103 - Le financement de l`économie mondiale
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103 - Le financement de l`économie mondiale
103 – COMMENT S’OPERE LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE MONDIALE ? A – La balance des paiements permet de mesurer les échanges internationaux a) – Quelle signification donner au solde des transactions courantes ? 1 – Solde de la balance des transactions courantes 1967-2010 Q1 – A l’aide du document et du vocabulaire, complétez le texte suivant : épargne, consomment, produisent, devises, portefeuille, capacité, déséquilibres, intérieure, capitaux, revenus, réserves, dessous, titres, excédents, placer, besoin, dessus, emprunter. A partir du milieu des années 1970, on va assister à des………………………croissants dans les balances des transactions courantes qui enregistrent les exportations et les importations de biens, de services et les transferts de ...…………… (les bénéfices réalisés à l'étranger par des entreprises françaises et rapatriés en France, par exemple). Certains pays vont accumuler des……………….. importants (Chine, Japon, Allemagne,...). Ils produisent plus de biens et services qu'ils n’en……………………… et/ou investissent. Ils exportent plus de biens et de services qu’ils n’en importent. Ils vivent au………………… de leurs moyens, dégagent une ……………….de financement, c’est-à-dire qu’ils accumulent une épargne en ………………….. qu’ils vont pouvoir investir à l’étranger (IDE), ……… (Investissement en……..……………..), prêter à des non résidents ou conserver sous la forme de…………….. de devises. Ainsi, entre 1995 et 2012, la Chine a dégagé un excédent cumulé de…………milliards d’euros qui lui a permis de financer ses achats d’actifs productifs et d’actifs financiers étrangers et d’assoir son rôle de financier du reste du monde. Ceci est la conséquence de la faible part de la consommation des ménages chinois dans leur PIB (faiblesse des salaires) et de leur taux d’……………….. important (absence de véritable protection sociale). D’autres pays accumulent des…………………… de la balance courante (Etats-Unis, Brésil, RoyaumeUni…). Ils consomment et/ou investissent plus qu'ils ne………………... Autrement dit, leur épargne nationale est insuffisante par rapport à leurs investissements. Ils importent donc plus de biens et de services qu’ils n’en exportent. Ils vivent au………………. de leurs moyens et ont un……………. de financement. Ils vont devoir vendre une partie de leurs……………. (titres de propriété ou titres de créance),……………… ou tirer sur leurs réserves pour financer le déficit c’est-à-dire dépendre de l’épargne extérieure pour compenser l’insuffisance de l’épargne……………………. Ainsi, l’Etats-Unis, entre 1995 et 2012 ont accumulé un déficit extérieur de …………….milliards d’euros qui résulte de la faiblesse de l’épargne des consommateurs américains. Les Etats-Unis dépendent donc des importations de………………. étrangers pour financer leur mode de vie. b) – Quelle signification donner aux flux de capitaux ? 1 – Au cours des années 1960-70, l'essentiel des flux internationaux de capitaux suivent un axe Nord-Sud, les principaux pays industriels (États-Unis, Japon, Europe) finançant pour une large part le déficit structurel de la balance courante des pays en développement (PED). Ce mouvement va se renforcer de 1974 à 1982 avec les chocs pétroliers : le système bancaire international assure le financement des PED non producteurs de pétrole grâce au recyclage des pétrodollars accumulés par les pays de l'OPEP. Le surendettement des PED date de cette période. La crise de la dette de 1982-1983 marque un tournant. Les PED endettés sont en situation de cessation de paiement à la suite de la hausse brutale des taux d'intérêt et du dollar qui accroît fortement la charge de leur dette. Les transferts internationaux de capitaux changent alors d'orientation pour suivre une logique Nord-Nord : les excédents du Japon et de l'Europe financent désormais le déficit massif des États-Unis. Dans le même temps, les politiques d'ajustement imposées par le FMI éliminent le déficit global des PED. La globalisation financière va aller de pair avec cette réorientation des flux financiers internationaux. On bascule d'une logique d'endettement bancaire à une logique de finance directe. Au début des années 1990, les NPI d'Asie et d'Amérique latine sont devenus d'importants acteurs de la finance internationale. C'est le phénomène des "marchés financiers émergents" (MCE). Ces pays empruntent massivement sur les marchés financiers internationaux. La quasi-totalité des capitaux allant vers les PVD se concentre alors sur une quinzaine d'économies émergentes. Les autres PVD, en particulier l'Afrique, sont les laissés pour compte de la finance internationale, mue par l'objectif de rentabilité à court terme. La part des MCE dans la capitalisation boursière mondiale est passée de 2,5% à 9% de 1983 à 1993. Le succès des MCE s'explique par leurs rendements élevés (certaines places financières d'Asie ont gagné entre 50% et 100% en 1993). (Source : Dominique Plihon, "L'économie mondiale", Cahiers français, n° 269, Janvier 1995) 2 – Les déséquilibres des balances courantes se sont nettement accrus ces dernières décennies, du fait de la globalisation financière qui facilite le financement des déficits, et à cause de l'ouverture croissante des économies. Elle ne doit pas nécessairement être interprétée comme un phénomène négatif, la possibilité de s'écarter nettement de l'équilibre des échanges avec l'étranger signifiant que la contrainte extérieure pèse moins sur la croissance et que les transferts internationaux d'épargne s'intensifient, ce qui peut améliorer l'allocation des ressources. Cependant, les déséquilibres ne sont pas du sens attendu. Logiquement, les pays émergents, qui présentent des opportunités de croissance plus fortes, devraient s'endetter et faire financer leur croissance par les pays riches. Mais on observe le contraire : le Sud finance le Nord. Ce "paradoxe de Lucas" (contrairement aux prévisions de la théorie économique néoclassique, les flux internationaux de capitaux vont des pays en développement vers les pays développés) s'est même renforcé ces dernières années. Certes, les pays émergents reçoivent d'importants investissements directs étrangers (IDE) : 358 milliards de dollars nets en 2011, concentrés sur les pays les plus dynamiques. Mais leur compte financier est déficitaire, ce qui indique des sorties de capitaux. Au total, la balance globale des pays en développement est excédentaire de 300 milliards de dollars au début des années 2000 et de 1 000 milliards de dollars par an actuellement. Les pays riches sont débiteurs des pays pauvres et émergents ! (Source : Arnaud Parienty, Alternatives Economiques n° 319 - décembre 2012) 3 – Les seuls flux de dette ne suffisent pas à apprécier le poids des financements extérieurs pour les économies des pays du Sud. Il faut additionner les prêts, les investissements directs et de portefeuille et l’aide publique au développement et retirer les remboursements de la dette (principal et intérêts appelés « service de la dette ») ainsi que les profits rapatriés par les multinationales. On obtient alors les “transferts nets” à destination