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histoire
Le Français Pégoud est le premier pilote au monde à abandonner
son appareil en vol pour se confier au parachute, le 19 août 1913.
Le parachute
en quelques dates
1797
Saut de Garnerin au-dessus
du parc Monceau à Paris
1913
Premier saut d’avion
en parachute
1935
Création du centre d’instruction
de parachutisme
1944
Naissance de la Fédération
Nationale des Sports Aériens
1951
Premier championnat
du monde de parachutisme
en Yougoslavie
1953
Premier championnat
de France
1975
Premier championnat
du monde de Vol Relatif
D.R.
2007
50e championnat de France
Comptons six siècles depuis le premier parachute imaginé par Léonard de Vinci
jusqu’au surf des nuages. Le parachutisme, au cours des temps, se gonfle de poésie.
À la portée de l’air
I
l est certain que Léonard de Vinci, à la
fin du XVe siècle, en travaillant à ses
différents projets de machines à voler, a
d’ores et déjà imaginé le parachute. En
application du soutien aérodynamique
de l’air, il dessine et décrit un moyen de
tomber dans l’air. C’est le principe premier du parachute. Dans un de ses carnets, il note : « Si un homme a un pavillon de
toile fine bouchée, ayant douze brasses de surface
et une hauteur de douze, il pourra se jeter de
n’importe quelle hauteur sans se faire de mal. »
Plus précisément, le parachute est
connu au début du XVIIe siècle. En 1617,
sont faits des essais d’un parachute dont
la description et la figure se trouvent
dans un manuscrit dû à Fausti Veranzio
de Venise. En 1788, le physicien
Sébastien Lenormand se laisse tomber
de la hauteur d’un premier étage, tenant
dans chaque main un parasol de 80
pouces. Il reprend plusieurs fois cette
expérience que Blanchard, dans ses
ascensions publiques, répètera sous les
yeux des Parisiens.
André-Jacques Garnerin, né en 1769, se
passionne très jeune pour les aérostats
construits par les frères Montgolfier. En
1790, il s’essaye à sa première ascension
dans une montgolfière qu’il a fabriquée
lui-même. « Le 1er brumaire de l’an VI (22
octobre 1797), à 5 heures 28 minutes du soir, le
citoyen Garnerin s’éleva à ballon perdu au parc
Monceau. Un morne silence régnait dans l’assemblée. L’intérêt et l’inquiétude étaient peints
sur les visages. Lorsqu’il eut dépassé la hauteur
de 350 toises (1 000 mètres), il coupa la corde
qui joignait son parachute à l’aérostat : ce dernier fit explosion et le parachute sur lequel
Garnerin était placé descendit très rapidement. Il
prit un mouvement d’oscillation si effrayant
qu’un cri d’épouvante échappa aux spectateurs
et des femmes sensibles se trouvèrent mal.
Cependant, Garnerin descendit dans la plaine
Monceau, monta à cheval sur-le-champ et revint
au parc Monceau au milieu d’une foule immense
qui montrait son admiration pour le talent et le
courage de ce jeune aéronaute. En effet, le
citoyen Garnerin est le premier qui ait osé entreprendre cette expérience hasardeuse. » (in
Bulletins des Amis du Vieux Clermont,
avril-mai-juin 1961).
Le premier saut d’avion en parachute est
tenté par un Français, Adolphe Pégoud,
le 19 août 1913. Le pilote veut démontrer par cette expérience que le parachute pourrait servir au sauvetage des aviateurs en difficulté. Bien que la première
tentative se solde par un échec, le parachute servira plus tard à sauver les aviateurs en péril. Pendant la Seconde
Guerre mondiale, il sera utilisé par les
troupes aéroportées et les commandos
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entre voisins
histoire
D.R.
qui sautaient en arrière des lignes ennemies. En 1935, le capitaine Geille crée le
premier centre d’instruction de parachutisme (CIP) et par là même rationalise
cette discipline en lui donnant des
bases. Un an plus tard, les premiers brevets et licences sont délivrés par le
ministère de l’Air. Dès lors, une fédération voit le jour et des examens d’instructeurs permettent à des jeunes d’obtenir leur brevet de parachutiste. La
discipline sort rapidement du cadre de
l’armée et les civils peuvent tenter leur
premier saut.
En 1950, à Creil s’ouvre le centre régional d’entraînement où des stages sont
organisés. Des meetings aériens s’y
déroulent et la foule impressionnée
assiste à des sauts de parachutistes. En
1951, en Yougoslavie, lors du premier
championnat du monde de parachutisme, ce sont deux Français, Pierre Lard et
Monique Laroche, qui s’imposent.
Les premiers championnats de France
de parachutisme se déroulent à
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Biscarosse le 13 août 1953. En 1961, la
Fédération nationale de parachutisme
français est reconnue comme seul organisme représentatif des activités du
parachutisme sportif. La discipline
devient alors un vrai sport et très vite
différents centres ouvrent un peu partout en France. Le parachute évolue, des
prototypes sont conçus, notamment en
1964, le Para Foil à aile rectangulaire. Le
parachute rond dit l’Olympic sera le plus
apprécié jusqu’en 1977.
En 1973, trois brevets sanctionnent les
niveaux de performance : la précision
d’atterrissage, la voltige et le vol relatif
(VR) qui consiste à effectuer différentes
figures en vol avec d’autres parachutistes tout en maîtrisant ses positions et
trajectoires. En 1975 a lieu le premier
championnat de vol relatif. La FNPF,
devenue FFP (Fédération française de
parachutisme) en 1968, organise des
compétitions, oriente et coordonne les
activités des associations. La décennie
80 voit apparaître les parachutes de type
aile chez les confirmés. Son utilisation
se généralisera très rapidement. Puis
arriveront des voilures semi-elliptiques
(voilure de petite surface très rapide), et
de nouvelles techniques issues du parachutisme seront reconnues officiellement par la Fédération. On retiendra le
freestyle qui est un enchaînement de
figures artistiques issues de la gymnastique et du trampoline. Et également le
skysurf ou surf des nuages qui permet de
retrouver les sensations de la glisse. Les
évolutions très rapides et les mouvements amples, rendus possibles grâce
au surf, en font une des disciplines les
plus spectaculaires.
En 2007 aura lieu le 50e championnat de
France de parachutisme.
Fédération Française de Parachutisme
62, rue de Fécamp
75012 Paris
www.ffp.asso.fr