Des étudiants sur les ondes de CKRL

Transcription

Des étudiants sur les ondes de CKRL
v O L
I X ,
N o
6
L e
1 e r
n o v e m b r e
2 0 0 0
l’hebdomadaire des étudiants en journalisme
C I T É
U N I V E R S I T A I R E ,
C A P - R O U G E ,
Q U É B E C ,
S A I N T E - F O Y ,
S I L L E R Y
Communication publique
Tournoi de basketball
Des étudiants
sur les ondes
de CKRL
Le Rouge et Or
l’emporte
Bisbille avec CHYZ
Jessica Jutras
Cité universitaire — Les reportages radiophoniques des étudiants inscrits
au cours Production radio du programme de communication publique
seront vraisemblablement diffusés sur les ondes de CKRL 89.1 dès janvier
prochain.
L’
entente, qui doit être
signée au cours des
prochaines semaines, a
été confirmée par le professeur de
radio du Département d’information et de communication (DIC),
Thierry Watine, lors d’une entrevue avec L’EXEMPLAIRE vendredi
dernier. CKRL renouera ainsi ses
liens avec l’Université Laval,
puisque
la
station
est
l’ancienne radio du campus.
M. Watine a affirmé que
l’entente permettra aux étudiants
de diffuser une émission hebdomadaire d’actualité. Bien que le
projet soit semblable à celui que
les étudiants réalisaient pour la
station universitaire CHYZ l’hiver
dernier, M. Watine a estimé que
CKRL permet de «franchir une
étape supérieure, au profit des
étudiants». «Je suis vraiment
satisfait de l’expérience à CHYZ,
mais il faut continuer d’avancer»,
a souligné M. Watine.
La directrice des programmes de
CKRL, Geneviève Gagnon, a
affirmé que c’est l’équipement mis
à la disposition des étudiants qui
les avantageront. «Les étudiants
auront accès à la salle de montage
et à la discothèque de la station», a
confirmé Mme Gagnon. La directrice se dit par ailleurs très
heureuse de l’entente, puisqu’il
fait partie du mandat des radios
communautaires de rendre la
production d’émissions accessible
à la population. «C’est d’autant
plus valorisant de le faire pour
aider les étudiants dans leur
cheminement», a-t-elle affirmé.
L’annonce n’a toutefois pas
autant enchanté les étudiants.
Dominic Gauvin a vécu l’expérience de CHYZ l’hiver dernier.
Comme plusieurs autres étudiants
interrogés par L’EXEMPLAIRE,
l’annonce de la nouvelle station ne
le motive pas outre mesure. «Que
ce soit pour CHYZ ou CKRL, je
vais faire mes reportages avec le
même intérêt, la même intonation
et sur les mêmes sujets de toute
façon», a-t-il commenté. «Je ne
crois pas qu’être diffusé à CKRL
va me préparer davantage pour le
marché du travail», a-t-il ajouté.
L’entente avec CKRL survient
quelques mois après que le contrat
entre le DIC et CHYZ ait été rompu
dans la discorde. En effet, le directeur
de l’information, Pascal Girard,
demandait 5 000 $ au DIC pour
continuer de mettre les reportages
des étudiants en ondes. Rejoint à la
station, M. Girard a estimé que sa
demande était «raisonnable», étant
donné la charge de travail que cela
engendrait. «J’ai passé 40 à 50
heures par semaine à trouver des
sujets de reportages aux étudiants et
à les aider dans leur diction», a
souligné M. Girard. «J’ai fait la job
d’un prof pour seulement 125 $ par
semaine», a-t-il ajouté.
Thierry Watine a confirmé ne pas
avoir appuyé la demande de CHYZ,
et ce, parce que la station retirait
suffisamment de bénéfices du travail
des étudiants sans qu’en plus le
Département ait à débourser 5 0 0 0$ .
Selon M. Watine, Pascal Girard a
commis une «erreur politique», car il
n’y avait pas lieu de demander des
compensations monétaires pour un
échange de services. De plus, il a
affirmé que M. Girard n’était pas le
seul responsable des étudiants et
qu’il était resté à la disposition des
étudiants et de M. Girard en cas de
besoin lors de la production de
l’émission Treize actuel à l’hiver.
Jérôme Caron
Les équipes féminine et masculine de basketball du Rouge et Or ont
bien fait en fin de semaine dernière en remportant le tournoi qui s’est
tenu au Peps de l’Université Laval. Chacune des équipes est restée
invaincue durant ce tournoi, affichant un dossier de trois
victoires et aucune défaite. Sur la photo, Yannick Boileau, qui a été
nommé sur l’équipe étoile du tournoi, enfile un panier pour le
R&O devant le regard impuissant de ses adversaires.
Pour plus de détails, voir article en page 12.
c u l t u r e
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page 11
R
2
égional
Rencontre avec Mélanie Tremblay
Déminons
la planète!
Élections fédérales
Les partis politiques
sont-ils prêts ?
Virgine Gendrot
Québec — À 27 jours des élections fédérales, un vent d’agitation souffle
dans l’arène politique. Les représentants des différents partis politiques
s’affairent à organiser une campagne électorale à laquelle ils ne sont que
partiellement préparés.
F
ormé depuis peu, le parti de
Stockwell Day est le plus
affecté par le déclenchement
prématuré des élections. «Comme
on est pris de court, notre objectif
est avant tout de faire connaître nos
idées. On n’est pas dupe. On ne
sera pas majoritaire cette fois-ci», a
déclaré le représentant de
l’Alliance
canadienne
à
l’Université
Laval, Dominic
Morin.
Geneviève Dorion
Geneviève Dorion
Québec — Mélanie Tremblay est la représentante du Québec dans le
Programme des jeunes ambassadeurs pour l’action contre les mines
antipersonnel. Elle revient tout juste d’un voyage de deux semaines en
Bosnie où il reste encore beaucoup de travail à faire pour le déminage.
Elle a raconté son expérience à L’EXEMPLAIRE.
assionnée des Balkans, Bosnie en 1972, je serais morte
c’est avec enthousiasme depuis 1993. Toutes les tombes
que Mélanie Tre m bl ay a étaient datées 1972-1993», a
pris son envol pour la Bosnie il confié Mélanie.
y a deux semaines. Ce voyage
La guerre est aujourd’hui terétait effectué dans le cadre d’un
stage de fo rm ation offert par la minée, mais chaque jour des perC ro i x - R o u ge et avait pour sonnes sont blessées ou meurent
objectif de lui faire voir la à cause des mines antipersonnel.
réalité entourant le pro bl è m e En Bosnie, il y a encore 700 000
des
mines
antipersonnel. mines enfouies pour une populaA c c o m - p agnée de cinq autres tion de 2 millions de personnes.
Même à Sarajevo, des
C a n a d i e n s , elle a silmines sont encore
lonné les routes de la
cachées. Tant que
B o s n i e, t raversé des
En Bosnie,
champs de mines et
il y a encore l’endroit où l’on
marche est dur, on sait
visité des familles de
700 000
que c’est sécuritaire.
victimes.
mines
De plus, les terrains
La jeune ambas- antipersonnel déminés le sont à
99,6 %, selon les
s a d rice
semblait
enfouies
standards du déminage
t o u chée par son expéhumanitaire. Mélanie a
rience
bosniaque.
Selon elle, non seulement reste- pourtant eu très peur par
t-il encore beaucoup de mines moment. «Au début, je ne voulais
sur le terrain, mais les traces de pas marcher sur ces terrains. Je
la guerre sont encore bien ne voulais pas faire partie du
ancrées dans le paysage et dans 0,4 % qui sauterait! Je l’ai finalele quotidien des gens. Des ment fait, mais le cœur me débaté c riteaux
les
rappellent tait!», se rappelle-t-elle.
constamment avec leur message
Mélanie déplore le fait que les
« D o n ’t fo rget!» et les gens ne
sont pas près d’oublier. En effet, gens ne soient pas assez sensibilisés
à
ce sujet. Elle compte bien y
plusieurs Bosniaques ont perdu
au moins une personne de leur remédier dans les prochains mois
famille pendant la guerre. «Une puisque plu-sieurs conférences
fo i s , en regardant les tombes sont prévues dans les différentes
d’un cimetière là-bas, j’ai pensé écoles de la province, ainsi que
que si par malheur j’étais née en plusieurs entrevues médiatiques.
P
Cité universitaire, Cap-Rouge, Québec, Sainte-Foy, Sillery
«La décision de Jean Chrétien est
arrogante et cynique. En trois ans et
demi, il y a déjà eu deux élections.
C’est difficile pour les gens de s’y
retrouver», a soutenu M. Morin.
Le Bloc québécois, avec une équipe
en plein rodage, est prêt à entrer en
contact avec les électeurs. «Notre
chef, Gilles Duceppe est parti en lion.
Quant à moi, je serai partout d’ici le
27 novembre», a lancé la députée du
Bloc québécois Hélène Alarie.
Quant
aux
libéraux,
ils
conçoivent ces élections fédérales
comme une simple pré-campagne.
«Nous allons profiter de cette
campagne pour préparer notre nouvelle équipe aux prochaines élections provinciales», a déclaré le
membre de la Commission
Jeunesse du Parti libéral du
Canada, Steve Leblanc.
La rapidité avec laquelle s’est
enclenchée la présente campagne
entraîne des conséquences négatives
pour certains partis. Par exemple,
selon la direction du Parti libéral du
Canada à Montréal, Dominic Morin
serait le représentant du Parti à
l’Université Laval. Or, M .M o rin est
aujourd’hui à l’Alliance canadienne.
Une fois informé, le malaise du Parti
libéral était visible.
Selon un étudiant en science politique de l’Université Laval,Nicolas
Rio, la précipitation du déclenchement de la campagne a des répercussions directes sur les citoyens.
Celui-ci soutient qu’il adhère aux
idées principales des deux partis
politiques actuellement au pouvoir.
«Au provincial, je vote pour le Parti
québécois pour la défense des
compétences du Québec. Au fédéral,
je penche vers le Parti libéral»,a-t-il
expliqué.
Jeunes homosexuels
en bref
Railleries à
l’école et à la maison
Aide
Marie-Christine Ouellet
Sainte-Foy — Des jeunes du secondaire ont confirmé les résultats de l’étude menée par Michel Dorais, professeur à l’Université Laval, voulant que
les jeunes homosexuels vivent un calvaire à l’école et à la maison.
L’
homophobie des parents
et la non-intervention des
enseignants font que les
jeunes ayant une attirance pour
les personnes du même sexe sont
victimes de railleries et de violence physique à l’école.
Christian J., jeune homosexuel
de 24 ans, a vécu un cauchemar
durant son secondaire. Il a fait
l’objet d’ostracisme parce qu’il
était différent des autres élèves.
«Il y en avait pour qui j’étais un
moins que rien et je savais que ce
qu’ils me disaient ne venait pas
d’eux, mais de ce qu’ils avaient
entendu chez eux», estime-t-il.
Durant son secondaire, seulement
deux ou trois professeurs sont
intervenus en sa faveur. «Il a fallu
que je quitte mon village et vienne
m’installer en ville pour enfin me
faire comprendre et entendre » ,a t-il ajouté.
Certains jeunes reproduisent à
l’école ce qu’ils voient chez eux.