du tiers monde. (Source : Alternatives économiques, Hors série n° 50, mai 2002) 4 – Les transferts financiers nets durant les années 2000 Q2 – A quoi correspond un transfert net de capitaux ? Transfert net de capitaux = Apports de capitaux – (…………………………+………………………………….) Q3 – A l’aide des documents, remplissez le tableau suivant Années Pays ou Zones vivant… Au dessus de leurs Au dessous de leurs moyens moyens Mouvements de capitaux Origine Destination 1960-1980 1980-1990 1990-2000 2000-2012 Q4 – A l’aide des documents et du vocabulaire, complétez le texte : prêter, service, devises, paradoxe, pétroliers, négatifs, prêts, firmes multinationales, entrées, salaires, courantes, bons, investir, dette, consommateur, sorties, dessus, investissements, portefeuille. Au cours des années 1970, les deux chocs…………………. (1973-1974 et 1979-1980) déséquilibrent principalement les balances………………. des pays en développement. Les banques des pays développés vont recycler les pétrodollars des pays de l’OPEP pour les prêter aux pays déficitaires. Le stock de la……………, c’est-àdire le montant des sommes que doivent rembourser les emprunteurs est multiplié par 10 entre 1970 et 1980. Pour payer chaque année le……………… de la dette (amortissement de la dette + intérêts), les pays en développement disposent de trois types de ressources : De nouveaux emprunts aux banques ; Des……………. de l’aide publique des pays riches et du FMI ou de la Banque Mondiale ; Des investissements directs à l’étranger des FTN qui viennent s’implanter sur leur sol. Pour savoir si les pays endettés reçoivent suffisamment de capitaux pour rééquilibrer leur compte, il faut calculer les transferts nets de capitaux, c’est-à-dire la différence entre les…………….de capitaux et les……………. de capitaux. Ces transferts nets deviennent……………… durant les années 1980 ce qui signifie que les PED versent plus de capitaux aux pays du Nord (remboursement de la dette, intérêts, profits rapatriés) qu’ils n’en reçoivent. Au cours des années 1980, ce sont les Etats-Unis qui vivent au dessus de leurs moyens. Le Japon et l’Europe vont utiliser leurs excédents de la balance courante pour……………… aux Etats-Unis et………………. des capitaux aux résidents américains. En revanche, la crise de la dette des PED aboutit à un transfert de capitaux des pays pauvres en direction des pays riches. A partir des années 1990, les flux de capitaux s’orientent principalement vers les Etats-Unis et les pays en transition (la Russie mise à part) car leurs déficits des transactions courantes deviennent croissants. Ces pays vivent largement au……………… de leurs moyens. Leur épargne est insuffisante. Ils vont devoir se financer auprès des pays qui sont fortement excédentaires : les pays pétroliers, les pays émergents (principalement la Chine), le Japon, l’Allemagne. On aboutit au…………………. de Lucas : ce sont les pays en développement qui finance la première puissance économique du monde qui vit à crédit ! Les pays en développement en tant que groupe ont continué à transférer de grandes quantités de ressources financières vers les pays développés. En 2010, les transferts nets se sont élevés à un montant estimé à …………… milliards de dollars, soit une légère hausse par rapport au niveau enregistré l’année précédente. En 2011, ces transferts se montaient à 826,6 milliards de $. Comme cela a été le cas pour plus d’une décennie, la plupart des transferts nets reflète des accumulations de réserves supplémentaires de la part des PED (Pays en développement). La constitution de telles réserves se fait au détriment d’…………………………. dans les pays en développement. La vaste majorité de ces réserves sont investies dans des……………… du Trésor des États-Unis et autres pays dont les obligations sont à faible rendement. Les pays émergents financent donc la dette des Etats des pays du Nord. Le reste sert à constituer un…………………….. de titres financiers émis par les agents privés des pays développés ou émergents, à financer le développement des……………………………… émergentes et à constituer un important matelas de……………………….. Ainsi, les pays émergents, en faisant pression à la baisse sur les…………………… pour rester compétitif, ont beaucoup plus produit qu’ils n’ont consommé ou investi au cours de la dernière décennie. Cette tendance à dégager des excès d’épargne exerce un effet dépressif sur la croissance de l’économie mondiale, qui a été contrecarré par le rôle de « ……………………. en dernier ressort » des Etats-Unis (Dominique Plihon et Robert Guttmann). Sans l’endettement des ménages américains, les déséquilibres auraient été moindres mais la croissance aussi. Q5 – A l’aide du vocabulaire suivant, complétez le schéma : excédent de la balance courante, émission de titres de créance (endettement), Epargne et entrée de capitaux (IDE…), déficit du budget de l’Etat, achat de titres de créances (placement), déficit de la balance courante. Pays développés qui vivent au dessus de leurs moyens Pays émergents qui vivent en dessous de leurs moyens c) – Quelles sont les causes et les conséquences des flux financiers ? 1 – Comment domestiquer la finance ? La question est de retour sur les agendas politiques. Il s’agit bien d’un retour puisque l’internationalisation de la finance n’est pas aussi récente qu’on le croit. Après les années 30, la débâcle financière avait conduit à enserrer la finance dans un étroit carcan de règles et à la maintenir dans les limites nationales. En une cinquantaine d’années, le carcan a éclaté, la libéralisation est devenue un projet politique, largement initié et poussé par les Etats Unis. La situation actuelle résulte d’un triple processus. Premier volet : la déréglementation. Elle commence au début des années 70 par l’abandon des règles de parités stable entre les monnaies. Désormais, chaque pays est libre de laisser son taux de change fluctuer au gré de l’offre et de la demande. Dès lors, les obstacles à la libre circulation des capitaux ne tardent pas à tomber, d’autant que les Etats sont très preneurs des capitaux que peuvent leur amener les investisseurs étrangers. Ils ne sont pas les seuls. Avec la désintermédiation –c’est le second volet- les emprunteurs privés peuvent eux aussi se financer directement sur les marchés financiers, sans avoir recours au crédit bancaire. D’où l’augmentation de la quantité de titres financiers dont une part croissante est détenue par des non résidents. La mobilité des capitaux est encore accentuée par un troisième volet de la libéralisation financière, le décloisonnement des marchés. Les frontières, qui compartimentaient les marchés et les différents métiers de la finance, sont abolies. L’offre financière se multiplie qu’il s’agisse de produits de placement de l’épargne ou de la gestion des produits dérivés. Cette inflation de produits multiplie les possibilités d’arbitrage, entraînant des flux de capitaux souvent mus par une logique de rentabilité à court terme. Ce triple processus a entraîné une explosion de la circulation financière internationale, en particulier entre les pays du Nord mais surtout une forte instabilité. Les pays en développement en sont les premières victimes. Ils sont soumis, depuis une trentaine d’année à une valse des capitaux