ponts ou thermes.
Justinien meurt en 565.
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5.3 Qu'est-ce qui provoque finalement la chute de l'empire
romain d'orient ?
Comme cela a été le cas auparavant pour l'empire romain d'occident, l'unité de l'empire est
désormais menacée.
L'Eglise chrétienne est déchirée par les hérésies. Les Nestoriens qui affirment que les deux
natures du Christ possèdent chacune leur propre identité et qui refusent de reconnaître la
vierge Marie comme mère de Dieu. Les Monophysites qui affirment la prédominance absolue
de la nature divine dans le Christ.
L'Italie supporte très mal la domination orientale. Quand les Lombards débouchent des Alpes
dans la plaine du Pô, l'empereur ne peut compter sur l'aide des habitants. Ceci fait que, petit à
petit, les possessions de l'empereur en Italie s'amenuisent.
En Orient également l'empereur perd des territoires importants : la Syrie, la Palestine et
l'Egypte passent en mains arabes au VIIè siècle déjà.
Au nord, l'empire est constamment menacé par les Slaves et les Bulgares.
Enfin, la personne de l'empereur perd de son prestige.
Finalement, en 1453, l'empire romain d'orient s'effondre à son tour.
Il aura joué un rôle très important au niveau culturel. Il a en effet permis la sauvegarde et la
transmission de tout un pan de la culture antique.
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