Car, à l’intérieur du phénomène
de l’homophobie, les parents ont
un rôle important à jouer. «Chez
nous, on se traite de fif pour s’a-
gacer parce que mes parents
pensent qu’être homosexuel, ce
n’est pas normal», a confié LouisPhilippe G., élève de l’école secondaire Les Compagnons de
Cartier. «Quand je pleure ou
quand je ne suis pas assez fort
pour accomplir une tâche, je me
fais traiter de fif», a ajouté
Vincent M., élève en secondaire 5.
pour les médias
alternatifs
L
e deuxième Colloque des
médias alternatifs du Québec
aura
lieu
au
Cégep
de
Drummondville samedi le 4
novembre. L’objectif du colloque
est de créer un réseau de solidarité
et d’entraide entre les médias alternatifs, communautaires et étudiants. Trois conférenciers seront sur
place, dont l’auteur et professeur
de communication à l’Université
Laval, Marc Raboy. (É.P.)
Haut taux de suicide
Selon une psychologue à la
Commission scolaire des Fleuves
et des Lacs, Danielle Lavoie, les
jeunes homosexuels ont un plus
haut taux de suicide que les autres
jeunes parce qu’ils vivent de la
discrimination quotidiennement à
l’école. En effet, les professeurs
et le personnel ne peuvent intervenir suffisamment parce qu’ils
n’ont pas vu tout ce qui se passe
dans la cour d’école. «Les professeurs considèrent que la sensibilisation
aux
différences
attribuables à l’orientation sexuelle doit se faire à la maison», a
déclaré
Mme
Lavoie
à
L’EXEMPLAIRE.
Encore des
Chrétienneries!
D
e passage à Moncton la
semaine dernière, le chef du
Parti libéral, Jean Chrétien, a littéralement accusé le Bloc québécois de passer sous silence son
option souverainiste pendant la
campagne électorale. Selon lui,le
Bloc veut «nous rasseoir sur la
chaise du dentiste» et faire «souffrir les Acadiens avec leur
perceuse référendaire». Certains
ont répliqué que, s’il n’était pas
réélu, M. Chrétien pourrait être
dentiste. (A.L.)
L ’ E X E M P L A I R E , le 1 er novembre 2000
R
égional
3
Aide sociale à Québec
Annonces classées d’agences d’escortes
Plusieurs jeunes ont quitté
En parfaite légalité
Stéphanie Martin
Québec — Depuis un an, 2000 ménages ont quitté les rangs de l’aide sociale
dans la région de Québec. Parmi ceux-ci, il y a une proportion importante de
jeunes.
E
n octobre 1999, 22 764
personnes bénéficiaient de
prestations d’aide sociale
dans la Communauté urbaine de
Québec (CUQ). Un an plus tard, le
nombre est passé à 20 600. C’est
une diminution de 9,5 %. Depuis
1996, le nombre de ménages
inscrits a diminué de 29 %.
De plus,il y a moins de jeunes qui
bénéficient de prestations de la
sécurité du revenu. Au Québec,
parmi ceux qui sont aptes au
travail,10453 jeunes de moins de
25 ans ont quitté l’aide sociale
depuis octobre 1999, soit une
diminution de 20%. Depuis 1996,
le nombre de jeunes assistés
sociaux a chuté de 34 %.
Selon Emploi Québec, ces
diminutions sont attribuables en
grande partie à la croissance
tèle augmente au lieu de diminuer
parce que les gens sont de plus en
plus pauvres», a-t-elle déploré.
Selon Mme Bélanger, plusieurs
assistés sociaux participent aux
programmes
gouvernementaux
mais se découragent devant
l’ampleur de la tâche à accomplir.
«Ceux qui veulent retourner à
l’école ont souvent un énorme
rattrapage à faire et c’est très long
avant d’accéder au
marché du travail»,
a-t-elle indiqué.
453
économique, mais aussi aux
mesures d’aide comme les subventions salariales et la formation pour
le marché du travail. «Ces mesures
ont un impact certain. Depuis
octobre 1999, parmi les 5 916
assistés sociaux ayant
bénéficié
de
ces
10
programmes, 47 % ont
occupé au moins un
Québécois
emploi par la suite», a
de moins
souligné la responsable
de 25 ans
des communications à
ont quitté
Emploi Québec, Louise
l’aide sociale
Carpentier.
Le directeur adjoint du
cabinet du ministre de la
Solidarité sociale, André
Bzdera, est conscient
qu’il reste du chemin à
fa
ire. Il déplore cependepuis 1999
dant le manque d’appui
Du
côté
de
du gouvernement fédéral
l’Organisation anti-pauvreté de
Québec, le message est moins dans ce dossier. «Paul Martin est
encourageant. La directrice Sonia passé maître dans l’art de faire de la
Bélanger n’a remarqué aucun signe créativité financière; les 30 MM $
positif depuis un an. «Je ne sais pas de surplus de la caisse d’assuranceoù ils prennent ces chiffres-là,mais emploi servent à tout sauf à aider
ici nous constatons que notre clien- les sans-emploi», a-t-il ironisé.
Mauvaises odeurs à Charlesbourg
La Ville n’y change rien
François Leroux
Charlesbourg — La Ville de Charlesbourg n’a rien modifié à ses règlements
concernant les usines de compostage, et ce, malgré les plaintes des
résidants pour de fortes odeurs.
D’
après les plaintes
d é p o sées, ces odeurs
s u rviennent l’été et
proviennent de l’usine EcoCentre
située juste derrière l’autoroute
73, à la hauteur de la sortie JeanTalon. EcoCentre fait du
c o m p o s t age
de
mat i è re s
o rganiques
comme
l’usine
Biomax qui occupait les lieux
auparavant. Des plaintes avaient
déjà été formulées.
Selon la responsable de l’environnement à la gestion du territoire de la ville de Charlesbourg,
Fabienne Mathieu, «il y a bien eu
des odeurs désagréables à une
certaine période mais il s’agissait
d’un phénomène ponctuel causé
par un retard dans les travaux de
construction du hangar où l’on
ouvre les sacs avant de faire le
compost». Mme Mathieu admet
toutefois
qu’un
problème
s e m bl able était survenu avec
l’usine Biomax.
Po u rt a n t , cette situation a été
suffisamment persistante et
désagréable pour pousser Va l é ri e
Fraser et plusieurs de ses voisins,
2.99 $*
FILM N&B
Kodak
TX 400
36P
L ’ E X E M P L A I R E , le 1 er novembre 2000
44 selon la Ville de Charlesbourg,
à porter plainte. «Les odeurs sont
assez fortes pour nous obliger à
garder les fenêtres fermées en
plein été. Si on suspend notre
linge à l’extérieur c’est à peu près
certain qu’il va sentir mauvais», a
affirmé Mme Fraser.
Mesures
prises par EcoCentre
Chez
EcoCentre,
certaines
mesures,en plus de la structure qui
recouvre la surface de compostage,
ont été prises. Les matières
organiques sont traitées et
retournées fréquemment. De plus,
des vaporisateurs disposés à intervalle régulier, diffusent un mélange
d’eau et d’huiles sur le compost
afin d’en contrôler les odeurs.
Caroline Paquin
Jessie-Kim Malo
Québec — Il n’existe présentement aucune loi ni aucun règlement pouvant empêcher la publication de petites annonces proposant les services des agences d’escortes.
S
elon l’article 43 du Code
criminel,
les
agences
d’escortes ne sont pas illégales, c’est la sollicitation qui l’est.
Ainsi, une fille peut être arrêtée si
elle fait le trottoir ou si elle harcèle
les gens. En faisant partie d’une
agence, par contre, elle n’aura
aucun problème.
Le procureur de la Couronne de
Québec, M eG e o rges Letendre, a
expliqué au journal qu’il n’y a
aucune loi qui permet aux policiers
d’arrêter les escortes parce qu’elles
pratiquent ce métier. «C’est
uniquement la sollicitation qui est
illégale. Donc, la diffusion
d’annonces dans les journaux
locaux concernant les agences
d’escortes est entièrement légale»,
a dit M. Letendre. Selon lui, les
législateurs ne prévoient aucune loi
interdisant la diffusion d’annonces
classées dans les journaux. C’est
également le cas en ce qui concerne
la pratique du métier.
Dans la région de Québec, les
gens n’ont qu’à consulter les
petites annonces dans les journaux
locaux pour pouvoir bénéficier du
service d’une escorte. Au quotidien
LE SOLEIL, une téléphoniste a
répondu à L’EXEMPLAIRE qu’ils
étaient obligés d’accepter ces
annonces en vertu de la Charte des
droits et libertés. Cependant, le
texte doit être convenable.
D’ailleurs, les policiers ne peuvent rien faire contre les agences,
tant qu’ils ne reçoivent pas de
plaintes. «Les policiers ne font
qu’appliquer la loi. Ils interviennent lorsque des gens font des
plaintes à propos d’une escorte ou
quand on soupçonne un trafic de
stupéfiants», a expliqué la relationniste pour la Sûreté du Québec,
Anne Mathieu. Comme technique
d’enquête, MmeMathieu a affirmé
qu’il serait possible d’envoyer un
agent double en mission dans le
milieu des agences.
Du côté des agences, le propriétaire de l’agence Étudiantes distinguées, Carl, soutient que le personnel est principalement composé
d’étudiantes qui exercent ce métier
pour payer leurs études.
LE SPÉCIALISTE EN ÉQUIPEMENT USAGÉ
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Cité universitaire, Cap-Rouge, Québec, Sainte-Foy, Sillery
U
4
niversité
La campagne électorale fédérale
Place aux étudiants
Anika Mendell
Anika Mendell
Anika Mendell
«Il n’y a aucun parti fédéral qui
s’intéresse réellement aux jeunes,
sauf pendant les élections», s’est
exclamé Samuel Huotte, étudiant
en communication publique.
Katia Lévesque, étudiante en
service social, a affirmé qu’elle ne
savait pas pour qui elle allait
voter. «C’est une campagne
pathétique remplie de cadeaux.»
Julien Fouchet
Julien Fouchet
«Si c’était réellement pour les
jeunes, il y aurait plus de créations
d’emplois et pas d’augmentation
des frais de scolarité», a soutenu
Sylvain-Guy Lemire, étudiant à la
maîtrise en linguistique.
«Les étudiants sont minoritaires
dans la population, c’est une
élection pour les
baby-boomers», a dit Nadia
Gilbert, étudiante à la maîtrise
en science politique.
Cité universitaire — Les associations politiques de l’Université Laval profiteront de la campagne électorale fédérale pour présenter aux étudiants
leurs candidats et les idées qu’ils défendent.
L’
dente aimerait tout de même
encourager un débat à ce sujet.
Association du Bloc
québécois
de
l’Université Laval se
sent prête pour la campagne. La
présidente, Amélie Forgues,
t ro u ve que son parti rejoint les
intérêts des jeunes. Selon elle, il y
a une nécessité d’impliquer les
étudiants lors des élections.
«Notre parti consacrera beaucoup
d’énergie à convaincre les universitaires et les cégépiens d’aller
voter», a-t-elle expliqué à
L’EXEMPLAIRE .
Pour sa part,le Club des étudiants
libéraux fédéraux de l’Université
Laval (CELFUL) estime que les
étudiants lavallois sont un bassin
important de partisans dans l’Est
du Québec. «D’ailleurs,notre parti
a toujours été proche des jeunes», a
lancé le vice-président du
CELFUL, Éric Blouin, également
président des Jeunes libéraux du
Canada au Québec.
Mme Forgues a ajouté que
l’indépendance du Québec était
une de leurs missions principales.
De plus,même si le parti n’est pas
contre la mondialisation, la prési-
«Le Parti libéral est à l’écoute des
étudiants»,a ajouté le président du
Club, Jean-François Dufour. Il a
souligné que les baisses d’impôts
offertes par le ministre Paul Martin
Budget pour l’enseignement
Médaille Raymond-Blais de l’ADUL
300 M $ en 2002
Stanley Péan honoré
dans son mini-budget profiteront
aux étudiants. «Le Parti libéral
souhaite que ceux-ci bénéficient de
la richesse du gouvernement», a
affirmé M. Dufour.