particulièrement déstabilisante. La reprise des flux financiers dans les années 90 s’est soldée par une série de crises spectaculaires : crise mexicaine de 1994, crise asiatique de 1997-1998, récente crise argentine. Les causes de l’instabilité sont multiples par exemple, la recherche du rendement les plus rémunérateurs de la part des investisseurs, la libéralisation des mouvements de capitaux (poussée par le FMI dans les pays émergents…). La récurrence des crises a fini par faire douter des vertus de la finance mondialisée. (Source : Sandra Moati- Alternatives économiques, HS n°59, 1er trimestre 2004) Q6 – A l’aide du document et du vocabulaire, complétez le texte suivant : finance, déréglementation, déconnexion, directe, crise financière, épargne, efficience, bulles, désintermédiation, changes, réelle, internationaux, coûts, spéculatifs, assouplissement, placement, globalisation, perdus, décloisonnement, bancaire (x 2). Le système financier international a été profondément transformé sous l’effet de ce que l’on a appelé " les trois D " : ……………………………, ……………………………, ……………………………..Les années 80 ont permis un développement spectaculaire de la…………………., à tel point que l’on a parlé d’une…………………. entre la sphère de l’économie réelle et la sphère monétaire et financière. La déréglementation financière désigne l’…………………………… des règles régissant l’activité bancaire, le fonctionnement des marchés financiers et les mouvements de capitaux. Ainsi, la levée du contrôle des………………. (Contrôle étatique des flux de devises) a provoqué un développement considérable du marché des changes. La désintermédiation concerne le développement de la finance…………….. (ou désintermédiée) qui met en relation offreurs et demandeurs de capitaux par l’intermédiaire du marché financier (la Bourse) au lieu de passer par le financement………………………..Le financement direct (actions, obligations) permet de diminuer le coût d’un investissement. Le décloisonnement consiste en la suppression des barrières entre les différents compartiments nationaux et …………………………… des marchés financiers. Jusqu’au début des années 70, les systèmes financiers nationaux étaient juxtaposés, chaque pays finançant ses investissements à l’aide de sa propre………….. Il existe désormais un marché mondial des capitaux fonctionnant en continu, 24 heures sur 24. Cette…………………. financière est le résultat des innovations financières et des nouvelles technologies (Internet, téléphone satellitaire…). En théorie, elle doit améliorer l’…………………… de la finance internationale. Cela signifie d’abord qu’il y aurait une meilleure allocation internationale des fonds disponibles. Une ressource rare (l’épargne) va donc être mieux utilisée. Les emprunteurs vont également avoir accès à cette épargne à des conditions plus avantageuses grâce à la diminution des…………. d’intermédiation. Les investissements de portefeuille en particulier s’y développent. Ils permettent aux entreprises de trouver des capitaux plus facilement. C’est aussi un moyen pour les administrations publiques de trouver des ressources financières. L’État émet des bons du Trésor pour pouvoir emprunter. Quant aux épargnants, ils trouvent également des opportunités plus grandes de…………….... L’investissement devrait donc être favorisé du fait de la baisse des coûts de financement. Cependant, ces mouvements de capitaux entre les pays étaient très souvent…………………............... Ils se déplaçaient d’une place financière à l’autre en fonction des opportunités (intérêts plus élevés, hausse plus rapide des cours en bourse, faible fiscalité…) qu’ils pouvaient en tirer. Des……………. spéculatives se forment. Le cours de bourse devient largement supérieur à la valeur réelle des sociétés cotées en bourse. Dès que les anticipations sur les gains futurs des sociétés deviennent négatives, les capitaux se retirent provoquant une……………………… (baisse rapide des cours boursiers), une crise de change (le cours de la monnaie se déprécie face aux autres devises), une crise……………….. (les dépôts diminuent et les défauts de paiement se multiplient) et une crise économique (arrêt de la croissance du PIB voire récession). On appelle ce phénomène le « sudden stop ». Plus de 120 sudden stop ont été répertoriés depuis les années 1970 (crise de la dette en 1982, crise boursière en 1987, crise du Mexique en 1994, crise boursière en 1997, crise asiatique en 1997, de la Russie en 1998, crise boursière en 2001 et 2007, crise bancaire en 2008-2009…). La sphère financière est donc en partie déconnectée de la sphère……………… car son développement a été sans commune mesure avec celui de la production. Les cours boursiers évoluent indépendamment de l’activité économique. Le marché financier sert davantage à la spéculation qu’au financement des entreprises : les capitaux qui participent au gonflement de la " bulle financière " sont des capitaux…………….. pour la production. Ce marché mondial des capitaux n’est surveillé par aucune instance supranationale. Ainsi les échanges de capitaux deviennent particulièrement opaques, et les comportements exagérément risqués ne peuvent être sanctionnés. B – Les échanges internationaux ont besoin d’un marché des changes a) – Marché des changes et fixation du taux de change 1 – Les devises sont des avoirs en compte libellés en monnaie étrangère. La tâche du service des changes d'une banque est de convertir des avoirs libellés en une certaine monnaie en avoirs libellés dans une autre monnaie, par exemple, un dépôt en marks en un dépôt en lires italiennes. Pour que cette conversion soit possible, il faut que les monnaies concernées soient convertibles. Une monnaie est convertible lorsque celui qui la détient peut l'échanger librement en toute autre monnaie. En général, les monnaies recherchées sont convertibles, les monnaies faibles n'ont qu'une convertibilité limitée. Avec le développement des échanges internationaux et des mouvements de capitaux, le marché des devises a connu un essor formidable. Cet essor a été permis et favorisé par la mise en place d'un matériel de communication élaboré. A l'arsenal classique des lignes téléphoniques directes avec les grands établissements et les courtiers, et des téléscripteurs, les cambistes ont ajouté le terminal vidéo. Ce terminal permet de connaître à tout instant, par affichage sur l'écran, la cotation des devises dans toutes les grandes banques du monde. (Source : Michel Didier, Économie, les règles du jeu, Économisa 1986) 2 – Sur le marché des changes (le Foreign exchange, " Forex " pour les initiés), on échange des euros contre des dollars, des livres sterling contre des yens, des yens contre des euros…, bref, des monnaies (on dit aussi dans ce contexte des devises) les unes contre les autres. Le taux de change reflète le prix d'une monnaie exprimé par rapport à une ou plusieurs autres. Ce taux de change se forme et évolue sans cesse en fonction des achats et des ventes de devises sur le marché des changes. Par exemple, le cours de l'euro contre le dollar s'apprécie lorsque la demande d'euros relativement aux autres monnaies augmente ; à l'inverse, il se déprécie lorsque les opérateurs préfèrent acheter du dollar, de la livre sterling… et vendre des