Malgré l’optimisme de ces associations, certains étudiants interrogés sur le campus ne semblent
pas touchés par aucun de ces
messages politiques.
«Il n’y a aucun parti fédéral qui
s’intéresse réellement aux jeunes,
sauf pendant le temps des élections», s’est exclamé Samuel
Huotte, un étudiant en communication publique. «Il y a seulement
l’Action démocratique du Québec
qui s’intéresse un peu à nous», a
ajouté son collègue, Carl Renaud.
Katia Lévesque, étudiante en
service social a déclaré que c’était
une campagne pathétique remplie
de cadeaux et de bonbons.
en bref
LinuQ
Élise Moreau
Annie St-Amand
Cité universitaire — Le recteur de l’Université Laval, François Tavenas, a
tenu une conférence le 26 octobre dernier au cours de laquelle il a annoncé
qu’un budget de 300 M $ sera annuellement consacré à l’enseignement à
partir de 2002.
«I
l y a 120 M $ qui sont
consacrés à l’enseignement
cette année, 180 M $ y
seront consacrés l’année prochaine
et à partir de 2002, le budget sera de
300 M $ par année», a expliqué
M. Tavenas.
Le recteur compte utiliser le
nouveau budget pour effectuer de
grands développements, et ce,
surtout dans les programmes.
D’ailleurs, le projet de Convention
de développement institutionnel
présenté au ministre de l’Éducation,
François Legault,propose une reconfiguration des programmes.
M. Tavenas veut également un
renouvellement du corps professoral.
Il souhaite ainsi améliorer
l’encadrement des étudiants de premier cycle, même si ceux-ci présentent «le meilleur taux de diplômation
parmi les universités francophones
au Québec».
Étant donné que l’Université
Laval fait partie du G-10,le groupe
des dix grandes universités de
recherche canadiennes,M. Tavenas
a souligné qu’il fallait aussi
Ste-Foy — Stanley Péan a reçu la médaille Raymond-Blais, décernée par
l’Association des étudiants diplômés de l’Université Laval (ADUL), le 25
octobre dernier, afin de souligner ses accomplissements en littérature
québécoise.
développer la formation internationale des étudiants,comme c’est
le cas avec le nouveau
Baccalauréat international de la
Faculté des lettres, afin de maintenir une certaine compétition.
M.
Selon le recteur, le gouvernement
veut s’assurer que ce réinvestissement sera productif. M. Tavenas a
toutefois insisté sur l’importance
de préserver l’autonomie institutionnelle
de
l’Université.
«L’Université Laval décide de ce
qu’elle a à faire, et comment elle le
fait. Ensuite, elle rend des comptes
et explique pourquoi elle l’a fait »,
a-t-il précisé.
Chaque année, la médaille
Raymond-Blais, commémorant le
nom du leader coopératif québécois,est remise à un jeune diplômé
qui s’est distingué par des réalisations professionnelles remarquables.
M. Tavenas a rappelé la période des
coupures budgétaires faites par le
gouvernement du Québec en 1994,
qui avait entraîné la fermeture de
1 000 postes dans le corps professoral ainsi qu’une réduction des fonds
disponibles pour la recherche.
Cependant, cette période s’est
terminée il y a deux ans avec la création du ministère de la Recherche, de
la Science et de la Technologie qui a
entraîné une hausse du budget
consacré à l’enseignement.
Cité universitaire, Cap-Rouge, Québec, Sainte-Foy, Sillery
Péan, écrivain d’origine Haïtienne ayant
grandi à Jonquière, a
complété à l’Université Laval un
Baccalauréat général en 1988 et
une Maîtrise en littérature québécoise en 1990.
«Cette année, nous avons sélectionné Péan dans une liste de 20
candidats parce qu’il était, selon
nous,le plus méritoire au point de
vue de ses réussites personnelles et
professionnelles», a expliqué à
L’EXEMPLAIRE le directeur général
de l’ADUL, Robert Tremblay.
«Nous le considérons comme un
modèle à suivre pour tous les
étudiants de Laval», a-t-il ajouté.
Selon
un
professeur
au
Département de littérature québécoise, Vincent Nadeau, «Péan est
un homme-orchestre de la littérature». En effet,il compte à son actif
cinq recueils de nouvelles et sept
romans fantastiques. Il est également chroniqueur littéraire au quotidien LA PRESSE, rédacteur en chef
du journal LE LIBRAIRE et membre
de la Commission des états
généraux sur la langue française.
M. Péan a affirmé qu’il trouvait
très flatteur le geste de l’ADUL à
son
endroit.
«J’ai
décidé
d’accepter la médaille en signe de
remerciement pour le soutien et
l’enseignement que j’ai reçu à
l’Université Laval», a indiqué le
gagnant.
offrira des stages
L’
Université Laval rend
disponible des salles pour
la tenue des activités mensuelles
d’un de ses part e n a i re s , L i nu Q,
une association sans but lucratif
œuvrant dans le domaine inform at i q u e. LinuQ pro fi t e ra sous
peu d’un local permanent à
l’Université pour le développement du commerce électronique
et proposera des stages de six
crédits pour les étudiants en
i n fo rm at i q u e. LinuQ a présenté
sa
première
activité
à
l’Université le 10 octobre dernier
qui concernait le logiciel Linux.
Les prochaines rencontres auront
lieu en janvier. (M.L.)
Erratum
D
Annie St-Amand
ans l’article sur l’état
financier des bars au
D e s j a rd i n s , paru le 25 octobre
d e rn i e r, on pouvait lire que les
surplus des deux dern i è re s
années du Pub étaient de
834 000 $ pour 1998 et de
846 000 $ pour 1999. Or, ces
chiffres sont cumulatifs: ce sont
les gains de la CADEUL depuis
le début de son histoire. Donc, les
gains de 1999 sont de 12 000 $.
(La rédaction)
L ’ E X E M P L A I R E , le 1 e r novembre 2000
U
8,6 M $ pour les prêts et bourses
niversité
5
La CADEUL
et la FEUQ déçues
Mathieu Ta n g u a y
cela était peu relié aux véritables
besoins des étudiants.
Québec — L’annonce d’injection de 8,6 M $ dans le programme de prêts
et bourses, faite vendredi dernier par le ministre de l’Éducation, François
Legault, a été accueillie plutôt froidement par la communauté universitaire.
«C’
est très décevant.
Moi, je considère
ça comme du
saupoudrage d’argent, ça ne changera pas grand chose pour les étudiants», a déclaré à L’EXEMPLAIRE le
président de la CADEUL, Michel
Laflamme. La semaine dernière, le
ministre François Legault se vantait
du fait que pour une deuxième année
consécutive, le gouvernement a
indexé les frais de subsistance
accordés aux étudiants afin de tenir
compte de la hausse du coût de la vie.
Pour le président de la Fédération
étudiante universitaire du Québec
(FEUQ), Christian Robitaille, ce
n’est que de la poudre aux yeux.
«D’accord, ils le font pour une
deuxième année consécutive, mais
ça faisait six ans que les frais de
subsistance n’avaient pas été
indexés», a-t-il affirmé.
Le relationniste du bureau de
l’aide financière du ministère de
l’Éducation, Bernard Frenette, a
expliqué qu’il faut toutefois
comprendre l’étape d’indexation.
«C’est une harmonisation entre les
organismes. Le gouvernement a
décidé d’accorder de l’argent pour
indexer de 1,6 % le montant des
frais de subsistance», a-t-il dit.
M. Frenette a par contre admis que
Selon Michel Laflamme, le gouvernement devrait déployer ses énergies ailleurs. «8,6 millions, ça
pourrait devenir un bon montant s’il
était investi aux bons endroits. Il y a
de graves problèmes structuraux au
sein du programme de prêts et
bourses», a-t-il indiqué.
Le président de la CADEUL a
mentionné les modalités de paiement
comme problème majeur. Il croit que
la méthode de remboursement
proportionnel au revenu serait tout à
fait appropriée. «Un étudiant qui a de
la misère à se trouver un bon emploi
en terminant son BAC a les mêmes
modalités de remboursement que
celui qui se trouve un emploi dans
son domaine, ce qui est injuste»,
a-t-il déclaré.
Claude Ouellet
«Ils ne comprennent pas encore la réalité des étudiants et n’ont
aucune vision d’avenir», a affirmé le président de la CADEUL,
Michel Laflamme.
Pauvreté étudiante à l’Université
Fermeture du magasin de surplus du Peps
Le fonds de
dépannage en panne
Accès au matériel compromis
Stéphanie Bessalem
Julie Gagné
Cité universitaire — La tirelire du fonds de dépannage de la Pastorale
Catholique sonne creux. Le service d’animation religieuse dispose
aujourd’hui de 63,50 $ pour venir en aide aux étudiants de l’Université.
Cité universitaire — Depuis la fermeture du magasin de surplus matériels
du Peps, l’accès de la communauté universitaire aux biens excédentaires
semble temporairement compromis.
«L
e fonds est appauvri et
je dois refuser certaines
demandes», a déclaré la
responsable du fonds de dépannage,
Marie-Chantal Couture. Depuis
1998, les étudiants en difficulté sont
de plus en plus nombreux à se
présenter à son bureau. «Ils sont
parfois dans des situations tellement
précaires qu’ils croient que notre
aide est un véritable soutien financier
et non juste un dépannage», a t-elle
ajouté. Près de 5 600 $ ont déjà été
donnés depuis deux ans.
La seule source de revenu régulière
du fonds de dépannage provient des
messes célébrées par le Service
d’animation religieuse qui rapportent 10 $ par jour. Cette somme dimi-
nuera bientôt à 5 $ à la suite du départ
d’un des prêtres du service.
Les membres de la Pastorale
Catholique cherchent un moyen de
renflouer leurs caisses. Une «opération hot dog» et une représentation
théâtrale proposées par le service
d’animation
religieuse
de
l’Université devraient toutefois
permettre d’alimenter le fonds.
En aucun cas un étudiant qui
s’adresse à ce service n’a à justifier
son état de pauvreté. Ces étudiants
sont pour la plupart en attente de
prêts et bourses ou ils n’ont pas
accès à ces aides financières. Près
de 45 % des demandeurs sont des
étudiants étrangers.
L
e mandat de gérer les biens
jugés inutiles par un département comme les vieux ordinateurs et les meubles usagés,
rev i e n t ,d epuis juin, au Service des
immeubles. Ce dernier a pris la décision de fermer le magasin de surplus
situé au Peps. Peu rentable, selon le
directeur du Service des immeubles,
Gilles Daoust, ce magasin contenait
bien souvent du matériel électronique ou informatique amputé de
certaines pièces importantes.
Pour sa part, le magasinier Gilles
Huard qui s’occupe de réorienter le
matériel usagé vers des organismes à
but non lucratif, juge que les frais
d’un technicien étaient trop lourds à
assumer pour le maigre profit du
magasin. «On ne vendait pas plus de
1 500 $ de matériel informatique par
semaine, sans compter les retours
d’équipements défectueux», a-t-il
affirmé à L’EXEMPLAIRE. Le magasin
permettait de maintenir l’accès de la
communauté
universitaire
au
matériel usagé, conformément à la
Politique de disposition des biens.
Selon cette dernière, l’Université ne
peut se départir d’un bien à
l’extérieur que «si aucune unité n’a
manifesté d’intérêt pour ce bien et
s’il ne répond à aucun besoin
prévisible à moyen terme».