euros. Les variations du cours de change, ce qu'on appelle techniquement sa volatilité, dépendent du régime de change choisi. Pour la plupart des monnaies des pays avancés, ce régime de change est flottant (ou encore flexible). Il en va ainsi depuis que le système de Bretton Woods, mis en place à la sortie de la Seconde Guerre mondiale et qui instaurait un régime de change fixe entre l'or et le dollar et entre le dollar et les autres monnaies, a été abandonné, en 1973. Le cours des monnaies en change flottant se forme sur le marché des changes au gré de l'offre et de la demande. [...] A l'inverse, lorsqu'un pays est en régime de change fixe, le cours de sa monnaie est défini par rapport à une autre monnaie ou à un panier de monnaies. Le taux de change de la monnaie chinoise, le yuan, appelé aussi renminbi, est par exemple ancré sur le dollar américain : le taux de change indicatif est de 8,11 yuans pour un dollar. (Source : Jézabel Couppey-Soubeyran, « A quoi sert le marché des changes ? », Alternatives Économiques n° 302, mai 2011). Q1 – Donnez une définition d'une devise : .......................................................................................................................................................................................... .......................................................................................................................................................................................... .......................................................................................................................................................................................... Q2 – Qu’est ce qu’un taux de change ? .......................................................................................................................................................................................... .......................................................................................................................................................................................... .......................................................................................................................................................................................... Q3 – Comment se fixe le prix d'une devise sur un marché des changes ? .......................................................................................................................................................................................... .......................................................................................................................................................................................... .................................................................................................................................................................................. Q4 – Complétez les enchaînements suivants : Vente d’euros ; Achat de dollars => ……………….du cours de l’euro…………………du cours du dollar Investissement d’une firme américaine en France =>..…………du cours de l’euro………..du cours du dollar Déficit de la balance courante américaine vis-à-vis de l’UE =>……….…..du cours de l’euro………….…du cours du dollar Q5 – A partir des documents et du vocabulaire suivant, remplissez le texte à trous : nettes, cambistes, achats, droite, en continu, déprécier, confiance, prix relatif, défendre, interbancaire, apprécier, risque, convertible, titres, marché, arbitragistes, parfait. Pour échanger, les agents économiques ont besoin d’une monnaie commune. Cela vaut au niveau de la nation, mais aussi au niveau mondial. Les échanges internationaux sont réglés avec quelques monnaies internationales, dans lesquelles les agents ont…………………. Une devise est une monnaie…………..………..en monnaie étrangère détenue par des non-résidents. Cette devise est échangée sur le………………… des changes. Il y a un seul marché des changes dans le monde. Les transactions sur une devise se font………………………. simultanément à Londres, Paris ou New York. Le marché des changes est……………………………. (80% des transactions sont réalisées entre banques). Au siège des banques, les opérations de change sont réalisées par les………………. Ces derniers subissent un…………………. de change, lié aux variations des valeurs des monnaies les unes par rapport aux autres. C'est aussi cette volatilité extrême qui permet aux…………………….. (ceux qui tirent profit des différences de cotation des devises) de s'enrichir et d’unifier le taux de change. L'accélération de la mondialisation des échanges réels ainsi que des flux financiers a donné un rôle prépondérant au marché des changes Les agents économiques ont plusieurs raisons de détenir des devises : Les entrepreneurs, les ménages, en ont besoin pour régler leurs…………….. de biens et services étrangers. Les entrepreneurs doivent en disposer lorsqu’elles font un investissement direct à l’étranger. Les entrepreneurs, les ménages, s’en servent pour acheter des………….. financiers étrangers (placement). Les banques et les firmes en achètent pour les revendre à terme avec plus-value (spéculation). La Banque centrale les conserve pour………………… le cours de sa monnaie s’il est besoin. Le taux de change, c’est-à-dire le………………..d’une monnaie par rapport à une autre ou la quantité de devise que l’on peut obtenir avec la monnaie nationale, est donc déterminée par l’offre et la demande respectives des monnaies dans un marché…………………. Ainsi sur le marché de l’euro contre le dollar, il y a une demande d’euros qui représente les ordres d'achat d’euros contre le dollar et une offre d’euros qui représente les ordres de vente d’euros contre le dollar Si la demande d’une devise s’accroît plus vite (déplacement de la courbe de demande vers la…………….) que l’offre, son cours va s’………………………. C’est le cas lorsque le pays connait un excédent de sa balance courante ou lorsque les entrées……………. de capitaux, liées par exemple aux opérations relevant des IDE ou des investissements de portefeuille, sont positives. Inversement, si la l’offre de devises augmente plus vite (déplacement de la courbe vers la droite) que la demande, son cours va se………………. Ce cas se produit lorsque notamment, le pays connaît un déficit de la balance du commerce extérieur ou des sorties nettes de capitaux liées par exemple aux opérations relevant des IDE ou des investissements de portefeuille. b) – Les différents régimes de change 1 – Le régime des parités fixes : Chaque pays adhérents est tenu de déclarer un taux de change officiel pour sa monnaie, exprimée soit en or, soit en dollar. La banque centrale du pays doit alors, éventuellement au moyen d'interventions sur le marché des changes, faire respecter cette parité (avec une petite marge de 1% de part et d'autre) : en fournissant des devises si le taux de change de la monnaie nationale a tendance à baisser, ou en en achetant dans le cas contraire. Au cas où le maintien des taux de change officiel se révèle trop difficile, il est possible de modifier la parité à la baisse (dévaluation) ou à la hausse (réévaluation). (Source : Dominique Plihon, Alternatives Économiques, Hors-Série n° 9, 1989) 2 – La Banque centrale chinoise a annoncé samedi 14 avril qu'elle allait élargir la bande de flottement du yuan, la monnaie nationale, par rapport au dollar. Le yuan va pouvoir flotter de plus ou moins 1 % autour du cours pivot qu'elle établit quotidiennement par rapport au dollar américain, à partir de lundi 16 avril. Même si le pays continue à tenir en bride le cours de sa devise (son cours n'est pas déterminé par la loi de l'offre et de la demande comme pour la plupart des grandes monnaies de la planète), il s'agit quand même d'un assouplissement conséquent. Depuis 2007, le yuan ou renminbi ("la monnaie du peuple") ne pouvait progresser que de 0,5 % par jour par rapport au cours fixé par les autorités. Avant, la marge n'était que de 0,3 %. Cette annonce est une nouvelle étape dans la politique chinoise des petits pas vers la libéralisation de sa politique de change et vers l'internationalisation du yuan. L'objectif à long terme de Pékin est de faire du yuan une monnaie de réserve internationale, reflétant l'importance du pays dans les échanges mondiaux. La politique de change chinoise génère des tensions intérieures. Pékin a laissé le yuan s'apprécier de 21 % par rapport au dollar de 2005 à 2008, puis a suspendu le mouvement pendant deux années de crise, afin de porter secours aux provinces où l'emploi repose sur les exportations. Depuis 2010, Pékin laisse de nouveau le yuan progresser face au dollar, ce qui suscite l'ire des industriels des régions côtières dynamiques. Un dollar valait 6,2884 yuans le 10 février dernier, un record pour la monnaie chinoise depuis dix-huit ans. (Source : Harold Thibault, Le Monde du 14 avril 2012) Réévaluation 1$ = 6 yuan Plafond 1 $ = 6,23 Yuan 1 $ = 6,3 Yuan Parité officielle Plancher 1 $ = 6,36 Yuan Dévaluation 1 $ = 6,50 yuan Q1 – Qui fixe le taux de change dans un système de parité fixe comme le montre l’exemple chinois ? .......................................................................................................................................................................................... .................................................................................................................................................................................. Q2 – Que doit faire la Banque centrale si le cours de la monnaie nationale s’approche du plancher de 1% vis-à-vis de sa parité ? .......................................................................................................................................................................................... .......................................................................................................................................................................................... Q3 – Que doit faire la Banque centrale si le cours de la monnaie nationale s’approche du plafond de 1% vis-à-vis de sa parité ? .......................................................................................................................................................................................... .......................................................................................................................................................................................... Q4 – Qu’est-ce qu’une dévaluation ? Une réévaluation ? .......................................................................................................................................................................................... .......................................................................................................................................................................................... 2 – Le système des changes flottants : Dans ce système, il n'existe plus de parité fixe : le taux de change fluctue donc, au gré de l'offre et de la demande de devises sur le marché des changes. Lorsque la demande de devises tend à l'emporter sur l'offre, le cours des devises monte, ce qui signifie que le taux de change de la monnaie nationale baisse. En théorie, cette baisse réduit le prix en devises des marchandises nationales (ce qui devrait accroître leur compétitivité, donc le volume vendu) et augmenter le prix en monnaie nationale des monnaies étrangères (d'où une réduction de la demande) : plus d'exportations, moins d'importations, voilà qui devrait mettre fin à l'excédent de l'offre sur la demande et ramener l'équilibre, à la fois sur le marché des changes et sur le commerce extérieur. (Source : Dominique Plihon, Alternatives Économiques, Hors-Série n° 9, 1989) 3 – Dans le meilleur des mondes, le taux de change correct entre deux monnaies devrait être le taux de change assurant la parité de pouvoir d’achat (PPA), qui égalise le prix des biens vendus dans deux pays. Par exemple, si un même ordinateur vaut 1 000 dollars aux Etats-Unis et 1 200 euros en Europe, un taux de change de 1 dollar pour 1,2 euro assure l’égalité des prix des ordinateurs des deux côtés de l’Atlantique. Si le taux de change n’est que de 1 dollar pour 1 euro, il suffit d’acheter des ordinateurs aux Etats-Unis (pays où ils sont bon marchés) pour les revendre en Europe (où ils sont plus chers) pour gagner de l’argent facilement, jusqu’à ce que les prix s’égalisent. Certes, le taux de change effectif s’écarte souvent de cette valeur “correcte” pour des raisons variées. Une monnaie peut être provisoirement surévaluée ou sous-évaluée, mais, à long terme, elle devrait rester proche de sa valeur en PPA, qui assure l’égalité des prix. Si ce raisonnement est juste, l’explication des mouvements longs des taux de change réside dans l’évolution des prix dans le pays à l’étranger. (Source : Arnaud Parienty, Comment se déterminent les taux de change ? Alternatives économiques n° 197, Novembre 2001) Q5 – A partir des documents et du vocabulaire suivant, remplissez le texte à trous : officiel, plafond, convertibilité, monétaire, Etat, dévaluer, tunnel, vendre, augmenter, marché, parités, parité du pouvoir d’achat, rééquilibrage, dépréciation, moindre, réévaluer, autorégulateur, flottant, plancher, prêtent, relance, devises, diminuer. Un système……………………… correspond à l’ensemble des règles et des institutions qui facilitent la circulation et la conversion des devises. Il en existe deux : le système de………….. fixes et celui du régime de change…………. Le régime des parités fixes comprend trois règles : Un taux de change…………… défini par l’…….. qui doit rester stable dans un………………. dont les marges de fluctuations sont définies par avance (dans le système monétaire international de 1944 à 1971 : 1% au dessus et au dessous de la parité officielle et dans le système monétaire européen de 1979 à 1999 : 2,5% de marges). Autrement dit, si 5 F = 1 $, la Banque de France s’engage à ce que le cours du franc vis-à-vis du dollar ne dépasse pas 4,95 F (……………….) et 5,05 F (………………….) pour un $. Ainsi, si le franc atteint le plancher vis-à-vis du $, la Banque de France doit……………. du $ pour acheter du franc. Le franc devient plus rare et le dollar plus abondant, ce qui fait remonter le franc vis-à-vis du dollar. Si elle n’arrive pas à défendre la parité, elle devra la ……………………….lorsqu’elle franchit le plancher et la……………… lorsqu’elle