Site internet
Il existe un site internet permettant aux unités d’afficher les
COmpagnie des Guides d’Escalade du Québec©
● Escalade de rocher et de glace ● Formations et journées guidées
w w w . c o g e q . c o m
4 1 8 - 5 2 3 - 4 5 4 6
surplus qu’elles désirent vendre,
acheter ou donner. Mais après
v é ri fi c at i o n , on constate que le
site n’est pas à jour, les derniers
enregistrements datant de juin
d e rn i e r. Le conseiller du vicerecteur à l’administration et aux
finances, Pierre Boutin, a
expliqué que des éch a n ge s
i n fo rmels permettent plutôt aux
unités de réorienter leur vieux
m at é riel. «Les unités se parlent
entre elles de leurs surplus. Avant
d’envoyer le mat é ri e l , on épuise
la pratique interne», a-t-il assuré.
Malgré tout, le maintien officiel
de l’offre aux unités, tel que
stipulé dans la Politique, ne semble pas être respecté et certains
a ch e t e u rs potentiels ont manifesté
leur
mécontentement.
M. Daoust at t ri bue la situation
aux remaniements administratifs
en cours depuis la récente prise
en charge du dossier.
Qui fut le premier alpiniste québécois à atteindre le
sommet de l’Everest?
Réponse: ____________________________________
Nom: ________________________________________
Tél.: ________________________________________
*Réponse au concours disponible sur notre site web. Déposez votre coupon à la rédaction de L’Exemplaire (Pavillon Louis-Jacques Casault au local 3832).
Courez la chance de gagner une journée d’escalade de glace. Résultats du tirage dans l’édition de L’Exemplaire du 13 décembre.
L ’ E X E M P L A I R E , le 1 e r novembre 2000
Cité universitaire, Cap-Rouge, Québec, Sainte-Foy, Sillery
0
6
pinion
point de vue
éditorial
L’effort n’est que secondaire
L
a publication dans L’ACTUALITÉ d’un palmarès
des écoles secondaires du Québec a provoqué
tout un émoi. Les réactions étaient prévisibles
considérant ce qui se passe dans le monde de l’éducation,évaluation scolaire plus claire, campagne de
valorisation de l’enseignement et réforme en tête de
liste. Constat malheureux cependant, la société valorise
encore les plus brillants. L’effort n’est que secondaire.
Toute la population sera d’accord pour dire
qu’il y a quelque chose d’odieux à comparer
une école privée qui sélectionne méticuleusement ses candidats et une école publique où
s’entasssent tous ceux qui en font la demande.
En fait, ce n’est pas la meilleure école qui est
désignée ici. En tout cas, pas celle où il y a les meilleurs
services, le meilleur encadrement, les efforts les plus
grands. Mais il s’agit bien de l’école où l’on retrouve
les meilleurs élèves.
Depuis quelques années, des programmes ont été mis
en place pour contrer la violence dans les écoles,
permettre à des enfants pauvres de déjeuner
le matin,d’intégrer les immigrants et donner
une seconde chance aux décrocheurs. Si on
Sans être
voulait réellement savoir quelle école est la
première au meilleure, c’est le résultat de ces efforts
classement, qu’on aurait dû calculer.
une école
Parce que sans être première au classePourtant, l’Institut économique de
peut offrir de
Montréal, associé au très conservateur Institut
beaux projets ment, une école peut néanmoins offrir à ses
étudiants de beaux projets éducatifs,leur
Fraser de Vancouver, qui a commandé l’étude
faire vivre des réalisations intéressantes tout
ne semble pas y voir de problème. C’est facile
en les aidant à devenir des citoyens
de dire que les écoles privées réussissent mieux
responsables.
lorsqu’elles n’acceptent que des étudiants qui fonctionnent bien, qu’elles reçoivent de l’argent des parents
Même le ministre de l’Éducation, François Legault,
pour payer les meilleurs enseignants et qu’elles sont
envoie ses enfants dans une école privée. Contradictoire
subventionnées à 80 % par le gouvernement.
pour un homme qui propose une réforme qui passe par
l’évaluation des compétences et non de la performance.
Imaginez la couverture du PROTÉGEZ-VOUS illustrant
l’école privée grande gagnante d’un classement des
À ceux qui insistent sur le fait que les professeurs
écoles secondaires selon les résultats d’une comparaidevraient être mieux sélectionnés selon leurs compéson biaisée et laissant pour compte 60 % des critères
tences,prenez comme exemple la Grande-Bretagne où
d’évaluation, comme c’est le cas ici. Les consommaTony Blair a instauré un système qui évalue les
teurs seraient outrés.
enseignants et si l’école ne présentent pas de bons
résultats,alors bye, bye prof!
Les investigateurs de cette étude affirment pourtant
que les parents sauront faire la part des choses dans
Le Québec n’est pas forcé de sacrifier ses valeurs au
l’évaluation des résultats même s’il manque quelques
profit de la performance. De toute façon, quel
données essentielles.Voyons donc! Connaissez-vous
professeur
serait prêt à sacrifier son travail au profit
plusieurs personnes qui n’achètent pas de produits de la
des efforts et du dévouement?
marque Nike même s’ils savent que cette compagnie
fait travailler des petits enfants. Ils continuent plutôt
d’en acheter puisque Nike et son Michael Jordan sont
signes de prestige.
L’équipe de L’ E X E M P L A I R E
J
ournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la responsabilité du Département
d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (5224);
Adjoint à l’éditeur: Mario Fraser (8942); Rédacteur en chef: Patrick Bourgeois (8957); Secrétaire de rédaction: Martine Rioux (8956); Éditorialiste: Patrick Bourgeois (8957); Chef maquettiste et administratrice: Ève
Gauthier (8952); Directeur des dossiers: Frédéric Lavoie (8952); Directeur de la photographie: Claude
Ouellet (8957); Actualité: Karine Mori n ,C h ristine Larouche et Annie Lafrance (8959); Université: Tommy
Levesque, Isabelle Lefebvre, Geneviève Gosselin et Céline Roussel (8958); Culture: Catherine Thibault, Patricia
Lehoux, Hélène Marion et Nicolas Ouellet (8960); Sports: Jérôme Caron (8960); Science et technologie:
Juliette Anglehart et Laetitia Noteris (8956); Économie et consommation: Julien Fouchet et Rachel Boulianne
(8956); Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor;
Dépot légal: Bibliothèque Nationale du Québec , 1994; Imprimeur: Québécor Word ,470, 3e avenue, Centre
Industriel, St-Romuald; Tirage:1000 copies.
Condamné à l’exil
L
a semaine dernière, René Gosselin ancien enseignant condamné
en 1998 pour attouchements sexuels sur des mineurs, s’est vu
tout bonnement chassé de la petite communauté de Saint-Basile
de Portneuf. Pourtant, les faits lui étant reprochés se sont déroulés dans
une tout autre ville. À Saint-Basile, il menait une petite vie tranquille.
Conscient de son problème, il évitait les jeunes enfants,suivait une
thérapie deux jours par semaine. Jusqu’au jour où un policier zélé de la
S.Q, eu la «brillante» idée de contacter la direction de l’école Les trois
sources, pour lui faire part qu’un «dangereux prédateur sexuel» rôdait
dans la ville.
La nouvelle s’est rendue jusqu’aux parents et les médias s’en
mèlèrent. C’est alors qu’une partie de la communauté,ignare et apeurée
décida d’agir: appels anonymes, menaces de mort sur la personne de
René Gosselin, vandalisme à son domicile, etc. Évidemment, il a craqué
et se pliant aux demandes de la Municipalité (le maire inclus), il dût
s’engager à ne plus jamais remettre les pieds à Saint-Basile.
C’est inacceptable! Bien sûr, la pédophilie l’est tout autant, mais nous
devons toujours nous rappeler qu’elle demeure une maladie. Une personne consciente de sa maladie et désireuse de se soigner, ne devraitelle pas être respectée et encouragée? Une partie de cette communauté
a agi en barbare. Il y a des lois, une justice. Cet homme s’y est conformé et a payé pour son crime. Sera-t-il ainsi chassé de ville en ville?
C’est grotesque!
Petit conseil aux gens de Saint-Basile: vous voulez faire la loi? alors
ne la faites pas à moitié. Au lieu de vous en prendre à un homme seul,
jusqu’à le chasser de sa ville, regroupez-vous,soyez solidaires. Et
prenez-vous en donc aux motards criminalisés. Là, je vous applaudirai.
Que feraient les habitants de Saint-Basile si Mom Boucher venait s’y
établir? Sûrement pas grand-chose. Voilà qui est bien attristant.
j’en dis
L’exaspérante perfection
J
e n’en peux plus de la perfection. Aujourd’hui, tout doit être
parfait. Et ceux qui dérogent à la règle sont allègrement
pointés du doigt.
Dernièrement, j’ai eu un cours de conduite sur les stationnements. Le
professeur a paniqué parce que j’avais de la difficulté. Mais oui, c’est
certain que je suis misérable: je n’ai jamais stationné une automobile!
C’est pour ça que je suis un cours! C’était tellement ridicule que je lui ai
ri au nez. Résultat: il m’a boudé jusqu’à la fin de l’heure.
Il y a plusieurs jours, une nouvelle a été embauchée où je travaille.
Elle n’a pas capté le principe tout de suite: il faut toujours être actif
lorsque les patrons rôdent. Ceux-ci sont particulièrement friands de
bergères inoffensives. Alors quelle n’a pas été la panique lorsqu’elle
trottinait trop doucement vers ses occupations. Le mot renvoi, les larmes
de la douce, la satisfaction mesquine du patron.Quelle est cette manie?
Vouloir prouver sa supériorité en descendant les autres, en les faisant se
sentir imparfaits?
A
Il y a quelques mois, rendez-vous familial chez les grands-parents.
Avant même un sourire, ma cousine subit le regard inquisiteur de mon
grand-père. «Tu as grossi!?!»,s’exclame-t-il. C’est vrai,j’oubliais:la
minceur est aujourd’hui signe de perfection absolue.
Les points de distri bution du journ a l
Finalement, la rigolade d’un copain: tu n’as jamais joué au
Monopoly? Tu n’as jamais écouté Slap Shot? Avis à tous: ce jeu de
société et ce film me sont complètement étrangers. J’avoue. Est-ce si
ridicule? Suis-je dorénavant rayée de la liste des Québécois parfaits?
dresse: D.I.C.,C.P. 4120, Pavillon Louis-Jacques Casault, Cité universitaire, (Québec), local 3832, G1K 7P4;
Téléphone: (418) 656-2131 poste 8942; Télécopieur: (418) 656-3865; Adresse électronique:
[email protected]; Site www: http://exemplaire.com.ulaval.ca.
C
ité universitaire: Pavillon Bonenfant, Pavillon Casault, Pavillon De Koninck, Pavillon Desjardins; Ville de
Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Édifice de la Fabrique, Tabagie Elite ;Ville de Ste-Foy: Resto-Bar le Cactus.
Cité universitaire, Cap-Rouge, Québec, Sainte-Foy, Sillery
L ’ E X E M P L A I R E , le 1 er novembre 2000
7
L’
internationalisation est un des éléments fondamentaux du Contrat de
performance que l’Université Laval a remis au ministère de
l’Éducation. La direction de l’Université souhaite augmenter à 10 %
la proportion d’étudiants étrangers. Pour cette session d’automne, 1 956 étudiants
étrangers sont présents sur le campus. Ils représentent 5,6 % de la
population estudiantine. Enquête sur ces expatriés en sol Québécois.
Un
Dossier
de
Julien
Fouchet
Être étudiant étranger sur le campus
«C
e qui m’a surp ri s e
quand je suis arrivée
ici, c’est l’organisation de l’Université et la grandeur
de la bibl i o t h è que. Chez moi,
c’est le bord e l , les copies sont
p e rdues et les profs sont en
gr è ve » , a indiqué une étudiante
p é ruvienne au Baccalauréat de
science politique, Luisa Ortega.
Mais avant d’arriver à Lava l ,l e s
étudiants étra n ge rs ont dû faire
toutes sortes de démarches pour
obtenir diverses bourses émanant
soit de leur pays d’ori gi n e, soit du
Canada. La plus répandue est la
bourse d’exemption qui consiste à
fa i re payer aux étudiants
é t ra n ge rs le même prix que les
Québécois. Les étudiants français
en bénéficient tous.
Pour les autres, des quotas sont
mis en place pour chaque pays en
fonction d’une entente avec le
Canada. Ces quotas semblent parfois inadaptés aux réalités de la
population étrangère du campus.
Par exe m p l e, les 152 Marocains
de Laval bénéficient de seulement
125 bourses. Les 18 A l g é ri e n s
i n s c rits à la session d’automne
2000 ont eux aussi 125 bourses
d ’ exemption... Quant aux 23
Belges présents à l’Unive rs i t é ,i l s
ne peuvent en avoir que 10,
comme les Égyptiens qui ne sont
p o u rtant
pas
présents
à
l’Université.
familles les plus aisées de leurs
pays, plus fortunées que les plus
riches Québécois».
«Une stratégie
gagnante pour le Québec»
Un melting pot à Laval?
Le coordonnateur du Bureau
d’Aide aux Étudiants Étrangers,
Guy Saint-Michel, constate que
les communautés ne se mélangent
malheureusement pas. Selon lui,
les minorités ont une tendance
naturelle à se regrouper entre
elles. «Une Française a un jour
déclaré que les Québécois savent
ouvrir grands leurs bras mais
qu’ils ne savent pas les refermer»,
a dit M.Saint-Michel visiblement
marqué par cette phrase.
ortie de Secours,
comment échapper
au
déclin
du
Québec» est le dernier livre de
Jean-François Lisée, j o u rn aliste, ancien correspondant à
Washington pour L’EVÉNEMENT
DU J EUDI et L’ACTUALITÉ. Dans
son ouvrage, il ab o rd e, entre
autres choses, la question des
étudiants étra n ge rs comme
«une stratégie gagnante pour le
Québec».
La plupart des étudiants
étrangers rencontrés disent effectivement avoir du mal à connaîtr e
des Québécois en dehors des
cours. Les Français, plus grosse
communauté d’étrangers à Laval,
se plaignent d’ailleurs de ne rencontrer que leurs compatriotes.
Cependant, un étudiant marocain
à la maîtrise en administration,
Hakim Bouayad, constate que
«les Québécois, même s’ils ne
savent pas où est le Maroc, ont un
grand respect des autres cultures.
Il n’y a pas de racisme ici contrairement à la France».
Selon lui, la principale
menace pour la Belle Province
provient du déclin démo-
Quant aux étudiants québécois,
sur la dizaine interrogés, tous
trouvent formidable la présence
«S
Julien Fouchet
Luisa Ortega fait partie des 191
étudiants et étudiantes
d’Amérique Latine
d’étudiants étrangers à La val pour
les ouvertures vers le monde et les
autres cultures que cela procure.
Mais, tous ont ensuite admis ne
côtoyer aucun étudiant étranger...
Néanmoins,
un
étudiant
é t ra n ger qui a voulu ga rd e r
l ’ a n o ny m at a déclaré que «certains étudiants africains et latinoaméricains de Laval viennent des
D’où viennent les étudiants
étrangers cet automne?
Origine
nombre
%
✔ États-Unis
56
✔ Amérique Latine
191
9,8%
✔ Europe
905
46,2%
✔ Afrique
680
34,8%
Julien Fouchet
✔ Asie, Moyen-Orient, Océanie
124
6,3%
1 956
100%
M. Jean-François Lisée, dans
son livre Sortie de secours,
estime que le gouvernement du
Québec devrait inciter les étudiants étrangers à rester au
Québec.
Total
L ’ E X E M P L A I R E , le 1 er novembre 2000
2,9%
Tiré des statistiques du Bureau du registraire
Pour une
meilleure intégration
Pour stabiliser la population,
il fa u d ra i t , d’après JeanFrançois Lisée, augmenter le
nombre annuel d’immigrants,
aujourd’hui de 30 000, à
55 000. «Mais l’intégration des
adultes est plus difficile. Les
jeunes immigrants vont à
l’école, et ça reste le meilleur
intégrateur. C’est là que vont
d’ailleurs se former des couples
mixtes. Rien de mieux pour une
intégration complète», a-t-il
dit.
Selon M. Lisée, sur les
400 000 places aujourd’hui
disponibles dans les universités
et les cégeps québécois, 2 50 0 0
places seront effectivement non
comblées dans 5 ans. Ce nombre risquerait de s’élever à plus
de 150 000 dans 50 ans. Dès
l o rs , l’enjeu principal est de
retenir ces étudiants étra n ge rs
qui ne sont pour l’instant que
17 % à rester pour travailler au
Québec.
Une fois sur place
Chaque étudiant étranger est
confronté au niveau de vie élevé
du Canada. Il faut effectivement
s avoir qu’en A f ri q u e, la paye
mensuelle d’un enseignant est de
80 $. «J’ai la chance d’avoir une
bourse d’environ 500 $ par mois
qui fluctue en fonction du cours
de la monnaie de mon pays», a dit
Au d ran
Ossyba,
étudiant
gabonais au Baccalauréat en
agro - é c o n o m i e. «J’ai 24 crédits,
je n’ai droit qu’à un échec sinon
je perds ma bourse», a-t-il ajouté.
graphique dont les effets négatifs atteindraient un seuil inégalé en 2030. «C’est un problème pour le rôle du Québec
au niveau fédéral et une préoccupation quant à la place de
la francophonie en A m é ri q u e
du Nord», a-t-il déclaré.
Pour les retenir, Jean-François
Lisée lance l’argument d’une
fiscalité raisonnable et de la
réputation non-violente de cette
partie de l’Amérique du Nord.
Par ailleurs, il suggère un
engagement des étudiants
étrangers à rester pour travailler
12 ans au Québec dans les 20
années après l’obtention de leur
diplôme. «Il faut leur dire
qu’ici ils auront la chance
d’avoir un emploi très élevé
dans leur domaine», a-t-il
ajouté.
Cité universitaire, Cap-Rouge, Québec, Sainte-Foy, Sillery
S
8
cience et
Recours à la méthadone
T
echnologie
Assister les
héroïnomanes dans
leur désintoxication
Rédaction de documents juridiques sur Internet
Testament en ligne
Annie DeMelt
Québec — Il est désormais possible de rédiger soi-même des documents
juridiques sur Internet avec le système interactif Rédacteur juridique,
disponible sur le site Réseau juridique du Québec.
L
e testament et la mise en
demeure ont été ajoutés en
octobre aux services de
rédaction en ligne du Rédacteur
Juridique, premier cabinet virtuel
au Québec opérant uniquement
sur Internet. Le système, qui offre
également le contrat d’union et le
mandat d’inaptitude, permet au
grand public de rédiger des écrits
juridiques pour protéger ses
droits et obligations.
Martine Rioux
Olivier Lemieux
Québec — Depuis trois ans, les toxicomanes de Québec aux prises avec
un problème de consommation d’héroïne ont accès à un médicament,
la méthadone, afin de les assister dans leur désintoxication. Si certains
en feront un usage temporaire, d’autres y auront recours toute leur vie.
C
e sont les piètres résultats
obtenus avec la désintoxication traditionnelle qui
explique cette nouvelle approche
du phénomène de la consommation d’héroïne. Ces taux de rechute,
de l’ordre de 70 % à 90 % selon les
études, sont liés aux mécanismes
de fonctionnement de l’héroïne.
L’héroïne ou «smack», telle
qu’on la surnomme dans les rues,
limite la production de l’endorphine, une hormone chimique
produite par le cerveau afin
d’atténuer la douleur et le stress.
Qui plus est, une utilisation
prolongée de l’héroïne détruit les
récepteurs d’endorphine, nécessitant par le fait même une dose de
drogue de plus en plus élevée afin
d’obtenir l’effet recherché. À l’arrêt de la consommation, les récepteurs manquants ne peuvent
recevoir l’endorphine produite
naturellement, d’où la souffrance
du sevrage.
Un dérivé
synthétique de l’héroïne
C’est ici qu’entre en scène la
méthadone. Ce médicament, un
dérivé synthétique de l’héroïne,
possède les mêmes caractéristiques
analgésiques que celle-ci, l’effet
euphorisant en moins. La
méthadone peut donc être utilisée
en désintoxication ou en phase de
maintien. Dans le premier cas, la
dose de méthadone sera graduellement restreinte, jusqu’à l’arrêt
complet du traitement. Dans le
second, l’individu prendra une
dose de méthadone quotidiennement, et ce, durant une période
de temps indéterminée. «La
méthadone, en éliminant les
symptômes du sevrage, permet
une désintoxication graduelle, ou
encore, dans le cas des utilisateurs de longue date, le retour à
une vie normale», a expliqué .la
directrice du programme de
maintien à la méthadone au
Centre Ubald-Villeneuve, Lise
Archibald.
L’accès à la méthadone doit être
strictement contrôlé. Afin d’avoir
accès au programme de maintien,
un individu doit faire la preuve
qu’il est toxicomane de longue
date et qu’il a tenté de s’en sortir.
La recherche effectuée et le programme de maintien amorcé, le
sujet devra se soumettre à des
tests d’urine deux fois par mois
afin de déceler la consommation
de stupéfiants. À ce sujet, Lise
Archibald se fait réaliste.
«L’utilisation de la méthadone est
souvent accompagnée d’un abus
d’autres substances. Notre but est
donc de réduire et d’éliminer
cette consommation au fil de
notre intervention», a-t-elle dit.
Pour ce faire, le sujet pourra aussi
compter sur l’aide d’un psychologue selon ses besoins.
Pour le directeur du Centre de
désintoxication Au seuil de l’har monie à Beauport,Bernard Tessier,
il
faut
sensibiliser
la
population sur de telles interventions en toxicomanie. «Pour bien
des gens, donner de la méthadone à
un toxicomane revient à le fournir
en drogue. C’est une vision plutôt
simpliste de la situation», a-t-il
déclaré.
Cité universitaire, Cap-Rouge, Québec, Sainte-Foy, Sillery
Pour produire son document,
l’internaute rédige d’abord l’écrit
personnalisé ou le contrat en
répondant à une série de questions. Une fois le document
complété, l’usager doit acquitter
des frais allant de 12,50 $ à
49,50 $, selon le type de document, pour en conserver la copie
finale. Finalement, il s’agit d’imprimer le document et de le signer
devant témoins pour qu’il soit
légal.
Selon l’avocat et opérateur du
Rédacteur
Ju ri d i q u e,
Marc
Gélinas, le système offre une
a l t e rn at ive simple, fl ex i bl e, et
peu coûteuse comparé à la tradi-
tionnelle visite chez le notaire.
L’usager évite le déplacement et
le coût de consultation qui est en
moyenne de 250 $, la rédaction
prend environ 30 minutes et le
document entre en vigueur dès
son impression et sa signature.
Si seulement un Québécois sur
deux a actuellement un testament, M. Gélinas croit que cette
a l t e rn at ive pourrait permettre à
plus de Québécois d’avoir des
documents aussi essentiels. En
produisant les documents euxmêmes, M. Gélinas affirme que
les gens se confient davantage
qu’au bureau du notaire. «Les
gens sont moins gênés d’entrer
dans le détail et sont très précis
dans leurs écrits», a-t-il indiqué.
M. Gélinas recommande de voir
un notaire, car aucun conseiller
juridique ne vérifie les contrats et
écrits personnels produits.