dépasse le plafond. Dévaluation et réévaluation sont donc des changements de parités officielles décidés par l’Etat. La……………………........... des monnaies entre elles, ce qui suppose que la Banque centrale dispose de suffisamment de devises dans ses réserves pour assurer à tout moment la conversion de la monnaie nationale qui lui est présentée en devises. L’assistance d’une banque internationale de règlement (le FMI dans le cadre du SMI, le FECOM dans le cadre du SME), qui……………… les devises, qu’elle a reçues de chaque État membre, aux pays qui ont un besoin momentané de devises pour défendre le cours de leur monnaie. Ces prêts peuvent faire l’objet de recommandations qui doivent être suivies par le pays receveur. Un système de taux de change flottant suppose que le taux de change est fixé librement par le……………..des changes en fonction de l’offre et de la demande, sans intervention de la Banque centrale (le tunnel a disparu). Les libéraux (Milton Friedman) y voient trois avantages : Le………………………… automatique de la balance courante : une balance courante déficitaire se traduit, en effet, par une……………….. demande de monnaie nationale (recettes des exportations en devises qui vont être transformées en monnaie nationale) et une plus grande demande de……………. (pour payer les importations). Le cours de la monnaie nationale va donc baisser (……………………. externe de la monnaie), ce qui rend les produits nationaux moins chers pour les étrangers et les produits étrangers plus chers pour les nationaux. Les exportations vont…………………… et les importations…….………….La balance courante va retrouver un équilibre, voire un excédent. Le taux de change va devenir l’expression de la…………………………………………..: lorsqu’un pays a une inflation supérieure à celle de son principal partenaire commercial, son taux de change va se dévaloriser en proportion de l’écart d’inflation entre les deux pays afin de maintenir la parité de pouvoir d’achat. UE = Inflation + 10% soit un panier de biens de 100 € => 110 € Exemple : 1 € = 1 $ { } 1,1 € = 1 $ nouveau taux en PPA. USA = Inflation + 0% soit le même panier de biens de 100 $ = 100$ L’Etat n’a plus à intervenir car le marché des changes est………………………............ Les Banques centrales n’ont plus qu’un seul objectif : limiter l’inflation en contrôlant la croissance de la masse monétaire car pour les monétaristes “l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire” (Milton Friedman). Mais, le Keynésien Robert Mundell souligne que dans ce cas l’État peut mener une politique de……………interne keynésienne sans se soucier de ses conséquences sur la balance courante puisque la flexibilité du change rétablira l’équilibre. Depuis 1971 (dévaluation et inconvertibilité du dollar en or) et 1976 (Accord de la Jamaïque), les grandes devises (dollar, yen, et maintenant euro) flottent entre elles mais un grand nombre de pays ont choisi de lier leur monnaie par un système de parité fixe vis-à-vis d’une de ces grande devises (60% sont liées au dollar, 15% vis-à-vis de l’euro et 2% vis-à-vis du yen). L’Union européenne, après avoir créée, en 1979, son propre système de parité fixe (le SME), a décidé d’unifier ses monnaies dans l’Euro depuis 1999. En d’autres termes, le système monétaire actuel combine parités fixes et parités fluctuantes. c) – Les déterminants du taux de change 1 – Les déterminants réels 1 – Solde de la balance courante de la Chine 1971-2011 (En % du PIB) 2 – Taux de change Euro/Yuan chinois Q1 – A l’aide des documents et du vocabulaire, remplissez le texte à trous : sorties, courantes, fixe, supérieures, déprécier, fondamentaux, réserves, flottant, contrôle, combinés, financières, inflation, demande, entrées, excédentaires, devises, réévaluée, vendre, revenus, dévaluée. Pendant les 30 glorieuses, le SMI a connu un système de parités fixes. A cette époque, le……………….. des changes (autorisation administrative pour sortir des capitaux ou des devises à l’étranger), empêchait la libre circulation des capitaux au niveau mondial. En conséquence, le taux de change dépendait principalement de deux fondamentaux : Le solde de la balance des transactions………………… : si la balance courante était durablement déficitaire, le taux de change atteignait son plancher et la Banque centrale devait intervenir pour en défendre le cours en puisant dans ses…………………….. de devises ou en empruntant au FMI. Le différentiel d’…………………. entre pays : si l’inflation était plus forte dans un pays, sa compétitivité-prix se dégradait et le solde de sa balance courante devenait déficitaire. Selon les théoriciens, les taux de change devraient être à leur niveau optimum lorsque la balance des transactions courante est stable. Lorsqu’un pays importe un produit, la facture sera effectuée en……………du pays exportateur du produit ou en dollar. L’importateur doit alors acheter la devise du pays exportateur et …...……… sa propre monnaie. Ainsi, toute modification des opérations économiques d’importation ou d’exportation de biens, de services et de……………… entraîne une variation du taux de change : En cas de la balance de transactions courantes déficitaire, les importations sont…………………………..aux exportations, la………………….. des devises pour effectuer des règlements à l’étranger sera supérieure à l’offre de ces mêmes devises pour effectuer des paiements auprès du pays. Dans ce cas, la monnaie nationale aura tendance à se……………….. , dans un régime de change………….,ou à être ……………..…. dans un régime de change………..,par rapport aux autres monnaies utilisées pour ces transactions. A l’inverse, lorsque la balance de transactions courantes est………………………….. , les………………. de devises sont supérieures aux……………., la demande de monnaie par les non résidents est plus importante que la demande des devises exprimée par les résidents. La monnaie nationale a tendance à s’apprécier, dans un régime de change flottant, ou à être…………………..dans un régime de change fixe. Dans les faits, la relation taux de change – balance courante ne se vérifie pas toujours. Si les excédents croissants de la balance courante chinoise se traduisent bien par une hausse du Yuan depuis 2008 (il s’apprécie de ……….% entre 2008 et 2013). On observe l’inverse entre 2006 et 2008. A cette époque, la Chine enregistrait une balance courante fortement excédentaire face au reste du monde. Son excédent passe de …….% du PIB en 2006 à près de ………% du PIB en 2008. Pourtant sur la période, le Yuan ne fit que se déprécier face à l’euro. En 2006, il fallait donner………yuans pour obtenir un euro et en 2008 il fallait en donner 11, soit une dépréciation de …..….% du yuan vis-à-vis de l’euro. On peut s’expliquer ce phénomène par les effets………………… de la balance des transactions courantes avec un autre compartiment de la balance des paiements : la balance des transactions ………………….. Les sorties massives de capitaux chinois vers le reste du monde, en particulier vers les Etats-Unis, ont contrebalancé les effets des excédents commerciaux chinois. Les transactions courantes, longtemps considérées comme déterminants «………………………….. » de l’offre et de la demande de devises, donc des taux de change, ont aujourd’hui un impact nettement moins important en raison de l’importance prise par les mouvements internationaux de capitaux. 