Selon la notaire chez Garant et
associés notaires, Annie Pelletier,
le délai engendré par la vérification du testament est le principal
inconvénient du testament devant
deux témoins offert par le
Rédacteur Ju ri d i q u e. En effet,
lors du décès, il faut d’abord
re ch e rcher un des témoins pour
affirmer que le défunt était apte à
signer au moment de l’acte,
tandis qu’avec un testament
notarié, les formalités ont déjà été
complétées.
De plus, le coût de la véri fi c ation n’est pas à négliger. «Tout
est complètement gelé pendant
environ un mois, il est impossible
de retirer l’argent en banque, et il
est rare que la vérification coûte
moins de 500 $», a expliqué Mme
Pelletier.
Mise en garde
Le Rédacteur Ju ri d i q u e affi ch e
toutefois une mise en garde: si les
documents sont destinés à répondre aux besoins de la majorité de
la population, ils n’ont pas été
conçus pour des situations
complexes et des cas particuliers.
Dans une situation plus délicate,
Créé en février 2000 par Jurismédia
et opéré par Marc Gélinas et associés, le Rédacteur Juridique est l’un
des trois volets de services offerts par
le site Réseau juridique du Québec
qui propose également 1 300 textes
juridiques, ainsi qu’une banque de
données d’avocats et de cabinets à
travers la province.
Innovation technologique québécoise du 20e siècle
Sortir les inventeurs de l’ombre
Wu Yao Kwang Olivia
Québec — Le concours, Nommez l’innovation technologique du 20e siècle
est une première dans le monde scientifique et technologique québécois.
Son but est de rendre justice aux inventeurs québécois méconnus du public.
L’
Ordre des technologues
professionnels
du
Québec (OTPQ) a décidé
d’organiser ce concours afin de
choisir l’innovation technologique
québécoise qui a le plus marqué le
20e siècle. Son but est de souligner
la valeur du patrimoine scientifique
et technologique québécois ainsi
que celle des hommes qui ont
contribué à l’enrichir. Les dix innovations ont été sélectionnées par le
comité de sélection de l’OTPQ
selon les critères suivants: l’innovation devait être liée à la géographie et à l’histoire de la société
québécoise et être la création d’un
citoyen ou d’une entreprise du
Québec. Elle doit aussi avoir eu des
impacts importants sur l’économie,
la qualité de vie des gens et le
développement technologique.
Canada), et enfin le biberon
jetable (Jean St-Germain et
Playtex).
«Je suis vraiment fier de cette liste
qui a réussi à couvrir tout le siècle de
Ainsi, on trouve dans les dix 1906 jusqu’aux années 90. Cette
innovations choisies la radio de initiative permet de rendre justice à
Fe s s e n d e n ,l ’ avion citerne CL-215 des hommes que l’on oublie trop
(Canadair/Bombardier),
le
souvent et qui ont tant
barrage Daniel-Johnson
contribué au patrimoine
(Hydro-Québec), la ligne
scientifique et techDe
de transfert électrique à
nologique», a déclaré
l’avion
7 3 5 K W ( H y d ro l’administrateur
de
Québec), le logiciel
citerne
l’OTPQ,
Richard
d’animation 3D pour le
Legendre.
au
cinéma (Daniel
biberon
Langlois, Softimage), le
Les technologues,leurs
jetable...
modèle spectral opérapartenaires,
les
tionnel dans les logiciels
employeurs et les étude prévision météo
diants en technologie ont jusqu’au 10
(André Robert, Environnement décembre pour voter. Deux mentions
Canada),
la
motoneige seront attribuées par deux catégories
(J- Armand, Bombardier), le Bras de votants: le Prix des technologues
Canadien (Agence
spatiale et le Prix des étudiants en technoloCanadienne et ses partenaires gie. Il faudra cependant attendre
québécois), les éléments liés à la février 2001 pour connaître l’innovatélévision
couleurs (Marconi tion technologique gagnante.
L ’ E X E M P L A I R E , le 1 e r novembre 2000
É
conomie et
C
onsommation
9
L’EXEMPLAIRE court les friperies
Optez pour de beaux vieux habits neufs!
Guillaume Lavallée
Québec - Combien pour un manteau d’hiver ? 350 $ ? Dans les friperies
de la région on s’en tire à moins de 20 $ pour une redingote prête à
affronter quelques arpents de neige.
D’
emblée, il faut distinguer
deux types de friperies.
Certains créateurs de
mode retravaillent des matériaux
usés pour les adapter à l’air du temps.
Sous l’enseigne de friperie se
dissimule parfois une forte expérience en couture et une visée esthétique. Le client y recherche une pièce
singulière et consent à dégarnir son
portefeuille. Un manteau d’hiver s’y
vend plus de 60 $ et les «pulls» plus
de 20 $. «J’ai payé 38 $ pour un gilet
de laine retravaillé dans une friperie
de la rue Saint-Jean, c’est un peu
cher, mais le gilet est beau», a déclaré
Audric, 22 ans, résidant du quartier
Saint-Jean-Baptiste.
Certaines friperies ne retouchent
pas les vêtements et offrent,ainsi,de
meilleurs prix. Dans ces friperies,il
est possible de se vêtir de la tête aux
pieds pour moins de 20 $.
Au comptoir Emmaüs, sur la rue
Saint-Vallier, les prix des manteaux
d’hiver varient entre 8 et 20 $, les
pantalons avoisinent les 3 $ alors
que les «pulls» se transigent autour
de 4 $. Le choix est si vaste que le
néophyte risque d’y laisser un aprèsmidi complet et de repartir un livre à
la main, car le comptoir Emmaüs
vend de tout. Les étudiants
constituent près de 15 % de la clientèle, et c’est en grande partie
attribuable aux étudiants étrangers.
«On a beaucoup de jeunes français
qui viennent, car il y a 86 comptoirs
en Europe. C’est très populaire
là-bas», a déclaré à L’EXEMPLAIRE, le
gérant du comptoir Emmaüs, Donald
Ouellet.
Toujours en basse-ville, mais sur la
rue Saint-Jo s ep h ,l ’ A rmée du Salut
offre un impressionnant choix de
vestons pour hommes (3 $) ainsi
qu’une vaste sélection de souliers
pour femmes (5 $). Les accessoires,
tels cravates, ceintures, gants et
bijoux, s’écoulent à 1 $ et permettent
aux clients d’effectuer un véritable
voyage à travers le temps. Les prix
des manteaux d’hiver varient entre
10 $ et 20 $ mais le choix y est plus
limité qu’au comptoir Emmaüs.
La rue Saint-Joseph compte également l’atelier-friperie Madame la
Marquise qui mise sur la qualité des
articles plutôt que sur l’immensité du
choix. Il y a beaucoup moins de
ressources que chez Emmaüs ou
qu’à l’Armée du Salut mais la
qualité des articles est telle que le
choix réel du consommateur est
décuplé. Un manteau d’hiver coûte
près de 40 $, sans être dépassé ou
délabré, et les «pulls» sont rarement
en dessous des 15 $.
À Sainte-Foy, le Village des Valeurs
est un grand magasin de l’usagé.
Pour moins de 20 $, il est possible
d’y dénicher une paire de souliers ,u n
manteau d’hiver et un pantalon. Les
manteaux d’hiver coûtent environ
12 $. Les pantalons et les souliers
sont classés selon le sexe et la pointure pour faciliter la recherche mais
l’endroit est si vaste qu’il en
décourage quelques-uns. «On doit
avoir le temps de chercher», ont dit
deux jeunes habitués des friperies,
Antoine Power et Louis Longchamp.
Monia Chokri
Notre journaliste vous suggère ce manteau avec une doublure en
lainage de mouton pour la modique somme de 12 $ chez Emmaüs.
Débâcle de Nortel Networks à la bourse
Le TSE n’est pas compromis
Marilyn Laflamme
Québec — La déroute boursière de Nortel Networks n’entachera pas le TSE
300 même si, à lui seul, le fabricant de matériels de télécommunications
représentait 30 % de cet indice boursier.
M
ême si depuis la semaine
dernière l’action de
Nortel
Networks
a
chutée d’environ 35 $, elle ne
compromettra pas le TSE 300 qui
comprend les 300 plus importantes
compagnies canadiennes. «Il s’agit
seulement d’un vent de panique,
tout devrait rentrer dans l’ordre
sous peu», a affirmé le planificateur financier de la Banque
Nationale, Jean-Philippe Côté.
Selon certains inve s t i s s e u rs ,
c’est une réaction normale du
marché. Aux États-Unis, la situation est la même. «Au début, la
t e ch n o l ogie rapportait beaucoup
à la bourse mais il était prévu
qu’il y aurait un mini crash», a
expliqué un investisseur, Robert
L a fl a m m e. Ce dernier a ajouté
que l’avenir boursier de Nortel
n’est nullement en jeu. «Il est
temps
d’acheter
quelques
actions», a-t-il renchéri.
et 61$»,a expliqué MmeDemers,
ajoutant que ces variations étaient
énormes.
D’un autre côté, les spéculateurs d’Internet influencent la
bourse de plus en plus. «Ava n t ,l a
bourse ne variait pratiquement
pas et quand elle bouge a i t ,c ’ é t a i t
environ de 50 points par jour.
Maintenant, elle peut faire des
chutes de 800 points en une seule
j o u rn é e » , a expliqué JeanPhilippe Côté.
M. Côté a avancé que les
investisseurs institutionnels qui
gèrent les fonds mutuels ainsi que
les fonds de pension constituent
une part importante dans cette
chute. Ceux-ci détiennent une par t
assez importante du marché
boursier. «C’est une question
d’offres et de demandes», a affirmé M. Côté.
L’indice
Les spéculations ont
exercé
d’importantes
variations sur les titres de
Nortel. «Les prévisions
de gains ont été r evues à
la baisse, ce qui a fait
jouer le titre de Nortel et
les investisseurs ont
perdu confiance», a affirmé la
banquière personnelle à la Banque
Nationale,
Mme
Demers.
«Vendredi matin, l’action se
vendait entre 70 $ et 71 $, en fin
d’après-midi,elle a clôturé à 64$.
Lundi, elle se négociait entre 60 $
L ’ E X E M P L A I R E , le 1 e r novembre 2000
Il faut rappeler que dans
l’ensemble
de
la
semaine, l’indice TSE
300 a perdu 1 163 points,
soit une chute de 11 % de
sa valeur. Le fait que
Nortel représentait 30 %
de l’indice TSE a fait en
sorte que cette compagnie a influencé le
TSE 300. L’année dernière,
l’action de Nortel avait atteint près
de 124 $. La vente massive des
actions de Nortel par les investisseurs a été causée par l’annonce,
mardi dernier, d’une baisse de
leurs gains.
TSE 300 a
chuté de
11 %
depuis la
semaine
dernière
La bourse sur Internet
Pour spéculateurs avertis
Julien Lauriault
Québec — La bourse sur Internet fait partie du courtage à escomptes mais sans
les conseils d’un courtier. C’est pourquoi les gens qui spéculent à la bourse
par le biais d’Internet doivent bien connaître le marché boursier.
«L
a bourse sur Internet ne
s’adresse
pas
à
n’importe qui», a
affirmé le relationniste en chef de la
Commission des valeurs mobilières
du Québec, Denis Dubé, lors d’une
entrevue
téléphonique
avec
L’EXEMPLAIRE.
Selon M. Dubé, les gens qui
transigent via Internet sont laissés à
eux-mêmes et doi vent être sûrs de
leurs décisions. «Une fois le bouton appuyé, l’Internet ne permet
pas de r evenir en ar rière», a poursuivi M. Dubé, également ancien
étudiant de l’Université Laval.
C’est pourquoi, selon M. Dubé et le
planificateur financier pour la
Banque Nationale, Jean-Philippe
Côté, la spéculation boursière sans
courtier est comparable à un emploi
à temps plein. Ils recommandent,
pour avoir du succès, de lire le
marché tous les jours, des revues
financières, les sections affaires dans
les journaux et aussi, d’écouter une
émission telle Capital-Action.
Transiger sur Internet
Le principal avantage de transiger
par l’intermédiaire d’Internet réside
dans le coût des transactions,telles
les ventes ou les achats. «J’ai choisi
de transiger à la bourse via Internet
parce que ça coûte moins cher», a
affirmé une étudiante à l’Université
Laval et spéculatrice depuis deux
ans,Marie-Pierre Paquin.
M. Côté a expliqué qu’une transaction faite avec un courtier coûte au
moins 80 $ alors qu’elle s’élève à
55 $ sans celui-ci. «Avec le courtage
à escomptes sur Internet, un client
peut faire des transactions, en tout
temps, pour environ 25 $ chacune»,
a-t-il comparé.
Questionné à savoir si la spéculation boursière par Internet pourrait
chasser les court i e rs ,M . Côté a nié.
«Les gens auront toujours besoin de
conseils»,
a-t-il
commenté.
«Cependant, je ne cache pas qu’ils
parlent de baisser leurs tarifs», a
conclu M. Côté.
Cité universitaire, Cap-Rouge, Québec, Sainte-Foy, Sillery
10
C
ulture
La langue française au Québec
Une exposition
sonore aux
thématiques variées
Julie Craighero
Québec — Le Musée de la civilisation présente jusqu’au 30 septembre 2001
l’exposition Une grande langue, le français dans tous ses états. Le Musée
qualifie cette exposition de sonore plutôt que de visuelle.
E
n effet,il est possible d’entendre près de 30 heures
d’enregistrement sur divers
sujets attenants à la langue
française. Les thématiques sont
très variées. De Parler ado aux Voix
historiques, en passant par Sacrer
et jurer, rien n’a été mis de côté.
Julie Craighero
Une sculpture de l’exposition sur la langue française au Musée de la
civilisation, Quatre mètres de dix textes. Sur les petits bouts de papier,
on peut y lire des extraits de La petite fille qui aimait trop les allumettes.
Autour, des haut parleurs diffusent des extraits de conversations.
artifice
Huard se dénude
L
e public aime Patrick Huard. Sympathique à la télévision en
tant que comédien. Déchaîné sur scène en tant qu’humoriste,
lors de son nouveau spectacle Face à Face présenté au
Capitole de Québec. Tout simplement génial!
Toujours aussi baveux et fendant, il fait son bilan de vie en parlant de ses défauts, et charme son assistance avec ses blagues crues,
sur le sexe, les homosexuels, les chicanes de couple et la mort, dont
il parle sans scrupule et sans pudeur aucune.
«J’ai fait l’amour avec ma blonde en pensant à une autre, mais si
j’ai couché avec mon ex en pensant à ma blonde, ça s’annule?»,
a-t-il demandé pendant sa confession au prêtre, une partie
particulièrement appréciée de l’assistance.
Malgré un décor d’envergure, qui est en fait une maquette réduite
d’une grande ville, cela demeure superflu; l’humoriste n’est pas parfaitement à l’aise avec ses nombreux déplacements. Patrick Huard
domine la scène par ses mots et par l’ambiance qu’il crée.
Malgré l’inégalité du spectacle, qui passe invariablement d’un
temps fort à d’autres moments moins intenses, l’assistance dans l’attente d’un punch est toujours servie.
À la toute fin du spectacle, l’humoriste fait part de ses craintes et
déclare solennellement qu’il veut qu’on l’aime. Le public semblait
déçu de la fin dramatique, mais le rappel a achevé de conquérir le
public.
Cité universitaire, Cap-Rouge, Québec, Sainte-Foy, Sillery
«On a voulu présenter tous les
points de vue. Tous les sujets de la
langue et les jurons en font partie»,
a expliqué la réalisatrice et conceptrice de l’exposition, Thérèse
Beaudoin.
Les coups de coeur de la réa
lisatrice-conceptrice sont les
témoignages de plusieurs person-
bouts de papier. Elle contient des
extraits de La petite fille qui aimait
trop les allumettes de Gaétan
Soucy. Des haut-parleurs répartis
autour de la sculpture diffusent
également des extraits de conversations.
nalités à propos de leur langue. «Ils
nous parlent de la langue avec leurs
trippes. Des gens comme Claude
«C’est pour susciter la discussion
Meunier et Michel Chartrand nous et la réflexion qu’on les a installés»,
offrent des réflexions
a souligné le relationniste
poussées. Pourtant,ils ne
du musée, Serge Poulin.
Parler Ado,
sont ni des linguistes ni
Voies
des universitaires spécia- historiques et
La beauté de
listes de la question, et
Sacrer et jurer la langue française
c’est ça qui est beau», a
font partie des Par cette présentation,
indiqué Mme Beaudoin.
thèmes de
le Musée de la civilisal’exposition. tion a voulu faire
Au centre de l’exposiconnaître la langue
tion se trouve une
immense sculpture, intitulée française. «On veut transmettre aux
Quatre mètres dix de textes. Ces gens la beauté de leur langue, on
textes sont cousus de fil blanc. veut leur montrer comment ils
Créée par Pier re-André Arcand, la l’utilisent, avec ses qualités et ses
sculpture est construite de petits défauts», a ajouté M. Poulin.
Ce soir on improvise
Simone Chartrand
à Québec
Francis Higgins
Sainte-Foy — La comédienne Simone Chartrand sera de la distribution de
la pièce Ce soir on improvise de Luigi Pirandello, les 8 et 9 novembre à la
Salle Albert-Rousseau.
imone Chartrand reprendra
son rôle de Momina qu’elle
avait tenu à l’automne au
Théâtre du Nouveau-Monde.
«Cette pièce est très exigeante, je
dois chanter souvent. De plus, la
scène finale est difficile mais très
touchante», a-t-elle affirmé.
S
1993, le directeur artistique du
Théâtre Le Trident, Roland
Lepage, l’a choisi pour jouer dans
Les muses orphelines. Cette même
année, elle a reçu le prix des abonnés du Trident et le prix d’excellence de la culture de la Ville de
Québec.
Le dramaturge italien Luigi
Pirandello a pris soin de brouiller la
frontière entre fiction et réalité
dans cette pièce. «Il y a beaucoup
de décrochages. On a l’occasion de
communiquer plus directement
notre passion avec le public et de
vraiment échanger a vec nos parte naires», a précisé Mme Chartrand.
Simone Chartrand a aussi
composé quelques pièces dont Le
miel est plus doux que le sang,
coécrite avec Philippe Soldevila.
Elle a alors fait la tournée du
Québec de 1995 à 1999 et a joué en
France à quelques reprises. Elle fait
aussi partie du film québécois Le
ciel sur la terre qui sera bientôt
présenté sur nos écrans.
Simone Chartrand a obtenu son
diplôme du Conservatoire d’arts
dramatiques de Québec en 1990.
Depuis, elle a joué dans une
trentaine de pièces de théâtre. En
«Le plus grand défi d’un acteur est
de garder confiance en soi, puisque
l’avenir au théâtre est incertain»,a
conclu Mme Chartrand.
en bref
Paroles d’espoir
P
ar sa lecture poétique de l'oeuvre
littéraire Le prophète, du
libanais Khalil Gibran, le comédien
Michel Viel a livré un message d'espoir aux jeunes le 28 octobre
dernier, à la Maison Jaune, à
Québec. M. Viel a abordé plusieurs
thèmes de la vie quotidienne, tels
l'amour, l'amitié et la prière. Puisque
sa présentation a connu du succès, le
comédien désire la répéter dans les
collèges et universités du Québec.
(D.R.)
Cuba en musique
C
arlos
Placeres,
guitariste
chanteur d’origine cubaine, se
produira le 16 novembre prochain au
Cégep de Limoilou dans le cadre de
Voix des Amériques, une série de sept
spectacles présentés par le Bureau
du Sommet des Amériques. Il
entraîne l’auditoire dans un voyage
au coeur de Cuba à l’aide de ses
propres compositions, mais aussi de
celles de grands artistes cubains
méconnus du public québécois, tel
Benny Moré, qu’il considère comme
son père spirituel. (C.P.)
L ’ E X E M P L A I R E , le 1 e r novembre 2000
Mercredi soir au Pub Ozone
C
ulture
11
lance son premier album
Alexandre Noël
Québec — Le groupe Nucleair Jet lance son premier album, intitulé Rêve
univers, ce soir au Pub Ozone de Québec.
L
e groupe espère, par cet album
réalisé sous étiquette indépendante, se faire connaître des
compagnies de disques. Le premier
extrait du disque, Libre de moi, joue
présentement à Québec. Avec
l’album, la diffusion pourrait s’étendre partout au Québec. Du moins,
c’est ce que souhaite les membres du
groupe.
Les quatre musiciens sont
Christian Bernard (voix et guitare),
Serge Ouellet (guitare), François
Latulippe (basse) et Simon
Pelletier (batterie). Ce dernier s’est
joint au groupe l’an dernier.
on voulait bouger, aller de l’avant et
il nous fallait un nom. L’an 2000 qui
arrivait, un nouveau groupe, pour
nous c’était une sorte de renouveau,
c’est ce que Nucleair Jet signifie», a
expliqué le chanteur du groupe,
Christian Bernard.
C’est au printemps 1999 que le
groupe s’est inscrit au projet Qué
Rock avec la chanson Calling Out.
Ce projet est une initiative d’une
station de radio locale pour faire
connaître les groupes de rock francophone à Québec. À ce moment, la
formation n’avait pas de batteur et les
percussions sur la chanson présentée
ont été enregistrées électroniquement. C’est dans ces circonstances
qu’est arrivé Simon Pelletier.
L’intégration de Simon n’a pas été
difficile. Depuis un peu plus d’un an
et demi, les quatre amis ont du plaisir
à jouer ensemble, mais ils ne se
rassemblent pas seulement pour la
musique. «C’est ça Nucleair Je t ,o n
n’est pas seulement quatre gars qui
font de la musique, on se retrouve
pour sortir, on a les mêmes intérêts»,
a affirmé Simon Pelletier.
C’est probablement l’explication
du climat de complicité qui existe
entre eux. «On aime ce qu’on fait,
c’est ce qui est important. Notre but
ultime, c’est de vivre de notre
musique, on ne veut pas être riche»,
a expliqué Serge. Bien qu’un projet
de vidéo-clip soit en chantier, le
principal plan du groupe est de faire
beaucoup de concerts à Québec,
entre autres. «On n’a fait que sept
Christian, Serge et François faisaient autrefois partie de la formation Prologue et se sont rendus en
finale du concours Proscènes en
1998. Peu après, ils ont quitté le
groupe pour former Nucleair Jet.
«Ça n’avançait plus avec Prologue,
Courtoisie
shows depuis un an et demi. Mais
on va être plus présent dans les
bars et peut-être même au
Festival d’été», a lancé François
Latulippe. Plus loin que la
musique, le groupe essaie de
créer une atmosphère lors de ses
spectacles.
«Même
les
pratiques
s’effectuent avec un éclairage
tamisé, parfois même à la chandelle. On aime créer une
ambiance pour que les spectateurs soient dans le show avec
nous», a raconté le bassiste du
groupe, Christian Bernard.