2 – Les déterminants monétaires et financiers 1 – Qu'appelle-t-on la « guerre des monnaies » ? Cette guerre-là n'est pas très nouvelle. Les grands pays industrialisés « s'affrontent » à coup de dévaluations compétitives : plus leur monnaie baisse, plus cela dope les exportations et, sur leur marché, plus cela freine les importations de produits étrangers au profit de produits concurrentiels nationaux. Que se passe-t-il, concrètement ? Les Américains peinent à relancer leur machine, dont le moteur est la consommation et l'investissement intérieurs (les exportations étant un moteur accessoire). La Réserve fédérale décide donc de déverser des liquidités pour soutenir l'économie ce qui accroît le déficit de sa balance courante alors que celle de la zone euro est excédentaire grâce à l’Allemagne. S'il y a plus de monnaie, sa valeur baisse. La valeur du dollar baisse donc face aux autres monnaies. L'euro, lui, trinque. Il grimpe contre toutes les autres monnaies. L'euro est géré avec une philosophie allemande : on ne joue pas avec la monnaie. Le seul objectif de la Banque centrale européenne est de maintenir un bas taux d'inflation. Voilà comment l'Europe se transforme en dindon de la farce. A 1,40 dollar l'euro, il n'est pas facile de vendre des Airbus ou du champagne. (Source : Pascal Riché, Rue89 du 10 novembre 2010) 2 – En matière monétaire, les efforts des uns ne font pas toujours les affaires des autres. Les pays d'Asie et d'Océanie voient d'un très mauvais œil les grandes manœuvres des banques centrales au Japon, aux Etats-Unis et en Europe. Censées ranimer là-bas la croissance, elles entraînent chez eux, par un effet ricochet, une appréciation du taux de change. Au risque d'éroder dangereusement leur compétitivité et de mettre en péril leur économie. Pour tirer l'Archipel de la déprime, la Banque du Japon s'est lancée dans un programme d'injections massives de liquidités, provoquant une dégringolade de la devise nipponne. Un mouvement "trop prononcé mais aussi trop rapide", a estimé le gouverneur de la banque centrale de Corée, Kim Choong-Soo. Car, pendant ce temps, le won coréen n'a cessé de s'apprécier. Contre le yen, mais aussi contre le dollar, avec une hausse de près de 5 % en quatre semaines. Selon M. Choong-Soo, ces fluctuations sont une menace à "la stabilité du marché". Le pays du Matin-Calme, à l'instar d'autres puissances asiatiques, redoute un afflux de capitaux spéculatifs susceptible d'amplifier le mouvement. En faisant tourner la planche à billets, les banques centrales américaine, japonaise et britannique inondent les marchés de liquidités. Celles-ci migrent ensuite vers les pays affichant des taux de croissance plus séduisants et dont les devises offrent un meilleur rendement. Comme le won, le baht thaïlandais, le dollar néo-zélandais, appelé couramment "kiwi", ou encore le dollar australien, qui a frôlé ces jours-ci un plus haut en près de trente ans. (Source : Marie de Vergès, Le Monde du 5 mai 2013) 3 – Différentiel de taux d’intérêt et variation du taux de change euro/dollar Q2 – A l’aide des documents et du vocabulaire, remplissez le texte à trous : volatilité, monétaire, hausse, honorer, liquidités, libéralisation, rendements, déprécier, cours, capitaux, variations, spéculatives, placements, appréciation, nominaux, actifs, intérêt, différentiel, anticipent, réel, inverse, croissance. Depuis la crise des années 70, la……………………...progressive des marchés de capitaux (fin du contrôle des changes) a permis la création d’un marché unique des capitaux aux niveaux mondial. Les capitaux entrent et sortent très rapidement, sans contrôle étatique, d’une place financière à l’autre. En conséquence, la détermination du taux de change dépend principalement de la balance des……………… ou balance financière. Ce sont les détenteurs de devises et d’…………. financiers (Banques centrales, banques, fonds de pension, fonds d’investissements...) qui déterminent le taux de change en fonction de plusieurs éléments : Le ………………….. des taux d’…………………. à court terme et la politique…………………. de la Banque centrale. Si cette dernière fixe un taux directeur plus élevé que celui des autres banques centrales, les détenteurs de liquidités vont placer leurs fonds dans ce pays. D’où une entrée de capitaux, une forte demande de monnaie nationale et une……………….. du taux de change. Mais toute modification du taux de la banque centrale provoquera immédiatement un reflux de ces capitaux vers d’autres pays plus rémunérateurs. On comprend alors aisément pourquoi les décisions des Banques Centrales influencent tant le marché des changes. En général, lorsqu’une Banque Centrale réduit ses taux directeurs ou injecte des………………….., le taux de change de sa monnaie a tendance se………………… immédiatement. On comprend ainsi la baisse du Dollar vis-à-vis de l’Euro et celle récente du Yen. Néanmoins une hausse du différentiel des taux d’intérêt n’entraînera pas automatiquement une………………………. du taux de change. Les investisseurs vont aussi regarder la solvabilité du pays (de l’Etat ou des agents privés du pays). Le pari de prêter va prendre en compte la crainte ou non qu’un émetteur de titres financiers ne puisse pas………………… les rémunérations promises aux détenteurs des titres. Les taux d’intérêts proposés par la Grèce peuvent être très élevés, elle n’attire pas les capitaux. La rentabilité des……………………… : la comparaison des……………………. attendus sur les titres financiers influence le cours du change et peut provoquer des variations rapides. Si les titres financiers d’un pays présentent un meilleur rendement attendu que ceux du reste du monde, les investisseurs internationaux cherchent à acheter les titres dont ils…………………. le meilleur rendement et doivent pour cela se procurer la monnaie dans laquelle ces titres sont libellés : cela devrait faire augmenter la valeur de cette monnaie, tandis qu’au contraire la monnaie dans laquelle sont libellés les titres les moins rentables devrait se déprécier. Pour comparer les taux de rendement des titres libellés dans deux monnaies différentes, il faut tenir compte : Des taux d’intérêt…………………….. des marchés financiers pratiqués dans chaque territoire ; Des taux d’inflation anticipée qui permettent de calculer le taux d’intérêt………….. De l’évolution anticipée des………… du change qui pourrait remettre en cause le gain anticipé si le taux de change variait en sens………………… du taux. Des anticipations…………………….. : la spéculation, c’est à dire l’achat ici, d’une monnaie dans l’idée de la revendre à court terme pour gagner de l’argent. Le principe, les acheteurs anticipent une variation de la valeur de cette monnaie et l’achètent à un prix bas pour la revendre à un prix plus élevé. Ces anticipations dépendent des taux d’intérêts mais aussi du différentiel de………………..... Un pays qui connaît une croissance supérieure à celle de ses concurrents offre des perspectives de débouchés et de profits supérieurs. Les capitalistes internationaux vont donc investir et placer sur ce marché, ce qui accroît la demande de la monnaie de ce pays et son taux de change. En conséquence, les taux de change des principales devises vont connaître de fortes………………… dans le temps et une forte………………….. (instabilité journalière). d) – Les effets des variations du taux de change sur l’économie réelle 1 – Pourquoi dévaluer ? En théorie économique, un pays recourt à une dévaluation pour rétablir l’équilibre de son commerce extérieur. La baisse du taux de change entraîne un effet prix et un effet volume. A court terme, la dévaluation aggrave le déficit commercial. En effet, les termes de l’échange se dégradent : le prix des importations se renchérit, tandis que le pouvoir d’a chat des exportations diminue. C’est l’effet prix. A moyen terme, la dévaluation agit aussi sur les volumes. Le renchérissement du prix des produits importés provoque une baisse des importations tandis que les exportateurs mettent à profit la baisse relative de leurs prix pour gagner des parts de marché. Ces deux phases, effet prix et effet volume, définissent la courbe en J. Les dévaluations sont généralement associées à une politique d’austérité qui en accélère les effets bénéfiques sur le rétablissement du solde : la baisse de la consommation et de l’investissement fait régresser les importations, tandis que les producteurs nationaux sont incités à trouver à l’extérieur les débouchés disparus le marché intérieur. (Source : Sandrine Trouvelot, Alternatives économiques n°132, décembre 1995) 2 – L’illustration de la courbe en J : les effets de la variation du dollar (TCER) sur la balance courante des Etats-Unis 3 – En attendant, la vigueur de la monnaie européenne sème la discorde en Europe. Alors que le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a fait part de "sa préoccupation pour les exportations européennes", on affiche en Allemagne, première puissance économique de la zone, une belle sérénité. Les entreprises allemandes se montrent plutôt optimistes : "Il ne faut pas oublier que la plus grosse partie des exportations est destinée à la zone euro et non à la zone dollar. Là, l'euro fort n'est pas un problème", indique Manfred Jäger, expert à l'Institut d'économie de Cologne (IW). Autre atout des exportateurs allemands face aux fluctuations de change : leur spécialisation, dans le secteur des machines-outils notamment, qui les rend incontournables pour les économies émergentes. "Nous disposons là d'un avantage décisif en termes de compétitivité grâce à des produits de très bonne qualité", complète M. Jäger. Certains économistes ne manquent pas de rappeler que le renchérissement de la monnaie européenne a le mérite de diminuer les pressions inflationnistes en réduisant le prix des biens importés. (Source : Pierre-Antoine Delhommais et Marie de Vergès, Le Monde du 20 octobre 2009) Q3 – A l’aide des documents et du vocabulaire, remplissez le texte à trous : coûts, rééquilibrage, volume, hausse, supérieure, guerre des monnaies, inflation, amélioration, sensibles, protectionnisme, monnaie forte, baisse, importations, différenciation, cher, taux d’intérêt, élasticité-prix, dégradation, valeur, rétorsion, concurrence, solde, hors-prix, taux de change. La variation du taux de change doit conduire en principe à un………………………….de la balance du commerce extérieur. Une dévaluation ou une dépréciation a deux effets contraires : Dans un premier temps, la baisse de la valeur de la monnaie nationale provoque une……………….. du prix des importations et une……………….. du prix des exportations. Les volumes échangés ne s'adaptant, au mieux, qu'à moyen terme, cela se traduit par une……………….. de la balance courante. C'est l'effet prix. A moyen terme, la baisse des prix à l'exportation doit permettre un accroissement du……………. des ventes, tandis que la hausse du prix des importations doit les décourager. Ces changements doivent permettre une ………………………. Du…………..de la balance courante. C'est l'effet quantité ou l’effet volume. L'effet quantité joue plus ou moins selon que la consommation des biens échangés est ou non sensible aux prix de vente, c’est-à-dire de l’…………………………. aux exportations (la baisse des prix n'affecte pas toujours les quantités vendues). Si elle est supérieure à 1, la hausse des quantités exportée sera ……………………à la baisse du prix et l’effet volume l’emportera sur l’effet prix. Ces effets contradictoires sont mis en lumière par le principe de la courbe en J de Marshall-Lerner : la dévaluation provoque une courte dégradation du solde de la balance commerciale (effet prix), avant de permettre une amélioration d'une plus grande ampleur (effet quantité). Les vérifications empiriques montrent que pour la plupart des pays industriels, la courbe en J s'étend sur une période de six mois à un an. Cependant, ce retour vers l’équilibre n’est pas si simple. La dévaluation ou la dépréciation du…………………… a plusieurs effets pervers. D’une part, elle rend plus………… les importations, en particulier celles des produits primaires nécessaires à la production nationale (Pétrole, gaz, minerais…) ce qui augmente les…………….. de production et ce qui diminue, par conséquent, la compétitivité-prix de l’économie nationale à long terme. Autrement dit, la dévaluation va être une bouffée d’oxygène pour le commerce extérieur qui n’est pas durable car elle est à l’origine de l’……………………. importée. D’autre part, elle diminue la……………………… entre les producteurs étrangers et les producteurs nationaux ce qui évite à ces derniers de se restructurer et d’innover. Or, de nos jours, la compétitivité…………………… compte plus que la compétitivité-prix. En conséquence, importations et exportations sont de moins en moins …………………. aux variations des taux de change. Les échanges intra-firmes ne dépendent pas des prix et le choix des consommateurs est plus guidé par la qualité ou la………………………… du produit. La baisse de la valeur externe d’un pays peu compétitif au niveau structurel ne lui rendra pas rapidement sa compétitivité (La Grèce…). Enfin, elles peuvent engendrer une «………………………….»: chacun peut avoir intérêt à dévaluer ou à faire déprécier sa monnaie, surtout en situation de crise économique, pour favoriser des exportations et sa production nationale. C’est une forme de…………………………., qui peut engendrer des tensions entre pays et la mise en place de mesures de…………………. (représailles). C’est la raison pour laquelle certains pays recherchent l'appréciation de leur monnaie. Une politique de « ……………………………..» cherche à mettre en place un cercle vertueux de l'appréciation. L'augmentation du taux de change rend les…………………………. moins chères. En conséquence, les coûts de production sont limités et l'inflation réduite. De plus, les entreprises nationales sont pénalisées par les prix à l'exportation et doivent faire des efforts pour devenir plus compétitives. Cela a été le choix de l’Allemagne avant la création de l’Euro ce qui ne l’a pas empêché de dégager d’importants excédents commerciaux. Autre avantage, les titres financiers libellés dans cette monnaie prennent de la……………….. par rapport à ceux libellés en devises étrangères et il est alors possible de les placer sur les marchés en les rémunérant un peu moins que ceux libellés en devises étrangères. Les emprunteurs d’un territoire, dont la monnaie a tendance à s’apprécier, peuvent donc s’endetter en ne payant qu’un……………… …………………….faible.