Bernard Cimon chante Ferré
Premier spectacle à Québec
Accueil mitigé
Les Grandes Gueules
arrivent en ville
Jessica Jutras
Québec — L’interaction entre le public et le chanteur Bernard Cimon lors
du spectacle-hommage à Léo Ferré, présenté le 25 octobre au Caféspectacles du Palais Montcalm, était quasi inexistante.
hanteur,
pianiste
et
accordéoniste, M. Cimon a
présenté plus de 20 pièces du
répertoire du chanteur français,dont
seulement trois ou quatre ont soulevé
l’enthousiasme des spectateurs.
J’ai voulu balancer le spectacle en
choisissant la moitié des chansons
dans chaque époque», a expliqué
M.Cimon.
«Il faut d’abord bien connaître
Ferré pour pouvoir apprécier l’interprétation que Bernard Cimon en
fait», a commenté M. Veillet, un
spectateur venu de Neuville. Selon
lui, le public s’attendait à ce que
M. Cimon opte pour des chansons
plus rythmées et plus vivantes du
répertoire de Léo Ferré.
La cohérence de cet équilibre a
toutefois été critiquée par le public.
«M. Cimon passait d’une chanson
qui porte à la réflexion à une autre
très énergique, sans qu’il y ait vraiment de liens entre elles», a souligné
une spectatrice, Jeanne Zizka. «Je ne
savais pas sur quel pied danser», a-telle ajouté.
Visiblement déconcerté par le
manque d’interaction des spectat e u rs,M . Cimon a tenté de détendre
l’atmosphère en racontant quelques
anecdotes de la carrière de Ferré. Ses
efforts n’ont cependant pas réussi à
raviver le public, si bien qu’il a tenu
bon de spécifier le choix de son
répertoire juste avant de quitter pour
l’entracte. «Léo Ferré a connu deux
époques: l’une plutôt spleen et une
autre qui démontrait plus d’espoir.
Rencontré après le spectacle,
Bernard Cimon a tout de même
affirmé être heureux d’avoir pu
présenter ce spectacle, puisqu’il
combinait deux de ses passions,
soit la chanson française et la
poésie de Baudelaire. En effet,Léo
Ferré a interprété 36 poèmes de
Baudelaire en chansons au cours de
sa carrière. M.Cimon a donc choisi
une partie de ce répertoire parmi
ces pièces.
C
Critiqué par le public
L ’ E X E M P L A I R E , le 1 e r novembre 2000
Guillaume Te s s i e r
Québec — Mario Tessier et José Gaudet, les deux humoristes des Grandes
Gueules, étaient de passage dans la Vieille Capitale afin de faire la promotion
du spectacle qu’ils présenteront pour la toute première fois au public de
Québec le 29 novembre à la Salle Albert-Rousseau.
I
nspirés par le succès de leur spectacle qui a fait salle comble à
Montréal l’année dernière, Mario
Tessier et José Gaudet ont envie de se
lancer à l’assaut du reste du Québec.
Les deux humoristes déplorent le fait
qu’ils soient encore méconnus du
grand public québécois, bien que leur
émission de radio soit diffusée à travers la province, par l’entremise des
ondes de Radio-Énergie. «Le public
québécois, en dehors de Montréal,
nous connaît à peine, mais cela ne
doit pas l’empêcher de venir rire avec
nous en spectacle», a lancé
M. Tessier lors d’une entrevue
accordée à L’EXEMPLAIRE.
Dans le spectacle, le public
pourra retrouver les personnages
de l’émission d’humour radiophonique. Les deux humoristes
échangeront sur des thèmes
centraux tels l’an 2000 et la sexualité. Ils aborderont également le
sujet de la bêtise humaine et
laisseront une certaine place à l’improvisation. «Notre expérience à la
radio nous permet de nous laisser
aller un peu», a expliqué
M. Gaudet.
Nominés à l’ADISQ
Guillaume Tessier
Mario Tessier et José Gaudet étaient à Québec pour faire la
promotion de leur premier spectacle
Le spectacle présenté à Québec est
sensiblement le même que celui
présenté à Montréal. Ce spectacle est
d’ailleurs en nomination au Gala de
l’ADISQ dans la catégorie meilleur
spectacle d’humour de l’année. Cette
nomination est perçue par les membres des Grandes Gueules comme
une reconnaissance de l’industrie à
leur égard.
Cité universitaire, Cap-Rouge, Québec, Sainte-Foy, Sillery
12
Salon du ski de Québec
Tournoi de basketball R&O
De tout pour
tous les goûts
Pierre-Luc tremblay
Québec — Le Salon du ski, des sports et loisirs d’hiver de Québec a attiré
près de 30 000 visiteurs la fin de semaine dernière au Mégaparc des
Galeries de la Capitale.
P
our une onzième année, les
skieurs et planchistes ont pu
profiter de la présence d’exposants de différents registres. Les
représentants
des
principales
stations de ski du Québec, de la
Nouvelle-Angleterre et de l’Ouest
canadien étaient présents. Des
manufacturiers de vêtements de
sports d’hiver et quelques associations touristiques ont également
sauté sur l’occasion pour attirer de
nouveaux clients.
Le Salon offre aux exposants une
énorme vitrine. «L’objectif général
est de promouvoir les sports d’hiver,
mais le but des exposants est plus
simple. Ils veulent de la visibilité afin
d’accroître leurs profits», a expliqué,
le président de Gexco, la compagnie
organisatrice du Salon, Richard
Harvey.
qu’il faut réfléchir sur l’impact de
notre montagne sur toute la
région», a-t-il renchéri.
Nouveautés
Le représentant du Mont
Parmi les nouvelles activités de
Val-d’Irène situé dans la vallée de la l’édition 2000, on re t ro u vait un
Matapédia, Michel Coutu, nuance mur d’escalade accessible pour
toutefois les propos de
les amateurs de sensaM.
Harvey.
«Notre
tions fortes. De plus,
présence
au
Salon
Le Salon est des démonstrations de
représente plus qu’une
plus qu’une patins à roues alignées
simple
question
de
et de planche à
question
dollars. On est ici pour la
roulettes se déroulaient
d’argent
Gaspésie en général et pas
tout au long de la fin de
seulement pour notre
pour les
semaine.
montagne. On veut prouver représentants
que notre région n’est pas
«Ce Salon représente
morte, qu’il est possible de
un événement majeur
se divertir à l’extérieur des grands pour tout amateur de ski. C’est la
centres urbains», a soutenu p re m i è re année que je viens y
M. Coutu, visiblement fier de faire mon tour et c’est clair que ce
représenter la Gaspésie.
n’est pas la dernière. Il y a de tout
pour tous les goûts», s’est
«Le seul fait de venir au Salon enjouée une visiteuse, M a ri a
assure à Val-d’Irène des visiteurs Ipavec, s at i s faite de sa première
supplémentaires, c’est vrai, mais venue au Salon du ski, des sports
je crois qu’il faut voir plus loin, et loisirs d’hiver de Québec.
Ligue élite de kin-ball
en bref
8e édition du
Challenge Bell
D
eux Québécoises, Mélanie
Marois et Marie-Ève Pelletier
prennent part au Challenge Bell
qui se déroule jusqu’au 5 novembre au Club de tennis Avantage
Multi-Sports.
Le
tournoi,
regroupant des joueuses de tennis
de calibre international, en est,
cette année, à une huitième édition.
(M.B.)
Une 1ère au Québec
Anne Roger et Jérôme Caron
Sainte-Foy — Pour la première fois au Québec, une Ligue élite de kin-ball
organise des tournois régionaux qui se tiendront jusqu’au mois d’avril.
L’
ouverture officielle de
cette première saison
d’activité a eu lieu vendredi dernier au cégep FrançoisXavier Garneau devant environ
250 spectateurs. Pour l’occasion,
deux matchs de kin-ball féminin et
masculin ont été disputés.
C’est la Fédération de kin-ball du
Québec qui a permis de lancer ce
Saison parfaite
au football
projet. «Nous avons vu que le
besoin se faisait sentir auprès des
joueurs de la région de Québec», a
expliqué la responsable des
communications à la Fédération,
Manon Auclair.
La région de Québec est le plus
important bassin de joueurs de
kin-ball de la province. «Les joueurs
sont souvent issus des écoles
secondaires, un des seul endroits
présentement où l’on puisse jouer au
kin-ball», a précisé Manon Auclair.
Tournoi
international en vue
L
e Rouge et Or a réalisé une
prouesse peu commune en terminant le calendrier de la saison
régulière avec une fiche parfaite de
huit victoires,contre aucun revers.
Un botté de placement de Nicolas
Racine, sur le tout dernier jeu de la
partie, a permis aux joueurs de
Jacques Chapdeleine de concrétiser cet exploit en remportant une
victoire de 22-21 face aux Gaiters
de Bishop’s. (J.C.)
Anne Roger
Les Lavallois
dominent
Le clou de la saison pour les
champions de la saison régulière
de kin-ball sera la tenue d’un
tournoi international à Québec en
juin prochain. «Nous sommes
présentement en pourparlers avec
des équipes du Japon et de la
Belgique afin d’obtenir leur
présence au tournoi», a fait savoir
Mme Auclair.
Jérôme Caron
Jean-Nicolas Patoine
Cité universitaire — Grâce à des fiches de trois victoires et aucune
défaite, les équipes de basketball du Rouge et Or ont remporté les
honneurs du tournoi qui s’est déroulé du 27 au 29 octobre au Peps de
l’Université Laval.
L’
équipe féminine a conclu cette fin de semaine en remportant,
dimanche après-midi, son match contre les Marauders de
McMaster par la marque de 75-52. Malgré quelques problèmes
en début de rencontre, la troupe de Linda Marquis a dominé ses adversaires
dans toutes les facettes du jeu.
L’entraîneure-chef du Rouge et Or était très satisfaite de ses joueuses, qui
revenaient d’un éprouvant tournoi à Winnipeg. «Ça a été une
victoire d’équipe. Les filles étaient très fatiguées à cause du tournoi de
Winnipeg et de la semaine d’examens, mais elles ont fait les ajustements
nécessaires tout au long de la fin de semaine», a affirmé Mme Marquis.
C’est Isabelle Grenier qui a été la leader offensive du Rouge et Or
pendant cette compétition. Contre McMaster, elle a amassé 31 points et
joué 35 des 40 minutes de jeu. Ces belles performances lui ont valu d’être
nommée joueuse par excellence du tournoi.
Plus tôt dans la fin de semaine, le Rouge et Or féminin avait battu les
Varsity Reds de l’Université du Nouveau-Brunswick (66-48) et l’équipe
senior Création de Montréal (71-46).
Les hommes triomphent aussi
L’équipe masculine a également dominé ses adversaires. Ils ont vaincu
les Lancers de Windsor (77-51), les Dynamiques de Sainte-Foy (90-63) et
finalement les Paladins du Collège Militaire Royal du Canada (74-63). Ce
dernier match a été plus chaudement disputé, les deux équipes
s’échangeant même une avance d’un point pendant plusieurs minutes en
deuxième demie. L’entraîneur-chef du Rouge et Or, Jacques Paiement, a
donné le crédit à ses adversaires. «C’est une équipe qui a une très bonne
défensive de zone. On voit que leur discipline militaire est utile même dans
le sport. Par contre, mes gars sont restés calmes et ils ont bien répondu en
fin de match», a-t-il dit.
Malgré la bonne performance des ses joueurs tout au long de ce tournoi,
M. Paiement considère qu’il y a encore beaucoup de travail à faire afin que
son équipe continue de s’améliorer. «On devra apprendre à travailler
davantage en équipe. On ne peut jamais gagner avec des jeux de stars. Je
crois qu’on a les atouts qui nous permettent de viser le championnat
universitaire. On va travailler avec cet objectif en tête», a-t-il déclaré.

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